Harold Lopez-Nussa sort « Un Día Cualquiera »

Harold Lopez-Nussa sort « Un Día Cualquiera »

Le retour aux sources du pianiste cubain

Le 15 juin 2018, Harold López-Nussa publie « Un Día Cualquiera », son deuxième album chez Mack Avenue Records. Avec son trio original, le pianiste cubain propose un répertoire ancré dans la culture de son île. Un retour aux sources qui combine à la fois musiques populaire, classique et jazz.

Harold Lopez Nussa sort l'album "Un Dia Cualquiera"Avec « Un Día Cualquiera » (Mack Avenue Records/Pias) annoncé pour le 15 juin 2018 et enregistré aux États-Unis au studio de radio WGBH de Boston, le pianiste Harold Lopez-Nussa sort un album enraciné dans la culture et les traditions cubaines.

Ce retour aux sources advient après des escapades musicales que le pianiste a entreprises au-delà de ses racines insulaires. En effet sur les albums « Havana-Paris-Dakar » (2015) et « El Viaje » (2016) enregistrés avec le contrebassiste sénégalais Alune Wade, Harold López-Nussa s’est ouvert à des influences musicales venues d’Afrique et des Caraïbes même si ses fondamentaux demeuraient ancrés dans la culture de son île.

« Une journée ordinaire »

Harold López-Nussa intitule son nouveau projet « Un Día Cualquiera », « une journée ordinaire », car le pianiste a souhaité que l’enregistrement studio restitue ce que serait la musique si elle était jouée « tout simplement, comme on peut le faire n’importe quel jour à la maison, dans le salon ».

Le pianiste grave son nouveau projet avec le trio qu’il a fondé il y a dix ans à Cuba avec son jeune frère Ruy Adrián López-Nussa à la batterie et aux percussions et le contrebassiste Gastón Joya. Il élabore un répertoire de onze titres qui compte de nouvelles compositions originales et revisite des plus anciennes mais explore aussi le legs musical hérité de célèbres Cubains, en l’occurrence le compositeur Ernest Lecuona, le chanteur César Portillo de la Luz.

L’héritage cubain revisité

Avec Danza de Los Ñañigos et Y la Negra Bailaba on plonge dans le répertoire de Ernest Lecuona, le grand compositeur cubain qui a à introduit dans le répertoire classique des formes issues des musiques populaires cubaines.

Danza de Los Ñañigos se réfère aux rituels religieux afro-cubains. En osmose avec la section rythmique, le piano joue le titre avec légèreté et sobriété. Y la Negra Bailaba intègre les influences du son et du danzón cubains. Le trio transfigure le thème d’Ernesto Lecuona et introduit des contrastes rythmiques singuliers. Le jeu du piano fascine par son aisance à passer d’une nuance à une autre.

Le trio reprend aussi un boléro écrit par le chanteur cubain César Portillo de la Luz en 1946, Contigo en la Distancia. Le thème devient une ballade que les musiciens interprètent avec sensualité sur un tempo très lent. Sur ce chant d’amour, la contrebasse langoureuse dialogue avec le piano romantique. Harold López-Nussa restitue l’expérience acquise auprès d’Omara Portuondo avec qui il a tourné durant trois ans. Elle lui a montré « comment mettre toute sa passion, toute son existence dans une seule chanson ». Visiblement la leçon a été profitable au pianiste qui enchante par ses nuances et le raffinement de son expression.

Les compositions originales

L’album ouvre avec Cimarron,  une ancienne composition du pianiste. Le trio la réinvente et propose un voyage rythmique et mélodique à travers un jazz époustouflant. Après avoir exposé la mélodie, le piano part dans une improvisation de haute voltige suivi par la contrebasse qui ne s’en laisse pas conter. De Preludio (to Jose Juan) se dégage une grande une force émotionnelle. Sur cette ode romantique, l’archet fait pleurer la contrebasse que le piano console par son jeu lumineux.

La composition Una Tarde Cualquiera en Paris rend hommage à Bebo Valdés. Le trio adopte un tempo qui donne le vertige. La virtuosité des trois protagonistes est mise en valeur avec une musicalité gorgée de groove qui dégage une joie communicative. Hialeah fait la part belle à la rythmique et transforme ce danzon en une fiesta caliente propice à la danse.

Après un début élégiaque, la composition Elegua déborde très vite d’énergie et de vibrations chaleureuses. Les brisures syncopées restituent les rythmes et les chants offerts par le trio jazz à une divinité Yoruba. Ce titre est sans doute un des plus marquants de l’album.

Tel un concertiste classique le pianiste se fait plaisir en solo sur Ma petite dans la Boulangerie. Certes il démontre sa virtuosité mais était-il vraiment nécessaire de le prouver ainsi ?

L’album se termine avec Mi Son Cerra’o, une autre composition originale d’Harold López-Nussa qui évoque le son et l’esprit des premiers enregistrements de descargas (jam sessions) sur lequel Bebo Valdès a joué.

L’incandescence de Conga Total/El Cumbanchero

En trois minutes et trente-neuf secondes, le trio embrase l’album avec Conga Total/El Cumbanchero où l’on retrouve le thème du portoricain Rafael Hernandez porté à l’incandescence par une conga effrénée. La pulsion énergique de la batterie alliée à la contrebasse entretient la flamme du piano virtuose qui joue sans concession et sans relâche.

Une vidéo enregistrée live au studio WGBH de Boston restitue l’esprit de Conga Total/El Cumbanchero. On plonge sans retenue dans cette performance !

« Un Día Cualquiera » explore la diversité et la richesse de la musique cubaine. En trio Harold López-Nussa transcende la tradition et propose un latin-Jazz où coexistent tonalités romantiques et pulsations énergiques. Entre tradition et innovation, le pianiste démontre l’étendue de ses talents d’improvisateur. Son jeu révèle de nombreuses nuances rythmiques et harmoniques. Ses improvisations mêlent avec bonheur souplesse, vélocité, invention, énergie et raffinement.

Echo#4-Jazz à Vienne 2021

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Clin d’œil à Ichiro Onoe & « Miyabi »

Clin d’œil à Ichiro Onoe & « Miyabi »

Couleurs rythmiques raffinées

Sur l’album « Miyabi », le batteur Ichiro Onoe est entouré des trois musiciens déjà présents sur son premier opus « Wind Child ». Le quartet présente un répertoire tout en subtilité et en élégance. Il ouvre les portes d’un univers ancré dans la tradition du jazz et irradié de couleurs raffinées.

Couverture de l'album "Miyabi" de Ichiro OnoeSur son deuxième album « Miyabi » (Promise Land/Socadisc) sorti le 07 juin 2018, le batteur Ichiro Onoe se produit en quartet avec les trois musiciens déjà présents à ses côtés sur « Wind Child » sorti en 2014.

Avec le saxophoniste Geoffrey Secco, le pianiste Ludovic Allainmat et le contrebassiste Matyas Szandai, le leader présente un répertoire de sept titres de son cru dont certains ont été composés à l’origine pour des instruments traditionnels japonais (Shö, Hichiriki, tambour).

Natif de Tolyo, Ichiro Onoe a étudié la batterie au Berklee College de Boston et vit depuis de nombreuses années à Paris où il s’est produit aux côtés de Bruno Angelini, Ricky Ford, Chris Cheek, Manola Badrena, Andy Narell et bien d’autres.

