« Un Poco Loco » s’attaque à « West Side Story »

« Un Poco Loco » s’attaque à « West Side Story »

« Feelin’ Pretty », une relecture inventive

« Feelin’ Pretty » présente une relecture originale de « West Side Story » par un trio un peu fou de trois improvisateurs français, « Un Poco Loco ». Entre insolente parodie et hommage impertinent. Un régal d’inventivité et d’humour.

Né en 2014, le trio « Un Poco Loco » a été lauréat de Jazz Migration en 2016. Fidel Fourneyron est membre de l’ONJ et participe au Big Band Umlaut ainsi que Geoffroy Gesser et Sébastien Beliah. Après un premier album éponyme qui revisite des standards du bop des années 50, « Un Poco Loco » s’attaque à « West Side Story », l’œuvre mythique de Léonard Berstein.

Sur « Feelin’ Pretty » (Umlaut Records) paru le 21 avril 2017, les trois jeunes improvisateurs élaborent un travail que l’on peut sans conteste qualifier de raffiné, virtuose et inspiré. A trois, ils prennent le pari de restituer la dramaturgie de cette comédie musicale de 1961 couronnée par dix Oscars qui relate la vie des Jets et des Sharks et l’amour impossible de Maria pour Tony.

Certes ils ne sont pas les premiers à s’attaquer à ce monument de la comédie musicale. On se souvient en effet de ce merveilleux album « West Side Story (today) » (OWL) gravé en 1990 par Dave Liebman et Gil Goldstein. Le saxophoniste et le pianiste ont en leur temps décapé et rénové la partition de Bernstein tout en lui conservant la dynamique orchestrale grâce à l’utilisation des synthétiseurs et des séquences de programmation.

Choisir « Un Poco Loco », le titre d’une composition de Bud Powell, pour nommer leur trio donne d’emblée le ton. En effet, le tromboniste Fidel Fourneyron, le clarinettiste/ saxophoniste ténor Geoffroy Gesser et le contrebassiste Sébastien Beliah annoncent via le nom de leur groupe, leur volonté d’inscrire leur travail dans l’idiome du jazz et de signaler aussi qu’un brin de folie vit au cœur de leur musique.

Aujourd’hui sur « Feelin’ Pretty », le trio « Un Poco Loco » s’attaque à la mythique musique de Bernstein avec une instrumentation peu commune qui réunit trombone, saxophone ténor/clarinette et contrebasse. Loin de la masse orchestrale de l’enregistrement original, le trio joue avec les sons et les arrangements pour colorer sa musique. Influencés par le free jazz, la musique contemporaine et la musique concrète, les trois musiciens font du jazz à partir de « West Side Story » qu’ils mettent en scène de nouvelle manière. Ils empruntent les chemins de la liberté et parviennent à renouveler la musique originale et à surprendre.

Fidèle à l’esprit à la musique de Bernstein le trio restitue tout à fait l’esprit de ces thèmes qu’ils démontent et sculptent à leur manière. De la partition d’origine, le trio reprend Something is comin‘, America, Nowhere, I Feel Pretty, Prologue et Cool qui ouvre l’album de belle manière. Sur América ils reprennent huit mesures du morceau qu’ils font tourner en boucle. Une ronde infernale qui essouffle et donne le sourire. Les autres titres de l’album sont signés des membres du trio et respectent tout à fait le vocabulaire de l’œuvre originale comme le morceau intitulé Toux.

A trois, les musiciens restituent tout à fait l’ambiance originale de Prologue, la vie, le rythme, la vigueur, l’imminence du drame qui couve. Une sidérante réussite.

« Feelin’ Pretty ». Les couleurs inventives de la musique n’oblitèrent en rien son élégance et son humour. Un album vigoureux à savourer pour échapper à la pesanteur et à l’ennui.

Clin d’œil à Yves Rousseau Septet & « Fragments »

Clin d’œil à Yves Rousseau Septet & « Fragments »

Pour son nouvel album, « Fragments », le contrebassiste Yves Rousseau réunit autour de lui un groupe transgénérationnel de musiciens talentueux. Ancrée dans les souvenirs de son écoute des groupes pop rock entre 1976 et 1979, la musique laisse une grande place aux solistes. L’écriture inventive et exaltante du leader inspire aux instrumentistes des improvisations décapantes.

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David Linx signe « Skin in The Game »

David Linx signe « Skin in The Game »

Avec « Skin In The Game », le chanteur, auteur, compositeur et producteur David Linx signe un album à la fois énergique et sensible. Celui qui est devenu une référence en matière de jazz vocal, propose un opus poétique où il se met à nu. Autour de lui, il réunit une équipe de premier plan avec Gregory Privat au piano, Chris Jennings à la contrebasse, Arnaud Dolmen à la batterie et en invités, le guitariste Manu Codjia et le slameur Marlon Moore. Entre force et délicatesse, un opus à fleur de peau qui témoigne de ses convictions, de son implication dans le monde actuel et rend hommage à des figures qui lui sont chères. Au sommet de son art, David Linx performe plus que jamais au-dessus de la mêlée.

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Les nuages musicaux de « Rahona »

Les nuages musicaux de « Rahona »

Le quartet Rahona résulte de la rencontre de deux guitaristes, Joël Rabesolo et Julien Marga. En quartet, les deux musiciens proposent un album dont le titre emprunte son nom au groupe. « Rahona » cultive lyrisme et poésie. Sa musique emprunte au jazz et intègre des éléments de musique africaine, de rock et de musique contemporaine. De belles sensations musicales aux couleurs pastels et aux ambiances nuageuses.

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Clin d’œil à Old School Funky Family

Clin d’œil à Old School Funky Family

« Ping Pong », une invitation à la fête

Le groupe Old School Funky Family produit une musique vivante et dynamique au groove puissant. Sorti le 27 avril 2017, leur deuxième album « Ping Pong » est une véritable invitation à la fête.

Old School Funky Family prétend « faire de la musique sérieusement sans se prendre au sérieux » et réussit son pari. Après un premier album éponyme sorti en 2015, Old School Funky Family propose un deuxième opus intitulé « Ping Pong ».

Il vient l’envie de bouger au rythme de ce nouveau CD aux 10 titres tout à fait improbables. En utilisant des instruments d’époque, des micros et matériels d’enregistrement des années 70, le collectif produit une musique tonique et stimulante.

On a vibré sans mesure à l’écoute du Tigre Berbère aux effluves orientaux séduisants.

« Ping Pong ». Du jazz fusion irrigué de musique « trad » et de funk et abreuvé d’Afrobeat. L’improvisation fait éclater les structures. La fête musicale bat son plein. Composée d’un accordéon, d’un sousaphone, d’une guitare et d’une batterie, la rythmique implacable soutient l’expression inventive du quartet de saxophones.

De « Ping Pong » se dégage énergie, bonne humeur et dynamisme. Ecouter « Ping Pong » oui !… mais vivre la musique de Old School Funky Family le 14 juin au Zèbre de Bellevile à Paris ce serait une drôlement belle idée, car le live permet de capter plus encore la dimension festive de ce funk cuivré interprété par Paul-Antoine Roubet (saxophone soprano), Illyes Ferfera (saxophone alto), Vincent Andrieux (saxophone ténor), Julius Buros (saxophone Baryton), Sébastien Desgrans (accordéon/claviers), Paul Vernheres (guitare), Pierre Latute (sousaphone), Jérôme Martineau-Ricotti (batterie).

Clin d’œil à Yves Rousseau Septet & « Fragments »

Clin d’œil à Yves Rousseau Septet & « Fragments »

Pour son nouvel album, « Fragments », le contrebassiste Yves Rousseau réunit autour de lui un groupe transgénérationnel de musiciens talentueux. Ancrée dans les souvenirs de son écoute des groupes pop rock entre 1976 et 1979, la musique laisse une grande place aux solistes. L’écriture inventive et exaltante du leader inspire aux instrumentistes des improvisations décapantes.

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David Linx signe « Skin in The Game »

David Linx signe « Skin in The Game »

Avec « Skin In The Game », le chanteur, auteur, compositeur et producteur David Linx signe un album à la fois énergique et sensible. Celui qui est devenu une référence en matière de jazz vocal, propose un opus poétique où il se met à nu. Autour de lui, il réunit une équipe de premier plan avec Gregory Privat au piano, Chris Jennings à la contrebasse, Arnaud Dolmen à la batterie et en invités, le guitariste Manu Codjia et le slameur Marlon Moore. Entre force et délicatesse, un opus à fleur de peau qui témoigne de ses convictions, de son implication dans le monde actuel et rend hommage à des figures qui lui sont chères. Au sommet de son art, David Linx performe plus que jamais au-dessus de la mêlée.

