« Solo(s) » de Lionel Martin

« Solo(s) » de Lionel Martin

Vibrations aériennes et telluriques

« Solo(s) » de Lionel Martin, un projet sonore organique et hypnotique. Une bande son nomade captée par Bertrand Larrieu au fil de déambulations urbaines. Cinq morceaux où alternent vibrations aériennes et telluriques. Créditée à Robert Combas, la pochette restitue la douce folie de ce « Mad Sax » qui ne cesse de renouveler son inspiration. Du 07 au 17 octobre 2020, le saxophoniste vit et joue dans un container devenu squat artistique où il propose ses « Variations musicales » durant le « Grand Barouf » du « Rhino Jazz(s) ». Lionel Martin, toujours énergique et libre !

couverture de "Solo(s)" de Lionel MartinSorti le 02 octobre 2020 en version digitale sur le label Cristal Records et en album vinyle sur Ouch! Records, « Solo(s) » de Lionel Martin vibre d’une énergie brute alimentée en prise directe avec l’environnement. Les textures sonores de l’album évoluent entre jazz et musique électronique avec de fulgurantes déchirures ouvertes sur un post-rock réinventé.

En sous-titrant son album « Solo(s) », « Je est un autre », Lionel Martin inscrit son inspiration dans les traces d’Arthur Rimbaud…

« Car Je est un autre. Si le cuivre s’éveille clairon, il n’y a rien de sa faute. Cela m’est évident : j’assiste à l’éclosion de ma pensée : je la regarde, je l’écoute : je lance un coup d’archet : la symphonie fait son remuement dans les profondeurs, ou vient d’un bond sur la scène. »

Lionel Martin, musicien, mais pas que…

Toujours épris de liberté, Lionel Martin diversifie ses aventures musicales.

Après ses aventures avec le « Trio Résistances », on l’a retrouvé en duo avec le pianiste Mario Stanchev autour des compositions de Louis Moreau Gottschalk sur « Jazz Before Jazz », en duo encore avec le batteur Sangoma Everett autour du disque « Afrique » de Count Basie sur « Revisiting Afrique », avec le groupe uKanDanZ dont les couleurs musicales mâtinées de rock et musique éthiopienne sur « Yeketelale » et sur les scènes du monde, avec le Quintet Madness Tenors qui réunit autour de lui ses compères Mario Stanchev, Benoit Keller (contrebasse), Ramon Lopez (batterie) et le saxophoniste américain George Garzone sur « Madness Tenors – Be Jazz for Jazz », mais aussi avec Louis Sclavis au sein du groupe « OSLO » aka « Ouch! Synthesis Liberty Ørchestra » ou avec Bunktilt qui réunit autour Fred Meyer (guitare), Thibault Martin (batterie) et Steve Mackay, le saxophoniste historique des Stooges.

Passionné de disques vinyles qu’il collectionne depuis longtemps, Lionel Martin est aussi à l’origine du label Ouch! Records dont le catalogue ne cesse de s’étoffer. Sur son site, le label propose une rubrique « Solo Insolent », une émission live mensuelle en exclusivité et participation libre.

On se souvient de « Lionel Martin sur un arbre perché » quand le saxophoniste jouait dans un cèdre du Jardin des Plantes de Rive-de-Gier lors de l’édition 2006 du « Rhino Jazz Festival ». Devenu « Rhino Jazz(s) », le festival invite de nouveau le musicien 07 au 17 octobre 2020 pour une performance peu commune, les “Variations musicales de Lionel Martin”, du jazz au rock en passant par la pop et Stravinsky. Dans son container, Lionel Martin vit et joue sa musique au gré des moments, des envies, des rencontres avec d’autres musiciens, invités par le saxophoniste durant le “Grand Barouf du Rhino” dans la Grande Usine Créative de la Cité du Design de Saint-Étienne.

Le squat créatif de Lionel Martin entre en résonance avec l’exposition et l’atelier éphémère de Robert Combas, musicien et peintre (à l’origine du mouvement artistique de la « figuration libre ») dont trois peintures illustrent la pochette de l’album « Solo(s) ».

« Solo(s) »

Enregistré par Bertrand Larrieu en 2019 sous un pont à Goussainville, dans différents sites du métro de Paris, dans les champs de la Beauce et en extérieur sur les bords de la Loire, « Solo(s) » restitue les atmosphères exaltantes créées par les saxophones et machines de Lionel Martin.

Entre flux aériens et vibrations telluriques, les improvisations de Lionel Martin s’abreuvent aux sources de la liberté et s’alimentent d’une quête intérieure exigeante. On voyage dans l’univers imaginaire du saxophoniste. Bien loin des chemins de la perfection, son monde empreint de spontanéité et de sincérité est éclairé par le doute et la recherche incessante de l’Ailleurs et de l’Autre.

Vibrer jusqu’à chuter

« Solo(s) » ouvre avec Vibrations. Telles des envolées cosmiques, les boucles du soprano interpénètrent le motif tellurique du ténor fougueux et s’installe alors le climat intersidéral d’un voyage musical qui devient peu à peu hypnotique. Plus loin, sur Fictions, le musicien invite à le rejoindre dans son vaisseau spatial imaginaire. A partir d’un motif itératif, le ténor dessine des arabesques, des circonvolutions sonores, ponctuées d’éructations, de frictions et de borborygmes alors que les bruits du métro s’intègrent au fil d’une complainte bluesy, une berceuse souterraine.

