Javier Girotto dévoile « Tango Nuevo Revisited »

Javier Girotto dévoile « Tango Nuevo Revisited »

A écouter les yeux fermés !

Porté par le saxophoniste Javier Girotto, « Tango Nuevo Revisited » répond au mythique « Tango Nuevo » enregistré en 1974 par Astor Piazzolla et Gerry Mulligan. Plus de quarante après, un trio saxophone baryton-bandonéon-piano fait écho au tentet qui a immortalisé un disque où tango et jazz croisent leurs univers. Le répertoire en ressort revitalisé. Un travail d’orfèvre à écouter les yeux fermés !

pochette de l'album Tango Nuevo Revisited de Javier Girotto TrioEn 1974, Astor Piazzolla (bandonéon) et Gerry Mulligan (saxophone baryton) ont enregistré le disque « Tango Nuevo » en version orchestrale.

En 2018, exit cordes, guitare, basse, marimba et batterie. Javier Girotto unit son saxophone baryton au bandonéon de Gianni Iorio et au piano d’Alessandro Gwiss et le trio enregistre l’album « Tango Nuevo Revisited » (ACT/PIAS) à sortir le 22 février 2019.

En dix titres, le trio de Javier Girotto fait bien plus que revisiter « Tango Nuevo ». Avec « Tango Nuevo Revisited », il réalise un véritable travail d’orfèvre.  Il transcende et régénère la musique originale.

Le tango de 1900 à nos jours

Dans les années 1900 le tango argentin a intégré les influences des musiques européennes et celles de l’Amérique latine. Avec le fameux compositeur et bandonéoniste Astor Piazzolla, le tango a opéré une mutation et a renouvelé son langage qu’il a croisé aussi avec celui du jazz comme dans « Tango Nuevo ». Depuis, tango et jazz ont continué leur évolution et intégré d’autres influences.

Dans les années 2010, Siggi Loch, le boss du label ACT souhaite donner une suite à l’album mythique de Piazzolla et Mulligan. Par l’intermédiaire de Paolo Fresu, il découvre le saxophoniste argentin Javier Girotto qui a quitté son pays d’origine pour rejoindre celui ses grands-parents, l’Italie, et s’est établi à Rome.

Javier Girotto a découvert « Tango Nuevo » à l’âge de dix ans et accepte la proposition de Siggi Loch. Pour ce faire, le très actif, le musicien dont on ne compte plus les collaborations ni les réalisations discographiques, constitue un trio avec Gianni Iorio (bandonéon) et Alessandro Gwiss (piano).

La force orchestrale du trio

En 1974, Piazzola et Mulligan et leurs huit compagnons innovaient en infusant la syntaxe du tango à l’idiome du jazz dans un bain orchestral où coexistaient bandonéon, saxophone baryton, guitare, marimba, basse, batterie et cordes (violoncelle, violon et alto).

En 2018, ils ne sont que trois, un saxophoniste baryton, un bandonéoniste et un pianiste, mais on a l’impression d’entendre tout un orchestre tant est grande la force de leur interprétation et la richesse de leurs arrangements. Parler de musique de chambre serait tentant puisqu’ils ne sont que trois musiciens, mais la densité peu commune de la musique engagerait plutôt à évoquer la force orchestrale du trio.

« Tango Nuevo Revisited »

Hormis la composition Twenty Years After de Piazzolla, l’album « Tango Nuevo Revisited » reprend les sept autres titres de l’album mythique. Le trio ajoute trois morceaux, deux compositions de Piazzola, Escualo et Fracanapa et Etude For Franca de Gerry Mulligan.

L’album ouvre avec le même titre que le disque de 1974, Close Your Eyes and Listen auquel le trio insuffle une tendre mélancolie dont le lyrisme charme et émeut.

La version teintée de jazz de Deus Tango résonne de légèreté et d’enthousiasme. La lamentation du baryton ouvre Twenty Years Ago auquel bandonéon et piano apportent des improvisations fluides, lyriques et lumineuses. Le trio propose ensuite une version alerte de Summit qui se distingue de la version originale très orchestrale. Les solos rugissants du baryton et le chorus virtuose du bandonéon éblouissent et étourdissent au point de faire tourner la tête.

Le trio continue avec une version enthousiaste de Reminiscence où le piano aérien tourbillonne. Sur le thème de Mulligan, Aire de Buenos Aires, les trois protagonistes communient à cœur ouvert et enlèvent le morceau avec frénésie. Après un prologue sensible joué par le bandonéon, le baryton à la sonorité veloutée transforme Etude for Franca en une ballade sensuelle.

Le trio irradie de flamboyance une version du thème Escualo servi par une mise en place précise. Sur Fracanapa les trois instruments manient le contrepoint avec une ferveur contrôlée. Le tango de Piazzolla vibre d’une modernité inouïe. L’album se termine avec Years of Solitude qui incarne à lui seul la quintessence de l’art de ce trio singulier.

La large palette expressive du trio de Javier Girotto confère à « Tango Nuevo Revisited » une aura musicale qui associe la mélancolie du tango à la liberté du jazz avec un léger grain de fantaisie.

« Pensées Rotatives » de Théo Girard

« Pensées Rotatives » de Théo Girard

Pour ses « Pensée Rotatives », le contrebassiste et compositeur Théo Girard est entouré du batteur Sebastian Rochford et du trompettiste Antoine Berjeaut. Autour d’eux, son Grand Ensemble, une couronne de douze soufflants. Enregistré sous le chapiteau du festival Jazz sous les Pommiers à Coutances, l’album restitue une musique en mouvement où foisonnent les notes. Entre les oreilles, ça tourne rond ! Un opus hypnotisant à écouter au casque pour s’enivrer sans risque.

