Philppe Soirat publie « Lines and Spaces »

Philppe Soirat publie « Lines and Spaces »

Alchimie entre tradition et modernité

Attendu pour le 25 janvier 2019, « Lines and Spaces », le deuxième album du batteur Philippe Soirat emprunte son titre à un morceau de Joe Lovano. Ancrée dans la tradition du hard bop, la musique tisse un fil d’Ariane entre tradition et modernité.

Philippe Soirat ne se contente pas d’avoir accompagné de nombreux musiciens de la scène française et internationale tels que Barney Wilen, Ricky Ford, Lee Konitz, Lionel et Stéphane Belmondo, Lou Donaldson, Dee Dee Bridgewater, Ray Brown, Laurent de Wilde, Johnny Griffin, Mark Turner, Phil Woods ou Steve Grossman. Il apparait aussi en sideman sur plus de soixante-dix enregistrements auprès de Gordon Beck, George Cables, Barry Harris, les frères Belmondo, Michel Legrand, Gael Horellou, Samy Thiébault et plus récemment Hervé Sellin, Emmanuel Borghi et Jacques Vidal.

La sortie du premier disque de Philippe Soirat en quartet a permis à ce rythmicien si souvent sollicité pour ses qualités d’accompagnateur d’endosser en 2015 le rôle de leader sur « You know I Care ». Il a dû y prendre goût puisqu’il revient avec les mêmes complices sur un deuxième album, « Lines and Spaces » (Paris Jazz Undergound/Absilone/Socadisc), attendu pour le 25 janvier 2019.

« Lines and Spaces »

Aux côtés du batteur Philippe Soirat on retrouve donc sur l’album « Lines and Spaces » le saxophoniste David Prez, le pianiste Vincent Bourgeyx et le contrebassiste Yoni Zelnik.

Couverture de l'album "Lins and Spaces" du batteur Philippe SoiratL’album propose un répertoire de neuf titres parmi lesquels six reprises de morceaux composés par de grands jazzmen. Trois saxophonistes, Joe Lovano, auquel il emprunte Lines and Spaces qui donne son titre à l’album, John Coltrane et Wayne Shorter mais aussi le bassiste Robert Hurst, le trompettiste Jeremy Pelt et le batteur James Black. Le disque présente par ailleurs trois compositions originales, deux créditées à David Prez, Carte Blanche et A Shorter One et Dong écrite par Vincent Bourgeyx.

Le leader n’investit donc pas dans l’écriture, pas plus qu’il n’affiche une quelconque allégeance à un batteur plus qu’à un autre. Il manifeste plutôt un intérêt pour des compositions qui suscitent chez lui de l’intérêt. Philippe Soirat fait plutôt le choix d’inscrire son empreinte sur des musiques dont les esthétiques et la profondeur l’inspirent.

Le quartet inscrit son expression dans un espace dont les lignes favorisent une musique souple et subtile servie par une puissante expressivité. Rien d’étonnant à cela car si le Philippe Soirat assure de manière infaillible le sens du tempo, il possède par ailleurs deux autres qualités essentielles attendues chez un batteur, la puissance et le raffinement. Cette dernière qualité lui permet de développer précision et délicatesse, deux atouts qui garantissent au rythmicien de développer une approche mélodiste.

Impressions musicales

On se réjouit des accents hard-bop de Carte Blanche qui permet d’apprécier le jeu fluide du ténor, le piano éloquent et la puissance de la batterie. Après une introduction atypique de Countdown par le trio piano-basse-batterie, on savoure la manière fougueuse avec laquelle ténor et batterie relancent la composition de Coltrane sur les rails du hard-bop.

On craque à l’écoute de la reprise de Second Genesis. Après avoir caressé la mélodie du titre de Wayne Shorter, le saxophone ténor déroule son jeu fluide qui fait suite aux phrases ciselées du pianiste. La composition de David Prez, A Shorter One, prolonge le plaisir car le morceau fait écho à l’univers si singulier du grand maître du saxophone qu’il honore. Le collectif crée un climat onirique qui se fait elliptique puis flotte sur la ligne romantique esquissée par le ténor.

