Jazz Day 2019 sur le Pôle Métropolitain

Jazz Day 2019 sur le Pôle Métropolitain

Du jazz dès midi jusque tard dans la nuit !

Pour la septième année consécutive depuis 2013, Jazz à Vienne coordonne cette année encore la Journée Internationale du Jazz sur le territoire métropolitain. Le 30 avril 2019 mobilise de nombreux acteurs du jazz du Pôle Métropolitain pour des rencontres et des échanges autour d’évènements festifs. 24 heures de jazz pour célébrer la diversité du jazz en direction de tous les publics.

Le 30 avril 2019, plus de 190 États dans le monde participent au Jazz Day, cette journée internationale initiée en 2011 par l’Unesco qui célèbre le Jazz et ses valeurs comme instrument de paix, de démocratie et de dialogue entre les cultures.

Cette année le compositeur et pianiste Herbie Hancock, à l’initiative de la journée, et le trompettiste australien James Morrison présentent le concert principal du Jazz Day, le fameux « All-Star Global Concert », qui en 2019 a lieu en Australie à Melbourne avec de nombreux artistes internationaux parmi lesquels entre autres Brian Blade, Kurt Elling, Eli Degibri, Antonio Sánchez, James Genus, Eric Reed, Eijiro Nakagawa, Mark Nightingale, A Bu, Paul Grabowsky, Lizz Wright….

Le 30 avril 2019, Jazz à Vienne coordonne la septième édition du Jazz Day sur les six agglomérations du Pôle Métropolitain qui ambitionne d’être la capitale internationale de l’international Jazz Day en 2021.B Tanguy, P Curtaud et M Picot présentent Jazz Day Lyon 2019

Le 06 avril 2019, Myriam Picot (Vice-présidente de la Métropole de Lyon), Patrick Curtaud (en charge de la culture à la Mairie de Vienne et au Conseil Départemental de l’Isère) et Benjamin Tanguy (coordonnateur artistique du Jazz Day sur le Pôle Métropolitain) ont présenté le programme de cette Journée Internationale du Jazz déclinée sur le Pôle Métropolitain.

Ainsi en 2019, Grand Lyon, Saint-Étienne Métropole, CAPI Porte d’Isère, Vienne-Condrieu Agglomération, Est Lyonnais et Villefranche-Beaujolais-Saône soutiennent les efforts de nombreux acteurs jazz en direction d’un large public.

70 lieux
80 acteurs
6 territoires
80 évènements
280 artistes

Aéroport Saint-Exupéry

L’aéroport Saint-Exupéry figure parmi les nouveaux lieux investis en 2019. Jean-Salim Charet Quartet se produit à 12h et 18 h pour des sets de 20 minutes proposés dans le terminal 1 pour tous les passagers du jour munis d’un billet.

Ninkasi, Clubs, écoles de musique, médiathèques et MJC

Bourgoin-Jallieu, Saint-Étienne, Vienne, Villefranche-sur-Saône et leurs alentours s’associent à la dynamique de la journée.

Sur Lyon et ses alentours, 17 établissements estampillés Ninkasi proposent du jazz 100% local. Les clubs emblématiques (des plus anciens aux plus récents), les lieux en charge de la pédagogie du jazz, des médiathèques et des MJC montent au front pour cette Journée Internationale du Jazz. Ainsi, entre autres propositions, on a repéré à 20h à la MJC Saint Just (06 rue des Fossés de Trion), la programmation de Francois Dumont d’Ayot Quartet, laquelle prestation s’inscrit aussi dans le cadre du « Festival Jazz à cours et à jardins ».

Jazz en direction du public empêché

Parce que le partage est une des vertus du jazz, il va à la rencontre de tous les publics. Ainsi en 2019, le Jazz Day va s’installer au cœur de sept établissements qui accueillent des publics empêchés pour des concerts réservés aux résidents de ces lieux dont la liste est à retrouver sur le site Jazz Day Lyon.

D’autres établissements hospitaliers, des crèches et des lieux qui accueillent des personnes en difficulté continuent à ouvrir leurs portes au jazz. Parmi ceux-là on a repéré Alged l’ïle Barbe, Centre d’activité de jour et Korian, le Clos d’Yprès où se produit François Dumont D’Ayot Quartet dans le cadre du « Festival Jazz à cours et à jardins ».

 

Lieux et spectacles à découvrir

Cette année encore, « Latins de Jazz » invite à découvrir quelques lieux atypiques pour vivre le Jazz Day 2019 autrement

Pour en savoir plus et consulter l’intégralité des propositions du Jazz Day Lyon 2019, rendez-vous sur le site Jazz Day Lyon où une astucieuse carte des lieux du Jazz Day permet de se repérer pour mieux se déplacer tout au long du 30 avril 2019.

Mixité, échange et liberté président aux 24h de ce Jazz Day qui réunit sur les 6 territoires du Pôle Métropolitain 270 artistes autour de 80 événements programmés dans 70 lieux et animés par 80 acteurs.

« Indigo » par Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva

« Indigo » par Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva

Pour le vingtième anniversaire de leur duo, Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva se retrouvent sur l’album « Indigo ». En douze pistes, clarinette et piano dressent un portrait musical ciselé de l’univers de Duke Ellington. Un jazz chambriste dont les tendres nuances trament une musique aux délicates couleurs. Un opus somptueux et poétique, comme un portrait sensible de Duke Ellington.

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Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio

Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio

Nouvelle voix du violon jazz, Èlia Bastida vient de sortir « Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio », un nouvel album enregistré avec le saxophoniste Scott Hamilton et le trio de Joan Chamorro. Dialogues lyriques, arrangements splendides. Un opus sensible et inspiré où swing et musicalité flirtent avec élégance.

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« Tissé », le nouvel album de Marion Rampal

« Tissé », le nouvel album de Marion Rampal

Avec « Tissé », annoncé pour le 25 février 2022, la chanteuse et compositrice Marion Rampal propose un album qui rayonne d’une énergie sereine. Sa voix claire invite à la suivre dans un vagabondage intime où se croisent les multiples facettes de son inspiration. Elle invite Archie Shepp, Anne Pacéo et Piers Faccini à rejoindre son collectif de musiciens complices. Notes et mots vibrent en harmonie et tressent une rêverie sensible et poétique.

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Clin d’œil à Joachim Caffonnette Trio & « Vers l’Azur Noir »

Clin d’œil à Joachim Caffonnette Trio & « Vers l’Azur Noir »

Richesse harmonique et climats poétiques

Le pianiste Joachim Caffonnette appartient à la génération montante du jazz belge. Pour son deuxième album « Vers l’Azur Noir » il s’associe à une section rythmique énergique. Le jeu interactif du trio est habité par un swing omniprésent. La richesse harmonique du propos soutient des mélodies alertes ou poétiques. A suivre avec attention !

Le pianiste Joachim Caffonnette

Joachim Caffonnette©Roger Vantilt

Après plusieurs années passées à jouer en quintet, le pianiste belge Joachim Caffonnette rencontre le contrebassiste français Alex Gilson. Sur le conseil de ce dernier, en avril 2017 il fait appel au batteur français Jean-Baptiste Pinet. Les trois musiciens s’entendent à merveille.

Au printemps 2017 ils entreprennent une tournée entre Belgique, Luxembourg et France qui leur permet de trouver leur son. A la suite de cela ils conçoivent d’enregistrer un album annoncé pour le 19 avril 2019. Son titre « Vers l’Azur Noir » fait référence à un poème de Rimbaud.

L’album est dédié à tous les migrants désespérés qui se lancent vers la méditerranée comme vers une illusoire « mer des topazes » qui se transforme en un « azur noir » où se noie leur espoir. Plusieurs titres de l’album évoquent d’ailleurs cette problématique vis à vis de laquelle Joachim Caffonnette est fort impliqué.

