Bernard Lubat en résidence à l’AmphiJazz de Lyon

Bernard Lubat en résidence à l’AmphiJazz de Lyon

Un jazz libre, questionné et sans cesse réinventé

Du 13 au 15 avril 2017, l’AmphiJazz de l’Opéra de Lyon accueille en résidence « l’im-poly-instrumentiste » Bernard Lubat. A la fois poète, chanteur, batteur, pianiste, accordéoniste, vibraphoniste et compositeur, ce fils prodige du jazz est surtout le tenant d’un jazz inclassable et insolent. Au menu, improvisation et liberté.

Après la résidence exceptionnelle du saxophoniste Christophe Monniot qui a captivité, surpris et enthousiasmé le public tout au long des cinq concerts donnés à l’AmphiJazz en mars 2017, François Postaire invite Bernard Lubat. C’est un plaisir de retrouver l’agitateur gasconnais présent à la batterie dans le trio de Martial Solal, le 14 octobre 2016 dans la Grande Salle de l’Opéra de Lyon.

A la tête la Compagnie Lubat, cette compagnie transartistique de divagation,  le musicien a créé dans sa ville natale, le fameux festival « Uzeste musical visages villages des arts à l’œuvre », véritable Mine d’Art à Ciel Ouvert.

Né le 12 mai 1945 à Uzeste, en lisière des Landes et de la Gascogne, au premier étage du café Estaminet d’Alban et Marie Lubat, Bernard Lubat grandit, écoute et apprend l’accordéon. Il prend des cours de piano classique dans un village voisin et entre ensuite au Conservatoire de Bordeaux où il découvre les percussions. Il poursuit son cursus au Conservatoire de Paris à 16 ans où il obtient ses diplômes.

Dans le même temps il fréquente les caveaux de jazz de Paris et sa vie bascule dans cette musique. Il « apprend le jazz en le jouant » avec les plus grands, Stan Getz, Martial Solal, Eddy Louiss… Il participe au groupe vocal « les Double-Six » et prend part à l’émergence du free-jazz en France auprès de Michel Portal, Jean-François Jenny-Clark et Jean Pierre Drouet. Dans le même temps il contribue à la création d’œuvres contemporaines avec entre autres Luciano Berio tout en côtoyant des musiciens de la chanson française comme Jacques Brel, Yves Montand et Claude Nougaro.

Au début des années 80 il fait le choix radical de quitter les scènes et les studios parisiens et rentre à Uzeste où il monte avec son ami Patrick Auzier la Compagnie Lubat, véritable laboratoire voué au décloisonnement des arts. L’improvisation constitue la pierre essentielle du jazz de la Cie, un jazz ouvert qui lutte pour renouveler ses formes, qui questionne le(s) sens. Il crée un festival d’été nommé « Hestejada de las artas » où il accueille Jaques Di Donato, André Minvielle, François Corneloup, Michel Portal, Beñat Achary, Sylvain Luc, Jean-Louis Chautemps, … mais les musiciens ne sont pas les seuls à fréquenter le festival. On y trouve aussi des poètes et des écrivains comme Bernard Manciet, Edouard Glissant, des plasticiens comme Ernest Pignon, des sociologues et même des syndicalistes.

Sans cesse en recherche, Bernard Lubat se dit « œuvrier créateur » et « chercheur d’art ». Il est en fait un musicien en liberté qui résiste contre le système et questionne sans cesse la musique et le monde. Inventer, bricoler, croiser, questionner, douter. Pour lui, « le jazz est une colère, un rire, un humour, une insolence, du corps, de la pensée »… « de la composition permanente, instantanée multi-immédiate ».

Pour mieux profiter de cette résidence de Bernard Lubat à l’AmphiJazz, on conseille la lecture d’un petit bouquin savoureux où le musicien livre sa vision de l’artiste et expose l’intérêt de l’improvisation comme outil de création. Il s’agit de l’ouvrage sorti en juillet 2016 aux Éditions Court Circuit et intitulé « Lubat Incendiaire », entretien dodécaphonique avec Jean-Marie Faure. Un livre où l’on apprend qu’on ne s’improvise pas improvisateur.

On comprend d’emblée que la résidence de Bernard Lubat ne ressemblera à aucune autre et sera l’occasion pour les spectateurs de découvrir un jazz qui refuse de se laisser formater, un jazz loin des sentiers battus qui se laisse saisir par qui veut bien l’approcher sans a priori et être disponible pour le recevoir.