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Enrico Rava présente « Edizione speciale »

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Le trompettiste Enrico Rava présente « Edizione speciale » son dix-huitième album pour ECM. Une musique en métamorphose continuelle enregistrée live en août 2019 au Festival Middelheim d’Anvers avec une équipe de talentueux improvisateurs transalpins réunis autour du doyen du jazz italien. Toujours connecté à la tradition, son jazz explore les chemins de la liberté mais conserve la mélodie au cœur de son discours.

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« Dracula » – Un livre-disque signé Adèle Maury/ONJ

« Dracula » – Un livre-disque signé Adèle Maury/ONJ

Sous la direction artistique de Frédéric Maurin, l’Orchestre National de Jazz présente « Dracula », le premier livre-disque de l’ONJ pour les jeunes. Un conte musical dont la musique balance entre opéra-jazz et comédie musicale. L’univers graphique en noir et blanc de l’album est imaginé par Adèle Maury, une jeune artiste révélée en 2020 au Festival d’Angoulême. Un projet original et captivant pour les yeux et les oreilles de tous, parents et enfants.

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Christian Escoudé présente « Django, Les Inédits »

Christian Escoudé présente « Django, Les Inédits »

Hommage singulier et élégant

Enregistré en 2018 par le guitariste Christian Escoudé, le réjouissant « Django, Les Inédits » propose à la fois des compositions de Django Reinhardt et d’autres du leader. En quartet et avec la chanteuse Stephy Haik sur quelques titres, le talentueux guitariste n’a rien perdu de son élégance et de sa singularité.

Quelques notes inédites de la musique de Django Reinhardt trouvées dans le grenier familial sont à l’origine de l’idée de l’album « Django, Les Inédits » (Cristal Records/Sony Music Entertainment) annoncé pour le 22 février 2019.

Avec deux guitares, un orgue Hammond B3 ou un piano et la voix de Stephy Haik, le guitariste Christian Escoudé projette la musique de Django et la sienne dans un paysage musical d’une fraîcheur singulière.

Nouvel hommage au grand maître de la guitare manouche « Django, Les Inédits » montre une fois de plus que Christian Escoudé possède un langage très personnel qui le distingue au sein de la grande famille des guitaristes de jazz se réclamant de Django Reinhardt… sans trahir ni imiter, son expression possède une singularité qui ravit.

Les musiciens de l’album

Après avoir reçu en 1976 le prix Django Reinhardt de l’Académie du Jazz, Christian Escoudé a rendu de nombreux hommages à la musique du maître manouche. Reconnu comme un des spécialistes de la musique de Django Reinhardt, il a  reçu en 2008 le Django d’Or de la guitare (trophée international).

Pourtant Christian Escoudé s’est aussi distingué en collaborant avec de nombreux musiciens de jazz à l’intérieur et hors des frontières de l’hexagone. Ainsi on l’a écouté aux côtés des frères Moutin, de Martial Solal, Jean-Michel Pilc, Didier Lockwood, Philip Catherine, Charlie Haden, John McLauglin et bien d’autres. Plus récemment il a rendu hommage en 2011 à l’œuvre de Georges Brassens avec « Au bois de mon cœur » et en 2013 à la musique de John Lewis sur l’album « Saint-Germain-des-Prés ».

Aux côtés de Christian Escoudé on retrouve le fidèle Jean-Baptiste Laya, guitariste qui joue avec le leader depuis longtemps. Le pianiste Antoine Hervier se passionne pour l’orgue Hammond B3 dont il joue sur sept des titres de l’album sans pour autant abandonner le piano. Apprécié pour ses solides qualités d’accompagnateur, le contrebassiste Guillaume Souriau joue régulièrement dans des orchestres de jazz parmi lesquels ceux de Christian Escoudé.

La chanteuse franco-américaine Stéphy Haik a partagé les scènes avec Birelli Lagrène, Baptiste Trotignon, Thomas Bramerie, Didier Lockwood et Olivier Hutman. Sa voix sensible, souple et très claire apporte un souffle de fraîcheur en duo avec le leader ou avec le quartet.

Le répertoire

Compositions de Christian Escoudé

Minor Phrasing groove entre bop et swing. Le phrasé lumineux de la guitare du leader se développe avec chaleur et générosité sur les accords toniques de l’orgue et le gros son de la contrebasse. Entamé sur un rythme de samba funky, Anagramme regarde du côté de Brazil avant de retrouver un tempo de jazz manouche sur lequel guitares et orgue vont improviser à cœur joie et faire vibrer la musique d’une allégresse contagieuse.

Le riff ostinato chanté par la voix en scat sur le début de Tuxedo Night se prolonge par un chorus pétillant de l’orgue. Ça swingue à n’en plus pouvoir et la guitare éloquente prend ensuite un chorus que la voix souple accompagne en contrechant. Après une introduction radieuse au piano, l’exquise ballade instrumentale Rochefort résonne de quelques familiarités avec la musique de Michel Legrand et insuffle au dernier de l’album un bain de jouvence empreint d’une mélancolie souriante.

Compositions de Django Reinhardt

Pochette de l'album Django, les inédits par Christian EscoudéAprès un début à deux guitares, Nisch gagne en épaisseur avec les interventions de la contrebasse et de l’orgue. Le chorus lumineux et fluide de la guitare fait suite à une improvisation ciselée de la contrebasse. Le duo guitare-voix interprète la subtile Improvisation N°2 sur laquelle la chanteuse a posé des paroles. La voix délicieuse se love avec subtilité sur les accords altérés de la guitare qui développe ensuite un court solo « enchanteur ».

