Coup de cœur… pour Magic Malik & Jazz Association

Coup de cœur… pour Magic Malik & Jazz Association

Retour aux sources en libr’impro

A la tête d’un quintet virtuose, le flûtiste Malik Mezzadri enregistre pour la première fois un répertoire de grands standards de jazz. Avec humour et panache, Magic Malik & Jazz Association reviennent aux sources avec une grande liberté et rendent hommage à de grandes figures du jazz, toutes époques confondues. Fantaisie et rigueur font bon ménage avec l’improvisation, valeur fondamentale du jazz.

Avec Jazz Association, Magic Malik propose des reprises de standards sur un album dont la sortie est annoncée en CD, Digital et Vinyle le 24 mai 2019 sous le label jazz&people. Le quintet aligne aux côtés du flutiste, le trompettiste Olivier Laisney, le pianiste Maxime Sanchez, le contrebassiste Damien Varaillon et le batteur Stefano Luccini.

Malik Mezzadri rend ainsi hommage pour la première fois à quelques standards du jazz sur lesquels il pose sa syntaxe si personnelle. Sans redite, il revitalise ces magnifiques morceaux.

Certes l’identité originelle des titres demeure mais la libr’improvisation de Magic Malik et de ses compagnons habillent ces morceaux d’une nouvelle énergie. Les standards deviennent un espace de jeu où les musiciens de Jazz Association s’amusent comme des fous, mais n’est pas cela « jouer jazz » ? On en ressort les oreilles ragaillardies, le visage illuminé et la joie dans l’âme.

Jazz et standards

En leur temps, les auteurs des compositions de jazz que Magic Malik a choisi d’interpréter ont dû lutter dans un monde adverse pour exister, jouer, créer, souvent à contre-courant de la culture dominante, comme ce fut le cas pour Monk, Coltrane, Wayne Shorter et Clifford Brown.

Plusieurs années après, ces compositeurs sont considérés comme des héros, des créateurs sans qui le jazz actuel ne serait pas ce qu’il est devenu. L’étude de leurs œuvres est devenue incontournable dans les lieux d’enseignement officiel.

Objets d’étude, les standards courent le risque de devenir des totems sacralisés, des références quasi intouchables. Cela serait contraire avec le jazz qui, par essence, a pour objet de remettre l’existant sur le métier pour le transformer, le renouveler, le revivifier voire le recréer et donc, pas question pour Magic Malik et ses compagnons de Jazz Association de rejouer les standards en l’état sans n’y rien changer.

Malik Mezzadri aka Magic Malik

Depuis ses débuts, le fltiste Magic Malik, a mené une carrière d’explorateur « nomade dans l’âme », jamais tenté de se sédentariser dans un idiome ou un autre, toujours intéressé par les rencontres souvent porteuses de métissage. Après le groupe « Human Spirit », il a joué aux côtés de Julien Loureau dans le « Groove Gang » puis avec les différentes formules du Magic Malik Orchestra (créé pour la première fois en 1992), ses XP, il  a élaboré son propre langage sous-tendu par une approche personnelle de l’improvisation et du langage harmonique, mélodique et rythmique. Dans ce cadre, il a invité Steve Coleman sur un de ses albums et a ensuite rejoint le saxophoniste sur un titre de son album « Five Elements » (Blue Note).

Plus récemment il a mis ses talents d’instrumentiste virtuose formé au classique au service d’une écriture inventive développée au sein de son projet Magic Malik Fanfare XP, une formation créée après avoir rencontré avec Pascal Mabit et Olivier Laisney. Ainsi, avec une quinzaine de musiciens, il élabore une charte de composition musicale permettant d’explorer la composition et l’improvisation.

Par ailleurs le flutiste a aussi fait des escapades hors des frontières du jazz, a collaboré avec M, Camille, Laurent Garnier, Hocus Pocus, Air, a bénéficié d’une résidence d’un an à la Villa Médicis de Rome, a travaillé pour le théâtre, le cinéma et a même composé en 2011 pour le Festival d’art lyrique d’Aix- en-Provence.

Aujourd’hui, Magic Malik regarde dans le rétro en direction de ces standards du jazz dont il s’est nourri à ses débuts. Avec Jazz Association, il opère un retour aux sources, mais il s’agit d’un retour distancié.

Au fil des onze plages

C’est avec humour et vigueur que Jazz Association revitalise Daahoud, la composition de Clifford Brown. Dans un climat teinté d’une esthétique West Coast, la trompette prend un chorus impétueux. Sur un tempo de hard bop, le groupe célèbre ensuite Strode Rode, le fameux thème que Sonny Rollins a gravé en 1956 sur « Saxophone Colossus » en hommage au trompettiste Freddie Webster mort à l’hôtel Strode de Chicago. Le piano nerveux redouble de virtuosité alors que flûte et trompette ponctuent le solo de riffs très brefs. Ça swingue à la folie et le chorus de batterie fait un clin d’œil à Max Roach.

Après une intro magistrale de la contrebasse, c’est le chant jubilatoire et extravagant de Magic Malik qui expose le thème de Fee-Fi-Fo-Fum composé et joué par Wayne Shorter sur l’album « Speak No Evil » de 1967. Le piano enchaine avec un chorus brillantissime qui s’inscrit dans la grande tradition du jazz. Cinq sublimes minutes de musique.

C’est ensuite sur un tempo sautillant et nonchalant, moins rapide que celui de l’original, que Magic Malik et ses compères interprètent Straight Street de John Coltrane. La trompette flirte avec la dissonance, peut-être inspirée en cela par Woody Shaw, alors que la flûte flexible et virtuose inscrit son chorus dans les pas de Dolphy. Le morceau se termine par trente secondes de libr’expression improvisée qui réunit tous les intervenants.

Magic Malik entonne My Ship simplement accompagné par le jeu ciselé du piano, il poursuit la ballade à la flûte rejoint par la batterie et la contrebasse puis termine dans un registre vocal plus grave Un absolu enchantement que le compositeur Kurt Weil aurait sans doute apprécié. Sur la plage suivante, flûte et trompette s’allient à merveille pour exposer Joy Spring, le thème de Clifford Brown enregistré sur « Clifford Brown and Max Roach » (1954) ainsi d’ailleurs que Daahoud. Très libres et inspirés, les soli de flûte et de trompette opèrent une rupture d’esthétique tonique qui stimule le propos de ce standard tant de fois repris.

couverture de l'album Magic Malik & Jazz AssociationDeux minutes et trois secondes suffisent ensuite à Magic Malik et Damien Varaillon pour transformer In walked Bud de Thelonious Monk, en un moment dont la magie réside dans l’originalité de l’expression. Juste avec la sonorité tellurique de la contrebasse, les chantonnements, growls et gémissements de la voix et de la flûte captent l’attention. Sur Lost de Wayne Shorter, on retrouve d’abord le climat du thème enregistré en 1965 par son compositeur sur l’album « The Soothsayer » puis trompette, piano et flûte génèrent une atmosphère évanescente propice à libérer leurs improvisations. Un moment savoureux et créatif.

Après un dialogue ubuesque entre trompette et flûte stimulées par la batterie et les interrogations itératives du piano, il faut attendre les dernières mesures du morceau pour reconnaître le thème Yes or No de Wayne Shorter. Un suspens musical amusant et étonnant.

On se laisse ensuite emporter dans l’univers de Lelola, la seule composition de Magic Malik figurant sur l’album. Après le chant envoutant d’un début étiré, le thème s’envole sur les ailes de la flûte hypnotisante et sur le rythme funambule qu’impulsent contrebasse et batterie. Le piano libère des envolées indisciplinées que la flûte survole avec aplomb et virtuosité avant de retrouver la trompette éloquente qui se confronte à la voix. Un grand moment de libr’impo !

L’album se termine avec You are too Beautiful, la splendide ballade de Rodgers and Hart qui sert d’écrin à la trompette au phrasé audacieux. Après un chorus lumineux du piano, le chant subtil de la flute virevolte avec légèreté.

Avec ses propres codes, Magic Malik apporte un regard très personnel sur quelques standards dont il respecte l’essence traditionnelle mais auxquels des improvisations audacieuses et très libres apportent une fraîcheur revigorante. Point d’académisme chez les musiciens du quintet Jazz Association. A sa manière, Magic Malik croise les fils du passé avec ceux du présent et tisse un jazz porteur de renouvellement. Un opus qui revisite un répertoire issu du Real Book avec maîtrise et liberté, un groove d’enfer et une originalité loin de tout clonage. A écouter sans modération !

Pour retrouver Magic Malik & Jazz Association en concert, plusieurs RV se profilent. Le 31 mai 2019 à 23h et 0h30 dans les Caves des Unelles au festival « Jazz sous les pommiers » à Coutances puis le 17 juillet 2019 au Festival Radio France à Montpellier. Sans oublier le 11 juin 2019 à partir de 20h30 au Studio de l’Ermitage à Paris. A l’occasion de la troisième édition de la soirée MoneyJungle de jazz&people, le label de jazz participatif français propose un double plateau avec le flûtiste Magic Malik & Jazz Association précédés en première partie par le groupe Awake qui présente la musique de son album « Aubes et Crépuscules » sorti en février 2019.

