Clin d’œil à Nils Wülker & « Go »

Clin d’œil à Nils Wülker & « Go »

Voyage serein en terres électroniques

Pour l’homme toujours en mouvement qu’est Nils Wülker, rien d’étonnant à ce que son dernier album sorti le 04 septembre 2020 s’intitule « Go ». Le compositeur et trompettiste hambourgeois opère une plongée réussie dans la musique électronique. Dix titres pour découvrir des atmosphères énergiques ou planantes, cinétiques ou oniriques. Un voyage serein qui conjugue joie de vivre et espoir en devenir.

Avec « Go » (Warner Music), le tonique Nils Wülker finalise la trilogie commencée en 2015 avec « Up » et continuée avec « On » en 2017. Après la pop sophistiquée du premier opus et le hip-hop du second, le trompettiste s’immerge dans l’univers de la musique électronique.

Sur un titre, le leader invite le trompettiste américain Theo Crocker pour un « corona-duo-à distance ».

« Go », un album studio dynamique où trompette (s), guitares, batterie, synthétiseurs analogiques, beats et boucles organiques se côtoient pour le meilleur.

Nils Wülker

Le compositeur et trompettiste Nils Wülker figure parmi les musiciens les plus actifs de la scène européenne. Depuis 2002, il compte à son actif dix albums studio et deux productions live.

Nils Wülker©David Königsmann

Après avoir commencé par le piano, c’est vers l’âge de 10 ans qu’il se tourne vers la trompette. A seize ans il découvre le jazz aux USA. A son retour en Allemagne, il joue dès 1996 dans le Jugend Jazz Orchester NRW puis entreprend des études de jazz à Berlin (Hochschule für Musik « Hanns Eisler »). Très dynamique il joue dans différents orchestres (BuJazzO de Peter Herbolzheimer, RIAS Bigband et Thärichens Tentett) et publie son premier album avant même d’obtenir son diplôme en 2002.

Entre 2005 et 2012, Nils Wülker publie cinq albums sur son propre label EAR Treat Music, tourne avec son propre groupe mais aussi en tant qu’invité chez Ute Lemper, Omara Portuondo, avec le quatuor du Sting-Kompagnon Dominic Miller et aussi avec Lee Ritenour, Dave et Don Grusin. Il est récompensé d’un Jazz Gold Award pour son album « Safely Falling », sorti en 2007.

En 2013, il est récompensé d’un Echo Jazz comme « instrumentiste de l’année » dans la catégorie des instruments à vent. Avec « Up » (Warner Music) sorti en 2015, Nils Wülker est nommé « musicien de l’année » et est à nouveau récompensé par un German Jazz Award d’Or. Son album « On » (Warner Music) inspiré par le Hip Hop et produit en collaboration avec The Krauts (producteur Marteria, Peter Fox) et Ralf Mayer (Clueso, Quatre Fantastiques) paru en 2017, est récompensé en 2018 par un German Jazz Award d’Or.

Outre de longues tournées en Europe, le trompettiste a joué en tant que soliste invité avec Gregory Porter, E.S.T. Symphony, Max Mutzke et Klaus Doldinger,

« Go »

L’album « Go » marque l’arrivée de Nils Wülker dans l’univers de la musique électronique. Il clôt une trilogie qui a évolué sur près de cinq années et au cours de laquelle le compositeur et trompettiste a plongé dans la pop sophistiquée de « Up » et le hip-hop de « On ». Son dixième album studio propose de superbes mélodies accompagnées d’un jeu de trompette extrêmement direct et dynamique qui confirme, si cela demeurait encore à prouver, son talent de fin mélodiste.couverture de l'album Go de Nils Wülker

L’album est produit par Ralf Christian Mayer (connu pour son travail auprès de stars allemandes comme Clueso ou Die Fantastischen 4) et ne compte que des compositions originales de Nils Wülker. Le son est dirigé par un expert, l’artiste Sohn.

Les 10 titres mettent en valeur l’énergie incroyable du musicien multi-récompensé qui se produit avec les fidèles Albin Janoska (synthétiseurs synthe-bass et vocoder), Maik Schott (synthétiseurs modulaires), Arne Jansen (guitares), Simon Gattringer (batterie) et Oli Rubow qui le relaie sur un titre.

Sur une plage, Nils Wülker invite le trompettiste américain Theo Croker pour un « corona-duo à distance » de belle tenue. En effet, enregistrée pendant la période de la covid, la piste Highline, propose un duo inspiré entre Nils Wülker et Théo Crocker. En fait, chacun a joué dans son studio, « seul, mais pas solitaire ». Présents dans leurs studios respectifs, les deux trompettistes étaient créatifs et en interaction à distance.

Un autre morceau témoigne quant à lui d’une action totalement « isolée » de la trompette électronique. Créé uniquement dans le Home Studio du leader, Blow Up utilise toutes les possibilités techniques de la trompette, dans l’isolement du studio et ce, de la manière la plus créative possible. Tout dans Blow Up est trompette et seulement trompette, y compris un kick drum fabriqué à partir de ploucs et un backbeat de soupapes.

Au fil des titres

Dès les premières notes de Distorting Time, on est transporté dans un paysage musical onirique aux dimensions cinématographiques. La sonorité claire et somptueuse de la trompette et les synthétiseurs contribuent à installer un climat musical spatial et planant. Tout au long de Hidden Intentions, le groove installé par la batterie ne se dément pas et la trompette dessine une charmante mélopée sur un motif du synthé-bass et au-dessus des volutes du synthétiseur et de la guitare.

The You of Now restitue une atmosphère musicale sombre. Les boucles organiques du synthé-bass et la ligne de basse tracée par le piano instaurent un climat dramatique alors que la trompette chante une mélancolie à laquelle le vocoder fait écho.

Plus loin, la mélodie du titre Hybrid est lancinante. Jouée au bugle et soutenue par la pulsation de la batterie, elle incite à la rêverie. Avec Seat 47, l’ambiance évolue de nouveau. Au-dessus du beat du synthé-bass, la trompette déroule une simple mélodie qu’elle installe très vite dans une ambiance funk que George Duke n’aurait pas reniée.

Highline, un duo de trompettes, Théo Crocker accompagnant Nils Wülker, qui utilise un Harmon Mute sur un groove électro soutenu par des samples et des boucles de trompettes. Plus que jamais, la trompette assume bien d’autres fonctions que son seul rôle d’instrument mélodique solo.

La trompette à la sonorité bucolique fait ensuite de The Frame une ballade dynamique et développe une ambiance effervescente riche en bruissements synthétiques.

Avec ses 29 pistes de trompette, Blow Up déborde d’énergie. On se surprend plus tard, à danser sur Perlage, une plage rythmée sur laquelle la trompette chante avec allégresse. L’album se termine avec Faced with a choice, Do Both où la trompette insuffle à la mélodie une énergie musicale optimiste comme une note d’espérance, à partir du motif répétitif du synthé modulaire. Le soleil brille de nouveau, c’est le moment d’en profiter… « Go » !

« Go »… la tête dans les étoiles, on se laisse porter dans l’univers planant et serein de Nils Wülker et sa trompette.

Jazz Campus en Clunisois 2023 – Noé Clerc Trio

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Après avoir précisé que le concert du 20 août 2023, s’inscrit dans le cadre de Jazz Migration, dispositif d’accompagnement de musicien.ne.s émergent.e.s du jazz et musiques improvisées, Didier Levallet invite les musiciens du Noé Clerc Trio à gagner la scène du Farinier des Moines de l’Abbaye de Cluny.

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Miki Yamanaka présente « Shades Of Rainbow »

Miki Yamanaka présente « Shades Of Rainbow »

Annoncé en France pour le 08 septembre 2023, l’album « Shades Of Rainbow » permet de découvrir la pianiste japonaise Miki Yamanaka. En compagnie du saxophoniste Mark Turner, du contrebassiste Tyrone Allen et du batteur Jimmy Macbride, elle présente album remarquable où se télescopent swing et inventivité. Tout au long de ses huit compositions, ses solos laissent pantois. Du jazz de haute volée !

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Harold López-Nussa revient avec « Te Lo Dije »

Harold López-Nussa revient avec « Te Lo Dije »

Fougueuses vibrations entre jazz et pop cubaine

Deux ans après « Un Día Cualquiera », Harold López-Nussa revient avec « Te Lo Dije ». Sur son troisième album chez Mark Avenue Records, le pianiste cubain propose un voyage musical coloré et festif. Reggaeton, songo et mozambique irriguent les propos du quartet et de ses invités. Une musique énergique et très actuelle dont les accents vibrants mêlent jazz et pop cubaine.

Harold López-Nussa revient avec Te Lo DijeSorti le 28 août 2020 sur le label Mack Avenue Records, l’album « Te Lo Dije » invite à s’immerger dans l’univers actuel du pianiste cubain Harold López-Nussa. Il propose un panorama musical varié et divertissant. Le jazz côtoie le songo du groupe iconique Los Van Van en même temps que des effluves de son, d’autres rythmes caribéens et de funk-rock croisent le vigoureux mozambique de Pello el Afrokan, le funk « a lo cubano » de Cimafunk et le reggaeton en vogue depuis la fin des années 90.

En intitulant son album « Te Lo Dije », que l’on pourrait traduire par « je te l’avais dit », le pianiste et compositeur Harold López-Nussa semble se féliciter de son nouvel enregistrement et l’écoute des onze titres lui donne vraiment raison… l’album est réussi !

