Clin d’œil à ASTA & « Passers of Time »

Clin d’œil à ASTA & « Passers of Time »

Énergie et musicalité

Le batteur André Ceccarelli a sonné le rappel de ses complices, le saxophoniste Sylvain Beuf, le contrebassiste Thomas Bramerie et le pianiste Antonio Faraò pour enregistrer “Passers of Time”, le premier album de leur quartet, dénommé ASTA. Porté par les quatre virtuoses, le projet déborde d’énergie sans pour autant se départir d’une musicalité de chaque instant. Cette belle aventure musicale témoigne de l’étroite connivence que ces quatre compagnons ont conservé au fil du temps.

couverture de l'album Passers of Time du quartet ASTAASTA est l’acronyme constitué des premières lettres des prénoms de ces quatre musiciens, André Ceccarelli, Sylvain Beuf, Thomas Bramerie et Antonio Faraò réunis au Studio de Meudon en décembre 2018 pour graver ce “Passers of Time” qui propose un répertoire auquel ont contribué les quatre protagonistes de l’aventure d’ASTA.

Avec “Passers of Time” (Bonsaï/L’Autre Distribution) sorti le 18 octobre 2019, ASTA propose un projet musical énergique fort convainquant. Une grande musicalité se dégage de cet album qui rassemble neuf compositions originales apportées par les quatre membres du quartet, une improvisation collective et un thème du pianiste Henri Giordano avec lequel André Ceccarelli a joué dans la première mouture du groupe « Troc » dans les années 70.

Sur le titre qui donne son nom à l’album, on note aussi la participation du chanteur David Linx avec qui André Ceccarelli mène par ailleurs de nombreux projets gravés sur disques, « le Coq et la Pendule » (2009), « à NOUsGARO » (2014) et aussi « 7000 Miles » (2018).

La joie de jouer ensemble et l’osmose parfaite qui règne entre les membres du quartet sont perceptibles de bout en bout des onze plages de « Passers of Time ». En effet, les quatre leaders que sont André Ceccarelli, Sylvain Beuf, Thomas Bramerie et Antonio Faraò réinvestissent dans ASTA leurs expériences individuelles que ces passers of time mettent au service d’une complicité de plus de 25 ans.

Plus de 25 ans après

La création du quartet ASTA résulte d’une aventure qui a commencé à la fin des années 90. En effet, en 1995, André Ceccarelli enregistre « From the Heart » avec un quartet composé de Sylvain Beuf, Jean-Michel Pilc et Thomas Bramerie qu’il retrouve d’ailleurs en 2014 sur l’album « Twenty ». André Ceccarelli et Sylvain Beuf entament ensuite une collaboration étroite au sein d’un quartet composé du pianiste Antonio Faraò et du contrebassiste Rémi Vignolo (qui n’avait pas encore troqué la contrebasse pour la batterie) avec lesquels ils enregistrent « West Side Story », une relecture de l’œuvre de Leonard Berstein qui sort en 1997 chez BMG avec en invités Richard Galliano, Dee Dee Bridgewater et Bireli Lagrène.

Quatre leaders copilotent ASTA

ASTA - Sylvain Beuf, Thomas Bramerie, André Ceccarelli & Antonio Faraò

ASTA - Sylvain Beuf, Thomas Bramerie, André Ceccarelli & Antonio Faraò

Depuis 2012 et la sortie de « Ultimo » son dernier album en leader, le batteur André Ceccarelli ne souhaite plus piloter de projet en leader, raison pour laquelle il propose à ses trois complices Sylvain Beuf, Thomas Bramerie et Antonio Faraò de se réunir au sein d’un quartet dont ils sont tous les quatre co-leaders. ASTA… un groupe à part entière et non pas un nouveau quartet d’André Ceccarelli.

C’est d’ailleurs aussi « Dédé » (surnom amical donné au batteur par les musiciens de jazz), qui propose de nommer le groupe ASTA. Ainsi l’acronyme qui assemble les quatre premières lettres du prénom des quatre musiciens authentifie la structure groupale de ce quartet où chaque membre est impliqué à part égale.

Pour symboliser plus encore cette dimension égalitaire, les quatre lettres du groupe sont inscrites au sein d’un carré, figure géométrique dont côtés et angles sont égaux. Au-delà de cette symbolique représentation, on perçoit à l’écoute de « Passers of Time » combien les musiciens s’engagent dans le répertoire avec un égal investissement. En effet, non seulement ils mettent en commun leurs compositions mais ils engagent aussi leur talent, leur virtuosité, leur inventivité au service de la musique du quartet.

Quatre passers of time

Ce sont donc quatre jazzmen de premier plan de la scène jazz française qui unissent leurs talents sur l’album « Passers of Time ».

  • André Ceccarelli, figure emblématique de la batterie, qui a conquis ses galons de maître ès batterie sur les scènes françaises, européennes et internationales. En témoignent sa vertigineuse discographie en tant que leader ou sideman et ses forts nombreuses collaborations scéniques avec les plus grands noms du gratin du jazz. Sa virtuosité et sa maîtrise technique ne seraient rien sans l’inspiration, la musicalité, la souplesse et la sensibilité dont il a toujours fait preuve. La carrière du batteur témoigne de la fidélité qu’il manifeste aux musiciens avec lesquels il prend plaisir à jouer. Il les honore de son jeu énergique et souple car il excelle autant aux baguettes sur les tempi rapides où son swing terrasse littéralement qu’aux balais sur les ballades les plus sensibles.
  • Le pianiste italien post bop Antonio Faraò qui joue avec nombre d’étoiles de la galaxie jazz parmi lesquelles entre autres, Franco Ambrosetti, Daniel Humair, Gary Bartz, Lee Konitz, Steve Grossman, Tony Scott, Chico Freeman, Miroslav Vitous, John Abercrombie. Après trois albums enregistrés chez Enja Records entre 1998 et 2000 et les disques gravés avec André Ceccarelli, on remarque ses plus récents opus “Domi” (2010), “Evan” (2013), “Boundaries” (2015) et le dernier « Eklektik  » (2017) aux frontières de l’électro jazz avec Marcus Miller, Manu Katché, Didier Lockwood, Bireli Lagrene, Krayzie Bone et Snoop Dog.
  • Sylvain Beuf, saxophoniste alto, ténor, soprano, compositeur, arrangeur et pédagogue reconnu fait partie des saxophonistes incontournables de la sphère jazz. On ne compte plus ses collaborations, avec André Ceccarelli certes mais aussi avec entre autres Bojan Z, Manuel Rocheman, Michel Perez, Denis Leloup, Pierrick Pedron, Franck Agulhon, Diego Imbert, Emmanuel Bex, Thierry Peala, Manu Codjia. Il expérimente toutes les formules, trio, quartet, quintet, sextet, septet, octet. Entre son premier opus en leader, « Impro Primo » sorti en 1993 et le dernier « Plénitude » (2015), il n’a eu cesse de proposer des albums aux formats et climats diversifiés.
  • Sideman incontournable, sur les scènes américaines où il a vécu de 1997 à 2006 et sur les scènes européennes, le contrebassiste Thomas Bramerie fait partie de ces artistes pour lequel il serait plus rapide de citer les noms de ceux avec qui il n’a pas joué plutôt que de lister ceux qu’il a accompagnés. On a pu apprécier en 2018, le jazz sensible et intemporel de « Side Stories », son premier album en leader enregistré avec le jeune pianiste Carl-Henri Morisset et le batteur Elie-Martin Charrière et trois invités, Jacky Terrasson, Eric Legnini et Stéphane Belmondo.