Romain Pilon signe « Falling Grace »

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Clin d’œil à Tristan Mélia & « No Problem »

Clin d’œil à Tristan Mélia & « No Problem »

Un jazz qui coule de source

Annoncé pour le 03 mai 2019, l’album « No problem » du pianiste Tristan Mélia porte un titre qui lui sied tout à fait. Sa musique s’écoule avec fluidité et enthousiasme. Le jeune musicien inscrit son propos dans la tradition du jazz… et ça coule de source !

Sur « No Problem » (Jazz Family/Socadisc) le jeune pianiste Tristant Mélia réunit à ses côtés l’émérite contrebassiste Thomas Bramerie et le batteur Cédric Beck. En huit compositions originales et quatre reprises, le trio de Tristan Mélia propose un album accompli.

Tristan Mélia ne se contente pas de jouer du piano et de composer. Avec pudeur et simplicité, il se livre et dévoile sa perception du jazz sur les trois pages du livret où il présente lui-même son album et ceux avec qui il l’a réalisé (musiciens et ingénieur du son). Cette démarche d’écriture peu courante révèle sans doute une profonde fibre artistique et un fort engagement. Pour lui…

« … le jazz est une famille… » : à l’écoute du disque, les propos musicaux restituent de vraies relations d’échange et de réciprocité entre le pianiste et ses compagnons avec lesquels il entretient des relations complices. Par ailleurs, quoi de plus logique que son premier album soit réalisé sous le label Jazz Family !couverture de l'album No Problem de Tristan Mélia

« … le jazz est un langage… » :  là encore Tristan Mélia fait plus qu’en posséder les codes. Il les maitrise avec brio, qu’il s’agisse de blues, de ballade, de valse ou de swing.

« … le jazz est un jeu… » : cela aussi transpire à travers les douze plages de l’album. En effet, l’opus laisse percevoir l’ambiance symbiotique du trio qui devise, s’amuse, joue et improvise avec aisance au-dessus des portées et au cœur des harmonies. On capte le plaisir ludique que prend le pianiste à enregistrer cette musique de jazz constitutive de son identité musicale.

Tristan Mélia

Né de parents mélomanes, Tristan Mélia fait partie de ces musiciens investis très tôt dans la musique. Après avoir écouté Barney Wilen et Claude Nougaro au berceau, il manifeste dès 9 ans un talent et une envie débordante pour l’improvisation et la mélodie. Soutenu dans sa démarche par ses parents, il s’engage dès l’âge de 12 ans dans un travail intensif qui passe par l’écoute de Michel Petrucciani, Keith Jarrett, Barney Wilen et des cours particuliers avec Laurent Hernandez sur Nîmes.

À 13 ans le jeune pianiste intègre l’I.M.F.P. de Salon-de-Provence où il développe son jeu et sa technique auprès de Mario Stantchev, Philippe Petrucciani, Francesco Castellani, Benoit Paillard, Michel Zenino. Durant cette période, il se produit en solo, en trio et affine son jeu en écoutant Bill Evans. Après un rapide passage au Conservatoire de Lyon où il rencontre Franck Avitabile, il intègre le conservatoire de Digne - Manosque dans la classe de Christophe Leloil et Benoit Paillard.

Pianiste professionnel à 18 ans, il enregistre un EP, « Un Moment Loin de Toi ». Soucieux de progresser et d’améliorer encore sa pratique il fait une rencontre déterminante, celle du pianiste Giovanni Mirabassi qui lui prodigue cours et conseils. A 20 ans, il décroche son DEM et continue à perfectionner son jeu au fil des rencontres musicales. Il développe aussi un grand intérêt pour la composition.

En septembre 2018, avec Thomas Bramerie (contrebasse) et Cédrick Bec (batterie) il entre au Studio Recall où Phillipe Gaillot enregistre les douze pistes de l’album « No Problem ».

Au fil des titres

Jamais ostentatoire, le pianiste développe un jeu virtuose à la fois dense et léger. Avec élégance, il transforme les notes en émotions palpables qui évoluent tout au long des douze titres de l’album.

L’album ouvre avec une reprise inspirée de No problem, la composition de Duke Jordan. On se souvient de la superbe version que Barney Wilen donnait de No Problem dans l’album « La Note Bleue » sorti en 1987 et que le pianiste encore nourrisson a peut-être écouté. Le trio revisite le thème avec une énergie ludique. Le piano regorge de fougue, la contrebasse s’amuse sur les 4/4 avec la batterie au jeu fluide et souple.  Le climat évolue et le piano se fait tendre puis exalté sur Too Young To Go Steady de McHugh.

Le trio interprète ensuite cinq compositions du pianiste. Le style funky de Just A Memory permet d’apprécier un chorus inventif du piano suivi d’un enthousiasmant solo de batterie. Le trio joue ensuite le nostalgique P.P.P. réchauffé par le son boisé de la contrebasse. Sur un tempo ternaire, Dernier Espoir tourbillonne avec souplesse et engage le trio dans une ivresse collective enivrante qui laisse place ensuite au groove bluesy de Why Not Blues, conçu par Tristan Mélia le matin même de l’enregistrement. Après le début nuancé de C Minor, on saisit la force expressive du piano virtuose.

Sur May Be September de Percy Faith, le jeu romantique du piano inspire ensuite une tendre mélancolie. Advient alors La valse Du Clown, une composition écrite par le pianiste à l’âge de 15 ans. D’abord délicate, la valse prend de l’épaisseur mais sans plus attendre le piano enchaine et invite le swing dans Le Bois de Pont-Aven. Sur That’s What Friends Are For, vient le temps de savourer le jeu lumineux du piano qui apporte un supplément d’âme à la tendre romance de Burt Bacharah.

L’album se termine avec Rêve en Sol Mineur gorgé d’un swing maîtrisé. Cette dernière pièce du pianiste est pour le trio l’occasion d’aborder le registre de l’euphorie et de la joie partagées. On y perçoit même de délicates incursions latines.

Malgré sa jeunesse, Tristan Mélia fait preuve d’une maturité peu commune. Tout au long du répertoire de « No Problem », le pianiste allie énergie et sensibilité sans jamais tomber dans le piège tentant de la démonstration. En effet, son jeu sans esbroufe développe les nuances qui lui permettent de s’exprimer avec autant de réussite sur les tempi rapides que sur les ballades.

Romain Pilon signe « Falling Grace »

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John Greaves signe « Life Size »

John Greaves signe « Life Size »

Souvenirs mélancoliques et ombres élégantes

Le prolifique compositeur John Greaves revient avec « Life Size », son seizième opus. Entouré de trois voix féminines et d’une pléiade de musiciens internationaux, le chanteur interprète de nouvelles compositions et revisite quelques anciennes. Une promenade mélancolique à l’ombre de douze chansons élégantes et raffinées, souvenirs d’une vie grandeur nature.

Au carrefour de nombreuses traditions musicales, John Greaves fait partie de ces artistes que l’on dit inclassables. Compositeur, chanteur, bassiste et pianiste, le poète gallois a diversifié ses aventures musicales. Ainsi, il a collaboré avec Henry Cow et Peter Blegavd, Robert Wyatt et Carla Bley, naviguant ainsi entre rock expérimental, free jazz et chansons avec de nombreuses incursions dans le monde de la poésie comme un cycle de chansons autour de Verlaine. Pour ses nombreuses productions discographiques, il a toujours préféré les labels indépendants.

Le 01 mai 2019, John Greaves sort « Life Size » (Manticore/Believe), un seizième album de douze chansons qui inscrit son propos dans la droite ligne de « Songs » sorti en 1995.

L’album

« Life Size » sort sur le label Manticore, qui, dans les années 1970, a assuré la promotion du groupe Emerson, Lake et Palmer. Il est aujourd’hui dirigé par celui à qui Greg Lake (1947-2016) l’a légué, Max Marchini. L’album a été enregistré par Alberto Callegari.

Couverture de l'album Life Size de John GreavesParmi les douze chansons de « Life Size », neuf sont à porter paroles et musique au crédit de John Greaves. Certaines sont inédites et d’autres sont reprises et réarrangées, comme God Song composée par Robert Wyatt.

Interprétés en français, italien ou anglais, les titres permettent d’entendre John Greaves et trois voix féminines, celles de Valérie Gabail, Annie Barbazza et Himiko Paganotti. Le chanteur s’est aussi entouré d’une brochette de musiciens rencontrés tout au long de son parcours d’artiste, le violoncelliste Vincent Courtois, le batteur Matthieu Rabaté, le hautboïste Camillo Mozzoni, les guitaristes Olivier Mellano et Jakko Jakksyk (de King Crimson), la pianiste Sophia Domancich, la harpiste Zeena Parkins et Lino Capra Vaccina (piano, gongs, ambiance, cymbales, percussion).

Au fil des souvenirs

John Greaves déroule un répertoire élégant aux tonalités pop-rock. L’oreille se laisse porter au fil des ombres de souvenirs mélancoliques et de nostalgiques pensées.

On est touché par l’esthétique pure et harmonieuse des deux duos gravés avec Valerie Gabail. Air de la lune et son atmosphère stellaire ouvre l’album. Sur Hôtels la voix parlée du chanteur est irradiée par celle de la soprano qui dialogue avec harpe, violon et hautbois.