« Vers l’Azur Noir »

Couverture de l'album Vers l'Azur Noir de Joachim Caffonnette trio« Vers l’Azur Noir » (Neuklang Records/See List) propose un répertoire de neuf titres parmi lesquelles six compositions du leader et trois reprises. Deux titres pop-rock, Hey Jude de Paul McCartney (dédié à Julian, le fils de John Lennon) et Sugar Man de Sixto Rodriguez. Un standard de jazz redevable à Thelonious Monk, Monk’s Dream.

A six titres enregistrés au Jet Studio de Bruxelles en novembre 2017 par Angelica Roca et mixées par Vincent De Bast, le groupe a ajouté trois morceaux captés live par Vincent de Bast lors d’un concert à la Cellule 133a à Bruxelles en septembre 2018. Grâce à cette proposition on saisit à la fois la précision du travail du trio en studio et la spontanéité des échanges en concert.

Cette double perception de la musique du trio permet de saisir l’écoute interactive qui relie les musiciens et le jeu symbiotique qu’ils développent. On appréhende ainsi la richesse harmonique des textures et les lignes mélodiques poétiques ou vivaces développées par le trio.

Au fil des titres

Les six premiers titres restituent le travail du trio en studio.

Après une délicate mélodie romantique, Perspectives se densifie harmoniquement et fait référence au contrepoint de Bach. La musique tourbillonne et l’on perçoit la synergie qui règne au sein du trio. Pris sur un tempo plus rapide, Inner Necessity déroule un swing fluide et souple auquel le superbe solo du batterie apporte une respiration.

Entre ténèbres et lumière, le piano interprète en solo Tripoli’s Sorrow, une élégante ballade élégiaque au parfum evansien. Le trio enchaîne avec une version lumineuse et pleine de fraîcheur de Hey Jude dont le développement restitue tout à fait l’esprit de l’original… il manque juste la coda et les na, na, na qu’on est tenté de fredonner in petto.

Joachim Caffonnnette Trio

Joachim Caffonnette Trio©Roger Vantilt

Intitulé en référence aux derniers mots du premier vers de « Ce qu’on dit au Poète à propos de fleurs » écrit par Arthur Rimbaud en 1871, Vers l’Azur Noir magnifie le versus lyrique du trio dont la poétique musicale ne restitue en rien l’ironie dont le texte rimbaldien est imprégné.

Pris sur un tempo jazz médium, Sugar Man prend ses distances avec la version originale du titre que Sixto Rodriguez a créé lors de sa brève carrière aux USA entre 1967 et 1971 et que l’on a retrouvé en 2013 après un regain de succès en Afrique du Sud en 1998. Avec son alternance de solos, la valse tendre inscrit son format dans un jazz on ne peut plus classique qui magnifie le thème.

Enregistrés live, les trois derniers titres captent l’impact du trio sur le public.

Sur À Mawda, la section rythmique accompagne avec ardeur le jeu effervescent du piano qui porte l’expression de sa colère vis à vis de la mort dramatique de la fillette kurde à qui est dédiée la chanson.

Le trio groove et semble s’amuser sur les presque huit minutes que dure Monk’s Dream. Dans le pur esprit de la composition de Monk, le piano ludique et élastique articule un chorus ponctué de virgules. Les séquences saccadées et les distorsions harmoniques nourrissent le propos du pianiste auquel le batteur répond par un solo fort inspiré.

Jax and Reddy marque la fin du voyage.  Cet épilogue met en évidence le goût du piano pour le décalage qu’il maîtrise d’ailleurs à la perfection, le souple mais solide soutien de la contrebasse et la réactivité admirable de la batterie.

La sortie de « Vers l’Azur Noir » donne à découvrir Joachim Caffonnette Trio. Un univers où lyrisme et dynamisme se disputent la préséance. Traversé par le swing et porté par une complicité perceptible, l’album propose une musique fort équilibrée où mélodie, harmonie et  improvisation coexistent avec bonheur.

Après un concert de sortie d’album prévu à Bruxelles le 18 Avril 2019, au Théatre Marni, le trio annonce une tournée avec un concert à Paris le 23 avril 2019 à 19h30 au Sunside. ICI pour suivre l’actualité des dates de concert de Joachim Cafonnette Trio.

« Indigo » par Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva

« Indigo » par Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva

Pour le vingtième anniversaire de leur duo, Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva se retrouvent sur l’album « Indigo ». En douze pistes, clarinette et piano dressent un portrait musical ciselé de l’univers de Duke Ellington. Un jazz chambriste dont les tendres nuances trament une musique aux délicates couleurs. Un opus somptueux et poétique, comme un portrait sensible de Duke Ellington.

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Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio

Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio

Nouvelle voix du violon jazz, Èlia Bastida vient de sortir « Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio », un nouvel album enregistré avec le saxophoniste Scott Hamilton et le trio de Joan Chamorro. Dialogues lyriques, arrangements splendides. Un opus sensible et inspiré où swing et musicalité flirtent avec élégance.

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« Tissé », le nouvel album de Marion Rampal

« Tissé », le nouvel album de Marion Rampal

Avec « Tissé », annoncé pour le 25 février 2022, la chanteuse et compositrice Marion Rampal propose un album qui rayonne d’une énergie sereine. Sa voix claire invite à la suivre dans un vagabondage intime où se croisent les multiples facettes de son inspiration. Elle invite Archie Shepp, Anne Pacéo et Piers Faccini à rejoindre son collectif de musiciens complices. Notes et mots vibrent en harmonie et tressent une rêverie sensible et poétique.

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Le concert solaire de Camille Bertault à Ecully

Le concert solaire de Camille Bertault à Ecully

Loin de tous les codes, un chant passionné

Le 12 avril 2019 marque la première venue de la chanteuse Camille Bertault sur une scène de la métropole lyonnaise. Elle présente son projet « Pas de Géant » au Centre Culturel d’Ecully. Au regard du succès hexagonal et international de l’artiste, l’évènement est de taille, pourtant point de rush du public. Conquis par une artiste passionnée qui ne manque pas d’air et se joue de tous les codes, les spectateurs présents se sont loués d’être venus et sont repartis enchantés.

On ne cesse au fil des ans de se questionner quant à la volatilité du public de jazz à Lyon (d’ailleurs, on se demande s’il existe vraiment) et à son suivisme peu raisonné qui les entraîne vers ce qui est déjà vu, connu et porté par la vague. Souvent mobilisés par des artistes surexposés qui font le buzz, les amateurs de jazz ont pourtant la mémoire courte car ils ont vite oublié le flot d’intérêt fort justifié qu’ont provoqué en 2015 les exploits de Camille Bertault partagés sur les réseaux sociaux lorsqu’elle reprenait le chorus de John Coltrane sur Giant Steps et enthousiasmait par ses scats ébouriffants.

Une affluence relative au premier concert de Camille Bertault dans la région lyonnaise est sans doute à relier avec le début des congés scolaires mais cela procède peut-être aussi d’un réel manque de curiosité. A moins que cela ne témoigne d’une faible inclinaison du public à quitter les scènes en vue, les sentiers fléchés et des routes balisées du jazz or ce sont sur ces terrains non formatés que la chanteuse Camille Bertault et son quartet s’aventurent  avec brio.

Camille Bertault à Ecully

Camille Bertault Quartet à Ecully le 12 avril 2019Le 12 avril 2019 sur la scène du Centre Culturel d’Ecully, la chanteuse Camille Bertault est entourée d’un trio qui réagit à la moindre de ses incartades vocales. En effet, le pianiste Fady Farah, le contrebassiste Christophe Minck et le batteur Donald Kontomanou pratiquent un accompagnement sur-mesure qu’on pourrait même qualifier d’accompagnement haute-couture.

Les trois musiciens pratiquent une écoute et une réactivité de chaque instant lesquelles alliées à leur virtuosité et leur sens aigu du tempo leur permettent de suivre les déambulations acrobates de la chanteuse. Cette dernière leur accorde un très large espace d’expression tout au long du set ce qui permet au public de prendre la mesure de leurs talents. Le pianiste virtuose et lyrique diversifie les nuances de son jeu au fil des morceaux. Le contrebassiste (et bassiste électrique sur un titre) assure un soutien solide que renforce le tempo infaillible d’un batteur rôdé à toutes les rythmiques.

