Clin d’œil à Edouard Ferlet & « altérité »

Clin d’œil à Edouard Ferlet & « altérité »

Album sans partition et sans montage

Après les avoir invités en 2017 à l’occasion de la sortie de son album « Think Back Op. 2 », le pianiste Edouard Ferlet retrouve Naissam Jalal, Sonny Troupé et Guillaume Latil pour travailler autour de l’improvisation idiomatique. Après deux résidences, ces quatre artistes issus de galaxies aux esthétiques différentes apprennent à se connaître. L’album « altérité » résulte de leur collaboration et donne à écouter une musique singulière, sans partition et sans montage. Une musique qui captive l’oreille.

couverture de l'album altérité avec Edouard ferlet, Naissam Jalal, Sonny Troupé et Guillaume LatilLe 13 mai 2017, à l’occasion du concert de sortie de son album « Think Back Op. 2 », le pianiste Edouard Ferlet invite trois personnalités musicales issues d’univers musicaux différents, la flûtiste Naïssam Jalal, le percussionniste Sonny Troupé, et le violoncelliste Guillaume Latil.

Affranchis de tout a priori, les quatre artistes s’écoutent et font plus que dialoguer. En effet, sur « altérité » ils unissent leurs expressions pour élaborer une musique qui, comme par magie, se compose par elle-même dans l’instant, au fil de leurs dialogues complices.

Enregistré à huis-clos, sans partition et sans montage, l’album « altérité » (Melisse/Outhere Distribution) sorti le 25 octobre 2019 résulte d’un travail mené dans une dynamique d’improvisation idiomatique qu’ont pratiquée durant trois jours Edouard Ferlet, Naissam Jalal, Sonny Troupé et Guillaume Latil.

Les musiciens

  •  A travers « Think Bach » (2011) et « Think Bach Op.2 » (2017), Edouard Ferlet en solo donne à percevoir la facette introspective et passionnée que lui inspire la musique de Bach. Le piano de Ferlet et le clavecin de Violaine Cochard ont exploré en duo l’univers de Bach sur « Bach Plucked-unplucked » (2015) puis celui de la danse à travers le temps et les pays sur « Plucked’N Dance » (2018). Au sein du trio Aïres qui réunit Airelle Besson, Edouard Ferlet et Stephane Kerecki, le pianiste produit sur « Aïres » (2017) un jazz chambriste élégant et raffiné. Edouard Ferlet fait aussi partie depuis sa création du trio de Jean-Philippe Viret avec lequel il chemine depuis vingt ans.
    Edouard Ferlet, Naissam Jalal, Sonny Troupé, Guillaume Latil©Grégoire Alexandre Latil

    Edouard Ferlet, Naissam Jalal, Sonny Troupé, Guillaume Latil©Grégoire Alexandre

  • Récemment récompensée en 2019 d’une Victoire du Jazz dans la catégorie « Album inclassable » pour le splendide « Quest of the Invisible », la flutiste franco-syrienne Naïssam Jalal (flûte, voix) mène aussi d’autres projets. Parmi ceux-là figure le groupe « Rhythms of Resistance » avec lequel elle a gravé deux disques, en mars 2015 “Osloob Hayati” et en novembre 2016 « Almot Wala Almazala ».
  • Le batteur et percussionniste guadeloupéen Sony Troupé (batterie, tambour ka), fait quant à lui partie de cette nouvelle scène jazz dynamique et créative venue des Antilles. Son univers gravite aux frontières du jazz et de la musique créole. Outre des collaborations avec le saxophoniste Jacques Schwarz-Bart, la chanteuse et le pianiste Grégory Privat, il a sorti en avril 2017, l’album « Reflets denses » dont la musique chaleureuse se situe loin des formats standards que l’on peut, sans le trahir, qualifier de caraib’jazz.
  • Le violoncelliste Guillaume Latil (violoncelle, voix) s’investit dans des projets musicaux tous horizons, du jazz aux musiques traditionnelles. On a pu l’écouter avec Cuareim Quartet » un quartet à cordes avec lequel il enregistré deux albums avec le quartet d’André Manoukian Directeur artistique du nouveau disque  » Contrebande » de la violoniste Fiona Monbet sorti en 2018. Il accompagne aussi sur scène et en studio la chanteuse Lou Tavano.

Improvisation idiomatique et altérité

La terminologie « improvisation idiomatique » qualifie la production sonore émanant de musiciens qui partagent les même codes, en l’occurrence ici, ceux du jazz. Elle respecte et utilise donc le vocabulaire mélodique du jazz, ses phrasés, ses rythmiques et harmoniques en usage. Ainsi, à partir de gestes pratiqués sur le(s) instrument(s) techniquement maîtrisés, les musiciens engagés dans l’improvisation idiomatique traduisent leur pensée en produisant des sons. Ces derniers façonnent leur expression personnelle laquelle incarne leur identité propre.

Certes l’improvisation idiomatique ne requiert pas de répétition mais nécessite un minimum de préparation. Par ailleurs elle est pratiquée par des musiciens qui manifestent une grande ouverture vis à vis de l’inconnu et vis à vis du jeu des autres. Ainsi, le concept d’altérité prend tout à fait son sens dans  cette pratique musicale.

« altérité »

Sur l’album « altérité », Edouard ferlet, Naissam Jalal, Sonny Troupé et Guillaume Latil inscrivent leur pratique dans le cadre l’improvisation idiomatique. Le titre de l’opus résonne tout à fait avec cette ouverture et cette écoute inconditionnelle dont les quatre artistes ont fait preuve d’un bout à l’autre de l’enregistrement.