La tonalité des duos enregistrés avec Annie Barbazza se situe dans des territoires plus pops. In te décline les couleurs mélancoliques d’une chanson folk chantée en italien et créée en 1983 sous le titre Rose est la vie. Le crépusculaire Earthy Powers s’inscrit dans la même veine sépia qu’accentuent les traits bluesy du violoncelle et de la guitare. Le duo gagne en intimité et en tendresse sur How Beautiful seulement accompagné par le piano.

Sur Still Life, Annie Barbazza vient seulement ajouter des échos embrumés à la voix du chanteur qui dévoile plusieurs paysages. On entrevoit tous les possibles de la vie y compris cette fin incontournable avec laquelle il faut compter. Superbe contraste entre le hautbois romantique qui s’élève au-dessus des cordes et la ligne rythmique stimulante de la basse.

John Greaves s’efface et laisse la parole à celle qui fut la voix de Magma pendant sept années. Himiko Paganotti étire en français La Lune Blanche au climat évanescent où se croisent le chant réverbéré, les séquences de cordes et les sonorités du piano préparé de Sophia Domancich.

Cinq chansons permettent d’apprécier la voix de baryton du chanteur de John Greaves entouré seulement d’instruments. Ces moments précieux permettent de capter l’essence du chant du leader.

Sa voix voilée et écorchée est mise en valeur sur The Same Thing aux splendides changements de rythmes. Plus tard, on frémit d’émotion à l’écoute de God Song de Robert Wyatt qui prend les allures d’une rêverie nocturne frissonnante entre interrogation et affirmation.

La voix parlée du chanteur installe une ambiance envoutante sur Kew Rhône Is Real où résonnent le violoncelle exaspérant, les cordes irritantes, les percussions entêtantes et le piano crispant. Superbe tension ! On tombe ensuite sous le charme de la superbe fantaisie ludique Sweetheart Goodbye où la voix jongle avec les syllabes des mots intercalées entre les interventions instrumentales des cordes et percussions

L’album se termine par une nouvelle version de Lie Still, Sleep Becalmed, chanson que Greaves a coécrite avec Peter Blegvad. Un morceau très court au climat minimaliste où la voix parlée côtoie piano, basse et percussion et sous-tend une émotion de chaque instant.

« Life Size » enchante par ses atmosphères où se croisent frissons et tendresse. Brumes et échos dévoilent des paysages éthérés et mystérieux auxquels des rythmes un rien plus contrastés auraient pu ajouter un brin de dynamisme.

Romain Pilon signe « Falling Grace »

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Opera Underground – Les RV de mai 2019 & juin 2019

Opera Underground – Les RV de mai 2019 & juin 2019

Musiques à profusion !

Dans le même esprit d’ouverture que le début de saison, les RV de mai 2019 … et juin 2019 de l’Opera Underground continuent à creuser le sillon de la diversité. La Grande Salle accueille António Zambujo et BCUC avec Femi Kuti. L’Amphi reçoit Master Musicians of Jajouka, le Quatuor Wassily, Casuarina, Endangered Blood et Jazz Before Jazz, Pamelia Stickney et Lemma et Fanfaraï Big Band. Sans frontières de genres, des musiques à profusion !

les RV de mai 2019Les RV de mai 2019 de l’Opera Underground proposent un éventail très élargi des Musiques du Monde.

Du Portugal à l’Afrique du Sud en passant par le Maroc et le Brésil. Le Quatuor Wassily en résidence se produit par deux fois sous des atours plus classiques et le Jazz s’offre un double plateau pour une soirée aux couleurs du label Ouch ! Records. La fête se termine avec les échos des musiques venues d’Algérie. Que les réjouissances débutent !

Grande Salle de l’Opera

En mai 2019,  la Grande Salle de l’Opera de Lyon accueille deux soirées de l’Opera Underground.

Nouveau Fado

Le 23 mai 2019 à 20h, le chanteur et guitariste António Zambujo va officier seul sur scène et offrir au public lyonnais un concert solo. Dans ce moment d’intimité partagé entre le fadiste et le public, le répertoire va bien sûr proposer du fado mais un fado revisité. On peut aussi s’attendre à des incursions du chanteur dans les musiques brésiliennes chères à Chico Buarque, Caetano Veloso et pourquoi pas… d’autres surprises encore.

Africangungunu

Le 30 mai 2019 à 20h, le groupe sud-africain de Soweto, Bantu Continua Uhuru Consciousness ou BCUC invite le saxophoniste Femi Kuti. Le fils ainé de Fela Kuti rejoint en effet BCUC sur scène pour une prestation proposée par l’Opera Underground dans le cadre de la Nuit 2 du Festival les Nuits Sonores.

Au programme de la soirée une musique énergique inspirée par la tradition africaine, traversée par le hip hop et capable de générer une transe hypnotique où vont résonner basse, grosses caisses, conga, chants et saxophone. A n’en pas douter, une soirée mémorable à venir !

Amphi

Transe Marocaine

Le 03 mai 2019 à 20h, les musiciens de Jajouka viennent jouer leur musique associée au soufisme et à ses rituels de transe. Mené par Bachir Attar, le fils de Hadj Abdesalam, leader du groupe historique des années 60, le groupe Master Musicians of Jajouka va faire résonner une musique millénaire mais toujours d’actualité.

Quatuor Wassily

Après avoir joué aux côtés de Melingo, des Meridians Brothers, d’Aquaserge et de Vincent Segal, le quatuor Wassily en résidence cette saison à l’Opéra de Lyon, est de retour le 09 mai 2019 à 20h. Antoine Brun (violon), Marine Faup-Pelot (violon), Dominik Baranowski (alto) et Raphaël Ginzburg (violoncelle) reviennent à un répertoire plus classique.

Samba Carioca

Formation phare de la roda de samba, le formidable quintet brésilien Casuarina va faire régner une folle ambiance de fête brésilienne le 11 mai 2019 à 20h dans le sous-sol de l’Opéra de Lyon. On peut en effet faire confiance aux cordes de Daniel Montes, Joào Fernando, Rafael Freire et aux percussions de Gabriel Azevedo et Joào Cavalcati pour déchaîner les amoureux de samba carioca !

Ouch ! Records

À l’occasion de la sortie française de l’album « Don’t Freak Out » du groupe new-yorkais Endangered Blood sous le label Ouch ! Record, le 17 mai 2019 à 20h, l’Opera Underground accueille un double plateau avec des artistes signés chez le label lyonnais.

Représentatifs de la scène jazz new-yorkaise, les membres d’Endangered Blood pratiquent une musique dont l’idiome s’inscrit entre post bop, avant-garde, fanfare New Orleans, post punk et métal. Leur musique énergique a fait un tabac en 2018 sous le Péristyle de l’Opéra et devrait ravir de nouveau tous les amateurs de jazz underground.

Le pianiste Mario Stantchev et le saxophoniste Lionel Martin réinterprètent la musique de Louis Moreau Gottschalk et présentent leur projet « Jazz Before Jazz ». Le duo piano-saxophone(s) permet d’apprécier une musique inspirée de la musique du sud des États-Unis et des Caraïbes et qui, bien avant l’heure, portait en elle les racines du jazz.

Musique pour cordes et thérémine

Après Fay Lovsky et son thérémine utilisé lors des deux soirées animées par « Les Primitifs du Futur », c’est au tour de Pamelia Stickney de venir jouer de cet instrument mythique. Le 29 mai 2019 à 20h, cette virtuose du thérémine collabore avec le Quatuor Wassily, pour qui elle a écrit des arrangements pour quatuor et thérémine. Au programme, des compositions orIginales de Pamelia Stickney et des œuvres de Messiaen, Bartók, Poulenc, Bach, Berg, Coltrane, Zawinul, Lili Boulanger, Satie.

Masculin féminin algérien

Le 15 juin 2019 à 20h, la chanteuse Souad Asla avec Fanfaraï Big Band revisite l’esprit des grandes fêtes traditionnelles de l’ouest saharien.

La saison 2018-2019 de l’Opera Underground se termine avec un feu d’artifice musical inspiré par le patrimoine araboandalou, gnawa, berbère ou chaâbi avec derbouka, gembri, karkabou, cuivres, bendir, percussions, chants et danses !

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Clin d’œil à Max Stadtfeld & « Stax »

Clin d’œil à Max Stadtfeld & « Stax »

Innovation et liberté

Avec « Stax », le jeune batteur allemand Max Stadtfeld propose une musique innovante A la tête d’un quartet énergique, il propulse un album dont l’expression surprend et enchante par sa spontanéité et sa fraîcheur. D’un bout à l’autre du répertoire, les musiciens explorent l’espace avec une liberté d’expression peu commune.

Couverture de l'album Stax de Max StadtfeldSorti le 26 avril 2019, l’album « Stax » (ACT/PIAS) constitue un bel exemple de ce que le jeune jazz allemand propose aujourd’hui.

Porté par le batteur Max Stadtfeld, le quartet interprète une musique créative et très personnelle ancrée dans le monde actuel. Axés autour du rythme, les propos musicaux s’inscrivent dans des espaces d’improvisation très ouverts.

« Stax » ancre son identité dans une liberté expressive et ludique fondée sur une grande maturité et une virtuosité maîtrisée.