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Les nuages musicaux de « Rahona »

Les nuages musicaux de « Rahona »

Le quartet Rahona résulte de la rencontre de deux guitaristes, Joël Rabesolo et Julien Marga. En quartet, les deux musiciens proposent un album dont le titre emprunte son nom au groupe. « Rahona » cultive lyrisme et poésie. Sa musique emprunte au jazz et intègre des éléments de musique africaine, de rock et de musique contemporaine. De belles sensations musicales aux couleurs pastels et aux ambiances nuageuses.

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« Ancestral Memories » par Baptiste Trotignon et Yosvany Terry

« Ancestral Memories » par Baptiste Trotignon et Yosvany Terry

Un jazz contemporain issu de la tradition

Baptiste Trotignon et Yosvany Terry présentent « Ancestral Memories ». Née du partage des cultures de ces deux musiciens, cette création inédite propose une musique irriguée des traditions musicales des deux artistes. Un jazz du XXIème siècle qui combine rythme et énergie, tradition et modernité.

Annoncé pour le 02 juin 2017, l’album « Ancestral Memories » (OKeh /Sony) est riche des métissages issus des traditions musicales de chacun des deux artistes. Celles qui ont émergé de la diaspora africaine aux États-Unis, à Cuba et dans les anciennes colonies françaises. Les deux musiciens ont capturé l’âme d’un riche héritage musical.

Ainsi l’album est irrigué des rythmes, mélodies et harmonies de la Caraïbe, de la Nouvelle-Orléans, de la Louisiane Française, de la Réunion mais aussi de Haïti (dont est issue la grand-mère du saxophoniste) et de Cuba, son île natale.

Portés par une section rythmique solide et soudée, Baptiste et Trotignon et Yosvany Terry s’expriment en toute liberté et croisent leurs idiomes avec bonheur sur « Ancestral Memories ». Le répertoire du projet s’inscrit certes dans une dynamique de métissage musical mais privilégie la forme d’un jazz énergique et sensible. Irrigué des coutumes et des mémoires des musiques traditionnelles propres aux deux leaders, l’album séduit par sa cohésion et sa tonalité moderne.

Aux côtés du pianiste Baptiste Trotignon et du saxophoniste/percussionniste Yosvany Terry une mise en place rythmique précise est assurée par une paire rythmique soudée composée du bassiste Yunior Terry, frère du saxophoniste et de l’incomparable Jeff « Tain » Watts à la batterie.

On est peu surpris de l’engagement de Baptiste Trotignon dans ce nouveau projet inédit où il a collaboré avec Yosvany Terry à l’élaboration d’un programme musical unique soutenu et subventionné dans le cadre d’un programme d’échange de jazz franco-américain.

En effet, on connaît le pianiste français pour être adepte des rencontres inédites car outre sa carrière en solo et les groupes avec lesquels il a enregistré, Baptiste Trotignon affectionne depuis longtemps les rencontres inédites et multiplie les collaborations musicales scéniques ou discographiques diverses et toujours réussies. Concerts en duo avec Tom Harrell, Brad Mehldau, Nicholas Angelich, Alexandre Tharaud, Mark Turnerou Christophe Miossec. Sans oublier son implication dans la musique de chambre. Enregistrements en duo avec Mark Turner et plus récemment avec Minino Garay pour « Chimichurri » son premier album chez Okeh.

Saxophoniste, percussionniste et compositeur, le Cubain Yosvany Terry vit à New-York depuis 1999. Après avoir étudié la musique classique à la Havane à la prestigieuse école nationale des Arts et au Conservatoire Amadeo Roldan, Yosvany Terry a travaillé ensuite avec les pianistes Chucho Valdes et Frank Emilio avant de continuer ses études de musique à New-York où il a étudié composition, orchestration et contrepoint. Dès son arrivée à New-York, il a été très bien accueilli dans le milieu du jazz et de la musique contemporaine. Il a eu l’occasion de jouer avec avec Brandford Marsalis, Dave Douglas, Steve Coleman, Roy Hargrove, Jeff « Tain » Watts et Gonzalo Rubalcaba. Il se produit aujourd’hui en leader à la tête de son quintet.

Les deux musiciens, Yosvani Terry et Baptiste Trotignon se sont engagés ensemble pour intégrer leurs traditions musicales ancestrales respectives dans un quartet de jazz actuel. Il en résulte un album inspiré. Le répertoire témoigne d’une grande cohésion d’ensemble. Les dix titres de l’album proposent des climats aux rythmiques et aux tonalités changeantes.

Tempo effréné de Erzulie où l’alto s’envole et le piano exulte dans un chorus tonique. Légèreté d’un Minuet Minute sautillant soutenu par une section rythmique exceptionnelle. Rythme chaloupé sur The French Quarter qui swingue mais affiche une modernité certaine. La composition Ancestral Memories, signée par Yosvany Terry, affiche un climat tourné vers un jazz résolument contemporain où brillent les fulgurances inspirées du saxophoniste.

Bohemian Kids et Hymn, les deux ballades de l’album, permettent aux solistes de s’exprimer avec une grande sensibilité. Sur le premier titre on peut apprécier la légèreté du toucher du pianiste et le son pur du soprano qui s’élève avec grâce. Sur le second morceau, empreint de romantisme, le propos est plus serein et éthéré. Composé par Baptiste Trotignon, Basta la Beguine fleure bon les rythmes des Caraïbes. Le pianiste brille par son phrasé fluide et inventif.

« Ancestral Memories ». Baptiste Trotignon et Yosvany Terry évoquent la puissance du métissage et portent un regard inédit sur le mélange des cultures passées. Après avoir approfondi les musiques traditionnelles de leurs culturelles ancestrales, ils les transposent  au XXIème siècle. Comme s’ils se servaient du passé pour aller plus loin, créer une nouvelle musique et la projeter vers demain.

L’été est l’occasion d’écouter live le répertoire de l’album « Ancestral Memories » et de voir le groupe en tournée. Rendez-vous avec Baptiste Trotignon, Yosvany Terry, Yunior Terry et Jeff « Tain » Watts, le 28 juillet 2017 dans le cadre de « Jazz à Vannes »du 01 au 03 août 2017 au Duc des Lombards à Paris et le 04 août 2017 au festival « Jazz in Marciac ».
Clin d’œil à Yves Rousseau Septet & « Fragments »

Clin d’œil à Yves Rousseau Septet & « Fragments »

Pour son nouvel album, « Fragments », le contrebassiste Yves Rousseau réunit autour de lui un groupe transgénérationnel de musiciens talentueux. Ancrée dans les souvenirs de son écoute des groupes pop rock entre 1976 et 1979, la musique laisse une grande place aux solistes. L’écriture inventive et exaltante du leader inspire aux instrumentistes des improvisations décapantes.

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David Linx signe « Skin in The Game »

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Avec « Skin In The Game », le chanteur, auteur, compositeur et producteur David Linx signe un album à la fois énergique et sensible. Celui qui est devenu une référence en matière de jazz vocal, propose un opus poétique où il se met à nu. Autour de lui, il réunit une équipe de premier plan avec Gregory Privat au piano, Chris Jennings à la contrebasse, Arnaud Dolmen à la batterie et en invités, le guitariste Manu Codjia et le slameur Marlon Moore. Entre force et délicatesse, un opus à fleur de peau qui témoigne de ses convictions, de son implication dans le monde actuel et rend hommage à des figures qui lui sont chères. Au sommet de son art, David Linx performe plus que jamais au-dessus de la mêlée.

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Les nuages musicaux de « Rahona »

Les nuages musicaux de « Rahona »

Le quartet Rahona résulte de la rencontre de deux guitaristes, Joël Rabesolo et Julien Marga. En quartet, les deux musiciens proposent un album dont le titre emprunte son nom au groupe. « Rahona » cultive lyrisme et poésie. Sa musique emprunte au jazz et intègre des éléments de musique africaine, de rock et de musique contemporaine. De belles sensations musicales aux couleurs pastels et aux ambiances nuageuses.

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Bientôt… « The Passion of Charlie Parker »

Bientôt… « The Passion of Charlie Parker »

Un audacieux lifting de la musique parkérienne

Le saxophoniste et compositeur Charlie Parker a bouleversé l’histoire du jazz. En 2017 Larry Klein ambitionne de présenter « The passion Of Charlie Parker ». Une sorte de mise en scène sonore qui projette la musique de l’altiste sur la scène jazz actuelle.

En 2015 on a célébré le 60ème anniversaire de la mort de Charlie Parker surnommé Bird, ce compositeur et saxophoniste altiste légendaire figure du be-bop (au même titre que d’autres comme ThelonIious Monk, Dizzy Gillespie, Kenny Clarke, Max.Roach, Charlie Christian, Bud.Powell. Son l’influence sur le jazz demeure essentielle.