Un climat musical plus aérien s’installe ensuite sur Éternité. Un titre plus serein, truffé de motifs insolites et frénétiques d’inspiration mingusienne, qui se termine par une lamentation du ténor. L’oreille accède ensuite à Réalité où les saxophones se croisent. La ligne mélodique du soprano tente de se hisser au-dessus d’un florilège des sonorités de baryton, ténor et alto… et l’on est comme transporté dans une nature où des canards caquettent en palmant sur les rides d’un étang.

Avec La chute advient un changement de climat sonore. Il devient plus électro et incite à la danse. Les boucles répétitives rendent la musique plus organique, plus soul… la transe n’est pas loin !

« Solo(s) » de Lionel Martin, à écouter au casque et à fond !

« Caravan Party » avec Johan Farjot & Friends

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Diana Krall revient avec « This Dream of You »

Diana Krall revient avec « This Dream of You »

Un enchantement au swing pastel

C’est un morceau de Bob Dylan qui donne son titre à cet album où Diana Krall revisite avec élégance onze grands standards du jazz. Trois ans après « Turn up the quiet », la diva revient avec « This Dream of You » (Verve Records/Universal). Un album pastel riche d’un swing intime que la pianiste et chanteuse canadienne offre en hommage à son producteur Tommy Lipuma, disparu en 2017. Un opus enchanteur qui fait rêver et oublier la sinistrose ambiante.

Diana Krall revient l'album This Dream of YouDeux ans après “Love Is Here To Stay”, enregistré avec Tony Bennett, Diana Krall revient avec l’élégant et intime, « This Dream of You » (Verve Records/Universal) sorti le 25 septembre 2020.

La pianiste et chanteuse canadienne a conçu cet opus comme un hommage à son producteur, mentor et ami Tommy LiPuma, disparu en 2017, à 80 ans, après avoir été présent à ses côtés depuis son deuxième disque « Only Trust Your Heart » (1995) jusqu’à son quinzième album « Turn Up The Quiet » (Verve/Universal).

Les morceaux de « This Dream of You » sont issus des mêmes sessions de 2016 et 2017 que les titres gravés sur « Turn Up The Quiet » sorti il y a trois ans. En mai 2020, Diana Krall a elle-même produit cet album, lequel a été mixé par Al Schmitt, en grande proximité avec la pianiste. Leur collaboration fort réussie ménage tout au long des 12 titres, un climat intime et minimaliste au swing pastel.

Du duo au sextet… et une pincée de cordes

Sur « This Dream of You », Diana Krall se produit en duo, trio, quartet, quintet et même sextet. Quelques orchestrations de cordes émaillent l’album.

En duo, elle dialogue avec le bassiste John Clayton sur I Wished On The Moon et est accompagnée par le piano d’Alan Broadbent sur deux titres, More Than You Know et Don’t Smoke In Bed. C’est ce même Alan Broadbent qui a conçu les arrangements de cordes de But Beautiful et Autumn In New York.

On retrouve la chanteuse et pianiste en trio avec le contrebassiste Christian McBride et le guitariste Russell Malone sur There’s No You et Autumn in New York où Alan Broadbent dirige la section de cordes et elle se produit en quartet avec ses complices John Clayton (contrebasse), Jeff Hamilton (batterie) et Anthony Wilson (guitare) sur Almost Like Being In Love et That’s All.

C’est en quintet avec le guitariste Marc Ribot, le violoniste Stuart Duncan et une section rythmique composée de Tony Garnier à la basse et de Karriem Riggins à la batterie que Diana Krall interprète Just You, Just Me, et How Deep Is The Ocean d’Iving Berling. Sur la chanson titre de l’album, This Dream Of You de Bob Dylan, Randall Krall les rejoint à l’accordéon et le quintet devient sextet.

Au fil des titres

L’album ouvre avec But Beautiful, la dernière chanson que Diana Krall avait travaillé avec Tommy LiPuma et qu’il aimait particulièrement. Accompagnée par un arrangement subtil et satiné de cordes, sa voix sensuelle caresse la superbe romance de Johnny Burke et Jimmy Van Heusen.

L’album se poursuit avec le swing tranquille de That’s All. La voix légèrement brumeuse de la chanteuse se déroule avec souplesse au-dessus de son jeu de piano articulé et expressif. C’est en trio que Diana Krall distille ensuite une version intime et raffinée de Autum in New York, la ballade de Vernon Duke dont elle étire le tempo. La voix soyeuse de la chanteuse, le somptueux contrechant de la guitare de Russel Malone et la délicate intervention des cordes font merveille.

Plus loin, le piano de Diana Krall impulse un swing exquis à Almost Like Being in Love avec ses compères John Clayton, Jeff Hamilton et Anthony Wilson. Le groove du morceau agit tel un véritable bain de jouvence. C’est ensuite un climat de romantisme avéré qui s’installe sur More Than You Know. La voix suave de la chanteuse est juste accompagnée par le piano de Alan Broadbent dont le jeu illumine le morceau de Vincent Youmans Rose and Eliscu.