Le souffle diaphane du ténor fait vaciller le voile de tendresse dont se pare la douce ballade Dong. On ne se lasse pas des souples ponctuations de la rythmique sur la composition de James Black, Magnolia Triangle que saxophone et piano teintent d’accents bluesy. On est touché par la mélodie mélancolique de Nephtys qui permet d’apprécier le lyrisme bien tempéré du piano ainsi que la concision, la précision et la souplesse du chorus de batterie.

Après avoir été conquis par le jeu moderne du quartet qui reprend avec une facilité déconcertante Lines and Spaces de Joe Lovano, on est emballé par la version groovy que le groupe donne de Aycrigg de Robert Hurst. Ce dernier titre de l’album met en effet en lumière la virtuosité du pianiste, le phrasé véloce du saxophone, la complicité de la section rythmique et la puissance tout en raffinement du batteur.

Les neuf titres de « Lines and Spaces » révèlent la parfaite cohésion du quartet de Phikippe Soirat. Quatre talentueux musiciens au service d’une musique libre et innovante qui relie tradition et modernité.

Pour écouter en concert le quartet de Philippe Soirat interpréter le répertoire de « Lines and Spaces », rendez-vous à 21h le 12 mars 2019 dans la salle du Sunset à Paris.

Jazz Confiné #4

Pour cette rubrique « Jazz Confiné #4 », voix et instruments sont de la partie. Guitare et saxophone se donnent à écouter en solo puis la voix s’invite au sein d’un duo et de formations instrumentales élargies. Des versions musicales confinées qui donnent de plus en plus envie de retrouver les artistes sur scène mais il va falloir patienter encore en peu. En attendant, les albums enregistrés en studio avant la crise sanitaire et à sortir bientôt sont les bienvenus.

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Jazz Confiné #3

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Jazz Confiné #2

Dans ce « Jazz Confiné #2 », cinq vidéos proposées par des jazzmen confinés de part et d’autre de l’Atlantique. Stars reconnues ou musiciens confirmés de la jeune scène internationale et européenne, tous improvisent en toute spontanéité sans jamais manquer d’inspiration.

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Alexis Avakian signe « Miasin »

Alexis Avakian signe « Miasin »

Une identité musicale affirmée

Entouré de la même équipe, Alexis Avakian signe son troisième album, « Miasin ». Le saxophoniste affirme son identité musicale à la charnière entre jazz et tradition musicale arménienne. La musique confirme ainsi sa singularité et sa richesse.

Après « Digging Chami » (2014) et « Hi dream » (2017), le saxophoniste et compositeur Alexis Avalian revient le 25 janvier 2019 avec son troisième album « Miasin » (Diggin Prod/Absilone/Socadisc). Le saxophoniste, flutiste et compositeur continue à cheminer entouré de la même équipe, ce qu’affirme le titre Miasin qui signifie ensemble.

A la confluence du jazz et de la tradition musicale arménienne

Le pianiste Ludovic Allainmat, le contrebassiste Mauro Gargano et le batteur Fabrice Moreau, pourvoient avec Alexis Avakian à la coloration jazz de l’album. Leur intervention demeure par ailleurs essentielle dans les ambiances plus influencées par la tradition musicale arménienne incarnée avec lyrisme par Artyom Minasian (doudouk, chevi et zurna) rejoint sur cet opus par le virtuose Miqayel Voskanian (tar, voix).

Les arrangements, les mélodies, les rythmiques, les alliages de timbres, l’organisation du répertoire, tout participe à créer une impression de flottement harmonieux entre deux univers… entre l’énergie du jazz et la mélancolie de la tradition musicale arménienne.