Le 16 juin 2017, avec « The Passion Of Charlie Parker » (Impulse/Universal), Larry Klein propose un pari intéressant avec une approche inédite. Plutôt que de graver une énième version des morceaux enregistrés par Charlie Parker, le producteur imagine une sorte de pièce de théâtre musical qui conte l’histoire de la vie de celui qui fut un novateur en son temps. Pour ce faire, le producteur imagine de créer un nouveau langage qui colle aux compositions de Charlie Parker en émettant l’hypothèse que ce dernier jouerait ainsi les morceaux de nos jours. On comprend très vite qu’il s’agit d’une musique qui porte la marque du bebop sans en être une interprétation littérale.

Pour les textes le producteur a travaillé avec David Baerwald qui a adapté l’écriture aux contours des mélodies de Parker. Hormis sur Yardbird Suite où les paroles sont de Charlie Parker et sur Après Vous/Au Privave dont Camille Bertault a écrit le texte, il s’agit de dialogues intuitifs qui tissent un fil narratif censé assurer la cohérence de l’album. En fait le projet veut retracer la vie de Charlie Parker à travers des moments clés de la vie du saxophoniste, depuis ses débuts à Kansas City, son voyage à Chicago, à New-York, à Los Angeles, son voyage triomphal à Paris où il est honoré à la mesure de son talent enfin reconnu, sa relation avec sa dernière femme Chan Parker, jusqu’à ses funérailles.

Parmi les musiciens engagés dans le projet, trois de ceux qui ont participé à l’enregistrement de « Blackstar », le dernier album de David Bowie, en l’occurrence le saxophoniste ténor, Donny McCaslin, omniprésent, le guitariste Ben Monder et la batteur Mark Giuliana (sur un titre seulement). A leurs côtés le batteur Eric Harland (qui s’exprime aussi au vibraphone sur un interlude planant), le pianiste Craig Taborn, les contrebassistes Larry Grenadier et Scott Colley. Tous sont reconnus pour leur parfaite maîtrise technique sur leur instrument et une ouverture d’esprit certaine. Les musiciens ont écrit, Central Avenue et Salle Pleyel, deux courts interludes qui s’intercalent parmi les morceaux de Charlie Parker.

Loin de l’esthétique parkérienne, le saxophoniste Donny McCaslin, ténor de surcroît (pour se distancier sans doute encore plus de l’instrument du maître du bop) est loin de cloner Parker. Totalement débridé, il déjoue les phrasés parkériens et se joue du tempo qu’il étire et détend comme le font à dessein et avec talent la plupart des interprètes sur les autres titres du bopper.

On est peu surpris de retrouver des figures majeures de la scène vocale jazz internationale comme Kurt Elling, Gregory Porter, Melody Gardot, Luciana Souza et Madeleine Peyroux.

Il est plaisant de découvrir de jeunes talents comme Kandace Springs et la jeune chanteuse française Camille Bertault et dont on connait le goût pour le scat.

On est par contre plus étonné de découvrir la voix de la soprano et chef d’orchestre Barbara Hannigan plus connue pour travailler dans le domaine de la musique contemporaine et plus précisément avant-gardiste (Berg, Ligeti, Beor, Boulez). Elle incarne la voix de Chan Parker (la dernière femme du saxophoniste) et on se prend à penser en l’écoutant à une version revue et modernisée des « Double-Six ». Quant à la voix de Bird, elle est confiée à Jeffrey Wright, acteur de cinéma et de théâtre (« Basquiat », « Hunger Games »). Ces deux interprètes se prêtent de bon gré aux scènes musicales qui leur sont attribuées où les musiciens s’en donnent à cœur joie et même au-delà.

Le propos musical force l’intérêt même si certaines plages étonnent comme la version bossa pointilliste que Kandace Springs donne de Little Suede Shoes devenu Live My Love For You. Par contre on reste captivé par les interventions talentueuses de Melody Gardot, Gregory Porter (en jeune Parker), Kurt Elling et Madeleine Peyroux, même ou plutôt parce leur idiomes diffère quelque peu de leur périmètre d’expression habituelle.

Luciane Souza très proche de la phraséologie parkérienne chante sur le fil Bloomdido/Every Little Thing soutenue par un Craig Taborn stimulant. Camille Bertault sert avec brio l’esthétique bop sur Au Privave/Après Vous. Il s’agit bien d’une apothéose comme l’indique le titre de la scène.

Pas question de douter de la démarche de Larry Klein quant à sa volonté de rendre hommage à Charlie Parker même s’il ne s’agit pas vraiment d’un hommage conventionnel. Son parti-pris de distanciation est indéniable et témoigne aussi de sa volonté incontestable de création. Par contre on se questionne malgré tout sur l’accroche commerciale que représente la réunion de quelques-unes des plus grandes figures du jazz vocal alors que de facto, les chanteurs n’occupent pas la place centrale musicalement parlant, même si leurs prestations sont tout à fait mises en valeur.

« The Passion Of Charlie Parker ». Peut-être faut-il voir dans cet album la volonté de sanctifier une fois de plus Bird au Panthéon du jazz via une Passion. A  moins qu’il ne s’agisse de mettre en évidence la vivacité de sa musique et de proposer un nouveau langage qui l’actualise et le présente ainsi aux nouvelles générations.

Lifting original même si peu orthodoxe ou distanciation non conformiste ? A chacun de se faire une idée. Il s’agit de toute manière d’un album original à écouter avec critique pour en percevoir l’intérêt, la modernité et les limites.

Clin d’œil à Yves Rousseau Septet & « Fragments »

Clin d’œil à Yves Rousseau Septet & « Fragments »

Pour son nouvel album, « Fragments », le contrebassiste Yves Rousseau réunit autour de lui un groupe transgénérationnel de musiciens talentueux. Ancrée dans les souvenirs de son écoute des groupes pop rock entre 1976 et 1979, la musique laisse une grande place aux solistes. L’écriture inventive et exaltante du leader inspire aux instrumentistes des improvisations décapantes.

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David Linx signe « Skin in The Game »

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Les nuages musicaux de « Rahona »

Les nuages musicaux de « Rahona »

Le quartet Rahona résulte de la rencontre de deux guitaristes, Joël Rabesolo et Julien Marga. En quartet, les deux musiciens proposent un album dont le titre emprunte son nom au groupe. « Rahona » cultive lyrisme et poésie. Sa musique emprunte au jazz et intègre des éléments de musique africaine, de rock et de musique contemporaine. De belles sensations musicales aux couleurs pastels et aux ambiances nuageuses.

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« Avital meets Avital », une conversation musicale singulière

« Avital meets Avital », une conversation musicale singulière

Entre classique et jazz, entre Orient et Occident

Avi Avilal et Omer Avital. Un mandoliniste classique et un contrebassiste jazz en quête de leurs racines culturelles communes unissent leurs musiques. « Avital meets Avital »… une belle rencontre qui fait se croiser modernité et tradition.

Annoncée pour le 02 juin 2017, l’album « Avital meets Avital » (Deutsche Gramophonn) est né de la rencontre entre deux musiciens aux carrières divergentes, le mandoliniste classique Avi Avital et le contrebassiste jazz Omer Avital.

« Avital meets Avital ». Entre énergie et mélancolie, au croisement de la tradition classique et des improvisations libres, parée d’harmonies de jazz occidental, sous-tendue par les techniques de composition traditionnelle, la musique de l’album combine avec nuance des mélodies chantantes et des rythmes entraînants. Au carrefour des rythmes marocains, des harmonies orientales et de la liberté du jazz, Avi Avital et Omer Avital font librement converser leurs sons, leurs rythmes, leurs influences et leur mémoire sur un album singulier et fort inspiré.

Il était une fois… deux hommes sans lien de parenté ni d’alliance, nés tous deux de parents marocains, arrivés en Israël avec la vague d’immigration maghrébine des années 60 et grandis dans l’Israël des années 80. Issus de la première génération d’émigrants, marqués par les traditions de leurs familles et par leur amour de la musique occidentale, ils se sont rencontrés à l’Académie de Musique de Jérusalem.

Avi Avital est devenu mandoliniste classique de renom après avoir étudié l’instrument au conservatoire de Jérusalem puis à celui de Padoue. Il séduit le public et la presse par des interprétations passionnantes de klezmer, de musique baroque et de musique contemporaine. Le répertoire de la mandoline, cette petite cousine du luth, date du XVIIIème italien. Outre les pièces de cette époque, Avi Avital a transcrit et interprète des œuvres écrites pour d’autres instruments et commande même des créations à des compositeurs contemporains. Il entreprend aussi des collaborations ouvertes en directions de musiciens issus d’autres courants comme le clarinettiste Giora Feidman ou l’accordéoniste Richard Galliano. Avi Avital est actuellement installé à Berlin.

A New-York, Omer Avital est considéré comme l’un des contrebassistes et compositeurs les plus créatifs de la scène jazz actuelle. Sa musique très moderne combine des éléments orientaux et des arrangements contemporains. Elle repousse les frontières du jazz. Son dernier album « Abutbul Music » sorti le 18 mars 2016 séduit par sa musique mélodique et multiculturelle.

