Coup de cœur… pour Yes! Trio & « Groove du Jour »

Coup de cœur… pour Yes! Trio & « Groove du Jour »

Swing, Vitalité et Modernité

Pas question en cet automne 2019 de passer à côté de « Groove du Jour ». Porteur de bout en bout d’un groove vibrant, d’un swing élastique et d’une modernité étonnante, cet opus est le fait du Yes! Trio qui réunit le batteur Ali Jackson, le contrebassiste Omer Avital et le pianiste Aaron Goldberg. Un grand « OUI » à cet album plein de vitalité qui donne la pêche et le sourire !

couverture de l'album Groove du Jour du Yes! TrioAu début des années 1990, Ali Jackson (batterie), Aaron Goldberg (piano) et Omer Avital (contrebasse) se sont connus à New-York où ils ont appris et pratiqué un jazz plein de vitalité et de swing. Chacun a ensuite mené avec brio sa propre carrière.

Après « Yes ! », un premier disque gravé par Yes! Trio en 2009, les talentueux musiciens se sont de nouveau réunis en studio en 2018 pour enregistrer le tonique « Groove du Jour » (jazz&people/PIAS).

De bout en bout des dix titres de « Groove du Jour », Yes! Trio propose une musique joyeuse et exaltante que l’on ne se lasse pas d’écouter. Avec enthousiasme on dit « Oui » à ce jazz vibrant qui porte haut l’esprit et les couleurs du swing.

Yes! Trio

Avant de devenir les pointures internationales qu’ils sont aujourd’hui, le pianiste Aaron Goldberg, le contrebassiste Omer Avital et le batteur Ali Jackson se sont rencontrés à New-York au début des années 1990. Animés d’un même esprit et de l’envie de jouer, ils ont alors appris de leurs aînés et ont capté la vitalité du swing qui depuis figure dans leur ADN.

Trois jeunes musiciens…

  • Né en 1976 d’un père contrebassiste de jazz, Ali Jackson a reçu durant son adolescence des conseils de Max Roach, Donald Byrd et Betty Carter. Avant de quitter Détroit pour s’installer à New-York, il avait déjà accompagné Aretha Franklin.
  • De son côté, Aaron Goldberg est issu de Boston. Né en 1974, il découvre le jazz au lycée et bénéficie ensuite de l’enseignement de Jerry Bergonzi.
  • Né en Israël en 1971 de parents d’origine marocaine et yéménite, Omer Avital fréquente le lycée Thelma-Yellin de Tel Aviv, véritable pépinière du jazz israélien avant de gagner New-York.

… se rencontrent à New-York…

Le batteur et le pianiste se sont croisés en 1991 lors d’auditions passées à la Manhattan School of Music. Le contrebassiste a quant à lui rencontré Aaron Goldberg en 1992 sur les bancs de la New School for Jazz and Contemporary Music et a connu Ali Jackson au cours d’une tournée en Europe. En 1995 Omer Avital joue régulièrement au Smalls Jazz Club au sein de différents groupes et c’est dans ce club que les trois musiciens se rapprochent vraiment.

… mènent leur carrière personnelle

Entre temps chaque membre du Yes! Trio a mené une brillante carrière personnelle comme sidemen et/ou leader.

  • Ali Jakson s’est illustré au sein du Jazz at Lincoln Center Orchestra sous la direction de Wynton Marsalis et a aussi joué avec Dee Dee Bridgewater, Kurt Rosenwinkel ou Jacky Terrasson.
  • De son côté, Aaron Goldberg a aussi travaillé auprès de Wynton Marsalis puis, à la fin des années 90, s’est illustré dans le quartet du saxophoniste Joshua Redman. Il a aussi collaboré avec Freddie Hubbard, Nicholas Payton, Kurt Rosenwinkel et a constitué plusieurs trios dont le dernier en date réunit à ses côtés le contrebassiste Matt Penman et le batteur Leon Parker.
  • Après avoir côtoyé Roy Haynes ou Jimmy Cobb lors de son arrivée à New-York, Omer Avital a développé un tempérament de leader. Après trois ans passés en Israël où il étudie le oud, il s’immerge dans les musiques traditionnelles du Proche-Orient et après avoir fondé Yemen Blues, il dirige plusieurs autres groupes où il mêle le jazz à la musique de ses racines. « Abutbul Music » (2016), « Avital meets Avital » (2017) et « Qantar » (2018), ses trois derniers opus témoignent de la richesse et de la diversité de son inspiration.

… et en 2019, sort « Groove du Jour »

S’il a fallu plus de quinze ans à Ali Jackson, Aaron Goldberg et Omer Avital pour graver « Yes » en 2009, leur premier disque sorti en 2012, les trois musiciens n’ont pas attendu pas aussi longtemps pour envisager leur deuxième album. En effet, riches de leurs origines et de leurs cultures différentes, ils se sont retrouvés en octobre 2018 au studio de Meudon où ils ont enregistré les dix pistes de leur deuxième album, « Groove du Jour » sorti le 11 octobre 2019 chez jazz&people.