Le batteur continue sa carrière de leader après celle de sideman qu’il a menée durant de nombreuses années auprès de personnalités du jazz comme Ron Carter ou de chanteuses/chanteurs tels que Yasuko Agawa (au Japon) ou Mina Agoss, Joe Lee Wilson ou Jane Birkin.

Les musiques de John Coltrane, Charles Mingus, Wheather Report ou Bob Mintzer constituent les références musicales revendiquées par Ichiro Onoe et perceptibles dans « Miyabi ». Le batteur propose néanmoins une musique très actuelle irisée de douces couleurs sans doute à porter au crédit de ses racines japonaises. Sur certaines plages, ses traits de baguette rapellent l’esthétique simple et de élégante des calligraphies asiatiques.

 Ichiro Onoe émaille les plages de brisures rythmiques. Son toucher très personnel s’apparente ainsi autant à des zébrures qu’à des caresses mais son jeu peut aussi évoquer la pulsation du rock comme sur le titre Life Pulse traversé d’une puissance certes domptée mais très efficace.

La composition Miyaby réserve des surprises et de beaux moments de lyrisme. Saxophone et piano évoquent le fantôme de Coltrane puis dessinent avec l’archet de la contrebasse des gravures japonaises nuancées avant d’explorer des univers très libres et repartir en contrepoint. Sur chaque paysage le batteur adapte son jeu et prodigue de nouvelles couleurs. Tout au long des douze minutes et treize secondes du morceau on demeure suspendu à l’écoute de cette musique qui se renouvelle sans cesse tout en conservant un subtil équilibre rythmique et mélodique.

On demeure sous le charme de Despite All empreint de mystère et de douce mélancolie. La sonorité à tour de rôle grave ou écorchée du saxophone ténor est exacerbée par les roulements des tambours, les caresses des cymbales ou les martèlements des fûts qui dialoguent avec le silence. Cette ballade d’une facture peu commune met en évidence le talent du batteur autant que celle de ses trois comparses.

Imprégnée de sérieuses influences bop ou hard bop la musique du batteur Ichiro Onoe sait aussi se parer de douceur et de retenue. L’album est habité par un swing indéniable impulsé par ce rythmicien dont le lyrisme élégant se pare de délicates nuances perceptibles de bout en bout des sept plages de « Miyabi ».

Echo#4-Jazz à Vienne 2021

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Jeremy Hababou revient avec « Nuances »

Jeremy Hababou revient avec « Nuances »

Une élégante poésie musicale

Le deuxième album de Jeremy Hababou porte vraiment bien son nom, « Nuances ». D’une facture épurée, mélodies et atmosphères explorent le registre des émotions. Élégantes et raffinées, les compositions du pianiste s’accordent avec la sobriété de son jeu. Une musique poétique, sensible et élégante.

Jereny Hababou revient avec "Nuances"Dans la continuité de son premier album « Run Away », Jeremy Hababou revient avec « Nuances » (Outnote/Outhere) sorti le 08 juin 2018. On retrouve l’élégance, la sensibilité et la sobriété déjà perceptibles dans sa musique de 2016.

Sur « Nuances » enregistré en mai 2017 par Gérard de Haro assisté d’Anaëlle Marsollier dans les studios de La Buissonne à Pernes-les-Fontaines, Jeremy Hababou se présente en trio avec Lukmil Perez à la batterie et Chris Jennings à la basse. Le pianiste invite aussi Stéphane Chausse (clarinette et clarinette basse) sur quatre titres et Jeremy Bruyère (contrebasse) sur trois morceaux.

Depuis « Run Away »…

Depuis ses débuts discographiques et après les rencontres musicales et humaines déjà évoquées dans la chronique « Run Away », le premier album de Jeremy Hababou, le pianiste a participé à la bande son du film « Tamara » réalisé par Alexandre Castagnetti, à celle de « Django » réalisé par Etienne Comar ainsi que celle de « La promesse de l’aube » réalisé par Eric Barbier.

Jeremy Hababou a cheminé aux côtés d’André Manoukian en qui il a trouvé un « coach » et aussi un partenaire complice puisqu’il leur arrive de se produire en concert en duo. Il convient aussi d’évoquer dans son entourage la présence d’un autre pianiste, Eric Legnini qui assure la direction musicale de son nouvel album « Nuances ».

Le monde sensible de « Nuances »

Des paysages musicaux de « Nuances » se dégage une dimension cinématographique indéniable. En effet, les atmosphères des neuf pistes possèdent une forte puissance suggestive. Chaque titre déclenche des impressions voire même des émotions qui évoluent plutôt dans le registre d’un romantisme bien tempéré avec des incursions dans le monde de la mélancolie et d’un univers aux teintes sépia.

Dans la plupart des climats musicaux règne une épure qui confine quelquefois au minimalisme. Malgré une esthétique dépouillée, le pianiste compositeur fait advenir des ambiances harmoniques et rythmiques plus coloristes qui demeurent malgré tout ancrées dans le monde sensible de cet artiste dont la maturité musicale se confirme.

Impressions musicales

La mélodie mélancolique de Tristesse incarne tout à fait le sentiment qu’évoque son titre. Une ballade épurée et sensible où l’archet de la contrebasse étire les notes en une lamentation que Satie n’aurait pas déniée.

Dans la même gamme de nuances, s’inscrivent les deux versions de Chanson d’Hiver. Dans le premier morceau la mélodie est chantée par la clarinette basse dont la sonorité très pure sied à cette romance délicate. L’accompagnement dépouillé et sobre du piano et de l’archet de la contrebasse accentue plus encore le climat hivernal du morceau. Le leader reprend le thème en piano solo et ses harmonisations accentuent le climat romantique du morceau.

Le piano ouvre en solo Le Penseur par une mélodie qui peut évoquer un songe calme débuté durant une nuit printanière sereine. La section rythmique presse ensuite le tempo et le vent se lève, l’intensité gagne le discours du piano qui laisse deviner la survenue d’une pensée plus dense et agitée. Le Désir qui ouvre l’album fait lui aussi coexister deux ambiances musicales qui s’enchaînent et adoptent un tempo différent. Le motif réitératif développé par le piano tranche avec celui plus pondéré que joue l’archet. A la toute fin ils s’entremêlent en bonne entente.

Au centre de l’album, Éclaircie donne à entendre une superbe embellie musicale. Ce titre permet au batteur de prendre un solo long et énergique sur un motif répétitif du piano qui se développe en expansion. Sur une ligne de contrebasse tendue le thème de Pantin est décliné à l’unisson par la clarinette et le piano puis survient un déséquilibre (très étudié) qui permet à la clarinette de se lancer dans un chorus voltigeur et de retrouver son équilibre sur les accords sécurisants d’un piano ludique.

Sur Chanson pour Anne, les envolées lyriques et aériennes de la clarinette illuminent la musique du trio comme un clin d’oeil ému fait à Anne Ducros. Le Chant Du Chameau est sans doute la composition qui se démarque le plus des autres par le style oriental de sa mélodie. La clarinette décolle en impro sur le tapis volant déroulé par le piano et la contrebasse mais la batterie a le dernier mot et marque la fin de la promenade à chameau.

Avec « Nuances » Jeremy Hababou confirme sa place parmi les plus talentueux musiciens de la scène jazz française. La sobriété de son jeu porte le sceau indéniable de la musique classique ce qui sied tout à fait à son écriture et aux climats qu’il instaure. Aucun bavardage n’entache cet album qui brille par ses climats nuancés et un art maîtrisé de l’épure.

