Mèmaké ou la transe transcendée
Du 26 au 28 juin le Péristyle accueille Mèmaké. Un trio qui réunit le batteur François Merville, le saxophoniste Lionel Martin et le contrebassiste Benoit Keller. Improvisation et échanges alimentent une musique énergique.
S’il est vrai qu’on écoute la musique, on peut aussi voir la voir se construire en direct, au fur et à mesure de l’avancée du concert de Mèmaké. Elle grandit sur scène. Les thèmes écrits irriguent la pensée des musiciens. S’ensuit un développement de la mélodie qui se développe rebondit, s’amplifie et se cabre. Des échanges naissent entre les instrumentistes qui alimentent une musique instantanée. Les improvisations surgissent. Une ligne musicale émerge du saxophone. A ses côtés, des harmonies et des contrastes naissent sous les doigts ou l’archet de la contrebasse. La batterie soutient l’expression des deux instrumentistes déjà immergés dans l’échange. Baguettes, balais, mailloches ou doigts suivent et stimulent, coupent et relancent, sous-tendent et attendent les lignes musicales des solistes.
Avec Mèmaké la musique va sa vie, vit sa vie et s’enrichit. La musique circule entre trois pôles. Lyrique sur le saxophone soprano, Lionel Martin canalise son souffle et son énergie sur le saxophone baryton qui rugit ou barrit avec puissance. Avec finesse Benoit Keller utilise toutes les possibilités de la contrebasse. Chant majestueux à l’archet, graves somptueux, son rond et chaleureux. Fin rythmicien et batteur des nuances, François Merville porte une attention extrême au jeu de ses compagnons avec lesquels il interagit de manière instantanée. Il met son talent de percussionniste au service des expressions délicates des solistes.
D’un titre à l’autre les musiciens tissent les fils de leur musique dont la trame nous saisit au vif. Incisive mais sans violence, elle est pénétrante. Le tempo des musiciens habite les spectateurs dont les corps oscillent au rythme impulsé par la musique.
Les morceaux se suivent et ne se ressemblent pas. De La grande boucle, celle de la vie, à La petite boucle, celle du quotidien, les musiciens jouent La pression du presseur. La vie de la vie en quelque sorte. Même la mécanique quantique s’invite au programme avec Le principe d’incertitude. On n’ose pas faire un raccourci et conclure q’un lien existe entre le Jazz et la Physique mais pourquoi pas ?
Mèmaké, un jazz physique qui apaise le corps et nourrit l’esprit.
« La Dolce Vita » selon Stefano Di Battista
Trois ans après « Morricone Stories » dédié à Ennio Morricone, le saxophoniste italien Stefano Di Battista est de retour avec « La Dolce Vita », un nouveau projet ancré dans la culture populaire de son pays. En quintet, il fait résonner sous un nouveau jour douze chansons italiennes emblématiques de l’âge d’or de l’Italie. L’album navigue entre ferveur et nostalgie.
« Mères Océans » de Christophe Panzani
Christophe Panzani présente son nouveau projet, « Mères Océans ». Le saxophoniste présente une musique intime où alternent douceur et puissance, acoustique et électronique. Les émotions subtiles sont portées par des mélodies de rêve. Un poème musical intimé dédié à sa mère disparue.
Jazz à Vienne 2024 – La programmation
Pour sa 43ème édition, du 27 juin au 12 juillet 2024 avec une soirée supplémentaire le 16 juillet, le festival, Jazz à Vienne propose 16 jours de concerts. Le célèbre les 20 ans de la disparition de Claude Nougaro, avec « NewʼGaro », une création hommage, en collaboration avec d’autres festivals. Vingt-huit nationalités seront présentes avec un focus européen sur la Suisse et Stracho Temelkovski en artiste associé. Pour plus de la moitié des artistes le Théâtre Antique constituera une première. Une programmation ouverte à tous les publics… à découvrir avec gourmandise.