Riche de vibrations inspirées et irrigué d’une joyeuse énergie, « Groove du Jour » baigne dans le swing du début à la fin de ses cinquante-neuf minutes. Le jazz de Yes! Trio ne se prend pas la tête et circule avec chaleur entre les trois musiciens.

Au fil des titres

Tradition et modernité font bon ménage sur « Groove du Jour ». Les dix plages sont habitées par un groove dynamique qui ne se dément à aucun moment.

Dès le premier titre composé par Ali Jackson, le décor est posé, on baigne dans un swing qui explose tout au long des marches de cet Escalier que le trio dévale et grimpe joyeusement. Un riff de contrebasse profile une élégante mélodie, la batterie propulse un groove à toute épreuve, le piano chante avec gaieté, Yes! Trio a posé le décor mais beaucoup reste encore à dire.

Le piano entame ensuite un motif musical qui libère C’est Clair et sa chatoyante mélodie composée par Omer Avital. On se prend à fredonner sur les harmonies bluesy et on en vient à marquer le tempo quand le batteur se saisit du tambourin pour accompagner un piano funky soutenu par la solide ligne de basse.

C’est ensuite avec une grande modernité que le trio se réapproprie Dr Jackle, la superbe composition du saxophoniste alto Jackie McLean reprise par Miles Davis sur l’album « Milestones » (1958) avec John Coltrane et Cannonball Adderley. Après un remarquable chorus, le piano éclate de joie sur un tempo bop de fou. La contrebasse voltige avec aisance et sensibilité avant que la batterie ne démontre son savoir et sa réactivité dans un 4/4 explosif.

Plus tard, Yes! Trio pose aussi son empreinte sur I’ll Be Seeing You, la très populaire composition de Samuel Fain. La ballade se teinte d’abord d’une tendre nostalgie avant de gagner en intensité dans la dernière partie que l’on peut sans hésiter qualifier de sublime. Vient alors le temps de se laisser transporter par les échos moyen-orientaux de Muhammad’s Market. La composition d’Omer Avital sonne plutôt funky et sert de tremplin au piano virtuose.

Le trio explore ensuite avec une grande liberté le très rythmique Claqué proposé par Ali Jackson. Sur le battement pulsatile de la batterie et le motif bluesy de la contrebasse, le piano métamorphose le thème de Claqué en un riff entêtant. Sur Tokyo Dream on prend toute la mesure de la virtuosité des trois protagonistes. Le solo inspiré et lyrique d’Omer Avital confirme que le contrebassiste fait partie des grands maîtres de la contrebasse jazz. Très à l’aise sur sa composition, Aaron Golberg truffe son discours de citations et tel un acrobate virtuose se promène avec souplesse sur le clavier et stimule la batterie qui donne le meilleur de lui-même.

Vient alors le moment de se laisser séduire par la fraîcheur de Groove du Jour, le thème d’Ali Jackson qui donne son nom à l’album. Stimulé par une rythmique énergique et en totale cohésion, le piano groove avec décontraction et humour.

A peine le temps de souffler, on est happé par la cadence de batucada que la batterie impulse à Flow. Le thème complexe d’Omer Avital est exposé à vive allure par le piano avant que la contrebasse ne s’envole dans un solo aérien et véloce où l’on capte des clins d’oeil à Giant Steps. Le piano prend la suite et fait circuler le swing à grand flot sur ce morceau d’Omer Avital avant que la batterie ne clôture la piste par un feu d’artifice de samba. On en ressort comme enivré !

L’album se termine par Bed Stuy, une autre composition du contrebassiste. Le piano au jeu éloquent colle au beat qu’impulsent les rythmiciens. Un parfait exemple de l’osmose qui règne au sein du Yes! Trio.

Sans passéisme complaisant, les trois musiciens du Yes! Trio mettent leur technique au service d’un jazz chaleureux qui swingue avec souplesse entre tradition et modernité. Porteur d’énergie, libre et inventif, « Groove du Jour », ne manque pas de nuance et s’écoute jusqu’au bout de la nuit.

Si l’on ne peut que se louer de la qualité de l’enregistrement qui met autant en valeur chacun des trois protagonistes du Yes! Trio il est vraiment tentant d’aller écouter live Ali Jackson (batterie), Aaron Goldberg (piano) et Omer Avital (contrebasse) le 03 décembre 2019 à Paris dans la salle du New Morning dans le cadre du Festival Jazz’N’Klezmer qui propose d’écouter Le Petit Mish-Mash en première partie dès 20h.

Nuits de Fourvière 2022 – La programmation

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Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio

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Clin d’œil à Thomas Grimmonprez 4tet & « Big Wheel »

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Jazz en apesanteur

Avec son troisième album « Big Wheel », le batteur et compositeur Thomas Grimmonprez propose un voyage musical en apesanteur. En quartet avec Manu Codjia, Jérôme Regard ou Matyas Szandai et Benjamin Moussay, le leader organise un superbe équilibre entre courants de tension et espaces de détente. Comme en apesanteur, la musique onirique flotte entre songe et poésie.

couverture de l'album Big Wheel de Thomas Grimmonprez 4tetSideman très recherché, le batteur Thomas Grimmonprez poursuit sa carrière de leader. Après « Bleu » (2009) et « Kaléidoscope » (2016), il revient avec un troisième opus, « Big Wheel » (OutNote Records), sorti le 23 août 2019.

