Poésie et énergie avec Youpi Quartet & « Mozaïc »

Poésie et énergie avec Youpi Quartet & « Mozaïc »

Une alchimie musicale éclatante

Rarement groupe n’a aussi bien porté son nom que le Youpi Quartet. En effet, ce groupe fusionnel offre une musique à la fois énergique et enchanteresse. Sans instrument harmonique, le quartet complice réunit les souffles de la flutiste Émilie Calmé et de l’harmoniciste Laurent Maur et la performante paire rythmique composée du bassiste Ouriel Ellert et du batteur Curtis Efoua. L’oreille savoure l’éclatante alchimie musicale de « Mozaïc » et après l’écoute de l’album, un seul mot échappe … Youpi !

couverture de l'album Mozaïc du Youpi QuartetAprès « No man’s Land », un premier album sorti en 2018, le Youpi Quartet revient le 20 mars 2020 avec « Mozaîc » (LBmusic/UVM Distribution), un opus réjouissant parcouru d’ondes musicales positives. Portées par un groove profond et nuancé, les mélodies poétiques évoquent les univers de contrées plus ou moins lointaines.

Inscrits dans un équilibre parfait, le duo de soufflants et celui des rythmiciens évoluent en parfaite complémentarité ce qui n’est pas sans évoquer le Yin et le Yang. D’ailleurs, lorsque le groupe se réclame du « Youpisme », ne s’agirait-il pas là d’une philosophie vivifiante qui concilie à la perfection poésie et énergie, force et élégance ?

Youpi Quartet

Duo de soufflants & Paire de rythmiciens

Pendant 8 ans, l’harmoniciste Laurent Maur et la flûtiste Émilie Calmé parcourent le monde pour et par la musique. Si le premier est considéré comme un digne héritier de Toots Thielemans, la seconde a été l’élève au bansuri du flûtiste indien Hariprasaad Chaurasia.

En 2015, ce duo mélodique très original croise la route d’un autre duo singulier, celui qui réunit le batteur percussionniste Curtis Efoua au solide bassiste Ouriel Ellert. Une rythmique efficace de deux instrumentistes qui performent dans une extrême connivence sur le mode de la délicatesse autant que sur celui de la furie.

Un quartet fusionnel

Youpi Quartet

Youpi Quartet@Anais Oudart

La paire de rythmiciens déroule un tapis groovy au-dessus duquel s’élèvent les phrases élégantes du duo des soufflants complices. Les premiers adaptent leur jeu aux seconds. Mélodies et harmonies singulières issues des flûtes (traversière, alto ou bansouri) et des harmonicas (harmonica chromatique et harmonica MIDI) se chargent de l’énergie profonde que dispensent batterie et basse électrique.

Le quartet se nourrit des influences propres à chaque musicien et produit une musique fusionnelle qui invite au voyage à travers des univers ethniques ou imaginaires. On oublie l’absence d’instrument harmonique et on savoure l’espace musical où les lignes mélodiques naviguent au travers de trames harmoniques impalpables portés par un soutien rythmique nuancé et sans faille.

« Mozaïc »

Le répertoire de « Mozaïc » propose onze titres originaux composés pour six d’entre eux et à part égale par la flûtiste et l’harmoniciste, pour quatre autres, à part égale aussi, par le bassiste et le batteur et une composition issue de l’écriture conjointe de la flûtiste et du batteur. Ainsi l’ensemble des morceaux témoigne des influences de chacun des quatre musiciens et de la manière dont la fusion opère naturellement entre eux. On perçoit leur écoute mutuelle, leur réactivité complice, leurs interactions fusionnelles, la fluidité et la nature positive des propos échangés.

D’emblée, Wind in The Trees permet de percevoir l’osmose et la complicité qui règnent entre flûte et harmonica. Le duo harmonieux est porté par une force rythmique vigoureuse et efficace. Du magma sonore qui ouvre Lolita BB se détache ensuite un motif répétitif joué à l’unisson par les deux soufflants puis une atmosphère musicale psychédélique s’installe à partir de la ligne de basse groovy et des tambours volcaniques qui soutiennent le chorus enflammé de l’harmonica.

Après En miroir, virgule méditative envoutante qu’instaure la flûte, le groupe revient avec Bouture, pour un trip de tendresse. Sur motif de basse, le duo flûte-harmonica conte une mélopée bucolique d’une légèreté angélique auquel fait écho le solo de la basse. Toujours aussi agile et véloce mais jamais démonstrative, elle n’en oublie pas pour autant d’être mélodieuse. Plus loin 7suite inscrit son propos dans une dynamique pleine de vivacité. A partir d’un tempo acid funk jazz qu’impulse la paire rythmique, le duo fusionnel des soufflants déroule le thème. Le chorus acrobatique de l’harmonica déclenche l’allégresse.

L’harmonica tisse ensuite, sur Ombre et Lumière, une mélodie au climat sonore étrange et poétique avec le seul support de la basse en contrepoint. Au mitan de l’album, ce moment empreint d’une délicate mélancolie contribue à une respiration ressourçante.

Youpi Quartet

Youpi Quartet©Anais Oudart

Avec Café turc, le climat musical évoque un voyage sur les rivages du Bosphore avec une mélodie aux parfums orientaux. Le chant modal enivrant de l’harmonica électronique évoque parfois les sonorités du douduk. Après ce morceau fort dépaysant, on chavire à l’écoute de la mélodie lumineuse que soufflent flûte et harmonica à l’unisson. L’enthousiasme s’installe petit à petit ponctué par les interventions des rythmiciens, délicats puis pulsatiles, qui poussent la flûte enchanteresse à s’envoler et l’harmonica à exprimer une tendre mélancolie. Ce morceau permet là encore de percevoir l’étonnante alchimie qui règne entre les membres du quartet.