Sur des arrangements de Christian Escoudé, Improvisation Swing sert de prétexte à la guitare et à l’orgue qui improvisent en fugue. Composée durant l’occupation et dédiée aux victimes du génocide tsigane, La Messe de Django n’a pas été enregistrée par Django Reinhardt. Après une introduction voix-orgue-guitare, le morceau arrangé par Christian Escoudé, résonne comme un requiem aux lumineuses incantations portées par la voix lyrique de la chanteuse.

Après une introduction guitare-piano joué sur un tempo de valse la voix sensuelle s’envole avec souplesse sur Choti/Valse Manouche. Sur ce titre nostalgique à souhait, la guitare du leader propulse un chorus sublime.

D’une profonde musicalité « Django, Les Inédits », fait respirer et rayonner la musique de Django. Fidèle à l’esprit du maître mais très personnel dans son expression, Christian Escoudé évoque son modèle de manière singulière. De son style élégant et précis, il met en valeur les mélodies. Son approche rythmique élaborée apporte une fraîcheur peu commune à ce style musical si souvent réduit à une virtuosité démonstrative de la guitare lead et la pompe souvent assommante des autres guitares.

« Django, Les Inédits », un hommage où élégante mélancolie et swing allègre se côtoient pour le meilleur !

RV le 25 mars 2019 à 21h au Studio de l’Ermitage à Paris pour retrouver en concert le guitariste Christian Escoudé entouré de Jean-Baptiste Laya (guitare), Stephy Haik (chant), Antoine Hervier (orgue Hammond B3, piano) et Guillaume Souriau (contrebasse).

« Pensées Rotatives » de Théo Girard

« Pensées Rotatives » de Théo Girard

Pour ses « Pensée Rotatives », le contrebassiste et compositeur Théo Girard est entouré du batteur Sebastian Rochford et du trompettiste Antoine Berjeaut. Autour d’eux, son Grand Ensemble, une couronne de douze soufflants. Enregistré sous le chapiteau du festival Jazz sous les Pommiers à Coutances, l’album restitue une musique en mouvement où foisonnent les notes. Entre les oreilles, ça tourne rond ! Un opus hypnotisant à écouter au casque pour s’enivrer sans risque.

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Enrico Rava présente « Edizione speciale »

Enrico Rava présente « Edizione speciale »

Le trompettiste Enrico Rava présente « Edizione speciale » son dix-huitième album pour ECM. Une musique en métamorphose continuelle enregistrée live en août 2019 au Festival Middelheim d’Anvers avec une équipe de talentueux improvisateurs transalpins réunis autour du doyen du jazz italien. Toujours connecté à la tradition, son jazz explore les chemins de la liberté mais conserve la mélodie au cœur de son discours.

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« Dracula » – Un livre-disque signé Adèle Maury/ONJ

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Sous la direction artistique de Frédéric Maurin, l’Orchestre National de Jazz présente « Dracula », le premier livre-disque de l’ONJ pour les jeunes. Un conte musical dont la musique balance entre opéra-jazz et comédie musicale. L’univers graphique en noir et blanc de l’album est imaginé par Adèle Maury, une jeune artiste révélée en 2020 au Festival d’Angoulême. Un projet original et captivant pour les yeux et les oreilles de tous, parents et enfants.

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Clin d’œil à Thomas Enhco & « Thirty »

Clin d’œil à Thomas Enhco & « Thirty »

Un art épanoui entre jazz et classique

Dans « Thirty », le pianiste Thomas Enhco déploie son art entre jazz et classique. L’album comprend sept nouvelles créations en piano solo et le premier Concerto pour Piano et Orchestre du pianiste, accompagné par l’Ensemble Appassionato sous la direction de Mathieu Herzog. La musique coule avec naturel et captive par ses nuances.

Couverture de l'album Thirty de Thomas EnhcoEn 2018, l’année de ses 30 ans, le pianiste et compositeurThomas Enhco enregistre pour Sony Music l’album « Thirty » à sortir le 15 février 2019

Le répertoire de « Thirty » se présente comme celui d’un concert en deux parties. D’abord cinq premières pièces en solo, de facture plutôt jazz, suivies d’un concerto pour piano et orchestre en trois mouvements, de structure classique. Pour finir, comme deux rappels, un premier morceau solo piano profilé classique et un second plus jazz.

Thomas Enhco entre jazz et classique

Thomas Enhco

Thomas Enhco©Frank Loriou

Après avoir étudié dans son enfance le classique et le jazz sur le violon et le piano, Thomas Enhco entre au Centre des Musiques Didier Lockwood en piano et violon. Il étudie le piano classique avec la concertiste Gisèle Magnan, et intègre le CNSMDP en Jazz et Musiques Improvisées à 16 ans.

Il mène ensuite sa carrière au piano et grave sept albums avant le superbe « Funambules » enregistré en 2015 avec la percussionniste Vassilena Serafimova (marimba, percussion) où jazz et classique se côtoient avec bonheur.

Sur son nouvel opus « Thirty », le jeune pianiste issu de la grande famille Casadeus s’épanouit entre jazz et classique et se joue des frontières qui séparent ces deux mondes.

