Ibrahim Maalouf & « S3NS » – Album & Tournée

Ibrahim Maalouf & « S3NS » – Album & Tournée

Hommage à la culture latino-américaine

Ibrahim Maalouf donne une coloration latine à son onzième album, « S3NS », dont la sortie est annoncée pour le 27 septembre 2019 chez Mister Ibe. Dans la foulée, le trompettiste va sillonner les scènes de l’hexagone et même franchir les frontières. « S3NS », du métissage musical garanti avec Maalouf en mode latino !

couverture de l'album S3NS du trompetiste Ibrahim MaaloufOn se souvient de Missin’ Ya, une reprise de Night in Tunisia de Dizzy Gillespie gravé dans « Diasporas », le tout premier album du trompettiste Ibrahim Maalouf en 2007. Par ailleurs, de Lhasa, à Raul Paz, en passant par Tito Puentes ou Omar Sosa, le trompettiste a collaboré avec de nombreux artistes latins. Né au Liban, Ibrahim Maalouf a grandi en France. Pourtant, il revendique des influences latino-américaines qui font partie intégrante de sa culture familiale et musicale.

Ainsi, aujourd’hui, Ibrahim Maalouf pare de couleurs latines son onzième album, « S3NS », attendu le 27 septembre 2019 chez Mister Ibe.

Avec Ibrahim Maalouf & « S3NS » (à prononcer sens), place à un métissage musical rythmé par des sonorités cuivrées et des syncopes énergiques.

« S3NS », un album métissé

Trip latino avec cinq invités

Sur cinq des neuf plages, Ibrahim Maalouf accueille des invités parmi les plus prestigieux des grands noms actuels de la musique latine

Una Rossa Blanca ouvre l’album avec le trompettiste et le pianiste cubain Harold López-Nussa. Sur ce titre, on peut écouter la voix de Barack Obama lors de son discours du 22 mars 2016 à la Havane, un discours qui a marqué l’histoire pour toujours. « Cette musique est un hommage à ceux qui savent faire la paix en tendant la main à leurs ennemis d’hier, mais aussi une preuve par la musique que les cultures du monde sont toutes reliées par les 3 mêmes gènes : la mélodie, le rythme et les émotions. » Ibrahim Maalouf

On écoute avec bonheur le tonique et virtuose saxophoniste Irving Acao sur Harlem, la violoniste Yilian Cañizares sur Na Na Na, le pianiste cubain Alfredo Rodriguez révélé par Quincy Jones sur N.E.G.U.

De son phrasé unique, le pianiste Roberto Fonseca insuffle de superbes accents cubains à Gebrayel. Sur ce morceau on retrouve l’identité musicale du pianiste cubain qui exprime avec talent ses racines et son amour du rythme. Ibrahim Maalouf en oublie presque ses quarts de tons et cela ne manque guère.

Du Maalouf pur et dur sans invité

Sur les quatre plages sans invités, le « trip Maalouf » pur et dur reprend le dessus. Ainsi  All I can’t say, Radio Magallanes, S3NS et Happy Face (qui manque peut-être un peu de nuances) restituent l’idiome propre au trompettiste. Son énergie, sa nostalgie, ses breaks, ses riffs répétés à l’envi par la trompette et la rythmique toujours efficace.

Ni jazz, ni pop, ni rock, la musique d’Ibrahim Maalouf demeure certes toujours inclassable mais tout à fait identifiable.

Tournée S3NS dans toute la France

Paris, Marseille, Lyon

Pour découvrir le nouveau trip latino du trompettiste Ibrahim Maalouf, les rendez-vous sont nombreux dans l’hexagone. La tournée commence avec trois dates à Paris, à l’Olympia, les 23, 24, et 25 septembre 2019. Marseille accueille ensuite le projet le 01 décembre 2019 au Dôme. La tournée passe plus tard à la Halle Tony Garnier de Lyon, le 27 octobre 2019 avec un concert qui s’inscrit dans saison 2019/20 programmée par « Jazz à Vienne » où Ibrahim Maalouf a toujours fait un tabac.

Partout dans l’hexagone

Ibrahim Maalouf & « S3NS » poursuivent ensuite leur tournée en direction de la Bretagne, à Brest le 28 septembre 2019 (Brest Arena), Nantes le 29 septembre 2019 (Zénith Nantes Métropole) et Rennes le 06 octobre 2019 (Le Liberté). Crochet ensuite dans le Sud-Ouest à Toulouse le 12 octobre 2019 (Toulouse Métropole) et à Bordeaux le 13 octobre 2019 (Arkéa Arena). Puis les rendez-vous se poursuivent de Lille à Montpellier en passant par Dijon, La Rochelle, Nancy, Monte-Carlo… et plus encore. ICI pour tout savoir de la tournée « S3NS » du trompettiste Ibrahim Maalouf.

Pour se mettre en oreilles, on écoute Happy Face

D. Linx, G. de Chassy et M. Pastorino – « On Shoulders We Stand »

D. Linx, G. de Chassy et M. Pastorino – « On Shoulders We Stand »

Sur l’album « On Shoulders We Stand », le chanteur David Linx, le pianiste Guillaume de Chassy et le clarinettiste Matteo Pastorino proposent un voyage musical entre jazz et classique. Guillaume de Chassy a retranscrit des thèmes de pièces classiques sur lesquelles David Linx a écrit des paroles. Un album enchanteur où poésie, sobriété et raffinement s’entrelacent avec bonheur. Une réussite absolue !

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Ellinoa & Wanderlust Orchestra – « Ville Totale »

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« Ville Totale » marque le retour discographique de la compositrice vocaliste et cheffe d’orchestre Ellinoa et son Wanderlust Orchestra. Un voyage musical incantatoire qui imagine les retrouvailles entre l’Homme et la Nature. Une exploration musicale où poésie et narration, jazz, pop et musiques contemporaine allient leurs textures au sein d’une riche palette sonore. Une fable écologique et dystopique qui évolue entre énergie et délicatesse.

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Focus sur Manu Le Prince et « Children of The Night »

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Avec « Children of The Night », Manu Le Prince rend hommage à Wayne Shorter, saxophoniste et compositeur essentiel de l’histoire du jazz. Entourée d’un aréopage de musiciens français, cubains et brésiliens, elle met en parole quelques-uns des grands standards du mythique jazzman dont les qualités de mélodiste font l’unanimité.

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Eric Legnini présente « Six Strings Under »

Eric Legnini présente « Six Strings Under »

Un opus réjouissant et lumineux

Avec « Six Strings Under » sorti le 06 septembre 2019, le pianiste Eric Legnini revient aux formats acoustique et instrumental. Pour cette aventure il embarque de nouveau à ses côtés le contrebassiste Thomas Bramerie et convie deux guitaristes, Hugo Lippi et Rocky Gresset. En toute liberté les cordes sonnent et s’en donnent à cœur joie.

Visuel de l'album Six Strings Under du pianiste Eric LegniniAprès une trilogie consacrée à la voix, le pianiste Eric Legnini fait un retour à la formule acoustique et instrumentale. Avec son complice contrebassiste Thomas Bramerie et les guitaristes Hugo Lippi et Rocky Gresset, le pianiste dévoile son nouvel opus « Six Strings Under » (Anteprima/Bendo Music) sorti le 06 septembre 2019.

Producteur, directeur musical et arrangeur, le pianiste belge Eric Legnini a fait sa place dans l’univers du jazz européen. Après le tryptique « Miss Soul » (Label Bleu) sorti en 2006, « Big Boogaloo » en 2007 et « Trippin » en 2009, il a consacré une trilogie où la voix était au centre propos. L’album « The Vox » (Discograph) sorti en 2011 et lauréat de la Victoire du Jazz 2011 du « Meilleur album instrumental de l’année » fait entendre le chant de Krystle Warren. Il a été suivi du CD « Sing Twice! » (Discograph) paru en 2013 avec les voix de Hugh Coltman Mamani Keita et Emy Meyer. Pour finir, le groovy « Waxx Up » (Anteprima/Musicast) sorti en 2017 où s’expriment les voix de Michelle Willis, Hugh Coltman, Yael Naïm, Charles X, Mathieu Boogaerts, Natalie Williams ou encore Anaëlle Potdevi.

Retour aux formats acoustique et instrumental

La guitare a bercé la vie d’Eric Legnini. En effet, son père était fan de Django Reinhardt et le pianiste a ferraillé avec d’autres artistes du Plat Pays qui pratiquaient aussi la six-cordes, comme Philip Catherine ou le légendaire Toots Thielemans, harmoniciste certes, mais aussi savant manieur des six-cordes. Du coup, pour Eric Legnini, pas question de perpétuer l’idée que « les pianistes et guitaristes ne font pas toujours bon ménage ».

En effet Eric Legnini célèbre la guitare sous toutes ses formes sur son nouvel opus, « Six Strings Under », dont le titre fait un clin d’oeil à la fameuse série « Six Feet Under » dont le pianiste est fan, « Six Strings Under » marque par ailleurs le retour du pianiste aux formats acoustique et instrumental qu’il avait un peu délaissés.

Deux guitares, une contrebasse et un piano

Dans la continuité des albums précédents où la voix avait toute sa part, Eric Legnini continue à converser le contrebassiste Thomas Bramerie présent à ses côtés sur ‘The Vox » et « Sing Twice! ».

Par contre il s’agit pour lui d’un premier enregistrement avec deux guitaristes qu’il apprécie. Il connait le premier, Hugo Lippi, depuis le milieu des années 90, à l’époque des légendaires Nuits Blanches du Petit Opportun. « Déjà à l’époque de Big Boogaloo (2006), je l’avais invité à des concerts avec Julien Lourau et Stéphane Belmondo. C’est un musicien fantastique, j’adore sa sensibilité et sa connaissance incroyable des standards. » Le second virtuose de la six-cordes, Eric Legnini l’a rencontré il y a une quinzaine d’années. Il s’agit de Rocky Gresset, reconnu pour sa virtuosité dans le milieu des guitaristes manouches.