« Te lo dije », un concentré musical vigoureux et vibrant qui mêle jazz et musiques cubaines populaires.

« Te Lo Dije »

Harold Lopez-Nussa en quartet

Harold Lopez-Nussa quartet©Gabriel Bianchini

Après avoir enregistré chez Mack Avenue Records « El Viaje » (2016) et « Un Día Cualquiera » (2018) en trio, Harold López-Nussa revient à la tête d’un quartet sur un troisième opus sorti sous le même label. Le nouveau groupe du pianiste réunit à ses côtés son jeune frère Ruy Adrián López-Nussa, déjà présent à la batterie et aux percussions sur les deux albums précédents, le bassiste Julio César González et le trompettiste Mayquel González.

Si le leader grave sept titres en quartet, sur les quatre autres morceaux, il renforce son groupe par la présence de plusieurs invités de marque. La superstar afro-cubaine du funk « a lo cubano », Cimafunk, le célèbre chanteur de reggaeton Randy Malcom Martinez, membre du très populaire groupe Gente de Zona, le chanteur Kelvis Ochoa et l’accordéoniste français Vincent Peirani.

« Te Lo Dije » propose cinq compositions du pianiste auxquelles s’ajoutent Van Van Meets New Orleans coécrit par le leader et le trompettiste Mayquel González et deux autres titres que les deux frères López-Nussa ont composés avec les invités qui les interprètent, en l’occurrence, Jocosa Guajir avec Kelvis Ochoa et JazzTón avec Randy Malcolm. Par ailleurs, Harold López-Nussa revisite Un dia de Noviembre, du compositeur, guitariste et chef d’orchestre cubain Leo Brouwer, fondateur de l’Orquesta Cordoba, il réinterprète El Buey Cansao du bassiste et compositeur Juan Formell (1942-2014), créateur de Los Van Van et reprend aussi le fameux The Windmills of Your Mind de Michel Legrand (1932-2019).

Au fil des titres

Le répertoire fait alterner morceaux interprétés en quartet et thèmes joués avec des invités.

Harold López-Nussa Quartet

Avec la plage d’ouverture, Habana Sin Sábanas, le quartet d’Harold López-Nussa transporte l’oreille dans les rues de La Havane et restitue l’agitation de la vie quotidienne. Énergie et danzón sont au rendez-vous tout au long des improvisations des quatre musiciens. Le morceau titre Te Lo Dije exprime aussi les vibrations de l’âme de Cuba. Le pianiste donne lui-même de la voix pour annoncer que sa composition fait référence au style mozambique inventé par le percussionniste Pello El Afrokan. Même si l’esprit de la fête règne en maître de bout en bout, le quartet allie maitrise technique et grande sensibilité.

Harold López-Nussa dédie ensuite un mambo de son cru à sa plus jeune fille dont on entend d’ailleurs la voix. Le climat de Lila’s Mambo fait alterner frénésie rythmique et mélodique avec des nappes sonores et des notes qui voltigent au-dessus du clavier électrique et du piano.

Un peu plus loin, le quartet reprend Timbeando, une ancienne composition du pianiste, gravée sur l’album « Sobre el Atelier » (Cristal Records/Harmonia Mundi) enregistré en solo en 2006 et sorti en 2007. Au Fender Rhodes, Harold López-Nussa fait preuve d’une technique inouïe et dédie ce titre à Chick Corea dont l’Elektrik Band l’a inspiré. Ce thème lui avait d’ailleurs permis de remporter le concours de piano solo du festival de Montreux en 2005.

Plus loin, le pianiste interprète en quartet Sobre el Atelier. Il dédie ce bolero à la mémoire de son grand-père, peintre dont l’atelier se trouvait en-dessous de la maison familiale. Interprétée avec sobriété et raffinement, cette ballade aux accents romantiques, permet d’apprécier une superbe improvisation du trompettiste Mayquel González.

Le quartet reprend ensuite Un día de Noviembre, ballade composée par Leo Brouwer. Le groupe en donne une version empreinte de sérénité. Van Van meets New Orleans conclut l’opus comme un clin d’œil explicite aux liens qui unissent La Havane, ville natale du pianiste, et New Orleans, la ville américaine toute proche. Composé par le leader et le trompettiste, ce morceau met en résonance le style néo-orléannais avec le songo, né dans les années 1970 au sein du groupe Los Van Van qui mélange tumbao (forme rythmique du son) et rumba.

Quartet et invités

Avec The Windmills of your Mind, le groupe d’Harold López-Nussa rend hommage au compositeur Michel Legrand et invite l’accordéoniste Vincent Peirani. Son jeu élégant et inspiré contribue pour beaucoup à la saveur de ce titre pris sur un tempo plus soutenu que de coutume.

Le quartet invite ensuite la star cubaine, Cimafunk, à donner de la voix sur El Buey Cansao, une chanson de Los Van Van composée par Juan Formell. Le morceau invite à la danse voire même à la transe. Ouvert par des claquements de mains, Jocosa Guajira fait quant à lui alterner mesures à 6/8 et à 3/4. Avec ses 5 temps forts, il reprend la signature rythmique de la guajira qu’il modernise quelque peu. Le chanteur Kelvis Ochoa s’accommode sans problème de ces rythmes complexes et dialogue avec la trompette et le piano dont l’accompagnement se joue des contretemps. Même si chorus de la basse plutôt lyrique apporte un petit brin de nostalgie, le morceau fait résonner la joie.

Sur le festif JazzTón, le quartet invite le très populaire chanteur Randy Malcom Martinez, ancien membre de la « Charanga Habanera » qui a poursuivi l’aventure de Gente de Zona, un groupe de cubaton, ce reggaeton cubain crée en 2000 et traversé d’influences hip hop. Avec l’apport du trombone de Heikel Fabian Trimiño, des claviers additionnels de Jorge Aragon, des timbales tenues par Randy Malcom Martinez et des percussions de José Julián Morejón, ce titre se distingue par son esthétique de l’ensemble du répertoire. Conduits par le piano flamboyant, l’ensemble des musiciens électrisent l’ambiance et invitent à entrer sans plus attendre dans une danse frénétique.

Jazz Campus en Clunisois 2023 – Noé Clerc Trio

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Après avoir précisé que le concert du 20 août 2023, s’inscrit dans le cadre de Jazz Migration, dispositif d’accompagnement de musicien.ne.s émergent.e.s du jazz et musiques improvisées, Didier Levallet invite les musiciens du Noé Clerc Trio à gagner la scène du Farinier des Moines de l’Abbaye de Cluny.

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Miki Yamanaka présente « Shades Of Rainbow »

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Annoncé en France pour le 08 septembre 2023, l’album « Shades Of Rainbow » permet de découvrir la pianiste japonaise Miki Yamanaka. En compagnie du saxophoniste Mark Turner, du contrebassiste Tyrone Allen et du batteur Jimmy Macbride, elle présente album remarquable où se télescopent swing et inventivité. Tout au long de ses huit compositions, ses solos laissent pantois. Du jazz de haute volée !

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Le duo Peirani – Parisien signe « Abrazo »

Le duo Peirani – Parisien signe « Abrazo »

Complicité, Tango & Improvisation

Six ans après leur premier album « Belle Époque », le duo Peirani - Parisien revient avec « Abrazo ». Le saxophoniste et l’accordéoniste étreignent les mélodies, explorent les rythmes et revisitent à leur manière le tango. Élégant et mélancolique, l’opus fait la part belle à l’improvisation. Un album magistral dont la musique enchante de bout en bout.

Après avoir dévoilé Deus Tango en mai 2020, l’accordéoniste Vincent Peirani et le saxophoniste Émile Parisien présentent leur deuxième album, « Abrazo » à paraître le 28 août 2020 chez ACT. Il s’inscrit dans la continuité de « Belle Époque », le premier opus du duo, sorti en 2014 sur le même label ACT.

Avec une liberté inouïe, le duo Peirani - Parisien réussit un album qui éblouit par une inventivité de chaque instant. Leur parfaite maîtrise technique, leur créativité et leur complicité éprouvée permet aux deux musiciens de se donner corps et âme à la musique qu’ils étreignent sans contrainte.

« Abrazo »

couverture de l'album Abrazo du duo Peirani -ParisienPar son titre, Abrazo (étreinte), le deuxième opus du duo Peirani - Parisien fait écho aux enlacements des danseurs de tango. Les deux musiciens revisitent le tango à leur façon. En effet, l’album s’inspire non pas de l’œuvre d’un compositeur mais d’un art, d’une culture, celle du tango dont il emprunte l’élégance, la mélancolie et la puissance tant rythmique que mélodique. 

Si le répertoire de dix titres compte deux pièces du maître du Tango Nuevo, Astor Piazolla et une de Tomás Gubitsch, il propose par ailleurs une relecture d’un thème de Xavier Cugat, une reprise d’un morceau de Jelly Roll Morton et aussi trois compositions originales de Vincent Peirani, une d’Émile Parisien et une version d’un titre de Kate Bush arrangée par Vincent Peirani dans l’esprit du tango.

Au fil des plages

Le duo magique ouvre l’album avec un arrangement de The Crave de Jelly Roll Morton. Dès la première écoute, on perçoit l’enlacement musical fusionnel qui unit l’accordéon et le saxophone soprano. L’osmose touche à son comble lors de l’improvisation du soprano. Le duo transcende ensuite le tango sur Temptation de Xavier Cugat. Après une élégante exposition du thème, l’expression se fait mélancolique sans que jamais la puissance rythmique ne s’en trouve diminuée. Après les cascades de notes du soprano dont le timbre évoque celui du doudouk, l’accordéon délivre une douce improvisation qui confine à la confidence.