Echo#4-Jazz à Vienne 2021

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Echo#2-Nuits de Fourvière 2018

Echo#2-Nuits de Fourvière 2018

Un rendez-vous réussi entre Jazz et Spiritualité

Les Nuits de Fourvière ont connu un heureux mélange d’énergie, de recueillement et d’allégresse avec le concert du 06 juin 2018 donné en hommage à Paul Robeson dans le Temple du Change. Raphaël Imbert et ses complices ont offert de fortes vibrations émotionnelles. La dimension spirituelle de « Music is my Hope » a éclaté.

Echo#2-Nuits de Fourvière 2018Après un Focus sur Raphaël Imbert, cet explorateur du spirituel dans le jazz,  Echo#2-Nuits de Fourvière 2018 revient sur le concert généreux et inoubliable qu’il a donné avec les membres de son groupe le 06 juin 2018 au Temple du Change de Lyon.

Dans le cadre des Nuits de Fourvière, le concert de Raphaël Imbert et de son groupe au Temple du Change a mis en évidence le lien indéniable qui relie le jazz au negro-spiritual, au blues et sa mélancolie, à la folk protestataire et à la soul poignante, inclut l’énergie pimentée du rock et bien sûr des improvisations inspirées.

Musique et émotion

Raphaël Imbert au saxophone ténor, les chanteuses Aurore Imbert et Marion Rampal, les guitaristes Pierre Durand et Thomas Weirich et le (chanteur et) batteur Jean-Luc Di Fraya rejoignent le pianiste et claviériste pour continuer le negro spiritual inaugural, Didn’t My Lord Deliver Daniel que Pierre-François Blanchard a commencé seul. Le groupe enchaîne avec Die Moorsoldaten/Peat Bog Soldiers interprété par les deux chanteuses en anglais puis en allemand. La plainte du saxophone, les lamentations des guitares donnent une allure de prière à ce premier chant antifasciste composé dans les camps de concentration.

Sur A Letter To A Muse, la clarinette basse du leader et les guitares enveloppantes précèdent le souffle poétique d’Aurore Imbert qui termine le morceau. C’est aussi à la clarinette basse que Raphael Imbert interprète avec son groupe le spiritual Deep River, popularisé par Paul Robeson. Dans le temple, ce gospel prend des allures de cantique.

Dès le début du concert les murs du temple renvoient les échos de l’émotion palpable que la musique de Raphaël Imbert instaure dans ce lieu sacré. Une musique généreuse où énergie et sensibilité se côtoient avec bonheur. Son swing intrinsèque obtient dès le début du concert l’adhésion spontanée de l’assemblée qui répond aux émotions transmises par les officiants. Il est vrai que le lieu se prête à cette manifestation musicale profane empreinte d’une profonde spiritualité.

C’est à l’issue de ce quatrième morceau que de rouge et noir vêtu, Raphaël Imbert présente musiciens et chanteuses. Il évoque la substance et l’histoire du projet « Music Is My Hope » dédié à Paul Robeson (1898 -1976), ce militant américain, noir, artiste, chanteur et communiste privé de sa nationalité par le McCarthysme jusqu’en 1958 où il revient en concert sur la scène du Carnegie Hall. Ce 06 juin 2018, le groupe a débuté le concert avec deux des morceaux que Paul Robeson avait interprétés lors de ce fameux concert du 09 mai 1958.

Le public s’implique

Le concert continue avec Blue Prelude, un chant d’amour déchirant qui fut repris par Nina Simone. La voix envoûtante de Marion Rampal dont la concentration n’a d’égale que la puissance de son chant, est portée par les lamentations intenses des guitares imprégnées de blues. Le cri déchirant du saxophone exprime une désespérance intense qui densifie le climat de cette poignante interprétation de Blue Prelude.

Aurore Imbert revient avec Lady On Earth, une de ses compositions, une ballade poétique et féministe au climat plutôt pop. Le groupe poursuit avec Here’s A Song,un titre composé par Raphaël Imbert avec des paroles de Marion Rampal. Au son de la clarinette basse, du piano bastringue et de la guitare « arrangée » de Pierre Durand qui sonne comme un banjo, le groupe stimule le public dont les mains marquent très vite le tempo.

Arrive ensuite un moment marquant du concert avec Circle Game, la magnifique composition de Joni Mitchell pour laquelle le saxophoniste dit nourrir une affection personnelle de longue date. Le saxophone ténor chante le blues, les guitares se font furieuses, la batterie s’en mêle et porte la musique à son paroxysme. On n’est guère loin de la transe et pourtant le manège cesse de tourner en douceur et le morceau se termine avec la guitare. Après Eastern Queen, une ballade entre prière et blues chargée d’une intense émotion et dédiée à la compagne du leader advient un autre instant clé du concert.

Bach et improvisation

Très concentré, Raphaël Imbert s’avance sur le devant de la scène avec sa clarinette basse pour jouer solo, Christ Lag in Todesbanden, un choral de Bach devant des spectateurs attentifs et silencieux. Jazz et spiritualité oscillent en phase.

Totalement investi, le musicien fait montre d’une parfaite maîtrise de son instrument dont il explore l’entière tessiture. Ses improvisations alternent entre douceur et volubilité avec des échappées free. Sa prière captive l’assemblée.

Le public est conquis

On aurait presque envie d’écrire, « la messe est dite » car de fait, après cette pièce qui mêle écriture de Bach et improvisation, le public est définitivement acquis à la musique du groupe.

Advient ensuite Showboat to Delphi, un titre de Raphaël Imbert avec des paroles de Marion Rampal, qui est censé terminer le set. Après une introduction confidentielle à trois, voix, saxophone et orgue, la trame musicale s’épaissit. Poussé par la batterie et les guitares, le saxophone élève son blues comme une ultime prière et le public entraîné par la chanteuse à la voix hypnotique reprend les paroles en chœur jusqu’à ce que le groupe quitte la scène par l’allée centrale alors que la guitare continue seule encore quelques instants. Une ovation spontanée fait se lever l’assemblée qui salue la performance musicale et la générosité de Raphaël Imbert et ses compagnons.

Marion Rampal présente de nouveau les musiciens et glisse subrepticement une des citations inscrite sur les murs du temple, « Ta Parole est une Lampe à mes pieds, une Lumière sur mon chemin » comme un répons à Raphaël Imbert qui a intercalé de manière plus abrupte dans sa première prise de parole, l’autre phrase du livre sacré qui fait face à la première, « Si vous demeurez dans ma Parole, la Vérité vous rendra Libres ». Un clin d’oeil ludique de ces deux membres de la Cie Nine Spirit.

Une musique libératrice

En rappel et en acoustique, Marion Rampal commence Sheanandoa alors que l’ensemble des autres musiciens se rejoignent derrière elle et l’accompagne de leurs chants et contrechants. Raphaël lmbert fait résonner l’orgue du temple puis rejoint le groupe. Après les derniers remerciements du saxophoniste aux Nuits de Fourvière et avec le soutien rythmique du public, le concert se termine sur Sweat River Blues gravé sur « Music is My Home ». Ce blues explose de l’énergie du rock.

A vrai dire, à aucun moment la basse n’a fait défaut car piano droit, clavier-Hammond XK-1c et batterie ont assuré un soutien indéfectible aux voix, guitares et saxophone ténor ou clarinette basse, ces deux derniers assurant tour à tour un trait d’union entre les cordes vocales et celles des guitares.