Au fil des plages

« Passers of Time » ouvre avec Two Places, composition de style post bop de Antonio Farao. On est submergé d’emblée par la forte énergie de ce titre où la vélocité et la puissance du jeu du pianiste s’accorde avec le propos fervent et la force tranquille du saxophone ténor. Le drumming d’André Ceccarelli enveloppe le morceau de bout en bout.

Le reste du répertoire fait alterner des titres au tempo énergique et d’autres où la mélodie s’invite en première ligne.

Énergie et virtuosité

Sur Early Time de Sylvain Beuf, le saxophoniste fait montre d’une aisance impressionnante dans l’art de l’improvisation. Le saxophone soprano se fait lyrique et voltigeur. Il croise les notes avec les lignes mélodiques et ingénieuses du piano enthousiaste. Dans la même filiation, s’inscrit 4433, un autre thème survitaminé du saxophoniste qui s’exprime avec puissance et lyrisme et suscite un solo enflammé du piano stimulé par le tempo d’enfer foudroyant que tient la batterie.

Histoire Alternative procède de la même énergie. Cette composition de Thomas Bramerie immerge dans un déluge musical. A l’écoute des chorus du ténor et du piano débordant de virtuosité, l’oreille s’affole et sombre dans une véritable exaltation. Composé par Antonio Faraò, Last One, ne manque pas d’énergie mais sidère surtout par sa conception harmonique. Le morceau déborde de joie et ses rythmes déclenchent chez le batteur un groove félin et chez le saxophoniste un jeu véhément qui ne manque pas d’impertinence.

La trop courte intervention de David Linx qui ouvre et termine Passers of Time parvient cependant à dépayser quelque peu le format musical du quartet. Comme une pointe de piment, le parler chanté du chanteur engage les passagers du temps à swinguer plus farouchement encore. L’album se termine avec Mr Henri, composition du pianiste Henri Giordano qui met en exergue la complicité et l’esprit de communion qui règne entre les musiciens. Le dernier mot revient à un court solo de l’infatigable « Dédé ».

Mélodie, poésie et humour

Sur sa composition, Ballade Pour Valérie, Sylvain Beuf embouche le saxophone alto. Sur cette aubade crépusculaire, sa sonorité reflète la plénitude de son art et les chorus du piano et de la contrebasse n’ont rien à lui envier. Écrit par Thomas Bramerie, Les rues se retrouvent propose un tempo ternaire. Sur ce lumineux morceau, le soprano et le piano enchantent par la poésie de leur jeu et par la véritable alchimie qui opère de bout en bout entre les membres du quartet.

Proposé par Thomas Bramerie, M Theory fait place à l’humour. Le piano s’en donne à cœur joie, le soprano batifole et la contrebasse gambade sur le tempo sautillant que soutiennent les balais enjoués. Après une introduction de la contrebasse au son boisé et profond, Improvisation for Asta suspend le temps. Le souffle évanescent du soprano installe une atmosphère onirique sur cette ballade mélancolique qui permet de saisir combien ces véloces et virtuoses musiciens accueillent dans leur jeu nuances et sensibilité.

« Passers of Time » témoigne de l’alchimie collective qui unit André Ceccarelli, Sylvain Beuf Thomas Bramerie et Antonio Faraò. ASTA signe un album énergique et chaleureux qui ne manque ni de nuances ni de musicalité. On espère que le quartet n’attendra pas 25 ans pour enregistrer un deuxième album !

Pour succomber live à l’énergie de ce superbe « Passers of Time », RV à Paris avec ASTA les 10 & 11 janvier 2020 à 21h30 au Sunside. En attendant, on profitera de cette fin d’année 2019, pour partager largement la musique de cet album qu’il convient de ne rater sous aucun prétexte.

« Our Folklore » – Louis Matute Large Ensemble

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Le guitariste Louis Matute livre son album « Our Folklore » gravé avec le Louis Matute Large Ensemble. Douze titres colorés de joie et de nostalgie et irrigués de musiques latines, de pop-rock, de classique et de jazz. Une invitation à voyager dans le folklore imaginaire du guitariste et de ses complices. Une musique acoustique élégante et mélodique, énergique et rythmée qui donne envie de chanter.

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Flavio Boltro & Fabio Giachino – « Things To Say »

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Avishai Cohen signe « Shifting Sands »

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Le contrebassiste Avishai Cohen fait son grand retour avec « Shifting Sands » et formation éblouissante qui réunit à ses côtés le pianiste Elchin Shirinov et la batteuse Roni Kaspi. L’album renoue avec l’alchimie propre à la musique d’Avishai Cohen… élégance musicale, grandes lignes mélodiques et rythmes divers et recherchés. Somptueux et captivant.

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Coup de cœur… pour Nuzut Trio & « The Bowhopper »

Coup de cœur… pour Nuzut Trio & « The Bowhopper »

Alliance entre poésie, allégresse et énergie

Avec son premier opus, « The Bowhopper », Nuzut Trio propose un projet captivant qui enchante autant qu’il surprend. Autour du contrebassiste, compositeur et leader Flavio Perrella, le guitariste Simon Martineau et le batteur Thomas Delor conjuguent leurs imaginaires. Les compositions originales ouvrent l’espace à l’expression créative des musiciens. Un album maîtrisé qui propose un élégant mélange de poésie, d’allégresse et d’énergie.

Depuis 2016, le contrebassiste et compositeur Flavio Perrela a fondé le Nuzut Trio avec le guitariste Simon Martineau et le batteur Thomas Delor. Au fil des ans, le trio a élaboré un projet musical que restitue l’album « The Bowhopper » (Da Vinci Jazz/Egea Music) sorti le 27 septembre 2019.