Paysages

Sans batterie le quartet évolue dans un cadre qui confère une grande liberté aux solistes.

Avec Thomas Bramerie et Hugo Lippi, Eric Legnini regarde du côté des standards avec le classique Stomping at the Savoy des années 30. Il honore l’esprit manouche avec Rocky Gresset, maître en la matière et invite des guitares pop à la Radiohead sur Daydreaming. Dédiée à son amie et complice brésilienne Marcia Maria disparue en 2018, La Mangueira sonne bossa et fait comme un clin d’œil à Jobim.

Eric Legnini convoque aussi les guitares afrobeat à la Fela sur Boda Boda, un titre tonique et plein d’entrain, qui donne envie d’en écouter plus encore.

Au centre de l’album le pianiste célèbre sans guitare une messe miniature dédiée aux guitares du rock anglais en reprenant le fameux titre dde David Bowie Space Oddity, qu’il joue avec la contrebasse.

Un superbe moment de jazz avec onze titres à savourer avec gourmandise.

Les propos chaleureux de « Six Strings Under » coulent avec musicalité dans un climat enjoué. Une belle alchimie règne entre les cordes du piano, des guitares et de la contrebasse. Un album ensoleillé comme un été indien qui illuminerait les sorties discographiques de l’automne 2019. Du grand Legnini !

D. Linx, G. de Chassy et M. Pastorino – « On Shoulders We Stand »

D. Linx, G. de Chassy et M. Pastorino – « On Shoulders We Stand »

Sur l’album « On Shoulders We Stand », le chanteur David Linx, le pianiste Guillaume de Chassy et le clarinettiste Matteo Pastorino proposent un voyage musical entre jazz et classique. Guillaume de Chassy a retranscrit des thèmes de pièces classiques sur lesquelles David Linx a écrit des paroles. Un album enchanteur où poésie, sobriété et raffinement s’entrelacent avec bonheur. Une réussite absolue !

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Ellinoa & Wanderlust Orchestra – « Ville Totale »

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« Ville Totale » marque le retour discographique de la compositrice vocaliste et cheffe d’orchestre Ellinoa et son Wanderlust Orchestra. Un voyage musical incantatoire qui imagine les retrouvailles entre l’Homme et la Nature. Une exploration musicale où poésie et narration, jazz, pop et musiques contemporaine allient leurs textures au sein d’une riche palette sonore. Une fable écologique et dystopique qui évolue entre énergie et délicatesse.

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Focus sur Manu Le Prince et « Children of The Night »

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Avec « Children of The Night », Manu Le Prince rend hommage à Wayne Shorter, saxophoniste et compositeur essentiel de l’histoire du jazz. Entourée d’un aréopage de musiciens français, cubains et brésiliens, elle met en parole quelques-uns des grands standards du mythique jazzman dont les qualités de mélodiste font l’unanimité.

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« Blue World », un  nouvel album inédit de John Coltrane

« Blue World », un nouvel album inédit de John Coltrane

Huit titres enregistrés en 1964

Le 27 septembre 2019, Impulse, le label historique de John Coltrane, sort de ses archives huit titres gravés par le saxophoniste en 1964. Sur cet album inédit, intitulé « Blue World », Coltrane est entouré de McCoy Tyner, Jimmy Garrison et Elvin Jones. On ne boude pas son plaisir à l’écoute de ces titres courts mais radieux et empreints de sérénité.

Couverture de l'album Blue World de John ColtraneUn an après la sortie en 2018 du superbe “Both Directions At Once : The Lost Album”, le label Impulse sort de ses archives 37 minutes d’enregistrement encore jamais publiées du légendaire saxophoniste John Coltrane disparu en 1967. Annoncé pour le 27 septembre 2019, l’album « Blue World » réunit huit morceaux inédits enregistrés le 24 juin 1964 dans les studios Rudy Van Gelder pour le film « Un chat dans le sac », du réalisateur québécois Gilles Groulx.

Outre la musique du saxophoniste dont il n’a gardé que dix des trente-sept minutes enregistrées, le réalisateur a aussi utilisé celles de Vivaldi, Couperin et Mozart.

Coltrane à la tête de son quartet historique

Sur « Blue World », on retrouve le saxophoniste à la tête de son quartet historique, celui avec lequel il va graver la même année, deux sommets,, « Crescent » et « A Love Supreme ». C’est en effet en juin 1964, entre les sessions d’enregistrement de ces deux albums légendaires que John Coltrane invite McCoy Tyner (piano), Jimmy Garrison (contrebasse) et Elvin Jones (batterie) à enregistrer à ses côtés dans les Studios Van Gelder.

Blue World et autres titres revisités

Hormis Blue World qui peut s’entendre comme un titre original, les autres morceaux sont des thèmes déjà gravés par le saxophoniste qui les revisite avec son quartet. Ainsi trois thèmes sont puisés parmi « Coltrane Jazz » et « John Coltrane With the Red Garland Trio », des albums antérieurs du leader. Il en va ainsi pour Village Blues (trois prises proposées), Like Sonny et Traneing In. On retrouve aussi avec bonheur, un des thèmes fétiche de Coltrane, le superbe Naima qui ouvre et ferme l’album.

Concernant Coltrane, on est quelque peu surpris par la durée des morceaux largement inférieure à celle des titres habituellement enregistrés par Coltrane. En fait, le quartet a réduit ses interprétations à une durée réduite qui puisse être utilisée sur une BO. Il n’empêche que même sous un tel format, le quartet demeure toujours en étroite cohésion et les interventions des solistes étonnent, séduisent par leur richesse et leur sérénité radieuse.

« Blue World », trente sept minutes de régal pour les oreilles et l’envie irrépressible d’écouter Coltrane encore et encore !!!

D. Linx, G. de Chassy et M. Pastorino – « On Shoulders We Stand »

D. Linx, G. de Chassy et M. Pastorino – « On Shoulders We Stand »

Sur l’album « On Shoulders We Stand », le chanteur David Linx, le pianiste Guillaume de Chassy et le clarinettiste Matteo Pastorino proposent un voyage musical entre jazz et classique. Guillaume de Chassy a retranscrit des thèmes de pièces classiques sur lesquelles David Linx a écrit des paroles. Un album enchanteur où poésie, sobriété et raffinement s’entrelacent avec bonheur. Une réussite absolue !

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Ellinoa & Wanderlust Orchestra – « Ville Totale »

Ellinoa & Wanderlust Orchestra – « Ville Totale »

« Ville Totale » marque le retour discographique de la compositrice vocaliste et cheffe d’orchestre Ellinoa et son Wanderlust Orchestra. Un voyage musical incantatoire qui imagine les retrouvailles entre l’Homme et la Nature. Une exploration musicale où poésie et narration, jazz, pop et musiques contemporaine allient leurs textures au sein d’une riche palette sonore. Une fable écologique et dystopique qui évolue entre énergie et délicatesse.

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Focus sur Manu Le Prince et « Children of The Night »

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Avec « Children of The Night », Manu Le Prince rend hommage à Wayne Shorter, saxophoniste et compositeur essentiel de l’histoire du jazz. Entourée d’un aréopage de musiciens français, cubains et brésiliens, elle met en parole quelques-uns des grands standards du mythique jazzman dont les qualités de mélodiste font l’unanimité.

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Andy Emler & A Filetta au Musée des Confluences

Andy Emler & A Filetta au Musée des Confluences

Rencontre entre jazz et polyphonies corses

Dans le cadre des spectacles Vibrations du Monde, le Musée des Confluences offre une Carte blanche à Andy Emler et A Filetta. Échanges, conférence et concerts à vivre du 26 au 28 septembre 2019. Quatre jours pour découvrir les univers du pianiste de jazz et du chœur polyphonique corse.

Vibrations du Monde au Musée des Confluences, carte Blanche à Andy emlet et A FilettaLes spectacles Vibrations du Monde du Musée des Confluences invitent chaque année le public à faire escale au croisement des œuvres traditionnelles et de la scène contemporaine. Autant d’occasions pour vibrer au rythme des créations et découvrir la richesse artistique d’un monde en mouvement.

La saison 2019/20 des Vibrations du Monde ouvre avec une Carte Blanche à Andy Emler et A Filetta.

Ainsi, du 26 au 28 septembre 2019, deux univers de tradition orale vont de rencontrer. Celui du jazz incarné pour l’occasion par le pianiste Andy Emler et quelques-uns de ses compagnons d’aventure et celui des polyphonies corses que représente le chœur A Filetta.

Andy Emler

Compositeur, pianiste et arrangeur, Andy Emler se passionne depuis toujours pour le jazz et l’improvisation. Inventeur et innovateur il dirige depuis 1989 le MegaOctet, orchestre à nul autre pareil qui demeure une référence unique dans le monde de la musique improvisée. Virtuose et festif, le MegaOctet a vécu des mues successives mais demeure au fil de ses trente ans de vie, un laboratoire où toutes les audaces sont permises aux improvisateurs qui le constituent.

Andy Emler s’exprime aussi au sein du trio Emler - Tchamitchian  -Echampard et par ailleurs se produit en sol

A Filetta

Composé des voix de cinq chanteurs, Jean-Claude Acquaviva, François Aragni, Petr’Antò Casta, Paul Giansily et Maxime Vuillamier, le Chœur A Filetta perpétue depuis près de 40 ans la tradition orale insulaire tout en explorant des créations d’œuvres plus contemporaines.