Le répertoire fait une incursion dans une sphère à la fois groovy et funky avec Fresh. Sur un motif de basse continu, s’installe un thème que tissent flûte et harmonica. D’une efficacité sidérante, la duo basse-batterie dialogue et inspire à la flûte un solo inspiré qui survole le tapis rythmique lumineux. Le morceau se termine avec un chorus organique de la batterie.

Avec son titre qui évoque les deux instruments impliqués, Bansanza termine l’album. Cette poésie musicale hypnotique instaure un climat serein. Un duo magique et minimaliste entre bansuri et sanza.

Avec Youpi Quartet on échappe à la gravité et aux contraintes de l’espace et du temps. Une musique à l’identité vibrante et colorée. « Mozaïc », un album à partager sans modération pour positiver et rêver.

En ces temps de confinement le concert qui devait marquer la sortie de l’album au Studio de l’Ermitage a été annulé et reporté à une date ultérieure dont on espère qu’elle puisse advenir en automne. En tous cas, pas question de se priver de l’écoute de l’album « Mozaïc » dont les titres sont disponibles sur toutes les plateformes.

Jazz à Vienne 2023 – Affiche & Premiers noms

Jazz à Vienne 2023 – Affiche & Premiers noms

Le 16 novembre 2022, les organisateurs du Festival « Jazz à Vienne » ont dévoilé l’affiche de l’édition 2023 proposée par la dessinatrice Pénélope Bagieu. Ils ont aussi annoncé la Création Jeune Public qui se déroulera les 26 et 27 juin 2023 avec Marion Rampal. En attendant le 16 mars 2023, date d’annonce officielle de la programmation de « Jazz à Vienne 2023 », les concerts de cinq soirées sont déjà annoncés. De sérieuses promesses de réjouissances musicales en perspective !

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D. Linx, G. de Chassy et M. Pastorino – « On Shoulders We Stand »

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Sur l’album « On Shoulders We Stand », le chanteur David Linx, le pianiste Guillaume de Chassy et le clarinettiste Matteo Pastorino proposent un voyage musical entre jazz et classique. Guillaume de Chassy a retranscrit des thèmes de pièces classiques sur lesquelles David Linx a écrit des paroles. Un album enchanteur où poésie, sobriété et raffinement s’entrelacent avec bonheur. Une réussite absolue !

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Ellinoa & Wanderlust Orchestra – « Ville Totale »

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« Ville Totale » marque le retour discographique de la compositrice vocaliste et cheffe d’orchestre Ellinoa et son Wanderlust Orchestra. Un voyage musical incantatoire qui imagine les retrouvailles entre l’Homme et la Nature. Une exploration musicale où poésie et narration, jazz, pop et musiques contemporaine allient leurs textures au sein d’une riche palette sonore. Une fable écologique et dystopique qui évolue entre énergie et délicatesse.

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Kandace Springs revient avec « The women who raised me »

Kandace Springs revient avec « The women who raised me »

Sa voix magnétique rend hommage à ses inspiratrices

La chanteuse et pianiste Kandace Springs revient avec « The Women who raised me », un album studio qui rend hommage aux voix des femmes qui l’ont inspirée. Avec élégance, elle reprend des standards chantés par douze grandes voix féminines. Entourée par d’illustres artistes de jazz, elle parcourt un voyage au fil d’un siècle de musique et projette sa voix magnétique dans l’espace jazz. Élégance et émotion sont au rendez-vous.

Avec la sortie de l’album « The Women who raised me », la chanteuse et pianiste Kandace Springs revient dans les territoires musicaux qu’elle explorait en 2016 sur son premier opus « Soul Eyes ». Son chant nimbé d’un voile délicat se promène avec élégance entre nostalgie et énergie.

Sur ce troisième album sorti chez Blue Note le 27 mars 2020, Kandace Springs explore douze titres interprétés à l’origine par des chanteuses qui l’ont inspirée. Douze chanteuses dont il ne fait aucun doute qu’elles ont le statut de Grandes DamesElla Fitzgerald, Roberta Flack, Astrud Gilberto, Lauryn Hill, Billie Holiday, Norah Jones, Diana Krall, Carmen McRae, Bonnie Raitt, Sade, Nina Simone et Dusty Springfield.

Retour en territoire jazz

Kandace Springs revient avec l'album The Women who raised me« The Women who raised me » permet d’oublier « Indigo » (2018), ce mélange de pop et de R&B bien éloigné de la superbe ambiance de « Soul Eyes » (2016) qui se promenait entre une soul très cool et un chant jazzy nocturne. Ainsi, sur ce troisième album produit par Larry Klein, la chanteuse et pianiste Kandace Springs revient sur les terres du jazz où elle excelle.

Avec une grande sensibilité, elle interprète des thèmes devenus des standards sans jamais imiter celles qui les ont chantés avant elle.

A la tête d’un trio jazz composé de Steve Cardenas (guitare), Scott Colley (basse) et de Clarence Penn (batterie), Kandace Springs a invité d’autres illustres musiciens : la chanteuse Norah Jones, la flutiste Elena Pinderhughes, le contrebassiste Christian McBride, le trompettiste Avishai Cohen et les saxophonistes David Sanborn et Chris Potter.

Écouter « The Women who raised me » procure un plaisir infini. Avec une grande souplesse, le chant de Kandace Springs intègre toutes ses influences musicales et navigue avec bonheur entre soul et jazz. On tombe sous le charme de la voix à la fois intense et suave qui insuffle une énergie vitale à des chansons emblématiques devenues des standards universels.