Max Stadtfeld

Le jeune batteur a étudié auprès de Heinrich Köbberling et Michael Wollny à la Leipzig University of Music and Drama. Au début de l’année 2019 Michael Wollny choisit le jeune batteur de 25 ans pour son quintet BAU.HAUS.KLANG qui comptait dans ses membres notamment le saxophoniste Émile Parisien. Inséré dans la communauté des musiciens de Leipzig, le batteur apprend en se confrontant aux autres.

“La musique est un condensé d’impressions”,,. “le rythme me fascine” déclare Max Stadtfeld.

Frappes denses ou lignes rythmiques entrelacées ou suggérées, Max Stadtfeld s’autorise tous les styles de figure, toutes les nuances. Il crée des espaces qui ouvrent une grande liberté expressive à ses partenaires qu’il stimule.

Autour de Max Stadtfeld

Le leader façonne son expression, la libère et définit son style. Il se lance dans l’aventure, développe sa musique et forme son quartet Stax, version contractée de Max Stadtfeld, à prononce « schtaks »,

Le quartet du batteur Max Stadtfeld

Max Stadtfeld Quartet©ACT_Janning-Trumann

A ses côtés, le batteur réunit un contrebassiste et deux solistes.

Le contrebassiste Reza Askari a étudié à Cologne et a beaucoup tourné avec Lee Konitz. Son jeu solide constitue le socle du groupe. De fait, la contrebasse assume le rôle de pivot, incarne en quelque sorte le point d’équilibre autour duquel les autres gravitent et libèrent leur expression.

Le jeune guitariste Bertram Burkert au jeu en même temps abrasif et très subtil inspiré par celui de John Scofield mais dont il a su se différencier. Il croise ses phrases virtuoses avec celles du saxophoniste ténor Matthew Halpin. Originaire d’Irlande, et basé actuellement à Cologne, ce dernier a étudié à Berklee. Il ne tombe pas dans les travers de celui à qui souffle le plus vite et le plus fort. Dans la plus pure tradition des anciens, il joue avec le son et il n’est pas sans évoquer la figure de Joe Lovano. Son jeu présente de nombreuses facettes qui évoluent selon les interactions avec les autres instrumentistes et en fonction du contexte narratif des morceaux.

Les dialogues saxophone-guitare structurent et déterminent l’esthétique musicale sans cesse renouvelée des morceaux. Leurs expressions recourent à des effets ludiques ou plus convenus mais sont toujours dénués d’agressivité.

« Stax »

Construit comme un voyage en dix étapes, « Stax » déroule huit compositions originales de Max Stadtfeld et deux reprises de standards.

Le quartet fait une escale dans le monde de Cole Porter avec une version expressionniste de Begin the Beguine où ténor et guitare enroulent leurs expressions aquatiques autour de la contrebasse et des salves rythmiques pointillistes. Les quatre musiciens entreprennent aussi une incursion dans The Jungle Book Overture de George Bruns. Onirique et enchanteur.!

De Liggeringen qui ouvre l’album comme un hymne qui rend hommage à la ville natale de Max Stadtfeld près du lac de Constance à Fifteen Shades of Grey, en quinze mesures, les musiciens proposent autant de climats que de morceaux.

Chaque titre de « Stax » constitue un paysage. Au fil des plages les quatre musiciens s’amusent comme des fous et proposent une musique évolutive et contrastée dont la vitalité et l’originalité ne se dément pas du début à la fin de l’album.

Innovante, ludique et mature en même temps, la musique de « Stax » conte une histoire dont chaque morceau constitue un chapitre. Avec virtuosité et souplesse les musiciens s’expriment dans des espaces d’improvisation aux contours rythmiques riches et mouvants.

Romain Pilon signe « Falling Grace »

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Vincent Bourgeyx revient avec « Cosmic Dream »

Vincent Bourgeyx revient avec « Cosmic Dream »

Étoiles sensibles et ardentes comètes

Deux ans après « Short Trip », Vincent Bourgeyx revient avec « Cosmic Dream ». Toujours entouré du contrebassiste Matt Penman et du batteur Obed Calvaire, le pianiste a aussi convié le saxophoniste ténor David Prez à le rejoindre sur plusieurs pistes. Étoiles d’expression sensible et comètes d’effets ardents illuminent le ciel de ces plaisantes rêveries cosmiques.

Après la réussite de « Short Trip » (Fresh Sound Record/Socadisc) sorti en février 2017, le pianiste Vincent Bourgeyx invite de nouveau à ses côtés les musiciens américains Matt Penman (contrebasse) et Obed Calvaire (batterie) pour soutenir son nouveau projet, « Cosmic Dream » (Paris Jazz Underground/L’autre Distribution).

Il aurait même pu intituler son album Dream Team puisqu’il rappelle aussi le ténor David Prez. Dans la même dynamique, le leader reconduit les services de Julien Bassères qui a enregistré les quinze plages de l’album les 21 et 22 septembre 2017 puis réalisé mixage et mastérisation au Studio de Meudon. Seule Sarah Lazarus manque à l’appel.

Harmonieux équilibre

Au fil des quinze titres du répertoire composé en grande partie de compositions du pianiste, Vincent Bourgeyx intercale quatre standards d’anthologie. Trois superbes ballades, I Fall In Love Too Easily (Jule Styne), Lush Life (Billy Strayhorn ) et Peace (Horace Silver) et une version originale de la composition de Cole Porter, I Love Paris.

Construit avec harmonie, « Cosmic Dream » balance entre des morceaux poétiques et sensibles et d’autres titres dynamiques et enfiévrés. L’album fait alterner six pistes enregistrées en trio et huit titres en quartet et, pour comble de plaisir, l’opus inscrit un superbe solo de piano en guise de dernière plage.

Complicité et symbiose

On perçoit la grande connivence qui existe entre la section rythmique et le piano dont les interactions et l’entente sont perceptibles à chaque instant. Ainsi sur Too Much Love la virtuosité du pianiste est mise en valeur par le  souple accompagnement de la batterie et de la contrebasse. Empreint d’une sérénité tout à fait contrôlée, Eternal Beginning permet de capter la qualité de l’écoute et de la réactivité qui relient contrebasse et piano.

Climats et contrastes

Sur certains thèmes, le quartet fait surgir des ambiances démarquées du reste de la production. Étrangeté de Dong où la contrebasse chante la mélancolie et le ténor dessine des traces impressionnistes. It’s A Girl est quant à lui imprégné d’une atmosphère bucolique qu’impulsent un piano enthousiaste et un ténor chaleureux

Plus volubile et contrasté, le titre Nervous Yoyo croise les orbites du saxophone éloquent et du piano lyrique. Sur un motif repris en boucle sur le clavier, le ténor tisse une mélopée puis, porté par l’énergique section rythmique, il fait régner sur One for The Trouds un climat de tension qu’il porte au paroxysme.

Exubérance et fougue

D’autres morceaux font exploser flammes et turbulences. Sur un tempo funky, le trio propose une version effervescente du thème I Love Paris qui se trouve irradié d’une superbe lumière soul. Par ailleurs, sur Lost Garden, la véhémence bouillonnante du ténor, les relances du piano et l’énergie exponentielle de la batterie ne sont pas sans rappeler l’univers musical tendu de Wayne Shorter et Herbie Hancock.

On ressort essoufflé de la séquence des deux Nowhere. Après l’exalté Middle Of Nowherel’impétueux ténor et la section rythmique turbulente se tirent la bourre, End of Nowhere doit beaucoup de son incandescence à l’expression sur-vitaminée du ténor .

Élégance et raffinement

On est touché dès l’ouverture de l’album par la mélodie sensible du morceau Antoine’s Song joué en quartet. Le titre est illuminé par le chorus du pianiste et l’intervention du ténor enchanteur. Dans la même esthétique, l’album se termine avec une reprise de Peace que le pianiste interprète en solo. Avec sérénité il revitalise l’esprit de la composition sans la trahir.

Sur les belles harmonies evansiennes de Cosmic Dream for Blue Shoes, le trio déploie ensuite un swing teinté de lyrisme. Piano, contrebasse et batterie réinterprètent avec légèreté et finesse, deux superbes versions de standards.

Lush Life sur lequel le piano développe des harmonies audacieuses et resplendissantes et aussi la ballade I Fall in Love Too Easily à laquelle revient sans doute la palme de la délicatesse. Sur un tempo étiré en suspension par la section rythmique caressante, le piano excelle de subtilité.

Les superbes images de Gildas Boscle (contrebassiste) permettent d’en apprécier toute la sensibilité…

Pour la sortie de l’album “Cosmic Dream”, le pianiste Vincent Bourgeyx se produit à Paris les 07 & 08 juin 2019 à 21h au Sunside. Pour ces deux concerts il sera entouré de David Prez (saxophone ténor), Darryl Hall (contrebasse) et Jeff Ballard (batterie).