Contraste rythmique marqué avec la version gorgée de swing de Just You, Just Me où le violon énergique de Stuart Duncan installe un climat musical bluegrass. Nouveau retour à la tranquillité avec l’enchanteur There’s No You sur lequel le chant sobre et voluptueux de Diana Krall est soutenu par la contrebasse de Christian McBride et mis en valeur par la guitare aérienne de Russell. Le climat serein persiste avec Don’t Smoke in Bed. La voix suave aux accents érotiques de Diana Krall dialogue avec le jeu parfait du pianiste Alan Broadbent. Musique en suspension… !

C’est ensuite la voix chargée d’émotion que Diana Krall conte This Dream of You, le titre de Bob Dylan. On se laisse transporter sans effort par le climat sonore de ce folk song où violon et accordéon contribuent à accentuer la dimension nostalgique du morceau. Nouveau changement de dynamique avec I Wished On The Moon. Porté par la pulsation complice et joyeuse de John Clayton, on ne doute pas que le swing inaltérable du piano alerte parvienne même à décrocher la lune…

Diana Krall métamorphose ensuite How Deep is the Ocean, le grand classique d’Irving Berlin. Comme voilée, sa voix semble surgir d’un univers enfumé d’où s’élève un court mais intense solo de la guitare de Marc Ribot. On plonge dans l’univers du blues avec bonheur. L’album se termine avec une version empreinte d’une légèreté peu commune de Singing in The Rain. Portée par les balais délicats de la batterie et en appui sur la solide contrebasse, la voix se joue du tempo alors que le piano danse avec swing au-dessus des flaques d’eau.

« Caravan Party » avec Johan Farjot & Friends

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Dhafer Youssef présente « Street Of Minarets »

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Clin d’œil à Yves Rousseau Septet & « Fragments »

Clin d’œil à Yves Rousseau Septet & « Fragments »

Ecriture inventive & improvisations décapantes

Pour son nouvel album, « Fragments », le contrebassiste Yves Rousseau réunit autour de lui un groupe transgénérationnel de musiciens talentueux. Ancrée dans les souvenirs de son écoute des groupes pop rock entre 1976 et 1979, la musique laisse une grande place aux solistes. L’écriture inventive et exaltante du leader inspire aux instrumentistes des improvisations décapantes.

Sur « Fragments » (JazzRecords/L’Autre Distribution) sorti le 18 septembre 2020, le contrebassiste Yves Rousseau propose un répertoire influencé par son écoute de quelques-uns des plus fameux des groupes pop rock des années 70, King Crimson, Pink Floyd, Soft machine, Yes, Supertramp, Caravan, Emerson, Lake & Palmer, Led Zeppelin, The Who ou Genesis.

« Fragments »

« J’ai conçu ces « Fragments » dans le souvenir des années « lycée », au milieu des 70’s, lorsque les grands groupes pop/rock alors à leur apogée créatrice marquaient pour toujours l’histoire de la musique. Pas de relectures, pas d’arrangements mais uniquement de nouvelles pièces originales, fruits de mon parcours d’improvisateur et de compositeur aux multiples influences, écrites dans le souvenir de ces exaltantes découvertes et de ces fulgurances… » Yves Rousseau, avril 2020.couverture de l'album Fragments de Yves Rousseau septet

De fait, hormis, deux extraits, Ending with « Orleans » emprunté à David Crosby et Winding Pathway/Part III à « In The Court of The Crimson King » de Robert Fripp, toutes les compositions sont à créditer à Yves Rousseau.

Dénuée de nostalgie, la musique émerge des souvenirs et des émotions du jeune Yves Rousseau lycéen qui découvrait les groupes pop rock des années 70. Elle restitue l’esprit de ces musiques, leur exaltation et leurs fulgurances. Au fil des huit compositions originales du leader se croisent réminiscences de rock progressif, esprit de musique chambriste et puissance d’un jazz explosif.

Le septet

Yves Rousseau Septet

Yves Rousseau Septet©Jeff Humbert

Pour restituer l’âme de ces musiques qui l’ont marqué, Yves Rousseau s’est entouré de Géraldine Laurent (saxophone alto), Étienne Manchon (claviers), Csaba Palotaï (guitare), Jean-Louis Pommier (trombone), Thomas Savy (clarinette basse) et Vincent Tortiller ( batterie).

Autour de la contrebasse, le trio de soufflants, saxophone, trombone et clarinette, rivalise avec le trio rythmique, claviers, guitare électrique et batterie. Il en ressort une dynamique sonore alimentée par les improvisations audacieuses et fougueuses des solistes et stimulée par l’énergique pulsatile de la rythmique.

Le septet sonne comme si les musiciens jouaient ensemble depuis toujours. 

Au fil des titres

Avec les deux parties de Reminiscence, l’oreille est immergée dans la dynamique rock-prog du groupe anglais Soft Machine. Après une première partie qu’on croirait insufflée par Robert Wyatt, le morceau se poursuit dans une atmosphère de jazz fusion avec le thème exposé à l’unisson par les soufflants qui dialoguent sur un fond rythmique frénétique avant que le clavier n’installe une ambiance spatiale quasi psychédélique.

Par la suite, Personal Computer fait référence à l’univers de Frank Zappa. Après l’expression exaltée du trombone, la clarinette basse se métamorphose en computer, propulsée par une batterie frénétique. Place ensuite à Abyssal Ecosystem dont l’orchestration met d’abord en lumière le phrasé délirant et fulgurant du saxophone alto puis valorise les échanges tout en rupture de la guitare et du clavier soutenus par la masse du trio de soufflants. Avec les deux mouvements de Darkness Desire, l’ambiance change. D’emblée austère et explosive, au gré des ébats de la batterie, sur un motif répétitif des cuivres, elle devient ensuite plus intense avec un chorus de clavier qui invite à la transe.