Au fil des plages

En ouverture de l’album et avec le soutien du contrebassiste Christian McBride, Kandace Springs revitalise de sa voix chaleureuse Devil May Care, la composition de Bob Dorough (1956) qu’avait repris Diana Krall. L’album se poursuit avec Angel Eyes, une ballade écrite en 1946 par Matt Denis et interprétée en 1958 par Ella Fitzgerald. Avec son invitée Norah Jones, Kandace Springs en donne une version chaleureuse empreinte de profondeur. La tonalité gospellisante du titre lui confère un climat émotionnel intense. Un moment marquant de l’album.

Inspirée par la version que Nina Simone a donnée de I put a Spell on You en 1965, Kandace Springs pose sa voix implorante et soul à souhait sur ce titre qui intègre « Moonlight Sonata » de Beethoven. Le solo ardent de David Sanborn entraîne la musique dans une frénésie fiévreuse. Plus loin, c’est au Fender que la chanteuse rend hommage à Sade avec une version très personnelle de Pearls. Sa voix déchirante se conjugue à la sonorité stellaire presque lugubre de la trompette d’Avishai Cohen. L’émotion est intense.

C’est ensuite sur un tempo planant que Kandace Springs laisse planer sa voix émouvante qui reprend Ex-Factor qu’avait chanté Lauryn Hill en 1998. L’intervention de la flûtiste Elena Pinderhughes insuffle une grâce aérienne à cette reprise qui n’a rien à envier à la version originale de la star américaine de la soul. Le répertoire se poursuit avec I Can’t Make You Love Me à laquelle la trompette d’Avishai Cohen confère une dimension intimiste et précieuse qui magnifie cette chanson créée en 1991 par la chanteuse de blues Bonnie Raitt.

Plus loin, c’est une version de charme de Gentle Rain, la bossa nova composée en 1965 par Luiz Bonfá et chantée la même année par Astrud Gilberto, que délivre la chanteuse. Sur un balanço tout en retenue la voix converse avec le magistral ténor de Chris Potter. Inspirée par la version de Carmen McRae, la chanteuse reprend ensuite Solitude. La voix souple de la pianiste et chanteuse dialogue avec le ténor somptueux de Chris Potter. Des frémissements de tendresse et de nostalgie parcourent cette version dépouillée de la célèbre composition de Duke Ellington.

Il n’est pas étonnant que Kandace Springs reprenne The Nearness of You car sa passion pour la musique remonte à l’écoute du premier album de Norah Jones, « Come Away With Me » que lui avait offert un ami de son père en 2002. Elle était alors tombée sous le charme du titre The Nearness of You qui est devenu en quelque sorte un repère marquant de sa personnalité musicale. Soutenue par les notes élégantes de son piano, sa voix suave embellit cette ballade écrite par Hoagy Carmichael en 1938.

Composé par Michel Legrand pour la bande originale du film The Happy Ending (1969), What are you doing the rest of your life est devenu un standard repris par de nombreux artistes. C’est la version de Dusty Springfield qui inspire celle Kandace Springs. C’est avec subtilité que son piano harmonise la mélodie pendant que sa voix passionnée et puissante sublime le titre. Plus loin, derrière son Fender Rhodes, la chanteuse enflamme la chanson de Charles Fox, Killing me softly with his song, sur laquelle elle déploie son chant en écho à la version de 1973 de Roberta Flack. Portées par le groupe tout entier, la fute aérienne d’Elena Pinderhughes et la voix moelleuse de Kandace Springs s’envolent jusqu’aux cimes de l’extase.

L’album se termine avec une sublime version du fameux Strange Fruit immortalisé par Billie Holiday. Seule avec son Fender Rhodes, Kandace Springs donne une version poignante de ce chant emblématique du combat politique des citoyens afro-américains pour l’égalité. Au dessus des nappes flottantes du clavier, la voix saisit par sa force émotionnelle.

Pour son troisième album chez Blue Note, Kandace Springs signe une réussite absolue. Entourée par d’illustres artistes du jazz nord-américain, la chanteuse et pianiste rend sur « The women who raised me », un hommage enchanteur aux voix féminines de son panthéon.

Jazz à Vienne 2023 – Affiche & Premiers noms

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D. Linx, G. de Chassy et M. Pastorino – « On Shoulders We Stand »

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Sur l’album « On Shoulders We Stand », le chanteur David Linx, le pianiste Guillaume de Chassy et le clarinettiste Matteo Pastorino proposent un voyage musical entre jazz et classique. Guillaume de Chassy a retranscrit des thèmes de pièces classiques sur lesquelles David Linx a écrit des paroles. Un album enchanteur où poésie, sobriété et raffinement s’entrelacent avec bonheur. Une réussite absolue !

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Ellinoa & Wanderlust Orchestra – « Ville Totale »

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Joel Hierrezuelo revient avec « Así de simple »

Joel Hierrezuelo revient avec « Así de simple »

Mélopées envoutantes & chant spirituel

Deux ans après « Zapateo Suite », le guitariste, chanteur et percussionniste Joel Hierrezuelo revient avec « Así de simple ». A la tête d’un quartet d’exception qui réunit Pierre de Bethman, Felipe Cabrera et Lukmil Perez, il dessine les contours d’un univers élaboré et très personnel. Entre mélopées envoutantes et chant spirituel mélancolique, le projet embarque l’oreille dans des suites musicales colorées. A l’en croire…. C’est aussi simple que ça !