Le jeudi 13 avril à 20h30, la soirée sera Intranquille. Le Gascon Bernard Lubat  (piano/batterie/voix) convie son compère basque le guitariste Sylvain Luc. De la musique sans papiers, 100% improvisée, groove inclus, énergie intacte, joie de jouer sans borne.

Le vendredi 14 avril à 20h30, l’UZ Quartet invite Louis Sclavis. Pour Bernard Lubat, Louis Sclavis est un « artistisan » de la musique improvisée, un vrai improvisateur. Bernard Lubat tient les claviers, son fils Louis Lubat est la batterie, Fabrice Vieira assure le chant et la guitare et Louis Sclavis est annoncé à la clarinette basse. Une soirée comme une promesse d’invention pour découvrir une musique que l’on ne trouve pas dans les bacs du commerce, une musique non formatée, une musique à vivre en direct.

Le samedi 15 avril à 20h30 est l’occasion pour Bernard Lubat d’inviter Jacques Di-Donato, ancien camarade de promotion, ancien professeur du CNSMD de Lyon et présent dans la première Cie Lubat. On retrouve Bernard Lubat au piano et au chant, Fabrice Vieira à la guitare et au chant, Jules Rousseau à la guitare basse, Thomas Boudé à la guitare et Jacques Di Donato à la clarinette basse. Une rencontre à travers les âges, les générations, les genres, l’énergie au cœur et l’imaginaire à l’abordage. De la musique à vivre qui n’en finit pas de commencer.

Il convient aussi de repérer les deux séances d’Amphi-Midi proposés à 12h30 le mercredi 12 et le vendredi 14 avril. Lors du premier rendez-vous Bernard Lubat (voix, piano, textes) en solo propose des « Improvisions d’oreilles ». Avec lui « laissons aller… improviser… respirer… la pensée ». Lors du second moment, Bernard Lubat promet des « Mosicans solis solos ». des solos de Bernard Lubat, accordéon/mots, Louis Lubat, batterie/mots, Fabrice Vieira, guitare/mots. L’occasion de saisir comment entre culture et artistique, oral et écrit, improvisé et interprété, s’élabore et se cultive la personnalité d’un artiste œuvrier musicien contemporain.

Pour Bernard Lubat, l’art doit faire réfléchir et divertir, avertir et éduquer, faire vivre ensemble et autonomiser mais aussi troubler, exciter et provoquer. Pour vibrer en ce sens, rendez-vous du 13 au 15 avril à l’AmphiJazz de l’Opéra de Lyon.

Un avant-goût du duo Lubat/Luc…

Le trio Mezquida-Bodilsen-Andersen sort « Pieris »

Le trio Mezquida-Bodilsen-Andersen sort « Pieris »

Avec la sortie de l’album « Pieris », le label Stunt Records dévoile un nouveau trio jazz piano-contrebasse-batterie, le trio Mezquida-Bodilsen-Andersen. Les trois musiciens réalisent un album à écouter sans modération. Une pépite musicale peaufinée, passionnée et passionnante.

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EYM Trio annonce la sortie de « Sadhana »

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Après deux albums et deux ans de tournée en Asie et en Europe, EYM trio revient le 21 septembre 2018 avec « Sadhana ». L’album déroule un récit à plusieurs voix. EYM Trio invite la chanteuse Mirande Shah et le guitariste Gilad Hekselman.

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A Vaulx Jazz-Combat Jazz-Naissam Jalal-Marc Ribot

A Vaulx Jazz-Combat Jazz-Naissam Jalal-Marc Ribot

Naissam Jalal-Marc Ribot, le jazz résiste et combat

A Vaulx Jazz intitule la soirée du 17 mars, « Combat Jazz ». Sur scène, deux groupes. La flûtiste Naïssam Jalal & Rythms of Resistance. Le guitariste Marc Ribot & Ceramic Dog. Une ode à la résistance et un manifeste véhément contre les oppressions. Le jazz, musique toujours d’actualité pour porter les combats.