Le répertoire

En une heure, le quartet enchaîne onze titres et un rappel. Un répertoire éclectique qui mêle avec bonheur et fantaisie chanson française, reprises de jazz et compositions de la chanteuse. Avec humour Camille Bertault présente chaque titre et permet ainsi au public de saisir la multiplicité de ses inspirations. Solaire elle s’investit dans sa musique qu’elle habite avec conviction et conserve ce brin de spontanéité qui rend les artistes si humains.

La chanteuse Camille Bertault à Ecully, photo de Didier MartinezAprès Nouvelle York, Camille Bertault interprète un medley en référence aux compositeurs qui l’ont inspirée. Goldberg-Arbre Ravéologique-Satièsque, un exercice périlleux qui mêle scats vertigineux et textes inspirés. Suit une révérence à Georges Brassens avec une version coquine de Je me suis fait tout petit puis le quartet propose sa version de Comment te dire adieu, qui a valu le succès à Françoise Hardy dans les années 60. L’interprétation de la Camille Bertault met autant en valeur la partie musicale de Goland que les paroles de Gainsbourg avec des parenthèses parler-chanter tout à fait dans l’esprit de l’auteur. Après Certes qui évoque les grandes vérités de la vue ordinaire, vient le moment désaltérant et enivrant du concert.

Le trio et la chanteuse entament une version peu conventionnelle du fameux Je Bois. La composition d’Alain Goraguer inspire à la chanteuse une explosion vocale susceptible de faire éclater le cristal des verres préalablement vidés. Quant aux paroles de Boris Vian, elles suscitent chez Camille Bertault une chorégraphie élégante qui la voit déambuler et tituber sur scène. Le public enivré par sa prestation l’accompagne d’une totale empathie lorsqu’elle tombe à terre et retient même ses applaudissements comme sidéré par sa chute. « Une première » confesse la chanteuse habituée à se relever plus vite, car en général la chute et l’arrêt de la musique donnent le signal des vivats… mais à Ecully, le public reste coi devant cette simulation réaliste de l’ivresse. Un p’tit verre n’aurait d’ailleurs pas été de refus pour trinquer avec elle !

La chanteuse Camille Bertault à Ecully, photo de Didier MartinezCamille Bertault a posé des paroles en Portugais sur House of Jade de Wayne Shorter dont le titre devient Casa de Jade. Elle rend ainsi hommage au compositeur et au Brésil. Accompagnée par le batteur devenu percussionniste délicat, la voix souple et caressante esquisse un climat éthéré. Seule au piano, la chanteuse enchaîne avec Tantôt qui évoque toutes les personnalités susceptibles d’habiter tout un chacun. Une délicieuse escapade comme un clin d’œil espiègle de la chanteuse aux différents états d’âme qui peuvent l’assaillir.

Par ses paroles, Entre les deux immeubles convoque le phénomène de la création à partir de la vue que perçoit la chanteuse assise au quinzième étage derrière le clavier de son piano. Affres fascinantes de l’inspiration que dessinent les quatre artistes, entre nuages obscurs et soleil inspirant. Sur Winter in Aspremont le piano lyrique et très expressif dialogue avec la voix dans un chorus sensible où il enjambe les intervalles et les caresse. La voix lui répond, glisse, se rattrape, remonte et se suspend entre les portées où elle étire le fil d’une intense mélancolie. Un superbe moment d’émotion que cette berceuse écrite par la chanteuse pour les adolescents.

Pour terminer le concert, le quartet propose sa version de Giant Steps renommé par la chanteuse Là où tu vas. Les paroles qu’elle a écrites retracent les évènements des deux dernières années qui lui ont fait franchir ce fameux « Pas de Géant », titre de son deuxième album et du projet qui tourne depuis deux ans sur les scènes du monde entier. Une interprétation éblouissante et totalement maîtrisée. En rappel, Camille propose une courte version échevelée de Forró brasil que son auteur Hermeto Pascoal ne renierait pas.

La chanteuse s’amuse et se joue des codes

Dire de Camille Bertault qu’elle est chanteuse ne peut suffire à la définir. Certes elle pratique la musique via ses cordes vocales et sa respiration mais surtout la chanteuse joue avec la musique. Non contente de cela, telle une actrice, elle met en scène les textes des chansons qu’elle interprète, avec son visage, son sourire, ses bras et son corps tout entier. Ainsi théâtralisée, la scène devient vraiment son terrain de jeu, dans le sens ludique du terme, car à n’en pas douter, queue de cheval en bataille, la chanteuse muse et s’amuse avec la musique, jubile et prend un plaisir visible à se jouer de tous les codes, au risque de surprendre les tenants d’un jazz conventionnel.

Avec la légèreté d’un papillon la voix de Camille Bertault échappe à la gravitation, s’élève dans les hautes sphères et redescend, se pose puis semblable à une abeille butine les notes dont elle extrait la substantifique sève pour la transformer en des scats fulgurants. Avec aisance, elle change de tempo sans transition, pratique des écarts vertigineux avec une agilité peu commune. Sa diction précise permet de savourer la teneur des textes. Dans son chant se télescopent syncopes, glissandos, murmures, décalages et breaks abrupts.

Avec une grande conviction Camille Bertault a offert à Ecully un concert dont la teneur maîtrisée a convaincu un public venu la découvrir. Solaire et sans esbroufe, la chanteuse très bien accompagnée développe un art qui emprunte sa liberté au jazz mais puise dans la force de la poésie et la fantaisie d’une théâtralité charmante. Loin de tous les formats, Camille Bertault pratique un chant passionné et passionnant.

Un grand merci à Didier Martinez et Jazz-Rhone-Alpes.com pour les clichés de Camille Bertault.
« Indigo » par Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva

« Indigo » par Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva

Pour le vingtième anniversaire de leur duo, Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva se retrouvent sur l’album « Indigo ». En douze pistes, clarinette et piano dressent un portrait musical ciselé de l’univers de Duke Ellington. Un jazz chambriste dont les tendres nuances trament une musique aux délicates couleurs. Un opus somptueux et poétique, comme un portrait sensible de Duke Ellington.

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Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio

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« Tissé », le nouvel album de Marion Rampal

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Magma fête ses 50 ans avec « Zëss »

Magma fête ses 50 ans avec « Zëss »

Le jour du Néant

Pour célébrer son demi-siècle, Magma annonce la sortie d’un nouvel album. Il va falloir attendre le 28 juin 2019 pour découvrir « Zëss »…. Le Jour du Néant. Pour son cinquantenaire, le groupe de Christian Vander prépare aussi une tournée mémorable. Magma, c’est reparti !

couverture de Zess, l'album de MagmaPour son cinquantième anniversaire, Magma revient avec un nouvel album intitulé « Zëss », Le jour du Néant, annoncé pour le 28 juin 2019. Zess est une œuvre musicale composée dans les années 1970 par Christian Vander pour Magma.

A ce jour, il n’existe pas de bande studio connue de cette partition. Une œuvre de 38 minutes dont l’enregistrement a été différé. Quatre décennies après sa première esquisse, Zëss va enfin prendre forme discographique à l’occasion des 50 ans de ce groupe légendaire à l’identité unique et inclassable.

Magma un univers à nul autre pareil

Aux confluences du jazz, du rock et de la musique avant-gardiste, Magma a engendré un univers à nul autre pareil. On peut parler de groupe à géométrie variable car le groupe a évolué mais des fondamentaux l’habitent de bout en bout. Une polyrythmie intense, une puissance féroce et le kobaïen, une langue imaginaire inventée par Christian Vander lui-même pour les vocalistes du groupe.

Créé en 1969 par le batteur Christian Vander, lui-même grandi sous l’aile d’Elvin Jones et nourri de l’œuvre musicale de John Coltrane, Magma possède une aura singulière.