Le 20 mars 2020, le percussionniste, guitariste et chanteur cubain Joel Hierrezuelo présente « Asi Simple » (Continuo Jazz/UVM Distribution), son deuxième album enregistré en octobre 2019.

Tout comme son premier opus « Zapateo Suite« , sorti en septembre 2018, « Asi Simple » restitue les couleurs musicales de l’univers de Joel Hierrezuelo. Un monde influencé par ses racines afro-cubaines mais qui témoigne aussi d’une forte imprégnation jazz.

Autour de Joel Hierrezuelo

A la tête d’un quartet rompu au jazz, Joel Hierrezuelo convie par ailleurs des invités issus aussi de la sphère jazz même si tous les artistes abreuvent leur art à la source de nombreuses autres influences musicales.

Autour du leader on retrouve deux musiciens issus de son île natale, le batteur Lukmil Pérez déjà présent sur « Zapateo Suite » ainsi que le contrebassiste Felipe Cabrera avec lequel le leader possède un passé musical commun. L’inspiration de ces deux instrumentistes puise autant dans leurs racines afro-cubaines que dans l’univers du jazz. Joel Hierrezuelo a confié le piano à un homme de jazz qu’il admire, Pierre de Bethmann.

A ce solide quartet se joignent des invités, le trompettiste Nicolas Folmer, ami de longue date du leader, la flûtiste Naïssam Jalal, la chanteuse malienne Aminata Doumbia et le guitariste Sandro Zerafa.

Au fil des plages

Construit comme une suite, Así de simple ouvre l’album et lui donne son nom. Il déploie un éventail de couleurs sonores. La flûte et la guitare invitent à une invocation spirituelle, la guitare se fait prédicatrice, la flûte ensorcèle et les chœurs densifient le propos. Cela paraît si simple ! Plus loin, avoir exposé le thème à l’unisson, piano et guitare entonnent la fluide mélopée de Si tu supieras. Le morceau se poursuit avec un motif répétitif que guitare et voix entonnent telle une bénédiction.

Sur Entre Océanos le chant se charge d’une tendre poésie mélancolique qui inspire un chorus lumineux à la guitare à laquelle le piano concis répond avec douceur. Plus tard, Hoy Tengo Habana déroule sa mélodie sur un rythme brésilien. Fender Rhodes, guitare et voix confient la parole à la trompette fougueuse qui élève un chorus solaire. A partir d’un chant d’allure mystique, guitare et voix déploient ensuite une musique quasi idyllique que la section rythmique propulse avec une belle vigueur. Stimulé, le piano percussif développe un solo inspiré. Joel Hierrezuelo revient avec l'album Asi de simple

Advient alors 121 Caminos, une ballade dont le climat de sérénité évoque un songe où les balais caressent les cymbales alors que chante la contrebasse tellurique. Après cette pause recueillie, le quartet propose Mirages, une composition au tempo musclé et aux résonances hispaniques. Comme stimulée par le chorus moderne du piano éloquent, la batterie improvise avec brio .Après ces moments énergiques vient le temps de Hablame un poco mas, une douce chanson chargée de tristesse que conte la voix, soutenue par les seules guitares et contrebasse.

L’album se poursuit avec Bon Vent, une mélopée irradiée de félicité portée par la guitare, les chœurs et le piano volubile. Le tempo se fait ensuite plus rapide sur Get Back dont le riff est joué à la trompette et à la guitare. D’une facture jazzy, le morceau permet d’apprécier un solo loquace du piano jamais à cours d’idées et un chorus rutilant de la trompette. Advient ensuite, Lienzos de Luz dont le chant porteur d’espérance inspire à la guitare un chorus éclaboussant de lumière relayé par le propos limpide et empreint d’étrangeté du piano.

L’album se termine avec Cascadas et Outro dont la construction complexe met tour à tour en valeur tous les intervenants. Après un chorus bouillonnant du piano celui de la batterie ne manque pas de fièvre. Une dernière séquence musicale joyeuse libère le chant de la flûte envoutante et celui des chœurs teintés d’influences cubano-africaines.

Joel Hierrezuelo revient avec un album envoûtant où la musique parle d’elle-même. Empreint de spiritualité, « Así de simple » reflète les couleurs musicales de nombreuses cultures d’où sont issues les musiciens qui entourent le guitariste chanteur.

En raison des circonstances exceptionnelles liées à l’épidémie de Coronavirus COVID-19, il va falloir patienter pour écouter live le nouveau projet de Joel Hierrezuelo. En effet, le concert prévu le 25 mars 2020 au Studio de l’Ermitage est reporté au 24 juin 2020 à 21h. Le plaisir n’en sera que plus grand !

Jazz à Vienne 2023 – Affiche & Premiers noms

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Le 16 novembre 2022, les organisateurs du Festival « Jazz à Vienne » ont dévoilé l’affiche de l’édition 2023 proposée par la dessinatrice Pénélope Bagieu. Ils ont aussi annoncé la Création Jeune Public qui se déroulera les 26 et 27 juin 2023 avec Marion Rampal. En attendant le 16 mars 2023, date d’annonce officielle de la programmation de « Jazz à Vienne 2023 », les concerts de cinq soirées sont déjà annoncés. De sérieuses promesses de réjouissances musicales en perspective !

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D. Linx, G. de Chassy et M. Pastorino – « On Shoulders We Stand »

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Ellinoa & Wanderlust Orchestra – « Ville Totale »

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Aimée Allen en tournée en France et Suisse

Aimée Allen en tournée en France et Suisse

Du jazz vocal entre bossa nova, bop et soul

La tournée en France et en Suisse de la chanteuse et auteure-compositrice Aimée Allen constitue une belle occasion pour découvrir cette artiste américaine. Son album « Wings Uncaged » annoncé en France pour le 20 mars 2020 permet d’apprécier sa voix chaleureuse chargée de groove.