En superposant leurs lignes mélodiques, les deux instruments semblent ensuite combiner tango et musique baroque sur Fuga Y Mysterioso de Piazzolla dont le duo donne une interprétation sidérante. Le duo enchaîne avec Between T’s, une composition de Vincent Peirani. Sur un rythme soutenu, le soprano virevolte, trépigne et l’on se prend à chavirer, comme entraîné dans la transe d’une danse débridée mais l’on retrouve ses esprits dans les dernières mesures plus sereines.

Le duo Peirani - Parisien

Abrazo©JP Retel

Plus loin, le duo propose une version très singulière de Deus Tango, une autre composition de Piazzolla. On se laisse enivrer par le dialogue vibrant qu’échangent les deux instruments. Le soprano souffle une déclaration poétique grisante au-dessus des temps forts du tango marqués par l’accordéon et pour finir, les deux musiciens libèrent leur expression dans une courte interaction.

Memento invite ensuite au recueillement. Inspiré des milongas, la composition d’Émile Parisien résonne comme une véritable complainte gorgée de poésie et tendresse. Un clip donne corps à cette musique. Le duo Peirani - Parisien a mis en scène Alice Renavand (danseuse étoile à l’Opéra de Paris) et Frédéric Faula (danseur chorégraphe de la scène hip-hop), un duo de danseurs qui rend hommage à la longue tradition de danse de couple du tango. Leur danse fait écho à la perspective musicale du duo Peirani - Parisien.

Ainsi, le clip se profile comme un double contrepied musical et chorégraphique au tango que les deux duos réinterprètent chacun à sa manière. Cette étreinte atypique entre la danse hip-hop et les pas de danse issus de la tradition des ballets projette le tango dans un monde chargé d’un spleen à la mélancolie poignante. Sur le clip de Memento, musique et chorégraphie conjuguent leurs singularités et inventent une version renouvelée du tango où les émotions affleurent. Le saxophone apparait alors comme la danseuse libre et légère soutenue par l’accordéon qui mène la danse tout en l’accompagnant.

C’est sur le mode de la virtuosité que le duo aborde plus tard le thème de Thomas Gubitsch, A Bebernos los Vientos. Les deux instruments se propulsent sur des orbites tourbillonnantes, sans omettre de ménager une parenthèse féérique avant une fin impétueuse.

Le répertoire se teinte ensuite d’échos des musiques des Balkans sur Nouchka, une composition de Vincent Peirani. Peu à peu, les envolées du soprano et les lignes de chant de l’accordéon se teintent de spiritualité et le chant des instruments entraîne l’oreille sur les cimes de la félicité.

Avec F.T ., un autre thème de Vincent Peirani, les deux musiciens ouvrent les portes d’une fantaisie musicale où ils évoluent en osmose télépathique et improvisent à cœur joie ! L’album se conclut avec une version poétique du succès de Kate Bush, Army Dreamer, que les deux instrumentistes parent d’une douce tendresse et de couleurs bucoliques.

Nouvelle aventure musicale du duo Peirani - Parisien, « Abrazo » témoigne de la connivence qui unit Vincent Peirani et Émile Parisien. Leurs interactions complices et leur approche singulière contribuent à faire de cet album, une proposition musicale élégante et mélancolique autour du tango et des rythmes sud-américains.

Jazz Campus en Clunisois 2023 – Noé Clerc Trio

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Miki Yamanaka présente « Shades Of Rainbow »

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Saison 2020/21 à l’Auditorium de Lyon

Saison 2020/21 à l’Auditorium de Lyon

Jazz, Musiques du monde & Hommage à Piazzolla

Avec l’arrivée de Nikolaj Szeps-Znaider, nouveau directeur musical de l’Orchestre National de Lyon, la saison 2020/2021 à l’Auditorium de Lyon-Orchestre National de Lyon s’annonce riche en promesses. Outre la venue de grands interprètes, d’éminents chefs d’orchestre et d’ensembles internationaux et français exceptionnels, l’Auditorium accueille d’immenses stars du jazz et des musiques du monde. Intenses moments en perspective avec un Hommage à Michel Petrucciani, Fatoumata Diawara, Chucho Valdés, un Hommage à Astor Piazzolla. De quoi réjouir le public !

Auditorium-Orchestre National de Lyon_Logo_Mars 2019 à l'Auditorium de LyonDans le contexte de la crise sanitaire actuelle, Aline Sam-Giao, directrice générale et Nikolaj Szeps-Znaider, directeur musical, assurent le public de l’engagement sans faille des musiciens de l’Orchestre National de Lyon et des équipes de l’Auditorium. Pour la saison 2020/21 à l’Auditorium de Lyon, l’ouverture se poursuit en direction du Jazz et des Musiques du Monde.

Dans ce domaine, le dialogue artistique continue entre l’Auditorium Orchestre National de Lyon et « Jazz à Vienne » qui coproduisent trois concerts

  • Hommage à Michel Petrucciani
  • Fatoumata Diawara
  • Chucho Valdes.

Par ailleurs, le Gospel figure au programme des concerts de Nouvel An ainsi qu’en mars 2021, deux soirées « Hommage à Piazzolla ».

Hommage à Michel Petrucciani

Compositeur et pianiste de jazz hors du commun, Michel Petrucciani (1962-1999) a connu une brève mais brillante carrière en France comme à l’international. Doué d’une puissance rythmique redoutable, d’un sens aigu de la mélodie et d’un lyrisme généreux. Alliance de simplicité et de sophistication, son art a laissé une forte empreinte dans les oreilles et le cœur des amateurs de jazz.

De grands noms de la scène jazz viennent célébrer ce musicien unique le lundi 02 novembre 2020 à 19h sur la scène de la Grande Salle de l’Auditorium de Lyon. C’est le batteur Aldo Romano avec qui le pianiste a enregistré cinq albums qui animera la soirée où sont réunis, la saxophoniste altiste Géraldine Laurent, les trompettistes Lucienne Renaudin-Vary et Flavio Boltro, Tony et Philippe Petrucciani, respectivement père et frère du pianiste et tous deux guitaristes, les pianistes Jacky Terrasson, Laurent Coulondre et Franck Avitabile, le contrebassiste Géraud Portal contrebasse et le batteur André Ceccarelli. La présence de toutes ces pointures du jazz réunies sur le scène laisse augurer la tenue d’une soirée joyeuse et créative.

Gospels et chants de Noël

C’est avec le Gospel que se terminera l’année 2020 et commencera la suivante. Après le succès vibrant du concert participatif d’avril 2018, l’Auditorium ouvre un nouveau chapitre en invitant le Gospel Philharmonic Experience et un chœur amateur issu de la région lyonnaise, dirigés par Pascal Horecka.

L’Auditorium donne rendez-vous pour quatre grands concerts gospel, à 20h, les mercredi 30 & jeudi 31 décembre 2020, à 16h le vendredi 01 & 18h le samedi 02 janvier 2021. Au programme, Jingle Bells, Oh Holy Night, Have Yourself a Merry Little Christmas mais aussi l’«Alleluia» du Messie de Händel. Des concerts porteurs de message de paix, de joie et d’espoir.

Fatoumata Diawara

Saison 2020/21 à Auditorium de Lyon_Fatoumata Diawara

Fatumata Diawara©Aida Muluneh

Porte-parole d’une Afrique en constante mutation, la chanteuse malienne Fatoumata Diawara pare les rythmes et mélodies de la tradition wassoulou de couleurs jazz et funk, avec un talent et un charisme renversants.

La venue de Fatoumata Diawara, le vendredi 29 janvier 2021 à 20h à l’Auditorium, est l’occasion pour le public de retrouver sur la présence charismatique et le talent incontestable de cette voix incontournable de l’Afrique d’aujourd’hui.

Elle sera sur scène entourée de Sékou Bah (basse), Yacouba Kone (guitare), Arecio Smith (claviers) et Jean Baptiste Gbadoe (batterie).

Chucho Valdés, « La creación »

Saison 2020/21 à Auditorium de Lyon_Chucho ValdesChucho Valdés représente à lui seul la puissance et la richesse de la fusion musicale des traditions cubaines et africaines. Fils du musicien Bebo Valdés, celui qui a fondé en 1973 le groupe Irakere, mène depuis plus de cinquante ans une carrière internationale. Il est aujourd’hui reconnu comme l’un des plus grands pianistes de jazz.

Le lundi 08 mars 2021 à 20h, il vient fêter ses 80 ans à l’Auditorium avec un concert exceptionnel au cours duquel il va présenter deux facettes de sa personnalité musicale.

En première partie de soirée, il jouera d’abord solo avant de présenter une nouvelle composition, La creación (Olodumare), en hommage à Oludumare, le Créateur suprême, l’une des trois manifestations de l’Être suprême des Yorubas. Cet oratorio raconte l’arrivée de la culture yoruba dans les Caraïbes. Pour l’occasion, Chucho Valdes est accompagné de Hilario Durán et John Beasley (claviers), Yunior Terry (basse), Miguel Valdés (percussions), Erick Barberia (batás et voix), Roman Diaz et Diosvany Valladares (batás) et en invité spécial, Dafnis Prieto à la batterie. (La distribution vocale n’est pas encore connue à ce jour.)