Après une pause de près de 10 ans, Magma a repris en 1992, s’est reformé en 1996, a multiplié les concerts dans le monde et a enregistré 23 albums. Depuis ses débuts, quelques 150 musiciens ont gravité dans l’orbite du groupe auquel ils ont prêté leur contribution et leur énergie. Aujourd’hui Magma fascine trois générations de spectateurs qui se mobilisent autour de la musique de la formation.

En 2019

Une tournée internationale…

Pour son cinquantenaire Magma débute une tournée internationale en Finlande, revient en France le 26 juin 2019 à la Philharmonie de Paris pour un concert prometteur (au moins trois heures et de nombreuses surprises) , continue le 02 juillet 2019 au Nuits de Fourvière et poursuit au japon, en Allemagne, Suède, Angleterre, Belgique… ICI pour consulter la liste actualisée des concerts officiels.

… et « Zëss » à sortir le 28 juin 2019

A n’en pas douter la forme orchestrale choisie par Christian Vander pour « Zëss » sera la mieux à même de lui donner la dimension onirique qu’elle mérite et de dépasser encore les précédentes réalisations.

RV le 28 juin 2019, pour écouter « Zëss », la nouvelle offrande de Magma, cette formation légendaire, indomptable et fascinante.

 

« Indigo » par Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva

« Indigo » par Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva

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Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio

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« Tissé », le nouvel album de Marion Rampal

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Auditorium de Lyon – Youn Sun Nah

Auditorium de Lyon – Youn Sun Nah

« Immersion » dans une bulle de vibrations

Le lundi 13 mai 2019, l’Auditorium de Lyon accueille la chanteuse Youn Sun Nah. Au sommet de son art, la diva coréenne vient présenter le répertoire de son tout nouveau projet « En Immersion ». Un RV essentiel pour plonger en apnée dans la bulle vocale unique de Youn Sun Nah. Des promesses de vibrations sensibles.

Youn Sun NAh

Yun Sun Nah©Sung Yull Nah

Après Archie Shepp, Madeleine Peyroux, Anouar Brahem et Brad Mehldau, c’est au tour de Youn Sun Nah de fouler la scène de lAuditorium-Orchestre National de Lyon le 13 mai 2019 à 20h. Réalisé en coproduction avec « Jazz à Vienne », le concert de la chanteuse coréenne est le dernier mais non le moindre de la saison jazz 2018/2019 de l’Auditorium-Orchestre National de Lyon.

Le temps a passé depuis 2003 où l’on découvrait avec bonheur la jeune chanteuse Youn Sun Nah dans la petite église de Pavezin durant le Rhino Jazz(s) Festival. Depuis, la chanteuse a atteint le statut de diva du jazz et ses concerts conservent toujours le même attrait car elle ne cesse de renouveler et enrichir son art. Youn Sun Nah s’inscrit en effet, aujourd’hui comme une figure incontournable dans le paysage du jazz vocal international.

Dotée d’une fabuleuse technique vocale, cette improvisatrice hors pair développe des scats ébouriffants mais pratique aussi avec ferveur l’art du minimalisme. Sa voix se pare de mille nuances et fait se côtoyer des climats extrêmes. Entre joie et mélancolie, furie et douceur, Youn Sun Nah promène son timbre de soprano sur un spectre esthétique élargi.

De Séoul… à Paris

Née à Séoul d’une mère actrice de comédies musicales et d’un père chef de chœur, la jeune Youn Sun Nah apprend le piano et chante des gospels avec le Korean Symphony Orchestra avant d’étudier la musique et d’approfondir le chant.

Francophile, la jeune-femme rejoint ensuite Paris pour étudier le chant à l’Institut National de Musique de Beauvais, au Conservatoire Nadia et Lili Boulanger et au CIM (école de Jazz et Musiques Actuelles). Chez elle se produit alors le déclic et naît son intérêt pour le jazz avec des tournées et des prix obtenus lors des concours organisés dans les festivals de jazz.

Chanteuse puis star internationale de Jazz

De « Reflets », son premier album sorti en Corée en 2001 à « Voyage » paru en 2008, Youn Sun Nah confirme son statut de chanteuse de jazz. En 2010, « Same Girl » (ACT) la consacre parmi les artistes lauréats d’un Disque d’or (en France). Le même album reçoit un Echo Jazz Award en Allemagne et un Korean Music Award en Corée.

Les plus grands festivals de jazz ouvrent leur scène (Montréal, Marciac, Monterey, Java ou Montreux) à Youn Sun Nah. En 2013, elle affirme son intérêt pour les ballades sur l’album « Lento » (ACT), lui aussi récompensé d’un disque d’or en France et en Allemagne. Ce succès confirme la reconnaissance de la chanteuse parmi les voix qui comptent dans le jazz.

Entre 2009 et 2015 elle enchaîne les concerts et parcourt les scènes internationales avec une escale le 23 février 2014 à Sochi où elle chante durant la Cérémonie de clôture des Jeux Olympiques d’hiver. Partout ses prestations obtiennent un égal succès mais au printemps 2015 elle décide de s’accorder une pause et prive le public de sa présence sur scène.

En 2017

Après deux années sabbatiques passées à se ressourcer chez elle, à Séoul, Youn Sun Nah fait son retour en 2017 avec l’album « She Moves On » (ACT) dont elle présente aussi le répertoire en concert. C’est d’ailleurs lors de sa tournée européenne qu’elle triomphe le 09 juillet 2017 sur la scène du Théâtre Antique de Jazz à Vienne qui l’avait déjà accueillie en 2014 en duo avec Ulf Walkenius.

En 2019

couverture de l'album Immersion de Youn Sun NahLe 08 mars 2019 voit la sortie de son dixième album « Immersion » qui marque aussi un tournant dans sa carrière de Youn Sun Nah. Elle quitte en effet le label européen ACT et signe chez Arts Music, une division de Warner Music Group, qui fait écho à la dimension internationale de sa carrière.

C’est dans le cadre de sa tournée européenne que Youn Sun Nah fait escale sur la scène de l’Auditorium-Orchestre National de Lyon, le 13 mai 2019 à 20h. Pour l’occasion elle se présente en trio accompagnée de Tomek Miernowski aux guitares, piano, synthétiseur et programmation et Rémi Vignolo dont les talents vont se déployer entre batterie, contrebasse, basse électrique et programmation.

Ce concert est à saisir comme une opportunité pour plonger dans le monde musical sensible de Youn Sun Nah et vibrer à l’écoute de la voix pure et sensuelle, souple et puissante, chaleureuse et piquante, claire et limpide, élégante et sensible de la chanteuse. Une expérience à vivre comme un moment de ressourcement pour capter les ondes de zénitude mais aussi pour absorber les éclats d’énergie qui parcourent tour à tour le chant de Youn Sun Nah.

« Indigo » par Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva

« Indigo » par Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva

Pour le vingtième anniversaire de leur duo, Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva se retrouvent sur l’album « Indigo ». En douze pistes, clarinette et piano dressent un portrait musical ciselé de l’univers de Duke Ellington. Un jazz chambriste dont les tendres nuances trament une musique aux délicates couleurs. Un opus somptueux et poétique, comme un portrait sensible de Duke Ellington.

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Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio

Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio

Nouvelle voix du violon jazz, Èlia Bastida vient de sortir « Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio », un nouvel album enregistré avec le saxophoniste Scott Hamilton et le trio de Joan Chamorro. Dialogues lyriques, arrangements splendides. Un opus sensible et inspiré où swing et musicalité flirtent avec élégance.

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« Tissé », le nouvel album de Marion Rampal

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Avec « Tissé », annoncé pour le 25 février 2022, la chanteuse et compositrice Marion Rampal propose un album qui rayonne d’une énergie sereine. Sa voix claire invite à la suivre dans un vagabondage intime où se croisent les multiples facettes de son inspiration. Elle invite Archie Shepp, Anne Pacéo et Piers Faccini à rejoindre son collectif de musiciens complices. Notes et mots vibrent en harmonie et tressent une rêverie sensible et poétique.