Évoquer des passerelles jetées entre les deux univers ne suffit pas pour qualifier la musique de l’album. Au risque de brouiller les repères entre les lignes qui séparent jazz et classique, Thomas Enhco projette sa musique à travers son propre prisme musical. Dans une démarche dynamique il associe l’exigence du classique à la liberté du jazz. Il en ressort une musique très personnelle qui exclut toute juxtaposition simpliste entre les deux musiques.

Cinq compositions originales en piano solo

L’album ouvre avec « Joue pour les anges », une pièce dont le titre évoque Didier Lockwood. Le violoniste de jazz a été pour Thomas Enhco son mentor dans le jazz. C’est lui qui répétait au jeune musicien, « Joue pour les anges, mon Tom, on s’en fout des notes, oublie ce que tu as appris. Joue pour les anges. » Aujourd’hui, Thomas Enhco dédie son album à la mémoire de Didier Lockwood.

Après l’optimiste et pourtant nostalgique Turning Thirty, Owl and Tiger fait entendre sa superbe chanson d’amour sans paroles qui coule comme l’eau d’une source. Prelude (of Wind and Water) surfe ensuite sur les rythmes. Enfin la tendre et nostalgique mélodie de Looking Back termine cette séquence de pièces originales exécutées en piano solo par Thomas Enhco.

Concerto pour Piano et Orchestre

Avec son premier Concerto pour Piano et Orchestre, Thomas Enhco livre une première composition symphonique qui s’origine dans une commande que le pianiste a reçue de l’Orchestre de Pau Pays de Béarn, avec une création en février 2017 avec Pierre Dumoussaud à la direction.

Thomas Enhco a composé ce concerto en plusieurs moments de l’année 2016, dans des endroits différents (Paris, New York, île de Ré, forêt de Fontainebleau, Montréal, Maroc, Tunisie, Autriche, Allemagne, La Réunion, Mexique, Budapest). Il l’a conçu pour un orchestre à instrumentation classique (cordes, vents et percussions). Pour l’enregistrement, la partition orchestrale est confiée aux cinquante-cinq musiciens de l’Ensemble Appassionato dirigé par Mathieu Herzog.

Il s’agit d’un concerto de trente-six minute,s de structure tout à fait classique, en trois mouvements, andante, allegro et finale. Pour le compositeur le premier mouvement en ré mineur symbolise l’aventure et la découverte. Le deuxième mouvement en ré bémol majeur se développe en trois temps où l’auteur évoque l’amour, les promesses et les doutes.

Plus sombre le troisième mouvement module de bout en bout. Pour le pianiste il symbolise le désespoir et la renaissance.

Deux improvisations piano solo

Comme il reviendrait sur scène à l’issue d’un concert, Thomas Enhco termine l’album avec deux rappels, deux improvisations au piano.

Une première impro introspective et romantique s’inspire de la partition de l’opéra Orfeo Ed Euridice de Cristoph Willibald Gluck. La seconde joue avec délicatesse et tendresse avec la partition de La Javanaise de Serge Gainsbourg. Jamais démonstratif, Thomas Enhco s’amuse et harmonise les mélodies de cette superbe chanson avec un talent qui n’est pas sans évoquer l’art d’un certain Keith Jarrett.

Lyrique, romantique, introspectif et poète, Thomas Enhco déploie sur le clavier une perfection technique qui lui vient de son apprentissage de la musique classique. Au jazz il emprunte la liberté des formes et la maîtrise rythmique qui lui permettent d’improviser avec une fluidité et un naturel inouï. « Thirty »… un voyage musical qui dévoile des paysages sensibles où coexistent nostalgie, tourment, espoir et tendresse. On pourrait l’écouter sans lassitude jusqu’au bout de la nuit.

Pour retrouver Thomas Enhco sur scène, RV le 17 avril 2019 à 20h à La Cigale pour un concert prometteur.

« Pensées Rotatives » de Théo Girard

« Pensées Rotatives » de Théo Girard

Pour ses « Pensée Rotatives », le contrebassiste et compositeur Théo Girard est entouré du batteur Sebastian Rochford et du trompettiste Antoine Berjeaut. Autour d’eux, son Grand Ensemble, une couronne de douze soufflants. Enregistré sous le chapiteau du festival Jazz sous les Pommiers à Coutances, l’album restitue une musique en mouvement où foisonnent les notes. Entre les oreilles, ça tourne rond ! Un opus hypnotisant à écouter au casque pour s’enivrer sans risque.

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Enrico Rava présente « Edizione speciale »

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« Dracula » – Un livre-disque signé Adèle Maury/ONJ

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Clin d’œil à Laurent Dehors & « Moutons »

Clin d’œil à Laurent Dehors & « Moutons »

Réjouissant et vivifiant en diable !

Avec son nouvel album « Moutons », Laurent Dehors poursuit son chemin, toujours à distance des musiques formatées. Le titre de l’album annonce d’ailleurs la couleur. Pas question de compter sur lui pour proposer un album qui plaise au troupeau des moutons qui broutent et remâchent des nourritures musicales consensuelles et lisses. « Moutons »… c’est réjouissant et vivifiant en diable !

Le pluri-instrumentiste Laurent Dehors revient avec un nouveau trio sans basse. A ses côtés, deux musiciens de son big band Tous Dehors, le jeune guitariste Gabriel Gosse et le tonique et inventif batteur Franck Vaillant.

De leur collaboration résulte le très réussi « Moutons » (Tous Dehors/L’Autre Distribution), un album sorti le 01 février 2019.