A partir de mélodies simples composées pour l’essentiel par le leader, « The Bowhopper » vibre de dissonances saturées et d’improvisations audacieuses. La parole circule avec souplesse entre les trois membres du trio contrebasse-guitare-batterie. La musique respire et restitue une palette expressive large et nuancée où coexistent dans un bel équilibre légèreté et profondeur, ombre et lumière, pulsation énergique et méditation onirique.

Flavio Perrela

Diplômé en musique classique au conservatoire de Frosinone en Italie, Flavio Perrela vit à Paris depuis 2009 où il a suivi un cursus de Jazz au Conservatoire à Rayonnement Régional. De cette double formation, il a conservé un intérêt pour les deux formes de musique. Il a étudié avec Chuck Israels, Steve Coleman, Pierre Bertrand et Emil Spanyi et a accompagné de nombreux musiciens parmi lesquels on peut citer entre autres Ernest Dawkins, Greg Burk, Baptiste Herbin, Yonathan Avishai, Dexter Goldberg, Karsten Vogel, Didier Lockwood, Federico Casagrande, Victor Mendoza,Enrico Zanisi, Francesco Diodati.

Flavio Perrela a composé plusieurs bandes originales pour des films, des documentaires et des pièces de théâtre et a participé à plusieurs expériences avec différents orchestres (musique de chambre, big band, jazz combo, etc).Nuzut Trio

Le contrebassiste à créé Nuzut Trio avec le guitariste Simon Martineau et le batteur Thomas Delor, deux musiciens dont on a récemment pu apprécier les projets personnels. L’un et l’autre ont en effet sorti leur premier album en 2018, l’énergique et lumineux « One » de Simon Martineau et le somptueux et singulier « The Swaggerer » de Thomas Delor enregistré lui aussi en trio contrebasse-guitare-batterie où la guitare est tenue par… Simon Martineau.

« The Bowhopper »

Couverture de l'album The Bowhopper de Nuzut TrioAinsi entouré de l’élégant et lumineux guitariste Simon Martineau et du rythmicien coloriste Thomas Delor, Flavio Petrela a enregistré les dix titres de l’album « The Bowhopper ». Le contrebassiste a composé la totalité des titres hormis Interlude#2 à porter au crédit de Simon Martineau.

Jeu de mot entre bow (l’archet) et Grasshopper (sauterelle, 1er morceau du CD), Bowhopper désigne un acrobate imaginaire qui évolue en équilibre, ce qu’a d’ailleurs traduit Antonio Padovani sur la pochette de l’album.

Riche en contrastes tant dans l’écriture que dans l’expression, « The Bowhopper » développe une musique à la trame émotionnelle très riche qui stimule l’écoute d’un bout à l’autre du répertoire.

De plage en plage

Au fil du répertoire, trois Interludes ménagent des ruptures comme des espaces de respiration qui ressourcent l’oreille pour mieux lui permettre d’accéder aux sept autres titres. Sur Interlude#1 l’archet de la contrebasse sautille à travers des dissonances maîtrisées alors que sur Interlude#3 il évoque plus des atmosphères chambristes. Interlude#2 donne quant à lui la parole à la guitare réjouie.

Véritable exploration musicale, The Grasshopper permet de saisir la maîtrise, l’élégance et la variété du jeu de guitare;

Povero Spirito installe un climat étrange illuminé par la guitare et aérienne. Après un chorus boisé et grave de la contrebasse, la guitare construit avec subtilité et concision une improvisation qui ouvre l’espace à la volubile polyrythmie de la batterie. Ramassamy-Dance groove en souplesse et restitue le chant radieux de la contrebasse. Sur Clacsong, après une première partie où la guitare fait entendre des coups de klacson sur le chorus guilleret de la contrebasse, la seconde partie du morceau se déroule en suspension sur le fil d’accords segmentés par une batterie volubile et répétés par la guitare et la contrebasse.

X Time étire son tempo et entraîne l’oreille dans une pérégrination musicale méditative que guide la sensible et onirique guitare. On craque littéralement à l’écoute des acrobaties musicales de la guitare sur Un Po’Zut. Le motif musical joué à l’archet se transforme ensuite en un chorus virtuose qui fait swinguer les notes gorgées de lumière de la contrebasse propulsée par la pulsation de la batterie. L’album se termine avec Zoldog dont les volutes bluesy deviennent lambeaux de rock progressif. Guidé par la guitare audacieuse et propulsé par la batterie tonique, le voyage intérieur devient transe.

Rendez-Vous à Paris le 15 décembre 2019 à 18h à la Péniche Marcounet pour écouter le Nuzut Trio à l’occasion du concert de sortie de l’album « The Bowhopper ».

« Our Folklore » – Louis Matute Large Ensemble

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Avishai Cohen signe « Shifting Sands »

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« Quartet Crescent »… un groupe, un album

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Entre éthers rêveurs et aventures échevelées

Formation résidente du club de jazz mâconnais dont il porte le nom, le Quartet Crescent annonce pour 2020 la sortie de son premier album au titre éponyme. Ancré dans la tradition du jazz,  « Quartet Crescent » cartographie un univers singulier qui ne cesse de se renouveler. Entre éthers rêveurs et aventures échevelées, la musique dessine les routes de voyages oniriques dont les frontières entrouvrent des fenêtres sur des paysages aux couleurs changeantes.

couverture de l'album Quartet Crescent par le Quartet CrescentQuoi de plus naturel, la sortie officielle de « Quartet Crescent » (Crescent/INOUÏE DISTRIBUTION) est prévue le 21 février 2020 lors d’un concert au Crescent, à Mâcon. Dès la première écoute, l’album du Quartet Crescent laisse percevoir l’osmose qui règne entre les quatre musiciens résidents du Crescent.

Rien d’étonnant à cela puisque le saxophoniste et co-fondateur du Crescent, Eric Prost, le pianiste Romain Nassini, le bassiste Greg Théveniau et le batteur Stéphane Foucher croisent les notes depuis fort longtemps dans ce club dont ils sont devenus les ambassadeurs.

« Quartet Crescent » propose des compositions originales. Construites comme des suites musicales, elles évoluent entre climats post-hard-bop et atmosphères oniriques, énergiques incantations et vaporeuses ballades. Entre les quatre complices l’énergie circule avec souplesse et leurs interactions empreintes de liberté sont servies par une maîtrise technique jamais affichée mais toujours au service de la sensibilité et de la précision.