« Soirée Combat Jazz ». L’accroche est bonne dans le monde actuel en convulsion où plus rien n’est acquis. De tout temps l’art s’est mobilisé pour combattre. Le jazz a déjà été le fer de lance de la minorité afro-américaine contre les discriminations. Aujourd’hui encore le jazz persiste et signe. Dans cette soirée du 17 mars 2017 il devient instrument de lutte et tente de mobiliser contre l’indifférence, sensibiliser aux injustices, mettre en garde et engager au combat. En effet, A Vaulx Jazz donne la parole à deux musiciens issus de cultures différentes. Naissam Jalal-Marc Ribot. Deux musiques quasiment aux antipodes.

Acquis par avance au discours du légendaire guitariste Marc Ribot, le public découvre avec intérêt le talent de la flutiste, compositrice Naïssam Jalal accompagnée de son groupe « Rythms of Resistance ».

La soirée ouvre avec Naïssam Jalal and Rythms of Resistance, le quintet de la franco-syrienne Naïssam Jalal, compositrice, flûtiste et joueuse de ney (flûte oblique à embouchure terminale en roseau). Très concentrée la jeune-femme présente son projet dont le nom, « Almot Wala Almazala« , « la mort plutôt que l’humiliation » campe d’emblée le sens du combat. Celui que le peuple syrien a engagé contre le pouvoir en place « pour vivre libre et digne dans son pays ». Naïssam Jalal offre sa musique en hommage aux martyrs de ce grand peuple.

On a déjà loué lors de sa sortie le 10 novembre 2016, la musique de « Almot Wala Almazala« , le dernier album de la flutiste Naïssam Jalal and Rythms of Resistance. La découverte du projet en concert confirme l’écoute du disque. Loin des cadres traditionnels formatés des musiques orientalisantes, les compositions de la jeune flûtiste sont servies par des interprètes virtuoses qui se jouent des modes orientaux pour construire une musique porteuse de révolte et d’espoir. La mise en place est parfaite. La rythmique soutient l’expression remarquable des solistes.

Totalement investie dans sa musique Naïssam Jalal fait preuve sur la flûte traversière d’une virtuosité dans pareille. Ses improvisations impressionnent. Elle maîtrise parfaitement le vocabulaire modal et aussi la pratique du jouer-chanter sur la flûte. Les cris ou les plaintes de sa voix doublent ses envolées furieuses ou ses mélopées éthérées. Elle embouche le ney pour un solo empreint de tristesse qu’elle élève contre les violences policières.

Le charismatique saxophoniste franco-marocain Mehdi Chaïb assure une prestation excellente. Sonorités stridentes et exacerbées, tout en retenue ou au contraire totalement extraverties. Il apporte un soutien rythmique efficace au chant de la flûte dont il magnifie les expressions et, au derbouka, il échange avec la section rythmique à plusieurs occasions.

Composée du contrebassiste Zacharie Abraham et du batteur italien Francesco Pastacaldi, la solide section rythmique assure un soutien sans faille à l’expression très libre des solistes. En osmose avec les propos de la flûtiste, le guitariste et violoncelliste allemand Karsten Hochapfelt tisse des climats singuliers. L’archet de son violoncelle double souvent celui de la contrebasse pour créer une ligne de basse continue lancinante et grave. On a apprécié le climat disruptif et ludique du morceau Où est passé le bouton pause de mon cerveau ? qui permet au guitariste de partir librement en impro.

La musique de Naïssam Jalal a gagné son combat. Des compositions aux arrangements somptueux se dégage une musicolère combative et ondoyante. A travers elle on entend le combat du peuple, les cris de révolte qui s’élèvent mais l’espoir advient et pour finir l’amour triomphe au-delà des frontières.

Le second set revient à Marc Ribot et son projet Ceramic Dog. A ses côtés, Shahzad Ismally à la guitare, basse, percussions et Moog et le batteur Ches Smith. Si le nombre de musiciens diminue, l’intensité sonore augmente. L’ambiance se profile comme enragée voire nucléaire. Le guitariste présente un brûlot enflammé contre le capitalisme et le consumérisme crié sur une musique libérée de toute frontière. Une esthétique vigoureuse qui hésite entre rock post punk et jazz avant-gardiste underground.

Le groupe se présente comme un triangle à géométrie mouvante. Deux guitares, une batterie et trois voix. Une voix, une guitare, une basse et des percussions. Deux voix, deux batteries, une guitare. Le guitariste virtuose sait tout faire et ne bride à aucun moment l’expression de son orchestre qui apparaît comme une extension de lui-même. Si la musique affiche la rage et la violence, elle n’en est pas moins construite avec une précision surprenante. Le guitariste pilote la machine à musique et les morceaux se succèdent sans interruption sous sa férule attentive.

