Omer Avital, un jazz mélodique et multiculturel,
« Abutbul Music »
Dans son album Abutbul Music (Jazz Village/Harmonia Mundi) le contrebassiste Omer Avital propose un hymne brûlant et mélodique qui célèbre un jazz en prise avec le monde d’aujourd’hui. La musique de cet opus paru le 18 mars combine swing et spiritualité, modernisme et tradition.
Yéménite du côté de sa mère et marocain du côté de son père, le contrebassiste Omer Avital repousse les frontières du Jazz en combinant swing moderne et spiritualité. Avec « Abutbul Music » il emprunte les sentiers ouverts de la multiculturalité où il creuse un sillon très singulier.
Le contrebassiste Omer Avital a étudié la musique classique, la musique arabe et la musique traditionnelle israélienne. Il a joué avec des légendes du jazz (Roy Haynes, Jimy Cobb, Al Foster …) et avec de grands artistes de sa génération (Mark Turner, Brad Mehldau, Joshua Redman) avant d’entamer une carrière en tant que leader tout en continuant à se produire dans le Jason Lindner Band. On avait aimé « New Song » (Plus Loin Music), son précédent album paru en 2014 où étaient associées le groove des mélodies orientales et les chants yéménites, les couleurs des transes gnaouas et la touffeur des ambiances mingusiennes.
Le contrebassiste, compositeur et arrangeur a rejoint le label Jazz Village et avec « Abutbul Music » sort son premier album international avec un quintet de jeunes musiciens issus comme lui de la scène new-yorkaise. A ses côtés nous retrouvons son fidèle pianiste Yonathan Avishai rejoint par Asaf Yuria aux saxophones ténor et soprano, Alexander Levin au saxophone ténor et Ofri Nehemya à la batterie. L’album a été enregistré à Paris chez Philippe Tessier du Cros et masterisé près d’Avignon à La Buissonne.
L’album ouvre avec Muhammad’s Market aux résonnances coltraniennes irradiées de soleil sur laquelle Horace Silver aurait greffé son empreinte rythmique. Bien après son écoute, la mélodie nous revient en mémoire. Intenses et énergiques avec des accents « sauvages », Afrik et New Yemenite Song sont des titres phares où la virtuosité, le rythme et la mélodie se disputent la prééminence. Avec Three four sur un tempo de valse en 3/4 nous réserve des surprises. Le groupe fait un pas du côté vers un jazz plus à la tonalité plus soul où encore une fois s’affirment les talents de mélodistes des solistes. Le morceau gagne en épaisseur sur les 8’35 de son développement.
La virtuosité du contrebassiste est avérée mais ce qui frappe surtout c’est son énergie, son groove, son swing dont les racines sont irriguées mais aussi son attrait pour les mélodies aux tonalités orientales. C’est ce dernier héritage que met en exergue son solo de contrebasse, Bass Hijaz,proposé en introduction à Ramat Gan aux accents orientaux et à la rythmique chaloupée. Basé sur une mélodie traditionnelle yéménite le titre Ayalat Hen résonne familièrement à nos oreilles. Les lamentations des saxophones le transforment en prière gospellisante.
Notre « coup de cœur » va à Eser, annoncé comme du « Middle Eastern Funk ». Le titre fait résonner un groove funky que les Jazz Messengers n’auraient pas renié. Le morceau évolue de manière très souple vers les syncopes et les rythmes que l’on entend au sein des meilleurs orchestres cubains actuels. Le titre fera sans doute un excellent morceau de rappel pour les concerts à venir.
Le son puissant, les rythmes joyeux et les mélodies orientales de l’album « Abutbul Music » résonnent comme le manifeste d’un musicien dont la culture s’abreuve aux racines d’un monde résolument ouvert et diversifié. Pas de doute, Omer Avital a baigné dans le creuset des musiques jazz et de celles du monde et en a tiré le meilleur profit.
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