Omer Avital revient avec « Qantar »

Omer Avital revient avec « Qantar »

Un album énergique et rayonnant

Deux ans après « Abutbul Music », le contrebassiste Omer Avital revient avec son nouvel album « Qantar » (Zamzama Records) enregistré à Brooklyn avec le quintet formé en 2016. La musique n’a rien perdu de sa singularité. Rayonnante d’énergie elle résonne d’un jazz solide traversé d’influences orientales.

Le contrebassiste Omer Avital revient avec l'album "Qantar" du « Qantar » est à la fois le nom du quintet créé en 2016 par le contrebassiste Omer Avital et le titre de l’album annoncé en France pour le 07 septembre 2018 après une sortie américaine en avril.

Déjà présents aux côtés du contrebassiste Omer Avital sur l’album « Abutbul Music » sorti en 2016, les saxophonistes Asaf Yuria (ténor et soprano) et Alexander Levin (ténor) et le batteur Ofri Nehemya sont rejoints par le pianiste Eden Ladin.

Un contrebassiste multiculturel

On a déjà évoqué lors de la sortie de l’album « Avital meets Avital » le multiculturalisme du contrebassiste né dans une famille maroco-yéménite arrivée en Israël avec la vague d’immigration maghrébine des années 60. Issu de la première génération d’émigrants, il a grandi dans l’Israël des années 80 et a été marqué par les traditions de sa famille et par leur amour de la musique occidentale. Après avoir appris la guitare classique il est devenu au fil des ans un bassiste de jazz virtuose qui a conservé le goût des mélodies et le sens du blues.

Omer Avital repousse les frontières du jazz contemporain, combine swing et modernité auxquels il ajoute des variations aux saveurs orientales. Dans son toucher coexistent force et précision. Inventif il affectionne les contrastes. Il fait corps avec la batterie pour stimuler les solistes mais fait aussi chanter avec sensibilité les cordes de sa contrebasse.

Un jazz inventif qui transcende les influences

La plupart des titres de l’album ont été écrits par Omer Avital bien avant l’enregistrement et témoignent de l’ensemble de ses inspirations. Le jazz en fait partie mais l’écriture du contrebassiste conserve trace de ses origines et des rencontres qui l’ont marqué.

Sur One Man’s Light is Another Man’s Night composé aux environs de 2004/2005 la musique navigue entre lumière et désespoir. A l’écoute du morceau Hamina écrit à la même époque que le précédent, on est transporté vers les rives orientales de la musique Mizrahi que les juifs israéliens de souche sépharade affectionnent et qui résonne d’influences arabes, grecques ou espagnoles.

Les origines de Daber Elay Africa remontent à 2010 lors d’une improvisation survenue à Tel Aviv entre le pianiste Kirk Lightsey, le percussionniste David Balilti et Omer Avital. Imprégné d’un jazz tempéré, le morceau célèbre les musiques de l’Afrique du Nord.

Bambolero est une nouvelle composition très rythmique qui groove comme un éclat de rire et respire la bonne humeur. La douce ballade Beauty and The Beast a été composée entre 2003 et 2004 puis réarrangée en 2006. De facture plutôt classique la mélodie romantique confiée au soprano résonne d’une modernité douce-amère que le ténor sensible adoucit.

Immigration remonte aux années 1994/1995 peu après l’arrivée du contrebassiste à New-York. Il s’agit d’une de ses premières compositions. Un climat d’étrangeté résonne suivi d’une période où la rythmique et le climat harmonique se densifient. Solaire, Turkish Coffee Blue respire la joie. Les saxophones et le piano élèvent leur blues joyeux porté par la paire rythmique qui assure une assise à la fois solide et tranquille. Des effluves orientaux colonisent le blues imprégné de rythmes qui auraient musardé du côté des Caraïbes.