Sans a priori mais en référence aux codes du jazz qui conditionnent la pratique de l’improvisation idiomatique, les quatre musiciens ont joué, se sont écoutés. Affranchis des conventions qui président (pour chacun.e) à leur habituelle expression, ils se sont laissé guider dans leur introspection par leur intuition et leur inspiration. Ils ont laissé tourner les bandes qui ont enregistré leur production sonore. Ils ont ensuite conservé les moments les plus explicites de leurs échanges dont témoignent les treize plages de l’album « altérité.

L’enregistrement a capturé les silences qui émaillent les improvisations. Il restitue l’entente et les hésitations qui jalonnent les morceaux. A l’écoute de l’album « altérité » on perçoit presque les regards étonnés des musiciens, leurs sourires émerveillés, leur attention mutuelle, les pieds qui battent et les têtes qui se balancent en rythme. Une grande liberté d’expression caractérise les échanges musicaux de ces quatre personnalités singulières que sont Edouard Ferlet, Naissam Jalal, Sonny Troupé et Guillaume Latil.

Impressions musicales

Evoquer des impressions procède du processus subjectif de l’écoute à laquelle participent la sensibilité et les références culturelles de l’auditeur.trice. Certains morceaux déclenchent plus d’adhésion et d’implication, comme si l’oreille devenait partie prenante de l’improvisation.

La psalmodie envoûtante de Parabole projetée sur une trame au motif oriental ouvre l’album alors que le pulsatile Clone le termine avec un climat groovy. Telle une complainte, Allégorie plonge dans un climat de recueillement et de prière alors que le plus tonique Procession évoque une cérémonie musicale profane.

La flûte et le piano au jeu évanescent contribuent à créer un moment de détente sur Ligne de main qui résonne tel un songe musical. Sur Identité, le violoncelle solo dessine une ligne musicale aux inflexions médiévales. Plus loin, ce même violoncelle converse avec la flûte diaphane sur Convergence alors que sur Ascendant il entonne une complainte lyrico-romantique soutenu par les accords mélancoliques du piano.

L’étrange Enigma procure de belles émotions déclenchées par les frappes sur les cordes du piano, les caresses sur celles du violoncelle, les larmes que pleurent les percussions et les arabesques flottantes de la flûte. Tel un conte céleste évanescent, Anonyme résulte quant à lui de la superbe alchimie sonore qui s’opère entre les notes cristallines du piano, les pleurs de la flûte et la litanie de l’archet sur le violoncelle.

Ailleurs, les instruments se laissent entraîner dans la ronde sautillante et percussive du titre Intégrité tandis que Récit semble découler d’une quête spirituelle.

Profondément évocateur de sensations, Abîme procure une impression de vertige schizophrénique à laquelle contribuent la voix plaintive, le piano percussif, la frappe découpée des baguettes sur tous les éléments de la batterie, les cordes pincées et les sonorités discordantes du violoncelle. Pourtant, après une chute spiralée vers un monde sous-terrain dont on ne perçoit pas le fond, on remonte enfin à la surface quand s’élève le chant lumineux.

Issu de la réunion de quatre personnalités musicales évoluant dans des univers aux contours fort différents, l’album « Altérite » ne laisse pas indifférentes les oreilles qui l’écoutent sans a priori. Autour du pianiste Edouard Ferlet, la flûtite Naïssam Jalal, le batteur Sonny Troupé et le violoncelliste Guillaume Latil célèbrent un hymne à l’altérité.

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Coup de cœur… pour Yes! Trio & « Groove du Jour »

Coup de cœur… pour Yes! Trio & « Groove du Jour »

Swing, Vitalité et Modernité

Pas question en cet automne 2019 de passer à côté de « Groove du Jour ». Porteur de bout en bout d’un groove vibrant, d’un swing élastique et d’une modernité étonnante, cet opus est le fait du Yes! Trio qui réunit le batteur Ali Jackson, le contrebassiste Omer Avital et le pianiste Aaron Goldberg. Un grand « OUI » à cet album plein de vitalité qui donne la pêche et le sourire !

couverture de l'album Groove du Jour du Yes! TrioAu début des années 1990, Ali Jackson (batterie), Aaron Goldberg (piano) et Omer Avital (contrebasse) se sont connus à New-York où ils ont appris et pratiqué un jazz plein de vitalité et de swing. Chacun a ensuite mené avec brio sa propre carrière.

Après « Yes ! », un premier disque gravé par Yes! Trio en 2009, les talentueux musiciens se sont de nouveau réunis en studio en 2018 pour enregistrer le tonique « Groove du Jour » (jazz&people/PIAS).

De bout en bout des dix titres de « Groove du Jour », Yes! Trio propose une musique joyeuse et exaltante que l’on ne se lasse pas d’écouter. Avec enthousiasme on dit « Oui » à ce jazz vibrant qui porte haut l’esprit et les couleurs du swing.

Yes! Trio

Avant de devenir les pointures internationales qu’ils sont aujourd’hui, le pianiste Aaron Goldberg, le contrebassiste Omer Avital et le batteur Ali Jackson se sont rencontrés à New-York au début des années 1990. Animés d’un même esprit et de l’envie de jouer, ils ont alors appris de leurs aînés et ont capté la vitalité du swing qui depuis figure dans leur ADN.

Trois jeunes musiciens…

  • Né en 1976 d’un père contrebassiste de jazz, Ali Jackson a reçu durant son adolescence des conseils de Max Roach, Donald Byrd et Betty Carter. Avant de quitter Détroit pour s’installer à New-York, il avait déjà accompagné Aretha Franklin.
  • De son côté, Aaron Goldberg est issu de Boston. Né en 1974, il découvre le jazz au lycée et bénéficie ensuite de l’enseignement de Jerry Bergonzi.
  • Né en Israël en 1971 de parents d’origine marocaine et yéménite, Omer Avital fréquente le lycée Thelma-Yellin de Tel Aviv, véritable pépinière du jazz israélien avant de gagner New-York.