La chanteuse américaine, basée à New York, Aimée Allen a vu son plus récent album « Wings Uncaged » (2018) figurer dans le best of 2019 de Down Beat Magazine. Entourée par François Moutin (contrebasse), Billy Test (piano) et Kush Abadey (batterie), la vocaliste interprète onze titres qui naviguent entre jazz, bossa, bop et soul.

Aimée Allen

Née et élevée à Pittsburgh, Aimée Allen a commencé la musique très jeune. Son enfance a été baignée par du jazz traditionnel. La jeune chanteuse a commencé à chanter professionnellement avec des groupes de jazz à l’université. Après ses études, elle s’installe à Paris où elle se produit régulièrement et reçoit un accueil chaleureux de la part du public français dans les clubs de jazz et les festivals. Elle constitue alors « Les Bossa Novices », un groupe parisien dédié à la bossa et au jazz.

La chanteuse Aimée Allen

Aimée Allen©Ksenia Scheffer

Après avoir tourné en France, en Italie, en Russie et au Sénégal, elle se produit maintenant régulièrement à New York et à l’étranger. Devenue auteure-compositrice accomplie, elle inclut au cœur de son répertoire des compositions originales qui alternent avec standards et bossas. Parmi les nombreux musiciens avec lesquels elle s’est produit figurent le guitariste Romero Lubambo, le batteur Ari Hoenig, les contrebassistes Ron McClure et François Moutin..

Outre « Dream » (2006), « L’Inexplicable » (2007), « Winters & Mays » (2011), Aimée Allen a enregistré l’album « Matter of Time » sorti en 2015 avec Romero Lubambo (guitare), Toru Dodo (piano), François Moutin (contrebasse), Jacob Melchior (batteur) et Scott Ritchie (basse) avant de publier son plus récent album, « Wings Uncaged ».

Après une sortie américaine en 2018, l’album est attendu en France pour le 20 mars 2020. Sur « Wings Uncaged » (Azuline), la chanteuse est accompagnée du contrebassiste François Moutin, du pianiste Billy Test et du batteur Kush Abadey.

« Wings Uncaged »

Le répertoire de l’album puise dans le répertoire des standards, rend hommage à la bossa nova et compte aussi des compositions personnelles de la chanteuse.

C’est avec une grande sensibilité qu’elle régénère Skylark, pris sur un tempo très swing avec une superbe intervention du piano qui découpe et segmente superbement la mélodie. De son timbre suave enchanteur Aimée Allen interprète plus tard Shooting Star avec beaucoup de grâce. Plus loin, sa reprise du célèbre Invitation met en évidence son sens affiné du rythme. In My Web permet ensuite d’apprécier la fraîcheur, l’éclat et la justesse de sa voix.

Sur Democracy How sa voix aérienne se déploie sans difficulté entre aigus et médiums. Après la superbe intervention du piano, on aurait volontiers goûté une improvisation vocale, mais le texte prime sur ce titre qui évoque l’état actuel de la démocratie. C’est ensuite avec un léger vibrato et des inflexions chargées de mélancolie que la chanteuse étire Fotografia, la délicieuse bossa nova de Jobim interprétée en portugais. Le morceau recèle aussi un solo lyrique et délicat de la contrebasse.

couverture de l'album Wings Uncaged de la chanteuse Aimée AllenPlus loin, sur la composition originale Night Owl, soutenue par le piano volubile, la voix navigue entre joie et mélancolie alors qu’elle se fait plus soul sur Save Your Love For Me. Même si le chant se pose avec justesse sur le texte, une improvisation vocale aurait apporté ce grain de folie et cette prise de risque qui font un peu défaut.

C’est en duo avec la contrebasse que la chanteuse interprète Autumn Leaves chanté en français et en anglais. Elle morcelle le thème sur lequel elle rebondit comme sur un élastique. Sa voix au timbre nuancé semble comme en flottaison au-dessus de la ligne de basse. L’album se termine avec une version dépouillée de Midnight Sun. Avec un vibrato un peu (trop) appuyé, le chant lumineux est magnifié par le soutien sans faille de la contrebasse et du piano.

En tournée en France et en Suisse

Entourée d’un trio d’une belle facture qui réunit Karim Blal (piano), François Moutin (contrebasse) et Louis Moutin (batterie), la  chanteuse Aimée Allen est en tournée en France et en Suisse avant de retraverser l’Atlantique. Quelques concerts réjouissants se profilent pour découvrir la chanteuse live.

Après Antibes et une prestation au Bernie’s Jazz Moments le 12 mars 2020, la chanteuse se produit à Lausanne, le 13 mars 2020 au Chorus à 21h. Elle présente ensuite sa musique à Lyon le 14 mars 2020, au Jazz Club Lyon Saint-Georges à 19h et à 21h15 avant de terminer à Paris, le 16 mars 2020 au Duc des Lombards avec un set à 19h30 et un second à 21h45.

Jazz à Vienne 2023 – Affiche & Premiers noms

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Le retour de « Shabaka & The Ancestors »

Le retour de « Shabaka & The Ancestors »

« We Are Sent Here By History »

Sauve qui peut & espère qui veut !