L’album « Miasin »

Couverture de l'abum "Miasin" d'Alexis AvakianSur les onze titres du répertoire, neuf sont à porter au crédit d’Alexis Avakian. Par ailleurs, l’album « Miasin » compte Ostuni-Nostruni, une composition de Mauro Gargano arrangée par le leader ainsi qu’un morceau traditionnel arménien, Erzeroumi Shoror, arrangé par le saxophoniste et le pianiste. Les instruments traditionnels interviennent sur ce thème et cinq autres titres.

La pulsation jazz prévaut sur quatre morceaux joués en quartet (saxophone/flute, piano, contrebasse, batterie) et le splendide Gugo’s Jokes où interviennent les instruments traditionnels. Par contre les arrangements projettent des impressions et des couleurs venues des contrées caucasiennes sur l’ensemble du répertoire.

Impressions musicales

Vibrations jazz

Sur le torride Yaounde le saxophone ténor élève une imploration spirituelle que soutiennent la batterie virevoltante, la contrebasse à la sonorité spatiale et le piano au toucher ciselé. Sur Le rôle est beau la section rythmique impulse la cadence d’un boléro. On s’enivre à l’écoute de la sonorité détimbrée du saxophone gémissant et du piano élégant.

Sur Wayne The Saint on savoure le découpage du tempo à tendance funky. Il densifie le propos du saxophone qui sanctifie Wayne Shorter sans le cloner. Ostuni-Nostruni enchante par les soli de la contrebasse lyrique, de la flute aérienne et du piano inspiré.

Lumineuse mélancolie arménienne

Tar et doudouk s’unissent à la voix et au ténor sur une version lumineuse et mélancolique du morceau traditionnel arménien Erzeroumi Shoror évocateur de l’indicible souffrance que vécurent les habitants arméniens de la ville d’Erzeroumi.

Telle une incantation émouvante Yerevanadzor débute avec contrebasse et doudouk. Le solo de piano recueilli se poursuit par la plainte déchirante du saxophone que le tar prolonge jusqu’à la toute fin du morceau. Doudouk et saxophone entremêlent leur souffle sur Miasin que la batterie pointilliste ponctue. Les cordes du piano et de la contrebasse vibrent de concert sur ce morceau imprégné de tradition arménienne.

Des ilots flottants entre deux mondes

On craque sur la musique de Circus qui claque comme un défoulement libérateur. Duo baroque entre flute et contrebasse, Interludo offre une  respiration éthérée et salutaire après Improvisation pour Julien, véritable prière collective. Le superbe Gugo’s Jokes navigue entre un jazz pulsatile et la mélancolie poignante de la tradition musicale arménienne.

Sur « Miasin » un dialogue fluide se tisse entre les voix des instruments modernes pourvoyeurs de l’énergie du jazz et ceux des tar, doudouk, chevi et zurna venus des temps anciens. Au final l’album délivre une musique intime au climat émotionnel intense. Les sonorités des instruments traditionnels contribuent pour beaucoup à ces teintes vibrantes.

Entouré de son équipe, Alexis Avakian présente son nouvel album. Deux rendez-vous pour écouter en concert le répertoire de « Miasin ». Le 30 janvier 2019 à 21h au Studio de l’Ermitage de Paris et le 02 février 2019 à 21h dans la salle du Crescent de Mâcon.

Jazz Confiné #4

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Jazz Confiné #3

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Jazz Confiné #2

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Das Kapital revient avec « Vive la France! »

Das Kapital revient avec « Vive la France! »

Avant-gardiste, nostalgique et réjouissant

Das Kapital est de retour le 25 janvier 2019 avec son nouvel album « Vive la France! ». Le trio européen revisite des musiques labellisées « France » mais pas question de caresser les partitions dans le sens du poil. L’opus réjouissant décoiffe les portées. Avant-garde-musicale rime avec invention nostalgique.

Couverture de l'album "Vive la France!" du trio Das KapitalAprès une résidence de création à l’AJMI Jazz Club d’Avignon, le trio Das Kapital a enregistré son nouveau répertoire dédié à la musique française en juin 2018 au Studio Gil Evans d’Amiens. L’album « Vive la France » (Label Bleu/L’Autre Distribution) est annoncé pour le 25 janvier 2019. Bravo à ce label emblématique et ancré dans l’histoire du jazz français qui estampille cet album rafraîchissant et réjouissant.