Thomas Grimmonprez a conçu « Big Wheel » en référence à « la grande roue. La roue qui nous rappelle notre rapport au mouvement et au temps. La roue libre du lâcher prise, du moment suspendu. La roue qui tourne rond dans un monde carré… C’est aussi le recommencement, la création perpétuelle. »

« Big Wheel » saisit par son énergie quasi impalpable, la profonde musicalité de ses climats et la fluidité expressive des instrumentistes.

Thomas Grimmonprez Quartet

Pour « Big Wheel », le batteur Thomas Grimmonprez fait le choix d’un quartet où la contrebasse est tenue par Jérôme regard sur six titres et par Matyas Szandai sur l’autre tiers du répertoire. Avec souplesse, la paire rythmique batterie-contrebasse navigue entre délicatesse et force, subtilité et énergie.

D’un bout à l’autre de l’album, le piano d’une légèreté impalpable de Benjamin Moussay et la guitare limpide aux sonorités spatiales de Manu Codjia devisent en totale symbiose. Leurs interactions très équilibrées traduisent une superbe entente. Techniques mais très expressifs, leurs échanges rivalisent de musicalité.

Au fil du répertoire

Thomas Grimmonprez a composé les neuf titres de cet album aux mélodies captivantes. Un répertoire où alternent climats planants aux lignes mélodiques éthérées et ambiances captivantes au groove profond.

En ouverture de Big Wheel les balais subtils rebondissent en souplesse sur la caisse claire comme pour annoncer l’ambiance chimérique que tissent les lignes aériennes du piano, les sonorités méditatives de la guitare et le chant boisé de la contrebasse. Pour finir, la quiétude s’impose.

Dès les premières notes, Sweet Cake permet ensuite de saisir l’alchimie profonde qui règne entre piano et guitare. Les baguettes énergiques impulsent une douce puissance et le solo de guitare déclenche un tourbillon euphorisant.

L’atmosphère évanescente de Suspended Time dessine un tableau étrange où, dans un climat serein, piano et guitare rivalisent de propos inspirés. Le temps parait se dilater au long des envolées aériennes du piano que le batteur accompagne à mains nues. Plus tard, piano et guitare exposent à l’unisson la mélodie de l’étrange et envoutant, Cats and Dogs. Dans ce tableau musical imaginaire, la guitare atteint des sommets d’inspiration et construit un solo envoûtant.

Advient alors Heavy Soul sur lequel l’impulsion rythmique groovy de la batterie soutient l’improvisation radieuse de la guitare. Le quartet poursuit son exploration musicale sur Quiet, une courte ballade dont la ligne mélodique flotte et donne l’impression de vraiment suspendre le temps. Après les sombres et inquiétants nuages sonores qu’installent le piano et la guitare sur Hypnosis, la rythmique impulsive chasse les turbulences, éclaircit le ciel et permet un retour à la réalité

Plus tard, le piano introduit avec lenteur la mélodie lumineuse aux inflexions latines de Spain Time. C’est ensuite à la guitare aux sonorités stratosphériques de conduire le morceau jusqu’à ses dernières notes. Sur Highway, le dernier moreau de l’album, le quartet entame un voyage en roue libre sur une autoroute qui traverse des paysages teintés des souvenirs des musiques de Pat Metheny et Lyle Mays.

« Big Wheel » flotte en apesanteur. Suspendu entre une poésie sensible et une délicate rêverie, il explore le temps et les rythmes. En quartet, Thomas Grimmonprez conte des histoires captivantes où se croisent mélodies aériennes et envolées inspirées des solistes. Un album comme un rêve où il fait bon voguer.

Nuits de Fourvière 2022 – La programmation

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« Indigo » par Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva

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Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio

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David Bressat revient avec « True Colors »

David Bressat revient avec « True Colors »

Arc-en-ciel musical entre pastel et flamboyance

Toujours à la tête de son superbe quintet avec lequel il a sorti le vibrant « Alive ! » en 2017, le pianiste et compositeur David Bressat revient avec « True Colors ». Enregistré live en juin 2019 au Crescent, ce deuxième opus explore une harmonieuse palette de couleurs musicales. Entre flamboyance et pastel, un arc-en-ciel musical d’échappées lumineuses et de crépusculaires confidences.

Capté live au Crescent, l’album « True Colors » à sortir le 01 novembre 2019, confirme le choix de David Bressat de privilégier la dynamique et les interactions, ce dont témoignait déjà en 2017, le superbe « Alive ! » enregistré en direct dans le même club mâconnais avec le saxophoniste Eric Prost, le trompettiste Aurélien Joly, le contrebassiste Florent Nisse et le batteur Charles Clayette, déjà présents autour du pianiste et compositeur David Bressat.