Quatre jours entre jazz et polyphonies corses

« A’core datu » : A Filetta

A Filetta, Carte Blanche à Andy Emler et A Filetta au Musée des Confluences

A Filetta©Armand Luciani

Jeudi 26 septembre à 12h30 dans le Grand Auditorium, le Chœur A Filetta se propose de livrer les 40 ans de son histoire musicale au public au cours d’un échange, véritable exposé illustré vivant et chantant.

L’occasion de découvrir les différentes phases de l’évolution du groupe, les traditions qui ont influencé son parcours atypique.

« Le Cantu in Paghjella » : de l’héritage à l’apprentissage

Vendredi 27 septembre à 12h30 dans le Petit Auditorium (entrée libre), Philippe Salort, chercheur, chargé de l’inventaire du Patrimoine Culturel Immatériel - Direction du Patrimoine, Collectivité de Corse propose une conférence en français autour de la Paghjella.Inscrite sur la liste UNESCO du patrimoine culturel immatériel menacé, la Paghjella se transmet par imprégnation et immersion.

Cette tradition polyphonique corse fait l’objet de nouvelles réflexions pédagogiques sur son apprentissage oral.

“Nobody Knows…” : Andy Emler, piano solo

Andy Emler, Carte Blanche à Andy Emler et A Filetta au Musée des Confluences

Andy Emler©Marion Duhamel

Vendredi 27 septembre à 20h dans le Grand Auditorium, le pianiste Andy Emler invite le public à le rejoindre dans un voyage improvisé aux saveurs épicées et aux teintes chamarrées.

Seul avec son piano, il va promener son inspiration inouïe aux croisées des musiques du monde et du jazz avec des incursions dans les univers de Ravel, Stravinsky, les Beatles et bien d’autres portées habitées.

Polyphonies corses

Dans le cadre de la carte blanche à Andy Emler & A Filetta, les stagiaires du CFMI, dir. Association corse Citàdell’Anima proposent des concerts impromptus au niveau 1 du musée le samedi 28 septembre à 14h30, 15h30 et 16h30.

“The Wake Up call” : Quartet Andy Emler & A Filetta

Rendez-vous le samedi 28 septembre à 20h dans le Grand Auditorium avec une création hors-norme d’Andy Emler pour Quartet et A Filetta. Quatre improvisateurs de jazz au service de la polyphonie vocale. De grands chanteurs au service d’instrumentistes virtuoses.

Autour du piano d’Andy Emler qui a composé musique et textes, se retrouvent le contrebassiste Claude Tchamitchian, le saxophoniste et clarinettiste Laurent Dehors et le percussionniste François Verly. Les instrumentistes de jazz vont échanger avec Jean-Claude Acquaviva, François Aragni, Petr’Antò Casta et Maxime Vuillamier, chanteurs du Chœur A Filetta.

Des promesses de moments musicaux inédits.

D. Linx, G. de Chassy et M. Pastorino – « On Shoulders We Stand »

D. Linx, G. de Chassy et M. Pastorino – « On Shoulders We Stand »

Sur l’album « On Shoulders We Stand », le chanteur David Linx, le pianiste Guillaume de Chassy et le clarinettiste Matteo Pastorino proposent un voyage musical entre jazz et classique. Guillaume de Chassy a retranscrit des thèmes de pièces classiques sur lesquelles David Linx a écrit des paroles. Un album enchanteur où poésie, sobriété et raffinement s’entrelacent avec bonheur. Une réussite absolue !

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Ellinoa & Wanderlust Orchestra – « Ville Totale »

Ellinoa & Wanderlust Orchestra – « Ville Totale »

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Focus sur Manu Le Prince et « Children of The Night »

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Echo#3-Jazz à Vienne 2019

Echo#3-Jazz à Vienne 2019

« Bagatelles Marathon », un évènement d’exception

Echo#3-Jazz à Vienne 2019 propose un retour sur la soirée du 10 juillet 2019 sur la scène du Théâtre Antique du festival Jazz à Vienne. Loin des formats habituels, « Bagatelles Marathon » a  permis au public de découvrir la conception que son créateur John Zorn a du jazz. L’occasion de pénétrer dans un univers musical ouvert sur de nombreux idiomes sans discrimination de genres. Une proposition hors norme, un évènement d’exception.

Si le terme bagatelle est devenu dans l’acception courante synonyme de futilité, d’anecdote, de petit rien, après l’écoute des « Bagatelles Marathon » de John Zorn, le mot est associé à rareté, à exception.

En effet, la soirée a permis au public de découvrir la conception que le compositeur a de la musique, un éventail de genres qui va du jazz le plus libre au punk le plus dur avec des escapades du côté du classique, de la musique répétitive, du bruitisme, du rock, de l’électronique sans omettre des emprunts aux musiques du monde et à d’autres d’ailleurs qui n’appartiennent qu’à lui.

« Bagatelles Marathon » de John Zorn

Le compositeur, saxophoniste alto, clarinettiste, organiste et producteur new-yorkais John Zorn vient présenter ses « Bagatelles Marathon » sur la scène du Théâtre Antique de Vienne. Si en musique classique, une bagatelle est une courte composition sans prétention conçue dans un style léger, les Bagatelles de John Zorn se présentent comme un cycle de compositions atonales dont John Zorn confie l’interprétation à une trentaine de musiciens, parmi lesquels nombre de ses fidèles collaborateurs pour la plupart new-yorkais.

Ainsi 14 groupes vont se succéder le 10 juillet 2019 en 2 sets sur la scène du Théâtre Antique pour interpréter quelques 50 compositions de « The Bagatelles » composées par John Zorn depuis 2015.

De bout en bout du concert, le maître de soirée, John Zorn, demeure sur scène pour jouer, présenter ou diriger sur le plateau ou hors scène pour veiller, soutenir, écouter. Vêtu de son habituel pantalon de treillis, il ouvre la soirée en tee-shirt rouge avec son alto à la tête de son quartet Masada et terminera encapuchonné dans un sweat noir pour diriger la prestation d’Asmodeu, le dernier groupe de la soirée. Dans l’intervalle on le verra applaudir, sourire, se lever, approuver, encourager, vibrer et présenter chaque groupe lors des changements de plateau. A ce propos, il convient de saluer la performance de l’équipe technique qui a assuré des enchainements parfaits et une restitution sonore idéale.

Le déroulement de la soirée

Pour cet Echo#3-Jazz à Vienne 2019, on fait le choix d’associer chaque prestation à des qualificatifs. Certes, ces termes sont porteurs de subjectivité mais ils restituent les impressions d’une écoute instantanée et attentive.

L’entrée en matière est combative et volcanique avec Masada qui ouvre la soirée. John Zorn (saxophone alto), Dave Douglas (trompette), Greg Cohen (contrebasse) et Joey Baron (batterie) rivalisent d’énergie et font gronder la musique. On perçoit des échos venus d’Eric Dolphy. Après 3 morceaux, place au duo Sylvie Courvoisier & Mark Feldman. La pianiste et le violoniste proposent une fantaisie moderne très fusionnelle. Aux confins de la musique répétitive, avec quelques évocations du monde de Bartok, les deux morceaux présentés possèdent une intense dimension dramatique et interrogative.

Avec Mary Halvorson Quartet, on pénètre dans un monde plus éruptif. Les quatre surdoués tricotent une musique dense. En effet Mary Halvorson (guitare), Miles Okazaki (guitare), Drew Gress (contrebasse) et Tomas Fujiwara (batterie) font alterner des vagues puissantes qui donnent l’impression d’être immergé dans des coulées de lave qui aurait traversé des contrées rock. Place ensuite au duo Erik Friedlander-Mike Nicolas. Leurs violoncelles dessinent une évocation poétique où coexistent introspection et furie. Entre méditation et rythme, les deux schizo-cellos jouent à l’unisson ou assurent tour à tour mélodie et accompagnement.

Avec la venue du trio Trigger, le contraste est intense. Will Greene (guitare), Simon Hanes (basse) et Aaron Edgcomb (batterie) exécutent une musique punk-rock, décapante et explosive, organique et physique. Tempo infernal, puissance maximale (qui justifie l’usage de protections auditives) et exubérance scénique. On redoute presque un tremblement de terre. C’est alors au tour du pianiste Criag Taborn de se produire en solo. Ses mains zombies très indépendantes pratiquent des explorations percussives du clavier. Grands écarts et impulsions rythmiques. Elles incarnent le concept de rupture, conversent, combattent et délirent jusqu’au paroxysme.

On quitte cet univers évocateur des ambiances de Cecil Taylor ou de la musique contemporaine pour retrouver John Medeski Trio. John Medeski (orgue), Dave Fuczynski (guitare) et Calvin Weston (batterie) produisent de l’énergie pure. Une musique tellurique et charpentée où orgue et guitare dialoguent sur le flot grondant que déverse la batterie. Entre jazz et rock, les impulsions exacerbées de la guitare stimulent l’orgue dont le fluide vital alimente l’énergie de la batterie.

Après une courte pause, le concert reprend avec Nova Quartet qui réunit John Medeski, cette fois au piano, Kenny Wollesen (vibraphone), Trevor Dunn (contrebasse) et Joey Baron (batterie). Retour aux fondamentaux avec un soul groovy à moins que ce ne soit du groove fusionnel. Sans atermoiement les quatre complices malmènent pourtant les repères habituels (mélodie, harmonie, rythmique) et pratiquent un combat pulsatile qui libère un jazz solide. Arès trois morceaux, le quartet cède la place au duo de guitaristes Gyan Rilzy & Julian Lage. En très grande proximité, presque les yeux dans les yeux les deux virtuoses au service de la poésie entreprennent un dialogue encordé entre guitare folk et guitare classique et proposent une bagatelle flamenco (c’est ainsi que la présente John Zorn).