Une musique singulière

Vigoureuse et sensible, énergique et onirique, lyrique et éthérée, la musique de « Quartet Crescent » concilie les univers des quatre musiciens résidents du Crescent. Entièrement composée par les membres du groupe, elle interpelle par ses contrastes, ses mélodies, ses tendresses et ses véhémences, ses itinérances tranquilles et ses urgences fébriles. Avec souplesse, elle circule entre les quatre musiciens sans jamais se perdre ni se répéter. Volubile et gorgée d’énergie, elle sait aussi tracer de douces lignes mélodiques pourvoyeuses de rêveries nuageuses.

Au fil des plages

Captivé par les accents de la mélodie incantatoire de Back Home, on vibre sans retenue à l’écoute du chorus effervescent du saxophone ténor et du solo flamboyant du piano soutenu par la rythmique ardente de la batterie éloquente.

On savoure ensuite avec bonheur et sans se lasser les presque treize minutes de L’Aurel:Pas. Après la mélancolie lumineuse du chorus de basse, piano et saxophone ténor instaurent un climat apaisé. On se laisse alors captiver par le solo pictural de batterie qui annonce le deuxième mouvement de la pièce. On accroche ensuite à la thématique musicale réitérative tendue qui sert de tremplin aux envolées lyriques et échevelées du saxophone soutenues par le jeu énergique de la batterie.

Débuté par une sorte de complainte méditative jouée par le ténor au souffle éthéré, Corto déroule ensuite des univers musicaux contrastés qui ne cessent de surprendre. Après les confidences du saxophone, la basse déroule un motif répétitif sur lequel la batterie construit un chorus exalté qui ouvre l’espace au bouillonnant piano et au véhément ténor.

Après ce dépaysant voyage, la basse ouvre seule Masque, une déambulation bucolique sensible. Après l’entrée des trois autres instruments, la ballade évoque une sorte de procession musicale. Touché par la sonorité chaleureuse et gorgée d’émotion du ténor, on est aussi saisi par l’osmose quasi parfaite qui unit les quatre musiciens.

« Quartet Crescent » parvient à faire coexister avec bonheur climats intenses, nuances méditatives, ambiances poétiques et tensions exaltées. Un album à découvrir et à partager largement !

« Our Folklore » – Louis Matute Large Ensemble

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Flavio Boltro & Fabio Giachino – « Things To Say »

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Erik Truffaz revient en quartet avec « Lune Rouge »

Erik Truffaz revient en quartet avec « Lune Rouge »

Poésie sidérale aux accents cosmiques

En recherche perpétuelle, Erik Truffaz continue ses explorations musicales et une fois encore il renouvelle sa musique sur l’album « Lune Rouge » sorti le 11 octobre 2019. Entouré de Benoit Corboz, Marcello Giuliani et Arthur Hnatek, le trompettiste façonne une rêverie musicale lunaire aux accents cosmiques. Un album captivant de poésie sidér(ante)ale.

Couverture de l'album Lune Rouge de Erik Truffaz QuartetTrois ans après « Doni Doni », le trompettiste Erik Truffaz est de retour en quartet avec « Lune Rouge » (Foufino Productions/Warner Music France) sorti le 11 octobre 2019.

Sur cet album le leader est entouré des fidèles, Marcello Giuliani (basse) et Benoît Corboz (claviers) et du batteur Arthur Hnatek qui a intégré le quartet depuis « Doni Doni ». D’ailleurs, c’est  lui qui a assuré la direction artistique de « Lune Rouge », comme le précise Erik Truffaz… « Nous avons confié les clés à Arthur Hnatek et lui avons demandé de composer le matériel de base sur lequel le quartet a pu travailler le son, arranger puis déranger les éléments. »

Aux frontières du jazz, de la pop instrumentale et de la musique électronique, « Lune Rouge » explore de nouveaux territoires sonores où se croisent mélodie et groove. Une superbe alchimie s’opère entre le timbre assez doux de la trompette et les sonorités synthétiques issues des années 70. Improvisations maîtrisées, envolées vibrantes et polyrythmies complexes se côtoient pour le meilleur. Après l’écoute de « Lune Rouge », le retour à la gravité terrestre est difficile car avec Erik Truffaz Quartet on marche sur la lune !

Erik Truffaz Quartet

La carrière sur les scènes françaises du trompettiste a commencé en 1993, année où Erik Truffaz obtient le prix du jury au concours de la Défense de la ville de Paris. Après 1996 où il signe sous le label Blue Note et sort « Out of a Dream », le succès du musicien ne cesse de croître.

Même si tout au long de sa carrière le trompettiste et compositeur Erik Truffaz s’est engagé avec succès dans de nombreuses collaborations (musiques de cinéma, écriture pour orchestre symphonique, musiques électroacoustiques, concerts graphiques avec Enki Bilal et bien d’autres rencontres), c’est avec Erik Truffaz Quartet qu’il conquiert le public.

1996-2008 avec Marcello Giuliani, Patrick Muller & Marc Erbetta

Entre 1996 et 2008, Erik Truffaz publie douze albums sous le label Blue Note parmi lesquels quatre sont à porter au crédit de son quartet avec Marcello Giuliani (basse), Patrick Muller (claviers) et Marc Erbetta (batterie). Après « The Dawn » (1998) et « Bending New Corners » (1999) où le poète rappeur Nya est invité, la musique du quartet acquiert une renommée internationale. Sortent ensuite le plus rock « The Walk of the Giant Turtle » (2003) et le superbe « Arckhangelsk » (2007) qui accueille les voix de Christophe et Ed Harcourt.

Depuis 2010, Benoit Corboz aux claviers

En Juin 2010 Benoît Corboz, ingénieur du son du groupe depuis « The Dawn », passe aux claviers du quartet. La nouvelle formule du groupe entre en studio sans tarder et en 2010 sort « In Between » (Blue Note/Universal) avec la voix de Sophie Hunger sur deux titres.

Après 2015, Arthur Hnatek à la batterie

En 2015, le batteur historique du quartet, Marc Erbetta cède la place à Arthur Hnatek, jeune batteur suisse-américain domicilié en Suisse. C’est avec lui qu’Erik Truffaz Quartet enregistre « Doni Doni » sorti en 2016 avec les voix de Rokia Traoré et Oxmo Puccino.

2019, sortie de « Lune Rouge »

Après avoir célébré l’album « Bending New Corners » au cours d’une tournée de concerts où le batteur historique Marc Erbetta a repris du service pour jouer cette musique « qui n’a pas pris une ride vingt ans après sa création », Erik Truffaz réunit Corboz, Giuliani et Hnatek et avec eux, il investit le studio suisse du Flon, à Lausanne.

