« Indigo » par Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva

« Indigo » par Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva

Un portrait sensible de Duke Ellington

Pour le vingtième anniversaire de leur duo, Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva se retrouvent sur l’album « Indigo ». En douze pistes, clarinette et piano dressent un portrait musical ciselé de l’univers de Duke Ellington. Un jazz chambriste dont les tendres nuances trament une musique aux délicates couleurs. Un opus somptueux et poétique, comme un portrait sensible de Duke Ellington.

L’album « Indigo » (Vision Fugitive/L’Autre Distribution) marque une nouvelle étape dans la collaboration du clarinettiste Jean-Marc Foltz et du pianiste Stephan Oliva. Après avoir revisité le monde du compositeur américain George Gershwin sur l’opus « Gershwin » (Vision Fugitive/L’Autre Distribution) sorti en 2017, le duo se retrouve autour de la grande figure du jazz qu’est Duke Ellington.

Sur « Indigo », Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva concentrent l’essence même de la musique conçue à l’origine par le maître pour de grands orchestres. Clarinettes et piano interprètent avec délicatesse les pièces dont ils restituent la quintessence. Au centre de leur propos, la mélodie flirte avec le silence. Les standards en ressortent épurés et magnifiés.

L’album

visuel de l'album Indigo de J.M Foltz et S Oliva« Indigo » paraît sous le label indépendant Vision Fugitive né de la complicité du guitariste Philippe Mouratoglou et du clarinettiste Jean-Marc Foltz rejoints par Philippe Ghielmetti. La pochette originale dessinée par Emmanuel Guibert présente le portrait des deux musiciens campés dans l’univers de Caravan sous les traits de Lawrence d’Arabie et Ali ibn el Kharish.

Illustré de douze photographies de Duke Ellington, le livret donne à lire « Duke, duo: le jazz et son double », de Gilles Tordjman dont le texte éclaire quant aux propos du disque.

La qualité du son des douze titres de l’album sont redevables à Gérard de Haro qui les a enregistrés et mixés en juillet 2021 aux Studios La Buissonne. Avec dix compositions de Duke Ellington, un medley de six autres titres du Duke et Lotus Blossom, composé par Billy Strayhorn, le répertoire rend hommage à Duke Ellington.

Au fil des titres

L’album ouvre avec A Sentimental Mood dont le duo propose une réinterprétation sobre et méditative, fidèle à l’esprit du compositeur. Au plus près de la mélodie, les deux interprètes restituent la quintessence du morceau. Leur version épurée confine au murmure. Sur Solitude, clarinette et piano suspendent le temps et jouent avec le silence. Le duo propose ensuite une interprétation de Black and Tan Fantasy qui résonne comme un chant funèbre et suggère une atmosphère aux accents tragiques. Le son velouté de la clarinette répond aux notes graves du piano.

Le répertoire se poursuit avec The Single Petal of A Rose, une ballade issue de la « Queens Suite » de Duke, dont le duo offre une mouture à la fois majestueuse et onirique. En exposant avec une grande simplicité African Flower, piano et clarinette font ressortir la poésie, la pureté et le mystère de ce thème.

Après le très court prélude de Come Sunday esquissé sur les touches du piano, la clarinette basse à la sonorité moelleuse esquisse le thème de Mood Indigo écrit par le Duke en 1939. Elle drape de mélancolie la mélodie tandis que le piano colore l’espace musical de superbes harmonies. C’est ensuite avec subtilité que piano et clarinette basse habillent Reflections in D d’un arrangement somptueux. On se laisse alors gagner par une douce rêverie.

Sur Sunset And The Mocking Bird, la clarinette en si virevolte au soleil couchant tel un oiseau moqueur. Les harmonies bluesy du piano accompagnent ce morceau co-écrit par Duke Ellington et Billy Strayhorn, enregistré en 1959 puis gravé sur l’album The Ellington Suites sorti en 1976 chez Pablo.

Les deux musiciens jouent ensuite en parfaite communion sur les six thèmes que compte le Medley. Les élégants échanges du duo métamorphosent ensuite Caravan et le parent de délicates dissonances. C’est avec une version vaporeuse et absolument exquise de la composition Lotus Blossom de Billy Strayhorn que se termine l’album.

« Indigo »…. une immersion délicate dans l’univers ellingtonien

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