Hommage à Piazzola

Saison 2020/21 à Auditorium de Lyon_Pablo Ziegler

Pablo Ziegler©Shigeto Imura

Créateur du Tango Nuevo, le compositeur et jouer de bandonéon, Astor Piazzolla (1921-1982) a fait connaître cette musique dans les plus grandes salles de concert du monde. Pablo Ziegler, le dernier pianiste de Piazzolla, reprend aujourd’hui le flambeau.

Le jeudi 11 mars à 20h et le samedi 13 mars à 18h, avec la complicité de Pablo Ziegler, et en compagnie du bandonéoniste Walter Castro et de la mezzo-soprano Luciana Mancini, l’Orchestre National de Lyon dirigé par Clark Rundell va faire résonner le plus beaux tangos dans la Grande Salle de l’Auditorium

L’occasion idéale pour vibrer à l’écoute des superbes Oblivion, Milonga en el Viento, Fuga y Misterio, Yo soy Maria et bien d’autres tangos composés par Astor Piazzolla, Arturo Márquez ou Pablo Ziegler.

A ne pas rater… les rendez-vous Jazz et Musiques du Monde de la saison Saison 2020/21 à l’Auditorium de Lyon.

Jazz Campus en Clunisois 2023 – Noé Clerc Trio

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L’Orchestre National de Jazz sort deux albums

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« Dancing In Your Head(s) » & « Rituels »

Directeur artistique de l’Orchestre National de Jazz depuis janvier 2019, le compositeur et guitariste Frédéric Maurin démarre la saison 2020-2021 avec une double sortie d’albums attendue le 21 août 2020. « Dancing In Your Head(s) » & « Rituels. Deux répertoires, deux esthétiques, une version live et une autre studio. Immersion dans la galaxie d’Ornette Coleman pour le premier. Promenade chimérique dans un monde acoustique et poétique. Deux projets ambitieux fort réussis.

Orchestre National de Jazz_Dancing In Your Head(s) - RituelsAvec « Dancing In Your Head(s) » et « Rituels », l’actuel Directeur Artistique de l’ONJ, Frédéric Maurin présente les deux répertoires qu’il a créés en 2019, durant sa première année de mandat. La sortie simultanée de ces deux opus aux esthétiques fort différentes permet de découvrir l’Orchestre National de Jazz.

Orchestre à géométrie variable, intergénérationnel et composé de musiciennes et de musiciens français et étrangers, l’ONJ change de forme et de format. Le casting et l’instrumentation de l’orchestre est adapté à chaque répertoire.

  • Grand orchestre de quinze musicien.n.es et un invité, puissante section de soufflants et rythmique acérée pour « Dancing in Your Head(s) ». L’album revisite des morceaux empruntés à différentes périodes créatrices du compositeur et saxophoniste américain Ornette Coleman (de son quartet acoustique de 1959 à sa transition électrique des années 1970-1980) qu’il a menées avec son groupe « Prime Time », très influencé par le funk de l’époque. L’ONJ aborde aussi les univers de Julius Hemphill et Eric Dolphy. Frédéric Maurin a confié une grande partie des arrangements à Fred Pallem. Invité sur trois titres, Tim Berne, saxophoniste phare de la scène new-yorkaise, fait entendre sa voix unique.

« Dancing In Your Head(s) », version inédite en grand orchestre d’un répertoire qui a marqué l’histoire du jazz. Une immersion dans la galaxie d’Ornette Coleman où les solistes inspirés émergent d’orchestrations flamboyantes

  • Collectif acoustique où règne une quasi-parité, avec un chœur de quatre voix, Ellinoa, Leïla Martial, Linda Olah et Romain Dayez et treize instrumentistes avec violon, alto, violoncelle, contrebasse pour le double album « Rituels » dont les tableaux sonores évoquent le temps comme un éternel retour. Programme fascinant librement inspirée de textes anciens issus de folklores des différents continents, extraits du recueil « Les Techniciens du Sacré » de Jérôme Rotenberg. Sept pièces créées par cinq compositeur.trice.s, Frédéric Maurin, Camille Durand (alias Ellinoa), Sylvaine Hélary, Leïla Martial et Grégoire Letouvet. Une œuvre aux allures d’oratorio.

« Rituels », un monde musical dynamique et contrasté qui développe une large palette avec des polyphonies et des envolées exaltantes (et exaltées). Un univers poétique et onirique qu’investit l’imaginaire.

« Dancing In Your Head(s) »

couverture de l'album Dancing In Your Head(s) de l'ONJL’album emprunte son titre au fameux disque d’Ornette Coleman, « Dancing In Your Head » (1977). Il s’agit du premier programme qui a marqué la mandature de Frédéric Maurin à la direction artistique de l’Orchestre National de Jazz.

Dans cet enregistrement capté dans l’énergie du live au Festival Jazzdor Strasbourg-Berlin, l’ONJ offre une immersion dans la musique d’Ornette Coleman et les artistes de sa galaxie que sont Julius Hemphill et Eric Dolphy. Électrique et détonante, cette relecture orchestrale ambitieuse d’un répertoire que le créateur jouait en formation plus restreinte, résonne d’accents groovy, festifs, voire quelquefois proches de la transe.

« Dancing in your Head(s) », un jazz à la dynamique jubilatoire porté par une puissante section de saxophones et de cuivres (dix instrumentistes) et une rythmique mordante qui devrait résonner avec familiarité aux oreilles d’un public friand des big bands, même si l’ONJ s’en distingue par sa puissante énergie électrique.

Au fil des titres

Feet Music débute par un doux délire collectif des cuivres, après quoi le saxophone de Fabien Debellefontaine et la section rythmique exposent la ligne mélodique. Soutenu par l’orchestration abrasive de Fred Pallem, le ténor entreprend ensuite une improvisation véhémente que l’on n’hésite pas à taxer de rugissante. Sans crier gare et sur une rythmique acérée, s’enchaînent ensuite Jump Street et City Living. L’ONJ revisite cette suite de deux thèmes d’Ornette Coleman dans l’esprit funk des années 70-80. L’oreille y retrouve comme des réminiscences sonores du « World of Mouth Band de Jaco Pastorius » (1981). Au saxophone soprano, Jean-Michel Couchet se lance dans une improvisation ébouriffante puis, sur City Living,  l’altiste Anna Lena Schnabel offre un tourbillon sonore jubilatoire.

Avec Good Old Days, l’album déploie une autre suite où les mélodies se superposent. Après un prologue musical au climat vaporeux suggéré par l’orchestre et les claviers de Bruno Ruder, le ténor de Julien Soro s’enflamme et  improvise avec une grande liberté, épaulé par la ligne de basse continue de Sylvain Daniel et porté par la puissance de tout l’orchestre. Sur Something Sweet, Something Tender, l’ONJ s’immerge dans l’univers d’Eric Dolphy avec sa composition gravée sur l’album « Out to Lunch » sorti en 1964 chez Blue Note. Le trombone de Daniel Zimmermann chante avec allégresse et se substitue à la clarinette basse de Dolphy. Son chorus enivrant s’inscrit avec sérénité sur un arrangement étincelant de l’ONJ.

Plus loin, l’Orchestre National de Jazz emprunte Dogon A.D, titre que le saxophoniste Julius Hemphill avait sorti en 1977, sur l’album « Dogon » (Freedom Records). Au saxophone alto, Tim Berne fait souffler un sacré vent de liberté suivi par la trompette de Suzana Santos Silva et les claviers de Bruno Ruder. Avec l’orchestre, tous trois insufflent un rythme irrésistible irrigué d’une solide vitalité. Pour rendre hommage à celui qui a libéré le jazz, Frédéric Maurin et le nouvel ONJ font resplendir Lonely Woman, cette composition de 1959 devenue célèbre. Le très inspiré Tim Berne, fait résonner son expression mélodique comme une imploration.

Sur Kathelin Gray, morceau de Ornette Coleman présent sur l’album « Song X » (1986), la sonorité de l’alto de Tim Berne dépose un voile joyeux qui opère sur la ballade comme un réel bain de jouvence. Le répertoire se termine avec Theme From A Symphony, la composition d’Ornette Coleman qui ouvrait « Dancing in your Head », son album de 1976. Sur ce titre, les riches sonorités de l’orchestre rutilant explosent et les solistes successifs libèrent leur l’expressivité jusqu’à atteindre la flamboyance d’un feu d’artifice symphonique.

« Rituels »

couverture de l'album Rituels de l'ONJLe double album propose le deuxième programme de l’Orchestre National de Jazz présenté en octobre 2019, créé en résidence à la Cité de la Voix de Vézelay, à l’Abbaye de Noirlac et à la Scène nationale d’Orléans et enregistré, mixé et masterisé par Philipp Heck aux Studios Bauer, Ludwigsburg en Allemagne.

Co-écrit par Frédéric Maurin avec Ellinoa, Sylvaine Hélary, Leïla Martial et Grégoire Letouvet, le répertoire original consiste en un parcours musical poétique construit en sept pièces autour de la notion des rituels quotidiens. Enregistré en studio, cette œuvre collective associe quatre voix et treize instrumentistes (section de cuivres et clarinettes et trio à cordes associés au noyau dur du défunt « Ping Machine » qu’a dirigé Frédéric Maurin durant 14 ans).