C’est là que Benoît Corboz assisté par Alix Gauthier enregistre en avril 2019 le 19ème album du trompettiste, « Lune Rouge » (Foufino Productions/Warner Music France) sorti le 11 octobre 2019.  Aux sonorités des synthétiseurs de Benoît Corboz s’ajoutent celles de la batterie qu’Arthur Hnatek a branchée sur un synthétiseur modulaire, en prenant garde à conserver la dynamique des peaux grâce à des capteurs.

Fidèle à une tradition établie Erik Truffaz Quartet invite aussi deux voix. Il s’agit cette fois de celle de Jose James avec qui le trompettiste a tourné pour des concerts en hommage à Chet Baker. Le trompettiste a composé le morceau Reflections qu’il a envoyé au chanteur lequel a enregistré sa voix à New York… et les ingénieurs du son ont fait le reste. La seconde voix posée sur She’s the Moon est celle d’Andrina Bollinger. Elle évolue, avec la chanteuse Marena Whitcher dans le duo Eclecta qui mêle jazz, électro et pop.

Tous les titres de « Lune Rouge » sont écrits et composés par Arthur Hnatek, Marcello Giuliani, Benoît Corboz et Erik Truffaz, hormis Reflections auquel José James et Talia Billig ont apporté leur contribution.

« Lune Rouge »… voyage musi-cosmique

Au fil des douze titres de « Lune Rouge », Erik Truffaz Quartet propose un voyage musical lyrique où la trompette poétique incite à une rêverie électro-groovy irriguée de sonorités électroniques vintage. L’oreille oscille entre hallucinations pulsatiles et apesanteur flottante.

Le terme lune rouge recouvre une réalité astronomique, celle d’une éclipse totale quand lune, terre et soleil sont parfaitement alignées alors que la lune frôle l’orbite de la terre. Sidéral et tellurique, le titre qui donne son nom à l’album résulte de 45 minutes d’improvisation qui ont été enregistrées puis découpées et montées. Le morceau de presque douze minutes propose des ambiances très différentes. La trompette propulse une ligne mélodique sur des bidouillages électroniques et une rythmique incandescente. La trompette semble dilater le son et le porter au rouge.

C’est du motif répétitif de Cycle by Cycle réitéré sans fin par la basse et le synthé qu’émerge la trompette poétique et lumineuse. Poussée par le jeu coloriste de la batterie, elle s’envole ensuite en quête du cosmos, telle une fusée triomphante. Le voyage continue et plus tard le motif obsédant de Five on The Floor pose la lumière sur la trompette. Porté par sa sonorité stratosphérique et les nappes du synthé, on se laisse embarquer vers les espaces infinis. On flotte ensuite en apesanteur sur ET Two où la trompette élève une ode à la science-fiction sur un tempo électro-jazz lunaire.

Le voyage du quartet n’est vraiment pas de tout repos comme le laisse entendre Tiger in the Train. Le vaisseau des musiciens frôle un astéroïde et les polyrythmies de la batterie tellurique font vibrer la musique. Les rythmes décalés reviennent ensuite sur Nostalgia qui frissonne entre nostalgie et énergie stimulante.

L’épopée spatiale est ponctuée par des improvisations enregistrées en une seule prise et insérées dans le répertoire qu’elles dynamisent… atmosphère  fantastique de Tanit du nom d’un cratère de Ganymède (lune de Jupiter), timbre brisé de la trompette et mugissement sidéral d’Algol ainsi dénommée en référence à une étoile de la constellation de Persée, effets captivants des synthés sur Alhena dont le nom fait référence à une étoile située dans la constellation des Gémeaux.

Les deux titres chantés apportent quant à eux de douces flottaisons durant le voyage cosmique. Sur Reflections la voix profonde de Jose James et la trompette oscillent sur un tempo hip-hop poussées par la section rythmique. Plus tard, sur She’s The Moon, c’est la voix caressante d’Indrina Bollinger et le contrechant séduisant de la trompette qui met le vaisseau sur une orbite pop.

Le répertoire se termine avec le poétique Houlgate. Piano et bugle jouent une évanescente mélodie d’où se dégage une sensation de grande sérénité. Le vaisseau spatial du quartet est parvenu à destination… calme lunaire et lumière angélique baignent les cinq dernières minutes de l’album.

Pour écouter Erik Truffaz Quartet en concert la date du 25 novembre 2019 au Café de la Danse à Paris annonce COMPLET.

Par contre qu’on se le dise, Erik Truffaz revient à Paris en quartet avec Benoit Corboz (Rhodes, synthétiseurs, piano), Marcello Giuliani (basse) et Arthur Hnatek (batterie & électroniques) le 27 mai 2020 à 19h30 à La Gaîté Lyrique.

« Our Folklore » – Louis Matute Large Ensemble

« Our Folklore » – Louis Matute Large Ensemble

Le guitariste Louis Matute livre son album « Our Folklore » gravé avec le Louis Matute Large Ensemble. Douze titres colorés de joie et de nostalgie et irrigués de musiques latines, de pop-rock, de classique et de jazz. Une invitation à voyager dans le folklore imaginaire du guitariste et de ses complices. Une musique acoustique élégante et mélodique, énergique et rythmée qui donne envie de chanter.

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Flavio Boltro & Fabio Giachino – « Things To Say »

Flavio Boltro & Fabio Giachino – « Things To Say »

Le trompettiste Flavio Boltro et le pianiste Fabio Giachino conversent en toute intimité sur « Things To Say ». Une alchimie musicale expressive et intense unit les deux musiciens transalpins. Onze compositions originales à savourer avec délice. Entre passion et confidence, un album lyrique et stimulant.

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Avishai Cohen signe « Shifting Sands »

Avishai Cohen signe « Shifting Sands »

Le contrebassiste Avishai Cohen fait son grand retour avec « Shifting Sands » et formation éblouissante qui réunit à ses côtés le pianiste Elchin Shirinov et la batteuse Roni Kaspi. L’album renoue avec l’alchimie propre à la musique d’Avishai Cohen… élégance musicale, grandes lignes mélodiques et rythmes divers et recherchés. Somptueux et captivant.

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Clin d’œil à Nitaï Hershkovits & « Lemon the Moon »

Clin d’œil à Nitaï Hershkovits & « Lemon the Moon »

Album méditatif à l’élégance diaphane

Pour « Lemon The Moon », le pianiste Nitaï Hershkovits s’entoure du batteur Amir Bresler et du contrebassiste Or Bareket. D’élégantes lignes mélodiques irriguent d’étranges climats. Les confidences diaphanes du piano croisent les lignes éthérées du synthé venues des confins de la galaxie. Un album méditatif à l’élégance diaphane.