Écrit en 2008 Cool Song restitue un climat de sérénité. La contrebasse chante un blues méditatif que le piano éclaire de sa tranquille clarté. Le growl entêtant du saxophone est poussé par la batterie avant que le calme ne revienne. L’album se termine en beauté avec le superbe Know What I Mean ?, sans doute une des plus anciennes compositions du contrebassiste (1990). Du jazz old school qui déménage et rappelle les ambiances de jadis, quand les clubs new-yorkais vibraient au rythme des jams échevelées. Avec un petit clin d’oeil de la contrebasse d’Avital en direction de celle de Mingus !

On vibre à l’écoute de « Qantar » et de son jazz contemporain, réjouissant et inventif qui transcende les influences. A l’écoute des neuf titres du nouvel album du contrebassiste Omer Avital, on perçoit la grande complicité qui relie les musiciens et la force de cohésion qui traverse le quintet.

Clin d’œil à « Prévert Parade », Minvielle & Papanosh

Clin d’œil à « Prévert Parade », Minvielle & Papanosh

Le vocalchimiste André Minvielle et le quintet normand Papanosh ont mis en musique textes et poèmes de Jacques Prévert. Sur « Prévert Parade », les six complices font swinguer la poésie de Prévert. Animées par un même esprit libertaire, poésie et musique dialoguent en fanfare. Mots et tempo battent des mains, les vers valsent et entrent en transe. Une fête enlevée où liberté rime avec Poésie, Humour et Musique.

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Macha Gharibian présente « Joy Ascension »

Macha Gharibian présente « Joy Ascension »

Sorti le 24 janvier 2020, « Joy Ascension » propose un voyage dans les paysages variés qu’explore Macha Gharibian. D’envolées lyriques en pulsations hypnotiques, le troisième album de la pianiste et chanteuse creuse son sillon entre jazz, soul-folk et blues, sans vraiment choisir son port d’attache. Un univers sonore contrasté et ouvert qui ne manque ni d’audace ni de subtilité. Une méditation intimiste chargée d’allégresse et de générosité.

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Clin d’œil à RP3 & « In Odd We Trust »

Clin d’œil à RP3 & « In Odd We Trust »

En 2020, Rémi Panossian Trio fête ses dix années d’existence et saisit l’occasion pour sortir un cinquième opus. Le titre, « In Odd We Trust », et la pochette annoncent la couleur. Étrange, vous avez dit étrange ?… en fait, pas si étrange que cela de la part de ce trio RP3 inventif et espiègle. Cet album anniversaire aurait tout aussi bien pu s’intituler « Dream & Groove ».

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Clin d’œil à Joel Hierrezuelo & « Zapateo Suite »

Clin d’œil à Joel Hierrezuelo & « Zapateo Suite »

Chaleur, tendresse et rythmes

« Zapateo Suite », premier album du chanteur, guitariste et percussionniste Joel Hierrezuelo constitue une des belles surprises de l’automne 2018. A la tête de son quintet, le natif de La Havane invite à un voyage lumineux au pays des musiques qui irriguent sa vie. Avec bonheur, le jazz croise les musiques cubaines, africaines et orientales.

Couverture de l'album "Zapateo Suite" de Joel HierrezuzloDans « Zapateo Suite » (Emiara Prod /Continuo Jazz) à paraître le 07 septembre 2018, Joel Hierrezuelo est entouré du pianiste Yonathan Avishai, du contrebassiste Felipe Cabrera, du batteur Lukmil Pérez et de Luis Manresa à la guitare tres.

Le quintet accueille aussi de prestigieux invités, Munir Hossn (guitare tres et banjo), Ailime Calzedo (contrebasse) et Carlos Miguel Hernandez (chant).

La musique de Joel Hierrezuelo s’abreuve aux sources de la musique cubaine qui l’a nourri depuis son enfance.

Des rencontres de Cuba à Paris

Né dans une famille de musiciens avec pour oncles Lorenzo et Reynaldo Hierrezuelo, Joel Hierrezuelo s’est intéressé très tôt aux percussions sous le regard attentif et bienveillant de son père. Il étudie ensuite la guitare et le chant et entreprend un cursus à l’Institut Supérieur Pédagogique de la Havane où il obtient son diplôme de professeur de musique en 1995.