Le set continue avec Brian Marsella Trio. Contrebasse solide, piano très libre avec une main gauche pulsatile et une main droite véloce, batterie métronomique. Brian Marsella (piano), Trevor Dunn (contrebasse) et Kenny Wollesen (batterie) enchaînent les breaks et font monter la tension lors du premier morceau. Ils pratiquent ensuite une poésie triangulaire où les lignes ravelisantes du piano libèrent des couleurs irisées et orientales sur le tempo ralenti mené par les mailloches du batteur. Le dernier moment révèle de nouveaux contrastes. Rythme et tension reviennent, les humeurs des instruments s’affrontent, dans les coulisses John Zorn se lève, interpelé sans doute par ce moment phénoménal. Il vient d’ailleurs saluer avec le trio avant de présenter Ikue Mori. Seule sur scène avec son ordinateur et ses dispositifs électroniques programmés, elle fait dialoguer ses computers avec les étoiles. Une libre escapade aux frontières de l’étrange.

La formation menée par Kris Davis poursuit la soirée. Entourée de Mary Halvorson (guitare), Drew Gress (contrebasse) et Kenny Wollesen (batterie), la pianiste explore librement la partition et l’espace. S’ensuivent des schémas répétitifs pulsatifs aux multiples contrastes rythmiques. Une musique singulière où les instruments dialoguent au gré des rythmes. Advient ensuite le solo peu banal du trompettiste Peter Evans. Il tutoie le toit du monde, le soutient ou le fait s’effondrer, comme s’il déclenchait les éléments naturels sur scène. La phénoménale trompette déclenche la tornade et rend possible l’impossible (dixit John Zorn). Étonné et/ou séduit, le public applaudit à tout rompre.

« Bagatelles Marathon » se termine avec Asmodeux. John Zorn quitte les coulisses et rejoint Marc Ribot (guitare), Trevor Dunn (basse) et Kenny Grohowski (batterie) pour le dernier mais non le moindre des sets de la soirée. C’est le maître qui dirige la tempête paroxistique que délivre le trio. C’est foudroyant, la guitare saturée se déchaîne, la basse exaspérée délire, la batterie fait trembler la scène. Un sommet qui comble l’ensemble du public et clôt la soirée en beauté.

Après ce dernier moment extatique, les 29 musiciens reviennent sur scène autour de John Zorn et saluent en ligne le public qui leur réserve une ovation plus que méritée. Le public quitte doucement le Théâtre Antique le sourire aux lèvres, comblé par cette soirée unique dont le souvenir restera longtemps dans la mémoire collective des amateurs de jazz. La soirée a tenu ses promesses.

Le 10 juillet 2019, sur la scène du Théâtre Antique, les musiciens ont transformé les propositions musicales écrites conçues par John Zorn en des moments musicaux qui ont déjoué et combiné autrement les fondamentales mélodies, harmonies et rythmiques constitutives de cette musique dénommée jazz. « Bagatelles Marathon » a été l’occasion pour le public de découvrir avec étonnement, plaisir ou grincement de dents, une autre vison du jazz. Un format bien éloigné des marketings habituels trop souvent vendus pour plaire ou pire, complaire. Une bouffée musicale essentielle et nourrissante. On ne peut que remercier Benjamin Tanguy et les organisateurs de Jazz à Vienne pour cette soirée qui s’inscrit tout à fait dans cet idiome dont le festival se prévaut.

D. Linx, G. de Chassy et M. Pastorino – « On Shoulders We Stand »

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Sur l’album « On Shoulders We Stand », le chanteur David Linx, le pianiste Guillaume de Chassy et le clarinettiste Matteo Pastorino proposent un voyage musical entre jazz et classique. Guillaume de Chassy a retranscrit des thèmes de pièces classiques sur lesquelles David Linx a écrit des paroles. Un album enchanteur où poésie, sobriété et raffinement s’entrelacent avec bonheur. Une réussite absolue !

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Ellinoa & Wanderlust Orchestra – « Ville Totale »

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Focus sur Manu Le Prince et « Children of The Night »

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Echo#3-Jazz à Vienne 2019

Echo#2-Jazz à Vienne 2019

« Ghosts Songs » - Diana Krall invite Joe Lovano

Echo#2-Jazz à Vienne 2019 revient sur les musiques écoutées le 09 juillet 2019 au festival Jazz à Vienne. Cette soirée propose deux sets aux styles contrastés. Après avoir réservé un bon accueil à la musique innovante de « Ghosts Songs » proposée par Paul Jarret & Jim Black, le public a ovationné avec chaleur le set de Diana Krall venue en trio avec Joe Lovano en invité spécial.

Le 08 juillet 2019, le public se voit d’abord proposer le projet « Ghosts Songs » de Paul Jarret & Jim Black qui évolue aux confins du jazz et du post-rock avant de pouvoir écouter la musique pour laquelle il s’est mobilisé, celle de Diana Krall, star incontestée du jazz vocal actuel. Malgré le grand écart thématique qui sépare les deux sets de la soirée, les 5000 spectateurs ont manifesté une écoute attentive et bienveillante au premier set avant d’ovationner la diva et son invité Joe Lovano plébiscité avec ferveur par nombre d’amateurs de jazz.

Paul Jarret / Jim Black - « Ghosts Songs »

Sélectionné par le jury des Talents Adami Jazz, le jeune guitariste parisien Paul Jarret a pu réaliser le projet dont il rêvait, jouer avec le batteur Jim Black qui l’inspire depuis toujours et dont le jeu fait référence dans le monde du jazz underground. Le premier est né l’année où le second entre à la Berklee Scool de Boston… Ainsi deux générations sont réunies pour donner vie au projet « Ghosts Songs » auquel le pianiste-claviériste Josef Dumoulin et le saxophoniste Julien Pontvianne sont conviés.

Il s’agit de la grande première de « Ghosts Songs » qui va se produire ensuite sur quatre autres festivals de jazz. L’enjeu est grand pour le guitariste qui a beaucoup investi dans ce projet. Il remerciera d’ailleurs, en fin de concert, le public qu’il a trouvé « drôlement sage et attentif ».

Libéré de toute contrainte de style, le groupe présente une musique très personnelle dont les climats varient. De bout en bout du set, Jim Black fait preuve d’une inventivité sans cesse renouvelée. Tel un vulcain déchaîné, le maître des peaux et cymbales forge à chaque instant un climat propice à libérer l’expressivité des solistes et ménage même des moments de silence qui permettent au public de recentrer son attention.

Ainsi, après un premier morceau à la construction contrapuntique d’une modernité sidérante advient un autre titre plus organique où la frappe du batteur relie les nappes électriques et électroniques au souffle du saxophone pourvoyeur de mélodie. Se succèdent ensuite des moments planants et d’autres plus éthérés où l’expression des musiciens frise le minimalisme. Porté par la frappe colossale de Jim Black, le guitariste Paul Jarret libère enfin son discours et s’envole lors du dernier morceau. Ce premier set n’aurait pas détonné dans le paysage du marathon des bagatelles de John Zorn programmé le 10 juillet 2019 par le festival Jazz à Vienne.

Diane Krall Trio invite Joe Lovano

Après la musique de « Ghosts Songs » située aux confins d’un jazz expérimental et d’un post rock minimaliste, le public va accueillir avec enthousiasme la star pour laquelle ils sont venus. Comble de bonheur, Diane Krall a invité le saxophoniste Joe Lovano, dont la participation a mobilisé la venue de nombreux d’amateurs.

Vêtue d’une tunique assortie à la blondeur de sa chevelure, de bottines et d’un jean, Diana Krall gagne une scène dont les projecteurs rappellent ceux des studios de photographes, mais ce soir-là, aucun cliché de la star n’est autorisé… ce qui n’empêche pas l’ensemble des spectateurs de la fosse de filmer et photographier via leurs smartphones. Les réseaux sociaux seront riches de photos et vidéos de la vedette, mais cette chronique et bien d’autres aussi, en sont privés.

Joe Lovano, Echo2-Jazz à Vienne 2019

Joe Lovano

Par contre, on ne résiste pas à insérer un cliché de Joe Lovano autorisé et capté l’après-midi au Théâtre de Vienne lors d’une conférence publique.

Diana Krall se présente avec le contrebassiste Robert Hurst et le batteur Karriem Riggins rejoints par l’invité de la soirée, le saxophoniste ténor Joe Lovano. Sa présence, son talent, son jeu inventif et facétieux contribuent à apporter un souffle de modernité à la prestation de la chanteuse-pianiste certes toujours élégante voire précieuse mais un brin académique. Cerise sur le gâteau, le saxophoniste intervient sur la totalité des morceaux du set (hormis un solo piano), ce qui comble de bonheur les spectateurs venus l’écouter.

Le set propose nombre de standards du Real Book parmi lesquels, L.O.V.E., I’ve Got You Under My Skin, Devil may care de Bob Dorough, P.S. I Love You, East of the sun (and West of the moon), Cry me a river, Corcovado.

Au fil du répertoire, le chant voilé de Diana Krall déconstruit les mélodies, les étire pour mieux se les approprier. La voix se fait caressante, se teinte d’accents bluesy, devient murmure sur les ballades qu’elle affectionne mais toujours elle demeure habitée par un swing perceptible. C’est sans doute au piano que la star donne le meilleur d’elle-même. Son jeu désinvolte et fluide est truffé de citations. Avec délicatesse et légèreté, il flirte avec le silence et se joue du tempo. De bout en bout du set, les interventions de Diana Krall et de Joe Lovano se font écho, le saxophoniste stimulant la pianiste et l’incitant à se risquer quelquefois hors de sa zone de confort.

Pourtant éloigné de son contexte musical habituel, Joe Lovano contribue pour beaucoup à la qualité du set par son jeu étincelant, inventif et sans cesse renouvelé. Il fait alterner fulgurances saccadées et phrases élégantes, sonorité détimbrée et délicates circonvolutions, jeu libre aux accents écorchés et phrasé suave. Joe Lovano danse littéralement avec son ténor et insuffle une vraie vie à la musique qu’il dynamise.

