Yotam Silberstein signe « Future Memories »

Yotam Silberstein signe « Future Memories »

Un jazz sensible ouvert sur le monde

L’album « Future Memories » reflète l’identité musicale du guitariste Yotam Silberstein. Fondé sur le jazz, son style restitue aussi son affinité pour les musiques du continent sud-américain. La présence de John Patitucci à ses côtés témoigne de l’intérêt que ce grand bassiste manifeste à ce projet. Un jazz sensible et ouvert sur le monde, prélude de souvenirs à venir…

Venu de Tel-Aviv et installé à New York depuis 2005, Yotam Silverstein a conquis ses galons de jazzman en collaborant avec de grandes pointures du jazz comme James Moody, Roy Hargrove, George Coleman, David Sanborn, Marcus Miller, Paquito D’rivera, Christian McBride et John Patitucci qui l’a d’ailleurs appelé à ses côtés pour enregistrer l’album « Irmãos de Fé » que le contrebassiste a sorti en 2017.

Au fil des ans et au gré de ses voyages, Yotam Silberstein a par ailleurs élargi son horizon et enrichi son jeu d’influences venues d’autres cultures auxquelles il a goûté comme celles de l’Uruguay, du Pérou, du Venezuela, de l’Argentine et du Brésil.

Les musiciens

Pour enregistrer l’album « Future Memories » (jazz&people/PIAS) annoncé pour le 01 mars 2019, le guitariste Yotam Silberstein s’est entouré de musiciens issus des différents mondes qu’il affectionne.

Le jazz est incarné de fort belle manière par la présence de John Patitucci longtemps écouté aux côtés de Chick Corea et Wayne Shorter et reconnu depuis comme un maître de la contrebasse jazz. Sur l’album il alterne d’ailleurs entre contrebasse et basse. Repéré au sein du trio du contrebassiste Avishai Cohen, le batteur Daniel Dor se montre aussi un percussionniste talentueux.

Deux musiciens se partagent les claviers, Glenn Zaleski et Vitor Gonçalves. Le premier, issu de la scène jazz de New-York a joué avec Ravi Coltrane et développe un jeu de piano à forte dimension rythmique. Le second, carioca d’adoption a quitté le Brésil où il a travaillé avec Maria Bethânia et Itiberê Zwarg pour s’installer en 2012 à New-York. Sur l’album il met au service du quartet son double talent, au piano et à l’accordéon.

Ainsi, deux versants musicaux coexistent avec bonheur sur « Future Memories », celui d’un jazz élégant, ancré dans la tradition et l’autre enraciné dans la musique brésilienne dont le guitariste Yotam Siberstein possède les clefs.

Le répertoire

« Future Memories » témoigne au fil des pistes de ces différentes facettes qui forgent l’identité musicale du leader Yotam Silberstein.

A six compositions originales du guitariste s’ajoutent une brève intro de Patitucci et trois reprises de morceaux écrits par de grands compositeurs et musiciens brésiliens. Deux sont crédités au mandoliniste Hamilton de Holanda et un à Paulinho da Viola, maître du choro.

Ainsi l’album procure des sensations dont la tonalité varie en fonction des racines inspiratrices. Par contre si les couleurs et les émotions évoluent, l’élégance et le lyrisme s’invitent à chaque instant.

Impressions musicales

L’album ouvre avec le morceau qui donne son titre à l’album. Gorgé de nostalgie Future Memories projette dans un futur proche où la guitare résonne d’une sonorité de guitare qui évoque celle de Jim Hall. L’accompagnement subtil de l’accordéon de Vitor Gonçalvès complète harmonieusement le jeu de la guitare. Le tout contribue à doter ce morceau d’une sensibilité introspective qui gagne en émotion tout au long du déroulement.

Sur Matcha, avec le piano de Zaleski l’ambiance change et ouvre une fenêtre sur un jazz swingant avec un chorus de guitare agile et fluide qui révèle le côté plus nerveux et plus rythmique du leader. Wind on the Lake fait souffler sur l’album un vent léger qui apporte un climat d’accalmie. La guitare adopte un style pastoral qui procure une sensation d’apaisement profond.couverture de l'album Future Memories du guitariste Yotam Silberstein

Avec Impedimento on rejoint le Brésil. L’accordéon virevoltant s’accorde au balanço qu’impulse la guitare. l’allégresse que dégage le morceau incite à la danse. Après Intro to Night Walk, un court prélude de la guitare-solo, la basse de Patitucci ouvre Night walk. S’ensuit alors une déambulation nocturne où l’accompagnement feutré de Glenn Zaleski au Fender Rhodes sied à la sonorité soyeuse de la guitare.

Après Intro to Night Walk, un court prélude de la guitare-solo, la basse de Patitucci ouvre Night Walk. S’ensuit alors une déambulation nocturne où l’accompagnement feutré de Glenn Zaleski au Fender Rhodes sied à la sonorité soyeuse de la guitare. Sur Capricho de Donga la musique fait escale dans un choro brésilien de Hamilton de Holanda. Le piano de Vitor Gonçalves et la fluidité de la guitare précèdent le solo enchanteur de la contrebasse. Un pur moment de ravissement suivi par la musique cinématographique du morceau A Picture of Yafo au climat éthéré impalpable.

L’ambiance change sur Capricho de Espanha. On se trouve transporté dans le monde du flamenco avec un solo habile de la guitare aux résonances orientales. Le piano de Glenn Zaleski évoque certains climats retrouvés chez Chick Corea. L’album se termine avec Choro Negro, un morceau qui puise dans le choro traditionnel de Paulinho da Viola maître du style et héritier de la tradition de Jacob do Bandolim et Pixinguinha. Les interventions de Yotam Silberstein et de Vitor Gonçalves rivalisent de majesté.

Une étoile montante se profile au firmament des guitaristes de jazz… Yotam Silberstein. Après avoir goûté au climat sensible et soigné de « Future Mémories », écouter ce répertoire sur scène est une option tentante d’autant plus que deux concerts se profilent à l’horizon. RV à Paris le 20 mars 2019 au Duc des Lombards où le jeune guitariste se produit à 19H30 & à 21H30. Pour l’occasion il est accompagné de Vitor Gonçalves (piano & accordéon), Petros Klampanis (basse) et Daniel Dor (batterie)

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