« Shabaka & The Ancestors » annoncent la sortie de « We Are Sent Here By History ». Enregistré sur 2 ans, entre Cape Town et Johannesburg, ce deuxième album du groupe réunit le saxophoniste londonien Shabaka Hutchings et ses musiciens de jazz sud-africains. L’opus résonne comme une réflexion musicale sur la condition humaine en pleine agonie. Un poème sonore comme une méditation plutôt sombre sur l’avenir de l’homme. Une mise en garde… sauve qui peut & espère qui veut !

Créé en 2016, « Shabaka & the Ancestors » réunit le saxophoniste britannique Shabaka Hutchings avec des musiciens de jazz sud-africains. Après « Wisdom of Elders » enregistré en une seule journée et sorti l’année même de la création du groupe, les musiciens ont parcouru les scènes avec leur musique incandescente et incantatoire qui a ré-imaginé l’univers du jazz.

C’est avec « We Are Sent Here By History » (Impulse/Universal), leur deuxième album, que « Shabaka & the Ancestors » reviennent le 13 mars 2020

Un manifeste sonore qui mélange traditions africaines et jazz moderne. Un opus plutôt sombre qui se penche sur la condition humaine en pleine agonie. Le disque incite à réfléchir sur l’extinction à venir de l’espèce humaine… « There isn’t any rest, there isn’t any peace ».

Shabaka Hutchings

Shabaka & The ancestors - Le saxophoniste Shabaka Hutchings Au cours des cinq dernières années, le saxophoniste et compositeur Shabaka Hutchings s’est imposé comme une figure centrale de la scène jazz londonienne. Doté d’un esprit créatif et innovant, il est impliqué dans de nombreux projets au sein desquels il joue. Le quartet « Sons of Kemet », le trio « The Comet Is Coming » et le sextet « Shabaka & the Ancestors », une formation au propos spirituel et dynamique.

C’est dans le cadre d’une véritable rotation que le saxophoniste propulse tout à tour ses groupes sur le devant de l’actualité.

  • Ainsi l’année 2018 a été marquée par la sortie de « Your Queen Is A Reptile », le troisième album de son projet « Sons of Kemet ».
  • 2019 a vu le retour de « The Comet Is Coming » avec « Trust In The Lifeforce Of The Deep Mistery » puis « The Afterlife » après « Channel The Spirits » paru en 2016.
  • En 2020, c’est donc « Shabaka & the Ancestors » que le saxophoniste britannique met en avant avec la sortie de « We Are Sent Here By History », le deuxième album du groupe.

« We Are Sent Here By History »

Inscrit définitivement dans les traditions africaines, « We Are Sent Here By History », le deuxième album de « Shabaka & The Ancestors » réunit de nouveau Shabaka Hutchings (saxophone ténor, clarinette) aux musiciens sud-africains Mthunzi Mvubu (saxophone alto), Siyabonga Mthembu (voix), Ariel Zomonsky (basse), Tumi Mogorosi (batterie) et Gontse Makhene (percussions).couverture de l'album We Are Sent Here By History de Shabaka & The Ancestors

Cet opus conte une véritable histoire dont les titres explicites des onze morceaux liés l’un à l’autre, sont à écouter dans la continuité pour saisir le sens de la réflexion que le saxophoniste mène sur la condition humaine, la société en décomposition, l’agonie en cours de notre espèce. Pour éviter la défaite et surmonter le purgatoire quasi incarné sur terre, il questionne sur la transition qui pourrait être envisagée au niveau individuel et social pour défaire la pensée capitaliste, l’expansionnisme des dominants suprémacistes blancs.

Jazz magnétique

La musique de « Shabaka & The Ancestors » transporte par sa transcendance et son magnétisme contagieux. Elle captive de bout en bout des onze plages de « We Are Sent Here By History ». L’album développe un jazz spirituel incantatoire où deux modalités expressives s’allient, se cumulent, se renforcent. Une musique instrumentale mystique et un discours militant et poétique via le chant du griot sud-africain.

Après les percussions et un riff réitératif de la basse, alto et ténor unissent leur véhémence au prêche du chanteur pour dire leur colère sur They Who Must Die. Indigné le ténor râle, crie et le groupe livre une musique pulsionnelle en perpétuel développement. Le décorum se fait plus psychédélique sur You’ve Been Called qui met en avant le slam incantatoire du griot dont le propos dénonce et annonce le pire. Son riff envoutant s’élève ensuite comme une lamentation.

L’histoire continue et sur un motif de basse, alto aérien et ténor incantatoire soutiennent la parole répétitive du chanteur sur Go my Heart, Go to Heaven dont la musique semble revenir des ténèbres. Plus loin, Behold, The Deceiver déroule une mélodie lancinante où les soufflants fonctionnent en mode fusionnel et créent une tension vive qui suscite l’effervescence. La clarinette tisse ensuite une mélodie au tempo saccadé sur Run, The Darkness Will pass. Voix et alto génèrent joie et allégresse qui incitent à une fuite éperdue pour échapper aux ténèbres.

Ténor et alto exposent alors en contrepoint le thème de The Coming of the Strange sur lequel ténor granuleux et alto survolté dialoguent sur un fond rythmique éperdu et soutenu.

Beast Too Spoke Of Suffering résonne plus tard comme une transe musicale cathartique, une musique tendue et fiévreuse que proposent les soufflants et voix, comme un hommage aux animaux en souffrance. Plus loin, We Will Work (On Redefining Manhood) fait entendre la mélodie incantatoire de la clarinette. La voix déclame alors un poème militant puissant qui appelle à une redéfinition de la virilité. Le ténor furieux enchaîne ensuite avec un propos quasi cataleptique sur ‘Til The Freedom Comes home qui invoque le salut et la liberté. La voix se lamente soutenu par la basse et les percussions. L’espoir pointe.