En ces périodes agitées où la France se questionne profondément, on se félicite qu’un trio jazz élève une nouvelle barricade pour lutter contre les musiques formatées. Das Kapital prend la parole pour rendre hommage de manière créative et non partisane à une partie de la richesse musicale française. On s’attendait à un format singulier. Au final c’est le cas et on applaudit très fort.

Das Kapital, un trio européen

le trio Das Kapital-Vive la France©Denis Rouvre

Das Kapital-« Vive la France »©Denis Rouvre

Fondé il y a plus de quinze ans, Das Kapital réunit le batteur et percussionniste français Edward Perraud, le guitariste danois Hasse Poulsen et le saxophoniste allemand Daniel Erdmann. Groupe incontournable des scènes de jazz en Europe, le trio Das Kapital a aussi conquis ses galons sur de nombreuses scènes des pays Baltes, de Russie, et d’Amérique centrale. Il est devenu une référence dans le monde de la musique improvisée.

Après « Ballads & Barricades », « Conflicts & Conclusions », « Das Kapital Loves Christmas » et « Kind of Red » le trio européen revient avec « Vive la France! » sur lequel le groupe continue sa lutte pour une musique libre et impertinente.

Das Kapital hisse haut le drapeau de la musique improvisée et la colore en bleu-blanc-rouge… mais qu’on se rassure, rien de ringard ni de conventionnel, ce serait mal connaître la philosophie du groupe !

« Vive la France », hors des portées balisées

Sur « Vive la France! » les trois artistes ouvrent de nouvelles fenêtres et aèrent les musiques qu’ils propulsent hors des portées balisées. Certes, la démarche du trio peut paraître impertinente mais elle est surtout imprégnée de la liberté qui devient source de créativité

Les artistes du trio Das Kapital détournent six grands succès de la chanson française de Barbara, Georges Brassens, Jacques Brel et Charles Trénet et magnifient deux hits incontournables de Claude François et Patrick Hernandez. Pop et disco prennent belle tournure.

Guitare, saxophone (ténor ou soprano) et batterie suffisent pour dimensionner autrement six partitions archi-connues des grands compositeurs baroques et classiques que sont Antoine de Bertrand, Jean-Baptiste Lully, Joseph-Nicolas Pancrace-Royer, Eric Satie, Maurice Ravel et Georges Bizet.

Das Kapital-Vive la France©Denis Rouvre

Das Kapital-« Vive la France »©Denis Rouvre

Pour que le plaisir soit complet il fallait que la pochette résonne au diapason de la musique. Là encore c’est gagné. En effet, le photomontage de Christian Kirk Jensen sur la pochette et la photo du trio de Denis Rouvre à l’intérieur de l’album vibrent à l’unisson de la musique. Un peu comme si Das Kapital proposaient à de Gaulle, Louis XIV et Napoléon de se saisir de leurs instruments de musique pour saluer un drapeau français planté sur la lune.

Das Kapital bouscule les codes tout comme Gainsbourg l’avait fait en détournant La Marseillaise en reggae.

Si rythmes et développement des morceaux prennent leur distance avec les écritures originelles, le respect des lignes mélodiques permet de préserver l’essence des morceaux et aide à identifier les musiques.

Après l’écoute de l’album, on continue à aimer les pièces et chansons qu’on chérissait et l’on découvre autrement ce qui nous touchait peu. En fait, il a suffi de quelques arrangements inventifs et du talent des trois compères complices pour que ces airs (archi)connus résonnent autrement. Là réside la vertu pédagogique de l’album, avec qui on ré-apprend à écouter.

Sur « Vive la France! » la démarche un brin insolente et irrévérencieuse du trio Das Kapital offre de nouvelles couleurs et des superbes contrastes à quelques perles de la musique française populaire et savante. Ces monuments du patrimoine français en ressortent ragaillardis et revigorés… et ceux et celles qui les écoutent aussi !