Un quintet dynamique

Perceptible de bout en bout de l’album, la dynamique et l’enthousiasme qui règne au sein du quintet constitue en quelque sorte la toile de fond sur laquelle les musiciens peignent et font vibrer les couleurs de leur musique.

Selon la teneur des compositions, la palette de couleurs des artistes évolue. Au gré des mélodies, les traits des improvisations varient. De souples ils deviennent tendus, pointillistes ou épais. En fonction des harmonies, les teintes des accompagnements changent de dominante, se parent d’ombres ou de lumière. Changements de tempi et syncopes contribuent à pigmenter la musique de contrastes, à faire varier perspective et profondeur de champ.

Les sept plages de « True Colors » (Obstinato/Inouïes Distribution) témoignent de la complicité qui unit David Bressat, Eric Prost, Aurélien Joly, Florent Nisse et Charles Clayette. Comme des coloristes exaltés ou recueillis, les cinq compères teintent leur inspiration de couleurs musicales changeantes. En profonde harmonie, ils tissent des échanges lumineux adoucis de subtiles nuances ou zébrés d’effervescents contrastes. Le public ne s’y trompe pas et réagit au fil des cinquante-trois minutes de l’album.

Un répertoire arc-en-ciel

Après une courte introduction au piano, les deux soufflants exposent en contrepoint la mélodie bleu turquoise de Holi suivie d’un chorus de piano d’où émerge le solo flamboyant du ténor aux inflexions coltraniennes sur une spirale modale soutenue par la rythmique. Le chorus incandescent de la batterie déclenche les vivas du public avant un retour au thème et une fin qui rassemble le groupe

David Bressat revient avec l'album True ColorsTrès découpé, Triangulo se teinte de pourpre sous le souffle impétueux de la trompette. Le ténor plus velouté adoucit la couleur que le solo organique du piano contribue à raviver. De Soleil Doré émane une douce lueur crépusculaire; le piano mélancolique et bucolique inspire de douces lignes musicales aux soufflants. La pureté du chorus de contrebasse évoque la transparence d’un cristal autour duquel le piano esquisse un solo dont la texture tout en délicatesse évoque la lueur délicate du crépuscule.

Brodée par le piano, le saxophone et la trompette, la mélodie de True Colors projette une couleur dynamique, un bordeaux chaleureux que le piano illumine par un chorus aux harmonies latines. La trompette lyrique pose ensuite des reflets irisés que la section rythmique éclabousse de mille pointillés.

Ballade subtile, Daum Vole dévoile ses transparences après une introduction du piano au jeu délicat où se manifestent de subtiles influences classiques. le ténor ajoute de chatoyants reflets. Tel un oiseau coulé dans un cristal pastel, le bugle déploie un souffle inspiré d’une douce tendresse qui inspire à la contrebasse un chorus proche de la Grâce.

L’atmosphère change tout à fait avec Une Belle Virée dont le tempo hard bop vire au rouge, un rouge joyeux, vital et tonique que projette le ténor sur une improvisation frénétique qui engage le piano à poursuivre par un jeu exalté. Il n’en faut pas moins à la trompette pour se survolter durant un solo ardent lequel déclenche la fougue de la batterie. Le public adhère à cette dynamique éclaboussure colorée.

De bienveillantes vibrations orangées émanent de Flow. Sur ce dernier titre les musiciens dialoguent tour à tour et se retrouvent dans une dynamique groupale apaisée.

David Bressat revient de belle manière avec « True Colors ». L’album met en lumière un jazz contemporain au spectre coloriste mouvant. Comme des peintres inspirés, les musiciens explorent une palette de couleurs qui explosent ou se fondent au fil des sept titres du répertoire arc-en-ciel
… les couleurs évoquées dans cette chronique sont redevables à une perception tout à fait subjective. Libre à chacun.e d’y projeter ses propres pigments !

Pour vivre en direct la musique de « True Colors » et retrouve rDavid Bressat (piano), Eric Prost (saxophone ténor), Aurélien Joly (trompette, bugle), Florent Nisse (contrebasse) et Charles Clayette (batterie), quelques concerts se profilent avant la tournée du quintet en Inde. Rendez-vous le 01 novembre 2019 à 21h au Crescent à Mâcon, le 02 novembre 2019 à l’Embarcadère de Montceau-les-Mines, le 16 novembre 2019 au Théâtre de Roanne, le 23 novembre 2019 à 21h à Lyon au Périscope, le 04 décembre 2019 à 21h au Sunside à Paris et à Bourg-en-Bresse le 06 décembre 2019 à 21h à la Ferme à Jazz.

Nuits de Fourvière 2022 – La programmation

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Israel Varela signe “The Labyrinth Project”

Israel Varela signe “The Labyrinth Project”

Spirales énergiques et souffles méditatifs

Sur son album “The Labyrinth Project”, le batteur mexicain Israel Varela s’entoure d’artistes de niveau international. Avec le pianiste allemand Florian Weber, le bassiste brésilien Alfredo Paixão et le saxophoniste new-yorkais Ben Wendel. La musique oscille entre des spirales effervescentes et des souffles méditatifs. L’album séduit par la diversité de ses ambiances aux couleurs sans cesse renouvelées.