… se rencontrent à New-York…

Le batteur et le pianiste se sont croisés en 1991 lors d’auditions passées à la Manhattan School of Music. Le contrebassiste a quant à lui rencontré Aaron Goldberg en 1992 sur les bancs de la New School for Jazz and Contemporary Music et a connu Ali Jackson au cours d’une tournée en Europe. En 1995 Omer Avital joue régulièrement au Smalls Jazz Club au sein de différents groupes et c’est dans ce club que les trois musiciens se rapprochent vraiment.

… mènent leur carrière personnelle

Entre temps chaque membre du Yes! Trio a mené une brillante carrière personnelle comme sidemen et/ou leader.

  • Ali Jakson s’est illustré au sein du Jazz at Lincoln Center Orchestra sous la direction de Wynton Marsalis et a aussi joué avec Dee Dee Bridgewater, Kurt Rosenwinkel ou Jacky Terrasson.
  • De son côté, Aaron Goldberg a aussi travaillé auprès de Wynton Marsalis puis, à la fin des années 90, s’est illustré dans le quartet du saxophoniste Joshua Redman. Il a aussi collaboré avec Freddie Hubbard, Nicholas Payton, Kurt Rosenwinkel et a constitué plusieurs trios dont le dernier en date réunit à ses côtés le contrebassiste Matt Penman et le batteur Leon Parker.
  • Après avoir côtoyé Roy Haynes ou Jimmy Cobb lors de son arrivée à New-York, Omer Avital a développé un tempérament de leader. Après trois ans passés en Israël où il étudie le oud, il s’immerge dans les musiques traditionnelles du Proche-Orient et après avoir fondé Yemen Blues, il dirige plusieurs autres groupes où il mêle le jazz à la musique de ses racines. « Abutbul Music » (2016), « Avital meets Avital » (2017) et « Qantar » (2018), ses trois derniers opus témoignent de la richesse et de la diversité de son inspiration.

… et en 2019, sort « Groove du Jour »

S’il a fallu plus de quinze ans à Ali Jackson, Aaron Goldberg et Omer Avital pour graver « Yes » en 2009, leur premier disque sorti en 2012, les trois musiciens n’ont pas attendu pas aussi longtemps pour envisager leur deuxième album. En effet, riches de leurs origines et de leurs cultures différentes, ils se sont retrouvés en octobre 2018 au studio de Meudon où ils ont enregistré les dix pistes de leur deuxième album, « Groove du Jour » sorti le 11 octobre 2019 chez jazz&people.

Riche de vibrations inspirées et irrigué d’une joyeuse énergie, « Groove du Jour » baigne dans le swing du début à la fin de ses cinquante-neuf minutes. Le jazz de Yes! Trio ne se prend pas la tête et circule avec chaleur entre les trois musiciens.

Au fil des titres

Tradition et modernité font bon ménage sur « Groove du Jour ». Les dix plages sont habitées par un groove dynamique qui ne se dément à aucun moment.

Dès le premier titre composé par Ali Jackson, le décor est posé, on baigne dans un swing qui explose tout au long des marches de cet Escalier que le trio dévale et grimpe joyeusement. Un riff de contrebasse profile une élégante mélodie, la batterie propulse un groove à toute épreuve, le piano chante avec gaieté, Yes! Trio a posé le décor mais beaucoup reste encore à dire.

Le piano entame ensuite un motif musical qui libère C’est Clair et sa chatoyante mélodie composée par Omer Avital. On se prend à fredonner sur les harmonies bluesy et on en vient à marquer le tempo quand le batteur se saisit du tambourin pour accompagner un piano funky soutenu par la solide ligne de basse.

C’est ensuite avec une grande modernité que le trio se réapproprie Dr Jackle, la superbe composition du saxophoniste alto Jackie McLean reprise par Miles Davis sur l’album « Milestones » (1958) avec John Coltrane et Cannonball Adderley. Après un remarquable chorus, le piano éclate de joie sur un tempo bop de fou. La contrebasse voltige avec aisance et sensibilité avant que la batterie ne démontre son savoir et sa réactivité dans un 4/4 explosif.

Plus tard, Yes! Trio pose aussi son empreinte sur I’ll Be Seeing You, la très populaire composition de Samuel Fain. La ballade se teinte d’abord d’une tendre nostalgie avant de gagner en intensité dans la dernière partie que l’on peut sans hésiter qualifier de sublime. Vient alors le temps de se laisser transporter par les échos moyen-orientaux de Muhammad’s Market. La composition d’Omer Avital sonne plutôt funky et sert de tremplin au piano virtuose.

Le trio explore ensuite avec une grande liberté le très rythmique Claqué proposé par Ali Jackson. Sur le battement pulsatile de la batterie et le motif bluesy de la contrebasse, le piano métamorphose le thème de Claqué en un riff entêtant. Sur Tokyo Dream on prend toute la mesure de la virtuosité des trois protagonistes. Le solo inspiré et lyrique d’Omer Avital confirme que le contrebassiste fait partie des grands maîtres de la contrebasse jazz. Très à l’aise sur sa composition, Aaron Golberg truffe son discours de citations et tel un acrobate virtuose se promène avec souplesse sur le clavier et stimule la batterie qui donne le meilleur de lui-même.

Vient alors le moment de se laisser séduire par la fraîcheur de Groove du Jour, le thème d’Ali Jackson qui donne son nom à l’album. Stimulé par une rythmique énergique et en totale cohésion, le piano groove avec décontraction et humour.

