David Linx au Bémol 5 pour l’ouverture du club

David Linx au Bémol 5 pour l’ouverture du club

Le concert tient toutes ses promesses

Le 21 avril 2017, le public se presse pour écouter le groupe « InLab 4tet »et David Linx au Bémol 5, nouveau lieu du jazz lyonnais. Les spectateurs ont profité d’un concert généreux dans cet établissement rénové avec un goût très sûr.

L’attention des amateurs de jazz a été attirée sitôt l’annonce de l’ouverture de Bémol 5. Avec une affiche exceptionnelle, Yves Dorn, le maître de céans a mobilisé les fans de jazz vocal pour le concert d’ouverture du 21 avril et celui du 22 avril 2017. Stimulés par la venue du chanteur David Linx entouré par le groupe « InLab 4tet », les spectateurs sont venus nombreux pour le concert d’ouverture qui a affiché complet et dont la teneur a comblé l’assistance.

Dès leur arrivée au 01 rue de la Baleine dans le 5ème arrondissement de Lyon, les amateurs de jazz sont accueillis de manière tout à fait cordiale et professionnelle par la dynamique équipe du Bémol5. Ils découvrent alors l’ambiance cosy et chaleureuse des locaux rénovés avec goût par le propriétaire des lieux. Avant d’apprécier la musique, le public se restaure de produits gourmands et savoureux. Il est toujours de bon ton d’associer les plaisirs des sens et de faire palpiter les papilles avant que les vibrations de la musique ne comblent les oreilles.

Les musiciens du groupe « InLab 4tet » ouvrent le premier set par un titre de leur propre répertoire vite rejoints par David Linx qui interprète un premier morceau comme une « bénédiction » destinée au lieu. Après cette prière offerte à Bémol5, le concert continue et d’emblée on perçoit une belle alchimie entre le chanteur et les musiciens du groupe « InLab 4tet ».

Le saxophoniste Patrice Foudon, le pianiste Benoît Thevenot, le contrebassiste Alexandre Bès et le batteur Nicolas Serret ont totalement investi le répertoire proposé par le chanteur. David Linx reprend des morceaux de ses  albums « Changing Faces », « Rock my Boat », « Bandarkâh », « The Whistleblowers » et propose même de nouvelles pièces pas encore connues du public. Les titres se succèdent avec fluidité et les interactions musicales entre David Linx et ses accompagnateurs témoignent d’une réelle entente. De bout en bout du concert on perçoit entre les cinq musiciens une attention de chaque instant et une confiance mutuelle.

Avec beaucoup de retenue et de sensibilité Patrice Foudon et David Linx échangent sur Down on Lovers Lane, un titre que le saxophoniste avait arrangé pour l’album « Changing Faces » enregistré par David Linx & The Brussels Jazz Orchestra en 2007. C’est à Alexandre Bès qu’il échoie de commencer High Time, un nouveau morceau sur lequel le chanteur a écrit des paroles spécialement pour la soirée. Sur ‘Round About Midnight  David Linx fait un clin d’oeil à Claude Nougaro vis à vis duquel il manifeste une sincère admiration. Benoit Thevenot prend des chorus qui lui valent de vifs applaudissements. Le premier set se termine avec The Whistleblowers qui emporte l’enthousiasme du public.

« InLab 4tet » débute le second set avec Noré Linskignousurb - Oh Wotticabcha, un titre de leur dernier album qui fait monter le pression préparant ainsi le retour sur scène de David Linx qui revient interpréter une ballade de son prochain album. Il appelle ensuite deux représentants de la nouvelle génération des chanteurs qui ont travaillé avec lui dans sa classe au Conservatoire Royal de Bruxelles, Emmanuelle Duvillard et Loïs le Van. Les trois chanteurs commencent a capella et s’en donnent à cœur joie avant d’être rejoints par le quartet. La prestation inattendue mais ébouriffante ravit le public.

Le second set se déroule crescendo. La réaction du public a été très chaleureuse vis à vis de l’énergie dégagée par le groupe et le chanteur sur une nouvelle composition du saxophoniste Sylvain Beuf. On a aussi apprécié la version de Think About A Way to Stay, un titre de l’album « Bandarkâh » enregistré en1998 par David Linx et Diederik Wissels.

Comme on l’a précisé dans un article précédent, il convient de souligner le talent et l’engagement des musiciens du « InLab 4tet » qui ont préparé le répertoire spécialement pour les deux concerts du Bémol5 et ont contribué largement à la réussite de la soirée. La qualité de leurs interventions et leur accompagnement a permis au chanteur de s’exprimer en toute confiance et de faire montre de toute l’étendue du talent qu’on lui connaît.

Doté d’une tessiture de trois octaves, David Linx possède une identité musicale singulière et l’on peut dire qu’il a marqué le chant jazz de son ADN. Sur la scène du Bémol5, il offre, comme toujours, une prestation qui déclenche l’enthousiasme du public. Son approche stylistique mêle mélodie, harmonie et rythme d’une manière unique. Il explore avec inventivité la dimension rythmique de la musique, il embrasse l’harmonie et embrase avec impertinences les lignes mélodiques. Il propulse le son avec énergie ou murmure de délicats propos. Riche d’une musicalité lumineuse et d’une présence scénique charismatique, David Linx offre une prestation raffinée, élégante et généreuse. Il parvient à ménager un équilibre harmonieux entre sensibilité et énergie. Tel un instrumentiste il orne son chant de somptueuses onomatopées. Véritables acrobaties vocales maîtrisées, ses scats n’oublient pas d’être élégants.

On regrette que les contraintes horaires n’aient pas permis d’entendre un rappel mais on comprend tout à fait qu’il faille ménager les riverains. Le concert a ravi l’ensemble du public et c’est bien l’essentiel pour les spectateurs, les musiciens, l’organisateur et surtout pour le jazz.

Peut-être même certains spectateurs reviendront le 22 avril pour le second concert du groupe et pour les prochaines soirées dont il trouveront toutes les indications sur le site du Bémol 5. On rappelle aussi les spectacles programmés par Yves Dorn au Bémol 5 à l’occasion du Jazz Day.

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