Advient alors Crying Shame. L’alto débute seul puis est rejoint par la batterie et la guitare. Les circonvolutions du saxophone se déploient au sein d’une orchestration puissante et fragmentée rythmiquement. Oat Beggars ouvre ensuite par un duo trombone/clarinette basse mais la masse sonore se densifie, soutenue par l’énergie collective du groupe qui développe un gros son rock.

Les quatre pièces de Winding Pathway révèlent une écriture rigoureuse et exigeante où chaque musicien trouve son espace d’expression et son épanouissement au sein du collectif. On entend de belles interactions entre trombone et clarinette basse. Le troisième mouvement valorise la contrebasse, lumineuse et irradiée de sérénité. Sur la dernière plage, l’alto fulgurant s’envole vers les cieux, poussé par le souffle de la rythmique.

Avec Efficient Nostalgie se termine le répertoire. Le morceau se développe en deux parties. D’abord, les soufflants déambulent et tissent une ambiance colorée avec la clarinette basse qui s’évade sur des sentiers buissonniers. Pour finir, la guitare prend la main et l’opus hurle à la manière de Robert Fripp. Le son sature, ça grince sur un mode rock-prog, avant que le trombone ne vienne apaiser le climat.

Le septet d’Yves Rousseau fête la sortie de l’album « Fragments » le 23 octobre 2020 à 20h au Pan Piper à Paris. D’autres RV se profilent pour écouter le septet en concert. On le retrouve le 03 octobre 2020 au Festival Au sud du nord à Cerny (91), le 08 octobre 2020 au Rocher de Palmer à Cenon (33), le 09 octobre 2020 à Jazz MDA à Tarbes (65) et le 12 novembre 2020 au D’jazz festival de Nevers (58).

« Caravan Party » avec Johan Farjot & Friends

« Caravan Party » avec Johan Farjot & Friends

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David Linx signe « Skin in The Game »

David Linx signe « Skin in The Game »

Energique, sensible & poétique

Avec « Skin In The Game », le chanteur, auteur, compositeur et producteur David Linx signe un album à la fois énergique et sensible. Celui qui est devenu une référence en matière de jazz vocal, propose un opus poétique où il se met à nu. Autour de lui, il réunit une équipe de premier plan avec Grégory Privat au piano, Chris Jennings à la contrebasse, Arnaud Dolmen à la batterie et en invités, le guitariste Manu Codjia et le slameur Marlon Moore. Entre force et délicatesse, un opus à fleur de peau qui témoigne de ses convictions, de son implication dans le monde actuel et rend hommage à des figures qui lui sont chères. Au sommet de son art, David Linx performe plus que jamais au-dessus de la mêlée.

David Linx signe l'album Skin In The GamePour ses 55 ans et après 40 ans de carrière, David Linx présente « Skin in The Game » (Cristal Records/Sony Music Entertainment) annoncé pour le 18 septembre 2020.

Un album abouti et équilibré où musique et poésie captivent l’oreille à part égale. Quel que soit le tempo, le leader déploie un chant tout à fait maîtrisé. Tessiture étendue, aisance rythmique, souplesse de l’articulation, scat éblouissant et force de conviction prégnante. Comme en osmose parfaite, les talentueux musiciens qui l’entourent font preuve d’une écoute et d’une réactivité de chaque instant. Chaque titre fait mouche.

« Skin In The Game », David Linx délivre toutes les nuances de son art. Son « cri » porte avec force ses convictions. Plus caressante sur les ballades, sa voix parle d’amour et fait l’éloge du beau. Son scat éclatant rivalise avec les instruments. En ces temps moroses, l’album de David Linx fait figure d’un bain de jouvence porteur de vitalité et d’espoir.

Un art singulier

David Linx a construit son parcours artistique sur une valeur essentielle qu’il a toujours cultivée, la liberté. Liberté d’être lui-même, liberté aussi de faire ses propres choix. En 2008, il nous confiait « la constance qu'[il a] eue à faire ce qu'[il] voulai[t] » et précisait que pour lui, « la liberté ça se travaille, ça s’apprend, ça se cultive, ça se conquiert et ça se décide »*.

Ainsi, depuis les années 80, David Linx pratique l’art vocal bien loin des normes et des sentiers battus qu’il n’a d’ailleurs jamais fréquentés ni affectionnés. Il a débuté sa carrière comme batteur après avoir eu comme professeur rien moins que Kenny Clarke. Sans doute conserve -t-il de cette période ce sens aigu du rythme qu’il a cultivé après s’être converti au chant. Au fil des ans, il a forgé son propre alphabet, a élaboré un vocabulaire et une syntaxe tout à fait personnels. Il a ainsi développé un art vocal singulier devenu sa signature et identifiable dès la première note, dès le premier mot.

De projet en projet

Tout au long de sa carrière, David Linx n’a eu cesse de diversifier les rencontres et les projets dont on évoque ci-dessous quelques-uns des plus marquants, sans pour cela se prévaloir d’être exhaustif.

