Un album énergique et rayonnant
Deux ans après « Abutbul Music », le contrebassiste Omer Avital revient avec son nouvel album « Qantar » (Zamzama Records) enregistré à Brooklyn avec le quintet formé en 2016. La musique n’a rien perdu de sa singularité. Rayonnante d’énergie elle résonne d’un jazz solide traversé d’influences orientales.
« Qantar » est à la fois le nom du quintet créé en 2016 par le contrebassiste Omer Avital et le titre de l’album annoncé en France pour le 07 septembre 2018 après une sortie américaine en avril.
Déjà présents aux côtés du contrebassiste Omer Avital sur l’album « Abutbul Music » sorti en 2016, les saxophonistes Asaf Yuria (ténor et soprano) et Alexander Levin (ténor) et le batteur Ofri Nehemya sont rejoints par le pianiste Eden Ladin.
Un contrebassiste multiculturel
On a déjà évoqué lors de la sortie de l’album « Avital meets Avital » le multiculturalisme du contrebassiste né dans une famille maroco-yéménite arrivée en Israël avec la vague d’immigration maghrébine des années 60. Issu de la première génération d’émigrants, il a grandi dans l’Israël des années 80 et a été marqué par les traditions de sa famille et par leur amour de la musique occidentale. Après avoir appris la guitare classique il est devenu au fil des ans un bassiste de jazz virtuose qui a conservé le goût des mélodies et le sens du blues.
Omer Avital repousse les frontières du jazz contemporain, combine swing et modernité auxquels il ajoute des variations aux saveurs orientales. Dans son toucher coexistent force et précision. Inventif il affectionne les contrastes. Il fait corps avec la batterie pour stimuler les solistes mais fait aussi chanter avec sensibilité les cordes de sa contrebasse.
Un jazz inventif qui transcende les influences
La plupart des titres de l’album ont été écrits par Omer Avital bien avant l’enregistrement et témoignent de l’ensemble de ses inspirations. Le jazz en fait partie mais l’écriture du contrebassiste conserve trace de ses origines et des rencontres qui l’ont marqué.
Sur One Man’s Light is Another Man’s Night composé aux environs de 2004/2005 la musique navigue entre lumière et désespoir. A l’écoute du morceau Hamina écrit à la même époque que le précédent, on est transporté vers les rives orientales de la musique Mizrahi que les juifs israéliens de souche sépharade affectionnent et qui résonne d’influences arabes, grecques ou espagnoles.
Les origines de Daber Elay Africa remontent à 2010 lors d’une improvisation survenue à Tel Aviv entre le pianiste Kirk Lightsey, le percussionniste David Balilti et Omer Avital. Imprégné d’un jazz tempéré, le morceau célèbre les musiques de l’Afrique du Nord.
Bambolero est une nouvelle composition très rythmique qui groove comme un éclat de rire et respire la bonne humeur. La douce ballade Beauty and The Beast a été composée entre 2003 et 2004 puis réarrangée en 2006. De facture plutôt classique la mélodie romantique confiée au soprano résonne d’une modernité douce-amère que le ténor sensible adoucit.
Immigration remonte aux années 1994/1995 peu après l’arrivée du contrebassiste à New-York. Il s’agit d’une de ses premières compositions. Un climat d’étrangeté résonne suivi d’une période où la rythmique et le climat harmonique se densifient. Solaire, Turkish Coffee Blue respire la joie. Les saxophones et le piano élèvent leur blues joyeux porté par la paire rythmique qui assure une assise à la fois solide et tranquille. Des effluves orientaux colonisent le blues imprégné de rythmes qui auraient musardé du côté des Caraïbes.
Écrit en 2008 Cool Song restitue un climat de sérénité. La contrebasse chante un blues méditatif que le piano éclaire de sa tranquille clarté. Le growl entêtant du saxophone est poussé par la batterie avant que le calme ne revienne. L’album se termine en beauté avec le superbe Know What I Mean ?, sans doute une des plus anciennes compositions du contrebassiste (1990). Du jazz old school qui déménage et rappelle les ambiances de jadis, quand les clubs new-yorkais vibraient au rythme des jams échevelées. Avec un petit clin d’oeil de la contrebasse d’Avital en direction de celle de Mingus !
On vibre à l’écoute de « Qantar » et de son jazz contemporain, réjouissant et inventif qui transcende les influences. A l’écoute des neuf titres du nouvel album du contrebassiste Omer Avital, on perçoit la grande complicité qui relie les musiciens et la force de cohésion qui traverse le quintet.
« Looking Back », le swing enchanteur de Scott Hamilton
Le saxophoniste ténor américain Scott Hamilton célèbre ses 70 ans avec « Looking Back ». Sa sonorité patinée semble venue d’un autre temps, celui des big-bands des années 30 à l’époque où est né le « jazz swing ». Ancré dans la plus pure tradition de ce style, Scott Hamilton swingue avec aisance et élégance. Un enchantement dont on ne se lasse pas.
Médéric Collignon présente « Arsis Thesis »
Le cornettiste, chanteur et franc tireur du jazz, Médéric Collignon, propose avec « Arsis Thesis », un album hors-format. Il invite à voyager dans sa galaxie musicale singulière. Écriture complexe, richesse des arrangements, énergie et inventivité de chaque instant… tout concourt à faire de cet opus une pépite musicale aux allures de symphonie-jazz. L’oreille décolle et en redemande !
Premiers Noms & Visuel de Jazz à Vienne 2025
Le 26 novembre 2024, les organisateurs du Festival « Jazz à Vienne » ont dévoilé le visuel de l’édition 2025 proposée par le dessinateur Jeremy Perrodeau. En attendant le 13 mars 2025, date d’annonce officielle de la programmation de la 44ème édition de « Jazz à Vienne », les concerts de six soirées sont déjà annoncés. Six rendez-vous à ne pas manquer ! Cet avant-goût réjouissant laisse augurer de sérieuses promesses de réjouissances musicales !