Romain Pilon signe « Falling Grace »

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Coup de cœur… pour « Celia » & Angelique Kidjo

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L’Afrobeat s’invite dans la Salsa

Angelique Kidjo explore en musique les racines africaines de Celia Cruz sur les dix titres de l’album « Celia ». Très engagée à servir la musique de la diaspora africaine elle entretient un rapport très fort avec les musiques afro-latines. Ainsi, sur « Celia », la chanteuse béninoise réinvente la salsa dans un cocktail fort réussi où se croisent sonorités latines et africaines, incantations et rythmes effrénés.

couverture de l'album Celia Cruz de la chanteuse Angelique KIdjoSur l’album « Celia » (Verve/Universal) sorti le 19 avril 2019, la chanteuse Angelique Kidjo se penche sur la figure iconique de Celia Cruz (1925-2003) consacrée « Reine de la Salsa », ce genre musical inventé entre Miami et New York par les diasporas cubaine et portoricaine.

Fascinée par l’énergie de celle qui fut la figure de proue de la salsa, Angelique Kidjo insuffle dans la Salsa la force de l’Afrobeat et la richesse de la culture yoruba originaire d’Afrique et encore très vive à Cuba.

La chanteuse béninoise remonte aux racines africaines des chansons salsa de Celia Cruz qu’elle réinterprète dans le style afrobeat.

Angelique Kidjo réunit une pléiade d’artistes

Pour son projet, Angelique Kidjo a travaillé entre New York et Paris avec le multi instrumentiste et percussionniste David Donatien qui a aussi assuré les arrangements. Soucieuse de véracité, elle s’est adressée à celui qui a inventé l’Afrobeat avec le chanteur et compositeur Fela Kuti, le batteur nigérian Tony Allen. Son récent album « The Source » où il mêle jazz et musique africaine a encore prouvé sa capacité exceptionnelle aux mélanges de styles.

C’est l’énergique Meshell Ndegeocello qui tient la basse. La musicienne américaine est elle aussi connue pour intégrer tous les genres musicaux dans son expression, R&B, hip-hop, spoken word, rock, électro, reggae, folk, afro-beat ou jazz. Angelique Kidjo s’est par ailleurs adjoint les services de Shabaka Hutchings, saxophoniste ténor londonien originaire de la Barbade qui, avec Sons Of Kemet, nourrit son jazz de hip hop, spoken word, dub ou calypso.

Véritable cerise sur le gâteau,The Gangbé Brass Band a rejoint la chanteuse. Par sa vitalité et son expérience de plus de 25 ans, la fanfare béninoise contribue à apporter une teinte supplémentaire de véracité.

Deux femmes aux destins parallèles

L’album « Celia » croise les destins de deux femmes. Deux femmes qui ont eu la force de s’exiler. Deux chanteuses qui ont imposé leur art dans le monde masculin de la musique.

Après avoir quitté Cuba en 1959 en raison de la révolution castriste Celia Cruz s’est installée à New-York et a rejoint Tito Puente en 1966. Devenue une des voix des exilés cubains, elle a participé à construire ce style dont elle devenue une figure majeure de son vivant et aujourd’hui encore.

La jeune Angelique Kidjo a découvert la salsa au Bénin en 1974 écoutant Célia Cruz venue chanter avec Johnny Pacheco à Cotonou. Dans ses chansons elle avait déjà perçu la force des chants et rythmiques yoruba des esclaves béninois qui avaient traversé l’océan de l’Afrique vers l’Amérique via les bateaux de la traite esclavagiste et étaient revenus en Afrique sur les navires marchands reliant pays post-coloniaux ouest-africains et Cuba.

Angelique Kidjo le 07 juillet 2017 à jazz à VienneAprès s’être elle aussi exilée à New-York pour fuir les régimes marxistes-léninistes du Bénin entre 1974 et 1990, Angelique Kidjo s’est ensuite engagée dans la valorisation de la musique africaine dans le monde. Ainsi, après s’être réapproprié l’héritage africain exploité avec talent par « Talking Heads » dans l’album « Remain In Light »  la chanteuse béninoise revient aujourd’hui avec son projet « Celia »

La chanteuse avait déjà donné un avant-goût de son hommage à Celia Cruz le 07 juillet 2017 dans le cadre de la soirée Cuba du Festival « Jazz à Vienne » où elle avait embrasé le Théâtre Antique de son chant et convié le public à une véritable cérémonie de santeria.

Le répertoire de l’album « Celia » propose une version aboutie du projet.

Dix titres croisent Afro beat et Salsa

Cucala ouvre l’album en fanfare avec des riffs de guitares afro pop, le shuffle afrobeat de Tony Allen et les accents cuivrés du Gangbé Brass Band. L’africanité de la salsa ne fait vraiment aucun doute.

La cumbia La Vida Es Un Carnaval, créditée au composteur argentin Victor Daniel, a été enregistrée en 1988 par Celia Cruz. Angelique Kidjo dépayse le thème dans une dynamique éthio-jazz issue en droite ligne d’Addis-Abeba. Le solo de saxophone de Shabaka Hutchings flotte au-dessus des grondements du tuba de Theon Cross et de la rythmique soutenue par la solide basse de Meshell Ndegeocello. Une fin enflammée embrase la salsa d’africanité !

Angelique Kidjo propose ensuite une version mélancolique de Sahara que Celia Cruz avait chanté avec Tito Puente sur l’album « Alma con Alma ». Imprégnée de spleen, ponctuée par des lignes de cordes et de légères interventions du piano de Xavier Tribolet, la voix de la chanteuse se teinte d’accents intimes et d’une douce sensualité. Clin d’œil au son cubain dont la chanson adopte le tempo.

Sur Baila Yemaya, la chanteuse prend ses distances avec la version de Celia Cruz & Sonora Matancera enregistrée en 1951. L’orchestration cuivrée et la polyrythmie accentuent la dimension africaine que la voix adopte plus encore.

Toro Mata déroule une pulsation rythmique yoruba qui invite à la danse. Porté par les cuivres flamboyants le chant se fait incantation et est rejoint par le saxophone qui prend un court solo enivrant. Après cette bolée vivifiante d’Afrobeat, sur la pulsation des tambours et au-dessus du souffle des cuivres, la chanteuse élève sur Elegua une imploration apaisante en direction de la Nature et des divinités orishas.

Le répit ne dure pas et Quimbara se tourne du côté de la rumba africaine et réinvente la version que Celia Cruz et Johny Pacheco avaient enregistrée en 1974. Angelique Kidjo avait d’ailleurs chanté ce titre sur scène à Paris avec Celia Cruz Le morceau est habité par une grande énergie, la chanteuse ne retient pas son chant et le solo du guitariste togolais Amen Viana l’y encourage tout autant que les cuivres déchaînés et la rythmique pulsatile. Afrobeat à fond !

L’effervescence va gagner Bemba Colora dont Celia Cruz donnait déjà une version rapide. Angelique Kidjo interprète le thème sur le tempo d’une danse africaine sur laquelle Shabaka Hutchings prend un chorus qui n’a rien à envier à ceux de Fela Kuti. Irrésistible !

La suite de l’album se fait plus calme. Angelique Kidjo reprend Oya Diosa que Celia Cruz chantait avec Sonora Matancera sur un rythme de rumba triste. La voix soul et profonde de la chanteuse béninoise élève une incantation comme une prière sur laquelle le violoncelle de Clément Petit fait merveille.

Avec Yemaya se termine l’album. Accompagné par les tambours et sa propre voix enregistrée sur plusieurs pistes, le chant d’Angelique Kidjo invoque la déesse de la mer. Le chant yoruba tourbillonne… la Santeria n’est pas loin.

« Celia », un album à la fois ensorcelant et dansant qui célèbre l’africanité de la salsa. Angelique Kidjo fait coexister avec réussite l’esprit de la Salsa et un Afrobeat paré de nuances et de couleurs attrayantes.

Plusieurs concerts se profilent en France pour vivre live la musique de « Celia » avec Angelique Kidjo sur scène. RV le 14 mai 2019 au Bataclan à Paris, le 17 mai 2019 à Aix-en-Provence au Grand Théâtre, le 25 mai 2019 au festival Jazz Sous Les Pommiers à Coutances et le 16 juin 2019 au festival Rio Loco à Toulouse. ICI pour suivre l’actualité des concerts de la chanteuse Angelique Kidjo.

Romain Pilon signe « Falling Grace »

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« Warm Canto », le monde imaginaire de Leïla Martial

« Warm Canto », le monde imaginaire de Leïla Martial

Immersion dans un univers sans limites

Trois ans après « Babel », Leïla Martial et Baa Box s’aventurent au carrefour de tous les possibles sur l’album « Warm Canto ». Avec Eric Perez et Pierre Tereygeol, la chanteuse explore de nouveaux espaces. Loin des formats habituels, souvent sans les mots, le souffle se fait son, invente un imaginaire poétique et dessine les contours d’un univers sans limites.

Couverture de l'album Warm Canto de Leila Martial-Baa BoxAprès « Dance Floor » (2012) et « Babel » (2016), la vocaliste Leïla Martial revient avec son troisième opus, « Warm Canto » sorti le 12 avril 2019 chez Laborie Jazz. Elle entraîne ses deux complices de Baa Box dans l’univers où la voix délire en maître. Tous les trois inventent un monde imaginaire où le chant-son est roi.