Pour vivre live la musique du trio Das Kapital, rendez-vous à 20h le 12 février 2019 au Théâtre Claude Debussy de Maisons-Alfort, dans le cadre du festival “Sons d’Hiver”. Une belle occasion pour écouter en concert Pavane pour une Infante Défunte, Le Vertigo, Rondeau, Born to be alive, Comme d’habitude, Gymnopédie #1, Ma plus belle histoire d’amour, Ne me quitte pas, Marche pour la cérémonie des Turcs, Le temps ne fait rien à l’affaire, Les deux yeux bruns, doux flambeaux de ma vie, L’Arlésienne et La Mer.

Jazz Confiné #4

Pour cette rubrique « Jazz Confiné #4 », voix et instruments sont de la partie. Guitare et saxophone se donnent à écouter en solo puis la voix s’invite au sein d’un duo et de formations instrumentales élargies. Des versions musicales confinées qui donnent de plus en plus envie de retrouver les artistes sur scène mais il va falloir patienter encore en peu. En attendant, les albums enregistrés en studio avant la crise sanitaire et à sortir bientôt sont les bienvenus.

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Jazz Confiné #3

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Jazz Confiné #2

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Clin d’œil à « ¿Que Vola? »

Clin d’œil à « ¿Que Vola? »

Entre énergie frénétique et lumineuse incantation

Annoncé pour le 25 janvier 2019 l’album « ¿Que Vola? » réunit autour du tromboniste Fidel Fourneyron, six musiciens de la scène jazz française et trois percussionnistes cubains. Le répertoire mêle rythmes traditionnels afro-cubains et jazz européen actuel. Entre transe et spiritualité, la musique résonne comme une célébration païenne irradiée d’énergie et de lumière.

« ¿Que Vola? » … une expression qui émaille les salutations qu’échangent les Cubains dans les rues de l’île. Un « quoi de neuf ? » chantant pour engager la conversation. « ¿Que Vola? »… c’est aussi le nom d’un projet musical porté depuis 201,2 entre Paris et Cuba, par le tromboniste Fidel Fourneyron. Au final, « ¿Que Vola? » résulte d’un échange humain et musical entre trois percussionnistes de l’orchestre cubain Osain del Monte et un septet de jazz français réuni autour de Fidel Fourneyron.

« ¿Que Vola? »… c’est enfin un album bluffant !

« ¿Que Vola? » (No Format!) propose de s’immerger dans une cérémonie païenne irradiée d’énergie et de spiritualité. Nourris des rythmes sacrés afro-cubains, les tambours des trois percussionnistes unissent leur énergie avec les souffles poétiques des cuivres et vents du septet jazz. Le collectif musical franco-cubain élabore une musique incantatoire et incendiaire, une transe musicale envoutante et frénétique à laquelle il est difficile de résister.

Entre Paris et Cuba

Après un premier voyage en 2012, Fidel Fourneyron séjourne plusieurs fois dans l’île de Cuba. Grâce aux conseils éclairés de Thibault Soulas (contrebassiste) qui a vécu à La Havane, il découvre les rythmes et les chants sacrés de la musique cubaine. Il a l’occasion de rencontrer et jouer avec le groupe Osain del Monte, Cinq musiciens de ¿Que Vola?  (F Fourveyron, T Soulas, A Panter Calderon, B Crespo Richard, R Tamayo Martinez)un des orchestres les plus en vue et novateur de l’île où officient trois percussionnistes érudits des rythmes sacrés et créateurs de la néo-rumba, Adonis Panter Calderon, Barbaro Crespo Richard et Ramon Tamayo Martinez.