Après s’être produit avec différents groupes à Cuba, il s’installe à Paris en 1997 et poursuit sa carrière musicale comme chanteur guitariste ou percussionniste aux côtés des plus grands parmi lesquels on peut citer, Alfredo Rodriguez, Anga Diaz, Omara Portuondo, Jomed, Paris Salsa all Star, Minino Garay, Mokhtar Samba, Line Kruse, Manu Katché, Alex Terrier, Fatoumata Diawara, Africando.

Percussionniste dans les groupes de Roberto Fonseca entre 2007 et 2016 il a intégré en 2017 le groupe du duo malien Amadou & Mariam.

« Zapateo Suite » au croisement des rencontres

Dans « Zapateo Suite » que Joel Hierrezuelo a réalisé en leader, se croisent les cultures de ceux qu’il a rencontrés au cours de sa carrière. Autour de lui il a réuni des musiciens venus d’horizons différents. Ensemble, ils interprètent ses compostions (paroles et musiques) dont il a aussi conçu les arrangements.

L’inspiration du leader demeure ancrée dans la musique cubaine qui constitue la base du projet. Avec réussite, l’album intègre jazz, musique africaine et orientale dans des esthétiques qui font alterner les rythmes, zapateo, guajira, zucuzucu. La guitare tres est mise en valeur et dans les accents du piano résonne des échos qui semblent venus en droite ligne de Cuba. La douce voix du chanteur enjôle et stimule tour à tour.

Les douze pistes de « Zapateo Suite » font alterner morceaux instrumentaux et plages chantées. Elles proposent un voyage musical ancré dans une tradition cubaine que Joel Hierrezuelo habite avec sensibilité et nuances. L’amour, la joie et la force des rencontres qui ont jalonné sa vie inspirent l’auteur. Porteur d’un groove chaleureux et énergique l’album est aussi empreint d’une tendre nostalgie. Même si Joel Hierrezuelo s’est promené entre percussions, guitare et chant, ce sont vraiment son chant, sa guitare et les mélodies qui s’imposent dans ce projet.

 
Pour plonger « live » dans l’univers de Joel Hierrezuelo, un RV se profile le 14 Septembre 2018 à 21h30 au Studio L’Ermitage à Paris pour le concert de la sortie de l’album. Sur scène, le guitariste chanteur et percussionniste se produit avec Yonathan Avishai (piano), Felipe Cabrera (contrebasse), Luis Manresa (guitare Tres) et Lukmil Pérez (batterie) avec en invités, Line Kruse (violon), Ailime Calcedo (violoncelle) et Carlos Miguel Hernandez (chœurs).
Clin d’œil à « Prévert Parade », Minvielle & Papanosh

Clin d’œil à « Prévert Parade », Minvielle & Papanosh

Le vocalchimiste André Minvielle et le quintet normand Papanosh ont mis en musique textes et poèmes de Jacques Prévert. Sur « Prévert Parade », les six complices font swinguer la poésie de Prévert. Animées par un même esprit libertaire, poésie et musique dialoguent en fanfare. Mots et tempo battent des mains, les vers valsent et entrent en transe. Une fête enlevée où liberté rime avec Poésie, Humour et Musique.

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Macha Gharibian présente « Joy Ascension »

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Sorti le 24 janvier 2020, « Joy Ascension » propose un voyage dans les paysages variés qu’explore Macha Gharibian. D’envolées lyriques en pulsations hypnotiques, le troisième album de la pianiste et chanteuse creuse son sillon entre jazz, soul-folk et blues, sans vraiment choisir son port d’attache. Un univers sonore contrasté et ouvert qui ne manque ni d’audace ni de subtilité. Une méditation intimiste chargée d’allégresse et de générosité.

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Clin d’œil à RP3 & « In Odd We Trust »

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En 2020, Rémi Panossian Trio fête ses dix années d’existence et saisit l’occasion pour sortir un cinquième opus. Le titre, « In Odd We Trust », et la pochette annoncent la couleur. Étrange, vous avez dit étrange ?… en fait, pas si étrange que cela de la part de ce trio RP3 inventif et espiègle. Cet album anniversaire aurait tout aussi bien pu s’intituler « Dream & Groove ».