En 1982, il quitte sa ville native, Bruxelles, pour Saint-Paul-de-Vence où il rejoint James Baldwin, son mentor qui devient son « père adoptif ». Il le convainc d’enregistrer avec lui en 1986 et en 1990 il sort un album avant-gardiste, « A Lover’s Question » avec Pierre Van Dormael, Deborah Brown, Toots Thielmans et Steve Coleman. Ce projet sur lequel James Baldwin récite ses poèmes, a été réédité en septembre 2000 chez Label Bleu/Harmonia Mundi. En 1988, David Linx abandonne la batterie pour le chant et en 1989 publie “Hungry Voices”.

Advient ensuite une longue période où il s’associe en duo avec le pianiste belge Diederik Wissels. En 1996 ils enregistrent « Up Close » chez Label Bleu. David Linx tourne régulièrement en duo mais aussi en quartet. En 1998, il sort « Bandarkâh » sous le même label et en 2003 « This time » (Le Chant du Monde/Harmonia Mundi). Le duo Linx-Wissels rencontre de nombreux artistes et enregistre différents projets. « Heartland » (Emarcy/Universal) en 2001 avec Paolo Fresu, « One Heart, Three Voices » (e-motive/ avec les chanteuses Fay Claassen et Maria Pia de Vito en 2005

2007 voit la sortie de l’album « Changing Faces » qui marque la première collaboration du chanteur avec le « Brussels Jazz Orchestra ». Il conçoit ensuite « Follow The Song Lines », un projet qui réunit Diederik Wissels, Maria Joao, et Mario Laginha avec un orchestre symphonique. Il le crée à Bruxelles et à Porto puis le tourne à Genève, à l’Opéra de Lyon et à Paris, avant d’enregistrer, avec l’orchestre national de Porto, l’album du même nom qui paraît en 2010 chez Naïve. Le 30 juin 2006, David Linx participe à la création de l’opéra-jazz composé par Laurent Cugny « La Tectonique des nuages » créé au festival « Jazz à Vienne » et à l’enregistrement de l’album éponyme publié en 2010 par Radio France-Harmonia Mundi-Signature.

En octobre 2011, sort « Rock my Boat » (Naïve) enregistré avec entre autres Rhoda Scott et André Ceccarelli. En 2013 « Winds Of Change » (Just Looking records/Harmonia Mundi) témoigne de la poursuite de collaboration artistique du duo David Linx-Diederik Wissels. Sur « À NOUsGARO » (2013) David Linx rend hommage au chanteur toulousain avec André Ceccarelli, Diego Imbert et Pierre-Alain Goualch. Cette collaboration se poursuit avec la parution en 2018 de “7000 Miles”.

C’est à un autre chanteur, de son pays natal cette fois, qu’il rend hommage avec le superbe « Brel », sorti en 2016 et enregistré avec le Brussels Jazz Orchestra. En 2019, c’est en duo avec Michel Hatzigeorgiou qu’il publie « The Wordsmith ».

Le 18 septembre 2020, est annoncée la sortie de « Skin In The Game » (Cristal Records/Sony Music Entertainment) qui, à n’en pas douter, se profile comme un album majeur de la discographie de celui qui reçu une Victoire du Jazz en 2019, dans la catégorie « Voix de l’année »

« Skin In The Game »

David Linx signe Skin In The Game

David Linx et les musiciens de « Skin In The Game »©Shelomo Sadak

Pour cet album, David Linx réunit autour de lui quatre excellents musiciens, tous leaders par ailleurs, le pianiste Grégory Privat, le contrebassiste Chris Jennings et le batteur Arnaud Dolmen. Sur cinq titres, il invite le guitariste Manu Codjia. Une autre voix se joint à la sienne, celle de Marlon Moore, son ami de Philadelphie qui pose ses mots sur Skin In The Game, le titre qui donne son nom à l’album et slamme sur Night Wind dont la musique est composée par Thierry Lang.

Tous les musiques sont de David Linx sauf Here I Can See dont la partition est à créditer à Grégory Privat, A Fool’s Paradise à Sylvain Beuf, To The End Of An Idea à Mario Laginha et Night Wind à Thierry Lang.

Si dans Troublemakers, David Linx en prise avec le monde actuel, évoque un certain fauteur de troubles que l’on reconnait à demi-mot, de nombreux autres titres peuvent s’entendre comme autobiographiques, Ainsi, trois autres morceaux de l’album sont assortis de dédicaces en hommage à des femmes qui ont compté dans la vie du chanteur. Ainsi Azadi est dédié à Aisha Karefa-Smart la nièce de l’écrivain James Baldwin, Prophet Birds à l’écrivaine Toni Morrison (1931 - 2019) et On The Other Side Of Time à Marcia de Labbey, ancienne compagne de Baden Powell puis mariée à Claude Nougaro.

Dans Skin in the Game où il évoque ses 55 ans, David Linx cite les noms de Toni Morrison, James Baldwin, Aisha Karefa-Smart, Kenny « Kook » Clarke, le poète et romancier Ben Okri, Carmen, Mother G (sans doute Gloria, la sœur de James Baldwin) et d’autres noms encore.

Enregistré en avril 2019 par François Gaucher à l’Alhambra Studios à Rochefort-sur-Mer et Julien Reyboz à Studio Om Sweet Om à Paris, « Skin In The Game » a été et mixé et masterisé par Stefano Amerio à Artesuono à Udine en Italie. Sa sortie prévue le 18 septembre 2020 devrait constituer un évènement musical majeur de cet automne 2020.