A peine le temps de souffler, on est happé par la cadence de batucada que la batterie impulse à Flow. Le thème complexe d’Omer Avital est exposé à vive allure par le piano avant que la contrebasse ne s’envole dans un solo aérien et véloce où l’on capte des clins d’oeil à Giant Steps. Le piano prend la suite et fait circuler le swing à grand flot sur ce morceau d’Omer Avital avant que la batterie ne clôture la piste par un feu d’artifice de samba. On en ressort comme enivré !

L’album se termine par Bed Stuy, une autre composition du contrebassiste. Le piano au jeu éloquent colle au beat qu’impulsent les rythmiciens. Un parfait exemple de l’osmose qui règne au sein du Yes! Trio.

Sans passéisme complaisant, les trois musiciens du Yes! Trio mettent leur technique au service d’un jazz chaleureux qui swingue avec souplesse entre tradition et modernité. Porteur d’énergie, libre et inventif, « Groove du Jour », ne manque pas de nuance et s’écoute jusqu’au bout de la nuit.

Si l’on ne peut que se louer de la qualité de l’enregistrement qui met autant en valeur chacun des trois protagonistes du Yes! Trio il est vraiment tentant d’aller écouter live Ali Jackson (batterie), Aaron Goldberg (piano) et Omer Avital (contrebasse) le 03 décembre 2019 à Paris dans la salle du New Morning dans le cadre du Festival Jazz’N’Klezmer qui propose d’écouter Le Petit Mish-Mash en première partie dès 20h.

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Clin d’œil à Thomas Grimmonprez 4tet & « Big Wheel »

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Jazz en apesanteur

Avec son troisième album « Big Wheel », le batteur et compositeur Thomas Grimmonprez propose un voyage musical en apesanteur. En quartet avec Manu Codjia, Jérôme Regard ou Matyas Szandai et Benjamin Moussay, le leader organise un superbe équilibre entre courants de tension et espaces de détente. Comme en apesanteur, la musique onirique flotte entre songe et poésie.

couverture de l'album Big Wheel de Thomas Grimmonprez 4tetSideman très recherché, le batteur Thomas Grimmonprez poursuit sa carrière de leader. Après « Bleu » (2009) et « Kaléidoscope » (2016), il revient avec un troisième opus, « Big Wheel » (OutNote Records), sorti le 23 août 2019.

Thomas Grimmonprez a conçu « Big Wheel » en référence à « la grande roue. La roue qui nous rappelle notre rapport au mouvement et au temps. La roue libre du lâcher prise, du moment suspendu. La roue qui tourne rond dans un monde carré… C’est aussi le recommencement, la création perpétuelle. »

« Big Wheel » saisit par son énergie quasi impalpable, la profonde musicalité de ses climats et la fluidité expressive des instrumentistes.

Thomas Grimmonprez Quartet

Pour « Big Wheel », le batteur Thomas Grimmonprez fait le choix d’un quartet où la contrebasse est tenue par Jérôme regard sur six titres et par Matyas Szandai sur l’autre tiers du répertoire. Avec souplesse, la paire rythmique batterie-contrebasse navigue entre délicatesse et force, subtilité et énergie.

D’un bout à l’autre de l’album, le piano d’une légèreté impalpable de Benjamin Moussay et la guitare limpide aux sonorités spatiales de Manu Codjia devisent en totale symbiose. Leurs interactions très équilibrées traduisent une superbe entente. Techniques mais très expressifs, leurs échanges rivalisent de musicalité.

Au fil du répertoire

Thomas Grimmonprez a composé les neuf titres de cet album aux mélodies captivantes. Un répertoire où alternent climats planants aux lignes mélodiques éthérées et ambiances captivantes au groove profond.

En ouverture de Big Wheel les balais subtils rebondissent en souplesse sur la caisse claire comme pour annoncer l’ambiance chimérique que tissent les lignes aériennes du piano, les sonorités méditatives de la guitare et le chant boisé de la contrebasse. Pour finir, la quiétude s’impose.

Dès les premières notes, Sweet Cake permet ensuite de saisir l’alchimie profonde qui règne entre piano et guitare. Les baguettes énergiques impulsent une douce puissance et le solo de guitare déclenche un tourbillon euphorisant.

L’atmosphère évanescente de Suspended Time dessine un tableau étrange où, dans un climat serein, piano et guitare rivalisent de propos inspirés. Le temps parait se dilater au long des envolées aériennes du piano que le batteur accompagne à mains nues. Plus tard, piano et guitare exposent à l’unisson la mélodie de l’étrange et envoutant, Cats and Dogs. Dans ce tableau musical imaginaire, la guitare atteint des sommets d’inspiration et construit un solo envoûtant.

Advient alors Heavy Soul sur lequel l’impulsion rythmique groovy de la batterie soutient l’improvisation radieuse de la guitare. Le quartet poursuit son exploration musicale sur Quiet, une courte ballade dont la ligne mélodique flotte et donne l’impression de vraiment suspendre le temps. Après les sombres et inquiétants nuages sonores qu’installent le piano et la guitare sur Hypnosis, la rythmique impulsive chasse les turbulences, éclaircit le ciel et permet un retour à la réalité

Plus tard, le piano introduit avec lenteur la mélodie lumineuse aux inflexions latines de Spain Time. C’est ensuite à la guitare aux sonorités stratosphériques de conduire le morceau jusqu’à ses dernières notes. Sur Highway, le dernier moreau de l’album, le quartet entame un voyage en roue libre sur une autoroute qui traverse des paysages teintés des souvenirs des musiques de Pat Metheny et Lyle Mays.

