Coup de cœur pour… « Montevago »

Coup de cœur pour… « Montevago »

Opus audacieux et envoutant

Le violoniste Théo Ceccaldi et le pianiste Roberto Negro reviennent en duo avec le singulier « Montevago ». Sur cet opus ils réinventent l’art du duo. Musique chambriste audacieuse que seule limite l’inspiration, or celle de ces deux dandies du jazz est infinie, c’est peu dire ! L’oreille chamboulée demeure captivée par les échanges fusionnels envoûtants des deux virtuoses.

Théo Ceccaldi et Roberto Negro n’en sont pas à leur première collaboration. Paru le 01 mars 2019, « Montevago » (Brouhaha/L’Autre Distribution) advient après le superbe programme intitulé « Danse de Salon » où le duo avaient revisité à leur manière et avec brio des petites pièces, gavottes, menuets, gigues, quadrilles et mazurkas.

Le charme surprenant de « Montevago »

De Montavago, le somptueux palais situé sur les hauteurs de Palerme, l’album n’a pas emprunté que le nom. Il en a capté toute la poésie et restitue son atmosphère surannée et nostalgique. De l’album « Montevago » se dégage un charme indicible.

Le duo Ceccaldi-Negro produit une musique chambriste qui surprend de bout en bout. Sans repères, l’oreille se laisse captiver par l’enchainement des échanges entre violon et piano. La virtuosité des musiciens n’est qu’un prétexte à leur liberté d’expression. Leur dialogue évoque un ping-pong musical fusionnel où les notes circulent de l’un à l’autre sans faux rebonds, où toutes les reprises font mouche et où aucune passe ne ressemble ni à la précédente ni à la suivante.

Outre la qualité des échanges et l’inventivité sans cesse renouvelée de pièce en pièce, le soin accordé au son participe aussi pour beaucoup à la beauté de l’opus. L’oreille discerne frottements, grincements, contraintes et caresses sur les cordes du violon et du piano. Alliances étranges de timbres soyeux ou triturés qui tour à tour fascinent et interrogent.

Dix plages entre calme et tempête

D’emblée surprise, l’oreille se laisse ensuite porter au gré des dix pièces musicales aux couleurs changeantes. Calme et excitation alternent sans crier gare. Avec bonheur se succèdent mouvements détonants ou délicats, ambiances introspectives ou extraverties, espaces de calme ou de tempête.

couverture de l'album Montevago de Theo Ceccaldi et Roberto NegroOn pénètre dans l’album comme on franchit les grilles du château sicilien et l’on met les pieds dans un conte où le duo transforme le rituel il était une fois en un surprenant « Il était une fois, deux fois trois fois ».  Ainsi on est prévenu, ce n’est point l’esprit de conformité qui sert de guide aux deux créateurs mais celui d’une recherche dont eux seul déterminent les limites.

En prise avec la réalité et l’actualité, Zodiac Poisson se fait l’écho des dérives des migrants vers les côtes de l’Italie plus vraiment terre d’accueil. L’atmosphère se fait pesante et les musiciens ajoutent à leur musique des mots lourds de sens.

Réminiscences de habanera, Nera, nera, et de tarentelle adoucie, Tarentella. Bolées chaudes ou glacées venues d’un univers qui salue Stravinsky, C’est chaud c’est glacé, mais aussi clin d’oeil à Reich, tant dans le titre que dans la musique dont les répétitions provoquent l’envoutement sur Mai juin juinjuillet juin janvier

Aiutamicristo, prière fusionnelle comme une transe musicale pour convoquer l’aide du tout puissant. Romeao Rodeo, invitation à garder l’équilibre entre les cordes frappées du piano et celle vigoureusement pincées et frottées du violon… on perd presque l’équilibre mais on se rétablit de justesse. A l’écoute de Comète on accède le calme d’un vol sidéral où l’on dérive en apesanteur. Pinball Cantabile remplace la console pour le meilleur, on gagne au change car les musiciens jouent et on passe le niveau sans effort.

Accéder à la plénitude de « Montevago » est aisé. Il suffit de se mettre dans les conditions d’un concert, tous sens en éveil, oreilles ouvertes et esprit libéré de toute influence. Se laisser porter et lâcher prise permettent alors de pénétrer dans l’univers audacieux et envoutant de Théo Ceccarelli et Roberto Negro.

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