Comme l’a dit Raphaël Imbert, le public a écouté « du jazzrocksoulblues et free ». Tel un hymne pacificateur et réconciliateur, « Music is My Hope » a éclairé le public des Nuits de Fourvière de sa généreuse lumière et instauré un moment ineffable où ont coexisté paix et fraternité. Un concert bouleversant non dénué de vigueur où se sont croisés recueillement, colère, espoir et allégresse. Dans le cadre intime et sacré du Temple du Change a régné une quasi communion entre jazz et spiritualité, entre musiciens-chanteuses et public. Un moment de répit hors du temps et de l’urgence du monde.

Echo#4-Jazz à Vienne 2021

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Echo#2-Nuits de Fourvière 2018

Echo#1-Nuits de Fourvière 2018

Une musique céleste et tellurique à la fois

Les Nuits de Fourvière fêtent les 70 ans du Hot Club de Lyon en invitant Erik Truffaz en quintet à l’Odéon. Pour l’occasion le trompettiste reprend le répertoire de « Bending New Corners », album sorti chez Blue Note en 1999. Ensorcelée par le musicien helvète, la pluie cesse dès les premières notes de ce concert superbe.

Nuits de Fourvière 2018 – Echo#1Cet Echo#1-Nuits de Fourvière 2018 propose un retour sur la Nuit du Hot Club de Lyon donnée à l’Odéon à l’occasion des 70 ans de cette vénérable institution lyonnaise.

Après des trombes d’eau tombées en ouverture du 05 juin 2018, Domnique Delorme, directeur des Nuits de Fourvière, accueille Gérard Vidon et Sami Chidiac. Ainsi réunis pour les 70 ans du Hot-Club de Lyon, le président sortant (devenu président d’honneur) et le nouveau président remercient le Festival pour ce concert. Les musiciens gagnent ensuite la partie protégée de la scène de l’Odéon pour le plus grand plaisir du public venu en nombre assister au concert du quintet d’Erik Truffaz malgré une météo exécrable.

C’est donc devant des gradins colonisés par 1200 spectateurs encapuchonnés que le trompettiste Erik Truffaz gagne la scène. Trois des musiciens présents sur l’album « Bending New Corners » sorti chez Blue Note en 1999 sont à ses côtés, le rappeur Nya, le bassiste Marcello Giulliani et le batteur Marc Erbetta. Le pianiste Benoît Corboz complète l’équipe.

Après quelques gouttes en début de concert, la pluie cesse… on savait Erik Truffaz musicien, serait-il aussi  sorcier ou magicien ? Le public ne s’en plaint pas et manifeste son enthousiasme de bout en bout du concert.

Dès le premier morceau, on capte la complicité qui réunit les musiciens. Le leader dirige l’orchestre et fait circuler la musique avec énergie, souplesse et efficacité. Il ponctue le set d’interventions inspirées et l’on retrouve les sonorités qui étaient les siennes en 1999.

Sur Sweet Mercy, le chorus du claviériste surfe sur la vague puissante que déroule la section rythmique. La nuit tombe, le rythme se calme, les sons sont réverbérés, les nappes de la trompette succèdent au flow du rappeur. Erik Truffaz tutoie les étoiles et leur adresse des notes aiguës, précises et très claires dotées à la fois de puissance et de délicatesse.

Avec Bending New Corners, le  tempo se fait plus pressant et les pierres de l’Odéon vibrent des échanges de la trompette et de la voix de Nya. Son flow souple captive l’auditoire. La basse électrique stimule la batterie et entraine le fender dans un combat énergique dont la musique est la grande gagnante. L’espace d’un instant, la trompette se pare d’accents davisiens avant d’entamer un dialogue véhément mais fluide avec les claviers.

Il fait bon retrouver Marc Erbetta, le batteur historique des groupes d’Erik Truffaz, présent aux côtés du leader depuis ses débuts jusqu’en 2015. Au fil du concert et de ses interventions, on prend plus encore la mesure de la puissance de son jeu. Sa batterie semble trempée dans un acier souple et solide à la fois. Incandescent derrière ses fûts, Marc Erbetta semble s’amuser, il capture l’âme du rythme et déjoue ses pièges. Le leader se loue d’ailleurs de rejouer avec lui. En fermant les yeux on croirait percevoir les pulsations de deux batteries.

Sur Siegfried dédié au cinéaste qui a fait le premier clip du groupe, la rythmique prend des accents bluesy alors que la trompette se fait mélodique. La musique d’une précision étonnante engage le public comme un sixième musicien qui suit le rythme sans accroc (ce qui est plutôt rare). Le rythme reprend ensuite le train d’enfer d’un swing qui porte le sceau du jazz. Le public adhère, ponctue les derniers morceaux avec beaucoup de fougue et avec un enthousiasme non feint rappelle les musiciens.

Dès le début du rappel, quelques spectateurs gagnent le proscénium et se massent devant le groupe pour écouter avec attention la ballade proposée par Erik Truffaz accompagné par le piano de Benoît Corboz  Les musiciens reviennent tous sur scène. La foule se fait plus dense sur la suite du rappel et fait un triomphe à la musique d’Erik Truffaz et de son groupe.

Entre acoustique et électronique la musique d’Erik Truffaz a triomphé de la temporalité. En effet l’esthétique de « Bending New Corners » n’a pas pris une ride vingt ans après sa création. Avec une énergie décontractée et une élégante souplesse le quintet a tendu ses notes entre le ciel et la colline de Fourvière offrant au public de l’Odéon une musique céleste et tellurique à la fois.

Echo#4-Jazz à Vienne 2021

Echo#4-Jazz à Vienne 2021

Pour la dixième soirée de la 40ème édition de Jazz à Vienne le festival propose un double plateau. Raul Midón ouvre la soirée puis Manu Katché recrée sur la scène l’esprit du projet One Shot Not sur la chaîne Arte. Au programme une farandole d’invités, Célia Kameni, Raul Midón, Jazzy Bazz, Sophie Hunger, Michel Jonasz et en invité surprise… Sting dont la prestation a enflammé les gradins du du Théâtre Antique.

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Echo#4-Jazz à Vienne 2021

Echo#3-Jazz à Vienne 2021

Tous les éléments étaient au rendez-vous pour que la soirée Cuba de la 40ème édition du festival Jazz à Vienne soit une réussite. Après la musique rutilante du sextet mené par le bassiste et chanteur Richard Bona & le pianiste Alfredo Rogridez, la star cubaine Roberto n’a pas été en reste et a offert au public une prestation généreuse. La présence à ses côtés d’Omara Portuondo a insufflé un brin de tendre nostalgie à un set fort dynamique au demeurant.

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Echo#4-Jazz à Vienne 2021

Echo#2-Jazz à Vienne 2021

La pluie n’a pas arrêté le public venu le 29 juin 2021 pour la soirée Piano proposée par le festival Jazz à Vienne. Après une première partie consacrée à une prestation solo du pianiste Brad Mehldau, la scène du Théâtre Antique rend hommage au pianiste Michel Petrucciani avec dix musiciens réunis autour de ses musiques. Une soirée aux couleurs musicales contrastées.

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« Fire », l’album enflammé de Dave Liebman

« Fire », l’album enflammé de Dave Liebman

Étincelles, flamme, cendres… une flambée infernale

« Fire » est le troisième album de la série que Dave Liebman consacre aux éléments naturels. Le casting de l’album est exceptionnel puisque le saxophoniste réunit autour de lui trois musiciens impliqués dans l’évolution du jazz et devenus des légendes, Jack DeJohnette, Dave Holland et Kenny Werner. Un jazz ardent et chaleureux dont le feu flamboyant étincelle et crépite.