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Jericho Sinfonia, le dernier opus de Christophe Monniot

Jericho Sinfonia, le dernier opus de Christophe Monniot

Souffle inspiré et vibrations libératoires

Avec « Jericho Sinfonia », le compositeur et saxophoniste Christophe Monniot propose une œuvre artistique remarquable. En soixante-six minutes l’album interpelle par la richesse de son propos. A partir du récit biblique de l’effondrement des murailles de Jericho se tisse un récit captivant. Une création musicale vibrante de spiritualité.

Paru en avril 2018, l’album « Jericho Sinfonia » (Ayler Records) résulte d’une direction artistique à trois têtes qui n’est pas sans rappeler celle d’un opéra. La sonographe Sylvie Gasteau en charge du livret, le compositeur Christophe Monniot en charge de la musique qu’il dirige et interprète avec les musiciens* du Grand Orchestre du Tricot réunis par le batteur Adrien Chennebault.

La richesse des arrangements, la puissance des improvisations, l’organisation des textes et des titres tout concourt à faire de « Jericho Sinfonia » une création singulière qui relie musique, science, poésie et spiritualité.

L’album

Au fil des dix plages, musiciens et instruments mêlent leurs vibrations à celles des voix qui lisent, témoignent ou commententcouverture de l'album Jericho Sinfonia, de Christophe Monniot avec le Grand Orchestre du Tricot

Des voix lisent des versets du livre de Josue, d’autres restituent la parole de Pasolini, lisent des poèmes de Sutzkever. Des scientifiques formulent des commentaires en lien avec des phénomènes physiques (résonance, vibration, fréquences, énergie).

Les musiciens du Grand orchestre du Tricot et Christophe Monniot interprètent la partition et improvisent lors d’un concert enregistré en décembre 2015 à « La Fabrique » à Meung-sur-Loire.

La musique illustre, relie les paroles et leur insuffle sa force.

Le livret

Cerise sur le gâteau, l’album est accompagné d’un livret comme on aimerait en consulter plus souvent. Il rend plus accessible encore le montage voix/musique des dix pistes de l’album. Il réunit une superbe présentation de Michel Pétrossian, la transcription chronologique des textes et les noms des improvisateurs.

Jazz et spiritualité

L’œuvre possède la force d’un pamphlet politique tout autant qu’elle adresse un clin d’oeil plein d’humour qui incite à la réflexion.

Par ricochet on en vient à se questionner sur le rôle de l’individu et celui du collectif, dans la musique certes mais aussi par effet miroir dans la société. L’album interpelle par ailleurs sur la place de la spiritualité dans le tissu sociétal, dans les arts et plus précisément dans la musique de jazz.

Cela fait écho avec les propos de Raphaël Imbert dans son ouvrage « Jazz supreme - Initiés, mystiques et prophètes » où il explore la dimension de la spiritualité dans le jazz.

Les propos de Christophe Monniot

Restitués ci-après, à l’issue d’un entretien cordialement accepté par le musicien lors de sa venue le 24 août 2018 à Jazz Campus en Clunisois, les propos de Christophe Monniot contribuent à éclairer cette présentation de l’album et à saisir mieux encore la cohérence de « Jericho Sinfonia ».

La posture du compositeur

Christophe Monniot rappelle que « le jazz a été au départ une musique de revendication, de posture politique et révolutionnaire autant qu’artistique ». C’est dans cet esprit qu’il lui est apparu essentiel « aujourd’hui d’adopter une posture parallèle à celle des boppers pour faire une œuvre musicale imprégnée de la société actuelle » qui témoigne de sa position « d’artiste et de citoyen relié à la société à laquelle [il] appartient et dans laquelle [il]vit ».