Couverture de l'album Lemon The Moon de Nitaï HershkovitsAprès « New Place Always », l’album « Lemon The Moon », sorti le 15 novembre 2019, marque la deuxième collaboration de Nitaï Hershkovits avec Enja Yellowbird Records. Sur ce troisième album en tant que leader, Nitaï Hershkovits (piano, Prophet 08) invite à ses côtés le batteur Amir Bresler et le contrebassiste Or Bareket remarqué pour « 33 », son deuxième album sorti en mai 2019 avec Nitaï Hershkovits au piano.

Dans la lignée de ses albums précédents, le pianiste fait équipe avec Rejoicer (Yuvi Haykin) qui co-produit l’album avec lui, intervient (piano, Prophet 08) sur deux titres et assure le mixage de l’opus.

Nitaï Hershkovits

Après avoir étudié musique classique et piano en Israël, le jeune Nitaï Hershkovits rejoint le groupe du bassiste Avishai Cohen en 2011. Ensemble ils enregistrent trois opus. « Duende » (EMI/Blue Note) gravé en duo et sorti en 2012, le superbe projet de cordes, « Almah » (EMI/Parlaphone) publié en 2014 et « From Darknesse » (Razdaz Records) capté en trio et paru en 2015.

En 2016, après cinq années passées avec Avishai Cohen Group, le pianiste s’installe à New-York où il enregistre avec de nombreux artistes (Theo Bleckmann, Matt Penman, Mark Turner, Marcus Gilmore, Kendrick Scott, Jorge Rossy, Gilad Hekselman… entre autres) et devient membre régulier des groupes d’Oded Tzur et d’Ari Hoenig.

Le pianiste sort son premier album « I Asked You A Question » (Raw Tapes Records) en février 2016. Coproduit avec Rejoicer, le disque met en vedette Nitaï Hershkovits au chant, au piano et aux synthés. Sur deux titres il est rejoint par la chanteuse Georgia Anne Muldrow et le célèbre guitariste Kurt Rosenwinkel. Sur deux autres morceaux la batterie est tenue par Amir Bresler. Assez éclectique, l’album explore le domaine de l’électronique analogique qu’il mêle avec la dimension improvisée du jazz.

Les huit titres de son deuxième album, « New Place Always » (Enja/Yellowbird) sorti en 2018, ont été écrits en studio avec Rejoicer pour piano solo. Durant la même année il entreprend par ailleurs une fructueuse collaboration avec Rejoicer et d’autres complices electro-soul avec lesquels ils fondent « Time Grove ».

En juillet 2018, le pianiste part en tournée pour deux semaines au Japon en trio avec deux musiciens qu’il connait de longue date, le batteur Amir Bresler et le bassiste Or Bareket. C’est avec eux qu’il va enregistrer son troisième album « Lemon The Moon » (Enja Yellow Bird/L’Autre Distribution) sorti le 15 novembre 2019.

« Lemon The Moon »

Le répertoire de cet album réunit dix morceaux assez courts puisque la durée du disque ne dépasse pas trente-sept minutes. Certes le propos n’est pas bavard mais l’album réussit la prouesse de créer un climat dont les contrastes diaphanes sont propices à la méditation. Avec légèreté et élégance, les titres dessinent une musique transparente dont les lumineux contrejours se parent d’élégantes douceurs.

Élégante et légère, la mélodie du titre d’ouverture, Invite Me, Dance, danse sur les touches du piano qui génère une ambiance teintée de mélancolie.

Les univers se succèdent. Imaginaire et ensorcelant sur la cadence binaire sur les sonorités électro de Witch is which ou minimaliste sur le sensible Amelia Heals, Le climat change encore sur Bridge Under Water où alternent rêverie apaisée du piano et exploration rythmique de la contrebasse et de la batterie.

La musique du trio transcende les genres et véhicule un large spectre musical aux contrastes variés. Espiègle, Goat résonne des échos fantaisistes du synthé qui croise un motif réitératif du piano sur Lemon The Moon dont la ligne mélodique s’envole ensuite pour rejoindre l’astre lunaire. Ailleurs les ambiances sonores se succèdent et réservent bien des surprises sur le très changeant Thin White Curtain alors que la musique glisse sur le terrain de l’Ethio-jazz sur l’enivrant Bonfire Wiggle qu’enflamme un chorus de contrebasse.

Dans un espace pourtant empreint de légèreté, un motif répétitif de contrebasse installe un climat étrange qui instaure un groove inattendu sur Hangontree. Dans la même veine groovy, portés par la rythmique pulsatile, le piano lumineux et le Prophet 08 embarquent Far Picture of Bresi sur un chemin truffé de surprises sonores interrogatives.

Sur « Lemon The Moon », Nitaï Hershkovits invite à cheminer dans des ambiances oniriques qui dessinent des espaces imaginaires apaisants.

« Our Folklore » – Louis Matute Large Ensemble

« Our Folklore » – Louis Matute Large Ensemble

Le guitariste Louis Matute livre son album « Our Folklore » gravé avec le Louis Matute Large Ensemble. Douze titres colorés de joie et de nostalgie et irrigués de musiques latines, de pop-rock, de classique et de jazz. Une invitation à voyager dans le folklore imaginaire du guitariste et de ses complices. Une musique acoustique élégante et mélodique, énergique et rythmée qui donne envie de chanter.

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Flavio Boltro & Fabio Giachino – « Things To Say »

Flavio Boltro & Fabio Giachino – « Things To Say »

Le trompettiste Flavio Boltro et le pianiste Fabio Giachino conversent en toute intimité sur « Things To Say ». Une alchimie musicale expressive et intense unit les deux musiciens transalpins. Onze compositions originales à savourer avec délice. Entre passion et confidence, un album lyrique et stimulant.

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Avishai Cohen signe « Shifting Sands »

Avishai Cohen signe « Shifting Sands »

Le contrebassiste Avishai Cohen fait son grand retour avec « Shifting Sands » et formation éblouissante qui réunit à ses côtés le pianiste Elchin Shirinov et la batteuse Roni Kaspi. L’album renoue avec l’alchimie propre à la musique d’Avishai Cohen… élégance musicale, grandes lignes mélodiques et rythmes divers et recherchés. Somptueux et captivant.