« Rituels », un jazz singulier aux couleurs orchestrales contrastées dont les dimensions onirique et poétique transportent dans un monde imaginaire. En version acoustique, l’ONJ inscrit la voix humaine comme un instrument à part entière au sein d’un orchestre acoustique où se mêlent cordes, percussions, bois et cuivres.

Au fil des titres

Le premier disque débute par Le Monde Fleur, une composition de Sylvaine Hélary. Un splendide échange musical prend la forme d’une danse entre la clarinette basse de Catherine Delaunay et la trompette de Susana Santos Silva. La musique embarque dans un monde sonore étrange issu du traditionnel des indiens Yaqui. Tels des reflets poétiques, les voix côtoient les crescendos de l’orchestre évoquant le lever du jour et contrastent avec les solos du piano de Bruno Ruder, du trombone de Christiane Bopp et du saxophone alto de Julien Soro.

Dans Rituel 1 et Rituel 2, Frédéric Maurin invite à s’immerger dans une double suite de Rituels dont le texte est issu d’une danse traditionnelle péruvienne des indiens Ayacucho. Les morceaux révèlent un aspect plus organique de l’ONJ et les improvisations périlleuses et aventureuses de la chanteuse Leïla Martial invitent à plonger dans un imaginaire sonore. On se laisse porter par les interventions effervescentes de la trompette de Susana Santos Silva et par les prouesses du violon alto de Guillaume Roy alors que la batterie de Raphael Koerner caracole.

Composée par le pianiste, arrangeur et compositeur de musiques de film Grégoire Letouvet, La Métamorphose termine le premier CD et fait référence au livre des Morts des anciens Egyptiens de Paul Pierret. De sa clarinette, Catherine Delaunay irradie le rituel de la métamorphose alors que les effets polyphoniques et la diction superbe de Romain Dayez teintent la pièce d’accents opératiques.

En ouverture du second disque, Leila Martial lit et chante le texte de sa composition Femme Délit dont l’orchestration est confiée à Grégoire Letouvet. Après avoir apprécié les qualités exceptionnelles de la chanteuse, on se laisse emporter sans résistance par une échappée déchirante du saxophone ténor de Fabien Debellefontaine au-dessus de la riche palette sonore de l’orchestre. Composée par Sylvaine Helary, le titre Loon met ensuite en lumière les voix angéliques d’Ellinoa, de Leïla Martial et de Linda Olah. On est saisi par la profondeur de la contrebasse de Raphaël Schawb, par le marimba espiègle de Stephan Caracci. Au final, on baigne dans un monde sonore paradisiaque.

D’après un poème traditionnel hawaïen, l’écriture de Naissance de la Nuit dessine plus loin un univers musical onirique où les voix, le vibraphone, le piano, les cuivres et la flûte se font ardents avant d’entraîner l’oreille dans un monde chimérique où le temps semble s’écouler sans fin. Pour finir, Fréderic Maurin propose Aiôn, une composition surprenante. Après un prologue intriguant, le piano de Bruno Ruder se fait complice du vibraphone de Stephan Caracci et des quatre voix qui font alterner les idiomes jusqu’à adopter une langue imaginaire. Comme en écho à la musique spectrale, Frédéric Maurin explore les timbres musicaux, la décomposition des sons et se profilent les spectres Ligetti ou Stockhausen.

« Dancing In Your Head(s) » et « Rituels », deux albums à découvrir de toute urgence pour prendre la mesure des deux premiers et ambitieux projets portés par Frédéric Maurin, directeur artistique de l’Orchestre National de Jazz. 

Jazz Campus en Clunisois 2023 – Noé Clerc Trio

Jazz Campus en Clunisois 2023 – Noé Clerc Trio

Après avoir précisé que le concert du 20 août 2023, s’inscrit dans le cadre de Jazz Migration, dispositif d’accompagnement de musicien.ne.s émergent.e.s du jazz et musiques improvisées, Didier Levallet invite les musiciens du Noé Clerc Trio à gagner la scène du Farinier des Moines de l’Abbaye de Cluny.

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Miki Yamanaka présente « Shades Of Rainbow »

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Annoncé en France pour le 08 septembre 2023, l’album « Shades Of Rainbow » permet de découvrir la pianiste japonaise Miki Yamanaka. En compagnie du saxophoniste Mark Turner, du contrebassiste Tyrone Allen et du batteur Jimmy Macbride, elle présente album remarquable où se télescopent swing et inventivité. Tout au long de ses huit compositions, ses solos laissent pantois. Du jazz de haute volée !

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Jazz Campus est là … avec 3 concerts !

Jazz Campus est là … avec 3 concerts !

Sylvain Rifflet, Quartet Novo, Rose Radio

Nouvelle réjouissante pour les amateurs de jazz live… Jazz Campus en Clunisois programme 3 concerts sur le territoire de la Bourgogne Sud ! En effet, même si, en raison de la crise sanitaire, Didier Levallet et toute l’équipe du festival ont dû renoncer à leur semaine annuelle de programmation musicale et aux stages, ils ne se sont pas résignés. Au final, Jazz Campus est là avec trois concerts proposés au public les 20 et 21 août 2020. Sylvain Rifflet solo, Novo Quartet et Rose Radio. Belle perspective que le plaisir de renouer avec des émotions musicales vivantes !

bandeau-web-Jazz campus est làEn juin 2020, au regard de l’évolution de la pandémie, des directives nationales et de leurs mises en œuvre locales, le festival Jazz Campus en Clunisois a renoncé à conduire son festival et ses stages, prévus du 15 au 22 août 2020. Les concerts et les intervenants des stages annoncés cette année seront reconduits en 2021 mais, malgré les conditions sanitaires contraignantes, Jazz Campus est là.

En effet, toute l’équipe de Jazz Campus en Clunisois a tenu à assurer des actions symboliques de sa présence toujours active sur le territoire de la Bourgogne Sud.

Les 20 et 21 août 2020, Jazz Campus est là, avec trois concerts qui se tiendront dans le respect des préconisations sanitaires en vigueur. Au programme, Sylvain Rifflet en solo, Novo Quartet et Rose Radio.

Ainsi, grâce au soutien réaffirmé du Département, de la Communauté de commune, de la Ville de Cluny, ainsi que la SACEM (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique), le public aura le plaisir de partager des émotions musicales vivantes avec les artistes mobilisés pour l’occasion.

Jeudi 20 août 2020 : Sylvain Rifflet Solo

Jazz Campus en Clunisois Encore Là avec Sylvain Rifflet©Guillaume ReynaudLe public se souvient encore du concert du 25 août 2018, en clôture du festival Jazz campus en Clunisois 2018, quand le saxophoniste Sylvain Rifflet a présenté son le projet « Refocus » de Sylvain Rifflet, sur la scène du théâtre les Arts de Cluny. Un superbe moment musical qui a concilié une écriture et des arrangements léchés avec une mise en place précise servie par les qualités techniques indubitables des instrumentistes.

Après « Refocus » (2017), en 2019, Sylvain Rifflet a sorti « Troubadours » enregistré avec Verneri Pohjola (trompette), Sandrine Marchetti (harmonium) et Benjamin Flament (percussions).

En 2020, Sylvain Rifflet aurait dû animer un stage autour de la musique de Moondog, c’est en solo qu’il donne RV au public à 19h le jeudi 20 août 2018 au Farinier des Moines de l’Abbaye de Cluny. L’acoustique d’exception du lieu va magnifier la version « Troubadour Solo » que va interpréter Sylvain Rifflet (saxophone et shruti-box).

Vendredi 21 août 2020 : Novo Quartet

Jazz Campus en Clunisois Encore Là avec NOVO©Eric HurtadoIssu du collectif grenoblois « La Forge » dont il  est co-fondateur et co-directeur artistique avec le pianiste François Raulin et le clarinettiste Michel Mandel, le contrebassiste, compositeur et arrangeur Pascal Berne est engagé dans plusieurs projets.

Dans le Novo Quartet, Pascal Berne réunit autour de lui Michel Mandel (clarinettes), Yves Gerbelot (saxophones) et Pierre Baldy Moulinier (trombone). Entre quatuor de chambre et brass band aventureux, Novo Quartet propose un jazz inventif, entre écriture et improvisation, compositions originales et prises de risques permanents.

Faute de pouvoir animer comme prévu à l’origine en 2020 l’atelier « Jeux d’orchestre », Pascal Berne donne RV au public avec Novo Quartet le vendredi 21 août 2020 à 12h30 au Théâtre de Verdure de Cluny (parc de la mairie). L’occasion pour le public de pique-niquer en écoutant Novo Quartet qui a plus d’un jazz dans son sac. Entrée libre et repli prévu au Théâtre de Cluny en cas de pluie.

Vendredi 21 août 2020 : Rose Radio

Jazz Campus en Clunisois Encore Là avec Rose Radio« Rose Radio » regroupe trois musiciens très actifs dans le monde du jazz contemporain. Le saxophoniste Olivier Py et le batteur François Merville, tous deux membres de l’équipe pédagogique de l’ESM (Ecole supérieure de Musique de Bourgogne-Franche-Comté) et le guitariste Tom Juvigny.

Le groupe puise dans le répertoire des « standards du jazz » des comédies musicales de Broadway. Musique au croisement des mélodies souvenirs de chansons mémorielles et d’envolées improvisées.

RV à 18h30 au Théâtre de Verdure de Cluny (parc de la mairie) avec « Rose Radio » pour découvrir des formes musicales ouvertes où improvisation et mélodies anciennes font bon ménage. Entrée libre et repli prévu au Théâtre de Cluny en cas de pluie.