« Big Wheel » flotte en apesanteur. Suspendu entre une poésie sensible et une délicate rêverie, il explore le temps et les rythmes. En quartet, Thomas Grimmonprez conte des histoires captivantes où se croisent mélodies aériennes et envolées inspirées des solistes. Un album comme un rêve où il fait bon voguer.

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David Bressat revient avec « True Colors »

David Bressat revient avec « True Colors »

Arc-en-ciel musical entre pastel et flamboyance

Toujours à la tête de son superbe quintet avec lequel il a sorti le vibrant « Alive ! » en 2017, le pianiste et compositeur David Bressat revient avec « True Colors ». Enregistré live en juin 2019 au Crescent, ce deuxième opus explore une harmonieuse palette de couleurs musicales. Entre flamboyance et pastel, un arc-en-ciel musical d’échappées lumineuses et de crépusculaires confidences.

Capté live au Crescent, l’album « True Colors » à sortir le 01 novembre 2019, confirme le choix de David Bressat de privilégier la dynamique et les interactions, ce dont témoignait déjà en 2017, le superbe « Alive ! » enregistré en direct dans le même club mâconnais avec le saxophoniste Eric Prost, le trompettiste Aurélien Joly, le contrebassiste Florent Nisse et le batteur Charles Clayette, déjà présents autour du pianiste et compositeur David Bressat.

Un quintet dynamique

Perceptible de bout en bout de l’album, la dynamique et l’enthousiasme qui règne au sein du quintet constitue en quelque sorte la toile de fond sur laquelle les musiciens peignent et font vibrer les couleurs de leur musique.

Selon la teneur des compositions, la palette de couleurs des artistes évolue. Au gré des mélodies, les traits des improvisations varient. De souples ils deviennent tendus, pointillistes ou épais. En fonction des harmonies, les teintes des accompagnements changent de dominante, se parent d’ombres ou de lumière. Changements de tempi et syncopes contribuent à pigmenter la musique de contrastes, à faire varier perspective et profondeur de champ.

Les sept plages de « True Colors » (Obstinato/Inouïes Distribution) témoignent de la complicité qui unit David Bressat, Eric Prost, Aurélien Joly, Florent Nisse et Charles Clayette. Comme des coloristes exaltés ou recueillis, les cinq compères teintent leur inspiration de couleurs musicales changeantes. En profonde harmonie, ils tissent des échanges lumineux adoucis de subtiles nuances ou zébrés d’effervescents contrastes. Le public ne s’y trompe pas et réagit au fil des cinquante-trois minutes de l’album.

Un répertoire arc-en-ciel

Après une courte introduction au piano, les deux soufflants exposent en contrepoint la mélodie bleu turquoise de Holi suivie d’un chorus de piano d’où émerge le solo flamboyant du ténor aux inflexions coltraniennes sur une spirale modale soutenue par la rythmique. Le chorus incandescent de la batterie déclenche les vivas du public avant un retour au thème et une fin qui rassemble le groupe

David Bressat revient avec l'album True ColorsTrès découpé, Triangulo se teinte de pourpre sous le souffle impétueux de la trompette. Le ténor plus velouté adoucit la couleur que le solo organique du piano contribue à raviver. De Soleil Doré émane une douce lueur crépusculaire; le piano mélancolique et bucolique inspire de douces lignes musicales aux soufflants. La pureté du chorus de contrebasse évoque la transparence d’un cristal autour duquel le piano esquisse un solo dont la texture tout en délicatesse évoque la lueur délicate du crépuscule.

Brodée par le piano, le saxophone et la trompette, la mélodie de True Colors projette une couleur dynamique, un bordeaux chaleureux que le piano illumine par un chorus aux harmonies latines. La trompette lyrique pose ensuite des reflets irisés que la section rythmique éclabousse de mille pointillés.

Ballade subtile, Daum Vole dévoile ses transparences après une introduction du piano au jeu délicat où se manifestent de subtiles influences classiques. le ténor ajoute de chatoyants reflets. Tel un oiseau coulé dans un cristal pastel, le bugle déploie un souffle inspiré d’une douce tendresse qui inspire à la contrebasse un chorus proche de la Grâce.

L’atmosphère change tout à fait avec Une Belle Virée dont le tempo hard bop vire au rouge, un rouge joyeux, vital et tonique que projette le ténor sur une improvisation frénétique qui engage le piano à poursuivre par un jeu exalté. Il n’en faut pas moins à la trompette pour se survolter durant un solo ardent lequel déclenche la fougue de la batterie. Le public adhère à cette dynamique éclaboussure colorée.

De bienveillantes vibrations orangées émanent de Flow. Sur ce dernier titre les musiciens dialoguent tour à tour et se retrouvent dans une dynamique groupale apaisée.

David Bressat revient de belle manière avec « True Colors ». L’album met en lumière un jazz contemporain au spectre coloriste mouvant. Comme des peintres inspirés, les musiciens explorent une palette de couleurs qui explosent ou se fondent au fil des sept titres du répertoire arc-en-ciel
… les couleurs évoquées dans cette chronique sont redevables à une perception tout à fait subjective. Libre à chacun.e d’y projeter ses propres pigments !

Pour vivre en direct la musique de « True Colors » et retrouve rDavid Bressat (piano), Eric Prost (saxophone ténor), Aurélien Joly (trompette, bugle), Florent Nisse (contrebasse) et Charles Clayette (batterie), quelques concerts se profilent avant la tournée du quintet en Inde. Rendez-vous le 01 novembre 2019 à 21h au Crescent à Mâcon, le 02 novembre 2019 à l’Embarcadère de Montceau-les-Mines, le 16 novembre 2019 au Théâtre de Roanne, le 23 novembre 2019 à 21h à Lyon au Périscope, le 04 décembre 2019 à 21h au Sunside à Paris et à Bourg-en-Bresse le 06 décembre 2019 à 21h à la Ferme à Jazz.