A la batterie, le jeu de Karriem Riggins alterne entre puissance et finesse alors que les chorus du contrebassiste font l’admiration de la patronne qui n’hésite d’ailleurs pas tourner le dos à son public pour mieux apprécier la précision et la justesse du jeu de Robert Hurst.

On a pu noter une légère charge émotionnelle durant le solo de Diana Krall sur Almost Blue de son époux Elvis Costello et sur le superbe Corcovado que la musicienne a dédié à celui qui fut un des pères de la bossa nova, le mythique João Gilberto disparu le 06 juillet 2019. La chanteuse n’a pourtant pas poussé l’hommage à interpréter le titre en brésilien mais a chanté Quiet Nights and Quiet Stars, la version anglo-saxonne de la composition d’Antonio Carlos Jobim.

Comme cela est le cas lors de la plupart de ses concerts, la chanteuse-pianiste a offert une prestation léchée qui a permis au public d’apprécier son chant souple et tout en retenue et ses solides improvisations pianistiques. Les spectateurs ne semblent pas affectés par le manque de chaleur, de générosité et d’émotion de la star. Ils ont par contre apprécié la présence de Joe Lovano qui a constitué un atout majeur de ce concert.

D. Linx, G. de Chassy et M. Pastorino – « On Shoulders We Stand »

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Echo#3-Jazz à Vienne 2019

Echo#1-Jazz à Vienne 2019

Nostalgie délicate et flamboyante polyrythmie

Dans cet Echo#1-Jazz à Vienne 2019, Cuba est à l’honneur. La soirée  du 08 juillet 2019 de Jazz à Vienne avec Omar Sosa et Yilian Canizares puis Chucho Valdès Quintet a tenu toutes ses promesses. Le public est reparti comblé par cette soirée qui a fait alterner avec bonheur, poésie et nostalgie avec flamboyance et polyrythmie.

Omar Sosa et Yilian Canizares ont ouvert la soirée que Chucho Valdès a cterminée en quintet. Le pianiste a offert un court hommage à Roy Hargrove en invitant le trompettiste louisianais Terence Blanchard.

Omar Sosa et Yilian Canizares

Omar Sosa le 08 juillet 2019, Echo#1-Jazz à Vienne 2019

Omar Sosa

Le pianiste Omar Sosa et la chanteuse/violoniste Yilian Canizares se produisent ensemble pour la première fois sur la scène du Théâtre Antique. Ils sont accompagnés par le percussionniste Gustavo Ovalles. Ils interprètent le répertoire de l’album « Aguas » (MDC/PIAS) sorti en octobre 2018. La musique qu’ils proposent est dédiée à l’eau, ce que rappelle le filet d’eau qui se déverse sur scène dans un seau rouge.

Yilian Canizares le 08 juillet 2019, Echo#1-Jazz à Vienne 2019

Yilian Canizares

Empreinte de poésie et de spiritualité (la chanteuse évoque à plusieurs reprises Oshun, la déesse de l’Amour et Maîtresse des Rivières dans la santería), la prestation du trio n’en oublie pas pour autant la dimension rythmique. En effet, à plusieurs reprises, Omar Sosa et Yilian Canizares partagent de festifs pas de danse sous le regard amusé et bienveillant de Gustavo Ovalles dont les prestations éblouissantes déclenchent des applaudissements fournis de la part du public.

Durant le premier set de la soirée, le piano poétique d’Omar Sosa, le violon et la voix nostalgique d’Yilian Canizares et les percussions magiques de Gustavo Ovalles ont offert une musique sensible située aux confluences du jazz et des musiques afro-cubaines. Un moment ressourçant délicat où les trois musiciens ont évoqué avec nostalgie leur amour pour leur pays. Une musique généreuse dont les atmosphères sereines dégagent de douces émotions et un sentiment de paix et de fraternité.

Chucho Valdès Quintet et Terence Blanchard

Chucho Valdès, Echo#1-Jazz à Vienne 2019

Chucho Valdès

C’est dans une forme éblouissante et en quintet que le pianiste cubain Chucho Valdès est de retour sur la scène du Théâtre Antique. Sa nouvelle venue mobilise toujours un public fort attaché à cette figure essentielle du jazz cubain.

Au programme, sont annoncés, un répertoire qui reprend « Jazz Batá 2 » (Mack Avenue/PIAS), le dernier album du pianiste sorti en novembre 2018 et un hommage au trompettiste Roy Hargrove disparu en novembre 2018 et avec lequel Chucho Valdès avait enregistré l’album « Habana » (1997) dans le cadre du projet Crisol porté par le trompettiste.

Un autre hommage surprise est offert au public de Jazz Vienne. En effet en cours de soirée, Chucho Valdès développe en solo un superbe hommage au pianiste Michel Legrand disparu le 26 janvier 2019. Entre puissance et délicatesse le maître propose un moment de jazz où poésie et nostalgie se côtoient.

Dreiser Durruthy Bombalé, Echo#1-Jazz à Vienne 2019

Dreiser Durruthy Bombalé

Percussif et lyrique, volubile et effervescent, Chucho Valdès dirige avec son habituelle autorité bienveillante le déroulement du set placé sous le signe de la polyrythmie. A ses côtés on retrouve le joueur de tambour batá Dreiser Durruthy Bombalé qui pose sa voix si singulière sur la musique. Avec lui, le contrebassiste Yelsy Heredia et les percussionnistes Yaroldy Abreu Robles (avec qui le leader joue depuis vingt ans) et Abraham Mansfarroll constituent une section rythmique puissante. Tous quatre servent le rythme et permettent au pianiste de mettre en avant plus encore la dimension percussive de son piano.

En effet les trois percussionnistes croisent leurs rythmes au service des mélodies que le pianiste inscrit sur les harmonies soutenues par la contrebasse. Omniprésente, cette dernière s’implique avec ferveur aux climats polyrythmiques effervescents que tissent les percussionnistes. Ces musiciens émérites donnent aux différentes percussions, y compris les plus petites, un réel statut d’instrument et permettent au public de saisir leur importance dans la structure de la musique de Chucho Valdès.

Le public réagit avec chaleur à la musique charpentée et moderne qui s’appuie sur les fondamentaux rythmiques cubains. Sur scène et dans les gradins, la fièvre monte alors que sur le clavier, les doigts du maître virevoltent de touche en touche. Ébouriffant d’énergie et d’inventivité, Chucho Valdès fait décoller le vaisseau Steinway que le maître fait sonner comme jamais. Le groupe réserve même au public une surprise au public avec un tango plus conquérant que nostalgique que le pianiste truffe de citations. Le morceau permet d’apprécier la complicité du leader avec son contrebassiste. Sur Ochum (en hommage à l’orisha Ochún), la contrebasse exécute un chorus renversant de puissance qui transforme ce gospel au climat bluesy en un merengue dansant.

Après le superbe hommage que le maître cubain a rendu à Michel Legrand le groupe rejoint son leader qui engage le quintet dans un morceau complexe et syncopé qui hésite entre habanera, salsa, rumba et son. Le pianiste pilote et stimule ses rythmiciens dans des imbroglios rythmiques exaltés et syncopés où la basse électrique a remplacé la contrebasse. Tous s’en donnent à cœur joie au sein d’une polyrythmie volubile qui comble le public, l’étourdit et l’immerge dans une descarga (jam cubaine) enivrante où tous les musiciens enchaînent leurs improvisations sans discontinuer.

Terence Blanchard, Echo#1-Jazz à Vienne 2019

Terence Blanchard

Le trompettiste louisianais Terence Blanchard rejoint le quintet en fin de set pour rendre hommage à Roy Hargrove qui s’était produit une dernière fois à Jazz à Vienne, le 12 juillet 2018 lors d’un superbe prestation. Après un mambo très lent en guise de mise en lèvres, Terence Blanchard délivre l’essence de son art entre retenue, souplesse et vélocité. Après un très lent cha cha cha il donne toute sa puissance sur un troisième morceau. Le set se termine après ce trop court hommage à Roy Hargrove dont Terence Blanchard a su évoquer la sensibilité.

Le piano de Chucho Valdès et la contrebasse de Yelsy Heredia ont assumé avec force la dimension percussive de leur instrument et participé au climat polyrythmique flamboyant impulsé par les percussionnistes Yaroldy Abreu, Dreiser Durruthy et Abraham Mansfarroll. Encore une fois la musique de Chucho Valdès a conquis les spectateurs enthousiastes de Jazz à Vienne comblés par un rappel généreux du groupe.

D. Linx, G. de Chassy et M. Pastorino – « On Shoulders We Stand »

D. Linx, G. de Chassy et M. Pastorino – « On Shoulders We Stand »

Sur l’album « On Shoulders We Stand », le chanteur David Linx, le pianiste Guillaume de Chassy et le clarinettiste Matteo Pastorino proposent un voyage musical entre jazz et classique. Guillaume de Chassy a retranscrit des thèmes de pièces classiques sur lesquelles David Linx a écrit des paroles. Un album enchanteur où poésie, sobriété et raffinement s’entrelacent avec bonheur. Une réussite absolue !

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Ellinoa & Wanderlust Orchestra – « Ville Totale »

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Vanessa Tagliabue Yorke & « Contradanza »

Vanessa Tagliabue Yorke & « Contradanza »

Voyage onirique aux climats insolites

Conçu avec brio par la chanteuse Vanessa Tagliabue Yorke, l’album « Contradanza » rend hommage à l’artiste néerlandais Bas Jan Ader disparu en mer lors d’une performance intitulée « A la recherche du miracle ». L’opus aux références artistiques très larges se distingue par un format narratif soigné qui mêle les genres musicaux. Et le miracle advient… l’oreille se laisse conquérir par ce voyage onirique insolite qui donne à découvrir un univers d’une richesse peu commune.