Avec Thibaud Soulas le tromboniste se plonge dans le labyrinthe des rythmes qui accompagnent les cultes sacrés (Regla de Ocha,  Palo ou de la confrérie Abakua) et approfondit sa connaissance de la rumba, profane et populaire que jouent les trois frappeurs de Osain del Monte. Petit à petit chez Fidel Fourneyron devenu en 2014 tromboniste de l’ONL d’Olivier Benoit, l’idée fait son chemin de remplacer les voix des chants sacrés par les souffles de cuivres et saxophones et d’y associer les battements des trois percussionnistes cubains.

Trois percussionnistes cubains et un septet de jazz français

Fidel Fourneyron et Thibaud Soulas composent, arrangent et conçoivent un répertoire où rythmes cubains, profanes et sacrés, ont la part belle. Les deux directeurs musicaux du projet « ¿Que Vola? » rassemblent les trois percussionnistes de Cuba et cinq talentueux musiciens de jazz français, issus de deux des groupes dans lesquels joue Fidel Fourneyron (Radiation 10 et Umlaut Big Band).

Ainsi sont réunis les talents de dix musiciens talentueux et convaincus qu’il leur est possible de créer une musique originale issue de leurs cultures respectives, une musique aux confluences des rythmes sacrés afro-cubains, des traditionnelles rumbas cubaines et du jazz français.

Ainsi les créateurs de « ¿Que Vola? » ont pour nom Aymeric Avice (trompette), Adonis Panter Calderon (percussions), Benjamin Dousteyssier (saxophones alto & baryton), Elie Duris (batterie), Fidel Fourneyron (trombone), Hugues Mayot (saxophone tenor) Barbaro Crespo Richard (percussions), Bruno Ruder (fender rhodes), Thibaud Soulas (contrebasse) et Ramon Tamayo Martinez (percussions).

En 2017, le directeur de Banlieues Bleues propose au tromboniste une résidence à la Dynamo et « ¿Que Vola? » est créé à Pantin puis continue à vivre sur quelques-unes des scènes jazz de France. Le répertoire se rôde et bientôt germe l’idée d’un enregistrement.

Une musique collective entre tradition cubaine et jazz

Couverture de l'album "¿Que Vola?"Rien de pouvait mieux convenir à la musique non formatée de ¿Que Vola? que le label indépendant No Format! qui réfute les musiques standardisées et soutient les musiciens opposés au prêt à écouter.

Grâce à Florent Groc, la pochette de ¿Que Vola? prend vie avec le visuel frappant d’un oeil grand ouvert et d’une langue transpercée par un sabre, une version originale de la mala langua censée chasser le mauvais oeil et tenir à distance les mauvaises langues.

Avec un répertoire de sept titres, ¿Que Vola? propose quarante-et-une minutes d’une musique qui célèbre les rythmes. et fait se rencontrer de manière symbiotique le jazz français, la rumba et les rythmes sacrés afro-cubains. Une rencontre contemporaine réussie entre le jazz et la musique afro-cubaine.

De plage en plage

En ouverture Kabiosile (saludo a Changó) salue Changó, l’orisha (divinité) de la foudre et du tonnerre dans la Santeria. Sur une trame rythmique enfiévrée, cuivres et saxophones font flotter leurs chants rejoints par le groupe tout entier qui installe un climat coltranien.

Nganga emprunte sa rythmique au rite Palo. Le trombone ouvre la cérémonie profane comme un prédicateur et les cuivres reprennent ses motifs musicaux comme autant de rituels portés par le tapis sonore des percussions sur une ligne de basse obsédante. Le ténor frénétique génère un climat de transe irradiée par le rythme des tambours magnétiques. Irrésistible !

Introduit par les claves et bongo Calle Luz (rue lumière) amorce le thème en décalage. L’alto et le ténor se livrent à une joute musicale incantatoire et lumineuse, comme un reflet du nom de la rue où habite la famille cubaine du contrebassiste, l’endroit où le tromboniste a habité à la Havane. ¿Que Vola? poursuit la cérémonie païenne. Sur un rythme de rumba columbia mené par les percussions en fusion, le trombone expose une prière lancinante qui se continue par un solo du Fender Rhodes accompagné d’un motif des cuivres. Les tambours clament leur foi, accélèrent le rythme rejoints par les chœurs qui reprennent comme un leitmotiv Acere, que vola ? suivis par les soufflants cuivrés jusqu’au final.