Les deux instrumentistes, Eric Perez (guitare, percussions) et Pierre Tereygeol (guitare) joignent aussi leur voix à celle de Leïla Martial. Les trois artistes inventent un monde imaginaire où le son fait sens mais la chanteuse demeure la pierre angulaire du projet qu’elle fait étinceler de mille cristaux. Certes des réminiscences de chants pygmées, inuit et tziganes affleurent sous les expressions multiples de la voix de la chanteuse mais le cœur du propos de Leïla Martial réside surtout dans sa faculté à imaginer, à renouveler son inspiration, à s’engager dans un processus de création.

Au centre du projet les voix enchantent et réchauffent l’atmosphère. Or, l’air dont la température augmente, s’élève. Dans son ascension, il entraîne celles et ceux qui se sont laissés gagner par la chaleur des voix. Ainsi, « Warm Canto » s’inscrit vraiment dans un processus dynamique et physique où la voix devient le combustible qui alimente le feu de la vie.

« Warm Canto »

L’album emprunte son titre à Warm Canto, une composition du célèbre pianiste de jazz Mal Waldron (1925-2002) qu’il a enregistrée en 1961 sur l’album « The Quest » entouré d’Eric Dolphy (clarinette), Ron Carter (violoncelle), Joe Benjamin (contrebasse) et Charlie Persip (batterie). Leïla Martial et Baa Box se sont réapproprié le titre, l’ont projeté, dépaysé dans un monde qui leur appartient en propre, un univers céleste et onirique éloigné des sphères conventionnelles.

Loin des cadres convenus

Sur « Warm Canto » la voix ouvre de nouvelles pistes exploratoires, invente une poésie voyageuse qui inaugure un voyage imaginaire et dépaysant.

Hors des univers normés et à distance des formes vocales formatées, Leïla Martial qui se présente sur son site comme vocaliste, clown et performeuse, mène le bal. Dans sa ronde échevelée, elle entraîne le langage qui devient presque superflu et elle le réinvente. En fait, sa force de conviction et son énergie sont telles qu’il n’est nul besoin de posséder des clés pour accéder à sa syntaxe et comprendre sa nouvelle langue. Sans dico et sans traducteur, l’oreille décrypte d’instinct le sens des mots-sons en captant l’émotion qui se dégage.

Le son devient sens

Accompagné(s) par percussions, guitares, glockenspiel et senza, le(s) chant(s) plan(ent) au-dessus d’un nouveau monde qu’il(s) irradie(nt) de sincérité. En effet, on perçoit d’emblée que seuls des corps libérés peuvent restituer des sons d’une telle fluidité et d’une telle véracité. En abandonnant les chemins convenus du chant et des postures conventionnelles, les trois complices ont certes pris des risques mais ils ont triomphé. En effet leur chant étincelle et touche les âmes, les corps et les cœurs.

A leur écoute il prend une furieuse envie de les rejoindre… mais du chemin demeure à parcourir pour y parvenir car on reste presque sans voix à les écouter… c’est un comble !

Du corps sort le souffle, du souffle naît le son, le son devient sens… et avec « Warm Canto », la vie se réchauffe.

Au fil des pistes de « Warm Canto »

 

En prologue, telle une plasticienne de la voix, Leïla élabore un scat a capella et sculpte Amuse Bouche qui ouvre le festin vocal de « Warm Canto ». A partir d’un motif réitératif, la chanteuse se transforme ensuite en funambule vocale accompagnée par ses complices sur le fil d’une Nuit Pygmée tout à tour calme et volcanique.

On se laisse captiver plus tard par le Sourire du Clown où la voix éthérée et impalpable de la chanteuse flotte dans un imaginaire bruitiste que créent ses deux compères. Impossible d’échapper alors aux deux mouvements de la Danse du Clown dont on ressort essoufflé mais réchauffé. Boucles musicales et séquences rythmiques contrastées suggèrent une danse-transe à laquelle il est difficile d’échapper. La voix devient un instrument à la sonorité envoûtante.

Advient ensuite Forget and Be, une simple mélodie chantée en anglais. Diaphane et abreuvée de sérénité, la voix convainc … il est vraiment possible de vivre, respirer et d’être soi. Un pur miracle !

L’univers évolue encore. Accompagnées du son pur de la guitare acoustique, les vocalises émouvantes de la chanteuse évoquent sur Jeanne une quête de simplicité et de béatitude dans laquelle il fait bon s’immerger mais le paysage change encore. Avec Serendipity on pénètre plus avant dans le folklore imaginaire de Leïla Martial. On découvre la magie de son monde musical multicolore où ses prouesses vocales époustouflantes sont portées par une rythmique aux accents d’un rock qu’on croirait issu de favelas célestes ou africaines. La magicienne entame ensuite des incantations convaincantes qui engagent à rejoindre le trio.

C’est ensuite le chant éthéré de Leïla Martial qui métamorphose Warm Canto et le projette loin des frontières de son monde originel. La douceur fondamentale de la composition jazz se pare d’un chaleureux environnement.

La voix de la chanteuse se transforme encore. Elle devient une offrande spirituelle dont la force se densifie tout au long de Petit Temps Vo. Elle se pare même d’un brin de folie suggérée par la rythmique percussive. Le contraste est abrupt avec le chant cajoleur et sensible de Solat paré de l’accompagnement lumineux des guitares et des voix masculines caressantes.

Épilogue attendu, Pieds Nus provoque un envoûtement total. Il conjugue et mixe voix et percussions corporelles. Sous le charme, on quitte l’album au rythme des pas du trio qui font écho à ceux du prologue mais la neige a fondu.

On plonge dans le monde de Leïla Martial avec quelques vidéos mises en ligne à  l’occasion de la sortie de « Warm Canto » avec en avant-goût Warm Canto #4 à visionner tout de suite…

Les performances scéniques de Leïla Martial valent toujours le déplacement. Plusieurs datent se profilent pour succomber live à l’envoûtement de « Warm Canto ». Bonne nouvelle donc que la date du prochain concert de Leïla Martial annoncée le 02 mai 2019 à 19h30 & à 21h30 à Paris au Duc des Lombards pour la sortie de l’album.

Que l’on se rassure, la musique de Baa Box va aussi réchauffer le Café du Boulevard de Melle le 04/05/19 puis le Manchester Jazz Festival le 26/05/19 avant de revenir le 08/06/19 à Toulouse dans le cadre du Festival Rio Loco puis passer ensuite par Montreuil Jazz Festival le 15/06/19, rejoint Eus et Mes de Jazz le 28/06/19 avant d’allumer un feu d’artifice au Paris Jazz Festival le 14/07/19 au Parc Floral. Les trois complices vont se produire aussi le 06/07/19 à Bolzano dans le cadre du Sud Tyrol Jazz Festival avant de revenir au Théâtre en Garrigue de Port-Nouvelle le 19/07/19 puis faire étape ensuite à Montpellier le 20/07/19 avant de rejoindre le festival Jazz in Marciac  le 31/07/19. ICI pour suivre l’actualité des concerts de Leïla Martial,

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« Música Sin Fin », premier album solo de Mario Stantchev

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Un opus sensible et lumineux à écouter sans fin

Sorti le 19 avril 2019, « Música Sin Fin » est le premier album solo de Mario Stantchev. Des douze compositions originales du pianiste se dégagent une infinie sensibilité, une superbe maîtrise du clavier et une absolue sérénité. Dans une approche dynamique, Mario Stantchev invite toutes ses influences musicales auxquelles il associe silence, lyrisme, romantisme, fougue et un rien de mélancolie. A écouter sans fin.

Couverture de l'album solo de Mario Stanchev, Musica Sin Fin« Música Sin Fin » le premier album solo de Mario Stantchev est publié le 19 avril 2019 chez Cristal Records en CD et édité en 300 exemplaires vinyles chez Ouch ! Records, label dirigé par Lionel Martin qui a aussi assuré la direction artistique de l’album.

Les douze titres composés par le pianiste ont été enregistrés le 27 octobre 2017 par Gérard de Haro aux Studios La Buissonne de Pernes-les-Fontaines au cours d’une séance produite par Marc Thouvenot et Ouch ! Records.

De la Bulgarie à la France…

Riche et diversifiée, la vie musicale de Mario Stantchev a commencé à Sofia, en Bulgarie où il est né d’une mère chanteuse lyrique et d’un père pianiste concertiste classique. Il suit un enseignement classique de haut niveau à Sofia et obtient le premier prix au Conservatoire National de Sofia. Adolescent, il découvre le jazz à travers la musique de Monk et pratique ensuite un jazz qui concilie tradition bulgare et jazz moderne. Ses prestations aux festivals de Sofia entre 1977 et 1979 lui valent le succès.

En 1980, empêché par le gouvernement bulgare d’aller jouer au festival « Nancy Jazz Pulsations », Mario Stantchev fuit la Bulgarie et rejoint la France. Après Nancy où il a retrouvé sa mère, il s’installe à Lyon où il se produit en concert et devient enseignant de piano au Conservatoire National de Région de Lyon. En 1984, il fonde le département « Jazz et Musiques contemporaines » où il exercera une activité pédagogique pendant 30 ans.

Entre 1980 et 2018, une riche carrière

Au fil des années, Mario Stantchev fait coexister avec bonheur une carrière de pédagogue, de compositeur et d’instrumentiste où il concilie musique classique, jazz et de nombreuses autres expressions musicales vers lesquelles le porte sa curiosité sans limite. Il multiplie les rencontres avec des musiciens français, européens et nord-américains et s’exprime au sein de formations variées (duo, trio, quartet, sextet,…).