Malgré les conditions sanitaires contraignantes, Jazz Campus est là pour faire battre le cœur de l’art et de la culture sur le territoire du Clunisois, les 20 et 21 août 2020.

Jazz Campus en Clunisois 2023 – Noé Clerc Trio

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Après avoir précisé que le concert du 20 août 2023, s’inscrit dans le cadre de Jazz Migration, dispositif d’accompagnement de musicien.ne.s émergent.e.s du jazz et musiques improvisées, Didier Levallet invite les musiciens du Noé Clerc Trio à gagner la scène du Farinier des Moines de l’Abbaye de Cluny.

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Miki Yamanaka présente « Shades Of Rainbow »

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Le trompettiste Pierre Drevet signe « EchangƎ »

Le trompettiste Pierre Drevet signe « EchangƎ »

Swing grand format

Le trompettiste, compositeur et arrangeur Pierre Drevet signe le superbe « EchangƎ ». Enregistré live avec le Brussels Jazz Orchestra et la chanteuse Claire Vaillant, l’album délivre une musique flamboyante où la richesse et la joie du partage sont perceptibles. Compositions originales, arrangements éclatants, splendides envolées des solistes. Du swing grand format dont l’écoute déclenche l’enthousiasme. A partager sans réserve.

couverture de l'album Echange de Pierre Drevet, Claire Vaillant et le Brussels Jazz OrchestraSorti le 19 juin 2020, l’album « EchangE » (Label Lilananda/InOuïe Distribution) fait partie de ces disques addictifs que l’on écoute en boucle et que l’on aime à partager. Tous les arrangements sont à porter au crédit de Pierre Drevet qui a aussi composé la majeure partie du répertoire hormis le titre GK de Gaël Horellou.

Le leader a invité la chanteuse Claire Vaillant et le Brussels Jazz Orchestra (BJO), l’un des plus éminents big bands européens, à venir à Vienne en Isère pour une résidence de quatre jours à l’issue de laquelle l’ensemble des protagonistes se sont produits en concert le 27 octobre 2019, dans la salle du Manège, en ouverture du Forum JAZZ(s)RA.

Porté par une énergie et un swing de chaque instant, « EchangE » offre une musique à la dimension orchestrale somptueuse. Les huit titres aux arrangements hauts en couleur permettent d’apprécier les superbes envolées des solistes et les dialogues inspirés entre voix et bugle/trompette.

Pierre Drevet, le BJO et Claire Vaillant

Trompettiste, bugliste, compositeur et arrangeur, Pierre Drevet a été professeur, au Conservatoire de Chambéry où il donnait des cours au sein du Département Jazz. SiPierre Drevet se prévaut de 35 années de pédagogie, le musicien a aussi mené une riche activité sur scène et en studio.

Après un passage dans les orchestres de variété (Michèle Torr années 1984-1985) puis dans le groupe « Horn Stuff » créé avec André Manoukian, le trompettiste et bugliste Pierre Drevet a joué dans l’Orchestre National de Jazz (1994-1995) sous la direction musicale de Laurent Cugny.

En juin 2018, il a sorti « Bossa 2.0 » porté à la fois par le « Lilananda Jazz Quintet » auquel participe Claire Vaillant, et par un quatuor à cordes classique, le Quatuor Varèse. Pour cet album qui revisite la bossa nova, Pierre Drevet a conçu, pour le quintet et le quartet, des arrangements très modernes de thèmes de Jobim, Nascimento, Bosco, Buarque.

En 2001, Pierre Drevet a remplacé le trompettiste titulaire du BJO pour un concert avec Maria Schneider à Dublin en Irlande et depuis 2003 il est membre permanent de la section de trompettes du Brussels Jazz Orchestra, dont Franck Vaganée est le directeur artistique. Ce somptueux orchestre s’inscrit dans la grande tradition des big bands mais sa couleur orchestrale n’en est pas moins des plus modernes.

Sur l’album « EchangƎ », Pierre Drevet est entouré des dix-sept autres musiciens du BJO qui compte une section de 5 saxophones, 4 pupitres de trompettes ou bugles, une section de 5 trombones, un piano ou Rhodes, une guitare, une basse et une batterie.

Autrice des textes de cinq des huit titres de l’album « EchangƎ », Claire Vaillant mêle sa voix aux instruments et complète la palette sonore de l’ensemble orchestral.

Au fil des morceaux

L’album ouvre avec EchangƎ au climat musical singulier et plaisant et à l’orchestration raffinée. Le chant de Claire Vaillant s’harmonise avec souplesse à la ligne mélodique exposée par le big band. Après l’improvisation ciselée et enflammée du saxophone ténor de Kurt Van Herck, la sonorité enthousiasmante du bugle de Pierre Drevet prend le relai.

Work In(n) Holiday irradie ensuite de couleurs chaudes et swinguantes. Si l’intervention du ténor est riche d’une vitalité tout en nuance, la guitare se fait caressante et la sonorité de trompette de Pierre Drevet évoque les raffinements de celle de Kenny Wheeler. Plus loin, l’orchestration du titre Encore K fait écho à la musique contemporaine alors quele chant de Claire Vaillant, pourvoyeur de poésie, tutoie les anges. Après le propos dense du saxophone baryton de Bo Van der Werf, les volutes de la trompette du leader propulsent la musique vers des cimes ensoleillées.

For Kenny rend hommage à la figure tutélaire que fut le trompettiste canadien Kenny Wheeler pour Pierre Drevet. La voix aérienne surfe sur la mélodie et scatte avec allégresse sur un tempo latin puis le solo volubile du bugle de Pierre Drevet et les inflexions groovy du trombone de Ben Fleerakkers enrichissent la ligne mélodique ornée de tuttis orchestraux.

Composition de haut vol de Pierre Drevet, LylPat met en lumière l’orchestre aux accents rutilants et valorise les solos enflammés du tromboniste Dree Peremans, de l’altiste Frank Vaganée, et du bassiste Bart De Nolf à la sonorité ronflante. L’orchestre propose ensuite la ballade GK, une composition de Gaël Horellou. Après l’introduction au piano de Nathalie Loriers très ravellienne, intervient la voix chatoyante et apaisante. Le bugle de Pierre Drevet dessine des arabesques de charme sur le jeu soyeux que tisse le piano.

Sur Aîcha, la voix agile s’insinue dans les intervalles serrés, en symbiose avec l’arrangement riche en couleurs. L’album se termine avec PlasticMusic qui permet de saisir une fois de plus, la parfaite osmose qui règne entre le chant et l’orchestre. Mené sur un tempo soutenu, ce morceau témoigne d’une effervescence orchestrale qui se termine en un véritable feu d’artifice.

« EchangƎ » propose une musique collective riche en échanges. Écriture précise, orchestrations dynamiques et colorées, chant souple et poétique, solistes virtuoses, chorus inspirés. L’oreille se régale de bout en bout et en redemande.

Jazz Campus en Clunisois 2023 – Noé Clerc Trio

Jazz Campus en Clunisois 2023 – Noé Clerc Trio

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Miki Yamanaka présente « Shades Of Rainbow »

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Les flamboyantes couleurs sonores de « Twins »

Les flamboyantes couleurs sonores de « Twins »

Collectif La Boutique, Fabrice Martinez & Vincent Peirani

Premier projet du Collectif La Boutique, « Twins » est construit autour du répertoire de Jean-Remy Guédon. Le trompettiste Fabrice Martinez en assure la direction artistique et propose une relecture inspirée des titres, avec en invité, l’accordéon de Vincent Peirani. Orchestre rutilant et sonorités flamboyantes accrochent l’oreille.

Membre du Collectif La Boutique, le trompettiste Fabrice Martinez a pris la direction du projet « Twins ». Il a invité l’accordéoniste Vincent Peirani à rejoindre les huit musiciens du collectif pour explorer 25 ans de répertoire composé par Jean-Remy Guedon pour l’orchestre Archimusic dont le Collectif La Boutique est l’héritier.

Ils proposent une lecture nouvelle des onze titres de « Twins » dont les riches couleurs orchestrales captivent l’attention. L’orchestre et l’accordéoniste s’invitent mutuellement sur des territoires qu’ils explorent ensemble.

Collectif la Boutique

Issue en droite ligne de l’orchestre créé en 1993 par le saxophoniste Jean-Remy Guédon, la compagnie musicale Archimusic compte un administrateur et huit musiciens qui travaillent dans une dynamique collective. Un quatuor de bois issus des grands orchestres classiques, deux solistes improvisateurs et une rythmique contrebasse-batterie issus du monde du jazz.

Ainsi le Collectif La Boutique réunit Emmanuelle Brunat (clarinette basse), Anaïs Reyes (basson), Vincent Arnoult (hautbois, cor anglais), Clément Duthoit (saxophones), Yves Rousseau (contrebasse), David Pouradier Duteil (batterie), Nicolas Fargeix (clarinette) et Fabrice Martinez (trompette, bugle).

Depuis 2018, Le Collectif la Boutique crée des projets qui vont du classique au jazz, du duo peinture-percussions au trio classique, en passant par le grand ensemble. Le collectif fédère autour de lui nombre d’artistes issus d’autres disciplines (compositeur, arrangeur, chorégraphe, comédie, peintre, etc…) parmi lesquels on peut citer entre autres, Andy Emler, Stanislas Kuchinski, Agnès Adam, Julie Desprairies, Marcel Gbeffa, Anne Vignal etr Djamile Mama Gao.