Au fil des titres

Azadi (liberté en kurde) met en relief la large tessiture et la puissance de la voix de David Linx. On est subjugué par la liberté qu’il prend avec le rythme, porté par une section rythme éblouissante. Son chant enflammé et le piano charmeur déclenchent de voluptueux frissons.

Here I can See délivre ensuite une belle mélodie aux contours nuancés. Sur un tempo médium, le scat acrobatique et peu conventionnel du chanteur est en parfaite osmose avec le solo énergique du piano à l’efficacité désarmante. Le morceau souriant et joyeux mérite son sous-titre, Le Bonheur. Advient ensuite Changed in Every Way, une ballade stratosphérique sur laquelle la guitare de Manu Codjia met en orbite la voix chatoyante de David Linx. Son chant sensible s’élève en suspension et génère une douce étrangeté.

A partir des spoken words de Marlon Moore émerge Skin In The Game, un poème poignant et chargé de groove. Sur la corde raide, le leader se joue du rythme et des harmonies et sa voix explose dans toute sa puissance. L’échange entre le piano et la batterie est fusionnel. Sur Prophet Birds, le propos vocal David Linx se fait plus serein et l’ambiance musicale évoque celle de l’album « Up Close ». Le chant à la justesse confondante résonne avec le propos mélancolique du piano. Le titre prend l’allure d’une véritable songe musical poétique et sensible.

Changement d’ambiance avec Walkaway Dreams d’où se dégage une grande vitalité. Forme originale avec piano et voix en totale osmose et des décalages rythmiques inouïs. Sur On The Other Side Of Time, le chant du leader irradie de jouvence et sensibilité, les volutes de la guitare invitent à s’immerger dans un rêve. David Linx étire à merveille cette ballade ponctuée par le court solo solaire de la contrebasse et soutenue par le frémissement des balais.

Sur Night Wind, le chant déclamé avec conviction par le leader croise le slam de Marlon Moore dont le poème Nights Winds se mêle aux paroles de David Linx. Avec les effets bruitistes de la guitare nuageuse et de la batterie pointilliste, s’installe une tempête sonore en arrière-plan. Un morceau bouleversant et percutant à la fois. Le contraste est fort avec To The End of An Ideae. En effet, ce titre épuré, presque minimaliste, s’élève telle une prière soutenue par un piano dont le jeu distille des réminiscences de musique Baroque.

Après l’intro de Chris Jennings sur sa contrebasse au son tellurique, la voix de David Linx s’envole sur Troublemakers en direction de la sphère des anges. On est subjugué par l’énergie vitale du piano et par le superbe accompagnement du vigoureux batteur qui joue à mains nues sur la peau des fûts. L’album se termine avec le poétique A Fool’s Paradise, un duo chant-piano porteur d’espérance qui transporte l’oreille dans un rêve idyllique.

Après avoir savouré le superbe « Skin In The Game », s’impose l’envie d’aller écouter David Linx au sommet de son art et entouré de Grégory Privat (piano), Chris Jennings (basse), Arnaud Dolmen (batterie) avec en invité, Manu Codjia (guitare) à Paris, le 12 octobre 2020 à 21h au New Morning pour le concert de sortie de l’album. Quelques autres dates se profillent pour retrouver le projet sur scène, le 16 octobre 2020 au La Rochelle Jazz Festival, le 18 novembre 2020 au Théâtre Le Jardin de Verre de Cholet, le 11 décembre 2020 au Silex à Auxerre. Les amateurs de la région Auvergne-Rhône-Alpes sauront attendre le 19 mars 2021 pour rejoindre le Centre Culturel d’Ecully à 20h30.

*  entretien accordé le 31 mai 2008 par David Linx à Nicole & Bernard Videmann, publié sur www.culturejazz.net le 23 juin 2008 mai 2008.

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Les nuages musicaux de « Rahona »

Les nuages musicaux de « Rahona »

Ambiances musicales aux couleurs pastel

Le quartet Rahona résulte de la rencontre de deux guitaristes, Joël Rabesolo et Julien Marga. En quartet, les deux musiciens proposent un album dont le titre emprunte son nom au groupe. « Rahona » cultive lyrisme et poésie. Sa musique emprunte au jazz et intègre des éléments de musique africaine, de rock et de musique contemporaine. De belles sensations musicales aux couleurs pastels et aux ambiances nuageuses.

Quartet au profil peu courant, Rahona réunit deux guitares, une contrebasse et une batterie. couverture de l'album Rahona avec Joel Rebesolo et Julien MargaEn effet, le quartet Rahona est né de deux guitaristes aux racines aussi différentes que complémentaires et d’une section rythmique infaillible. Constitué du guitariste malgache gaucher Joël Rabesolo, du guitariste français Julien Marga, du contrebassiste Nicolas Puma et du batteur Lucas Vanderputten, le quartet développe un son de groupe et une identité singulière.

Dans la musique du quartet, se mêlent des accents de jazz, de musique africaine, malgache et contemporaine. Après plusieurs résidences, le groupe invite le saxophoniste Manuel Hermia et entre en studio en février 2020 pour enregistrer l’album « Rahona » (HomeRecords.be/L’Autre Distribution) sorti le 04 septembre 2020.