La voix très souple de Vanessa Tagliabue Yorke balise les dix étapes de l’album « Contradanza » (Abeat Records/UVM), un projet musical construit comme un pèlerinage en l’honneur de Bas Jan Ader (1942-1975). Photographe et performeur, l’artiste néerlandais émigré en 1963 en Californie disparaît en mer en 1975, sur son petit voilier « Ocean Wave », entre la Côte Est des États-Unis et l’Angleterre, lors d’une dernière performance intitulée « In The Search of The Miraculous ». Le bateau est retrouvé au large des côtes d’Irlande le 18 avril 1976 mais l’artiste a disparu.

Avec une heureuse inspiration, « Contradanza » brasse les genres musicaux. Musiques du XIXème siècle et jazz créatif se télescopent sur des airs de contredanses cubaines. Au fil des dix pistes de ce voyage musical inventif et inspiré, résonnent l’hymne de la Floride, des bribes de bluegrass, des échos de musiques néo orléanaise, des envolées lyriques et des emprunts au rock progressif. L’album ne manque ni de ressource, ni de liberté et encore moins d’inspiration.

Vanessa Tagliabue Yorke

Non seulement Vanessa Tagliabue Yorke est chanteuse et compositrice de jazz diplômée du Conservatoire Lucio Campiani de Mantou, mais elle est aussi sculptrice et peintre issue de la Nouvelle Académie des Beaux-Arts de Milan. Elle possède une connaissance approfondie du jazz des années 1920/1930 ce qui lui vaut d’être invitée à un « Tribute to Bix Beiderbecke » aux USA en 2012 et d’enregistrer ensuite l’album « Racine Connection » publié par le label américain Rivermont Records.

Vanessa Tagliabue Yorke

Vanessa Tagliabue Yorke©Rroberto Cifarelli

En Italie, elle engage ensuite une collaboration avec le tromboniste et tubiste Mauro Ottolini avec lequel elle enregistre en « Musica per una società senza pensieri Vol. 1 » et « Musica per una società senza pensieri Vol.2 » puis « Buster Kluster » en 2016. En 2015, elle sort sous son nom l’album « Contradanza » (Abeat Records) puis en 2016, elle publie « We Like It Hot » (Artesuono) en quartet avec Paolo Birro (piano), Francesco Bearzatti (clarinette) et Mauro Ottolini (trombone).

En 2017, Vanessa Tagliabue Yorke sort l’album « Nocturnes » (Azzurra Music) où elle chante Edith Piaf entourée de Paolo Birro au piano et Andrea Bettini. Durant cette même année 2017, sort « Tra la Via Aurelia e il West » (Ala Bianca Records) dans lequel Vanessa relit des morceaux de Francesco Guccini avec l’orchestre symphonique de San Remo dirigé par Vince Tempera. Dans cet album elle chante avec Carmen Consoli, Roberto Vecchioni, John de Leo, Cristina Donà, Pacifico, Leonardo Pieraccioni. L’année 2017 est faste puisque la chanteuse intervient aussi sur trois titres de l’album « Tenco come ti vedono gli altri » (Azzurra music) avec Gino Paoli, Daniele Silvestri, Alberto Fortis, Petra Magoni, Vincenzo Vasi.

Vanessa Tagliabue Yorke collabore donc avec de nombreux musiciens italiens parmi lesquels Mauro Ottolini, Roy Paci, Enrico Terragnoli, Danilo Gallo, Vincenzo Vasi, Peo Alfonsi, Paolo Birro, Francesco Bearzatti et elle a participé à de prestigieux festivals italiens comme Umbria Jazz, Time in Jazz Berchidda, Ravello Jazz Festival, Torino Jazz festival et beaucoup d’autres.

Sorti en France le 28 mars 2019 chez Abeat Records, l’album « Contradanza » permet de découvrir le travail de cette artiste très créative.

L’album « Contradanza »

Cet opus témoigne d’une conception artistique soignée, d’une recherche approfondie et d’une réalisation technique aboutie qui permet d’apprécier un contenu musical fort riche. On découvre les sonorités d’instruments vintage peu souvent employés comme le thérémine l’armonium Galvan, l’orgue Philicorda auxquels s’ajoutent les sons de conques et de tôles en acier système HN®.

Couverture de l'album Contradanza de Vanessa Tagliabue YorkeLa voix puissante et claire de la chanteuse est accompagnée par des musiciens virtuoses. Aux côtés de Vanessa Tagliabue York , Mauro Ottolini (trombone, trompette à coulisse, sousaphone, flûtes, coquillages), Ethan Uslan (piano à queue), Vincenzo Vasi (thérémine, instruments électroniques, voix, jouets), Paolo Tomelleri (clarinette), Enrico Terragnoli (guitare électrique, banjo), Paolo Garzillo (guitare et basse électriques), Roberto De Nitt (Philicorda, armonium Galvan, piano), Dario Buccino (tôles en acier système HN®), Maurillio Balzanelli (percussions africaines), Mauro Costantini (orgue Hammond), Giovanni Majer (contrebasse) et Gaetano Alfonsi (batterie) sans oublier Miriam Abate qui prête sa voix à une sirène.

Pour souligner la poétique inhérente à l’œuvre pourtant moderne du performeur Bas Jan Ade, Vanessa Tagliabue Yorke utilise des musiques du XIXème siècle, comme celles de Stephen Foster (1826-1864) et des contradanzas composées par Manuel Saumell (1818-1970) et Ernesto Lecuona (1895-1963). La contradanza était une version cubaine de la contredanse européenne du 19ème siècle pour piano ou piano et voix lyrique.

Sur « Contradanza », la chanteuse Vanessa Tagliabue Yorke propose une aventure musicale en dix étapes où elle tisse des liens entre la modernité du performeur Bas Jan Ader et des musiques empreintes de romantisme. Dans cette partition qui mélange les genres, elle honore la mémoire de l’artiste et lui offre une lamentation insolite où les envolées lyriques et poétiques contrastent avec les sonorités d’un rock décadent aux flamboyances chargées d’émotion.

Au fil des pistes de « Contradaza »

Le voyage musical débute d’une façon quelque peu solennelle avec Io sono la nostalgia, inspiré de La nina bonita de Manuel Saumell. Mauro Ottolini fait pleurer son trombone, le piano d’Ethan Uslan joue le rythme habanera de la contradanza sous un déluge de bruitisme généré par les tôles d’acier de Dario Buccino qui simule le décollage d’un avion et le thérémine de Vincenzo Vasi qui pleure. La voix de la jeune Miriam Abate incarne le chant de la sirène qui invite Bas Jan Ader à partir.

Inspirée de de La suavecita, contredanse pour piano de Manuel Saumell, Vanessa Tagliabue Yorke chante en Italien et incarne la voix de l’épouse qui laisse partir l’artiste vers In cerca del Miracolo. Au lyrisme du début succède un mouvement baroque et insolite qui hésite entre rock déjanté et free jazz baroque.  Sur Ocean wave qui marque le début du voyage, on ressent les mouvements du petit bateau qui se laisse porter sur la partition d’une contredanse inspirée de La conga se va de Ernesto Lecouna et chantée en Espagnol. La voix de soprano de Vanessa s’épice de malicieuses étrangetés alors que Mauro Ottolini joue des coquillages sur un rythme qui flirte avec l’accompagnement bluegrass du banjo.

La barque se perd ensuite dans l’immensité de l’océan alors que survient le nostalgique The Tempest inspiré de Jeanie with the light brown hair de Stephen Foster. L’émotion affleure alors que, sur un tempo de rock cataclysmique la guitare incarne la tempête sur des sonorités underground que Marc Ribot ne renierait pas. Après les flots déchaînés, le thérémine chante Sea Shanties inspiré d’une chansonnette des années trente de la tradition populaire définie par Ethan Uslan comme un faux chant hawaien que le pianiste joue en duo avec Vincenzo Vasi alors que, sur un tempo de dixieland, la voix de Vanessa évoque le retour sur une île enchantée.

Après ce rêve, advient le kafkaïen La luna non interprété en duo par la voix de la chanteuse et les tôles de Dario Buccino. Après ce cauchemar, place au contemplatif Farewell. Inspiré de Old folks at home de Stephen Foster. Revitalisé par la voix gospellisante et la clarinette de Paolo Tomelleri, le morceau  regarde vers le passé pour un adieu polyphonique néo orléanais mené par banjo, trombone, rythmique et trompette et voix.

C’est ensuite l’atmosphère chargé d’émotions de Franck. Bas Jan Ader parle à Frank Lloyd Wright et pour l’occasion, se trame une atmosphère nébuleuse puis tumultueuse que tressent la guitare, l’orgue, le thérémine, le sousaphone et la batterie. La voix claire émouvante de la chanteuse en surgit comme un ange porteur d’une lumière qui précède la chute, en référence aux performances de Bas Jan Ader (« Fall I, II, III ») et à la maison sur la cascade (Falling Water) de l’architecte Frank Lloyd Wright.

Le chant tragique de Vanessa habite ensuite l’univers rock électro puissant et féerique de Niet chainie-Andy, écrit par la chanteuse sur une berceuse russe adressée à Andy Warhol. D’outre-tombe, le peintre répond sur Andy Ending à travers la voix de Vanessa Tagliabue Yorke qui chante ses célèbres mots « Quand je mourrai, je ne veux pas laisser de restes. Je voudrais disparaître. Les gens ne diraient pas: « Il est mort aujourd’hui ». Ils diraient: « Il a disparu »… comme Bas Jan Ader l’a fait à la recherche du miracle. Du chaos évoqué par la désespérance de la guitare, de l’orgue paroxystique et des tôles émerge le chant qui se charge de force vitale après la rencontre avec les percussions africaines.