Via le dispositif Air Artistes, le Collectif la Boutique facilite la circulation des artistes à l’international, ce qui donne naissance à des projets qui se jouent des disciplines et des frontières.

Fabrice Martinez

Le trompettiste et bugliste assure la direction artistique du projet « Twins » qui réunit en grand ensemble les huit musiciens du Collectif la Boutique et leur invité, l’accordéoniste Vincent Peirani.

Membre du « Supersonic » de Thomas de Pourquery, complice de Daniel Humair et de Marc Ducret, le trompettiste a une solide expérience des grands orchestres puisqu’il a participé au Sacre du Tympan depuis 1998, à l’ONJ d’Olivier Benoit, au Grand Lousadzac de Claude Tchamitchian, au Méga-octet d’Andy Emler et à l’orchestre de cuivres de Paris de Pierre Gillet pendant 15 ans.

Fabrice Martinez a fait le choix de confier les parties écrites par Jean-Remy Guédon pour la voix, à l’accordéon de Vincent Peirani qui occupe une place centrale dans le projet « Twins ».

Indéniablement les ingénieurs du son Fred Soulard et Arnaud Pichard participent pour beaucoup à la dynamique sonore qui met en valeur l’orchestre de fort belle manière.

Au fil des plages

Sur la ligne mélodique de la contrebasse, la trompette insuffle en prélude un climat mélancolique au premier titre, L’intelligence qui déroule un tapis orchestral où se distingue le hautbois gracieux. L’accordéon voltige ensuite sur les crêtes de la félicité à laquelle l’oreille succombe.

L’album se poursuit avec Parfum, un titre plus vigoureux qui interpelle par sa rythmique et son climat étrange. La trompette électrise le titre par sa vitalité et son phrasé acrobatique. A partir d’un motif itératif lancinant de la contrebasse et de la percussion, l’accordéon entame sa complainte sur La Nature Universelle. Après une courte intervention du hautbois, la trompette déroule un florilège de sonorités flamboyantes sur un tempo de reggae. Le contraste des rythmes surprend et ravit tout à la fois.

Avec bonheur, le répertoire fait varier les atmosphères. Peur et Religion résonne comme la musique d’un film angoissant. Les envolées déchirantes du saxophone soprano exacerbent le climat oppressant de la composition. Le collectif se veut ensuite plus rassurant et invite l’oreille dans le monde chimérique de L’Imagination. Après les notes frivoles de l’accordéon que soutiennent le basson impérial et la section de soufflants, le propos orchestral accueille la trompette à la sonorité douce et vaporeuse.

Sur la ligne de basse majestueuse de Parrain adviennent alors les arabesques voluptueuses que dessine la clarinette. Le morceau se poursuit sur un tempo médium et la trompette interpelle par ses traits fulgurants qui stimulent l’orchestre.

L’accordéon revient sur Lois et Passions que l’orchestre dote d’une large palette de couleurs sonores. Les solistes en totale osmose apportent successivement leur contribution et la musique s’écoule comme une rivière de jouvence dans laquelle on prend plaisir à s’immerger. Darkniet dessine un paysage sonore sombre que l’expression du saxophone extravagant, l’accordéon et le collectif très libérés rendent encore plus inquiétant. Plus loin, Avis aux Vieux apporte un brin de fantaisie qui ne manque ni d’énergie ni d’allégresse. Le ténor muscle son discours après les interventions romantiques de l’accordéon et de la trompette.

Après un court dialogue de frivolité qu’échangent les soufflants, la trompette émerge des profondeurs de l’orchestre. Parméric se teinte de lumière avec les phrases célestes de l’accordéon qui s’envole tel un papillon. L’album se termine avec le voluptueux Spaciba. La clarinette se fait cajoleuse et sa virtuosité enivre. Soutenues par l’orchestre rutilant, les lames de l’accordéon pleurent et gravissent les sommets de l’extase.

TWINS - L’imagination from Collectif La Boutique on Vimeo.

Pour s’immerger dans l’ambiance de l’album « Twins », RV à Paris au Studio de l’Ermitage, le mercredi 09 décembre 2020 à 20h30 pour le concert qui permettra de retrouver sur la même scène les huit musiciens du Collectif La Boutique et Vincent Peirani.

Jazz Campus en Clunisois 2023 – Noé Clerc Trio

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Miki Yamanaka présente « Shades Of Rainbow »

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Annoncé en France pour le 08 septembre 2023, l’album « Shades Of Rainbow » permet de découvrir la pianiste japonaise Miki Yamanaka. En compagnie du saxophoniste Mark Turner, du contrebassiste Tyrone Allen et du batteur Jimmy Macbride, elle présente album remarquable où se télescopent swing et inventivité. Tout au long de ses huit compositions, ses solos laissent pantois. Du jazz de haute volée !

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Gregory Porter présente « Concord »

Gregory Porter présente « Concord »

Nouveau single de l’album « All Rise »

Après « Revival » découvert en janvier 2020, Gregory Porter présente « Concord ». Un clip et un nouveau single de son album « All Rise » dont la sortie est annoncée pour le 28 août 2020. Un autre titre fort réussi qui permet de retrouver avec bonheur la chaleureuse voix du crooner baryton.

Prévue à l’origine pour le 17 avril 2020, la sortie de l’album « All Rise » (Blue Note/Universal) a été reportée au 28 août 2020. Le clip Concord permet de patienter en attendant la sortie prochaine du sixième album studio du chanteur Gregory Porter.Gregory Porter avec Revival annonce la sortie de All Rise

Enregistré entre Los Angeles, Paris et Londres, ce nouvel opus marque le retour à l’écriture de Gregory Porter avec une nouvelle énergie, de nouveaux groove(s) et avec un nouveau producteur Troy Miller (Rag’n’Bone Man, Calvin Harris, Laura Mvula).

Sur « All Rise », la star internationale est entourée de Tivon Pennicot au saxophone soprano, Chip Crawford aux piano et Fender Rhodes, Jahmal Nichols à la basse, Emanuel Harold à la batterie et Troy Miller aux percussions. Les arrangements du London Symphony Orchestra Strings sont à porter au crédit de Troy Miller.

« All Rise »… les clips musicaux

Après le clip Revival à la tonalité gospel dévoilé le 17 janvier 2020 et présenté sur « Latins de Jazz » le 18 janvier 2020, le chanteur a proposé, en février 2020, le délicieux If Love Is Overrated, qu’il chante accompagné de la section de cordes du London Symphony Orchestra Strings.

On a aussi pu savourer en Avril 2020, le climat climat gospel-soul du clip Thank you.

En mai 2020, ce sont les ambiances disco des années 80 qu’évoquent le très léché Phoenix.

Juin 2020 a permis d’apprécier la pulsation funk du plus rythm and blues Mister Holland.

Le 23 juillet 2020, Gregory Porter présente Concord, une romance à la pulsation très soul qui évoque l’espace.

Du jazz à la planète Mars

Sur le clip de Concord, Demyan, le fils du chanteur, joue son propre rôle et Gregory Porter est revêtu d’une tenue d’astronaute.

Est-ce le talent de l’artiste ou la tenue qui a retenu l’attention de la National Aeronautics and Space Administration ? Sans doute les deux car la NASA invite officiellement Gregory Porter pour inaugurer le lancement de la mission historique, Mars 2020 Perseverance Rover, prévue le jeudi 30 juillet 2020 à partir de Cap Canaveral, en Floride. D’ailleurs, à l’occasion de la cérémonie de lancement retransmise en direct, le chanteur va interpréter, depuis chez lui en Californie, l’hymne patriotique américain, « America The Beautiful ».

Ainsi, Gregory Porter, vainqueur de deux Grammy Awards du meilleur album de jazz vocal, pour « Liquid Spirit » (2013)  et « Take Me To The Alley » (2016), devient partenaire de la NASA pour la mission sur Mars du rover Mars Perseverance lancé en direction du cratère de Jezero sur Mars. Il devient ainsi le premier artiste de jazz à être invité par la NASA à se produire pour le lancement d’une mission sur Mars.

Chez Gregory Porter, blues, soul, gospel, jazz et Rhythm and blues coexistent avec bonheur. Entre énergie et tendresse, groove et mélodies sont les marqueurs essentiels de ce baryton qui transcende les genres avec un talent sans pareil et enchante autant les amateurs de jazz qu’un plus large public.

Le 27 novembre 2020, RV avec le chanteur Gregory Porter à 20h sur la scène de l’Auditorium de Lyon pour un concert organisé en collaboration par l’Auditorium de Lyon et Jazz à Vienne, dans le cadre de la saison 2020/2021 de la salle lyonnaise.

Jazz Campus en Clunisois 2023 – Noé Clerc Trio

Jazz Campus en Clunisois 2023 – Noé Clerc Trio

Après avoir précisé que le concert du 20 août 2023, s’inscrit dans le cadre de Jazz Migration, dispositif d’accompagnement de musicien.ne.s émergent.e.s du jazz et musiques improvisées, Didier Levallet invite les musiciens du Noé Clerc Trio à gagner la scène du Farinier des Moines de l’Abbaye de Cluny.