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Jeremy Pelt triomphe au Hot Club de Lyon

Jeremy Pelt triomphe au Hot Club de Lyon

Un jazz moderne pétri dans le groove

Le dimanche 07 avril 2019, le public se presse dans la cave pleine à craquer du Hot Club de Lyon pour la dernière soirée du « Hot Club Jazz Festival ». En quintet, trompettiste Jeremy Pelt a déclenché l’enthousiasme nourri des spectateurs conquis par son univers moderne pétri dans le groove. Un jazz post bop sans concession et sans cliché mais non sans références.

S’il fait partie de l’élite du jazz new-yorkais, le trompettiste américain Jeremy Pelt n’en néglige pas moins l’Europe où il tourne régulièrement. Il a visiblement craqué sur la cave du Hot-Club de Lyon où il revient le dimanche 07 avril 2019 pour la clôture « Hot Club Jazz Festival ».Quintet de Jeremy Pelt au Hot Club de Lyon le 07 avril 2019

La cave est pleine à craquer quand Jeremy Pelt monte sur scène accompagné par Chien Chien Lu (vibraphone) dont il s’agit de la première venue en Europe, Victor Gould (piano), Richie Goods (contrebasse) et Allan Mednard (batterie). D’un bout à l’autre de la soirée, le leader a posé sur ses compagnons et sur le public son regard attentif et bienveillant.

Deux sets, deux facettes

Avant de débuter le premier set, le leader apporte des précisions quant au projet présenté. Le quintet va exposer les cinq parties de la « Suite Rodin », une suite musicale gravée sur l’album « The Artist » sorti en 2018 et inspirée à Jeremy Pelt par le travail du sculpteur français Auguste Rodin.

Tels des plasticiens dynamiques, le quintet façonne les cinq pièces jouées en hommage à Rodin et propose un jazz contemporain très riche qui sculpte la matière sonore avec exubérance ou délicatesse selon les pièces, Appel aux armes, Dignity and Despair (Bourgeois de Calais), Sol Tace (La Porte de l’Enfer), Camille Claudel (L’éternel printemps) et Epilogue en point d’orgue.

Un univers musical contemporain aux climats contrastés dont la richesse enchante le public.

Le second set permet d’apprécier une facette artistique différente du quintet avec d’autres titres de l’album, Water Colors, Feito, dédié au peintre espagnol Luis Feito, As of Now mais aussi While You Are Gone, composé par le saxophoniste Lucky Thompson. C’est l’occasion pour les spectateurs d’accéder à un autre  aspect de l’expression du quintet.

Un jazz post bop à l’expression conventionnelle où se côtoient groove urbain et ballade délicate, climat survolté et mélancolie bleutée.

Impressions de concert

Entre énergie et délicatesse, la musique développe un savant alliage de puissance et de souplesse. Une écoute constante règne parmi les musiciens en interaction permanente.

Ardente et nuancée, la section rythmique fait preuve d’une réactivité de chaque instant. Les solides lignes de basse de la contrebasse s’allient avec le drumming féroce de la batterie pour stimuler les solistes et propulser leurs chorus. La frappe précise et légère des mailloches sur les lames du vibraphone font alterner sonorités éthérées, perles réverbérées et notes cristallines lumineuses qui rivalisent de force avec celles du piano qui enjambe les harmonies avec fluidité.

Chaque morceau est pour le trompettiste l’occasion de démontrer l’étendue de son talent. Avec aisance, Jeremy Pelt joue sans démonstration et son discours évite les clichés. Redevable autant à Woody Shaw qu’à Freddie Hubbard ou Wynton Marsalis, il inscrit son jazz dans la mouvance post bop. Glissandos subtils, notes choisies et posées avec soin, accentuations toniques, souffle puissant. Avec ou sans sourdine, la trompette densifie le climat jusqu’au paroxysme ou tempère ses ardeurs et allège l’ambiance. Jeremy Pelt s’exprime entre ombre et lumière, entre mélodies évanescentes et propos ardents.

Au final, le jazz vitaminé et moderne du quintet de Jeremy Pelt a captivé et stimulé l’imagination du public de la même manière que les sculptures de Rodin ont fasciné le trompettiste compositeur et les musiciens. Les spectateurs visiblement comblés ont manifesté leur enthousiasme pour un concert dont les oscillations rythmiques, les riches trames harmoniques et les chorus inspirés ont permis d’apprécier un jazz enflammé où groove et délicatesse coexistent avec bonheur.

« Indigo » par Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva

« Indigo » par Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva

Pour le vingtième anniversaire de leur duo, Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva se retrouvent sur l’album « Indigo ». En douze pistes, clarinette et piano dressent un portrait musical ciselé de l’univers de Duke Ellington. Un jazz chambriste dont les tendres nuances trament une musique aux délicates couleurs. Un opus somptueux et poétique, comme un portrait sensible de Duke Ellington.

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Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio

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Nouvelle voix du violon jazz, Èlia Bastida vient de sortir « Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio », un nouvel album enregistré avec le saxophoniste Scott Hamilton et le trio de Joan Chamorro. Dialogues lyriques, arrangements splendides. Un opus sensible et inspiré où swing et musicalité flirtent avec élégance.

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« Tissé », le nouvel album de Marion Rampal

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Avec « Tissé », annoncé pour le 25 février 2022, la chanteuse et compositrice Marion Rampal propose un album qui rayonne d’une énergie sereine. Sa voix claire invite à la suivre dans un vagabondage intime où se croisent les multiples facettes de son inspiration. Elle invite Archie Shepp, Anne Pacéo et Piers Faccini à rejoindre son collectif de musiciens complices. Notes et mots vibrent en harmonie et tressent une rêverie sensible et poétique.

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« Slow » par Yoann Loustalot et Julien Touery 4tet

« Slow » par Yoann Loustalot et Julien Touery 4tet

« Slow » réinvente la lenteur

Le quartet mené par le trompettiste Yoann Loustalot et le pianiste Julien Touery propose un album dont le titre annonce le propos, « Slow ». Loin de toute performance, le propos musical immerge dans des paysages sonores envoûtants. Impression de flottement, sensation de répit… le temps se dilate, il ralentit et advient le calme. Une ode à la lenteur pour lutter contre la rapidité.

Des premières aux dernières notes, « Slow » (Bruit Chic/ L’autre Distribution) entre en résonance avec le titre que les musiciens ont choisi de donner à leur disque dont la sortie est annoncée pour le 26 avril 2019.

Ces quatre artistes parmi les plus actifs et les plus talentueux de la scène hexagonale du jazz, Yoann Loustalot (trompette, bugle), Julien Touery (piano), Eric Surmerian (contrebassiste) et Laurent Paris (percussions) ont accordé leur musique au rythme de la lenteur dans un monde où la rapidité est devenue référence.

Par son esthétique, « Slow » réinvente la lenteur. L’album capte l’essence du temps qui s’en trouvé ralenti, dilaté, comme suspendu. Les ondes sonores déclenchent des sensations oniriques, des impressions impalpables. Une écoute en mode introspectif permet à la pensée d’accéder aux nuances des ondes sonores, de vibrer au rythme des échanges, de saisir chaque instant, et savourer chaque note, chaque silence, d’accéder au plaisir et à la beauté intrinsèque de la musique.

Les musiciens

Yoann Loustalot et Julien Touery 4tet

©Youri Lenquette

Parmi les nombreux projets où ils se croisent et ceux qu’ils mènent individuellement, le trompettiste et bugliste Yoann Loustalot et le pianiste Julien Touery ont uni leurs talents à ceux du contrebassiste Eric Surmerian et du percussionniste Laurent Paris pour composer et interpréter le répertoire de l’album « Slow » qui les réunit.