Finally, The Man Cried poursuit le message avec l’alto resplendissant et lumineux que rejoint le ténor, propulsé par la polyrythmie enfiévrée de la batterie. Les deux saxophones développent ensemble un chant polyphonique qui inspire à la voix une prière évangélisatrice radieuse. L’album se termine avec Teach Me How To Be Vulnerable sur lequel le ténor et ses volutes de spleen au son brumeux expriment sa fragilité sur les accords ondulatoires du piano.

Pour se laisser porter en concert sur les vagues du répertoire de « We Are Sent Here By History », RV à Paris avec « Shabaka & The Ancestors », le 18 mai 2020 à 21h au New Morning.

Jazz à Vienne 2023 – Affiche & Premiers noms

Jazz à Vienne 2023 – Affiche & Premiers noms

Le 16 novembre 2022, les organisateurs du Festival « Jazz à Vienne » ont dévoilé l’affiche de l’édition 2023 proposée par la dessinatrice Pénélope Bagieu. Ils ont aussi annoncé la Création Jeune Public qui se déroulera les 26 et 27 juin 2023 avec Marion Rampal. En attendant le 16 mars 2023, date d’annonce officielle de la programmation de « Jazz à Vienne 2023 », les concerts de cinq soirées sont déjà annoncés. De sérieuses promesses de réjouissances musicales en perspective !

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D. Linx, G. de Chassy et M. Pastorino – « On Shoulders We Stand »

D. Linx, G. de Chassy et M. Pastorino – « On Shoulders We Stand »

Sur l’album « On Shoulders We Stand », le chanteur David Linx, le pianiste Guillaume de Chassy et le clarinettiste Matteo Pastorino proposent un voyage musical entre jazz et classique. Guillaume de Chassy a retranscrit des thèmes de pièces classiques sur lesquelles David Linx a écrit des paroles. Un album enchanteur où poésie, sobriété et raffinement s’entrelacent avec bonheur. Une réussite absolue !

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Ellinoa & Wanderlust Orchestra – « Ville Totale »

Ellinoa & Wanderlust Orchestra – « Ville Totale »

« Ville Totale » marque le retour discographique de la compositrice vocaliste et cheffe d’orchestre Ellinoa et son Wanderlust Orchestra. Un voyage musical incantatoire qui imagine les retrouvailles entre l’Homme et la Nature. Une exploration musicale où poésie et narration, jazz, pop et musiques contemporaine allient leurs textures au sein d’une riche palette sonore. Une fable écologique et dystopique qui évolue entre énergie et délicatesse.

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« Les 1001 Nuits du Jazz – Live au Bal Blomet »

« Les 1001 Nuits du Jazz – Live au Bal Blomet »

Raphaël Imbert & Johan Farjot, conteurs de jazz

En place de Shéhérazade, le saxophoniste Raphaël Imbert et le pianiste Johan Farjot se font les conteurs d’une autre histoire du jazz sur l’album « Les 1001 Nuits du Jazz - Live au Bal Blomet ». L’opus restitue huit enregistrements captés lors de six Nuits du Jazz organisées par Le Bal Blomet. Entourés à chaque séance de nouveaux invités, les deux musiciens mènent deux fois par mois une « concérence » à travers les grandes et petites histoires du jazz. Enregistré live, l’album incite à aller vivre une, voire plusieurs de ces Nuits magiques et récréatives.

Couverture de l'album Les 1001 Nuits du Jazz avec Raphael Imbert et Johan FarjotDans le cadre historique du Bal Blomet, cabaret d’art et club de jazz, « Les 1001 Nuits du Jazz » retracent les différentes étapes de l’épopée du jazz. Intitulé de manière explicite, l’album « Les 1001 Nuits du Jazz - Live au Bal Blomet » (Compagnie Nine Spirit/MDC/PIAS) est annoncé pour le 06 mars 2020 et propose dix pistes enregistrées live lors de six soirées, entre 2017 et 2019.

Le saxophoniste Raphaël Imbert et le pianiste Johan Farjot invitent des musiciens à les rejoindre sur scène lors de ces fameuses « Nuits du Jazz » programmées au Bal Blomet à raison de deux jeudis par mois depuis 2017.

Sur la dernière plage du disque, la voix chaleureuse de l’ethnomusicologue, musicien et compositeur Raphaël Imbert présente avec sa verve et son indéniable talent de conteur, la démarche qui sous-tend ce cycle musical et pose la question essentielle… De quoi le jazz est-il le nom ?

Pas sûr qu’après avoir écouté l’album quiconque puisse répondre de manière exhaustive mais l’album n’ambitionne pas un tel défi, il pose avant tout la question et comme souvent, cerner le problème et le formuler constitue le préalable indispensable à sa résolution.

Les 1001 Nuits du Jazz

Créé en 1924 en pleine effervescence du Paris des Années Folles, le Bal Blomet a alors été le lieu de rencontre des surréalistes, des musiques créoles et du jazz afro-américain. Ce lieu mythique qui a vu passer Joséphine Baker, Jacques Prévert et Sydney Bechet fut l’un des premiers clubs de jazz européens. Aujourd’hui, cette salle parisienne multiculturelle rouverte en 2017 par Guillaume Cornut, propose des concerts de jazz et de musique classique, des spectacles musicaux et des événements culturels.

Ludique et pédagogique, chaque soirée du cycle « Les 1001 Nuits du Jazz » aborde une thématique précise en lien avec cette musique qui ne cesse d’évoluer depuis ses débuts. Avec leurs invités, musiciens prestigieux ou espoirs de demain, le saxophoniste Raphaël Imbert et le pianiste Johan Farjot renouvellent le format du concert jazz. Ce faisant, ils ambitionnent d’éclairer le public de manière ludique et pédagogique en leur fournissant des clés de compréhension accessibles via de courtes présentations d’artistes, de standards, d’épisodes ou de notions musicologiques marquantes de l’histoire du jazz.