Couverture de l'album The Labyrinth Project du batteur Israel VarelaProduit par Jando Music et Via Veneto Jazz, le neuvième album du batteur, compositeur et chanteur mexicain Israel Varela s’intitule « The Labyrinth Project ». Avec huit compositions originales du leader, l’album propose un voyage sinueux dans un espace aux dynamiques et aux couleurs variées.

Dans un mouvement complexe et maîtrisé, “The Labyrinth Project” navigue entre des atmosphères contemplatives, des univers bouillonnants et des moments de pure improvisation. Avec fluidité et maîtrise, Israel Varela et ses compagnons ne perdent pas le fil et cheminent dans ces paysages alternatifs sans jamais s’égarer.

Israel Varela

Originaire de Tijuana au Mexique, Israel Varela est issu d’une famille de quatre générations de musiciens et grandi dans un environnement musical où prédominent musiques classique et sacrée. Après avoir étudié aux Etats-Unis avec Alex Acuna et Dave Weckl, en 2000? il gagne l’Italie.

Le batteur ancre à la fois sa musique dans sa culture latine mais aussi dans le flamenco, le jazz, la musique contemporaine et dans les traditions des différentes musiques qu’il a croisées. En effet, ce lauréat du Prix Euro Latin, a joué dans plus de trente pays et a collaboré avec entre sommités Pat Metheny, Pino Daniele, Charlie Haden, Bireli Lagrène, Andrea Bocelli, Diego Amador, Bob Mintzer, Mike Stern, Yo Yo Ma, Joaquin Cortez, Jorge Pardo, Rita Marcotulli.

Pour enregistrer “The Labyrinth Project”, Israel Varela fait appel à trois artistes internationaux.

Autour du leader

Au piano…

Le pianiste allemand Florian Weber a travaillé avec Tomasz Stashko, Michael Brecker, Pat Metheny et Albert Mangelsdorff. Récompensé du prix Steinway du piano au Festival de Montreux, il a enregistré deux albums chez ECM, « Alba » en 2016 avec Markus Stockhausen et « Lucent Waters » en 2018 avec Ralph Alessi, Linda May Han Oh et Nasheet Waits.

A la basse…

Natif de Rio de Janeiro, le bassiste brésilien Alfredo Paixão vit à Rome depuis vingt-trois ans. Il a appris à lire les notes avec son oncle, le célèbre compositeur Moacir Santos et a collaboré avec Rosa Passos, Alex Acuna et Pino Daniele avec qui il a enregistré douze albums.

Invité spécial, au saxophone ténor…

Israel Varela a ajouté un invité spécial, le saxophoniste et compositeur, Ben Wendel. Né à Vancouver, il a grandi à Los Angeles et mène sa carrière à New-York. Connu pour son appartenance au très innovant groupe « Kneebody », en 2015 il a sous son nom sorti l’album “The Seasons” où il a dialogué en duo avec quelques figures majeures du jazz contemporain, dont Joshua Redman, Aaron Parks, Gilad Hekselman, Eric Harland, Matt Brewer, Julian Lage et Ambrose Akinmusire. Dans d’autres contextes il a joué et/ou enregistré avec Ignacio Berroa, Gerald Clayton, Eric Harland, Snoop Dog, Prince, Antonio Sanchez et Tigran Hamasyan et fait partie des saxophonistes ténor avec lesquels le jazz compte.

Au fil du labyrinthe

L’album ouvre avec Flowing Wind où saxophone ténor et piano exposent à l’unisson une mélodie aux accents orientaux. Le chant du leader et un motif réitératif installent un climat magnétique qui inspire au piano un chorus débordant d’élan vital. Le voyage devient ensuite méditatif et entraîne le groupe vers une prière collective propulsée par la batterie.

Après le très court intermède du mélancolique Shadow interprété solo par la basse, le piano entame la mélodie lancinante de All Directions d’où le chant du saxophone. Gémissant et volcanique à la fois, le ténor explose de créativité soutenu par la section rythmique que la batterie propulse dans des territoires colorés.

Le piano entame ensuite une courte méditation et se recueille seul sur Ascended Soul avant d’ouvrir l’espace à une ligne mélodique exposée par le chant cristallin du leader très vite recentré sur ses fûts et cymbales. Saxophone et piano génèrent ensuite sur Heliopolis une atmosphère étrange qui inspire au piano une improvisation tumultueuse et au ténor un flot irrépressible de notes poussées dans un crescendo effervescent et explosif. Le jeu complexe et segmenté de la batterie et la basse ronflante propulsent la musique qui canalise son énergie et se termine en un chant chargé d’espérance.

En duo, piano et voix entament Azul, une chanson nostalgique imprégnée d’une forte charge spirituelle. S’y ajoutent des pointillés subtils que souffle le ténor et ponctue la basse;

Après cette escapade bleutée, Nueve Secretos sert de prétexte à un dialogue effréné entre la frappe éclatée et scintillante de la batterie et le souffle incandescent du ténor qui réveille le fantôme du regretté Michael Brecker. Paroxystique et énergique, cet échange permet à la batterie et au saxophone de rivaliser de créativité.