Fondateur du label « Bruit Chic », le trompettiste Yoann Loustalot mène de front plusieurs projets parmi lesquels les quartets « Old & New Songs » et « Lucky Dog ». Référence incontestée en matière de trompette, Enrico Rava dit de lui qu’il « n’est pas juste un beau son. Non |il] est le son de l’âme et il est si profond et si authentique que chaque note compte et conte ». Rien d’étonnant donc à ce que le trompettiste français invite sa trompette et son bugle dans le projet « Slow ».

Polyvalent et adepte de genres musicaux très variés qu’il maîtrise tous, le pianiste Julien Touery s’est fait connaître dans le quartet du saxophoniste Emile Parisien mais il participe aussi à de nombreux autres projets en tant que leader ou accompagnateur (Sylvain Kassap, Louis Sclavis, Vincent Peirani, Manu Codjia..).

Yoann Loustalot et Julien Touery prennent la plume et composent, à raison de cinq morceaux pour le trompettiste et trois pour le pianiste, auxquels Eric Surmerian et Laurent Paris ajoutent chacun un titre. Entre juillet et septembre 2018 le répertoire est enregistré dans les conditions du live au Studio Gil Evans d’Amiens par Philippe Teissier du Cros qui réalise aussi mixage et mastérisation au Studio Boxson à Paris.

Tempo lento

Depuis toujours les compositeurs font figurer sur les partitions des annotations indicatives du tempo. Les interprétations des musiciens suivent ou adaptent les consignes Sur « Slow », la promenade musicale évolue sur des tempi qui évoluent entre largo, lento et adagio, moderato peut-être. En jazz c’est souvent le terme de ballade qui désigne des morceaux joué sur un tempo lent.

Sur « Slow » les sonorités soignées des instruments et les mélodies dessinent une musique impressionniste dont les ambiances chambristes rivalisent de nuances. Elles suggèrent des sensations variables dont les climats musicaux engendrent des visions fixes ou mouvantes. On entend craquer les glaces, souffler les vents, respirer la terre, on perçoit le mouvement imperceptible des herbes et le déplacement des nuages. Ainsi captivée par les atmosphères, l’écoute se laisse porter par le tempo de la musique dont la lenteur permet de pénétrer dans la profondeur de l’art musical et d’en saisir l’essence.

Voyage introspectif et paysages pointillistes

Au fil de ses dix plages, « Slow » invite à un voyage introspectif dans des paysages pointillistes où calme et beauté trouvent refuge.

couverture de l'album Slow par Yoann Loustalot et Julien Touery 4tetClimat envoutant de Table Rase qu’instaure le bugle et les notes perlées du piano. Beauté apaisante d’une navigation viking que suggère la sonorité majestueuse du bugle sur Fjords. Froidure de Sonning und Dabei Kalt, un paysage pointilliste que sculptent les rayons ensoleillés de la trompette. Ambiance délicate puis atmosphère énigmatique règnent sur le titre Vers l’Ouest.

Sans renier la lenteur, Sur le tard saisit le mouvement d’une trompette qui vole, papillonne, butine au-dessus du motif répétitif de piano et des battements rythmiques des percussions. Mélopée construite sur deux accords réitératifs, Winter porte la complainte pénétrante de la trompette qui s’insinue au plus profond du corps et de l’esprit soutenue par le cristal des notes du piano. L’archet plaintif et la sonorité ample du bugle habillent Vers le Nord d’une gravité profonde.

Le piano angélique et lumineux les rejoint et instaure un climat propice au recueillement et à l’introspection. Du chaos surgit la vie. D’un grondement métallique émerge le chant symbiotique de la trompette et du piano. Metal ne porterait-il pas les échos du big bang originel ? De la terre au ciel, le bugle s’élève son chant céleste sur Ama Lur Gaixoa. Le temps se dilate plus encore et la rêverie advient avec Saoul les nuages, poésie musicale absolue.

« Slow », comme une immersion au pays de la lenteur. La musique cherche son inspiration loin des esthétiques conventionnelles dont elle fait table rase. Elle flotte dans des contrées hivernales ensoleillées et froides habitées par l’eau ou les glaces, dérive plus à l’ouest, se frotte à de métalliques éclats, se développe aux heures tardives dans des atmosphères ennuagées où règne le calme.

Rendez-vous le 30 mai 2019 à 21h pour la soirée de lancement de l’album « Slow » au « Studio de l’Ermitage » à Paris. En première partie de soirée, le pianiste Jozef Dumoulin présente son solo de Fender Rhodes.

« Indigo » par Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva

« Indigo » par Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva

Pour le vingtième anniversaire de leur duo, Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva se retrouvent sur l’album « Indigo ». En douze pistes, clarinette et piano dressent un portrait musical ciselé de l’univers de Duke Ellington. Un jazz chambriste dont les tendres nuances trament une musique aux délicates couleurs. Un opus somptueux et poétique, comme un portrait sensible de Duke Ellington.

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Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio

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« Tissé », le nouvel album de Marion Rampal

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Clin d’œil à l’album « Orbit »

Clin d’œil à l’album « Orbit »

Oliva-Rainey-Boisseau International Trio

Annoncé pour le 26 avril 2019, l’album « Orbit » résulte de la réunion de trois artistes parmi les plus créatifs de la scène jazz actuelle. Entre France et États-Unis, le trio Oliva-Rainey-Boisseau explore l’art d’une formation emblématique du jazz, le trio piano-contrebasse-batterie. Les univers des artistes se fondent en une planète dont la mise en orbite constitue une réussite absolue.

Sur « Orbit » (Yolk Music/L’Autre Distribution) annoncé pour le 26 avril 2019, trois musiciens émérites fort rodés à l’art du trio piano-contrebasse-batterie, unissent leurs talents et leurs expériences. Le pianiste Stephan Oliva, le contrebassiste Sébastien Boisseau et le batteur Tom Rainey s’engagent avec brio dans la formule du trio piano-contrebasse-batterie tant prisé par les musiciens de jazz.

Certes le parcours de chacun des trois musiciens témoigne de précédentes expériences vécues en trio mais leur art dépasse largement les frontières musicales de ce strict cadre. Leur personnalité musicale s’est nourrie d’autres projets et de nombreuses rencontres artistiques et humaines.

Stefan Oliva

L’art créatif et subtil du pianiste Stephan Oliva a fait merveille au sein des expériences en trio pratiquées avec Claude Tchamitchian et Jean-Pierre Jullian, Bruno Chevillon et François Merville, Bruno Chevillon et Paul Motian. Esthète poétique et sensible, le pianiste associe aussi son univers à celui d’autres artistes comme il l’a fait avec Suzanne Abbuehl (chant) et Øyvind Hegg-Lunde (percussions) pour le projet « Princess ». Adepte du solo et de l’improvisation comme on a pu l’apprécier sur l’album « Cinéma Invisible », Stephan Oliva apprécie aussi le duo de piano qu’il pratique avec François Raulin.

Sébastien Boisseau

Cofondateur et codirecteur artistique du label Yolk Music, le contrebassiste Sébastien Boisseau a lui-aussi pratiqué l’art du trio hors des sentiers battus aux côtés de Cédric Piromalli et Nicolas Larmigna, Gabriel Zufferey et Daniel Humair,, Hans Lüdemann et Dejan Terzic. On lui connait par ailleurs la faculté à s’impliquer dans des projets aux côtés de compagnons de longue date comme Alban Darche, Matthieu Donarier. Il prête son jeu puissant et élégant à de nombreuses expériences inventives.

Tom Rainey

Batteur renommé du jazz avant-gardiste jazz de New-York où il s’est établi, Tom Rainey peut être qualifié d’artiste créatif qui refuse les formules toutes faites. S’il s’est exprimé aux côtés de Fred Hersch, Joe Lovano, Bill Frisell, John Abercrombie, Tim Berne (et bien d’autres), il mène une activité de leader mais s’investit aussi, aux USA et en Europe, au sein de nombreux projets comme ce fut récemment le cas à l’Opera Underground de Lyon lors de la superbe création « Œdipe Redux » aux côtés de Mat Meneri et Lucian Ban.

