En cette fin d’année 2022, quelques albums de jazz interpellent tant par la qualité de leur propos que par leur identité singulière. Impossible de passer sous silence ces quatre Ultimes « Coups de cœur » #2, des musiques à écouter sans tarder pour découvrir de superbes paysages musicaux et bien terminer l’année.
David Bressat revient avec « True Colors »
Arc-en-ciel musical entre pastel et flamboyance
Toujours à la tête de son superbe quintet avec lequel il a sorti le vibrant « Alive ! » en 2017, le pianiste et compositeur David Bressat revient avec « True Colors ». Enregistré live en juin 2019 au Crescent, ce deuxième opus explore une harmonieuse palette de couleurs musicales. Entre flamboyance et pastel, un arc-en-ciel musical d’échappées lumineuses et de crépusculaires confidences.
Capté live au Crescent, l’album « True Colors » à sortir le 01 novembre 2019, confirme le choix de David Bressat de privilégier la dynamique et les interactions, ce dont témoignait déjà en 2017, le superbe « Alive ! » enregistré en direct dans le même club mâconnais avec le saxophoniste Eric Prost, le trompettiste Aurélien Joly, le contrebassiste Florent Nisse et le batteur Charles Clayette, déjà présents autour du pianiste et compositeur David Bressat.
Un quintet dynamique
Perceptible de bout en bout de l’album, la dynamique et l’enthousiasme qui règne au sein du quintet constitue en quelque sorte la toile de fond sur laquelle les musiciens peignent et font vibrer les couleurs de leur musique.
Selon la teneur des compositions, la palette de couleurs des artistes évolue. Au gré des mélodies, les traits des improvisations varient. De souples ils deviennent tendus, pointillistes ou épais. En fonction des harmonies, les teintes des accompagnements changent de dominante, se parent d’ombres ou de lumière. Changements de tempi et syncopes contribuent à pigmenter la musique de contrastes, à faire varier perspective et profondeur de champ.
Les sept plages de « True Colors » (Obstinato/Inouïes Distribution) témoignent de la complicité qui unit David Bressat, Eric Prost, Aurélien Joly, Florent Nisse et Charles Clayette. Comme des coloristes exaltés ou recueillis, les cinq compères teintent leur inspiration de couleurs musicales changeantes. En profonde harmonie, ils tissent des échanges lumineux adoucis de subtiles nuances ou zébrés d’effervescents contrastes. Le public ne s’y trompe pas et réagit au fil des cinquante-trois minutes de l’album.
Un répertoire arc-en-ciel
Après une courte introduction au piano, les deux soufflants exposent en contrepoint la mélodie bleu turquoise de Holi suivie d’un chorus de piano d’où émerge le solo flamboyant du ténor aux inflexions coltraniennes sur une spirale modale soutenue par la rythmique. Le chorus incandescent de la batterie déclenche les vivas du public avant un retour au thème et une fin qui rassemble le groupe
Très découpé, Triangulo se teinte de pourpre sous le souffle impétueux de la trompette. Le ténor plus velouté adoucit la couleur que le solo organique du piano contribue à raviver. De Soleil Doré émane une douce lueur crépusculaire; le piano mélancolique et bucolique inspire de douces lignes musicales aux soufflants. La pureté du chorus de contrebasse évoque la transparence d’un cristal autour duquel le piano esquisse un solo dont la texture tout en délicatesse évoque la lueur délicate du crépuscule.
Brodée par le piano, le saxophone et la trompette, la mélodie de True Colors projette une couleur dynamique, un bordeaux chaleureux que le piano illumine par un chorus aux harmonies latines. La trompette lyrique pose ensuite des reflets irisés que la section rythmique éclabousse de mille pointillés.
Ballade subtile, Daum Vole dévoile ses transparences après une introduction du piano au jeu délicat où se manifestent de subtiles influences classiques. le ténor ajoute de chatoyants reflets. Tel un oiseau coulé dans un cristal pastel, le bugle déploie un souffle inspiré d’une douce tendresse qui inspire à la contrebasse un chorus proche de la Grâce.
L’atmosphère change tout à fait avec Une Belle Virée dont le tempo hard bop vire au rouge, un rouge joyeux, vital et tonique que projette le ténor sur une improvisation frénétique qui engage le piano à poursuivre par un jeu exalté. Il n’en faut pas moins à la trompette pour se survolter durant un solo ardent lequel déclenche la fougue de la batterie. Le public adhère à cette dynamique éclaboussure colorée.
De bienveillantes vibrations orangées émanent de Flow. Sur ce dernier titre les musiciens dialoguent tour à tour et se retrouvent dans une dynamique groupale apaisée.
David Bressat revient de belle manière avec « True Colors ». L’album met en lumière un jazz contemporain au spectre coloriste mouvant. Comme des peintres inspirés, les musiciens explorent une palette de couleurs qui explosent ou se fondent au fil des sept titres du répertoire arc-en-ciel
… les couleurs évoquées dans cette chronique sont redevables à une perception tout à fait subjective. Libre à chacun.e d’y projeter ses propres pigments !
Pour vivre en direct la musique de « True Colors » et retrouve rDavid Bressat (piano), Eric Prost (saxophone ténor), Aurélien Joly (trompette, bugle), Florent Nisse (contrebasse) et Charles Clayette (batterie), quelques concerts se profilent avant la tournée du quintet en Inde. Rendez-vous le 01 novembre 2019 à 21h au Crescent à Mâcon, le 02 novembre 2019 à l’Embarcadère de Montceau-les-Mines, le 16 novembre 2019 au Théâtre de Roanne, le 23 novembre 2019 à 21h à Lyon au Périscope, le 04 décembre 2019 à 21h au Sunside à Paris et à Bourg-en-Bresse le 06 décembre 2019 à 21h à la Ferme à Jazz.
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