L’album se termine avec Cuatro le bien nommé où les quatre protagonistes rivalisent d’invention et d’énergie. Un morceau dont les références sont explicitement ancrées dans les traditions latine et flamenca. La solide ligne de basse soutient les envolées lyriques du ténor à l’inventivité intarissable alors que la batterie frénétique encourage et soutient le flamboyant solo du piano toujours très inspiré. A la toute fin, la basse calme le jeu et engage la musique dans des eaux empreintes de sérénité.

“The Labyrinth Project”, une respiration colorée où vents méditatifs et souffles énergiques s’allient pour le meilleur.

Nuits de Fourvière 2022 – La programmation

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Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio

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Clin d’œil à Line Kruse & « Invitation »

Clin d’œil à Line Kruse & « Invitation »

Musique orchestrale et jazz latin

Sur son cinquième album « Invitation », la violoniste et compositrice d’origine danoise, Line Kruse continue à se jouer des frontières musicales. Elle convie des pointures de la scène cubaine jazz actuelle à rejoindre une section de treize pupitres de cordes. Avec une aisance déconcertante son écriture et ses arrangements combinent musique orchestrale et jazz latin. Ce nouvel opus structure plus encore les frontières de l’identité musicale singulière de Line Kuse.

Après l’ambitieux et fort réussi « Hidden Stone » (Continuo Jazz/UVM) paru en 2018, la violoniste, compositrice, cheffe d’orchestre et arrangeuse Line Kruse poursuit sa démarche musicale innovante avec « Invitation » (Continuo Jazz/UVM) sorti le 25 octobre 2019.

Sur « Invitation » le violon de Line Kruse convie le trio du pianiste Harold López Nussa augmenté et le percussionniste Yaroldi Abreu Robles, sollicite treize pupitres de cordes et la voix de l’étoile montante du chant cubain Daymé Arocena, la flûte de Orlando « Maraca » Valle, la trompette de Nicolas Folmer et la guitare de Louis Winsberg.

En rapprochant les énergiques nappes harmoniques des cordes et la rythmique jazz développée par quelques-unes des pointures les plus inspirées de la scène jazz cubaine actuelle, Line Kruse déploie de nouvelles couleurs musicales. Au final l’écriture subtile et les arrangements somptueux tissent une musique aux drapés délicats et aux profondes nuances.

« Invitation »

couverture de l'album Invitation de la violoniste Line KruseRedevable à celui de la composition de Bronisław Kaper et Paul Francis Webster, le titre de l’album, « Invitation », fait aussi référence à ces invitations successives qui ont permis à Line Kruse de réunir des musiciens de Cuba et de France. En effet, Line Kruse s’est elle-même invitée à La Havane pour enregistrer en décembre 2018 au PM Studio avec la fine fleur du jazz Cubain et a aussi convié des musiciens français dans l’aventure. La violoniste a ensuite invité et dirigé en 2019, une section de treize pupitres de cordes (sept violons parmi lesquels celui tenu par Mathias Levy, trois altos et trois violoncelles) à Paris au Studio Saint-Germain.

Ainsi, après mixage et mastérisation, l’album « Invitation » propose l’écoute d’un répertoire de neuf titres au fil desquels la violoniste leader s’exprime entourée du pianiste Harold López Nussa qui réunit autour de lui les membres de son trio, le contrebassiste Gastòn Joya et le batteur Ruy Adriàn López Nussa rejoints par le percussionniste Yaroldi Abreu Robles. Le flûtiste virtuose et inspiré Orlando « Maraca » Valle et la chanteuse Daymé Arocena découverte en France aux côtés de Roberto Fonseca lors de sa tournée de l’été 2017. Le trompettiste Nicolas Folmer et le guitariste Louis Winsberg sont aussi de la fête sur quelques titres. On note aussi, au sein des chœurs, la participation de Joel Hierrezuelo friand lui-même de croiser les cultures comme il a l’a si bien fait sur « Zapateo Suite ».

Au fil des pistes

Le répertoire de l’album « Invitation » propose différentes ambiances sonores qui allient avec élégance les influences issues des rythmes cubains savants ou populaires, des compositeurs russes du début du XXe siècle et les fondamentaux du jazz. Tous les arrangements sont à porter au crédit de la violoniste laquelle a par ailleurs composé cinq des titres de l’album.

Le jeu effervescent et éclatant du violon céleste de Line Kruse illumine Canción d’un lyrisme vibrant. Les arrangements des cordes impressionnent par leur réactivité et leurs envols aériens tout au service des improvisations de Line Kruse. Après un prologue violon-piano qui coule sur Agua comme un hommage à l’Eau, l’ode se transforme en un chant passionné qu’élève le lyrique piano porté par une section rythmique véhémente.