Invité en 2012 par le Festival de Musique de Brême pour la Musikfest, Avi Avital doit alors proposer un « concert surprise » qui présente un programme nouveau et original. Il pense aussitôt à Omer Avital dont il a suivi la carrière. Après une semaine de travail à New-York, les deux musiciens se lancent dans cette collaboration musicale inédite et travaillent sur leurs souvenirs d’enfance, les musiques des chanteurs, auteurs-compositeurs israéliens des années 50/60 et celles de leurs racines marocaines que le mandoliniste avait gardées enfouies au fond de lui-même.

Sur « Avital meets Avital » les deux musiciens sont entourés par le pianiste de jazz Yonathan Avishai et par le percussionniste Itamar Doari qui mettent leur talent au service de la musique et apportent des touches vibrantes de couleurs aux rythmes contrastés.

L’album propose neuf pièces aux atmosphères variées. Sur cet opus on entend pour la première fois des compositions d’Avi Avital qui s’est aventuré hors de sa zone de confort. Ses deux pièces, Avis’s song inspiré de la musique balkanique sur  un rythme à 11/8 et Prélude inscrit dans une tradition classique de la mandoline, encadrent Ballad for Avi écrite par Omer Avital. Son climat incite à la méditation tout autant que Lonely Girl, ballade plus mélancolique encore.

« Avital meets Avital » ouvre en beauté avec Zamzama où les modes arabes, les maqâmât, éclatent avec force et annoncent la coloration du disque. On les retrouve sur Hjazain aux influences marocaines indéniables. Ce titre est précédé de Maroc, morceau fondé sur le rythme marocain le plus typique produit par les qrareb (grandes castagnettes de fer). On aime ses arrangements très libres, les alternances percussives (percussions, mains, piano, cordes) et l’énergie joyeuse qui se dégage de ce morceau où l’on retrouve l’empreinte du contrebassiste.

Avec The Source and The Sea, l’album se termine par une ballade du compositeur israélo-polonais Moshe Vilenski comme un hommage pensif à la génération des parents des deux musiciens et à leurs influences culturelles.

« Avital meets Avital ». Un voyage construit aux confins de l’imaginaire de deux artistes inventifs. Climats nostalgiques, mélodies joyeuses, rythmes énergiques, ballades méditatives. Les atmosphères se combinent et proposent une mosaïque musicale aux ambiances orientales et méditerranéennes pleines de charme.

Clin d’œil à Yves Rousseau Septet & « Fragments »

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Les nuages musicaux de « Rahona »

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Péristyle de Lyon 2017 – Jazz Estival

Péristyle de Lyon 2017 – Jazz Estival

15ème édition du Jazz (F)estival au Péristyle

Du 08 juin au 02 septembre 2017 le jazz réinvestit le Péristyle de l’Opéra de Lyon. Versant estival de l’AmphiJazz de l’Opéra, il est devenu en 15 ans un rendez-vous incontournable.

Ainsi, la presqu’île lyonnaise et plus précisément le quartier des Terreaux résonneNT tout l’été des échos de ce club de jazz en terrasse. Les amateurs de jazz lyonnais voient avec plaisir arriver le Jazz (f)Estival du Péristyle de Lyon 2017 qui va fêter sa quinzième édition. Durant l’été sous les arcades du Péristyle de l’Opéra de Lyon il s’agit d’un vrai festival de jazz même s’il n’ose afficher lui-même cette appellation.

Durant soixante-quatorze des soirées estivales de 2017, dimanches exclus, le Péristyle devient la vitrine du jazz régional et se permet même d’inviter des musiciens de renommée nationale. François Postaire organise une programmation qui présente de nombreux courants du jazz. Du style Nouvelle-Orléans au jazz le plus contemporain, en passant par le swing, le be-bop, le hard-bop, différents idiomes de world-jazz venu des Balkans, de l’Orient ou de bien ailleurs encore, des formes instrumentales et d’autres vocales. D’année en année on découvre de nouveaux groupes, on suit l’évolution de formations plus anciennes, on observe de nouvelles associations de musiciens.

Les concerts du Péristyle sont en accès libre et l’on peut simplement écouter la musique ou faire le choix de profiter de la carte de cette quasi-brasserie estivale éphémère. Dans les faits, on peut parler de « café-jazz » ou de « jazz en terrasse ». Trois sets s’échelonnent dans la soirée, à 19h, 20h15 et 22h. Certes il n’est pas toujours aisé de pouvoir accéder au premier set qui est très fréquenté et trouver un siège pour cette séance relève presque de l’impossible. Mais les groupes jouent en général trois jours et il reste donc huit sets pour réaliser l’exploit de s’asseoir pour mieux écouter.

De nombreux curieux découvrent la musique sous les arcades au cours de leurs déambulations citadines et se saisissent de l’occasion pour une écoute occasionnelle. D’autres spectateurs sont des habitués qui reviennent régulièrement au fil des saisons et des soirées. Quoi qu’il en soit, au Péristyle, le jazz vit et s’écoute dans d’excellentes conditions. Il serait vraiment dommage de ne pas en profiter

Même si tous les rendez-vous du Péristyle de Lyon 2017 valent le déplacement, on a repéré trois moments essentiels de la programmation. Les concerts d’ouverture, ceux de la semaine du 14 juillet et ceux du feu d’artifice final.

Du 08 au 10 juin 2017, c’est le Wilhelm Coppey Quartet qui ouvre la saison du Péristyle de Lyon 2017.

Constitué de deux solistes de choix avec le pianiste Wilhelm Coppey et le trompettiste Christophe Metra et d’une paire rythmique incontournable avec le contrebassiste Patrick Maradan et le batteur Cédric Perrot, ce groupe a développé depuis de nombreuses années une esthétique très personnelle. Ils pratiquent le bop et le hard-bop avec lyrisme et efficacité et on attend avec impatience de découvrir leurs dernières compositions qu’ils viennent d’enregistrer.

Du 10 au 15 juillet, place à la Freedom Jazz Suite que propose le saxophoniste Lionel Martin.

On peut faire confiance à ce musicien dont le talent et la notoriété ne cessent de croître, pour célébrer la musique à l’occasion de la fête nationale du 14 juillet, des jours qui précèdent et de celui qui suit. Les 10 et 11 juillet, Lionel Martin se produit en trio avec le violoniste et chanteur Medhi Kruger et le pianiste Raphaël Chambouvet dont le retour est attendu. Surprise, surprise ! Projet à découvrir. Les 12 et 13 juillet, place au duo qui interprète le répertoire de leur album « Jazz before Jazz ». On ne s’en lasse pas. C’est l’occasion où jamais de savourer la musique de Louis Moreau Gottschalk interprétée par Lionel Martin et Mario Stanchev (piano). Les 14 et 15 juillet, Lionel Martin choisit de s’exprimer en quartet avec à ses côtés son compère saxophoniste Nassim Brahimi qui ne cesse de surprendre, Olivier Truchot qui est cette fois à l’orgue (et l’on ne s’en plaint pas) et Sangoma Everett dont les baguettes savent toujours faire des miracles rythmiques.

Le Péristyle de Lyon 2017 se termine en feu d’artifice avec La Compagnie Impérial qui anime la dernière semaine de la saison du 28 août au 02 septembre.

Cette compagnie regroupe des musiciens créateurs et improvisateurs parmi les plus actifs de la scène française. C’est l’énergique Imperial Quartet qui débute les 28 et 29 août avec les saxophonistes Gérald Chevillon et Damien Sabatier, le basssiste Joachim Florent et le batteur Antoine Leymarie. Les 30 et 31 août, place à l’Imperial Orpheon avec l’accordéoniste et chanteur Rémy Poulakis qui rejoint les saxophonistes et le batteur. Ça va dépoter. Le 01 et 02 septembre, l’Imperial Quartet augmenté de Ibrahima Diabaté (dundun/tamani/goni) et Oumarou Bambara (djemb,/tamani/balafon) vont faire pulser la musique avec Imperial Pulsar. Musique festive en perspective !

Outre ces trois focus, balises essentielles de la saison, la programmation tout entière vaut le détour. Pour mieux organiser les agendas de l’été et prévoir d’y aller seul ou entre amis, rien de mieux qu’une visite sur le site du Péristyle de Lyon 2017.

Clin d’œil à Yves Rousseau Septet & « Fragments »

Clin d’œil à Yves Rousseau Septet & « Fragments »

Pour son nouvel album, « Fragments », le contrebassiste Yves Rousseau réunit autour de lui un groupe transgénérationnel de musiciens talentueux. Ancrée dans les souvenirs de son écoute des groupes pop rock entre 1976 et 1979, la musique laisse une grande place aux solistes. L’écriture inventive et exaltante du leader inspire aux instrumentistes des improvisations décapantes.