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Miki Yamanaka présente « Shades Of Rainbow »

Miki Yamanaka présente « Shades Of Rainbow »

Annoncé en France pour le 08 septembre 2023, l’album « Shades Of Rainbow » permet de découvrir la pianiste japonaise Miki Yamanaka. En compagnie du saxophoniste Mark Turner, du contrebassiste Tyrone Allen et du batteur Jimmy Macbride, elle présente album remarquable où se télescopent swing et inventivité. Tout au long de ses huit compositions, ses solos laissent pantois. Du jazz de haute volée !

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Charles Tolliver est de retour avec « Connect »

Charles Tolliver est de retour avec « Connect »

Du hard bop énergique et ciselé

Le trompettiste Charles Tolliver est de retour avec « Connect » sur le label londonien indépendant Gearbox Records. Après un long silence discographique, le leader signe un album studio enregistré avec les très expérimentés new-yorkais Jesse Davis, Keith Brown, Buster Williams et Lenny White et la participation du britannique Binker Golding. Un opus énergique et ciselé. Quatre titres qui fleurent bon le hard-bop.

Après une carrière commencée dans les années 60 chez Blue Note au cours de laquelle il a côtoyé de nombreuses célébrités du jazz, le trompettiste, compositeur et arrangeur Charles Tolliver, aujourd’hui âgé de 78 ans, revient avec « Connect », son premier album studio depuis treize ans.couverture de l'album Connect de Charles Tolliver

Comme le titre de l’opus le laisse entendre, Charles Tolliver opère sur « Connect » un superbe lien entre le jazz new-yorkais et le jazz britannique. En effet, si le Charles Tolliver All Stars réunit autour du trompettiste les musiciens new-yorkais Jesse Davis au saxophone alto, Keith Brown au piano, Buster Williams à la contrebasse et Lenny White à la batterie, l’album met aussi en vedette le saxophoniste britannique Binker Golding sur deux morceaux.

La sortie de l’opus sortie est prévue le 31 juillet 2020 sur le label londonien indépendant Gearbox Records.

Charles Tolliver

Né en 1942 à Jacksonville en Floride, Charles Tolliver peut se prévaloir de porter plusieurs casquettes avec talent, trompettiste, chef d’orchestre, compositeur, arrangeur, créateur de label et éducateur.

Après avoir étudié à l’Université Howard, il déménage à New York en 1964. Au fil des ans, il développe un jeu de trompette très personnel, imprégné d’un fort sens de la tradition en côtoyant nombre de jazzmen de renom tels que Roy Haynes, Hank Mobley, Willie Bobo, Horace Silver, McCoy Tyner, Sonny Rollins, Booker Ervin, Gary Bartz, Herbie Hancock, The Gerald Wilson Orchestra, Oliver Nelson, Andrew Hill, Louis Hayes, Roy Ayers, Art Blakey & the Jazz Messengers, et Max Roach.

Il a commencé sa carrière professionnelle avec Jackie Mclean avec lequel il a enregistré l’album « It’s Time » (Blue Note). Le saxophoniste alto le convie aussi à participer à l’opus “Action” enregistré sous le même label.

Leader

Le tout premier enregistrement de Charles Tolliver sous son propre nom est « Paper Man » (Black Lion) enregistré en 1968 avec Herbie Hancock au piano, Gary Bartz au saxophone, Ron Carter à la contrebasse et Joe Chambers à la batterie. Le trompettiste a ensuite participé à nombre d’albums de hard bop au mitan des années 60. Il a aussi joué avec Gerald Wilson’s Orchestra à Los Angeles (1966-1967) et a été un membre du groupe de Max Roach (1967-1969).

En 1969, le trompettiste forme un quatuor appelé « Music Inc. » qui met souvent en vedette le pianiste Stanley Cowell et s’élargit quelquefois à la dimension d’un big band, « Music Inc & Big Band ».

Co-fondateur du label Strata-East Records

En 1971, Charles Tolliver et Stanley Cowell forment le label Strata-East Records lequel sort de nombreux beaux disques dans les années 1970 comme « Music Inc. », enregistré en novembre 1970 et « Impact » enregistré en janvier 1975 par le Big Band de Music Inc. de Charles Tolliver. Chose remarquable, pour ces albums, le leader compose, arrange, joue en solo et dirige lui-même.

Dans les années 70, Strata-East a enregistré des albums d’artistes de premier plan parmi lesquels entre autres Clifford Jordan, M’Boom, Cecil Payne, Sonny Fortune, Shirley Scott, Harold Vick. On note que « The Bottle » (1974) de Gil Scott-Heron constitue sans doute le plus grand succès du label Strata-East encore actif actuellement.

Au cours des années 80 et 90, Charles Tolliver poursuit ses tournées avec son petit groupe, « Music Inc. » et interprète à plusieurs reprises ses compositions et arrangements de grands ensembles en tant que soliste avec pratiquement tous les orchestres européens de radio/TV Jazz.

2007 et 2009

Les deux derniers enregistrements en leader de Charles Tolliver remontent au splendide « With Love » publié en 2007 chez Blue Note avec le Charles Tolliver Big Band et à l’album « Emperor March: Live at the Blue Note » (Halfnote Records) enregistré au Blue Note de New York avec son big band et sorti en 2009. On le retrouve aussi cette même année sur l’album « Introducing Keyon Harrold » de Keyon Harrold ‎où il intervient sur TMF Nuttz, le premier titre du disque.

2020

Après un long silence discographique, l’année 2020 marque le grand retour du légendaire trompettiste avec la sortie de « Connect » dont la sortie est annoncée le 31 juillet 2020 sur le label londonien indépendant Gearbox Records.

« Connect »

« Connect » constitue la première participation de Charles Tolliver au label Gearbox Records, basé à Londres et responsable des récentes sorties du légendaire pianiste, compositeur et arrangeur Abdullah Ibrahim, du duo saxophone-batterie « Binker & Moses », du quintet américain Butcher Brown, groupe très actuel, inspiré par le hip hop mais dont les racines remontent à la fusion électrique des années 70 et du tubiste Theon Cross.

Après contact avec Darrel Sheinman, fondateur du label Gearbox Records, Charles Tolliver a enregistré les quatre pistes de « Connect » à Londres en novembre 2019, dans la dynamique d’une tournée de concerts donnés par le Charles Tolliver All Stars en Europe et à Londres.

Enregistré aux Rak Studios et mixé par Tony Platt (ingénieur du son de Bob Marley, Jazz Jamaica All Stars, Abdullah Ibrahim), « Connect » réunit autour du trompettiste quelques-uns des meilleurs musiciens de la scène jazz new-yorkaise. En effet le Charles Tolliver All Stars compte le saxophoniste alto Jesse Davis, le pianiste Keith Brown, le contrebassiste Buster Williams et le batteur Lenny White. Avec la présence sur deux titres du saxophoniste ténor britannique Binker Golding, l’album relie New-York à Londres. S’il participe au revival de la scène jazz londonienne avec entre autres le duo « Binker & Moses » (saxophone/batterie), le virtuose instrumentiste possède plus d’une corde à son arc, ce dont témoigne sa participation à deux titres de « Connect » (Emperor March et Suspicion) où sa prestation s’enracine dans la grande tradition du jazz.

Les quatre compositions de « Connect » sont à porter au crédit de Charles Tolliver.

Au fil des pistes

La trame de Blue Soul se déroule telle une composition des Jazz Messengers de Art Blakey. Très groovy, le morceau s’échappe pourtant dans une modernité très libre, avec un piano très incisif et un solo de l’alto, qui, s’il demeure dans les canons les plus classiques s’avère intense et expressif. Avec un son cuivré et percutant, la trompette du leader captive l’oreille et affiche une maîtrise parfaite de sa sonorité.

Après un exposé collectif au tempo morcelé évocateur du plus pur jazz modal, Emperor March glisse sur un faux rythme de samba. Par son improvisation charnue et organique, le saxophone ténor dégage une tension aux accents félins qui enflamment le propos. L’alto y répond de manière plus lyrique alors que la trompette stimulée semble animée par un feu intérieur. Improvisation au phrasé souple, trilles égrenés dans le registre aigu. Le piano prend le relais avec véhémence et virtuosité et la batterie finalise le morceau dans un chorus polyrythmique transcendant.

Sur Copasetic, de pure obédience hard bop, la trompette délivre des inflexions free à la sonorité fauve. Avec exubérance, les chorus de l’alto et du piano s’enflamment tour à tour, et le morceau, le plus court de l’album, dégage une énergie joyeuse que le découpage rythmique dynamise.

Introduit par une superbe improvisation de contrebasse dont la ligne de basse permet de saisir la maîtrise développée par Buster Williams, Suspicion démarre à vive allure. Le collectif se retrouve dans un climat groovy que les rythmiciens entretiennent. Les solos successifs de la trompette, du ténor puis de l’alto et du piano explorent l’espace avec beaucoup de liberté et manifestent un enthousiasme qui tourne à l’emballement et se termine dans une euphorie collective à laquelle il est difficile de résister.

« En quatre titres, « Connect » propose un jazz hard bop assumé, entre tradition et modernité. Énergie et propos ciselés coexistent. Ça groove et ça gronde avec en point d’orgue, une belle euphorie musicale !

Jazz Campus en Clunisois 2023 – Noé Clerc Trio

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Après avoir précisé que le concert du 20 août 2023, s’inscrit dans le cadre de Jazz Migration, dispositif d’accompagnement de musicien.ne.s émergent.e.s du jazz et musiques improvisées, Didier Levallet invite les musiciens du Noé Clerc Trio à gagner la scène du Farinier des Moines de l’Abbaye de Cluny.

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