Sur Ahora (Daymé Arocena/Line Kruse), on se laisse immerger avec bonheur dans les polyrythmies qu’instruments rythmiques et piano tressent avec les cordes. La voix chaude et puissante de Daymé Arocena, le violon stratosphérique de Line Kruse et la flûte insaisissable d’Orlando « Maraca » Valle s’en donnent à cœur joie et dynamisent ce morceau au groove indéniable. Truffé de ruptures rythmiques complexes, Wednesday propose une fantaisie jazz qui fait dialoguer trompette bouchée, violon et piano alors que la section rythmique s’amuse de belle manière.

Sur un tempo de tango peu académique, les cordes exposent la mélodie de Tres Cosas que le piano transforme ensuite en mambo sur lequel violon et flûte se livrent à d’audacieux jeux acrobatiques. On se laisse porter par ce morceau peu conformiste. Revisité par Line Kruse, le second mouvement du concerto pour violon de Prokofiev, Andante Assai, combine la guitare de Louis Winsberg, le violon de Line Kruse, les nappes des cordes et les accents rythmiques du trio. Un romantisme inattendu qui ne manque pas de charme.

L’écriture très orchestrale de Tema met en orbite la trompette de Nicolas Folmer. Denses et profondes, les ambiances suggèrent d’oniriques images. Métamorphosée par le chant voilé et grave de Daymé Arocena et par le violon translucide et interrogatif de Line Kruse, Invitation (Bronisław Kaper/Paul Francis Webster) se pare de mystère sur un tempo étiré comme en suspension. C’est par un contraste saisissant entre la profondeur du chorus de contrebasse et les sensibles aigus du violon que Line Kruse choisit de terminer l’album, avec une version de l’hymne national civil du Danemark, Det er et Yndigt Land qu’elle a arrangé en guise de clin d’œil plein de charme à son pays natal.

« Invitation », un collier de neuf perles musicales somptueuses dont les reflets allient l’héritage classique de Line Kruse, sa passion pour les compositeurs russes du début du XXe siècle et les rythmes populaires et savants de la musique cubaine. L’album développe de nouvelles couleurs aux effervescences dynamiques. Servi par la souplesse et la dynamique des cordes alliées à la polyrythmie cubaine, le violon céleste de Line Kruse accomplit des prouesses et vibre de lyrisme ou plane comme suspendu au firmament.

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Rendez-vous avec Line Kruse, à 20h30 le 26 octobre 2019 à Paris pour le concert de sortie de l’album sur la scène du Bal Blomet. La violoniste sera sur sur un scène avec Harold Lopez Nussa (piano), Ruy Adrian Lopez Nussa (batterie) , Daymé Arocena (voix), Christophe Wallemme (contrebasse), Abraham Mansfarroll-Rodriguez (percussions) et treize pupitres de cordes.

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Pour le vingtième anniversaire de leur duo, Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva se retrouvent sur l’album « Indigo ». En douze pistes, clarinette et piano dressent un portrait musical ciselé de l’univers de Duke Ellington. Un jazz chambriste dont les tendres nuances trament une musique aux délicates couleurs. Un opus somptueux et poétique, comme un portrait sensible de Duke Ellington.

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Nouvelle voix du violon jazz, Èlia Bastida vient de sortir « Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio », un nouvel album enregistré avec le saxophoniste Scott Hamilton et le trio de Joan Chamorro. Dialogues lyriques, arrangements splendides. Un opus sensible et inspiré où swing et musicalité flirtent avec élégance.

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« Saxophone Summit » présente « Street Talk »

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Force vitale, liberté et inventivité.

Le fameux groupe « Saxophone Summit » présente « Street Talk », son quatrième opus. Le saxophoniste Greg Osby rejoint David Liebman, Joe Lovano et la superbe section rythmique inchangée depuis les débuts, avec Phil Markowitz, Cecil McBee, et Billy Hart. Généreux et exigeant, l’album rend hommage à l’esprit de la musique de Coltrane. Porteur d’une intense force vitale, il déclenche des frissons de joie et un plaisir inouï.

Comme sur les trois précédents disques, « Saxophone Summit » continue à célébrer l’esprit de la dernière période musicale du légendaire John Coltrane sur le puissant « Street Talk » (Enja Yellow Bird/L’autre Distribution) sorti le 18 octobre 2019.

Accompagnés par une section rythmique à la fois énergique et sensible, les saxophones de Dave Liebman, Joe Lovano et Greg Osby unissent la force de leurs chants et offrent une musique intense dont la puissance captive de bout en bout des huit plages de « Street Talk ». On est frappé par les traits nerveux du soprano de Dave Liebman, les lignes éthérées du ténor de Joe Lovano et les stridences de l’alto de Greg Osby. Un disque où s’incarnent à parts égales et pour le meilleur, liberté, virtuosité et inventivité.

« Saxophone Summit »

"Saxophone Summit" présente "Street Talk"En 2004, le « Saxophone Summit » originel constitué de David Liebman, Joe Lovano et Michael Brecker a enregistré « Gathering Of Spirits » (Telarc). Après la mort de Michael Brecker (1949-2007) Ravi Coltrane à rejoint Liebman et Lovano et enregistré avec eux « Seraphic Light » (Telearc) en 2008 et « Visitation »(ArtistShare) sorti en 2014.