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David Linx signe « Skin in The Game »

David Linx signe « Skin in The Game »

Avec « Skin In The Game », le chanteur, auteur, compositeur et producteur David Linx signe un album à la fois énergique et sensible. Celui qui est devenu une référence en matière de jazz vocal, propose un opus poétique où il se met à nu. Autour de lui, il réunit une équipe de premier plan avec Gregory Privat au piano, Chris Jennings à la contrebasse, Arnaud Dolmen à la batterie et en invités, le guitariste Manu Codjia et le slameur Marlon Moore. Entre force et délicatesse, un opus à fleur de peau qui témoigne de ses convictions, de son implication dans le monde actuel et rend hommage à des figures qui lui sont chères. Au sommet de son art, David Linx performe plus que jamais au-dessus de la mêlée.

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Les nuages musicaux de « Rahona »

Les nuages musicaux de « Rahona »

Le quartet Rahona résulte de la rencontre de deux guitaristes, Joël Rabesolo et Julien Marga. En quartet, les deux musiciens proposent un album dont le titre emprunte son nom au groupe. « Rahona » cultive lyrisme et poésie. Sa musique emprunte au jazz et intègre des éléments de musique africaine, de rock et de musique contemporaine. De belles sensations musicales aux couleurs pastels et aux ambiances nuageuses.

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« Let’s BasH! » de Jowee Omicil

« Let’s BasH! » de Jowee Omicil

Une invitation à la joie universelle

Avec « Let’s BasH! », le canadien Jowee Omicil, propose un album audacieux et coloré. Le souffleur multi-instrumentiste croise mélodies et rythmes tout au long d’un voyage sans frontière. Un jazz arc-en-ciel, groovy, joyeux et décomplexé.

A travers le titre de l’album, « Let’s BasH! » (Jazz Village/Pias) sorti le 14 avril 2017, Jowee Omicil, fait référence à la joie et à l’amour qui baignent les douze titres de l’album. Amour pour les musiques, amour pour les figures de son panthéon, amour dédié au monde entier et aux pays dont il capte l’âme et les rythmes.

Ce fils de pasteur né à Montréal a grandi entre les communautés haïtienne et québécoise. Imprégné de gospel, des sonorités des chorales et des fanfares, il étudie le saxophone. Outre les musiques des combos de compas et les cadences des fêtes de sa communauté, Jowee Omicil écoute les saxophonistes altistes, Steve Coleman, Kenny Garrett puis rencontre Ornette Coleman avec qui il établit une relation de proximité pleine de déférence. Installé à New-York, il continue son apprentissage dans les clubs, la rue et le métro puis s’installe à Paris mais il continue toujours de naviguer entre ses ports d’attache.

Après trois disques (« Let’s do it », « Roots & Grow » et « Naked ») « Let’s BasH! » est en quelque sorte son premier album « international » où il entreprend de raconter des histoires. La mélodie y tient une place de choix. Sur cet opus, Jowee Omicil brasse avec une certaine audace toutes sortes de musiques. Musique créole, musique indienne, musique touareg, musique capverdienne, sans oublier jazz, gospel, soul et blues. On l’entend à la clarinette, aux saxophones soprano et alto, au cornet, au piano Rhodes et aussi au chant.

Autour de lui, une équipe élargie et énergique comme une famille musicale chaleureuse et dynamique. Trois bassistes, le Libérien Kona Kahsu, le Camerounais Jendah Manga, le Martiniquais Michel Alibo et un contrebassiste Justwody Cereyon. Deux pianistes/claviéristes, le Guadeloupéen Jonathan Jurion et le Guyanais Jean-Philippe Dary. Un guitariste, le serbe Nenad Gajin. Deux batteurs, le Martiniquais Laurent-Emmanuel Tilo Berthollo et le Camerounais Conti Bilong. Le percussionniste tabliste canadien Jeffrey Deen.

On aurait attendu du seul soliste de l’album, le leader, qu’il développe plus ses interventions pourtant inspirées et fulgurantes ou nostalgiques et pensives mais sans doute a-t-il concentré son énergie créative pour architecturer, organiser et mettre en forme un album cohérent et porteur d’énergie positive.

Encore une fois, le miracle du son est advenu grâce à la qualité du travail réalisé par Gérard de Haro, Nicolas Baillard et Clément Gallice, du studio de la Buissonne à Pernes les Fontaines. Après cinq jours d’enregistrement en octobre 2015 et les étapes de mixage et mastérisation, la musique du bouillonnant Jowee Omicil propage le message de son auteur, « Let’s BasH! ».

« Let’s BasH! ». Douze titres, douze ambiances, douze clins d’oeil. Jowee Omicil rend hommage à ses figures tutélaires ou à des lieux géographiques porteurs de fortes traditions musicales. Des mélodies simples aux tonalités lascives ou entêtantes. Une fête rythmique dont les teintes oscillent entre joie et nostalgie.

En ouverture de l’album Jowee Omicil adresse un Let’s Just BasH! hip-hop et groovy au monde entier. Il dédie une biguine aux allures néo-orléannaises à la Martinique et monte sur Le Pont d’Avignon qu’il démonte et reconstruit en dédicace à la France. Il adresse une dédicace à Tinariwen et deux titres aux musiques du Cap-Vert dont un hommage au clarinettiste Luis Morais.

Sur Chaplin Bash!, la clarinette et les tablas projettent avec un certain humour affectueux, la démarche burlesque et émouvante de Charlie Chaplin. Something Clear dédié à Sade impulse une rythmique lancinante sur laquelle le leader pose des riffs réitératifs au Rhodes alors que Jean-Philippe Darry prête sa voix sur ce morceau lascif. 

Avec Love & Honesty, une promenade métronomique, Jowee Omicil rend hommage à Ornette Coleman. Sur Ballad for Roy Hargrove le leader embouche le sax soprano. Le climat se fait d’abord tendre puis adviennent des variations rythmiques servies avec brio par le trio Alibo/Jurion/Bertholo. Le leader lâche son énergie et les cinq musiciens joignent leurs voix à l’hommage au trompettiste avant que le tempo ne ralentisse de nouveau pour laisser place à la complainte du cornet de Jowee Omicil.

One Note for Miles. Onze minutes d’une musique habitée de l’esprit du légendaire Miles Davis à qui est elle est adressée La rythmique obsédante et le chant pensif et nostalgique de Jowee Omicil restituent tout à fait les ambiances davisiennes.

« Let’s BasH! ».  Avec une relative audace, Jowee Omicil élabore une musique comme on confectionne un rhum arrangé ou un plat goûteux. Dans un bain rythmique multiculturel avec un brin de créolité, un zeste de soul, un soupçon d’humour et des mélodies simples qui se retiennent. Une musique universelle et populaire. Une musique qui prétend amener le monde à la liberté et qui ne se prend pas la tête.

Clin d’œil à Yves Rousseau Septet & « Fragments »

Clin d’œil à Yves Rousseau Septet & « Fragments »

Pour son nouvel album, « Fragments », le contrebassiste Yves Rousseau réunit autour de lui un groupe transgénérationnel de musiciens talentueux. Ancrée dans les souvenirs de son écoute des groupes pop rock entre 1976 et 1979, la musique laisse une grande place aux solistes. L’écriture inventive et exaltante du leader inspire aux instrumentistes des improvisations décapantes.

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David Linx signe « Skin in The Game »

David Linx signe « Skin in The Game »

Avec « Skin In The Game », le chanteur, auteur, compositeur et producteur David Linx signe un album à la fois énergique et sensible. Celui qui est devenu une référence en matière de jazz vocal, propose un opus poétique où il se met à nu. Autour de lui, il réunit une équipe de premier plan avec Gregory Privat au piano, Chris Jennings à la contrebasse, Arnaud Dolmen à la batterie et en invités, le guitariste Manu Codjia et le slameur Marlon Moore. Entre force et délicatesse, un opus à fleur de peau qui témoigne de ses convictions, de son implication dans le monde actuel et rend hommage à des figures qui lui sont chères. Au sommet de son art, David Linx performe plus que jamais au-dessus de la mêlée.

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Les nuages musicaux de « Rahona »

Les nuages musicaux de « Rahona »

Le quartet Rahona résulte de la rencontre de deux guitaristes, Joël Rabesolo et Julien Marga. En quartet, les deux musiciens proposent un album dont le titre emprunte son nom au groupe. « Rahona » cultive lyrisme et poésie. Sa musique emprunte au jazz et intègre des éléments de musique africaine, de rock et de musique contemporaine. De belles sensations musicales aux couleurs pastels et aux ambiances nuageuses.

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Nuits de Fourvière 2017 – Focus sur Orchestra di Piazza Vittorio

Nuits de Fourvière 2017 – Focus sur Orchestra di Piazza Vittorio

Avec Mario Tronco, un « Don Giovanni » au-delà des genres

En 2017 le festival des Nuits de Fourvière invite de nouveau Mario Tronco et l’Orchestra di Piazza Vittorio Un nouvel opéra de Mozart avec cette fois la création d’un « Don Giovanni » androgyne incarné par Petra Magoni.