Après « Water-Giver of Life » (1997) enregistré avec Pat Metheny, Billy Hart et Cecil McBee et « Air » (2011) gravé avec Walter Quintus, le saxophoniste Dave Liebman publie « Fire », le troisième album de sa série consacrée aux éléments naturels, sorti le 20 avril 2018 sous le label Jazzline.

Artiste innovant, Dave Liebman fait partie de ces figures qui ont contribué à l’histoire du jazz. Technicien émérite, il produit des performances volcaniques et fougueuses inscrites dans la mouvance post-coltranienne. Sa sensibilité et son sens de la musicalité lui permettent par ailleurs de prodiguer des musiques lyriques à la forte dimension émotionnelle.

Dave Liebman

Le saxophoniste Dave Liebman au festoval A Vaulx Jazz en 2015Après avoir eu comme professeurs Lennie Tristano (1963) et Charles Llyod (1964), Dave Liebman a fait partie des groupes d’Elvin Jones et de Miles Davis dans les années 70, Dave Liebman a mené une brillante carrière de leader et s’est aussi engagé dans la transmission de la musique qu’il pratique depuis les années 60.

Au fil des ans il a joué avec de nombreux musiciens parmi lesquels John Scofield, Richie Beirach, Bob Moses, Billy Hart, Chick Corea, Steve Grossman, Larry Coryell, Lenny White, Michael Brecker, Randy Brecker, Pee Wee Ellis, Joe Lovano, Ravi Coltrane mais aussi en Europe Joachim Kuhn, Daniel Humair, Paolo Fresu,  Michel Portal, Wolfgang Reisinger, Jean-Paul Celea, MArtial Solal et bien d’autres.Le saxophoniste Dave Liebman au Festival A Vaulx Jazz en 2015

Sa discographie compte parmi les plus imposantes des musiciens de jazz. Il a en effet participé à plus de 500 enregistrements dont environ 200 comme leader ou co-leader. Parmi ses nombreux groupes on peut citer le groupe Quest avec lequel il a enregistré sept albums mais peut noter aussi l’intérêt qu’il manifeste vis à vis de groupes tel l’Ensemble Intercontemporain de Paris. On sans doute parler de sa part d’un éclectisme musical qui lui permis de s’exprimer dans de nombreux idiomes, de la fusion au free passant par exemple par les arias de Puccini.

Dave Liebman s’est imposé dans le jazz comme un maître du saxophone soprano sur lequel il s’est forgé un style unique et inimitable qu’il développe sur des répertoires qui mêlent en général les expressions du passé, du présent et de demain.

« Fire »

Lorsqu’il évoque les éléments de la nature dans ses albums, Dave Liebman se réfère à la dualité qui se rapporte à chacun de ces éléments. Ainsi au feu, Fire, sont associés des éléments bénéfiques telles la chaleur et lumière et aussi le fait que le feu permette à l’homme d’améliorer sa subsistance. Couverture de l'album "Fire" de Dave LiebmanA contrario, le processus qui génère le feu est porteur de destruction. Les étincelles, Sparks, qui donnent naissance à des flammes, Flames, voire des brasiers pouvant se transformer en un enfer, Inferno, ravageur dont témoignent les cendres, Ashes.

Pour enregistrer l’album, Dave Liebman réunit quatre musiciens pointures du jazz le batteur Jack DeJohnette, le contrebassiste Dave Holland et le pianiste Kenny Werner. La relation du saxophoniste avec les deux premiers remonte à la fin des années 60 alors qu’il jouait avec Miles Davis. Il a rencontré Holland à Londres durant une tournée en Europe et DeJohnette à New-York durant des jam-sessions, tous deux ont rejoint ensuite l’orchestre de Miles Davis et au fil des ans sont devenus des références sur leur instrument respectif.

L’album « Fire » recrée les ambiances de cette musique de la fin des années 60 en incluant une forte dose de free jazz inspiré par la musique de Coltrane de l’époque de l’album « Ascension », cette époque où coexistaient free-jazz et jazz fusion. Sur le disque, six titres dont cinq composés par Dave Liebman et soixante-neuf minutes d’une musique aux climats contrastés. Les atmosphères oscillent entre des déchaînements furieux et passionnés et des moments plus contemplatifs et sereins, évocateurs tour à tour de cette dualité qui habite le feu.

Impressions musicales

Flash!, une séance d’improvisation collective donne le ton. Le saxophone ténor serpente et trace son chemin à travers un bouillonnement rythmique incessant puis le saxophone soprano émet des spirales incandescentes annonciatrices de flammes

Avec trente-deux minutes trente-cinq, Fire constitue le titre phare de l’album. On serait tenté de rejoindre le feu allumé et entretenu par les quatre musiciens pour partager leur musique enflammée.

Avec quelques notes ciselées le piano peint une mélodie onirique qu’accompagne la contrebasse portée par le tapis que les balais tissent sur la batterie. Le soprano s’insinue ensuite avec délicatesse et déroule avec lyrisme ses phrases musicales élastiques qu’il étire avant de laisser place à la contrebasse très libre dans son improvisation. Le ténor devenu rageur se manifeste avec véhémence sur les accords dissonants du pianiste. après un solo de la batterie qui combine rythmes binaires et ternaires. La plage se termine dans un étrange climat de sérénité créé par les sonorités vaporeuses du ténor et le piano apaisé.

En introduction de Sparks, la flute en bois, le piano, la batterie et la contrebasse créent une atmosphère méditative puis le saxophone soprano s’élance avant de laisser place à la contrebasse tellurique que frotte l’archet jusqu’à ce que tous les instruments conjuguent leur énergie pour faire jaillir les étincelles fatales

Des bourrasques sonores enflammées du ténor et des flammèches jaillies du piano sur Flames se dégagent une atmosphère incandescente. La batterie termine le morceau et introduit Inferno par un long solo continu qui va se prolonger alors que le soprano déclenche sa fureur inextinguible et entraîne le piano qui va se déchainer jusqu’à l’épuisement

Avec Ashes se termine l’album. Le titre dessine une oasis sonore dès les premières notes de la flute enchanteresse. Le ténor souffle ensuite une brume moelleuse. C’est un climat musical évanescent que font régner les quatre musiciens après avoir attisé le feu sur les cinq plages précédentes mais on sait bien que sous les cendres couve le feu  et pour ne pas l’oublier on peut réécouter l’album sans se lasser.

Sur « Fire », le jazz étincelle et éclaire de sa lumière les six plages de l’album. Des retours de flamme évocateurs de musiques historiques qui ont gagné en sérénité et en précision. Un feu de camp lumineux qu’entretiennent quatre compagnons complices, à moins qu’il ne s’agisse d’un incendie ravageur. A chacun(e) sa vision.  Une musique libre et inspirée, forte et sensible à la fois.

Echo#4-Jazz à Vienne 2021

Echo#4-Jazz à Vienne 2021

Pour la dixième soirée de la 40ème édition de Jazz à Vienne le festival propose un double plateau. Raul Midón ouvre la soirée puis Manu Katché recrée sur la scène l’esprit du projet One Shot Not sur la chaîne Arte. Au programme une farandole d’invités, Célia Kameni, Raul Midón, Jazzy Bazz, Sophie Hunger, Michel Jonasz et en invité surprise… Sting dont la prestation a enflammé les gradins du du Théâtre Antique.