Programmé sur de nombreuses scènes parmi les plus prestigieuses (Vienne, Ramatuelle, Nancy …), il retourne jouer en Bulgarie après la chute du mur de Berlin. Il mène une vie musicale riche et diversifiée relatée dans le « Mini Mémo » qui reprend plus en détails les différentes étapes de la carrière du pianiste.

Mario Stantchev a certes publié des albums de jazz dans des formations variées, « Un certain parfum » (1985) en trio avec Daniel Humair et Mike Richmond, « Kaléidoscope » (1996) où il joue dans des formats variés avec nombre d’artistes européens et américains, « Priyatelstvo » (2001) et « Kukeri » (2006) avec « Mario Stantchev Sextet », en duo sur « Duo » (1997) avec le guitariste Michel Perez etcouverture de l'album Gottschalk de Mario Stanchev et Lionel Martin « Jazz before Jazz » en 2014 avec le saxophoniste Lionel Martin.

Sur scène le pianiste prend plaisir à s’exprimer en solo mais jusqu’en 2018, il n’a pas enregistré un disque entièrement consacré à son expression solo.

Depuis 2008, Mario Stantchev fait régulièrement SaLyon chez son ami le facteur de piano, Yves Dugas (Lyon Music), ce qui donne l’occasion à un public fidèle de suivre son activité musicale.

2019, « Música Sin Fin », premier album solo de Mario Stantchev

On a souvent écouté s’exprimer sur scène Mario Stantchev en solo mais il a fallu attendre 2019 pour qu’il publie un album solo. « Música Sin Fin » sorti le 19 avril 2019 chez Cristal Records en CD et est édité en 300 exemplaires vinyles chez Ouch ! Records.

Histoire d’un album

A l’image de la carrière musicale de Mario Stantchev, « Música Sin Fin » inscrit son histoire dans un processus de rencontres qui débutent en 2017 pour déboucher en 2019 sur un album lumineux et sensible.

Une chaîne de création…

… des images suscitent les textes des « Chroniques Minuscules » écrites par Christophe de Beauvais. Le couple image/chronique est ensuite proposé à des musiciens improvisateurs et leur inspire des musiques. C’est ce processus que propose Marc Thouvenot à six pianistes : improviser sur les « Chroniques Minuscules » et créer des musiques qui résonnent avec leur univers musical. René Bottlang, Mario Stantchev, Camille Thouvenot, Pascale Berthelot, Stefan Oliva et Denis Badault, les six pianistes acceptent l’exercice et, en 2017, Gérard de Haro enregistre leurs prestations dans des conditions identiques aux Studios La Buissonne.

Un texte très éclairant de Marc Thouvenot est publié sur le passionnant site Nepantla et témoigne du processus d’improvisation de ces six musiciens à partir des « Chroniques minuscules » de Christophe de Beauvais. C’est ainsi que « Mario Stantchev a, lui, choisi la voie de l’improvisation écrite. Pour chacune des quatorze Chroniques de son choix il a spécialement écrit une musique qu’il a ensuite enregistrée, dans le mode d’un interprète plus que dans celui d’un improvisateur. »

De l’enregistrement à l’album

Depuis 2016, Cristal Records & le label indépendant spécialisé dans le vinyle, Ouch ! Records crée par le saxophoniste lyonnais Lionel Martin collaborent afin de proposer des projets atypiques. Parmi ceux-là, « Jazz before Jazz » (2014), enregistré par Mario Stantchev et Lionel Martin, figure en bonne place.

Le pianiste Mario Stantchev confie les bandes enregistrées en 2017 à Lionel Martin. Le saxophoniste et directeur du label lyonnais Ouch ! Records assure la direction artistique du projet qui va aboutir à l’album « Música Sin Fin ».

Avant la sortie de l’album

Le jeudi 04 avril 2019, Mario Stantchev a donné un court récital solo chez Yves Dugas dans le cadre d’un SaLyon Music.

Après une courte partie consacrée à des pièces du répertoire de son père, pianiste de salon dans l’entre-deux guerres, le pianiste poursuit non sans humour, avec deux compositions, Why, en hommage au Warum du romantique Robert Schumann et Beethoven où quelques rythmes bulgares figurent l’énergie du grand compositeur. Il présente ensuite quelques titres de l’album « Música Sin Fin » avant sa sortie.

Le récital donné par Mario Stanchev dans les locaux de Lyon Music a été filmé par Yves Dugas que l’on remercie pour les vidéos offertes pour illustrer cette chronique.

Au fil des pistes…

De bout en bout de l’album, l’expression du pianiste démontre une superbe maîtrise de la ligne mélodique et propose de très riches climats harmoniques.

La déambulation musicale du pianiste débute avec Epilogue, très influencé par la photo proposée au pianiste. Dès les premières notes ciselées on plonge dans un paysage mélancolique et bucolique où un silence paisible s’insinue à travers les sonorités éthérées de l’instrument. Les notes répétées en boucle d’une gamme pentatonique dessinent autour de Rockefeller : Une belle âme, un tableau méditatif hypnotique.Les mains du pianiste Mario Stanchev sur le clavier du Bosendorfer le 02/04/19 à Lyon Music

Joke (la leçon) adopte un style plus léger et sautillant et tisse une ligne musicale ludique imprégné d’une tradition classique qui fait un clin d’œil complice au canon Frère Jacques. La richesse harmonique de Messiaen in the sky est dédiée au grand compositeur qui n’appréciait guère le jazz et ses rythmes à son goût trop peu subtils. Qui sait, à l’écoute de la richesse rythmique impalpable du morceau composé par Mario Stantchev le composteur amoureux des oiseaux aurait-il été convaincu par cette vision céleste du jazz ?

Inspirée par le personnage lunaire et réflexif de la photo des « Chroniques minuscules », une ritournelle tourne en boucle comme la musique d’un film muet où l’on entendrait s’animer la pensée de L’Ambassadeur. Le départ tourbillonne au rythme de notes irradiées de la lumière d’une possible renaissance après une fatale séparation. Elles tranchent avec l’atmosphère tendre de La tricoteuse qui n’est pas sans évoquer les ambiances des tableaux de Renoir. On entend presque le sautillement des brins de laine sur les aiguilles.

La composition En écoutant La Traviata (Alice) immerge dans un climat onirique et mélancolique redevable à Satie ou à l’impressionnisme de Liszt, à moins qu’il ne fasse écho aux souvenirs du petit Mario qui enfant écoutait la musique que jouaient ses parents, caché sous le piano.

Short Strory V déroule les réminiscences d’un voyage en Égypte à partir d’un motif réitératif à la main gauche sur lequel la main droite butine et papillonne des motifs aux saveurs orientales dans les aigus du piano. Les riches harmonies que développe Elégie mettent en lumière une mélodie poétique rayonnante d’une tendre tristesse. Au passage, on apprécie la référence du titre aux nombreuses élégies écrites par les compositeurs classiques.

Sur Requiem le jeu de piano captive et enivre plus qu’il n’attriste, il évoque des souvenirs heureux partagés avec une personne chère mais disparue. L’album se termine avec Música Sin Fin. Imprégné de grâce et de sérénité, le morceau ouvre la porte d’un monde porteur d’espérance.

Au cœur des douze compositions de « Música Sin Fin » réside le cristal de l’identité musicale de Mario Stantchev. Le phrasé du pianiste combine une dimension lyrique et romantique issue de ses influences classiques et un côté expressif dynamique ancré dans un jazz qui navigue entre force et finesse. L’album propose une musique à la fois sensible et fougueuse, onirique et descriptive, lyrique et virtuose. De « Música Sin Fin » se dégage une impression de profonde sérénité. Comme le suggère le titre de l’album… on pourrait écouter cette musique sans fin, jusqu’au bout du jour et de la nuit.

Le 30 avril 2019, à l’occasion de la Journée Internationale du Jazz plus simplement nommée « Jazz Day », l’association « Jazz à Fareins » et Jacques Seigneret organisent à 20h30 un concert gratuit de prestige au Théâtre du Château du Bouchet de Fareins Mario Stantchev se produit en piano. Belle manière de fêter la sortie de « Música Sin Fin ». Par contre en raison du nombre limité de places, la réservation est impérative (coordonnées ICI).

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Une vie musicale riche et diversifiée

Mario Stantchev

Né en 1948 à Sofia (Bulgarie)

De la Bulgarie à la France, la carrière du pianiste Mario Stantchev se distingue par son intensité et ses développements variés. A l’origine de la création du Conservatoire National de Région de Lyon, il a partagé sa vie entre pédagogie et concerts. Avide de rencontres humaines, doté de curiosité et d’une grande ouverture d’esprit, il a ouvert sa musique à de nombreuses esthétiques. Une vie musicale diversifiée entre classique et jazz avec des escapades du côté des musiques contemporaine et ethnique.

De 1948 à 1979, en Bulgarie

Le pianiste Mario Stantchev a grandi à Sofia où il est né en 1948 en Bulgarie dans une famille de musiciens entre son père Tinko, pianiste classique et sa mère Micheline, chanteuse lyrique. Il suit un enseignement classique de haut niveau avec Anna Ilievska et obtient le premier prix au Conservatoire National de Sofia.