Une telle posture lui permet « de réfléchir aux mutations et aux changements géopolitiques fondamentaux » et de projeter « le fruit de ses réflexions dans la musique ». Ainsi, il « prend position dans cette société unilatérale » où il « exprime un point de vue séculaire enraciné dans les racines judéo-chrétiennes » qui sont les siennes.

« Jericho Sinfonia », deuxième tableau d’un tryptique

Christophe Monniot rapporte par ailleurs que « le début de l’écriture du projet remonte à la même période que celle où [il a[] conçu Vivaldi Universel ce qui lui permet de préciser que dans les faits, « Jericho Sinfonia » « fait partie d’un triptyque dont Vivaldi Universel serait le premier volet où la planète est attaquée par l’action des pays industrialisés avec les répercussions qu’on connaît. Jericho Sinfonia serait le deuxième tableau alors que La Nouvelle Terre, sans paroles, constituerait le troisième et dernier tableau ».

Il a conçu l’album « comme un opéra dont [il a] écrit la musique et Sylvie Gasteau le livret ». Elle a enregistré nombre des entretiens (hormis entre autres celui où Marguerite Duras interroge le petit François) qu’elle a montés. Ils se sont ensuite « réunis tous les deux pour construire le film et instaurer la cohésion entre les musiques et les paroles ».

Pour nommer son œuvre, Christophe Monniot a choisi le terme Sinfonia en hommage à Luciano Berio (auteur de « Sinfonia ») auquel le saxophoniste porte une grande admiration. Il dit avoir beaucoup écouté d’autres compositeurs qui ont irrigué son inspiration et cite « Messian, Coltrane et Bernstein« .

Une histoire musicale

Dans « Jericho Sinfonia », Christophe Monniot « raconte une histoire musicale à la manière d’un film co-réalisé avec Sylvie Gasteau » avec qui il avait déjà travaillé à l’occasion de « Vivaldi Universel ». « A l’intérieur de la narration vivent plusieurs personnages, la figure poétique, la figure politique, la figure historique, la figure biblique …. tout cela a un sens ».

Christophe Monniot a voulu « partir d’un évènement biblique » nourricier dont il revendique la force et la portée… « une muraille réputée infranchissable effondrée par de la musique, même si de fait c’est autre chose que de la musique… ». Dans Pré-Hymne est lu le texte de Josué à travers lequel est évoqué « une épreuve de foi, une ordonnance divine demandant à plus de deux milliers de lévites de tourner sans jouer puis de jouer au 7ème jour et de crier ».

Pour « concevoir la chose sérieusement », il a fait figurer des « témoignages de scientifiques qui corroborent le tout, évoquent l’onde sismique qui pourrait être déclenchée, la fréquence de résonance et le tremblement possible résultant de la marche au pas des soldats sur un pont, l’énergie sonore, la force de vibration ».

L’écriture

Interrogé quant aux modalités particulières de l’écriture de la musique, Christophe Monniot précise que Dans Cité, le « dernier thème avec plein de petites parties qui termine l’album a été écrit en tout premier ». Il lui est alors apparu « comme une synthèse à partir de laquelle [il a] développé ensuite les parties de ce tout pré-existant ».

Christophe Monniot s’exprime en soliste dans les trois Hymnes où il improvise et ensuite « donne la parole aux solistes de l’orchestre qui croient en la symbolique de l’art qui ouvre les frontières ».

L’instrumentation

Le texte biblique évoque les trompettes de sept prêtres alors que le Grand Orchestre du Tricot n’en compte que deux.

Christophe Monniot précise que le terme trompette recouvre en fait « les cornes de béliers utilisées en guise de trompes pour souffler la Terouah ». Il ajoute qu’aux trompettes s’ajoute « le saxophone baryton qui incarne les fréquences basses » des vibrations évoquées par les scientifiques.Jericho Sinfonia, le Grand Orchestre du Tricot et Christophe Monniot

« Les cloches tubulaires sont utilisées à trois reprises » et ces percussions jouent un rôle important dans la composition. Elles ouvrent le premier thème Veni Veni Emmanuel et incarnent alors « le désespoir, la douleur, la complainte, le problème, l’appel à l’aide, la prière à Dieu ».