Rahona signifie nuage en malgache et l’album du même nom propose de nuageuses ambiances aux couleurs pastel sur lesquels souffle un vent inspiré.

Le répertoire

Hormis Kothbiro à porter au crédit de Ayub Ogada (1956-2019), musicien et compositeur kenyan, les neuf autres titres du répertoire restituent les influences des trois compositeurs du quartet. Réminiscences de musique africaine pour Faratazana et Maintsoahitra de Joël Rabesolo, essence d’un jazz contemporain pour Nané, Ellie and Jakob de Julien Marga, esthétique empruntée aux musiques de film pour Zokybe Haja du même Julien Marga et atmosphères élégantes de Duke Waltz Blossom, Scoliose, Léo et Jim’s Dream de Nicolas Puma.

Les dix morceaux de « Rahona » déclinent les couleurs des nuages de l’aube, ceux des chaleurs d’été ou encore ceux de l’orage. Soutenues par la solide section rythmique, les mélodies des guitares et du saxophone sculptent des nuages qui s’étirent et se parent d’accents aux dynamiques changeantes. La batterie se fait délicate ou gronde avec les cordes de la contrebasse pour déclencher des pluies de notes bienfaisantes que l’oreille recueille avec bonheur.

Voyage au fil des nuages

En ouverture, Faratazana résonne comme une mélopée africaine qui berce l’oreille de bout en bout. Le morceau peint des nuages de chaleurs d’été qui se déplacent dans le ciel sous l’effet d’une légère bourrasque de vent que souffle le saxophone ténor invité. Plus loin, Ellie et Jakob déroule sa poésie comme un nuage musical crépusculaire. Ténor et guitare s’expriment avec sérénité et le morceau semble flotter comme en apesanteur dans un ciel imprégné de douceur.

Après le riff de contrebasse de l’introduction de Kothbiro, les deux guitares dialoguent et invitent à se laisser porter pour voyager au rythme des cumulus annonciateurs d’une aube sereine. Sur Maintsoahitra, les deux guitares communient en étroite symbiose alors que les rythmiciens posent des couleurs d’inspiration africaine. Le climat sonore de Zokybe Haja évoque ensuite l’ouverture de la bande son d’un film où le jeu évanescent des guitares annonce la survenue d’une pluie apaisante et bienfaisante.

Sur le tempo médium de Nané, le ciel se couvre de nuages. L’improvisation de la contrebasse tellurique et la rythmique tonique impulsée par la batterie se font annonciatrices d’un orage estival. Invité sur la superbe composition Duke Waltz Blossom, le saxophone ténor se charge de grâce. Ses envolées lyriques dessinent alors des arabesques dans les stratocumulus qui s’accumulent dans un ciel aux accents ellingtonniens.

Avec Scoliose, règne une atmosphère qui rapelle les distorsions d’un miroir déformant. Portées par une section rythmique énergique, les improvisations des deux guitaristes fusionnent avec allégresse. Le répertoire se poursuit avec Léo ouvert par la contrebasse solitaire. Il s’ensuit une mélodie lumineuse que jouent les deux guitares aux styles contrastés mais complémentaires. Un régal à écouter sans jamais se lasser.

L’album se termine avec Jim’s Dreams sur lequel la contrebasse entonne une ritournelle toute simple que l’on pourrait fredonner pour bercer un petit enfant.

« Rahona, » une musique aux accents lyriques et poétiques dont les atmosphères évoquent les couleurs d’un ciel parcouru de nuages aux couleurs changeantes. Un album à partager largement.

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Clin d’œil à Nils Wülker & « Go »

Clin d’œil à Nils Wülker & « Go »

Voyage serein en terres électroniques

Pour l’homme toujours en mouvement qu’est Nils Wülker, rien d’étonnant à ce que son dernier album sorti le 04 septembre 2020 s’intitule « Go ». Le compositeur et trompettiste hambourgeois opère une plongée réussie dans la musique électronique. Dix titres pour découvrir des atmosphères énergiques ou planantes, cinétiques ou oniriques. Un voyage serein qui conjugue joie de vivre et espoir en devenir.

Avec « Go » (Warner Music), le tonique Nils Wülker finalise la trilogie commencée en 2015 avec « Up » et continuée avec « On » en 2017. Après la pop sophistiquée du premier opus et le hip-hop du second, le trompettiste s’immerge dans l’univers de la musique électronique.

Sur un titre, le leader invite le trompettiste américain Theo Crocker pour un « corona-duo-à distance ».

« Go », un album studio dynamique où trompette (s), guitares, batterie, synthétiseurs analogiques, beats et boucles organiques se côtoient pour le meilleur.

Nils Wülker

Le compositeur et trompettiste Nils Wülker figure parmi les musiciens les plus actifs de la scène européenne. Depuis 2002, il compte à son actif dix albums studio et deux productions live.

Nils Wülker©David Königsmann

Après avoir commencé par le piano, c’est vers l’âge de 10 ans qu’il se tourne vers la trompette. A seize ans il découvre le jazz aux USA. A son retour en Allemagne, il joue dès 1996 dans le Jugend Jazz Orchester NRW puis entreprend des études de jazz à Berlin (Hochschule für Musik « Hanns Eisler »). Très dynamique il joue dans différents orchestres (BuJazzO de Peter Herbolzheimer, RIAS Bigband et Thärichens Tentett) et publie son premier album avant même d’obtenir son diplôme en 2002.