A l’âge de 15 ans il découvre le jazz à travers le pianiste Thelonious Monk à la suite de quoi il forme son premier quartet puis, au milieu des années 70, intègre le Simeon Shterev Quartet où il remplace son fondateur, Milcho Leviev qui a quitté la Bulgarie pour rejoindre les USA en 1970. Mario Stantchev pratiquait alors un jazz entre tradition bulgare et jazz moderne. Ses prestations aux festivals de Sofia entre 1977 et 1979 sont couronnées de succès

De 1980 à 1994, nouvelle carrière en France et en Europe

En 1980 il est invité par le Festival Nancy Jazz Pulsations auquel il ne peut se rendre, empêché par le gouvernement bulgare de l’époque qui lui interdit de quitter le pays. Il décide alors de s’enfuir et de quitter la Bulgarie avec un faux passeport pour rejoindre sa mère française qui vivait à Nancy où elle chantait à l’Opéra. Il ne reverra pas son père décédé avant l’effondrement du mur de Berlin.

Mario Stantchev arrive à Lyon où il s’installe en 1982. Il se fait remarquer sur les scènes de la ville et gagne le premier prix du Concours International de la ville de Lyon. Repéré, il est invité à jouer le 11 juillet 1985 sur la scène du Théâtre Antique de Jazz à Vienne où il aura par la suite l’occasion de rejouer le 01 juillet 2005.

Parallèlement à sa carrière de musicien, il enseigne le piano au Conservatoire National de Région de Lyon où, en 1984, il fonde le département « Jazz et Musiques contemporaines » où il exercera une activité pédagogique pendant 30 ans. De sa classe sortiront de nombreux pianistes parmi lesquels Franck Avitabile, Laurent Assoulen, Olivier Truchot, Camille Thouvenot et bien d’autres qui ont depuis fait leurs preuves. Il enseigne aussi à Metz et à l’IMFP de Salon-de-Provence et publie trois méthodes originales sur le jazz en collaboration avec Armand Reynaud. Invité par le saxophoniste Dave Liebman, il animera des master class à la New School de New-York.

En 1984, il enregistre son premier album sous son nom en France, « Un certain Parfum » (Instant Présent) sorti en 1985 avec à ses côtés rien moins que Daniel Humair (batterie) et Mike Richmond (contrebasse).

Au fil des années Mario Stantchev mène une vie intense. Il fait coexister avec bonheur une carrière de pédagogue, de compositeur et d’instrumentiste où il concilie musique classique, jazz et de nombreuses autres expressions musicales vers lesquelles le porte sa curiosité. Il en résulte de nombreuses rencontres entre les années 80 et 90 qui le font se produire en trio avec Riccardo Del Fra et Peter Gritz, en quartet avec Daniel Humair, Riccardo Del Fra et Enrico Rava. Il forme aussi « Mario Stantchev Quartet » avec Laurent Blumenthal, Gil Lachenal et Alain Dumont et une formation peu conventionnelle « Ayodhya », axé sur les musiques traditionnelles de Bulgarie qui réunit piano acoustique, guitare acoustique, saxophone soprano et nombreuses percussions classiques et traditionnelles. En 1997 il joue en duo avec le guitariste Michel Perez avec lequel il enregistre l’album « Duo » (Dymusic).

Durant cette même période, Mario Stantchev répond à des commandes de musique et de créations pour des ensembles de musique contemporaine parmi lesquels 2e2m de Paul Méfano et Claude Ballif et l’Ensemble Intervalles avec le trio de voix féminines corses Donninsulana.

Après 1989 et la chute du mur de Berlin, Mario Stantchev a l’occasion de retourner en Bulgarie où depuis, il joue régulièrement.

Entre 1994 et 2007

couverture de l'album Kaleidoscope de Mario StanchevEn 1996 suite à plusieurs sessions d’enregistrements sous l’égide de l’AIMRA et avec la collaboration de François Lubrano et Jacques Helmus, entre Paris et New-York est gravé l’album « Kaléidoscope » (Instant Présent) avec Michel Perez, Ron Carter, Billy Drummond, Jean-Louis Almosnino, Jay Anderson, Adam Nussbaum

Durant cette période, le pianiste concentre son activité autour du Mario Stantchev Sextet qui réunit autour de lui nombre de musiciens issus de l’IMFP de Salon-de-Provence, Michel Barrot (trompette et bugle), Roger Nikitoff (saxophones), Couverture de l'album Priyatelstvo avec Mario-Stantchev sextetFrancesco Castellani (trombone), Gérard Guérin ou Didier Del Aguila (basse) et Alain Couffignal ou Jean-Luc Di Fraya (batterie).

Avec le sextet, Mario Stantchev enregistre deux albums, « Priyatelstvo » (RDC Records) en 2001 ressorti en 2006 chez Cristal Records et « Kukeri » (Cristal Records) en 2006. Pendant treize ans le sextet reçoit un accueil chaleureux tant par le public que par la critique.

Entre 2007 et 2014

Couverture de l'album Autumn Leaves in Sofia de Mario StanchevMario Stantchev s’investit dans de nouveaux projets. « Mario Stantchev New Trio », avec Didier Del Aguila (basse) et Roland Merlinc (batterie) puis Mario « Stantchev Bulgarian Trio » avec Vesselin Vesselinov (basse) et Dimitar Semov (batterie). A l’automne 2013 avec le « New Bulgarian Trio » le pianiste réunit autour de lui, Dimitar Karamfilov (basse) et Hristo Yotsov (batterie) avec lesquels il enregistre l’album « Autumn Leaves in Sofia » (Gega).

En lien avec ses racines classiques il mène trois projets autour de la musique classique, « Duo complice » sur la musique de Chopin et Liszt, avec le pianiste-concertiste Alain Jacquon, « Goldberg… or not » autour des Variations Goldberg de Bach avec le pianiste-concertiste quelques notes d'une partition de Mario StanchevSamuel Fernandez avec lequel il enregistre et « Multidirectionnel Duo » avec le flûtiste Michel Lavignolle (édition chez Robert Martin de Quatre réminiscences d’après Gershwin et Trois pièces pour flûtes et piano, de Mario Stantchev).

Son activité musicale intense le voit aussi s’exprimer dans le « Trio Perfetto » avec Francesco Castellani (trombone) et Philippe Petrucciani (guitare), en duo piano-orgue avec Olivier Truchot. Il forme par ailleurs le superbe « Trio Origines » avec Lionel Martin (saxophones) et Jean-François Baëz (accordéon).

Depuis 2008, Mario Stantchev fait régulièrement SaLyon chez le facteur de piano, Yves Dugas (Lyon Music), ce qui donne l’occasion à un public fidèle de suivre son activité musicale.

Du 27 au 29 mars 2014, François Postaire et l’Amphi de l’Opéra de Lyon l’accueillent pour une résidence qui lui permet de présenter au public quelques-unes des différents facettes de son travail. A l’occasion il invite nombre de ses complices parmi lesquels Lionel Martin, Hristo Yotsov, Louis Sclavis, Stoyan Yankoulov, Laurent Blumenthal…

couverture de l'album Gottschalk de Mario Stanchev et Lionel MartinFin 2014 voit la sortie de « Jazz before Jazz » enregistré sous le label Cristal. Il s’agit d’un projet original autour de la musique du compositeur américain Louis Moreau Gottschalk (1829-1869) qu’il a enregistré avec le saxophoniste Lionel Martin lequel a aussi publié l’album en vinyle sous le label lyonnais Ouch ! Records. Partant des mélodies pour piano de Gottschalk, les deux musiciens revisitent la musique du compositeur américain. Forts de leurs expériences et de leur connaissance du jazz, de la musique classique, des musiques traditionnelles bulgares et africaines, du rock, Lionel Martin et Mario Stantchev modernisent et réinventent la musique de Gottschalk.

2019, sortie de Música Sin Fin

Couverture de l'album Musica Sin Fin de Mario StanchevLe 19 avril 2019, le pianiste Mario Stantchev sort « Música Sin Fin », un premier album solo. Le disque propose douze compositions du pianiste enregistrées le 27 octobre 2017 par Gérard de Haro aux Studios La Buissonne. Il est publié chez Cristal Records en CD et édité en 300 exemplaires vinyles chez Ouch ! Records, label dirigé par Lionel Martin qui a aussi assuré la direction artistique de l’album.

Une captation enregistrée le 04 avril 2019 par Yves Dugas à Lyon Music dans le cadre d’un SaLyon de Music permet de saisir l’identité musicale de Mario Stantchev à travers l’interprétation du thème qui donne son nom à l’album.

Sensible et lumineux l’opus  « Música Sin Fin » invite le silence et témoigne de la maîtrise et de la sérénité musicale du pianiste Mario Stantchev qui n’en finit pas de renouveler son art.

Romain Pilon signe « Falling Grace »

Romain Pilon signe « Falling Grace »

Improvisateur inspiré et figure incontournable du jazz européen, Romain Pilon revient avec « Falling Grace », son 5ème disque en tant que leader. Avec un répertoire consacré à des standards de jazz qui l’ont marqué, le guitariste propose un opus à la fois aérien et limpide, subtil et dense. Avec élégance et sans étalage de virtuosité, la musique respire.

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