Elles ré-interviennent dans Sonne, heure ! « quand la frontière entre le rationnel et l’irrationnel devient floue ». Ce morceau constitue « l’épicentre de l’œuvre », le moment où l’on entend les paroles des scientifiques, des extraits de « l’ultima intervista » de Pasolini lus par Roberto Negro en italien et Michel Richard en français. Sont alors évoqués le refus, la volonté d’abolir, l’énergie et la tendance au désordre, la cohésion de ceux qui se battent et résistent,.

On retrouve enfin les cloches tubulaires dans le thème ultime, Dans Cité. Leur sonorité figure alors « l’espoir après la chute du mur ».

« L’art guidé spirituellement peut faire tomber les murs »

Dans « Jericho Sinfonia », Christophe Monniot projette l’effondrement des murs de Jericho comme une allégorie qui fait écho à « tous les murs physiques (dont celui de Berlin) ou symboliques qui se dressent ou se sont dressés entre les hommes, entre les communautés« . Pour lui, « l’art guidé spirituellement peut faire tomber les murs ».

« Jericho Sinfonia », une œuvre artistique originale dont la musique intense et inventive fait alterner recueillement et tumulte. Un album-concept porteur d’espoir qui fait tomber les murs entre l’art et les sciences. Une contribution spirituelle au jazz du vingt-et-unième siècle.


*Les musiciens  : Christophe Monniot (saxophones sopranino et alto), Roberto Negro (piano), Adrien Chennebault (batterie), Valentin Ceccaldi (violoncelle, horizoncelle, percussions), Florian Satche (batterie, percussions), Guillaume Aknine (guitare électrique), Jean-Baptiste Lacou (trombone), Gabriel Lemaire (saxophones alto et baryton), Quentin Biardeau (saxophones soprano et ténor), Alexis Persigan (trombone), Alan Regardin (trompette) et Yoann Loustalot (trompette, bugle).

Clin d’œil à « Prévert Parade », Minvielle & Papanosh

Clin d’œil à « Prévert Parade », Minvielle & Papanosh

Le vocalchimiste André Minvielle et le quintet normand Papanosh ont mis en musique textes et poèmes de Jacques Prévert. Sur « Prévert Parade », les six complices font swinguer la poésie de Prévert. Animées par un même esprit libertaire, poésie et musique dialoguent en fanfare. Mots et tempo battent des mains, les vers valsent et entrent en transe. Une fête enlevée où liberté rime avec Poésie, Humour et Musique.

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Macha Gharibian présente « Joy Ascension »

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Clin d’œil à RP3 & « In Odd We Trust »

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Opera Underground – Les RV de septembre 2018

Opera Underground – Les RV de septembre 2018

Rachid Taha, Terry & Gyan Riley, Anaventou

En ce début d’automne se profilent les RV de septembre 2018 de l’Opéra Underground, le nouveau projet de l’Opéra de Lyon. La Grande Salle accueille Rachid Taha pour les 20 ans de « Diwan ». L’Amphi propose du jazz avec Terry & Gyan Riley et des échos musicaux du Brésil avec Anaventou. Une alléchante programmation musicale.

Opéra Underground, les rv de septembre 2018L’Opéra Underground, l’autre scène de l’Opéra propose des musiques qui allient la tradition à l’iconoclasme, la virtuosité à la sobriété et l’énergie des musiques populaires à la complexité harmonique des musiques savantes.

Comme Olivier Conan l’avait annoncé en avril 2018, les RV de septembre 2018 de l’Opéra Underground tiennent toutes leurs promesses. Les genres se croisent dans la Grande Salle et à l’Amphi. Le rock-raï de Rachid Taha, le jazz avec Riley père et fils et les musiques brésiliennes avec le groupe Anaventou.

Rachid Taha - Les 20 ans de « Diwan »

C’est dans la Grande Salle de l’Opéra de Lyon le samedi 22 septembre 2018 à 20h que Rachid Taha célèbre son album « Diwan » avec les cordes de l’Opéra et la participation exceptionnelle de Steve Hillage.