Comme on a déjà eu  l’occasion de l’écrire dans la présentation de la programmation des Nuits de Fourvière 2017, le festival est attaché à Mario Tronco et à l’Orchestra di Piazza Vittorio. La rencontre du chef d’orchestre avec Les Nuits de Fourvière a lieu en 2009 autour de Mozart avec une relecture originale et toute personnelle de « La Flûte enchantée » qui a triomphé en ouverture. Petra Magoni y campait une Reine de la Nuit sublime, tonique et inspirée. Forts et fiers de ce succès (le spectacle a fait le tour du monde) et fidèle à cette équipe (où l’on retrouve Leandro Piccioni qui n’est autre que l’arrangeur d’Ennio Morricone) le festival produit « Carmen », en 2013.

Après le succès des deux précédentes réalisations, Mario Tronco et l’Orchestra di Piazza Vittorio reviennent du 13 au 15 juin 2017 sur la scène du Grand Théâtre de Fourvière avec la création internationale d’un « Don Giovanni », d’après Wolfgang Amadeus Mozart.

En prélude à la création de « Don Giovanni » du 13 au 15 juin 2017 en première mondiale dans le Grand Théâtre de Fourvière, Dominique Delorme, directeur des Nuits de Fourvière a organisé le 22 mai 2017, une rencontre avec Mario Tronco au cinéma Pathé Bellecour de Lyon.

La projection du documentaire « L’Orchestra di Piazza Vittorio » (réalisé en 2006 par Agostino Ferrente) présente les origines de l’orchestre.

Cet Orchestra di Piazza Vittorio résulte d’une aventure humaine, sociale et politique dont Mario Tronco a fait battre le cœur. La naissance de l’orchestre découle du sauvetage des locaux du Cinéma Apollo de la Piazza Vittorio qu’entreprennent avec une extrême détermination Mario Tronco et son « Associazione Apollo 11 ». Dans les années 2000 la paupérisation gagne le quartier de l’Esquilin, près de la gare de Termini où la vie socio-économique se dégrade. Devant l’afflux d’immigrés, les Romains fuient le quartier où le dernier lieu culturel, le cinéma Apollo est fermé par la mairie.

En 2001, alors que le gouvernement Berlusconni est revenu au pouvoir, Mario Tronco entreprend un vrai combat pour réintroduire la vie culturelle dans le quartier via la réhabilitation du Cinéma Appolo. Il conçoit de le transformer en Théâtre et rêve d’ouvrir l’établissement par le concert d’un orchestre « international » et donc multiculturel. Le film narre cette aventure qui va s’échelonner de l’automne 2001 au 24 novembre 2002, jour où l’Orchestra di Piazza Vittorio donne son premier concert sur la scène du Théâtre dans le cadre de l’ouverture du Romaeuropa Festival.

On voit Mario Tronco et ses amis du Comité de l’Esquilin chercher des musiciens au sein des différentes communautés immigrées, les trouver, les auditionner, les aider, les stimuler. On découvre les difficultés auxquelles ils sont confrontés pour mener à bien leur projet (réfection des locaux, recherche de financements, organisation de la logistique, …) mais on perçoit les découragements et les efforts des hommes et femmes qui projettent espoir et volonté pour devenir membres de cet orchestre dont Mario Tronco a fait naître le désir chez eux.

De beaux moments de partage humain se déroulent sur l’écran entre Peppe l’Italien, Raul l’Argentin, Carlos l’Équatorien, Leandro l’Italien, Omar le Cubain, Houcine et Ziad les Tunisiens, Bilal l’Indien, et bien d’autres encore. Petit à petit l’orchestre cosmopolite se met en place. C’est pourtant seulement durant la semaine qui précède la date du concert que tout va se jouer au cours de répétitions laborieuses, anarchiques et épiques. Pour finir, la cohésion se fait. L’Orchestra di Piazza Vittorio est né le 22 novembre 2002, en ouverture du Romaeuropa Festival devant un public nombreux et participatif … « même si le concert ressemble plutôt à une répétition générale » d’après Mario Tronco.

Mario Tronco a transformé, une utopie en une réalité merveilleuse. Depuis l’orchestre a fait ses preuves, des musiciens sont restés, d’autres sont partis et d’autres encore arrivent ou reviennent.

Après la projection du film, Mario Tronco apporte aussi quelques éclairages à propos de l’orchestre qui travaille actuellement pour finaliser la préparation de la tant attendue création de « Don Giovanni ». Depuis 2008 où Dominique Delorme a découvert l’orchestre, après qu’il ait fait un tout du monde, Mario Tronco, l’Orchestra di Piazza Vittorio et les Nuits de Fourvière ont travaillé ensemble. On se souvient des magnifiques créations que furent « La Flûte enchantée » et « Carmen » et on attend avec impatience, celle de « Don Giovanni ».

Réalisé par le festival des Nuits de Fourvière en partenariat avec Groupama, l’Institut Culturel Italien et Filarmonica Romana, « Don Giovanni » sera dirigé par Mario Tronco, ce chef d’orchestre iconoclaste à l’imaginaire sans pareil. Il propose un spectacle où les frontières des genres sont abolies et les limites de l’éros repoussées. Comme de coutume l’Orchestra di Piazza Vittorio a une approche ludique de la musique classique et son style va au-delà de la conception traditionnelle des genres musicaux.

L’orchestre toujours porteur de la même liberté d’expression qu’à ses débuts se réjouit de présenter à travers le spectacle « Don Giovanni », cet icône de la liberté. La création va éclairer d’une manière nouvelle l’opéra-comique de Mozart. Dans cette variante contemporaine du célèbre mythe du dix-huitième siècle, Mario Tronco porte un regard « autre » sur le protagoniste et lit différemment les rapports entre les personnages. Transposé dans un décor de Cotton Club imaginaire en 2050, la voix androgyne du rôle-titre de Don GIovanni est confiée à Petra Magoni.

La mise en scène prévoit de placer les musiciens en hauteur sur des plates-formes à différents niveaux qui délimitent un espace circulaire scindé par une paroi de miroirs. Les musiciens sont conçus comme des personnages dans leurs fugues musicales et existentielles. Le lieu sera chargé d’énergie, de lumière et de vie.

L’aventure est aujourd’hui bien avancée pour exaucer encore une fois le rêve impossible de Mario Tronco et permettre à la musique de « Don Giovanni » de prendre vie sous la forme d’une nouvelle création avec l’Orchestra di Piazza Vottorio du 13 au 15 juin 2017 sur la scène du Grand Théâtre de Fourvière.

Pour en savoir plus encore sur la distribution des artistes qui donneront vie « Don Giovanni », rendez-vous sur le site des Nuits de Fourvière.

Clin d’œil à Yves Rousseau Septet & « Fragments »

Clin d’œil à Yves Rousseau Septet & « Fragments »

Pour son nouvel album, « Fragments », le contrebassiste Yves Rousseau réunit autour de lui un groupe transgénérationnel de musiciens talentueux. Ancrée dans les souvenirs de son écoute des groupes pop rock entre 1976 et 1979, la musique laisse une grande place aux solistes. L’écriture inventive et exaltante du leader inspire aux instrumentistes des improvisations décapantes.

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David Linx signe « Skin in The Game »

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Avec « Skin In The Game », le chanteur, auteur, compositeur et producteur David Linx signe un album à la fois énergique et sensible. Celui qui est devenu une référence en matière de jazz vocal, propose un opus poétique où il se met à nu. Autour de lui, il réunit une équipe de premier plan avec Gregory Privat au piano, Chris Jennings à la contrebasse, Arnaud Dolmen à la batterie et en invités, le guitariste Manu Codjia et le slameur Marlon Moore. Entre force et délicatesse, un opus à fleur de peau qui témoigne de ses convictions, de son implication dans le monde actuel et rend hommage à des figures qui lui sont chères. Au sommet de son art, David Linx performe plus que jamais au-dessus de la mêlée.

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Les nuages musicaux de « Rahona »

Les nuages musicaux de « Rahona »

Le quartet Rahona résulte de la rencontre de deux guitaristes, Joël Rabesolo et Julien Marga. En quartet, les deux musiciens proposent un album dont le titre emprunte son nom au groupe. « Rahona » cultive lyrisme et poésie. Sa musique emprunte au jazz et intègre des éléments de musique africaine, de rock et de musique contemporaine. De belles sensations musicales aux couleurs pastels et aux ambiances nuageuses.

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Ahmad Jamal revient avec « Marseille », son nouvel album

Ahmad Jamal revient avec « Marseille », son nouvel album

Ode hypnotique à la cité phocéenne

Le 09 juin 2017, Ahmad Jamal revient avec « Marseille », son nouvel album. Un nouvel opus du talentueux pianiste et compositeur constitue toujours un évènement très attendu. Il offre une partition ensoleillée et une interprétation inspirée comme une lettre d’amour musicale dédiée à Marseille, la ville intemporelle.