Entre 2005 et 2012, Nils Wülker publie cinq albums sur son propre label EAR Treat Music, tourne avec son propre groupe mais aussi en tant qu’invité chez Ute Lemper, Omara Portuondo, avec le quatuor du Sting-Kompagnon Dominic Miller et aussi avec Lee Ritenour, Dave et Don Grusin. Il est récompensé d’un Jazz Gold Award pour son album « Safely Falling », sorti en 2007.

En 2013, il est récompensé d’un Echo Jazz comme « instrumentiste de l’année » dans la catégorie des instruments à vent. Avec « Up » (Warner Music) sorti en 2015, Nils Wülker est nommé « musicien de l’année » et est à nouveau récompensé par un German Jazz Award d’Or. Son album « On » (Warner Music) inspiré par le Hip Hop et produit en collaboration avec The Krauts (producteur Marteria, Peter Fox) et Ralf Mayer (Clueso, Quatre Fantastiques) paru en 2017, est récompensé en 2018 par un German Jazz Award d’Or.

Outre de longues tournées en Europe, le trompettiste a joué en tant que soliste invité avec Gregory Porter, E.S.T. Symphony, Max Mutzke et Klaus Doldinger,

« Go »

L’album « Go » marque l’arrivée de Nils Wülker dans l’univers de la musique électronique. Il clôt une trilogie qui a évolué sur près de cinq années et au cours de laquelle le compositeur et trompettiste a plongé dans la pop sophistiquée de « Up » et le hip-hop de « On ». Son dixième album studio propose de superbes mélodies accompagnées d’un jeu de trompette extrêmement direct et dynamique qui confirme, si cela demeurait encore à prouver, son talent de fin mélodiste.couverture de l'album Go de Nils Wülker

L’album est produit par Ralf Christian Mayer (connu pour son travail auprès de stars allemandes comme Clueso ou Die Fantastischen 4) et ne compte que des compositions originales de Nils Wülker. Le son est dirigé par un expert, l’artiste Sohn.

Les 10 titres mettent en valeur l’énergie incroyable du musicien multi-récompensé qui se produit avec les fidèles Albin Janoska (synthétiseurs synthe-bass et vocoder), Maik Schott (synthétiseurs modulaires), Arne Jansen (guitares), Simon Gattringer (batterie) et Oli Rubow qui le relaie sur un titre.

Sur une plage, Nils Wülker invite le trompettiste américain Theo Croker pour un « corona-duo à distance » de belle tenue. En effet, enregistrée pendant la période de la covid, la piste Highline, propose un duo inspiré entre Nils Wülker et Théo Crocker. En fait, chacun a joué dans son studio, « seul, mais pas solitaire ». Présents dans leurs studios respectifs, les deux trompettistes étaient créatifs et en interaction à distance.

Un autre morceau témoigne quant à lui d’une action totalement « isolée » de la trompette électronique. Créé uniquement dans le Home Studio du leader, Blow Up utilise toutes les possibilités techniques de la trompette, dans l’isolement du studio et ce, de la manière la plus créative possible. Tout dans Blow Up est trompette et seulement trompette, y compris un kick drum fabriqué à partir de ploucs et un backbeat de soupapes.

Au fil des titres

Dès les premières notes de Distorting Time, on est transporté dans un paysage musical onirique aux dimensions cinématographiques. La sonorité claire et somptueuse de la trompette et les synthétiseurs contribuent à installer un climat musical spatial et planant. Tout au long de Hidden Intentions, le groove installé par la batterie ne se dément pas et la trompette dessine une charmante mélopée sur un motif du synthé-bass et au-dessus des volutes du synthétiseur et de la guitare.

The You of Now restitue une atmosphère musicale sombre. Les boucles organiques du synthé-bass et la ligne de basse tracée par le piano instaurent un climat dramatique alors que la trompette chante une mélancolie à laquelle le vocoder fait écho.

Plus loin, la mélodie du titre Hybrid est lancinante. Jouée au bugle et soutenue par la pulsation de la batterie, elle incite à la rêverie. Avec Seat 47, l’ambiance évolue de nouveau. Au-dessus du beat du synthé-bass, la trompette déroule une simple mélodie qu’elle installe très vite dans une ambiance funk que George Duke n’aurait pas reniée.

Highline, un duo de trompettes, Théo Crocker accompagnant Nils Wülker, qui utilise un Harmon Mute sur un groove électro soutenu par des samples et des boucles de trompettes. Plus que jamais, la trompette assume bien d’autres fonctions que son seul rôle d’instrument mélodique solo.

La trompette à la sonorité bucolique fait ensuite de The Frame une ballade dynamique et développe une ambiance effervescente riche en bruissements synthétiques.

Avec ses 29 pistes de trompette, Blow Up déborde d’énergie. On se surprend plus tard, à danser sur Perlage, une plage rythmée sur laquelle la trompette chante avec allégresse. L’album se termine avec Faced with a choice, Do Both où la trompette insuffle à la mélodie une énergie musicale optimiste comme une note d’espérance, à partir du motif répétitif du synthé modulaire. Le soleil brille de nouveau, c’est le moment d’en profiter… « Go » !

« Go »… la tête dans les étoiles, on se laisse porter dans l’univers planant et serein de Nils Wülker et sa trompette.

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