Il  y a 20 ans, « Diwan » a créé un pont entre la musique des premières générations d’émigrés maghrébins et leurs enfants, entre le rock et le châabi, le français et l’arabe, les jeunes et leurs parents, le présent et l’histoire.

Opéra Underground de Lyon- RV de septembre 2018 avec Rachid Taha

Rachid Taha©Marc-Antoine Serra

Au cours de plus de trente ans de carrière, Rachid Taha, cosmopolite enraciné dans les terreaux de France et d’Algérie a su créer un univers musical aux résonances transnationales. À Oran, où il a grandi, Rachid a absorbé la multiplicité des musiques présentes dans cette ville carrefour du Maghreb, châabi, wharani et raï traditionnel, sans oublier la musique égyptienne, Elvis et les bandes sons des films Bollywood.

Dans les Vosges, où il s’installe avec ses parents, Rachid Taha découvre durant son adolescence française, l’exil et le rock. C’est ensuite à Lyon que se forme sa personnalité artistique. Il y découvre l’approche globale de groupes comme les Clash et forme en 1981 le groupe « Carte de Séjour », dont le premier album est produit par le légendaire Steve Hillage. La nouveauté d’un groupe de rock français chantant en arabe et la reprise de Douce France de Charles Trenet contribuent à leur succès immédiat.

Sorti en 1998 « Diwan » est essentiellement composé de reprises de chansons qui chroniquent l’immigration en France. L’album a su moderniser et universaliser le message d’une génération qui chantait cette poésie de l’exil et de la nostalgie. L’album a fait connaitre le morceau Ya Rayah et son auteur et interprète Dahmane el Harrachi, musicien algérien, des années 60 et 70.

Aujourd’hui le message de « Diwan » résonne encore avec l’actualité. Le concert de Rachid Tahah dans la Grande salle de l’Opéra est l’occasion pour le chanteur de retrouver le public lyonnais qui avait accueilli avec grand intérêt sa musique avec le groupe « Carte de séjour ».

Terry Riley & Gyan Riley

C’est dans le cadre intimiste de l’Amphi de l’Opéra de Lyon que se produisent Terry & Gyan Riley le jeudi 27 septembre 2018 à partir de 20h.

Ce RV de septembre 2018 avec les deux musiciens américains devraient convenir aux amateurs de musique créative. En effet le pianiste Terry Riley est probablement le plus lyrique des minimalistes américains, avec un répertoire RV de septembre 2018 de Opéra Underground de Lyon avec Terry et Gyan Rileyqui va de l’expérimentation électronique des années 60 aux influences indiennes, compositions pour quatuors à cordes, musiques modales et bien plus encore. Il a influencé nombre de groupes musicaux du Velvet Underground à Kraftwerk en passant par les Who ou  Soft Machine.

Comme son père, le guitariste et compositeur Gyan Riley ne se confine pas dans un genre et puise son inspiration aussi bien dans le flamenco, la musique indienne, le baroque que dans les musiques expérimentales. Il a côtoyé nombre de musiciens de la scène underground new-yorkaise dont le fameux John Zorn.

Ces deux dernières années, Terry Riley a beaucoup joué avec son fils Gyan. On gage que leur duo bien rôdé ne laissera pas insensible le public de l’Amphi amateur de jazz innovant et créatif.

Anavantou - Forró brésilien et surréalisme belge

Le samedi 29 septembre 2018 à 20h, l’Amphi va résonner des sonorités du groupe Anaventou.

Anaventou, RV de septembre 2018 de l'Opéra Underground

Anavantou@Sebastien Alouf

C’est la rencontre inattendue entre le surréalisme belge du groupe instrumental Turdus Philomelos et le forró du Nordeste du Brésil, celui du groupe Membrana et du chanteur Nino Karvan, qui a donné naissance à Anavantou.