Chacune de ces soirées-concerts « Nuits du Jazz », explore un style, une époque, un auteur, une étape, comme l’on déjà fait les Nuits du Jazz passées dont les titres éclairent d’emblée sur le thème de la soirée… Jazz et Country, Free Jazz, Latin jazz swing et samba, Jazz, pop et rock, L’épopée des batteurs flamboyants, Gershwin et ses héritiers, Musique sacrée de John Coltrane, The Duke Ellington Orchestra et la fraternité du souffle… et bien d’autres titres encore.

Après une ouverture didactique, le concert réunit sur scène autour de Raphaël Imbert et Johan Farjot, des musicien.ne.s de jazz aguerrie.e.s et de jeunes talents issus du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et du Centre des Musiques Didier Lockwood. Ainsi les deux Maitres de Cérémonie de ces « Nuits du Jazz » proposent au public d’accéder à une autre histoire du jazz qu’ils rendent ainsi plus accessible.

Dix plages riches en émotions

Composition dédiée par Johan Farjot à la mémoire de Didier Lockwood, Blues for Angels résonne du souffle puissant du ténor de Raphaël Imbert qui rend un hommage poignant au violoniste disparu deux mois le concert enregistré lors d’une Nuit du Jazz consacrée au « Jazz engagé des 60’s ». Avec verve et émotion le saxophone gémit et implore le ciel. Plus loin, sur Memphis March composé par le saxophoniste, le ténor élève un chant céleste soutenu par un superbe quartet à cordes qui réunit Elsa Moatti, Irene Martin, Hélène Hadjiyiassemis et Stéphanie Huang.

Hugh Coltman prête sa voix au groupe réuni sur la scène du Bal Blomet pour la soirée intitulée « Les Crooners ». Le chanteur redynamise la ballade de Ray Charles, All to Myself Alone sur lequel le piano prend un chorus soul soutenu par le drive ardent de Julie Saury. Sur Gee Baby Ain’t Good To You, un titre écrit en 1929, il croise les notes avec le saxophone soprano soutenu par un piano tonique. Sur ce divertissement évocateur des ambiances festives de la Nouvelle-Orléans, leur dialogue swingue avec force.

Deux titres entrent en résonance avec le thème « L’Afrique et le Jazz ». Les saxophones de Raphaël Imbert et Jean-Jacques Elangué dialoguent sur Yekermo Sew, une composition de Mulatu Astatke, parrain de l’ethio-jazz. Après le chorus incantatoire d’Elangué, le solo furieux d’Imbert évoque quelque peu le jeu d’Albert Ayler. Plus tard, soutenus par la batterie d’Anne Paceo et la contrebasse de Felipe Cabrera, les deux saxophonistes se libèrent ensuite des chaînes de l’esclavage sur Redemption Song de Bob Marley que chante Aurore Imbert.

C’est dans le cadre d’une Nuit qui célèbre « Daniel Humair et l’Art de la Batterie » qu’est enregistré le titre Improvisation écrit par Daniel Humair en hommage à John Coltrane. Les inflexions paroxystiques du ténor soufflent sur les braises du jazz modal de Coltrane qu’il ravive avec le soutien du jeu puissant de Daniel Humair qui rappelle celui d’Elvin Jones. Le ténor se fait ensuite ténébreux sur Gravenstein, une autre composition de Daniel Humair. On se laisse ensorceler par le charme de cette ballade à laquelle la contrebasse tellurique de Damien Varaillon insuffle une profonde gravité.

The Mooche hisse haut les couleurs de la thématique « Ellington et la Fraternité du Souffle ». En effet sur ce morceau de Duke Ellington s’expriment trois soufflants aux côtés de Raphaël Imbert, le saxophoniste Pascal Mabit, le trompettiste Quentin Lourties et le tromboniste Cyril Galamini. A l’écoute de ce titre savoureux, l’oreille plonge dans les timbres somptueux du style jungle, quand le grand orchestre du Duke animait les nuits du Harlem des années 30.

C’est à l’orgue et au piano que Johan Farjot soutient le discours du ténor bluesy au long de Sweet Home Chicago enregistré lors d’une Nuit qui explore « Le Blues aux Racines du Rock ». Sur cette célèbre chanson de Robert Johnson composée en 1936, la voix rocailleuse et puissante d’Amandine Bourgeois s’allie à la guitare éloquente d’Aurélien Naffrichoux qui déclenche le flot expressif du ténor et fait monter la tension.

On demeure rêveur devant le chiffre hautement symbolique de « 1001 » ! D’un point de vue purement mathématique, à raison de deux concerts par mois tout au long des douze mois d’une année, il faudrait 41 ans, 8 mois et 1 jour pour atteindre le nombre de « 1001 Nuits du Jazz » qui devrait advenir en 2058… mais pas question d’attendre aussi longtemps pour savourer « Les 1001 Nuits du Jazz » ! En première intention, on écoute l’album « Les 1001 Nuits du Jazz - Live au Bal Blomet » puis on se donne RV à Paris au Bal Blomet le 20 mars 2020 pour la soirée « De quoi le jazz est-il le nom? »  & le 21 mars 2020 pour la nuit intitulée « Les Crooners ». ICI pour accéder à la programmation et aux dates des prochaines « Nuits du Jazz » à venir au Bal Blomet.

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