Ahmad Jamal revient avec « Marseille » (Jazz Village/Pias), son tout nouvel album dédié à la cité phocéenne vivante et animée. Ce géant qui figure au panthéon de la « musique classique américaine » ou « la musique afro-américaine » comme il aime à nommer le jazz, fait son retour discographique après « Blue Moon » (2012) et « Saturday Morning » (2013) déjà enregistrés sous le label Jazz Village.

Le titre Marseille qui donne son nom à l’album est repris sous trois versions. Une instrumentale en ouverture et deux autres vocales. Abd Al Malik et Mina Agossi en sont les interprètes. On note avec intérêt cette initiative dont le pianiste fait preuve à quatre-vingt-six ans en introduisant un texte sur sa musique et en collaborant avec deux « voix » atypiques et deux personnalités fortes de la scène française. Cette relative audace artistique apparaît comme le symbole d’un d’esprit ouvert et témoigne d’une jeunesse certaine.

C’est en août 2016 au festival Jazz in Marciac que le pianiste a interprété le titre Marseille en avant-première mondiale. En invitant la chanteuse Mina Agossi et le slameur Abd Al Malik, Ahmad Jamal a alors offert deux versions de cette composition dont il a écrit la musique et les paroles que la chanteuse a ensuite traduites.

« Marseille, ta voix ne cesse de m’appeler, … ville d’éternité, …. ma vie est remplie de toi, Marseille… je ne peux t’oublier tellement je t’aime, ville lumière, Marseille… »

Sur l’album on retrouve la version du slameur portée par son flow intense et captivant. Ce rappeur cinéaste et poète est, comme le pianiste, un ardent défenseur d’un islam tolérant et réfléchi  et la scansion de son chant donne encore plus de force à son discours. Empreinte d’une nonchalance presque sereine, la version de la chanteuse qui ferme l’album, tranche avec la force de celle du rappeur. L’accompagnement tout en suspension d’Ahmad Jamal prodigue la légèreté qui convient pour rendre le chant des deux artistes plus lumineux encore, comme ensoleillé par les rayons d’un soleil estival.

Sur l’album « Marseille », le pianiste est accompagnée par le contrebassiste James Cammack déjà présent à ses côtés dans les années 80/90, du percussionniste Manolo Badrena, ancien membre du groupe Weather Report et du batteur Herlin Riley, souvent écouté aux côtés de Wynton Marsalis. Le quartet tourne comme une machine bien huilée. Comme Ahmad Jamal l’a toujours pratiqué, il s’agit bien d’un jeu interactif où la parole circule entre les quatre partenaires.

Comme à son habitude le maître du clavier n’en dit jamais plus qu’il n’en faut mais capte l’attention de l’auditeur du début à la fin des huit titres de « Marseille ». L‘esthétique musicale du pianiste recèle toujours autant de subtilité, dans son approche rythmique certes mais aussi dans la relation qu’il entretient avec la mélodie et le silence. Soutenu par une section rythmique souple et solide, Ahmad Jamal construit une musique habitée d’une pulsation hypnotique et propose une promenade musicale lumineuse sur son les 88 touches de son clavier.

Outre les trois versions de Marseille, l’album propose des standards aux versions revivifiées et allégées et des compositions dont les interprétations bénéficient toutes d’une pulsation rythmique continue aux variations subtiles. Bien qu’on apprécie depuis longtemps l’inventivité et la maîtrise d’Ahmad Jamal, on se laisse encore surprendre et charmer par son phrasé rythmique unique et la grande part qu’il accorde au silence dans son expression.

Sur I came to see you/you were not there, on est séduit par sa manière d’improviser. Il demeure au plus près du thème et esquisse une ligne de chant aérienne grâce à l’inventivité harmonique prodiguée par sa main gauche qui laisse ainsi toute latitude à sa main droite pour ajouter des perles de silence à sa légère broderie musicale.

On est renversé par la relecture sans aucun cliché du grand standard Autum Leaves. Sur les presque neuf minutes que dure le morceau, le pianiste transfigure la mélodie qu’il accompagne d’harmonies sans cesse renouvelées, il la décompose et la recompose à l’envi. Sur le morceau Pots en verre, c’est la précision de la section rythmique qui permet à un groove nonchalant de s’installer. Le luxuriant accompagnement du percussionniste contribue à doter le morceau d’un climat coloré mais subtil.

On est interpellé par la transformation que le quartet fait de Sometimes I Feel like A Motherless Child. Le chant gospel prend l’allure d’une chanson minimaliste sautillante et légère dont on ne doute pas qu’il s’élève efficacement vers celui à qui il s’adresse à l’origine. A contrario on est frappé par la puissance qui se dégage de Baalbeck où le pianiste explore plus qu’à l’habitude le registre grave du clavier et ponctue son discours de frappantes interrogations percussives.

Tel un innovateur perpétuel, Ahmad Jamal persiste à pratiquer cet art du piano tout en suspension dynamique. En 1958, Miles Davis déclarait : « Toute mon inspiration vient d’Ahmad Jamal ». Avant tous les autres, il avait apprécié et vanté l’aptitude unique du pianiste à occuper l’espace sonore et à concevoir une architecture aérée et dynamique pour sa musique. C’est bien cette caractéristique autant que la longévité créative du pianiste qui ont participé à faire d’Ahmad Jamal une véritable légende.

A l’écoute de « Marseille » il apparaît clairement que le pianiste est à l’apogée de son art et que sa créativité ne tarit point. On retient la performance vocale du chanteur Abd Al Malik sur Marseille dont la vidéo restitue la force …

Ahmad Jamal offre deux concerts à Marseille pour la sortie de l’album les 12 et 13 juin 2017 à 20h30 à l’Opéra dans le cadre du festival « Marseille Jazz des Cinq Continents ». Il est aussi sur la scène du Théâtre Antique de Vienne le 30 juin à 20h30 dans le cadre du festival Jazz à Vienne. Il se produit aussi du 3 au 6 juillet 2017 à 20h au Théâtre de l’Odéon à Paris.

Clin d’œil à Yves Rousseau Septet & « Fragments »

Clin d’œil à Yves Rousseau Septet & « Fragments »

Pour son nouvel album, « Fragments », le contrebassiste Yves Rousseau réunit autour de lui un groupe transgénérationnel de musiciens talentueux. Ancrée dans les souvenirs de son écoute des groupes pop rock entre 1976 et 1979, la musique laisse une grande place aux solistes. L’écriture inventive et exaltante du leader inspire aux instrumentistes des improvisations décapantes.

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David Linx signe « Skin in The Game »

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Les nuages musicaux de « Rahona »

Les nuages musicaux de « Rahona »

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Anat Cohen publie « Rosa dos Ventos » et « Outra Coisa »

Anat Cohen publie « Rosa dos Ventos » et « Outra Coisa »

La clarinette enchanteuse d’Anat Cohen

Le 28 avril 2017, la clarinettiste Anat Cohen a sorti deux albums qui célèbrent la musique du Brésil. « Outra Coisa » en duo avec le guitariste Marcello Gonçalves et « Rosa dos Ventos » avec le Trio Brasileiro. Deux facettes de la musique brésilienne servies par le talent unique de cette virtuose de la clarinette.

Tous deux réalisés chez Anzik Records et publiés le 28 avril 2017, les albums « Rosa Dos Ventos » et « Outra Coisa » saluent le Brésil et renforcent le lien de la clarinettiste Anat Cohen avec sa musique. Si les deux opus célèbrent des idiomes différents, ils sont irradiés par la lumineuse clarinette de cette artiste virtuose et sensible.

Sur « Rosa Dos Ventos », Anat Cohen s’associe avec l’ensemble brésilien « Trio Brasileiro »  pour explorer la musique traditionnelle du choro brésilien et ses reflets modernes. C’est la deuxième collaboration enregistrée entre Anat Cohen et le trio après « Alegria Da Casa » gravé en 2015. Sur « Outra Coisa », Anat Cohen joue en duo avec le guitariste brésilien Marcello Gonçalves.

L’Israélienne de New York, Anat Cohen, sœur du trompettiste Avishai Cohen a grandi dans une famille de musiciens à Tel Aviv en Israël et vit à New-York depuis 1999. La clarinettiste virtuose et créative a tissé des liens très forts avec le Brésil dont elle s’est approprié la culture jusqu’à presque la faire sienne. Elle s’intéresse à la musique du Brésil en général et au choro en particulier.