Marc Ribot n’est pas content et il le fait savoir. Il se partage entre guitare et voix pour exprimer sa rage contre la société de consommation et ses dérives dont le téléchargement illégal des musiques. Il dénonce les méfaits du capitalisme qui abandonne ses enfants et perpétue la ségrégation à tous les niveaux de la société. Sur des rythmes effrénés, les improvisations de la guitare crient la désespérance et la colère. Sa voix hurle la révolte et appelle à la résistance et au combat.

Les formes éclatent sous les coups de butoir d’un batteur, réincarnation vivante d’un Vulcain féroce mais élégant. Si le batteur hache le rythme, le bassiste fait ronfler les graves avant de se saisir du manche de la guitare pour rejoindre le leader et hurler avec lui. Il utilise ensuite le Moog pour relancer la folie jusqu’au paroxysme et s’acharne sur ses tambours pour rejoindre le batteur infatigable.

Les spectateurs adhèrent à la musique de ces trois fauteurs de trouble qui parviennent à rallier les suffrages d’un public amateur de musique enragée, convulsive mais généreuse et inventive.

La musique de Marc Ribot zigzague entre les styles qu’il se réapproprie. Il emprunte tout à la fois les atours du jazz, du rock, du punk, du blues et des musiques improvisées qu’il compacte en un format très singulier, une sorte de paroxyjazz enrocké qui tronçonne et caresse à la fois. 

Le trio Mezquida-Bodilsen-Andersen sort « Pieris »

Le trio Mezquida-Bodilsen-Andersen sort « Pieris »

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EYM Trio annonce la sortie de « Sadhana »

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A Vaulx Jazz – Dirty Dozen Brass Band

A Vaulx Jazz – Dirty Dozen Brass Band

A Vaulx Jazz 30ème édition, soirée d’ouverture festive

 

L’esprit de la Nouvelle-Orléans plane sur la soirée d’ouverture du Festival A Vaulx Jazz#30. Après le Zozophonic Orchestra arrive sur scène le Dirty Dozen Brass Band. Cette fanfare culte fait régner l’esprit de la fête sur le Centre Culturel Communal Charlie-Chaplin.

C’est au Zozophonic Orchestra qu’échoie de débuter la soirée d’ouverture du 30ème Festival A Vaulx Jazz le 16 mars 2017 à Vaulx-en-Velin. Quatre ans après leur précédente venue au festival, les six « zozos » parviennent à mobiliser l’enthousiasme des spectateurs. Le groupe présente le répertoire de son nouvel album ce qui explique sans doute le manque de délire et de spontanéité de la prestation très réglée.

Le set est pourtant mené avec entrain par cet orchestre joyeux. Le chanteur “Manouche” Fournier, le guitariste Nicolas Frache, Sylvain Felix au saxophone baryton, Jean Crozat au trombone, Etienne Kermarc  à la basse et Jean Joly à la batterie. Devant la scène le public adhère à la musique qui zigzague entre blues, rock, country et esprit néo-orléanais.

Le décor est planté, le public est prêt… le tapis rouge peut être déroulé pour accueillir de  la star des Brass-Bands, le Dirty Dozen Brass Band.

Véritable institution de la Nouvelle-Orléans, le Dirty Dozen Brass Band (DDBB) fête sur les routes du monde le quarantième anniversaire de sa création avec à sa tête ses deux membres fondateurs le trompettiste Gregory Davis et le saxophoniste baryton Roger Lewis.

Cette formation a renouvelé le répertoire des ensembles de cuivres de la Nouvelle Orléans. Sa recette, dynamiter les thèmes des marches néo-orléanaises en les accommodant à la sauce funk, rock, jazz, pop. Un assemblage de musiques propre à cet orchestre mythique qui inspire de nombreux brass-bands de par le monde. Entre respect des traditions et modernité à l’approche très funk, le souffle du DDBB bidouille un groove incandescent crado mais bon enfant.