« Orbit »

De facto, Stephan Oliva et Sébastien Boisseau conçoivent un répertoire spécifique pour Tom Rainey, le batteur avec lequel ils fondent Oliva-Rainey-Boisseau International Trio. Le répertoire du projet créé en 2016 sur la scène de l’Europa Jazz Festival est ensuite enregistré et mixé en 2018 par Gérard de Haro et mastérisé par Nicolas Baillard au Studio La Buissonne de Pernes-Les-Fontaines. Intitulé « Orbit » à partir des initiales du nom du trio, l’album sort le 26 avril 2019.

Les échanges triangulaires des musiciens créent un univers où se confrontent tensions rythmiques et climats harmoniques. Lyriques ou poétiques les lignes musicales entrelacent leurs mouvements. Elles invitent le silence et fondent des climats dont la densité et les couleurs varient.

Check-list avant mise sur orbite

couverture de l'album OrbitOnze titres, sept compositions de Stephan Oliva, trois de Sébastien Boisseau, une du guitariste Marc Ducret que les trois musiciens connaissent fort bien. Quelques intitulés évoquent la dynamique, le mouvement, tels Spirales, Le Tourniquet, Cercles, Wavin, Processione mais c’est bien le trio qui génère l’énergie de la musique et propulse la musique en orbite.

Après l’exposition tonique du thème de Split Screen dont le style n’est pas sans évoquer l’empreinte de Lennie Tristano, les circonvolutions de l’improvisation du piano s’appuient sur la ligne tellurique tendue par la contrebasse et sur le riche foisonnement de la batterie. La fluidité des échanges ravit. Tel un jeu musical, Wavin sert de prétexte à une improvisation collective mouvementée et interactive.

Lumineuse et mélancolique, Gene Tierney propose un paysage musical souple et lyrique à la fois alors que le lancinant motif de contrebasse-batterie de Processione fait alterner son rythme entre mouvement dense et murmure.

Mu par l’énergie qu’impulse la batterie, Le Tourniquet entraîne dans son mouvement les notes épurées et volatiles du piano et un dense chorus de contrebasse. De cet univers mobile naissent des images quasi cinématographiques qui tournent au rythme de la musique. Impulsée par l’énergique batterie, la mélodie enivrante de Cercles virevolte jusqu’à la transe.

Le trio propose une relecture calme de la superbe composition de Marc Ducret, Inflammable, que l’on a souvent écoutée dans des versions plus embrasées. Comme en flottaison la musique collective évoque un cosmos au climat songeur.

Plage très libre, Polar Blanc se démarque par un développement très contrasté et des couleurs rythmiques d’une richesse inouïe. Fragmenté par une rythmique dont les décalages et les syncopes stimulent l’expression bluesy du piano, Around Ornette n’en finit pas de tourner autour de l’axe que dessinent les traits profonds et graves de la contrebasse

Le mouvement se poursuit avec Spirales au tempo effréné nourri par l’énergie de chaque instrument virtuose. Un exercice très libre où, sans filet, les trois planètes tracent des trajectoires qui se croisent sans se télescoper. Comme une invitation à une rêverie cosmique, Lonyay Utça referme l’album sur une orbite peuplée d’étoiles lumineuses.

« Orbit »… certes la musique d’un trio mais plus encore, celle de trois constellations dont les orbites fusionnent. En l’espace de onze titres, les univers de Stephan Oliva, Sébastien Boisseau et Tom Rainey entrent en interaction parfaite. Un album en mouvement dont l’univers singulier et contrasté se nourrit de liberté et de poésie.

« Indigo » par Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva

« Indigo » par Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva

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Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio

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« Tissé », le nouvel album de Marion Rampal

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Coup de cœur pour… « Avec Le Temps » de Giovanni Guidi

Coup de cœur pour… « Avec Le Temps » de Giovanni Guidi

Exploration poétique et lyrisme brûlant

« Avec Le Temps »… la chanson de Léo Ferré inspire le pianiste italien Giovanni Guidi qui intitule ainsi son troisième opus en leader chez ECM. L’album ouvre d’ailleurs avec le titre dont il propose une version sensible et poétique interprétée en trio avec le contrebassiste Thomas Morgan et le batteur João Lobo. En trio ou en quintet, Giovanni Guidi captive par ses mélodies épurées, ses explorations sonores et ses propos enflammés.

Giovanni Guidi fait partie de cette nouvelle garde des pianistes-compositeurs du jazz italien et depuis 2007 où son talent a été repéré, le musicien creuse son sillon et explore un univers très personnel qui accueille tour à tour une poésie musicale épurée, un lyrisme brûlant et de superbes explorations sonores.

Après « City of Broken Dreams » (2013) et « This is the Day » (2015) parus en trio chez ECM, le 22 mars 2019, le pianiste Giovanni Guidi sort couverture de l'album Avec Le temps de Giovanni Guidi« Avec le Temps », son troisième album en leader sous le label allemand. Avec deux titres interprétés avec le contrebassiste Thomas Morgan et le batteur João Lobo, il continue à développer sa conception du trio piano-contrebasse-batterie mais élargit son expression en quintet en accueillant le saxophoniste Francesco Bearzatti et le guitariste Roberto Cecchetto.

Au fil de l’album l’approche mélodique captive tout autant que les échappées libres que proposent le pianiste et ses compagnons dans des compositions collectives aux improvisations très libres. Prétextes à des excursions d’un monde sonore très personnel, ces digressions sont autant de pirouettes exploratrices qui élaborent une trame musicale imprévisible d’une richesse et d’une force inouïes. La musique alterne entre poésie épurée et brûlot passionné.

Giovanni Guidi

Né en Italie à Foligno, près de Pérouse, en 1985, Giovanni Guidi a commencé le piano à l’âge de 12 ans et a été d’abord remarqué et encouragé dans ses orientations musicales par Enrico Rava, lors de master classes d’été organisées à Sienne. En 2007, il remporte le Prix des Critiques du magazine Musica Jazz dans la catégorie Jeune Talent.

Après avoir commencé sous l’aile du trompettiste italien Enrico Rava, Giovanni Guidi a ensuite enregistré avec lui en 2011 sur “Tribe“ (ECM) au sein du Rava Quintet et un an plus tard sur “On The dance Floor“ (ECM), en compagnie du groupe Parco della Musica Jazz Lab. Outre ces expériences enrichissantes il creuse parallèlement son propre sillon.

Ainsi, après avoir enregistré sous le label japonais Venus, il grave quatre albums sous son nom pour Cam Jazz. « Indian Summer » (2007), « The House Behind This One » (2008) et « The Unknown » Rebel Band » (2009) où le batteur João Lobo est déjà à ses côtés. Il enregistre ensuite « We Don’t Live Here Anymore » en 2011 où joue le contrebassiste Thomas Morgan.

Repéré par Manfreid Eicher, il sort en 2013 « City of Broken Dreams », un premier album en trio en tant que leader chez ECM. Il continue avec le même trio constitué de Thomas Morgan (contrebasse) et João Lobo (batterie) et en 2015 publie « This is the Day » (ECM). On l’a aussi remarqué en 2016 sur Ida Lupino aux côtés de Gianluca Petrella, Gerald Cleaver et Louis Sclavis, opus qui a été nommé album jazz de l’année dans Musica Jazz.

Sur scène il a aussi participé à la tournée 2017 du quintet d’Enrico Rava &Tomasz Stanko. Les années passent et le jeune pianiste confirme ses qualités et son talent et continue à mener sa carrière avec brio. En témoigne son troisième album, « Avec Le Temps » (ECM/Universal), enregistré aux Studios La Buissonne à Pernes-les-Fontaines en novembre 2017 et produit par Manfred Eicher.