Dmitry Baevsky revient avec « Kids’ Time »

Dmitry Baevsky revient avec « Kids’ Time »

Le saxophoniste Dmitry Baevsky présente « Kids’ Time », son dixième album, enregistré pour Fresh Sound New Talent. En trio avec le contrebassiste Clovis Nicolas et le batteur Jason Brown, il propose un opus vertigineux de virtuosité. Avec une parfaite maîtrise, l’altiste brille et impressionne par sa virtuosité et son swing.

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Yoann Loustalot Trio propulse « Yéti »

Yoann Loustalot Trio propulse « Yéti »

Poésie musicale en suspension Voix singulière de la trompette européenne, le compositeur Yoann Loustalot propulse son nouvel album « Yéti ». Avec le guitariste Giani Caserotto et le batteur Stefano Lucchini, il propose une musique stellaire, à la fois dense et...

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Louis Matute, Prix Evidence de l’Académie du Jazz

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En 2022, l’Académie du Jazz crée un nouveau prix, le Prix Évidence. Le premier lauréat est le guitariste suisse Louis Matute à la tête de son « Large Ensemble » pour son troisième album « Our Follklore ». Par cette récompense, l’institution honore le nouvel enregistrement d’un(e) artiste ou d’un groupe en développement « qui se singularise par sa charge créative, sa qualité d’exécution et sa musicalité ». Belle reconnaissance institutionnelle pour cet album élégant, coloré et lyrique.

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Israel Varela signe “The Labyrinth Project”

Israel Varela signe “The Labyrinth Project”

Spirales énergiques et souffles méditatifs

Sur son album “The Labyrinth Project”, le batteur mexicain Israel Varela s’entoure d’artistes de niveau international. Avec le pianiste allemand Florian Weber, le bassiste brésilien Alfredo Paixão et le saxophoniste new-yorkais Ben Wendel. La musique oscille entre des spirales effervescentes et des souffles méditatifs. L’album séduit par la diversité de ses ambiances aux couleurs sans cesse renouvelées.

Couverture de l'album The Labyrinth Project du batteur Israel VarelaProduit par Jando Music et Via Veneto Jazz, le neuvième album du batteur, compositeur et chanteur mexicain Israel Varela s’intitule « The Labyrinth Project ». Avec huit compositions originales du leader, l’album propose un voyage sinueux dans un espace aux dynamiques et aux couleurs variées.

Dans un mouvement complexe et maîtrisé, “The Labyrinth Project” navigue entre des atmosphères contemplatives, des univers bouillonnants et des moments de pure improvisation. Avec fluidité et maîtrise, Israel Varela et ses compagnons ne perdent pas le fil et cheminent dans ces paysages alternatifs sans jamais s’égarer.

Israel Varela

Originaire de Tijuana au Mexique, Israel Varela est issu d’une famille de quatre générations de musiciens et grandi dans un environnement musical où prédominent musiques classique et sacrée. Après avoir étudié aux Etats-Unis avec Alex Acuna et Dave Weckl, en 2000? il gagne l’Italie.

Le batteur ancre à la fois sa musique dans sa culture latine mais aussi dans le flamenco, le jazz, la musique contemporaine et dans les traditions des différentes musiques qu’il a croisées. En effet, ce lauréat du Prix Euro Latin, a joué dans plus de trente pays et a collaboré avec entre sommités Pat Metheny, Pino Daniele, Charlie Haden, Bireli Lagrène, Andrea Bocelli, Diego Amador, Bob Mintzer, Mike Stern, Yo Yo Ma, Joaquin Cortez, Jorge Pardo, Rita Marcotulli.

Pour enregistrer “The Labyrinth Project”, Israel Varela fait appel à trois artistes internationaux.

Autour du leader

Au piano…

Le pianiste allemand Florian Weber a travaillé avec Tomasz Stashko, Michael Brecker, Pat Metheny et Albert Mangelsdorff. Récompensé du prix Steinway du piano au Festival de Montreux, il a enregistré deux albums chez ECM, « Alba » en 2016 avec Markus Stockhausen et « Lucent Waters » en 2018 avec Ralph Alessi, Linda May Han Oh et Nasheet Waits.

A la basse…

Natif de Rio de Janeiro, le bassiste brésilien Alfredo Paixão vit à Rome depuis vingt-trois ans. Il a appris à lire les notes avec son oncle, le célèbre compositeur Moacir Santos et a collaboré avec Rosa Passos, Alex Acuna et Pino Daniele avec qui il a enregistré douze albums.

Invité spécial, au saxophone ténor…

Israel Varela a ajouté un invité spécial, le saxophoniste et compositeur, Ben Wendel. Né à Vancouver, il a grandi à Los Angeles et mène sa carrière à New-York. Connu pour son appartenance au très innovant groupe « Kneebody », en 2015 il a sous son nom sorti l’album “The Seasons” où il a dialogué en duo avec quelques figures majeures du jazz contemporain, dont Joshua Redman, Aaron Parks, Gilad Hekselman, Eric Harland, Matt Brewer, Julian Lage et Ambrose Akinmusire. Dans d’autres contextes il a joué et/ou enregistré avec Ignacio Berroa, Gerald Clayton, Eric Harland, Snoop Dog, Prince, Antonio Sanchez et Tigran Hamasyan et fait partie des saxophonistes ténor avec lesquels le jazz compte.