Attaché au courant des musiques populaires le DDBB renouvelle les fondations de la tradition mais colle à la réalité de la musique d’aujourd’hui. Avec simplicité et cordialité le groupe invite le Zozophonic Orchestra qu’il entraîne dans son délire furieux. Le plaisir de Sylvain Felix et de Jean Crozat est palpable lorsqu’ils mêlent leurs souffles à ceux des cuivres du Dirty Dozen Brass Band. Peut-être le charisme des américains sera-t-il une source d’inspiration pour « Manouche » plutôt en retrait face à ces bêtes de scène.

Face au public tous les musiciens exultent. Sous des dehors plutôt calmes, Kevin Harris joint son chant et celui de son saxophone ténor à la liesse. Au sousaphone, Kirk Joseph assure les basses avec une vigueur impressionnante. Dommage que le son de cet instrument ait été quelque peu amputé de toutes ses harmoniques que l’on ne percevait que devant la scène en son direct. Malgré son frêle gabarit le guitariste Takeshi Shimmura fait merveille aux côtés de Julian Addison, batteur charismatique et infatigable.

En fin de soirée, quelques spectatrices sont même invitées sur scène pour s’associer à la liesse et à la danse des Américains survoltés.

La musique du DDBB unit plus qu’elle n’exclut. On peut dire qu’elle assume un rôle social le temps d’un spectacle en réunissant sur scène des musiciens de cultures différentes et en fédérant des publics de tous âges et de toutes cultures au rythme de la musique.

Un modèle dont pourraient s’inspirer les politiques pour mobiliser les citoyens. On voterait volontiers pour le Dirty Dozen Brass Band qui a réussi à inclure Fly me to the Moon dans son répertoire et à conduire les spectateurs dans leur ciel d’étoiles. On a apprécié le professionnalisme sans faille des musiciens du DBBB qui semblent encore habités par le plaisir de jouer et de partager, même après 40 années de métier.

A partir de mélodies très simples le Dirty Dozen Brass Band fait planer une allègre cacophonie dans la salle. Parties vocales collectives, fragments de spirituals, enchaînements débridés, solistes brillants, arrangements festifs, de l’humour et de l’énergie à perdre haleine. La fanfare fait exploser les repères et aide à oublier la morosité quotidienne. Le Dirty Dozen Brass Band booste les humeurs et stimule les corps. Un abime d’énergie et de trouvailles comme remède à la tristesse.

Le trio Mezquida-Bodilsen-Andersen sort « Pieris »

Le trio Mezquida-Bodilsen-Andersen sort « Pieris »

Avec la sortie de l’album « Pieris », le label Stunt Records dévoile un nouveau trio jazz piano-contrebasse-batterie, le trio Mezquida-Bodilsen-Andersen. Les trois musiciens réalisent un album à écouter sans modération. Une pépite musicale peaufinée, passionnée et passionnante.

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EYM Trio annonce la sortie de « Sadhana »

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Ouverture de Bémol 5 avec David Linx invité de InLab 4tet

Ouverture de Bémol 5 avec David Linx invité de InLab 4tet

Bemol 5 hisse haut le swing pour une rencontre exceptionnelle

On s’est déjà réjoui de la prochaine ouverture de Bémol 5, ce nouveau lieu dédié au jazz à Lyon. On en reparle car le club ouvre avec un concert inaugural tout à fait exceptionnel. Une rencontre unique entre le chanteur David Linx et le groupe « InLab 4tet » les 21 et 22 avril 2017.

Dirigé par Yves Dorn, « Bemol 5 » frappe un grand coup pour son ouverture prochaine. Un concert exceptionnel avec le chanteur international David Linx invité par le groupe « InLab 4tet » les vendredi 21 et samedi 22 avril 2017 à 20h30.

Le concert d’ouverture est rendu possible d’une part grâce à Patrice Foudon, fondateur et saxophoniste du groupe « InLab 4tet », qui a réalisé des arrangements pour David Linx sur ses albums « Changing Faces » et « Another Porgy, a Different Bess » avec le Brussels Jazz Orchestra. D’autre part, grâce à David Linx, qui s’est immédiatement rendu disponible pour soutenir l’ouverture d’un nouveau lieu de jazz en France. Un parrainage en quelque sorte.

On a déjà maintes fois loué le talent de David Linx ce compositeur-chanteur dont on suit la carrière avec intérêt depuis les années 90. Difficile de résumer en quelques lignes sa trajectoire riche en rencontres et en réussites. On ne compte plus les récompenses obtenues tout au long des années ni les albums enregistrés en leader, co-leader ou comme invité.