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La pluie n’a pas arrêté le public venu le 29 juin 2021 pour la soirée Piano proposée par le festival Jazz à Vienne. Après une première partie consacrée à une prestation solo du pianiste Brad Mehldau, la scène du Théâtre Antique rend hommage au pianiste Michel Petrucciani avec dix musiciens réunis autour de ses musiques. Une soirée aux couleurs musicales contrastées.

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Nuits de Fourvière 2018-Focus sur Raphael Imbert

Nuits de Fourvière 2018-Focus sur Raphael Imbert

Explorateur du spirituel dans le jazz

Une rencontre organisée par les Nuits de Fourvière dans la librairie Musicalame propose un focus sur Raphaël Imbert en amont de son concert du 06 juin 2018 au Temple du Change. Le saxophoniste livre quelques pistes pour mieux appréhender sa musique et son nouveau projet « Music is My Hope ».

affiche officielle du festval "Les Nuits de Fourvière" 2018Raphael Imbert compte parmi ces artistes auquel le festival des Nuits de Fourvière est attaché. Une histoire singulière relie en effet le saxophoniste et le festival.

Le premier contact remonte au 17 juin 2013, lorsque le saxophoniste tient un pupitre de la section de cuivres du Big Band d’Archie Shepp pour le projet Attica Blues. Après la sortie de son album  » Music is My Home », le festival programme Raphaël Imbert le 09 juillet 2015 au Musée des Confluences où il présente son projet avec des membres de la Cie Nine Spirit et les deux bluesmen américains présents sur l’album.

L’aventure entre le festival et Raphaël Imbert se prolonge en 2016. Le 11 juin, le saxophoniste participe à la soirée Moondog organisée par les Nuits de Fourvière en hommage à Louis Thomas Harding et le samedi 16 juillet Raphaël Imbert ouvre le premier set de la Nuit du Blues entre jazz et blues pour un hommage à Paul Robeson avec Marion Rampal. En 2017, c’est en Monsieur Loyal qu’il présente la Nuit du Blues.

Le 06 juin 2018 les Nuits de Fourvière accueillent Raphael Imbert à 20h30 au Temple du Change pour présenter son tout dernier projet, « Music is My Hope », dont l’album est sorti en janvier 2018. Dans le lieu où il a déjà interprété la musique de son projet « Bach Coltrane », il se présente avec à ses côtés les chanteuses Marion Rampal & Aurore Imbert, les guitaristes Thomas Weirich & Pierre Durand et le batteur Jean-Luc Di Fraya et Pierre-François Blanchard aux claviers et sur l’orgue du Temple.

Le 15 mai 2018, les Nuits de Fourvière organisent une rencontre avec Raphaël Imbert à la librairie Musicalame spécialisée dans les ouvrages musicaux. Richard Robert, conseiller artistique et assistant à la programmation musical du festival engage le musicien à se présenter et à proposer des pistes de compréhension au public qui s’est pressé nombreux pour ce moment d’échange riche et convivial.

Avec humour Raphael Imbert présente son approche autodidacte de l’instrument et son entrée dans la « classe de jazz la plus ancienne et la plus prestigieuse créée en 1963 par Guy Longnon au Conservatoire de Marseille ». Il précise avoir « mené de front cet aspect autodidacte tout en travaillant sur l’idée de naturel, d’instinct que cette musique peut représenter et en même temps d’avoir envie de comprendre de quoi il s’agit, de comprendre l’environnement de cette musique ».

Il en profite pour glisser en confidence au public que « c’est Louis Armstrong and The Good Book qui [lui a] fait comprendre ce qu’est le jazz » et il conseille cet album comme « une ordonnance, un remède absolu » qui permet de découvrir « le plus grand jazzman de l’histoire qui chante et joue les grands thèmes de gospel et negro spirituals, les fondamentaux de cette musique qu’on découvre au-delà de leur version religieuse et qui est en fait un outil de transmission géniale, ce sont en effet des mélodies pentatoniques, qui utilisent cinq notes (les touches noires du piano). Le jazz, les thèmes sont des objets de transmission géniale, comme « When the Saints Go Marching In » (qu’il joue)… est un élément d’apprentissage de toutes les musiques aux USA ».

Raphael Imbert termine sa présentation en ajoutant que pour lui  le jazz « n’existe que par son rapport au public, il s’est créé avec l’enregistrement, les concerts enregistrés live, … le public est nécessaire à ce qui se passe, il ne faut pas jouer POUR le public mais avec lui qui peut interagir avec les musiciens sur la scène ».

Couverture du livre de Raphaël Imbert "Jazz Supreme-Inities, mystiques et prophetesLe musicien affirme que son  » Panthéon, [s]a sainte trinité c’est Coltrane, Ayler et Duke Ellington ». Il précise ensuite en quoi il entend dans la musique plus que la musique, en quoi ses recherches lui ont permis d’aller « à la source du spirituel de la musique ».

A cette occasion il évoque la deuxième réédition de son livre « Jazz supreme - Initiés, mystiques et prophètes » préfacée par Patrick Chamoiseau et sorti le 02 mai 2018 aux Éditions de l’Éclat - Éclat-L’Eclat Poche. Cet ouvrage publié en mars 2014 aux même Éditions de l’Éclat résulte de dix années de recherches du saxophoniste commencées après qu’il ait été lauréat de la Villa Médicis Hors-les-Murs en 2004.

Dans son livre, Raphaël imbert révèle la  présence du « religieux sans dogme » dans le jazz et les très forts engagements des musiciens de jazz au sein de la franc-maçonnerie noire américaine. La dernière partie de l’ouvrage est consacrée à John Coltrane qui incarne à lui seul ce Jazz Supreme qu’il a porté à ses sommets. Lors de sa venue à la librairie Musicalame, le musicien expose plus brièvement mais non moins clairement en quoi le jazz s’est construit à partir d’une dimension spirituelle qui a permis tant aux hommes du jazz qu’à leur art de s’inventer et d’exister face à un univers souvent adverse.

Raphael Imbert présente le jazz comme un « acte de résistance » contre les impositions de l’occident et pose la dimension du « spirituel » comme un point commun entre « Bach et Coltrane [qui] ont cette connivence mystique, ce rapport à l’histoire du protestantisme qui est finalement très proche, pareil avec Mozart et Duke Ellington, l’aspect maçonnique est intéressant, on a deux compositeurs qui revendiquent pleinement leur appartenance à la maçonnerie comme étant un élément majeur de leur imaginaire et mystique [avec un] aspect initiatique [qui] se met en place ». Ces liens donnent tout leur sens aux albums « Bach Coltrane » (2008) et « Heavens Amadeus & the Duke » (2013).

Pour terminer, Raphaêl Imbert évoque la figure et l’engagement de Paul Robeson (1898 -1976) auquel il rend hommage avec son projet « Music is My Hope ». Cet acteur, chanteur, militant communiste, apatride durant et même après la période du mccarthysme, « il a récupéré son passeport en 1958 », incarne pour Raphaël Imbert le « premier artiste qui chante la musique populaire du monde entier, qui dit que la musique est universelle » et il loue « la force et la beauté de son engagement ». La rencontre se termine avec le chant antifasciste Peat Bog Soldiers que joue le musicien sur son saxophone soprano.