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Laurent de Wilde sort « Three Trios »

Laurent de Wilde sort « Three Trios »

Trois trios, Trois albums, Trois époques

Le 15 novembre 2019, Laurent de Wilde sort « Three Trios », un coffret de trois albums enregistrés en trio. « Odd & Blue » (1989) un album introuvable depuis vingt ans. « Open Changes » (1993) qui a reçu le Prix Django Reinhardt la même année. « The Present » (2006) épuisé depuis une décennie. Il est aisé de percevoir combien, entre 1989 et 2006, le pianiste a élargi le langage du trio traditionnel en incorporant compositions et acquis issus de ses autres aventures. Un voyage au fil des ans qui permet de saisir l’évolution de son art au sein du trio, piano-contrebasse-batterie.

Depuis trente ans Laurent de Wilde s’est exprimé dans différents contextes, électronique ou jazz. Certes c’est en quintet qu’il a enregistré son premier disque sous son nom « Off The Boat » en 1987 à New-York, mais le pianiste tourne ensuite autour du trio et revient toujours au format du trio piano-contrebasse- batterie..Laurent de Wilde sort le coffret Three Trios

Pour lui « Le triangle d’or, la seule figure géométrique dont les pointes se touchent entre elles, l’équilibre sacré entre le rythme, la mélodie et l’harmonie » et dans cette perspective, le 15 novembre 2019, Laurent de Wilde publie un coffret qui propose trois albums enregistrés par le pianiste en trio piano-contrebasse-batterie., « Three Trios » (Gazebo/L’Autre Distribution) avec :

  • CD1 « Odd & Blue » (1989) avec Ira Coleman (contrebasse) & Jack DeJohnette (batterie)
  • CD2 « Open Changes » (1993) avec Ira Coleman (contrebasse) & Billy Drummond (batterie)
  • CD3 « The Present » (2006) avec Darryl Hall (contrebasse) & Laurent Robin (batterie)

« Three Trios ». Une rétrospective discographique qui donne à entendre comment le pianiste a évolué au sein du trio, configuration devenue référence incontournable du jazz… Trois Trios, Trois albums, Trois époques.

Trio piano-contrebasse-batterie

Laurent de Wilde l’écrit dans le livret du coffret « Three Trios », le trio… « c’est mon point d’équilibre, mon confort personnel, mon tabouret à trois pied, à l’aise sur toutes les pentes, mon petit chez moi à moi. »

La riche production d’albums du pianiste témoigne d’ailleurs de son intérêt pour le trio. En 2017, à l’occasion du centenaire de la naissance du pianiste et compositeur Thelonious Monk, Laurent de Wilde a sorti le superbe « New Monk Trio » auquel l’Académie du Jazz a décerné en 2017 le prix du « Meilleur disque français ». Ce même album où il joue avec Jérôme regard (contrebasse) et Donald Kontomanou (batterie) lui a valu d’être récompensé en 2018 du titre d’Artiste de l’Année dans le cadre des Victoires du Jazz et de recevoir la même année le Grand Prix Sacem.

A regarder attentivement la discographie du pianiste, on observe par ailleurs qu’en 2012 il a aussi sorti « Over The Clouds », un autre album enregistré en trio à Paris avec Ira Coleman (contrebasse) et Clarence Penn (batterie), un disque qui intègre à la tradition du trio jazz traditionnel « les formes, les mélodies, les matières musicales [qu’il a] vécues au cours de cette dernière décennie ».

En effet entre 2000 et 2012 Laurent de Wilde a sorti six albums de musique électronique parmi les lesquels « Organics » (2004) où il joue avec le saxophoniste Gael Horellou, le bassiste Philippe Bussonnet et le batteur Yoan Sera. On note par ailleurs que cet album est ressorti en 2011 dans un coffret où il est associé à « The Present », un album enregistré en trio jazz en 2006.Laurent de Wilde sort Three trios avec Odd and Blue, Open Changes et The Present - Verso de la pochette du coffret

Chez le pianiste responsable du Label Gazebo, germe l’idée de jeter un regard rétrospectif sur ses productions discographiques en trio. Ainsi, il conçoit de rééditer deux de ses albums en trio jazz quasiment introuvables. « The Present », précédemment évoqué et aussi « Odd and Blue » introuvable depuis vingt ans. A ces deux opus il assoie « Open Changes » qui a reçu le prix Django Reinhardt de l’Académie du Jazz en 1993. Le projet devient réalité et Laurent de Wilde sort « Three trios », le coffret qui réunit ces trois albums gravés en trio.

« Three Trios »

Laurent de Wilde sort Threee Trios

Laurent de Wilde©Christophe Charpenel

Annoncé pour le 15 novembre 2019, le coffret « Three Trios » (Gazebo/L’Autre Distribution) réunit et ressuscite trois albums gravés en trio par Laurent de Wilde sous son nom. Cet évènement réjouissant permet d’accéder à des enregistrements quasiment introuvables.

D’abord « Odd & Blue » (1989) enregistré à New-York avec le contrebassiste Ira Coleman et le batteur Jack DeJohnette. Ensuite « Open Changes » (1993) gravé lui- aussi à New-York avec Ira Coleman que rejoint la batteur Billy Drummond. Enfin « The Present » (2006) capté à Paris avec le contrebassiste Darryl Hall et le batteur Laurent Robin.

Comme Laurent de Wilde le précise dans le livret, « La façon dont ces trios sont ordonnés ne dépend pas seulement de la chronologie de leur sortie, mais plutôt aussi de la chromologie de leurs pochettes : elles dérivent du bleu au jaune en passant par le gris et c’est joli comme ça. »

Une durée de plus de quinze ans séparent le premier du troisième trio ce qui permet de prendre la mesure de l’évolution de l’art du pianiste.  Un voyage musical dans le temps et l’œuvre de ce pianiste qui a développé un style très personnel fondé sur la tradition et enrichi de ses expériences musicales. « Three Trios », trois Trios Jazz… du swing au groove.

« Odd & Blue » (1989)

Laurent de Wilde sort Three trios - Couverture de l'album Odd and BlueCet album a été enregistré par l’ingénieur du son Tom Mark les 25 et 26 juillet 1989, au nord de New York, du côté de Woodstock, dans une ancienne église en bois reconvertie en studio par Jack DeJohnette. C’est d’ailleurs le batteur lui-même qui est derrière fûts et cymbales pendant que la contrebasse est jouée de main de maître par Ira Coleman.

Laurent de Wilde s’inscrit dans la grande tradition du piano jazz malgré les mauvaises conditions d’enregistrement qu’il évoque dans le livret. En effet, les cordes du Steinway D changées la veille contraignaient à accorder le piano entre chaque prise et l’enregistrement réalisé « direct sur deux pistes » obligeait à tout reprendre en cas d’erreur. Pourtant, le professionnalisme et le talent de tous les protagonistes furent tels que l’écoute de « Odd & Blue » ne laisse rien percevoir de ces tracas techniques.