Atypique et audacieuse, l’identité musicale de David Linx est sous-tendue par une présence scénique unique et une énergie créatrice débordante. Servi par une voix à la tessiture étendue le chanteur affectionne les subtilités. Tel un instrumentiste, ce vocaliste hors pair est devenu maître dans l’art du scat où il excelle quel que soit le tempo. Véloce et étonnant il se joue des rythmes rapides qu’il affectionne. Sur les ballades, sa voix se fait encore plus subtile et se love au creux de somptueuses improvisations.

Outre sa longue collaboration avec Diederick Wissels en duo puis dans des formations élargies dont « Heartland » avec Paolo Fresu, le chanteur a travaillé avec de nombreux artistes dont Maria João, le Brussels Jazz Orchestra avec qui il collabore fréquemment, Laurent Cugny, Rhoda Scott, André Ceccarelli et bien d’autres encore.

David Linx parcourt les scènes internationales et celles de l’hexagone dans une perpétuelle quête de perfectionnement. On se rappelle ses prestations sans cesse renouvelées dans les festivals et sur les scènes de la région. A Crest Jazz Vocal, à Vienne en 2006 pour la création de l’Opéra Jazz, « La Tectonique des Nuages » avec Laurent Cugny. Dans la grande salle de l’Opéra de Lyon le 31 mai 2008 pour la création de Follow the Songlines avec Diederik Wissels, Maria João et Mario Laginha et à de multiples occasions à l’Amphi Jazz de l’Opéra de Lyon.

Parmi ses influences stylistiques on peut citer la chanteuse Betty Carter, le chanteur Mark Murphy mais aussi Bessy Smith ou Duke Ellington sans oublier Cecil Taylor? Stockhausen ou Prince. David Linx porte aussi une grande admiration au chanteur Claude Nougaro sont il a honoré la mémoire sur scène et avec l’album » À NOUsGARO ».

« InLab4tet » se définit comme « de la musique rien que de la musique ». Ce quartet récent réunit le saxophoniste Patrice Foudon, le pianiste Benoît Thevenot, le contrebassiste Alexandre Bès et le batteur Nicolas Serret.

Ces quatre musiciens de la région Auvergne-Rhône-Alpes sont réunis autour d’une même envie : « créer un laboratoire sonore ou chacun apporte sa sensibilité et son expérience pour arriver à une alchimie musicale ». Le swing, le groove et le jazz actuel font partie des éléments-clés des compositions originales que le groupe présente. La musique née de cet amalgame est vivante, mouvante, et chaleureuse.

Le parcours musical de Patrice Faudon lui a permis de rencontrer des personnalités telles Jerry Bergonzi, Bill Dobbins, Sangoma Everett, David Friesen, Riccardo del Fra, Philip Glass ou Bartabas lors de sa création « Partitions équestres » au Nuits de Fourvière 2008.

Sa passion pour la composition & l’arrangement l’ont conduit à composer et arranger pour le « Quintette de Saxophones » et différents orchestres dont le Brussels Jazz Orchestra (BJO) qu’il considère comme l’un des meilleurs big bands européens. Il a eu l’occasion de travailler sur des arrangements avec le BJO et David Linx en 2007 et en 2012 à l’occasion des albums « Changing Faces » et « Another Porgy, a Different Bess ».

David Linx et « InLab 4tet » ont préparé un répertoire de compositions et d’arrangements exclusivement pour la soirée d’ouverture de Bémol 5 les Vendredi 21 avril & samedi 22 avril 2017 dès 20h30. Il tarde de les écouter.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de Bémol 5.

Le trio Mezquida-Bodilsen-Andersen sort « Pieris »

Le trio Mezquida-Bodilsen-Andersen sort « Pieris »

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EYM Trio annonce la sortie de « Sadhana »

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Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva – Album Gershwin disponible

Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva – Album Gershwin disponible

Jean-Marc Foltz & Stéphan Oliva brodent « Gershwin »

Avec l’album minimaliste « Gershwin », le clarinettiste Jean-Marc Foltz et le pianiste Stefan Oliva revisitent en duo le monde du compositeur américain George Gershwin. Le silence teinté de bleu dessine une musique de nuit intimiste. On approche la perfection.