L’ardent saxophone alto dirige une procession qui porte le nom du rite et du rythme Lyesa. L’alto mène le bal et laisse libre cours à à l’orchestre malaxeur de matière et au cortège de rythmes frénétiques des percussions qui installent une frénésie collective. guaguanco typique, Fruta Bomba met en lumière la voix du trombone. Repris par les soufflants énergiques, le thème déclenche ensuite chez eux des échanges enflammés et éclatatnts

Après six compositions de Fidel Fourneyron, le son tellurique de la contrebasse introduit Resistir Resistir, écrit par Thibaud Soulas. Le morceau se métamorphose comme par magie en une épopée de mouvements musicaux orchestraux suscitant des chorus de la trompette galvanisée, du trombone exalté et du Fender Rhodes survolté que stimule la batterie. Tous rallient ensuite l’orchestre pour le feu d’artifice final.

Dyonisiaque, ¿Que Vola? confine à la transe et envoûte par sa frénésie rythmique. « ¿Que Vola? » possède aussi une dimension apollinienne en raison de la lumière et de la spiritualité dont la musique est inspirée. « ¿Que Vola? » évite soigneusement les sentiers battus.

Si elle fait bouger les lignes, la musique de ¿Que Vola? fait aussi bouger les pieds et incite au mouvement. Une raison supplémentaire pour se mobiliser et aller l’écouter en concert. Rendez-vous pour le concert de sortie de l’album le 03 février 2019 à 17h au Théâtre Claude Lévi-Strauss du Musée du Quai Branly-Jacques Chrirac dans le cadre du Festival Sons d’Hiver.

Jazz Confiné #4

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Jazz Confiné #3

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Jazz Confiné #2

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Uriel Herman sort « Face to Face » chez Laborie Jazz

Uriel Herman sort « Face to Face » chez Laborie Jazz

Entre fougue et méditation

Nouvelle signature du Label Laborie Jazz, le pianiste Uriel Herman sort le 25 janvier 2019 son nouvel album « Face to Face ». Porteur de l’ensemble des influences musicales de l’artiste, l’opus invite à pénétrer dans un monde dont les rivages oscillent entre fougue et méditation. A découvrir.

Annoncé pour le 25 janvier 2019, l’album « Face to Face » (Laborie Jazz/Socadisc/Idol) du jeune Uriel Herman révèle les différentes facettes du monde imaginaire que le pianiste explore en quartet.

Un monde musical aux multiples influences

Après « Awake » sorti en 2014 où il reprenait Smells like teen spirit de Nirvana et Lucky de Radiohead, Uriel Herman fait figurer un arrangement de The man who sold the world de David Bowie sur « Face to Face ». D’ailleurs le titre de l’album emprunte aux paroles du refrain de la chanson de Bowie.

Ainsi, la musique d’Uriel Herman puise certaines de ses inspirations dans le monde pop/rock mais le pianiste demeure marqué par la formation classique reçue à Jérusalem. On retrouve en effet dans sa musique des réminiscences  d’un romantisme issu de de cette trajectoire musicale et cette maîtrise du contrepoint qui affleure sur certaines plages de facture faussement baroque.

Il demeure que les fondamentaux de cet artiste sont aussi ancrés dans les musiques traditionnelles de sa culture qui imprègne fortement son écriture et ses arrangements. Enfin le jazz contribue aussi à la forger la personnalité de ce musicien.

Uriel Herman opère entre toutes ces influences musicales une habile fusion et inscrit sa trajectoire musicale dans le sillon de ces artistes adoubés dans le monde du jazz, comme Avishai Cohen, Yaron Herman, Shai Maestro, Omri Morr et bien d’autres encore, qui trouvent dans leurs racines leur inspiration .