Entre explosions véhémentes, pulsions interrogatives, digressions échevelées et rêveries étoilées, le répertoire ludique de l’album réjouit par ses alliages sonores et ses atmosphères contrastées. Avec bonheur on se promène dans des univers surprenants dont les structures, les timbres et les rythmes varient. Impossible de s’installer dans une ambiance car le trio va son train sans se soucier de plaire ou pire de complaire. Pour finir on le suit dans ses déambulations sans barguigner !

Laurent Dehors Trio

Depuis longtemps on apprécie Laurent Dehors à la tête de son ensemble Tous Dehors dont les divers projets enchantent les scènes jazz de l’hexagone. Il propose des répertoires diversifiés et innovants qui mêlent jazz, rap, musette, rock, folk et musique savante. Par contre le compositeur et poly-instrumentiste (clarinettes, saxophones) accompli qu’est Laurent Dehors affectionne aussi de jouer en trio.

En effet, on se souvient de son premier trio crée en 1992 avec David Chevallier (guitares) et Louis Moutin (batterie) avec lesquels il a gravé « Idée fixe », puis du second avec le batteur Denis Charolles dont « En attendant Marcel » garde les traces.

Après d’autres collaborations, Laurent Dehors unit aujourd’hui ses clarinettes, ses saxophones, sa guimbarde et même sa contrebasse aux guitares et au banjo de Gabriel Gosse et à la batterie de Franck Vaillant qui élargit la palette de son instrument acoustique grâce aux sons emmagasinés dans sa batterie électronique magique.

L’album « Moutons »

Clarinettiste de formation, Laurent Dehors souffle dans les tuyaux de sa clarinette Pochette de l'album Moutons par le Laurent Dehors Trioen si bémol mais utilise aussi son habituelle clarinette basse et la clarinette contrebasse. Il embouche par ailleurs les saxophones ténor et soprano et joue aussi de la guimbarde et de la contrebasse.

Batteur de l’orchestre Tous Dehors, Franck Vaillant prête sa frappe ciselée et inventive au répertoire du nouveau trio. Originaire de Rouen comme le leader avec lequel il joue depuis 2014, le jeune guitariste Gabriel Gosse, rejoint ses aînés avec ses guitares (sept cordes et acoustique) et son banjo. Entre ces trois musiciens, ça fonctionne d’enfer !

Si d’emblée, la musique de « Moutons » captive par son énergie, elle ne manque pourtant ni de finesse ni de nuances. Une écriture précise et inventive sous-tend la musique mais le propos musical est pimenté par de véhéments échanges et de créatives improvisations. De fait, le trio invente une nouvelle syntaxe. Les composantes énergiques du rock et celles d’un jazz très libre marinent avec des pincées de sons venus des musiques traditionnelles et d’autres échappés de fanfares funk au groove déjanté.

Au fil des quatorze pistes

Enregistré par Gérard de Haro au Studio La Buissonne de Pernes-les-Fontaines, les quatorze pistes de « Moutons » font coexister rugissements et murmures, explosions et souffles. De quoi sursauter et se réveiller mais aussi se reposer et rêver.

Autrement dit, ça gratte et ça secoue mais ça calme aussi !

Le trio ouvre le bal avec Les Oiseaux où le leader fait plus que pépier sur les branches d’un arbre aux racines rythmiques solides. Après l’explosif et déjanté Lily on vibre à l’écoute du mélancolique Solitude aux accents tradi d’un banjo lointain.

Ecoute rimerait presque avec zénitude alors que Béquille se joue du rythme mais on ne perd jamais l’équilibre… et le trio non plus. Le fantaisiste Sturm souffle une tempête dont la passion se serait tarie. Too fast et son intro affolent les cochlées par son intensité de rythmes vibrants et de sonorités mordantes. On en ressort décapé…

… et ensuite on se laisse avec bonheur captiver par Les Étoiles qui apportent leur pesant de calme et de lyrisme. Rasséréné, on repart dans le monde planant de Regarde qui permet de se ressourcer et d’écouter sans sourciller le détonnant Habop où bégayent rythmes, effets électriques des cordes et souffles étincelants.

Sans aucun répit, le ludique Augustin enchaine et l’on se prend à sautiller comme des gamins avec le banjo, les percussions et la clarinette basse. Quand la guitare électrique emmêle ses cordes avec le souffle du saxophone et les rythmes pulsatiles de la batterie et des cymbales, on est tout essoufflé mais pas question de s’arrêter en si bon chemin.

Pour finir on se laisse porter par l’ambiance hallucinée des rythmes de Cold Bass qui boucle l’aventure. Il ne reste plus qu’à écouter de nouveau Les Oiseaux pour retrouver des ailes !

Pour apprécier pleinement le répertoire de l’album « Moutons », rien de mieux qu’un concert. RV à 20h30 le 14 mars 2019 au Triton (Les Lilas) pour écouter live le Laurent Dehors en trio avec Gabriel Gosse et Franck Vaillant.

« Pensées Rotatives » de Théo Girard

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« Dracula » – Un livre-disque signé Adèle Maury/ONJ

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Tamara Lukasheva Quartet présente « Homebridge »

Tamara Lukasheva Quartet présente « Homebridge »

Fantaisie coloriste pour voix agile et inventive

Proposé par le quartet de la chanteuse Tamara Lukasheva, l’album « Homebridge » constitue une des meilleures surprises de ce début 2019. Onze pistes sidérantes de maîtrise, de vivacité, d’expressivité et d’invention. La voix agile et le trio complice n’ont cesse de renouveler leur propos. Impossible de résister à cette fantaisie coloriste et ludique !