On se réjouit de savoir que l’album « Gershwin » enregistré sous le label Vision Fugitive est de nouveau disponible à partir du 31 mars 2017 distribué par l’Autre Distribution.

gerswhwin_couv« Gershwin » est en effet un album incontournable à conseiller à tout amateur de Musique.

« Gershwin ». Esthétique et soigné, l’opus baigne dans un climat de sérénité profonde. Les deux musiciens talentueux que sont le pianiste Stephan Oliva et le clarinettiste Jean-Marc Foltz, ourlent de silence une musique délicate et raffinée. Bien longtemps après l’écoute du disque, on conserve le souvenir de sa musique sensible.

Le clarinettiste Jean-Marc Foltz est issu du monde classique et contemporain alors que le pianiste Stephan Oliva s’inscrit dans la famille du jazz où son élégance musicale a de tout temps fait l’unanimité. Les deux musiciens ont déjà croisé les notes à de multiples occasions. Ensemble ils avaient déjà parcouru et tissé à leur manière le répertoire classique pour piano et clarinette en 2011 dans leur précédent opus, « Visions Fugitives » (Vision Fugitive).

Ce nouvel album « Gershwin » (Vision Fugitive/L’Autre Distribution) à paraître le 31 mars 2017 prolonge donc leur rencontre autour de neuf titres de George Gershwin, deux compositions originales, une écrite par le pianiste et l’autre par le clarinettiste et du célèbre thème de Vernon Duke et Ira Gershwin, I Can’t get Started.

Les œuvres de Gershwin ont été interprétées autant par des musiciens issus de la sphère classique que par les jazzmen. Dans « Gershwin », le propos musical de Jean-Marc Foltz et de Stephan Oliva émarge dans un univers dont l’esthétique se situe à l’interface du jazz et de la musique classique. Au premier, les musiciens empruntent la liberté, du second ils capturent l’esprit de Ravel. Avec ces deux interprètes, fini le cliché du glissando de la clarinette introductif de la Rhapsodie in Blue qui retrouve  les « fondamentaux » de la musique classique.

Les musiciens étirent le temps et le distendent avec une sobriété qui confine au dénuement, avec une élégance dont la sérénité n’a d’égale que la poésie qui s’en dégage. Et l’incroyable advient … du dépouillement jaillit l’émotion. Elle perdure d’ailleurs bien au-delà de l’écoute de cet album empreint de bleu et de silence où les notes sont esquissées, soufflées et caressées.

La version de Summertime est comme alanguie par la chaleur écrasante d’un soir d’été. Dans S Wonderful (morning), les deux musiciens content la beauté de la fin de la nuit quand l’aube blanchit le ciel. Plus tard, ils proposent une version tout aussi éthérée de S Wonderful (evening) qui dessine l’effacement du jour lors d’un esthétique crépuscule. Deux véritables poèmes à recevoir comme des merveilles.

Le Prélude N° 2 Blue Lullabye advient comme une introduction du thème I love you Porgy dont la mélodie exhale l’essence même de l’amour.

C’est un amour attendu et souhaité qui se dessine en délicatesse dans la version de The man I love. Fascinating Rythm/Some one to watch over me est dédié à Woody Allen dont on connaît le goût pour le jazz et la clarinette. C’est sans doute le titre qui emprunte le plus à l’esthétique rythmique du jazz.

La magie du disque opère encore même lorsqu’il regagne sa pochette. D’ailleurs cette pochette dessinée par Emmanuel Guibert restitue tout à fait l’atmosphère ourlée de bleu et de silence qui caractérise cet album. Il est essentiel par ailleurs de préciser que la qualité du son doit beaucoup au talent de l’ingénieur du son, Gérard de Haro, puisque l’opus a été enregistré dans son studio de la Buissonne en novembre 2015.

Pour capter l’essence mystérieuse de l’album « Gershwin »

 
Pour s’immerger dans le clair-obscur de la musique de l’album « Gershwin » et savourer en live l’art du silence que maîtrisent Jean-Mars Foltz et Stephan Oliva, un rendez-vous s’impose comme une escapade musicale incontournable.
Les musiciens sont programmés dans le cadre du Paris Music Festival avec un concert à Paris au Sunside le 17 mars 2017 à 19h30.
Le trio Mezquida-Bodilsen-Andersen sort « Pieris »

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