Ce projet musical initié en 2013, par le réalisateur et producteur belge Damien Chemin et le musicien brésilien Dudu Prudente mêle les folklores respectifs de la Wallonie et du Nordeste qui n’avaient à l’origine pas grand-chose en commun.

De cette union inattendue résulte une musique innovante et festive aux croisements de deux continents, celle d‘Anaventou qui réunit sonorités traditionnelles et sensibilité moderne et se situe aux antipodes d’un exotisme artificiel.

Anavantou a fait plusieurs tournées en Europe et au Brésil. Leur premier album « Brincantes » a reçu d’élogieuses critiques. Nul doute que le groupe au nom prémonitoire, Anaventou /« Entrez dans la danse ! », va entraîner le public de l’Amphi à danser !

Clin d’œil à « Prévert Parade », Minvielle & Papanosh

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Bemol 5 accueille Jazz Quartet « S »

Bemol 5 accueille Jazz Quartet « S »

Le laboratoire musical de Yann-Gaël Poncet

Le 08 septembre 2018, Bemol 5 accueille Jazz Quartet « S » par Yann-Gaël Poncet. Des promesses d’étonnement en perspective. Un jazz renouvelé qui aborde le concept de lenteur dans un monde qui va toujours plus vite.

Avant de s’engager sur les rythmes effrénés du quotidien, Bémol 5 propose de prendre une bouffée de musique énergisante avec le concert de Jazz Quartet « S » par Yann-Gaël Poncet, le 08 septembre 2018 à 20h30.

Jazz Quartet « S »

Issu du jazz et des musiques improvisées Yann-Gaël Poncet, le leader du groupe, a composé et écrit l’ensemble des morceaux du répertoire. Sa voix de contre ténor, portée par son jeu de violon singulier, nourrit un scat « futuriste » et déclenche l’énergie des trois autres musiciens, tous aussi exigeants et audacieux, Jean-Paul Hervé à la guitare, Vincent Lafont aux claviers et Philippe « Pipon » Garcia à la batterie.

Un laboratoire musical

Jazz Quartet « S » n’est pas seulement le fait de musiciens virtuoses et accomplis. Dans cet orchestre électro-jazz en recherche permanente, les quatre musiciens évoluent dans un ailleurs étrange aux accents sauvages. Sans contrainte, ils se confrontent et mettent leur inspiration au service d’une musique expressive qui n’a cesse de surprendre par ses contrastes. Sonores ou silencieux les moments alternent entre tension et détente.

Jazz Quartet « S » propose un jazz libre et renouvelé où chaque musicien apporte une parcelle de son univers. Les influences rock de certains font groover la musique. Le reste demeure à découvrir dans l’instant, puisque c’est bien de musique improvisée dont il s’agit.

Après les festivals de l’été et avant ceux de l’automne, il fait bon reprendre le chemin du club lyonnais de la rue de la Baleine. Rendez-vous le 08 septembre 2018 à 20h30 au Bémol 5 avec Jazz Quartet « S ». Une proposition musicale innovante pour bien commencer la rentrée.

Clin d’œil à « Prévert Parade », Minvielle & Papanosh

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Le vocalchimiste André Minvielle et le quintet normand Papanosh ont mis en musique textes et poèmes de Jacques Prévert. Sur « Prévert Parade », les six complices font swinguer la poésie de Prévert. Animées par un même esprit libertaire, poésie et musique dialoguent en fanfare. Mots et tempo battent des mains, les vers valsent et entrent en transe. Une fête enlevée où liberté rime avec Poésie, Humour et Musique.

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Macha Gharibian présente « Joy Ascension »

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Sorti le 24 janvier 2020, « Joy Ascension » propose un voyage dans les paysages variés qu’explore Macha Gharibian. D’envolées lyriques en pulsations hypnotiques, le troisième album de la pianiste et chanteuse creuse son sillon entre jazz, soul-folk et blues, sans vraiment choisir son port d’attache. Un univers sonore contrasté et ouvert qui ne manque ni d’audace ni de subtilité. Une méditation intimiste chargée d’allégresse et de générosité.

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