Raphaël Imbert ne cache pas son plaisir à jouer « Music Is My Hope » le projet qu’il dédie à Paul Robeson dans le Temple du Change le 06 juin 2018 à partir de 20h30. On ne doute pas que le concert sera un moment empreint de spiritualité et d’espoir

Remerciements cordiaux à Pascale Canard-Volland pour ses clichés.
Echo#4-Jazz à Vienne 2021

Echo#4-Jazz à Vienne 2021

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Stephan Oliva… Cinéma Invisible

Stephan Oliva… Cinéma Invisible

Le Son devient BO Imag(inair)e

Stephan Oliva projette ses musiques sur l’écran imaginaire de « Cinéma Invisible », un album sorti le 02 mars 2018. En concert, le pianiste improvise à partir des mots proposés par le public et propose une BO inédite. Une expérience inédite à vivre le 09 juin 2018 à 18h à la MLIS de Villeurbanne.

Le concept de l’album « Cinéma Invisible » (Illusions Music)Couverture de l'album "Cinéma Invisible" de Stephan Oliva est pour le moins original. Philippe Ghielmetti, du label Illusions Music et Stéphane Oskeritzian proposent à Stephan Oliva de rentrer en studio, sans l’informer précisément de la teneur du projet, si ce n’est que cela a un vague rapport avec le cinéma. Après avoir enregistré « Ghosts of Bernard Herrmann » (2007), « Film Noir » (2011) et « Vaguement Godard » (2013), le pianiste cinéphile accepte la proposition des deux producteurs complices.

Au Studio La Buissonne de Pernes-les-Fontaines, Stephan Oliva s’installe devant le piano et répond par ses improvisations aux mots de la liste proposée par Philippe Ghielmetti et Stéphane Oskeritzian. Il s’agit de termes de pure technique cinématographique (travelling, arrière-plan, gros plan, flashback, hors-champ, …). Gérard de Haro recueille cinq heures d’enregistrements. Stéphane Oskeritzian en sélectionne des séquences et les monte.

Les plages suggèrent des images mystérieuses et envoûtantes. Ralenti suspend le temps, Champ-Contrechamp capte la lumière, Gros Plan génère le trouble, Flashback interroge, Arrêt sur Image inquiète, Split Screen libère le mouvement.

« Cinéma Invisible ». Un album de vingt-quatre plages d’improvisation qui portent les noms de termes techniques cinématographiques. Quarante-cinq minutes et trois secondes de climats et de rythmes variés. Une Bande Originale à s’approprier librement et à projeter en noir et blanc ou en couleurs sur l’écran imaginaire de chacun(e).

Stephan Oliva prolonge le jeu lors de concerts où le public incarne le rôle du réalisateur et dirige le concert, comme cela s’est déroulé en studio lors de l’enregistrement de « Cinéma Invisible ».

Dans le cadre de ses rendez-vous « Images et sons passages », la Maison du Livre et de l’Image de Villeurbanne convie les amateurs de musique et de cinéma le samedi 09 juin 2018 à 18h pour assister à une séance de « Cinéma Invisible » projeté par Stephan Oliva.

Les talents d’improvisateur de Stephan Oliva, son goût pour le septième art et sa sensibilité qui confine à la poésie laissent augurer un moment riche en promesses, surprises et découvertes.

 

Echo#4-Jazz à Vienne 2021

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Marcus Miller revient avec « Laid Black »

Marcus Miller revient avec « Laid Black »

Cool et groove pour le meilleur

Trois ans après « Afrodeezia », Marcus Miller revient avec « Laid Black », son nouvel album studio publié chez Blue Note Records. La star de la basse et ses invités explorent tous les horizons. Le généreux groove millerien traverse sans jamais faillir jazz-funk, gospel, R&B, soul et hip-hop. Rien d’innovant mais une valeur sûre à savourer simplement.

Couverture de l'album "Laid Black" de Marucs MillerCompositeur, producteur, arrangeur et instrumentiste, Marcus Miller n’a plus rien à prouver. Avec « Laid Black » annoncé pour le 01 juin 2018 chez Blue Note, Marcus Miller revient et signe un album inscrit dans la continuité du précédent « Afrodeezia ».

Il continue à imposer sa carrure aux confins du jazz et du funk. à la tête d’un groupe qui réunit d’incroyables jeunes talents et de nombreux invités de marque, Trombone Shorty, Selah Sue, Kirk Whalum, Take 6, Jonathan Butler.

Au sommet de son art depuis plus de trente ans Marcus Miller prend pourtant encore le temps d’enregistrer la vision musicale du monde qu’il perçoit aujourd’hui. En neuf titres, il brosse une synthèse parfaite des styles qui constituent le sous-bassement de sa musique, mélodies intemporelles et rythmique solide et imperturbable.

Avec son titre d’ouverture enregistré live, Trip Trap, « Laid Black » restitue l’écho des musiques urbaines qui transpirent un funk remuant. 7-T’s restitue lui aussi une ambiance supra funky à laquelle le tromboniste Trombone Shorty participe avec un bel entrain.

Du côté des reprises on trouve Que Sera Sera, le standard que reprend la chanteuse Selah Sue dans l’arrangement de Sly Stone. Le morceau se teinte d’accents soul exacerbés par l’orgue et les riffs orchestraux des cuivres. Sur Keep ‘Em Runnin, le bassiste invite un certain rappeur, Julian Miller… son fils.

Sublimity se distingue de l’ensemble des plages avec ses mélodies et ses séquences variées comme autant de contrastes lumineux et enchanteurs. On retrouve avec plaisir le saxophone alto d’Alex Hann et la trompette de Marquis Hill à l’unisson ainsi que le piano caressant de Brett Willams. La somptueuse basse et les cuivres échangent avec bonheur et tendresse sur un tissu rythmique tout en rondeur.

Déjà enregistré sur « Afrodeezia », le thème Preacher’s Kid se teinte cette fois d’une émotion perceptible. Marcus Miller dédie en effet ce morceau à son père récemment disparu. Son chant est porté par la clarinette basse qui est rejointe par l’ensemble vocal Take 6 et les saxophonistes Kirk Whalum et Alex Han pour un final gospélisant en diable.

On gage que les neuf titres « Black Laid » vont faire vibrer leur groove sur les scènes aux côtés de Tutu, Blast et autres grands succès de Marcus Miller.

 

Quelques rendez-vous se profilent pour écouter live la musique de Marcus Miller. Le 03 juillet 2018 à Jazz à Vienne,  le 08 juillet 2018 au Festival Django Reinhardt,  le 19 juillet 2018 à Jazz à Juan, le 20 juillet 2018 à Chambéry, le 27 juillet 2018 à Jazz en Baie le 30 juillet 2018 à Jazz in Marciac.
Echo#4-Jazz à Vienne 2021

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Festival du Péristyle 2018 – Opéra de Lyon

Festival du Péristyle 2018 – Opéra de Lyon

Voyage transmusical festif et dépaysant

Du 07 juin au 01 septembre, le Café Jazz du Péristyle cède la place au Festival du Péristyle 2018. La proposition musicale s’élargit au-delà du jazz. Un voyage transmusical pour lequel nul passeport n’est requis. Esprit festif et escales dépaysantes, de Lyon à Addis Abeba en passant par New York, Bogotá, Paris, Sao Paolo.

Cette première édition du Festival du PéristyleLogo du Festival du Péristyle 2018 s’inscrit dans le nouveau projet de l’Opéra de Lyon, « Opera Underground » présenté par Olivier Conan. Soucieux de décloisonner les musiques, cet importateur de talents ouvre les frontières musicales au delà-du jazz, croise les influences, affectionne les musiques hybrides et vivantes qui innovent en mariant tradition et modernité.