Considérée comme l’une des voix émergentes du jazz allemand de sa génération, Tamara Lukasheva signe en quartet l’album « Homebridge » (Traumton Records) sorti le 25 janvier 2019. Le propos vivifiant de l’opus étonne et ravit. Tout entier au service de l’écriture et de la voix, le trio complice développe avec la chanteuse un jeu interactif et dynamique.

Le jazz européen va devoir compter avec la voix exceptionnelle de Tamara Lukasheva !

Tamara Lukasheva

Tamara Lukasheva

Tamara Lukasheva©Taisija Chernishova

Née en 1988 dans une famille de musiciens professionnels (mère pianiste classique et père saxophoniste de jazz), Tamara Lukasheva a commencé sa carrière en Ukraine à l’âge de 16 ans. A l’origine pianiste de formation classique puis chanteuse de jazz, elle a travaillé sa technique vocale pendant plus de quinze ans avec de nombreux artistes.

Avant de quitter Odessa pour rejoindre Cologne en 2010, elle a déjà connu le succès sur les scènes de sa patrie natale.

De 2010 à 2018…

Dès son arrivée à Cologne, Tamara Lukasheva a commencé à jouer en quartet avec Sebastian Scobel (piano), Jakob Kühnemann (contrebasse) et Dominik Mahnig (batterie). Dans le même temps elle développe son talent de compositrice via une écriture complexe qui lui permet de développer son tempérament vocal fougueux.

Récompensé du Young German Jazz Prize Osnabrück en 2014 le quartet sort en 2016 « Patchwork Of Time » (Next Generation/Double Moon Records), un premier album remarqué. Sa musique singulière laisse percevoir de nombreuses influences parmi lesquelles celles des musiques de l’Europe de l’Est mais aussi du folk, du classique, sans oublier le jazz. Ancré dans son histoire personnelle, le chant vivace de la chanteuse n’en est pas moins plein de nuances et de subtilités. Il se caractérise par une expressivité hors pair et une improvisation particulièrement dynamique.

Depuis son arrivée à Cologne, outre le quartet, Tamara Lukasheva engage d’autres collaborations. Elle participe aux ensembles East Drive et Eurasians Unity et joint son chant expressif au WDR Big Band. On note son duo avec le trompettiste Matthias Schriefl déjà remarqué chez ACT et d’autre part le duo Lit avec le batteur Dominik Mahnig avec lequel elle a sorti en 2018 l’album ”Das ist Deine Zeit…und die läuft” (Fuhrwerk) où voix et batterie conversent sans limites.

Le 25 janvier 2019 sort « Homebridge »

Pochette de l'album Homebridge par Tamara Lukasheva QuartetPour Tamara Lukasheva, le titre de ce nouvel album, « Homebridge » ne fait pas allusion à la nostalgie. En effet la chanteuse vit entre ses deux cultures et retourne régulièrement dans le pays de ses origines rendre visite à sa famille et donner des concerts. Elle considère le terme Homebridge comme un pont entre l’endroit où l’on est et l’endroit d’où l’on vient et ainsi, pour elle, la maison ne se situe pas au début ou à la fin du pont mais c’est le pont lui-même qui incarne la maison.

Sur « Homebridge » (Traumton Records) la chanteuse Tamara Lukasheva revient en quartet avec les mêmes musiciens, Sebastian Scobel, Jakob Kühnemann et Dominik Mahnig (batterie).

On est frappé d’emblée par l’aspect ludique et les couleurs musicales sans cesse renouvelées de l’album. Tout au long des onze plages de l’opus on perçoit aussi la grande complicité qui relie les quatre membres de ce groupe inchangé depuis 2010. Grâce à cette connexion étroite, la chanteuse a toute latitude pour libérer son expression.

La voix dynamique de Tamara Lukasheva brille autant par sa puissance que par sa précision et sa justesse. De l’exubérance débridée au murmure délicat, le chant se déploie avec souplesse et maîtrise les nombreuses nuances de son expression. C’est bien là de prouesse vocale dont il s’agit mais au-delà de la virtuosité, Tamara Lukasheva possède cette capacité à émouvoir sans laquelle l’art n’existerait pas.

Homebridge »… de plage en plage

Entre haute voltige et poésie recueillie, l’album propose un répertoire de onze titres aux ambiances musicales variées.

Cinq titres signés Tamara Lukasheva

Tamara Lukasheva

Tamara Lukasheva©Taisija Chernishova

L’album ouvre avec le très contrasté Night and the Moon. Les énergiques turbulences vocales rebondissent au-dessus de la dynamique section rythmique.

La voix mélancolique et les accords étranges du piano entament ensuite la mélodie de Homebridge, la superbe ballade qui donne son nom à l’album. Le chant chargé de spleen et un solo singulier du piano instaurent un climat évanescent auquel contribue une rythmique d’une légèreté peu commune.

Odna Doma s’étire entre des influences venues de l’Europe de l’Est et d’autres qui balancent entre jazz et rumba. Empreint de délicatesse le chant alterne entre un murmure qui confine au souffle et des aigus précis et déliés. Après un solo ciselé du piano lyrique, la contrebasse lumineuse et inspirée improvise portée par le tempo tout en souplesse de la batterie.

Sur Awake au phrasé entraînant, la voix mène la danse. Les prouesses vocales gagnent en intensité et stimulent les instrumentistes qui échangent en totale interaction. La voix se lâche ensuite sans filet avec un scat trapéziste éblouissant.