En 2019 sur « Street Talk », c’est au tour de l’icône du saxophone alto, Greg Osby, de rejoindre Lovano et Liebman. Inchangée depuis les débuts du groupe, la section rythmique réunit le pianiste Phil Markowitz, le contrebassiste Cecil McBee et le batteur Billy Hart. A l’affût derrière ses fûts et cymbales, Billy Hart diversifie son langage sans jamais se répéter, pilote la section rythmique qui propulse le flux des trois saxophonistes dont chacun possède un son unique et aisément identifiable.

Le répertoire

« L’influence que Coltrane a sur Sax Summit est vivante, mais on fait exprès de ne pas se faire définir ainsi. On garde bien son esprit et joue des morceaux qui vibrent et touchent, mais la musique est la nôtre – notre expérience collective. Nous avons trouvé un tronc commun en gardant notre individualité, unique à chacun de nous. » Dave Liebman.

Certes le groupe « Saxophone Summit » continue à célébrer l’esprit de la musique de John Coltrane et à restituer l’ambiance qui régnait sur les scènes de jazz de New-York à la fin des années 60 - début années 70. Par contre, pas question pour les familiers de l’univers de Coltrane que sont les membres de « Saxophone Summit », de réinterpréter son répertoire, ce qu’ils avaient partiellement fait au tout début de leur réunion mais déjà abandonné sur « Visitation ».

En 2019, « Saxophone Summit » présente « Street Talk » sur lequel le groupe fait le choix d’interpréter six compositions originales, une de chaque membre du groupe, auxquelles s’ajoutent une introduction et une fin librement improvisées par les seuls saxophones.

Impressions musicales

En préambule, les élucubrations sonores des trois saxophones ouvrent l’album par les salutations spontanées d’une Intro qui ne manque pas de piquant.

Le rôle crucial de la section rythmique frappe d’emblée sur Street Talk de Joe Lovano, enregistré sur « Landmark », son premier album sorti en 1990 chez Blue Note. Le pianiste butine les touches avec férocité alors que la contrebasse très réactive entre en résonance avec les cymbales de la batterie. Le titre restitue les échos d’une conversation qu’échangent les trois saxophones. Les riffs saccadés et véhéments du soprano tranchent avec la fluide énergie et le lyrisme chaleureux et intarissable du ténor. Ça joue, ça hurle… c’est inventif et vigoureux à souhait !

Sur Point, la composition de Phil Markowitz, s’installe un climat étrange ponctué de paroxysmes. Ce titre donne à saisir la précision et la solidité de la section rythmique qui laisse toute latitude aux solistes pour s’exprimer. Le soprano impétueux s’élance, l’alto musclé et le ténor épais entreprennent un dialogue tendu qui inspire au piano organique un expressif chorus.

A capella, le léger et presque vaporeux soprano ouvre le superbe Loudly de Dave Liebman qui enflamme ensuite lui-même sa composition par une improvisation ancrée dans l’univers coltranien. Le ténor à la sonorité détimbrée entretient ensuite le feu avec un lyrisme débridé qui inspire le piano. Du grand art orchestral qui regarde quelque peu du côté de chez Duke. La sonorité profonde et chaleureuse de la contrebasse élégante introduit le lumineux A Portrait composé par Cecil McBee. Le soprano s’envole dans un swing au tempo décalé, le ténor brille par sa fluidité et le piano par son éclat. Lorsque les trois saxophones se retrouvent pour terminer, c’est saisissant et presque vertigineux.

Composé par Greg Osby, Carousel, développe une écriture musicale subtile, contrastée, voire cinématographique avec une ouverture où piano et alto dialoguent en toute liberté. Après un riff de contrebasse et des éclats de cymbales, les trois saxophones entremêlent leurs discours avec emphase et installent un climat qui suggère le tournoiement d’un imprévisible manège.

C’est ensuite au tour de Billy Hart d’ouvrir sa composition Tolli’s Dance, arrangée par Dave Liebman. La sonorité épaisse de la batterie aux rythmes croisés introduit la mélodie que ténor, alto et soprano exposent en contrepoint. L’alto se lance dans un chorus aérien et limpide et introduit une improvisation précise de la contrebasse qui se love entre les pointillés que les baguettes esquissent sur les cymbales.

Après l’équilibre presque parfait de Tolli’s Dance, les trois saxophones se retrouvent sur Outro, en guise d’au revoir singulier qui boucle l’album en écho au bonjour de l’Intro.

Sur « Street Talk », tout est invention, point de surcharge, point de redite. Les trois saxophones, le piano, la contrebasse et la batterie ne cessent de se réinventer. Délicate ou féroce, la section rythmique de « Saxophone Summit » offre aux soufflants un espace de liberté très ouvert et propice à d’effervescentes explosions ou à de lyriques envolées. Un album généreux et exigeant irrigué d’une intense force vitale.  A écouter sans modération !

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