Sur les voiles de la nostalgie, on a embarqué avec Vanessa Tagliabue Yorke et ses compagnons à la recherche d’un possible miracle sur les vagues de l’océan mais après le chant des sirènes et la tempête vient le temps de l’adieu, des pleurs et de la disparition. « Contradanza » a porté la lamentation et ravivé le souvenir de Bas Jan Ader.

D. Linx, G. de Chassy et M. Pastorino – « On Shoulders We Stand »

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Echo#3-Nuits de Fourvière 2019

Dans le Salon de Musique de Vincent Segal

Ami de longue date des Nuits de Fourvière, le violoncelliste Vincent Segal a rêvé tenir un salon de musique à l’Odéon. Le festival a exaucé ce vœu et intégré un nouveau concept dans sa programmation… « Les Salons de Musique des Nuits ». Ainsi, le 23 juin 2019, au théâtre de l’Odéon, le public a rejoint Vincent Segal et ses invités dans son Salon de Musique. La soirée est aussi l’occasion de célébrer les 15 ans du Label Nø Førmat! Liberté et complicité ont présidé au déroulement de cette soirée à la fois intime et festive.

Cet Echo#3-Nuits de Fourvière 2019 fait un clin d’œil à la soirée inaugurale des « Salons de Musique des Nuits de Fourvière ».

Le violoncelliste Vincent SegalLe violoncelliste Vincent Segal dans Echo#3-Nuits de Fourvière 2019 a tenu son Salon de Musique le 23 juin 2019, dans l’intimité du Théâtre de l’Odéon dont l’acoustique idéale a permis au public de saisir les moindres nuances de l’expression des musiciens invités. Après cette ouverture à l’Odéon, d’autres Salons de Musiques vont se tenir Salle Molière et le cycle 2019 va se terminer dans la Grande Salle de l’Opéra de Lyon avec Vinicio Capossela .

La soirée du 23 juin 2019 célèbre aussi les 15 ans du label Nø Førmat! Son directeur et fondateur Laurent Bizot pratique un travail qui confine à l’artisanat, bien loin de celui des grandes majors. Il cultive le défrichage des talents et prospecte en direction de musiques atypiques et inventives. Vincent Segal fait partie des artistes signés chez Nø Førmat ainsi que plusieurs de ses invités, Ballaké Sissoko, Piers Faccini et Gérald Toto.

Quid du Salon de Musique de Vincent Segal ?

Avant même l’arrivée des artistes sur la scène de l’Odéon, le public découvre le décor du salon de Musique de Vincent Segal. Un ciel dégagé, quelques martinets, une douce atmosphère, des chaises, une sonorisation a minima, un canapé de bois, une table avec une bouteille de vin et quelques verres, un ensemble de percussions en fond de scène et en toile de fond la vue dégagée sur Lyon et le Mont Blanc qui se détache.

Premier invité, le public par l’affiche alléchée manifeste un calme bienveillant et attend avec curiosité le déroulement de cette soirée atypique. Dans l’assistance, des musiciens, des néophytes, des curieux, des inconditionnels de Vincent Segal venus de sa ville natale (Reims) pour l’écouter de nouveau. Sur les gradins et le proscénium, l’ambiance est chaleureuse et conviviale, à l’image d’ailleurs de ce que sera cette soirée.

C’est Richard Robert (conseiller artistique musiques et responsable des productions) lui-même qui vient ouvrir la soirée. Avec son humour habituel, ce fin connaisseur musical reprécise le concept de la soirée. Carte blanche à Vincent Segal qui dans le cadre intime de son salon va convier quelques amis musiciens à échanger en toute liberté et sans limite de temps… peut-être jusqu’au bout de la nuit !Echo#3-Nuits de Fourvière 2019, le salon de musique de Vincent Segal

Le maître de céans arrive ensuite accompagné de ses invités. Côté jardin, ses fidèles complices de scène Ballaké Sissoko (kora) et Piers Faccini (chant, guitare) ainsi que Gérald Toto (voix, guitare), tous signés chez Nø Førmat! Côté cour, les deux complices du label ACT, le saxophoniste Émile Parisien et l’accordéoniste Vincent Peirani avec lesquels Vincent Segal n’a jamais joué. Un peu en arrière la percussionniste Lucie Antunes dont on découvrira qu’elle a fréquenté le Conservatoire National Supérieur de Lyon au même titre que Vincent Segal … mais avec quelques années d’écart, ce qui n’est en rien un obstacle à leur collaboration.

Pour Vincent Segal, un salon de musique ce serait « une fête idéale où les uns et les autres ne se connaissent pas tous »…. Il précise aussi que la soirée n’a été précédée d’aucune répétition, juste des échanges, des propositions, « ils ont travaillé intérieurement ». et la musique va leur permettre de faire connaissance. On a bien compris, Vincent Segal donne le tempo, propose, suggère et ses invités saisissent et croisent librement les notes, le tout dans une ambiance détendue de confiance absolue.

Début de soirée, les musiciens font connaissance

La soirée débute avec un duo kora/violoncelle où Vincent Segal et Ballaké Sissoko reprennent le morceau qu’ils ont joué pour la première fois. Les confidences musicales du duo transportent tout de suite le public dans leur univers intime, quelque part sous un arbre, la nuit. Vincent Segal invite ensuite Vincent Peirani à se joindre au duo que le violoncelliste entame avec le guitariste et chanteur Piers Faccini, son ami depuis de trente ans. Très vite la magie opère et la plainte de l’accordéon résonne avec celle de la voix et du violoncelle.

Kora et violoncelle cheminent ensuite aux côtés de la guitare et de la voix de Gerald Toto qui libère son imaginaire en un chant sensible et fragile. La mélopée inspire le soprano qui mêle son souffle venu d’orient et croise les notes de la kora.

Après trente minutes de musique, Vincent Segal perçoit, tout comme le public, cette proximité qui s’installe entre les musiciens et il en profite pour proposer un exercice périlleux à Émile Parisien. « Avec Lucie on va venir, tu commences libre avec ce que tu veux et tu dois nous emmener à Naples. Quand on est à Naples on va commencer les percussions et là …. ». Le surdoué du saxophone n’en est pas à son premier défi. La petite mélodie du soprano s’étoffe et la musique s’évade dans le sud de l’Italie, les percussions invitent à danser, la voix de Piers Faccini s’élève et avec eux le public déambule dans les rues de la cité napolitaine.

La partie est gagnée, l’esprit de la fête est bien là. Les invités ont fait connaissance, la soirée peut continuer. Captivé par les propos musicaux, le public adhère sans retenue et s’immerge dans l’ambiance conviviale du Salon de Musique de Vincent Segal.

Après la convivialité, les confidences

Les musiciens continuent à converser. Un blues entamé par Piers Faccini rallie tous les musiciens qui le rejoignent sur les chemins de l’Alabama. Vincent Peirani y va d’un chorus inspiré sur son melodica. La spontanéité est de mise et Gerald Toto, prend le relai vite suivi par l’ensemble des musiciens. L’accordéon se fait percussion, la kora et le soprano improvisent, le violoncelle soutient le rythme et vient le temps d’un petit verre de vin alors que l’accordéon entonne le « petit vin blanc ».

Du canapé où il s’est installé, le maître de la soirée donne le top au duo Parisien/Peirani qui ne se fait pas prier et entame un Temptation rag d’anthologie. Suspendu au souffle des deux instruments, le public suit le duo dans ses délires improvisés et ses fausses fins et leur réserve une superbe ovation.

Après avoir soulevé l’enthousiasme du public, les invités du Salon de Musique en viennent aux confidences. Les cordes de la kora et du violoncelle guident la musique dans les rues d’une cité africaine au soleil couchant. Le soprano-muezzin double le chant du violoncelle, la kora égrène son chant interrogatif auquel répond l’accordéon.

Une fin de soirée sérieuse et riche en émotions

Vient alors le moment des « choses sérieuses ». Ballaké Sissoko que Vincent Segal nomme le « Maître de la Nuit », élève sur la kora un solo magique dans la nuit étoilée. Variations rythmiques et envolées lyriques arrêtent la fuite du temps.

Dans le silence de la nuit, la percussionniste Lucie Antunes interprète en solo, Psappha de Iannis Xénakis. Quatre mailloches varient rythmes et timbres sur congas, bongos, cloches, claves, cymbales, grosse caisse, tambour. Entre martèlements métalliques, battements violents sur les peaux, frappes irrégulières ou brèves percussions boisées, s’invite le silence. La musique incantatoire fascine et conquiert tous les invités, sur scènes ou dans les gradins.

Difficile de relancer après une telle prestation. Vincent Segal engage donc un défi aux musiciens, jouer le plus piano possible tous ensemble… un beat a minima s’installe et ouvre l’espace à Piers Faccini et son délicat Black Rose. Violoncelle, kora et accordéon le rejoignent. L’émotion est à son comble mais il échoit à Emile Parisien et Vincent Peirani de continuer. Pour se faire, le soprano entame la composition de Sydney Bechet, Song of the Medina (Casbah), cheval de bataille habituel du duo rejoint par la kora et le violoncelle.

« Une fête ce sont des gens qui partent et des amis qui arrivent à l’improviste« …

Vincent Segal invite donc sur scène un musicien joueur de duduk rencontré récemment sur un festival et qui réside à Lyon. Un duo troublant s’établit entre les chants si proches du duduk et du soprano. Kora et violoncelle enchaînent ensuite un superbe morceau où transparaît une fois de plus la connivence des deux artistes.