Libérée de la pesanteur des portées, Tamara Lukasheva s’envole sur Vogel Fly qui porte vraiment bien son nom. Après un court chorus du piano groovy, la voix enchaîne et fait exploser un scat effervescent et vitaminé.

Trois poésies de Asja Klimanova mises en musique par Tamara Lukasheva

Dès les premières notes de Alte Häuser, la voix acrobatique et radieuse chante le thème avec insolence. Sur un rythme entraînant, voix et piano échangent puis contrebasse et batterie croisent les notes avant que la voix fluide ne reprenne le thème.

Pris sur un tempo syncopé, Where are you going, Yanichku, permet à la voix de se faire incisive et mordante alors que le piano développe un chorus profond. Comme sur un tremplin, les scats agiles rebondissent sur le tapis rythmique.

La ballade Ich werde aufhören, zu verschwinden se distingue par un climat raffiné où la voix recueillie rejoint le piano délicat et chante avec une sensibilité extrême avant le solo ténébreux de la contrebasse qui termine le morceau à l’archet.

Arrangements de Tamara Lukasheva

Piano et voix suffisent à donner sa force à la ballade The moon is clear, une composition de Yuriy Kuznetcov sur des paroles de Aleksandra Ignatenko. La voix céleste au timbre clair de la chanteuse élève une poétique louange à la lune. L’émotion affleure sous les aigus précis et maîtrisés.

L’atmosphère change sur In as moll, un premier traditionnel ukrainien aux contrastes étonnants. Sans paroles, la voix libère son chant qui se fait intense avant de s’apaiser. L’émotion affleure sous chaque note. Sept minutes d’émotion soutenue qui font frissonner.

L’album se termine avec Marisija, un autre traditionnel ukrainien arrangé par la chanteuse. Elle débute la mélodie au mélodica puis son chant se teinte d’accents folkloriques avant d’exploser en un scat funambule qui déclenche une improvisation explosive suivie d’un solo foudroyant du pianiste.

« Homebridge » hypnotise et enchante par le large éventail des musiques proposées, par l’expressivité dynamique et nuancée de la voix flexible et par la complicité du quartet. On reste saisi par la diversité des écritures et la qualité de l’interprétation. Ça explose d’idées tout au long des soixante minutes de cet album intense et inventif qui captive de bout en bout.

« Pensées Rotatives » de Théo Girard

« Pensées Rotatives » de Théo Girard

Pour ses « Pensée Rotatives », le contrebassiste et compositeur Théo Girard est entouré du batteur Sebastian Rochford et du trompettiste Antoine Berjeaut. Autour d’eux, son Grand Ensemble, une couronne de douze soufflants. Enregistré sous le chapiteau du festival Jazz sous les Pommiers à Coutances, l’album restitue une musique en mouvement où foisonnent les notes. Entre les oreilles, ça tourne rond ! Un opus hypnotisant à écouter au casque pour s’enivrer sans risque.

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Enrico Rava présente « Edizione speciale »

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Le trompettiste Enrico Rava présente « Edizione speciale » son dix-huitième album pour ECM. Une musique en métamorphose continuelle enregistrée live en août 2019 au Festival Middelheim d’Anvers avec une équipe de talentueux improvisateurs transalpins réunis autour du doyen du jazz italien. Toujours connecté à la tradition, son jazz explore les chemins de la liberté mais conserve la mélodie au cœur de son discours.

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« Dracula » – Un livre-disque signé Adèle Maury/ONJ

« Dracula » – Un livre-disque signé Adèle Maury/ONJ

Sous la direction artistique de Frédéric Maurin, l’Orchestre National de Jazz présente « Dracula », le premier livre-disque de l’ONJ pour les jeunes. Un conte musical dont la musique balance entre opéra-jazz et comédie musicale. L’univers graphique en noir et blanc de l’album est imaginé par Adèle Maury, une jeune artiste révélée en 2020 au Festival d’Angoulême. Un projet original et captivant pour les yeux et les oreilles de tous, parents et enfants.

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Clin d’œil à « Eu Te Amo – The Music of Tom Jobim »

Clin d’œil à « Eu Te Amo – The Music of Tom Jobim »

Élégance sensible et subtilité musicale

Sur « Eu Te Amo - The Music of Tom Jobim », Daniele di Bonaventura et Giovanni Ceccarelli revisitent des compositions peu connues de Tom Jobim. Avec une sensibilité infinie, le duo bandonéon-piano et ses invités, Ivan Lins, Jaques Morelenbaum et Camille Bertault,  livrent un opus élégant et subtil. Un hommage plein de grâce rendu au compositeur brésilien.

Couverture de l'album Eu Te Amo - The music of Tom Jobim par D Di Bonavetura et G CeccarelliDaniele di Bonaventura (bandonéon) et Giovanni Ceccarelli (piano) se retrouvent sur « Eu Te Amo –The Music of Tom Jobim » (Bonsaï Music/Sony Music Entertainment) pour rendre hommage à la musique du légendaire pianiste et compositeur brésilien Tom Jobim.

Pour enregistrer l’album, le duo a invité deux artistes brésiliens renommés qui furent l’un et l’autre très proches de Jobim, le chanteur, pianiste et compositeur Ivan Lins et le violoncelliste et arrangeur Jaques Morelenbaum. La chanteuse française Camille Bertault prête aussi sa voix sur un des titres de l’album.