Avec Anat Cohen et sa clarinette on visite le Brésil, ses fleurs, ses saisons, ses paysages et on saisit l’esprit de ses musiques. Elle se promène dans le choro avec une grande aisance tout autant que dans les thèmes de Moacir Santos. Avec une grande vitalité mais beaucoup de nuances, elle sait se faire exubérante et lyrique ou plus sophistiquée et tendre. Son invention mélodique couplée à un sens très développé du rythme lui permet de s’adapter aux climats de toutes les compositions Ses phrasés véloces évoquent le souffle des vents furieux ou la caresse des alizés, sa maîtrise du son lui permettent de se promener avec une aisance extrême du registre aigu à celui des graves. Alternativement lumineuse, douce, chatoyante ou légère, Anat Cohen enchante littéralement la musique des deux albums.

Après une première collaboration avec le Trio Brasileiro sur le disque « Alegria Casa » enregistré en 2015, qui présentait la combinaison de choros traditionnels et de pièces originales, Anat Cohen sort « Rosa Dos Ventos ». Cet opus est une nouvelle étape fascinante dans l’évolution de l’association entre le trio et la clarinettiste. L’album propose uniquement des compositions originales écrites par les membres du Trio Brasileiro et par Anat Cohen.

Trio Brasileiro s’est formé en 2011 et se consacre à l’exécution du choro, musique traditionnelle brésilienne, ainsi qu’à leurs propres compositions contemporaines, inspirées par le choro. Le trio est composé de Douglas Lora, un célèbre guitariste membre du Brasil Guitar Duo, de Dudu Maia, un des meilleurs virtuoses de mandoline du Brésil et du batteur/percussionniste Alexandre Lora.

Le choro est musique qui a pris naissance au milieu du XIX siècle à Rio de Janeiro. Comme quelques autres styles contemporains comme le Dixieland et le jazz de la Nouvelle-Orléans des origines, il a été créé par la combinaison des danses européennes traditionnelles, polka,  valse et mazurka avec des rythmes africains et sud-américains. C’est un style qui convient tout à fait aux improvisateurs virtuoses.

Sur « Rosa Dos Ventos », l’instrumentation reproduit celle de l’orchestre traditionnel du choro avec la caractéristique guitare à 7 cordes, la clarinette et le pandeiro. Le traditionnel bandolim, version brésilienne de la mandoline, est remplacé dans le Trio Brasileiro par un inhabituel bandolim à 10 cordes alors que le bandolim traditionnel possède 4 séries de 2 cordes pour un total de 8. Outre le pandeiro, le percussionniste utilise par ailleurs d’autres instruments de percussion dont le Hand Pan, un instrument à percussion aux couleurs sonores intrigantes.

Les compositions varient de la forme traditionnelle du choro à d’autres beaucoup plus audacieuses et modernes. Sur O Ocidente Que Se Oriente les sons du Hand Pan évoquent des influences d’indie-rock contemporains mais bien sûr on perçoit surtout le climat doux-amer du traditionnel choro. On note aussi une influence sous-jacente du blues et du flamenco sur Flamenco où le Hand Pan aux sonorités relaxantes soutient l’expressif chant de la clarinette qui explore le registre aigu de son instrument alors que la guitare esquisse des rappels de flamenco.

On est surpris par Ijexá où la clarinette sautille d’aise sur un rythme issu de la tradition du candomblé. On craque à l’écoute de Sambalelê écrit par Anat Cohen qu’elle interprète en duo avec le pandeiro, l’exercice est absolument décoiffant de virtuosité. On rêve de danser sur Valsa Do Sul composé par la clarinettiste. Une valse légère où le chant de la clarinette évoque les rayons de soleil qui jouent à cache-cache avec les vents légers que tressent les deux instruments à cordes soutenus par le pandeiro exubérant.

Tout en se promenant dans ces différents styles et traditions, Anat Cohen et les trois musiciens du Trio Brasileiro, tous virtuoses, excellent dans l’improvisation et contribuent à bouleverser quelque peu les références du choro traditionnel qu’ils réinventent.

L’album « Outra Coisa » réunit la clarinettiste Anat Cohen & le guitariste Marcello Gonçalves autour d’un répertoire exclusivement composé des titres du grand compositeur et arrangeur brésilien Moacir Santos (1923-2006). Cet album est vraiment une toute autre chose que « Rosa Dos Ventos » évoqué précédemment. Tout diffère, les sonorités, les rythmes mais on retrouve bien sûr la virtuosité et la sonorité profonde et lumineuse de la clarinettiste qui imprègnee mélancolie la texture musicale de l’album.

L’album restitue la teneur d’une délicate conversation qu’entretiennent la guitare à sept cordes de Marcello Gonçalves et la clarinette d’Anat Cohen. Les discours des deux instruments sont très complémentaires. Le guitariste endosse tour à tour le rôle d’un délicat bassiste quand il accompagne le chant de la clarinette et celui d’un mélodiste brillant quand il répond sur les 7 cordes de sa guitare aux expressifs chorus de la clarinette.

Le titre de l’album du duo, « Outra Coisa », fait écho à celui de « Coisa », disque enregistré en 1965 par Moacir Santos avec grand orchestre qui interprète un répertoire dont tous les titres portent le nom de coisa (chose) et sont tous numérotés à partir de 1. Multi-instrumentiste (saxophoniste, clarinettiste et trompettiste), le compositeur et arrangeur a été très influencé dans son écriture par les musiques africaines et américaines.

Depuis longtemps, le guitariste Marcello Gonçalves était habité  par la musique de Moacir Santos que Baden Powell avait interprété sur l’album « Baden Powell swings with Jimmy Pratt ». Il n’imaginait pas alors pouvoir reproduire les riches sons orchestraux des compositions de Moacir Santos. Pourtant en lisant les partitions de Moacir Santos directement à partir de son répertoire de chansons, il a constaté que la musique s’adaptait parfaitement à la guitare à 7 cordes, dans la clé d’origine, comme si la musique avait été composée pour l’instrument qu’il pratique.

Marcello Gonçalves a passé une année à travailler sur ce répertoire. La clarinette était le premier instrument de Moacir Santos et le guitariste imaginait que ces compositions si belles à la guitare seraient magnifiées par la clarinette d’Anat Cohen qu’il connaissait depuis longtemps. Aussi quand Anat Cohen a visité le Brésil, il lui a proposé de prendre connaissance des arrangements sur lesquels il travaillait dans la perspective d’un travail conjoint. La clarinettiste a accepté et lui a proposé de se rencontrer directement dans un studio d’enregistrement et … l’album est né.

Coproduit par les deux interprètes, l’enregistrement studio de « Outra Coisa » s’est déroulé en deux jours en janvier 2016 à Rio de Janeiro puis a été mixé en juillet 2016 aux Battery Studios par Mark Wilder. Les arrangements de Marcello Gonçalves écrits pour leur duo apportent une grande fraîcheur aux compositions de Moacir Santos.

Sur l’album « Outra Coisa » le duo reprend les coisa 01, 05, 06, 09 et 10 du disque de 1965, « Coisa » de Moacir Santos. On a particulièrement apprécié le titre Coisa No. 1.

On est aussi tombé sous le charme du titre Amphibious présent sur le disque « Saudade » gravé en 1974 par Moacir Santos. Il ouvre l’album et  laisse augurer du climat de l’opus. La clarinette teinte d’une tendre mélancolie la samba Maracatucute que le compositeur avait gravé en 2011 sur l’album « Ouro Negro ». C’est sur ce même album que figurait Mãe Iracema dont la mélodie est ici servie par le talent inouï des deux artistes. Le titre Coisa n°10 restitue comme la coisa d’ouverture l’extrême entente musicale des deux instrumentistes à l’inspiration inépuisable.

Anat Cohen et Marcello Gonçalves ont gravé un album où règnent de bout en bout virtuosité, sensibilité et légèreté. Les deux musiciens accueillent avec générosité l’auditeur dans un monde enchanteur qu’il est difficile de quitter sans conserver le sourire et le souvenir d’un moment qui frise l’absolue perfection musicale et esthétique. 

Nominée aux JJA Jazz Awards 2017 dans la catégorie « Clarinetist of the Year » & « Multi-reeds Player of the Year », la clarinettiste Anat Cohen participe avec ces deux albums à redonner une fois encore ses lettres de noblesses à la musique brésilienne à travers une pratique totalement maîtrisée de la clarinette jazz. Pour en savoir plus encore sur la clarinettiste, une visite s’impose sur le site d’Anat Cohen

Anat Cohen sera en concert à 21h30 le 03 juillet 2017 au New Morning dans le cadre du Festival « All Stars » et d’une soirée plus précisément intitulée « Woman to Woman » où les Superwomen du Jazz prennent le pouvoir.
Ce soir-là un orchestre 100% féminin sera sur scène réunissant Renee Rosnes (direction, piano), Cécile Mclorin Salvant (voix), Anat Cohen (clarinette), Melissa Aldana (saxophone), Ingrid Jensen (trompette), Noriko Ueda (contrebasse), Sylvia Cuenca (batterie).
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