La scène change d’orientation et prend plus d’importance avec une sono plus puissante. La réorganisation de l’espace du péristyle libère de l’espace sur le devant de la scène pour favoriser l’écoute et la proximité avec les musiciens. Les tables habituelles sont conservées et des relais sonores favorisent l’écoute à distance.

Ainsi, du 07 juin au 01 septembre, du lundi au samedi, le Festival du Péristyle 2018 propose 75 rendez-vous avec 27 groupes. Au programme… des musiques venues du monde entier. Trois sets par jour, des concerts en entrée libre à 19h, 20h15 et 22h. Il y en a pour tous les goûts, toutes les cultures et toutes les générations. Des promesses de découvertes, des talents avérés et des surprises à n’en pas douter.

En ouverture

Du 07 juin au 09 juin 2018, Maa Ngalale réunit le griot sénégalais Ablaye Cissoko et les Vénézuéliens de la Gallera Social club. une musique fraîche et ludique où la kora prend naturellement la place de la harpe llanera vénézuélienne et les rythmes de maracaibo prennent aisément des accents mandingues. Une grande fête en perspective !

Jazz & Hip-Hop

On brûle d’envie de découvrir les new-yorkais invités à ce Festival du Péristyle 2018. Du 28 au 30 juin 2018, rendez-vous avec « Big Lazy », le trio mythique du guitariste Steven Ulrich avec à ses côtés le batteur Yuval Lion et le contrebassiste Andrew Hall.

Du 19 au 21 juillet 2018, place à « Hearing Things », le quartet du saxophoniste Matt Bauder qui réunit Ava Mendoza (guitare), JP Schlegelmilch (orgue) et Vinnie Sperrazza (batterie). Les 23 et 24 juillet 2018 seront présents les quatre membres du groupe « Endangered Blood », avec Jim Black (batterie), Chris Speed (saxophone tenor, clarinette), Oscar Noriega (saxophone, alto, clarinette basse) et Trevor Dunn (contrebasse).

A suivre avec intérêt, le hip-hop enjazzé de Bad Fat du 02 au 04 juillet 2018. A découvrir le tryptique Django de Stephane Wrembel du 26 au 28 juillet 2018 et l‘hommage à Didier Lockwood que rend le Bugala quartet du 23 au 25 août 2018.

Le jazz brésilien est aussi de la partie du 05 au 07 juillet 2018 avec le Trio Corrente. Quant au jazz régional, il est représenté par le Foehn trio et Watchdog.

Grèce, Portugal, Balkans et Italie

Du 11 au 13 juin 2018 le groupe Rebetien célèbre la mélancolie grecque du rebetiko et du 16 au 18 août 2018, c’est le fado qui s’invite avec la fadista Carina Salvado.

Les musiques des Balkans sont à l’honneur avec le quintet électrique Burek annoncé les 30 et 31 août 2018 et Bezzib, un orchestre atypique qui devrait surprendre et séduire du 20 au 22 août 2018.

Du 09 au 11 août 2018, le public du péristyle va chavirer au rythme de la tarentelle avec les musiciens de Télamuré qui vont faire régner l’esprit de la fête propre à l’Italie du Sud.

Afrique

Du 04 au 16 juin 2018 place à Nouiba qui célèbre le chaäbi alors que le oudiste Mohamed Abozekry revient en trio du 25 au 27 juin 2018. L’afrofunk de SuperGombo va résonner et faire danser les foules du 02 au 04 août 2018.

Qu’on se le dise, les musiques éthiopiennes vont faire vibrer le péristyle. Issu d’Addis-Abeba, Qwanqwa est annoncé du 06 au 18 juillet 2018 et prend le relai du guitariste Nadav Peled et de son « Anbessa Orchestra » programmé du 12 au 14 juillet 2018. De l’ethio-jazz new-yorkais qui décoiffe.

Amérique du Sud & Cie

Vénézuela et Colombie sont à l’honneur. Du 18 juin au 20 juin 2018, à suivre la nouvelle création du toujours innovant et créatif musicien et chercheur Jaime Salazar. Il propose « Free Cages », une nouvelle création musicale inspirée tant des musiques colombiennes que des univers sonores minimalistes des années 40. Un voyage musical prometteur de John Cage à la Colombie.

A découvrir du 09 au 11 juillet 2018, la première venue en France de Seferina Banquez, la reine incontestée du bullerengue, cette musique rurale de la côte caraïbe colombienne. Les traditions de Colombie et celles du Venezuela se croisent au cœur du répertoire du trio AA’IN accueilli le 25 juillet 2018. Du 30 juillet au 01 août 2018 c’est le cuatro, cette petite guitare à 4 cordes, instrument national du Venezuela, qui est mis à l’honneur par le C 4 trio.

Le Brésil s’invite du 27 au 29 août 2018 avec « Joao Selva », le nouveau projet que Jonathan Da Silva mène avec Bruno Hovart. Une plongée dans l’univers tropicaliste des années 70. Du 06 au 08 août 2018 les Amériques du Sud et du nord font alliance au sein du groupe Ladama. Le péristyle va restituer l’énergie de quatre femmes talentueuses et redoutables.

Et pour finir…

Le Festival du Péristyle 2018 se termine de manière festive le 01 septembre 2018 avec trois sets animés par le collectif Maloya lyonnais Ti’Kaniki.

Embarquement prochain annoncé le 07 juin prochain pour le Festival du péristyle 2018 de l’Opéra de Lyon. Pour profiter de ce voyage transmusical festif aux propositions alléchantes. Nul besoin de passeport ni de visa, seul bagage requis, l’envie de découvrir et partager des musiques venues du monde entier. Un bel exemple de décloisonnement des genres !

Echo#4-Jazz à Vienne 2021

Echo#4-Jazz à Vienne 2021

Pour la dixième soirée de la 40ème édition de Jazz à Vienne le festival propose un double plateau. Raul Midón ouvre la soirée puis Manu Katché recrée sur la scène l’esprit du projet One Shot Not sur la chaîne Arte. Au programme une farandole d’invités, Célia Kameni, Raul Midón, Jazzy Bazz, Sophie Hunger, Michel Jonasz et en invité surprise… Sting dont la prestation a enflammé les gradins du du Théâtre Antique.

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Echo#4-Jazz à Vienne 2021

Echo#3-Jazz à Vienne 2021

Tous les éléments étaient au rendez-vous pour que la soirée Cuba de la 40ème édition du festival Jazz à Vienne soit une réussite. Après la musique rutilante du sextet mené par le bassiste et chanteur Richard Bona & le pianiste Alfredo Rogridez, la star cubaine Roberto n’a pas été en reste et a offert au public une prestation généreuse. La présence à ses côtés d’Omara Portuondo a insufflé un brin de tendre nostalgie à un set fort dynamique au demeurant.

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Echo#4-Jazz à Vienne 2021

Echo#2-Jazz à Vienne 2021

La pluie n’a pas arrêté le public venu le 29 juin 2021 pour la soirée Piano proposée par le festival Jazz à Vienne. Après une première partie consacrée à une prestation solo du pianiste Brad Mehldau, la scène du Théâtre Antique rend hommage au pianiste Michel Petrucciani avec dix musiciens réunis autour de ses musiques. Une soirée aux couleurs musicales contrastées.

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