« Avec Le Temps »

Pointilliste et mélancolique, poétique et aérienne la musique introspective de Giovanni Guidi engage à la méditation mais n’hésite pas pour autant à emprunter des détours enflammés dont les soubresauts explorent librement l’espace sonore. Ainsi l’album propose huit titres qui s’inscrivent entre méditation crépusculaire et soubresauts dynamiques.

Deux titres en trio

L’album ouvre en trio avec une version touchante de la chanson de Léo Ferré (1916-1993), qui donne son titre à l’album. L’hommage à Ferré qui a longtemps vécu en Toscane, propose une atmosphère recueillie et sensible qui suspend le temps. Les instruments chantent littéralement, la contrebasse étire les notes, le piano cisèle les notes, la batterie fait pleurer les cymbales.

L’opus se termine avec Tomasz, un hommage rendu à Tomasz Stanko (1942-2018). La mélodie nostalgique est au trompettiste récemment décédé à l’âge de 76 ans. Les notes perlées du piano, l’expression subtile de la contrebasse et le jeu feuilleté des balais sur la batterie restituent un climat d’une sensibilité rare qui n’est pas sans rappeler celle du trompettiste qu’elle honore.

Six pièces en quintet

Compositions collectives

Commencé sur un tempo rubato PostLudium And A Kiss fait naître une tension explosive insufflée par les divagations sonores du saxophone explorateur du son qui mène la transe jusqu’à un feu d’artifice final auquel les cinq instrumentistes apportent leur flamme. No Taxi évoque l’univers d’Ornette Coleman et permet d’écouter un piano libéré de toute contrainte.

Compositions de Giovanni Guidi

Le jeu symbiotique de la guitare et du saxophone contribuent à insuffler une forme de spiritualité à 15th of August qui prend la forme d’une imploration musicale bluesy. La sonorité embrumée du ténor crée un climat onirique sur Caino, ballade où le piano délivre des arpèges dont les dissonances croisent les voluptueuses lignes de la contrebasse. La trame musicale se tisse et se détend dans un bain sonore soigné. Minimaliste, Johnny The Liar génère une atmosphère lunaire où guitare et piano échangent des impressions fugitives.

Sur une rythmique très souple, guitare et piano chantent tour à tour la mélodie angélique de Ti Stimo. Dans un troisième mouvement, le ténor rejoint la guitare et tous deux croisent leurs envolées lyriques portées par la batterie au jeu très libre. La douce berceuse se termine en une déclaration admirative imprégnée d’une subtile tendresse.

« Avec Le Temps » fascine par sa variation coloriste et la densité des paysages proposés. Empreinte d’une conviction profonde, l’expression musicale fait alterner une poétique aérienne aux entrelacs d’une légèreté impalpable et des climats brûlants de liberté et de lyrisme. Un album inspiré où la mélodie prend quelquefois la tangente pour distendre les rythmes et engendrer des tensions palpables. L’univers de Giovanni Guidi n’en finit pas de surprendre et de convaincre.

« Indigo » par Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva

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Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio

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« Tissé », le nouvel album de Marion Rampal

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Avec « Tissé », annoncé pour le 25 février 2022, la chanteuse et compositrice Marion Rampal propose un album qui rayonne d’une énergie sereine. Sa voix claire invite à la suivre dans un vagabondage intime où se croisent les multiples facettes de son inspiration. Elle invite Archie Shepp, Anne Pacéo et Piers Faccini à rejoindre son collectif de musiciens complices. Notes et mots vibrent en harmonie et tressent une rêverie sensible et poétique.

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Camille Bertault au Centre Culturel d’Ecully

Camille Bertault au Centre Culturel d’Ecully

La chanteuse présente « Pas de Géant » en quartet

Le vendredi 12 avril 2019 à 20h30, le Centre Culturel de la ville d’Ecully accueille la chanteuse Camille Bertault. En quartet, elle vient présenter son projet « Pas de Géant » qui a agité tout le Landerneau du jazz lors de la sortie de son album du même nom. C’est vraiment à pas de géants que cette artiste a conquis ses galons dans le monde du jazz vocal. Une soirée pétillante en perspective !

Camille Bertault au Centre Culturel d'Ecully le 12 avril 2019On se réjouit de pouvoir écouter la chanteuse Camille Bertaud sur la scène du Centre Culturel de la Ville d’Ecully où elle se produit en quartet le 12 avril 2019 à 20h30.

Après avoir fait le buzz avec une vidéo virale de son scat effréné où elle reprenait le fameux « Giants Steps » de John Coltrane, la chanteuse a autoproduit son premier CD « En Vie » sorti en 2016. Elle est alors repérée outre-Atlantique par Sonnyside qui va en assurer la distribution.

Belle aventure que celle de Camille Bertault.

L’album « Pas de Géant »

Les évènements s’enchaînent ensuite et son deuxième album« Pas de Géant » sort le 19 janvier 2018 sous le label OKeh distribué par la major Sony Music. Ainsi porté par une major, l’album reçoit un excellent accueil tant auprès du public que des médias. C’est dans cette dynamique que la carrière de la jeune chanteuse a vraiment avancé à pas de géants !

De nombreuses influences musicales

Les influences musicales de Camille Bertault sont nombreuses et si son projet « Pas de Géant » fait un clin d’œil au titre de Coltrane, « Giant Steps », d’autres univers ont par ailleurs inspiré la chanteuse.

Elle regarde en effet  du côté de la chanson française (Brassens Gainsbourg, Brigitte Fontaine) tout autant que vers la musique classique, en direction de Ravel ou de Bach. Camille Bertault, au Centre Culturel d'Ecully où elle presente le projet Pas de Géant le 12 avril 2017Elle flirte par ailleurs avec la « Nouvelle Vague » via une des musiques que Michel Legrand a écrite pour le film de Jacques Demy, « Les Demoiselles de Rochefort ».

Camille Bertault ouvre bien sûr son univers du côté du jazz. Elle explore en effet les mondes de Bill Evans, de Wayne Shorter et bien sûr celui de Coltrane comme déjà évoqué. Enfin, La vocaliste chante aussi ses propres compositions d’une facture plutôt pop.

On a aussi pu apprécier récemment la délicate version de As praias desertas qu’elle a enregistrée sur  l’album « Eu Te Amo - The Music of Tom Jobim » (Bonsaï Music/Sony Music Entertainment) que Daniele di Bonaventura (bandonéon) et Giovanni Ceccarelli (piano) ont sorti en février 2019.

Virtuose, Camille Bertault télescope les notes, jongle avec les mots, bouscule les syllabes, séduit par l’humour de ses textes et par son sourire. On apprécie enfin la facilité qu’elle à jongler avec les notes tout autant qu’avec les langues puisqu’elle interprète avec aisance des textes en Français, en Anglais et en Portugais. Beaucoup d’atouts pour garantir un concert de belle facture !

Entourée de Fady Farah au piano, Christophe Minck à la contrebasse et Donald Kontomanou à la batterie, Camille Bertault va propulser ses scats virtuoses sur la scène du Centre Culturel de la Ville d’Ecully le 12 avril 2019 à 20h30. Ce serait vraiment dommage de rater les voltiges vocales de cette chanteuse qui sait aussi lover sa voix dans un écrin de douceur. Ça va swinguer haut la voix !

« Indigo » par Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva

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Pour le vingtième anniversaire de leur duo, Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva se retrouvent sur l’album « Indigo ». En douze pistes, clarinette et piano dressent un portrait musical ciselé de l’univers de Duke Ellington. Un jazz chambriste dont les tendres nuances trament une musique aux délicates couleurs. Un opus somptueux et poétique, comme un portrait sensible de Duke Ellington.

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Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio

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Nouvelle voix du violon jazz, Èlia Bastida vient de sortir « Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio », un nouvel album enregistré avec le saxophoniste Scott Hamilton et le trio de Joan Chamorro. Dialogues lyriques, arrangements splendides. Un opus sensible et inspiré où swing et musicalité flirtent avec élégance.

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« Tissé », le nouvel album de Marion Rampal

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