Les neuf plages révèlent un Laurent de Wilde inspiré. En verve et poussé par le jeu scintillant et bouillonnant de Jack DeJohnette à la batterie, le pianiste plaque des accords percussifs soutenu par Ira Coleman et ses solides lignes de basse. L’imperturbable basse assure un soutien indéfectible au piano et à la batterie qui dialoguent à bâtons rompus. Un trio isocèle.

Le répertoire de neuf titres compte cinq compositions personnelles du pianiste teintées de blues et gorgées de swing, Twilight, Oral loops, Brooding, Secret Plan et Spare changes. S’y ajoutent, Four in one (Thelonious Monk), The pleasure is mine (Herbie Hancock), House of jade (Wayne Shorter) et How deep is the ocean (Irving Berlin)…

On a de fait été saisi par l’écoute de la version de How deep is the ocean que dynamise le jeu pétillant de Laurent de Wilde soutenu par la basse inébranlable et propulsé par le jeu ardent, généreux et inventif de Jack Dejohnette.

« Open Changes » (1993)

Quatre ans plus tard, Laurent de Wilde enregistre ce disque à New-York, les 06 et 07 décembre 1992, dans le même studio et avec le même ingénieur du son David Baker que pour son opus « Colors of Manhattant ». Pour cette nouvelle collaboration entre le contrebassiste Ira Coleman et la batterie est confiée à Billy Drummond.

Enregistré sur un Steinway B dans le meilleur de sa forme et dans des conditions beaucoup plus confortables que « Odd & Blue », cet album fut le dernier disque que le pianiste a enregistré pour Philippe Vincent dont le label Ida Records a ensuite disparu. « Open Changes » a reçu le prix Django Reinhardt décerné par l’Académie du Jazz, laquelle prestigieuse récompense a ouvert quelques années plus tard les portes du label Sony à Laurent de Wilde.

Au fil des titres, on perçoit le bonheur de jouer du pianiste qui revitalise les standards. Relances/décélération, tensions/détente se succèdent. Au service du pianiste, la paire rythmique met en valeur le jeu serein et limpide du pianiste. Le trio équilatéral prodigue une musique fluide et apaisée.

Yack attack est la seule composition de Laurent de Wilde à figurer au répertoire de cet opus constitué essentiellement de standards. Parmi les dix reprises on retrouve entre autres deux morceaux de Monk, Off Minor et Jackie-Ing ainsi qu’une de Duke Ellington, Reflections in D,..

On a succombé à la superbe version que le trio donne de Reflections in D dont il fait ressortir la quintessence. Sur cette ballade, véritable éloge à la lenteur, la section rythmique d’une élégance subtile et d’une sobriété rare apporte son soutien au pianiste inspiré. Son jeu d’une beauté indicible fait vibrer les notes dans les aigus comme une trame de soie et magnifie la superbe composition du Duke.

« The Present » (2006)

Laurent de Wilde sort Three trios - Couverture de l'album The PresentTreize ans plus tard et après trois albums électro enregistrés chez Warner, il prend l’envie à Laurent de Wilde de renouer avec le trio jazz.

Le pianiste se lance donc un nouveau défi en trio acoustique avec l’album « The Present ». Il a été enregistré sur un Steinway D à Paris, au studio Acousti, les 21 et 22 février 2006 par l’ingénieur du son Dominique Poutet, alias Dume avec lequel le pianiste continue à travailler.

Laurent de Wilde se lance dans l’aventure avec Laurent Robin, le batteur déjà à ses côtés dans son sextet électrique sur l’album « Stories » gravé en 2003. Il s’adjoint par ailleurs la collaboration du contrebassiste américain Darryl Hall, installé en France depuis quelques années « dont le style de jeu et la musicalité complétaient parfaitement [s]a vision du trio ». On note que sur deux titres, la batterie passe aux mains d’un invité, Dion Parson.

Tout au long des huit plages du disque, le trio acoustique fait résonner une musique dont les atmosphères comblent l’oreille par leur diversité. Le climat musical se fait tour à tour funky, groovy, reggae, bluesy et parfois même techno. L’album se démarque des deux autres opus du coffret qui cultivent le swing à l’envi. Sur « The Present », la musique passe du swing au groove. L’opus inaugure et signe l’évolution du style que Laurent de Wilde va continuer ensuite à développer.

Hormis la reprise de Fleurette Africaine, un standard d’Ellington déjà enregistré quinze ans plus tôt sur « Colours of Manhattan », le répertoire compte des compositions issues du monde électronique du pianiste parmi lesquels entre autres The present, Move on, Quiet - Not Quite. Le passage de l’électronique à l’acoustique est réussi et fort innovant. Très personnels et colorés, les titres sont imprégnés d’une énergie rythmique inouïe qui dynamise la matière sonore.

Même si ça groove du début à la fin, on a succombé à l’écoute du titre Up and Down dont la pulsation drum’n bass illustre tout à fait la nouvelle conception du trio. Le morceau témoigne d’une expression très ouverte, avec une relative démesure ancrée dans la modernité du 21ème siècle. La section rythmique porte à la perfection l’énergie et le jeu renouvelé du pianiste.

« Three Trios », trois albums pour savourer l’évolution de l’art pianistique de Laurent de Wilde au sein du trio, piano-contrebasse-batterie. Sans renier la tradition dans laquelle il demeure ancré, ce voyage dans le temps témoigne du renouvellement de l’inspiration du pianiste et de sa capacité à se réinventer. Il a en effet incorporé dans son jeu et dans son écriture des formes, des mélodies et des textures issues de ses nombreuses et riches expériences musicales. Ce coffret porte l’empreinte d’un artiste sans cesse en questionnement et devenu un musicien de référence dans le jazz.

« Our Folklore » – Louis Matute Large Ensemble

« Our Folklore » – Louis Matute Large Ensemble

Le guitariste Louis Matute livre son album « Our Folklore » gravé avec le Louis Matute Large Ensemble. Douze titres colorés de joie et de nostalgie et irrigués de musiques latines, de pop-rock, de classique et de jazz. Une invitation à voyager dans le folklore imaginaire du guitariste et de ses complices. Une musique acoustique élégante et mélodique, énergique et rythmée qui donne envie de chanter.

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Flavio Boltro & Fabio Giachino – « Things To Say »

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Le trompettiste Flavio Boltro et le pianiste Fabio Giachino conversent en toute intimité sur « Things To Say ». Une alchimie musicale expressive et intense unit les deux musiciens transalpins. Onze compositions originales à savourer avec délice. Entre passion et confidence, un album lyrique et stimulant.

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