Au fil du labyrinthe

L’album ouvre avec Flowing Wind où saxophone ténor et piano exposent à l’unisson une mélodie aux accents orientaux. Le chant du leader et un motif réitératif installent un climat magnétique qui inspire au piano un chorus débordant d’élan vital. Le voyage devient ensuite méditatif et entraîne le groupe vers une prière collective propulsée par la batterie.

Après le très court intermède du mélancolique Shadow interprété solo par la basse, le piano entame la mélodie lancinante de All Directions d’où le chant du saxophone. Gémissant et volcanique à la fois, le ténor explose de créativité soutenu par la section rythmique que la batterie propulse dans des territoires colorés.

Le piano entame ensuite une courte méditation et se recueille seul sur Ascended Soul avant d’ouvrir l’espace à une ligne mélodique exposée par le chant cristallin du leader très vite recentré sur ses fûts et cymbales. Saxophone et piano génèrent ensuite sur Heliopolis une atmosphère étrange qui inspire au piano une improvisation tumultueuse et au ténor un flot irrépressible de notes poussées dans un crescendo effervescent et explosif. Le jeu complexe et segmenté de la batterie et la basse ronflante propulsent la musique qui canalise son énergie et se termine en un chant chargé d’espérance.

En duo, piano et voix entament Azul, une chanson nostalgique imprégnée d’une forte charge spirituelle. S’y ajoutent des pointillés subtils que souffle le ténor et ponctue la basse;

Après cette escapade bleutée, Nueve Secretos sert de prétexte à un dialogue effréné entre la frappe éclatée et scintillante de la batterie et le souffle incandescent du ténor qui réveille le fantôme du regretté Michael Brecker. Paroxystique et énergique, cet échange permet à la batterie et au saxophone de rivaliser de créativité.

L’album se termine avec Cuatro le bien nommé où les quatre protagonistes rivalisent d’invention et d’énergie. Un morceau dont les références sont explicitement ancrées dans les traditions latine et flamenca. La solide ligne de basse soutient les envolées lyriques du ténor à l’inventivité intarissable alors que la batterie frénétique encourage et soutient le flamboyant solo du piano toujours très inspiré. A la toute fin, la basse calme le jeu et engage la musique dans des eaux empreintes de sérénité.

“The Labyrinth Project”, une respiration colorée où vents méditatifs et souffles énergiques s’allient pour le meilleur.

Dmitry Baevsky revient avec « Kids’ Time »

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Le saxophoniste Dmitry Baevsky présente « Kids’ Time », son dixième album, enregistré pour Fresh Sound New Talent. En trio avec le contrebassiste Clovis Nicolas et le batteur Jason Brown, il propose un opus vertigineux de virtuosité. Avec une parfaite maîtrise, l’altiste brille et impressionne par sa virtuosité et son swing.

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Yoann Loustalot Trio propulse « Yéti »

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Poésie musicale en suspension Voix singulière de la trompette européenne, le compositeur Yoann Loustalot propulse son nouvel album « Yéti ». Avec le guitariste Giani Caserotto et le batteur Stefano Lucchini, il propose une musique stellaire, à la fois dense et...

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Louis Matute, Prix Evidence de l’Académie du Jazz

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En 2022, l’Académie du Jazz crée un nouveau prix, le Prix Évidence. Le premier lauréat est le guitariste suisse Louis Matute à la tête de son « Large Ensemble » pour son troisième album « Our Follklore ». Par cette récompense, l’institution honore le nouvel enregistrement d’un(e) artiste ou d’un groupe en développement « qui se singularise par sa charge créative, sa qualité d’exécution et sa musicalité ». Belle reconnaissance institutionnelle pour cet album élégant, coloré et lyrique.

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Clin d’œil à Line Kruse & « Invitation »

Clin d’œil à Line Kruse & « Invitation »

Musique orchestrale et jazz latin

Sur son cinquième album « Invitation », la violoniste et compositrice d’origine danoise, Line Kruse continue à se jouer des frontières musicales. Elle convie des pointures de la scène cubaine jazz actuelle à rejoindre une section de treize pupitres de cordes. Avec une aisance déconcertante son écriture et ses arrangements combinent musique orchestrale et jazz latin. Ce nouvel opus structure plus encore les frontières de l’identité musicale singulière de Line Kuse.

Après l’ambitieux et fort réussi « Hidden Stone » (Continuo Jazz/UVM) paru en 2018, la violoniste, compositrice, cheffe d’orchestre et arrangeuse Line Kruse poursuit sa démarche musicale innovante avec « Invitation » (Continuo Jazz/UVM) sorti le 25 octobre 2019.

Sur « Invitation » le violon de Line Kruse convie le trio du pianiste Harold López Nussa augmenté et le percussionniste Yaroldi Abreu Robles, sollicite treize pupitres de cordes et la voix de l’étoile montante du chant cubain Daymé Arocena, la flûte de Orlando « Maraca » Valle, la trompette de Nicolas Folmer et la guitare de Louis Winsberg.

En rapprochant les énergiques nappes harmoniques des cordes et la rythmique jazz développée par quelques-unes des pointures les plus inspirées de la scène jazz cubaine actuelle, Line Kruse déploie de nouvelles couleurs musicales. Au final l’écriture subtile et les arrangements somptueux tissent une musique aux drapés délicats et aux profondes nuances.

« Invitation »

couverture de l'album Invitation de la violoniste Line KruseRedevable à celui de la composition de Bronisław Kaper et Paul Francis Webster, le titre de l’album, « Invitation », fait aussi référence à ces invitations successives qui ont permis à Line Kruse de réunir des musiciens de Cuba et de France. En effet, Line Kruse s’est elle-même invitée à La Havane pour enregistrer en décembre 2018 au PM Studio avec la fine fleur du jazz Cubain et a aussi convié des musiciens français dans l’aventure. La violoniste a ensuite invité et dirigé en 2019, une section de treize pupitres de cordes (sept violons parmi lesquels celui tenu par Mathias Levy, trois altos et trois violoncelles) à Paris au Studio Saint-Germain.