« Avant de se retrouver sur les quais (!!!) » pour poursuivre la soirée, Vincent Segal conçoit de donner une fin officielle à la soirée avec « une tarentelle, un drop mandingue et un retour à la tarentelle« . Bien entendu la fièvre gagne le public autant que les musiciens tant et si bien que la musique se continue après cette fin qui n’en est pas vraiment une, car le voyage se poursuit en direction de La Réunion et plus encore…

Vincent Segal a gagné son pari. Dans son Salon de Musique, portée par les artistes durant presque trois heures, la musique de ses invités s’est avéré un sublime outil de communication. Pourvoyeuse d’images et d’émotions, elle a transcendé les différences, incité à la confiance, appelé aux confidences et redonné le goût du partage et l’envie de sourire.

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Chick Corea – The Spanish Heart Band : « Antidote »

Chick Corea – The Spanish Heart Band : « Antidote »

Un feu d’artifice vibrant de latinité

A la tête d’un octet rutilant qui réunit des musiciens venus de l’Espagne, de Cuba, du Venezuela et des États-Unis, le pianiste Chick Corea plonge de nouveau dans son héritage musical espagnol, latin et flamenco. Chick Corea - The Spanish Heart Band : « Antidote »… une immersion vivifiante dans le jazz latin de Chick Corea.

couverture de l'album Antidote de Chick Corea - The Spanish Heart BandAnnoncé pour le 28 juin 2019, l’album « Antidote » (Concord/Universal) marque une nouvelle étape latine dans la discographie de Chick Corea.

Dans la droite ligne de « Touchstone » and « My Spanish Heart », le pianiste continue à explorer les styles musicaux espagnol et afro-cubain avec à ses côtés, « The Spanish Heart Band » au casting exceptionnel. Des thèmes de Paco de Lucía, Antonio Carlos Jobim et Igor  Stravinsky s’ajoutent à des reprises de ses deux albums fétiches.

« My Spanish Heart »

« Mes racines sont italiennes, mais mon cœur est espagnol. J’ai grandi avec cette musique. Ce nouveau groupe est un mélange de tous les merveilleux et différents aspects de mon amour et de mon expérience vis-à-vis de ces rythmes qui constituent une grande partie de mon patrimoine musical. »  Chick Corea

Tout au long de sa longue carrière, le légendaire compositeur, pianiste et claviériste Chick Corea a exploré la musique bien au-delà des frontières du jazz. De nombreuses fois au fil des décennies, il a approfondi cet héritage des traditions espagnole, latine et flamenco qu’il nomme « My Spanish Heart ».

Depuis pratiquement ses débuts, la musique de Chick Corea a été empreinte de latinité. D’ailleurs il se  plait à évoquer le premier concert qu’il a écouté à son arrivée à New York en 1960, une prestation du percussionniste d’origine cubaine Mongo Santamaría au Birdland. Une grande partie de son « Spanish Heart » provient de cette époque où pendant les pauses de ses concerts, il allait écouter Tito Puente, Machito, Ray Barretto, Eddie Palmieri qui jouaient au Palladium.

Chick Corea ne fait aucun mystère de son amour pour la musique espagnole, latine et pour flamenco. Ça commence en 1972, par une de ses compositions les plus connues, Spain inspiré par le Concierto de Aranjuez de Joaquin Rodrigo. Le morceau a d’ailleurs été enregistré d’innombrables fois depuis, y compris par Paco De Lucía et Tito Puente.

En 1976, le pianiste sort « My Spanish Heart » avec Stanley Clark, Don Alias, Steve Gadd, Jean Luc Ponty et Gayle Moran où figure le thème Armando’s Rhumba dédié à son père. Cet album qui fusionne de manière innovante jazz et musique latine traditionnelle, fait partie des grands classiques de Corea.

Seize ans plus tard, en 1982, le pianiste s’est de nouveau aventuré sur un terrain musical similaire avec l’album « Touchstone » auxquels participaient entres autres, Al di Meola, Stanley Clarke and Lenny White et le légendaire guitariste flamenco Paco De Lucía sur deux titres, Touchstone et Yellow Nimbus.

En 2019, sur « Antidote » Chick Corea explore de nouveau ses influences espagnoles et latines avec le premier album de son nouveau The Spanish Heart Band, un octet multi-culturel auquel se joignent Rubén Blades, Gayle Moran Corea, et Maria Bianca.

The Spanish Heart Band

Pour se lancer dans cette nouvelle exploration dynamique de ses racines de cœur, le virtuose du clavier âgé de 78 ans a réuni autour de lui The Spanish Heart Band, un groupe de huit brillants musiciens.

Ainsi, une rythmique imparable entoure Corea avec le maître cubain de la basse Carlitos Del Puerto et le percussionniste vénézuélien Luisito Quintero qui ont joué sur l’album « Chinese Butterfly » (2018) enregistré par Corea en collaboration avec Steve Gadd. La batterie est confiée à Marcus Gilmore qui suit les traces de son grand-père, le grand Roy Haynes, lequel a d’ailleurs lui aussi collaboré avec Corea.

Outre la section rythmique, The Spanish Heart Band compte deux musiciens originaires d’Espagne, le guitariste de flamenco Niño Josele et le saxophoniste/flûtiste Jorge Pardo, qui ont tous deux travaillé avec le maître du flamenco Paco de Lucía. A leurs côtés, un duo de soufflants imparable composé du trompettiste Michael Rodriguez et du tromboniste Steve Davis. Enfin, le groupe accueille le danseur de flamenco Nino de los Reyes.

A cet octet multiculturel expert en flamenco et en rythmes latins s’ajoutent les voix de Rubén Blades, de Gayle Moran Corea et Maria Bianca.

De plage en plage

L’album ouvre avec la chanson titre et la voix de Rubén Blades qui se joint à l’ensemble des musiciens de l’octet. Le morceau se développe jusqu’à la transe à laquelle participe aussi le danseur. Dans la même dynamique on écoute avec un plaisir indicible la nouvelle version du célèbre Armando’s Rhumba déjà présent sur « My Spanish Heart » et dédié par le pianiste à son père. Sur ce nouvel arrangement, on savoure les rutilantes interventions du trombone, de la flûte et de la trompette. La guitare émerveille par son énergie et le piano se réinvente puis laisse place à une fusion rythmique éblouissante qui déclenche un un véritable séisme musical.

Les percussions dialoguent ensuite avec les pas du danseur en ouverture de Nimbus jaune, écrit à l’origine pour le duo Corea/De Lucía. The Yellow Nimbus - Part 1, donne libre expression aux couples guitare/palmas/danseur et flûte/piano qui échangent dans un tourbillon flamenco éblouissant et nuancé. Advient ensuite The Yellow Nimbus - Part 2, une autre facette du thème où l’on se laisse porter par les échanges entre le piano exultant et la guitare virtuose. Une musique enivrante.

Le chœur vocal luxuriant de Prelude To My Spanish Heart résonne comme une offrande religieuse qui précède une version revisitée de My Spanish Heart. Pris sur un rythme un rien danzon, la voix et les cuivres laissent place à un solo fougueux du piano puis à un chorus solaire de la trompette suivi d’un scat inspiré du chanteur. De Duende, le groupe propose une version quasi atmosphérique aux résonances percussives étranges autant que délicates. Flûte, trombone, trompette et piano amorcent le thème, très vite suivis par les huit musiciens qui engagent des échanges habités par la grâce… l’âme du flamenco affleure !

Chick Corea revisite de manière fort originale Zyryab, cette composition de Paco de Lucia qui porte le nom du poète et musicien du persan-africain du IXe siècle espagnol. Le leader a enregistré la version originale du titre avec le guitariste en 1990. La musique de 2019 restitue l’esprit d’un flamenco authentique nimbé d’influences espagnoles et moyen orientales qui sont mis en valeur par des arrangements riches et contrastés.

Chick Corea explore aussi le célèbre Desafinado composé par Antônio Carlos Jobim. Il choisit de poser la voix soul un peu détimbrée de Maria Bianca pour faire écho au titre qui signifie désaccordé. Sur un tempo plus rapide que le titre originel, le clavier conte avec allégresse et fluidité cette triste histoire d’amour. Avec le très court Pas de Deux, Corea introduit un autre genre musical, via un arrangement pour piano-solo d’un morceau du ballet « The Fairy’s Kiss » de Stravinsky. Seul au piano, Corea danse avec son instrument. Un enchantement plein de délicatesse.

L’album se termine avec Admiration sur lequel flûte aérienne et guitare lumineuse rivalisent d’inspiration. Si Corea endosse le rôle de pianiste, on perçoit surtout dans ce titre son implication dans les arrangements et les orchestrations qui élèvent ce morceau au firmament des étoiles. Les pas du danseur concluent le morceau. On flotte loin des contingences terrestres.

« Antidote », un album dynamique d’une grande musicalité. Sur les onze pistes, le jazz de Chick Corea - The Spanish Heart Band vibre d’une latinité qui enchante, il fait rêver et incarne peut-être le rôle de la musique et des artistes: aider à lutter contre le quotidien souvent sombre et peu amène, contribuer à apporter un dose d’espoir et de bonheur… comme un antidote contre la morosité ambiante.

Après l’écoute de l’album « Antidote », il tarde de retrouver live Chick Corea - The Spanish Heart Band. RV le 03 juillet 2019 à Jazz à Vienne, le 04 juillet 201 à Enghien-les-Bains 9, le 30 juillet 2019 à Marciac. ICI, pour connaître l’ensemble des autres dates de la tournée de Chick Corea - The Spanish Heart Band 

D. Linx, G. de Chassy et M. Pastorino – « On Shoulders We Stand »

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Sur l’album « On Shoulders We Stand », le chanteur David Linx, le pianiste Guillaume de Chassy et le clarinettiste Matteo Pastorino proposent un voyage musical entre jazz et classique. Guillaume de Chassy a retranscrit des thèmes de pièces classiques sur lesquelles David Linx a écrit des paroles. Un album enchanteur où poésie, sobriété et raffinement s’entrelacent avec bonheur. Une réussite absolue !

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