« Face to Face »

Les musiciens

Pour définir les contours de son univers, le pianiste Uriel Herman s’entoure du contrebassiste et oudiste Avri Borochov, du flutiste et saxophoniste Uriel Weinberger et du batteur Haim Peskof.

Pour mieux définir les teintes de certaines plages, le quartet accueille aussi le chant de Daniel Krief, la voix et la guitare de Yehuda Shuki Shveiky, le chant  et la guitare électrique d’Aviv Bahar, les trompettes d’Arthur Krasnobaev, la guitare électrique d’Ilan Bar-Lavi et le cajon de Maayan Doari.

Le répertoire

En ouverture, le quartet revisite Hayu leylot, une chanson israélienne de Mordechai Zeira. Après une introduction nostalgique à  la flute, le piano ébauche la mélodie puis le discours musical se densifie avec un piano très percussif, une batterie tonique et une contrebasse véhémente. Le morceau se termine en prière. Sur Shva Esre le piano joue en boucle un motif sur lequel les autres instruments greffent leur expression.Couverture de l'album "Face to Face" de Uriel Herman

The man who sold the world constitue un moment phare de l’album. Sur ce morceau de David Bowie intervient la trompette qui expose la ligne mélodique jouée par le quartet à la sonorité klezmer. L’oud chante une louange lumineuse à laquelle répondent le saxophone véloce et la trompette lumineuse. Advient ensuite Ballad for Yael qui affiche ses influences jazz avec ses harmonies évocatrices de « Blue in green ». Le piano joue en suspension alors que le saxophone caresse cette courte élégie des volutes qu’il souffle avec une délicate tendresse.

« I shall not die but live » appelle à la prière et incarne un moment de spiritualité et élève son incantation qu’accentue la sonorité d’orgue qu’ajoute le pianiste. Entre prière et danse orientale échevelée s’inscrit Shirat hachalil où alternent accents andalous et pulsion électrique.

Deux compositions du pianiste Uriel Herman imprègnent de leur force le répertoire de « Face to Face », Winter light et Hour of the wolf.

On tombe aussi sous le charme du superbe Hour of the wolf ouvert en douceur par le chant du oud avant de devenir farandole survoltée. Sur Winter light, le quartet propose de voyager dans un climat incantatoire. Rien d’étonnant car ce titre a été composé par le pianiste après sa visite au Costa Rica où il a participé à une cérémonie chamanique qui a duré toute la nuit. Les formes musicales plutôt classiques et romantiques incitent d’abord à la méditation avant que la transe ne s’installe. Enivrant ! 

Faute de teaser de présentation de l’album « Face to Face », une vidéo enregistrée au Jerusalem Music Center et mise en ligne il y a trois ans restitue la force de la musique du pianiste Uriel Herman. Entre fougue et méditation, avec en plus, la lumière transmise par le (prénom du) pianiste.

Jazz Confiné #4

Pour cette rubrique « Jazz Confiné #4 », voix et instruments sont de la partie. Guitare et saxophone se donnent à écouter en solo puis la voix s’invite au sein d’un duo et de formations instrumentales élargies. Des versions musicales confinées qui donnent de plus en plus envie de retrouver les artistes sur scène mais il va falloir patienter encore en peu. En attendant, les albums enregistrés en studio avant la crise sanitaire et à sortir bientôt sont les bienvenus.

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Jazz Confiné #3

C’est du côté des Big Bands que regarde la rubrique « Jazz Confiné #3 ». Malgré le confinement, point de répit pour les grands orchestres de par le monde. Ils ne manquent ni de puissance, ni d’inspiration et encore moins d’inventivité. Du Jazz haut en couleurs sonores !

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Jazz Confiné #2

Dans ce « Jazz Confiné #2 », cinq vidéos proposées par des jazzmen confinés de part et d’autre de l’Atlantique. Stars reconnues ou musiciens confirmés de la jeune scène internationale et européenne, tous improvisent en toute spontanéité sans jamais manquer d’inspiration.

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