Aux commandes, le quartet Linx-Ceccarelli-Goualch-Imbert
Annoncé pour le 02 février 2018, l’album « 7000 Miles » (Sound Surveyor Music/Invivo) présente le troisième opus et le nouveau projet du quartet qui réunit David Linx (voix), André Ceccarelli (batterie), Pierre-Alain Goualch (piano, fender rhodes) et Diego Imbert (contrebasse).
En 2009, le trio formé d’André Ceccarelli à la batterie, Diego Imbert à la basse et et Pierre-Alain Goualch au piano invite David Linx pour l’enregistrement de l’album « Le Coq et la Pendule », en hommage à Claude Nougaro. Ainsi le trio devient quartet.
Après le succès discographique et scénique du projet, le groupe élabore une suite enregistrée en 2014 sur « à NOUsGARO », avec des textes inédits de Nougaro et des adaptations en anglais, mis en musique par chaque membre du groupe.
Après six ans et de nombreux concerts, le quartet élabore une nouvelle approche musicale et rentre en studio autour d’un répertoire original avec quelques reprises revisitées. De nouveau la magie opère et chaque membre s’investit à part égale.
D’emblée la première écoute permet de percevoir la cohésion qui règne entre les quatre musiciens sur l’album « 7000 Miles » (Sound Surveyor Music/Invivo).
Avec David Linx, André Ceccarelli, Pierre-Alain Goualch et Diego Imbert on embarque sur « 7000 Miles »
Complices les quatre pilotes de « 7000 Miles » proposent un voyage somptueux au-dessus d’un vertigineux paysage aux couleurs et aux rythmes mouvants. Chaque escale procure un dépaysement pourvoyeur de bonheur. On savoure la souplesse de la voix, la légèreté du jeu de la batterie au tempo toujours assuré, l’articulation délicate du piano, la rondeur du grain et la précision des notes de la contrebasse.
« 7000 Miles » vibre de rythmes lumineux, de textes denses et porteurs de messages. La voix, la batterie, le piano et la contrebasse sonnent en parfaite cohésion. Chaque titre apporte son lot de surprises et libère des pulsations qui lui sont propres. Textes et compositions vivent à part égales sur ce répertoire qui propose quatre reprises et des compositions originales.
On perçoit la proximité qui existe entre les quatre musiciens, leur intimité basée sur leur conception commune de la musique et leur écoute réciproque. On capte la grande osmose qui règne entre la voix limpide et aérienne de David Linx, les baguettes et balais du maître ès batterie qu’est André Ceccarelli, le délicat jeu de piano de Pierre-Alain Goualch et la chaleureuse sensibilité de la contrebasse de Diego Imbert.
Devenu une référence en matière de jazz vocal, David Linx libère totalement son chant. Sa voix singulière recèle à la fois une force et une délicatesse intrinsèquement liées. Au fil des titres, il retient, suspend, étire le tempo ou le pousse, l’accroche et le bouscule. Il swingue et voltige avec une maîtrise inouïe à moins qu’il ne lévite et plane en totale apesanteur.
La singularité de sa voix réside autant dans sa puissance que dans sa souplesse et la maîtrise des écarts avec des descentes profondes dans les graves suivies de montées vertigineuses dans les aigus. Ses silences et la tenue de ses notes sans aucun forçage alternent avec des improvisations où les onomatopées se bousculent ou se caressent, c’est selon.
Sur une musique de Ryuichi Sakamoto et des paroles de David Linx, le titre 7000 Miles, qui donne son nom au projet, parle de la confrontation entre Orient et Occident dans le monde actuel et de la question du positionnement difficile quand on se trouve à « 7000 miles » de l’un ou de l’autre, étant au milieu, parfois dans une périlleuse posture. Une ballade somptueuse que la voix de David Linx étire sur les lignes d’un clavier délicat et d’une contrebasse chaleureuse soutenus par la douce caresse des balais sur les peaux des toms et des cymbales.
Sur le titre d’ouverture, Poses, une reprise de Rufus Wainwright, la voix flotte comme en suspension.
Le fender-rhodes et la batterie dégagent une belle énergie sur le rythme entraînant de From One Family To Another composé par Diego Imbert. Sur America, la composition de Pierre-Alain Goualch, écrite bien avant la venue de Donald Trump à la tête des USA, David Linx a écrit un texte qui se révèle être une critique douce-amère des choix de ce pays.
Écrite en 1998 par David Linx et Daniel Goyone, la chanson Fool To Never Know déroule une douce mélodie. Un superbe chorus de contrebasse répond à la voix mais on échappe à toute sensiblerie du fait d’une rythmique tout en décalage.
Sur une idée d’André Ceccarelli, la reprise de Dock of the Bay a tout pour séduire, traité comme un standard de jazz sur un tempo dont les couleurs soul se teintent de reflets latins. Une sorte de boogaloo dont le tempo ralenti flirterait entre un groove funky et soul et des pulsations latines lascives. La batterie mène le bal, le piano ne manque pas d’aplomb, la contrebasse assure le tempo sans faillir et la voix s’amuse.
Arrangé par Pierre-Alain Goualch, le standard Night and Day se voit sérieusement modernisé par une métrique qui donne un sentiment de vertige. Des spirales vocales s’élèvent et valsent dans un ciel où les couleurs de la nuit épousent celles du jour.
Sur Distinction ressurgit l’identité de compositeur de David Linx et la puissance de son parler-chanter. L’album se termine avec The promise of You écrite en 1991 par David Linx avec le compositeur brésilien Yvan Lins. De ce titre émane une douce tendresse qui laisse augurer un possible bonheur.
Avec « 7000 Miles » on embarque sur un vol transmusical chargé d’émotions aux couleurs multiples. Loin de toute turbulence démonstrative, les échanges complices des quatre musiciens procurent une douce sensation de bien-être. A coup sûr, le pilote automatique n’est pas activé. Il règne en effet un climat d’intimité rassurante qui enchante.
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