Daniele di Bonaventura & Giovanni Ceccarelli

Issus tous les deux de la région italienne des Marches, le bandonéoniste Daniele di Bonaventura et le pianiste Giovanni Ceccarelli sont passés maîtres dans l’art de l’improvisation. En 2013 les deux virtuoses transalpins, créent leur duo. Ils conçoivent ensuite leur premier projet. Ainsi, à partir d’un répertoire de compositions originales ils enregistrent l’album  « Mare Calmo ».

Une passion commune

Les deux musiciens partagent un amour commun pour le Brésil et sa musique. La passion de Giovanni Ceccarelli pour la musique brésilienne date de l’époque où il a découvert et aimé le jazz. Pour lui, la richesse harmonique et rythmique de l’art de Jobim possède une dimension universelle tout en demeurant profondément brésilienne.

Daniele di Bonaventura apprécie quant à lui le jeu de piano de Jobim qui va à l’essentiel et pose des couleurs sur sa musique. Avant de jouer du bandonéon, Daniele di Bonaventura a été pianiste. Depuis son enfance, dès qu’il a joué du piano et fait des tournées au Brésil, il a été fasciné par la capacité de Jobim à insérer dans la musique brésilienne l’impressionnisme de la musique européenne de Debussy et Ravel.

Hommage à Tom Jobim

En 2017, année du 90ème anniversaire de la naissance de Jobim, Danielle di Bonaventura conçoit de rendre hommage au compositeur brésilien, rejoint en cela par son compagnon de duo. Il se trouve que le bandonéoniste a eu l’occasion de tourner avec Paolo Fresu et Jaques Morelenbaum alors que de son côté avec le groupe InventaRio, Giovanni Ceccarelli a joué et enregistré « Inventario incontra Ivan Lins » avec le compositeur, pianiste et chanteur Ivan Lins.

C’est ainsi que, de note en portée, de mélodie en harmonie, le duo a conçu de concrétiser le projet qui a pris la forme d’un album dont le nom emprunte celui d’une composition de Jobim. Sorti le 25 janvier 2019, « Eu Te Amo - The Music of Tom Jobim » est porté par le label Bonsaï.

« Eu Te Amo - The Music of Tom Jobim »

Dès la première écoute de l’album, on perçoit la profonde empathie musicale que Daniele Di Bonaventura et Giovanni Ceccarelli portent à la musique de Jobim. Les deux musiciens ont fait le choix de sélectionner les titres de leur répertoire parmi les pièces les moins connues du compositeur lesquelles s’adaptent à merveille au duo bandonéon-piano et font ressortir la délicatesse de leur expression et l’intimité musicale qui les relie.

Sur les quatorze plages (quinze pour la version digitale), le duo et ses invités rendent un hommage magistral à la musique du compositeur, pianiste et chanteur Antonio Carlos Brasileiro de Almeida Jobim (1927-1994). Ce dernier a contribué à créer la bossa-nova et a beaucoup participé à sa diffusion mondiale sous le nom de Tom Jobim.

Huit pièces portées par le duo

L’album ouvre avec le duo bandonéon-piano dont le style minimaliste sert à merveille O que tinha de ser enchainé avec Passarim.

Sur les sept autres titres qu’ils interprètent tous deux, Daniele di Bonaventura et Giovanni Ceccarelli expriment avec subtilité la quintessence de la bossa-nova. Entre tendre sensualité et sensibilité élégante, ils laissent libre cours à leur inventivité mélodique et se coulent avec délicatesse dans les harmonies raffinées de Jobim.

Deux titres chantés par Ivan Lins

Sur deux plages, le duo est rejoint par Ivan Lins qui a délaissé son piano et s’implique uniquement dans le chant. Originaire de Rio de Janeiro comme Jobim, Ivan Lins pose sa voix sur la superbe mélodie d’amour qui donne son nom à l’album, Eu te amo. Le titre se consume d’une profonde mélancolie. Sur Brigas nunca mais, les inflexions et les respirations de l’artiste brésilien rappellent celles de Jobim lorsqu’il chantait. Cette version  donne vraiment envie de faire la paix et de s’aimer sans querelle.

Quatre ballades magnifiées par Jacques Morelenbaum

Le violoncelle de Jacques Morelenbaum intervient sur quatre superbes ballades tristes, Ana Luiza, Modinha / Olha Maria, Luiza et Angela. L’interprétation sensible et inspirée du violoncelliste sublime les quatre mélodies d’amour et fait ressortir la profonde saudade qui les habite. Le jeu du duo s’en trouve comme stimulé. Fins mélodistes, Daniele di Bonaventura et Giovanni Ceccarelli croisent les fils soyeux de leurs improvisations et font resplendir la musique.

Une chanson interprétée par Camille Bertault

Loin de la virtuosité qu’elle pratique avec brio, la chanteuse de jazz Camille Berthault pose sa voix avec grâce sur la délicate composition As praias desertas enregistrée par Jobim en 1959 sur « Por Tôda Minha Vida ». Après les paroles chuchotées en français qui ouvrent le titre, elle développe la mélodie d’une façon quasi angélique. Sur l’écrin précieux des notes ciselées déroulées par le piano, elle détache ses syllabes avec délicatesse et sans effet comme elle poserait ses pas sur les plages désertes et termine le titre en fredonnant tendrement.

« Eu te amo - The Music of Tom Jobim » se démarque des nombreuses productions consacrées à la musique de Jobim. Par un alliage raffiné entre interprétation, improvisation et arrangement, l’album maintient un équilibre subtil dont les couleurs pastel n’omettent pas de ménager des contrastes délicats. De douces émotions affleurent au fil des plages dont la musicalité ne se dément jamais.

« Pensées Rotatives » de Théo Girard

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