Ainsi, après mixage et mastérisation, l’album « Invitation » propose l’écoute d’un répertoire de neuf titres au fil desquels la violoniste leader s’exprime entourée du pianiste Harold López Nussa qui réunit autour de lui les membres de son trio, le contrebassiste Gastòn Joya et le batteur Ruy Adriàn López Nussa rejoints par le percussionniste Yaroldi Abreu Robles. Le flûtiste virtuose et inspiré Orlando « Maraca » Valle et la chanteuse Daymé Arocena découverte en France aux côtés de Roberto Fonseca lors de sa tournée de l’été 2017. Le trompettiste Nicolas Folmer et le guitariste Louis Winsberg sont aussi de la fête sur quelques titres. On note aussi, au sein des chœurs, la participation de Joel Hierrezuelo friand lui-même de croiser les cultures comme il a l’a si bien fait sur « Zapateo Suite ».

Au fil des pistes

Le répertoire de l’album « Invitation » propose différentes ambiances sonores qui allient avec élégance les influences issues des rythmes cubains savants ou populaires, des compositeurs russes du début du XXe siècle et les fondamentaux du jazz. Tous les arrangements sont à porter au crédit de la violoniste laquelle a par ailleurs composé cinq des titres de l’album.

Le jeu effervescent et éclatant du violon céleste de Line Kruse illumine Canción d’un lyrisme vibrant. Les arrangements des cordes impressionnent par leur réactivité et leurs envols aériens tout au service des improvisations de Line Kruse. Après un prologue violon-piano qui coule sur Agua comme un hommage à l’Eau, l’ode se transforme en un chant passionné qu’élève le lyrique piano porté par une section rythmique véhémente.

Sur Ahora (Daymé Arocena/Line Kruse), on se laisse immerger avec bonheur dans les polyrythmies qu’instruments rythmiques et piano tressent avec les cordes. La voix chaude et puissante de Daymé Arocena, le violon stratosphérique de Line Kruse et la flûte insaisissable d’Orlando « Maraca » Valle s’en donnent à cœur joie et dynamisent ce morceau au groove indéniable. Truffé de ruptures rythmiques complexes, Wednesday propose une fantaisie jazz qui fait dialoguer trompette bouchée, violon et piano alors que la section rythmique s’amuse de belle manière.

Sur un tempo de tango peu académique, les cordes exposent la mélodie de Tres Cosas que le piano transforme ensuite en mambo sur lequel violon et flûte se livrent à d’audacieux jeux acrobatiques. On se laisse porter par ce morceau peu conformiste. Revisité par Line Kruse, le second mouvement du concerto pour violon de Prokofiev, Andante Assai, combine la guitare de Louis Winsberg, le violon de Line Kruse, les nappes des cordes et les accents rythmiques du trio. Un romantisme inattendu qui ne manque pas de charme.

L’écriture très orchestrale de Tema met en orbite la trompette de Nicolas Folmer. Denses et profondes, les ambiances suggèrent d’oniriques images. Métamorphosée par le chant voilé et grave de Daymé Arocena et par le violon translucide et interrogatif de Line Kruse, Invitation (Bronisław Kaper/Paul Francis Webster) se pare de mystère sur un tempo étiré comme en suspension. C’est par un contraste saisissant entre la profondeur du chorus de contrebasse et les sensibles aigus du violon que Line Kruse choisit de terminer l’album, avec une version de l’hymne national civil du Danemark, Det er et Yndigt Land qu’elle a arrangé en guise de clin d’œil plein de charme à son pays natal.

« Invitation », un collier de neuf perles musicales somptueuses dont les reflets allient l’héritage classique de Line Kruse, sa passion pour les compositeurs russes du début du XXe siècle et les rythmes populaires et savants de la musique cubaine. L’album développe de nouvelles couleurs aux effervescences dynamiques. Servi par la souplesse et la dynamique des cordes alliées à la polyrythmie cubaine, le violon céleste de Line Kruse accomplit des prouesses et vibre de lyrisme ou plane comme suspendu au firmament.

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Rendez-vous avec Line Kruse, à 20h30 le 26 octobre 2019 à Paris pour le concert de sortie de l’album sur la scène du Bal Blomet. La violoniste sera sur sur un scène avec Harold Lopez Nussa (piano), Ruy Adrian Lopez Nussa (batterie) , Daymé Arocena (voix), Christophe Wallemme (contrebasse), Abraham Mansfarroll-Rodriguez (percussions) et treize pupitres de cordes.

Dmitry Baevsky revient avec « Kids’ Time »

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Yoann Loustalot Trio propulse « Yéti »

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Louis Matute, Prix Evidence de l’Académie du Jazz

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En 2022, l’Académie du Jazz crée un nouveau prix, le Prix Évidence. Le premier lauréat est le guitariste suisse Louis Matute à la tête de son « Large Ensemble » pour son troisième album « Our Follklore ». Par cette récompense, l’institution honore le nouvel enregistrement d’un(e) artiste ou d’un groupe en développement « qui se singularise par sa charge créative, sa qualité d’exécution et sa musicalité ». Belle reconnaissance institutionnelle pour cet album élégant, coloré et lyrique.

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« Saxophone Summit » présente « Street Talk »

« Saxophone Summit » présente « Street Talk »

Force vitale, liberté et inventivité.

Le fameux groupe « Saxophone Summit » présente « Street Talk », son quatrième opus. Le saxophoniste Greg Osby rejoint David Liebman, Joe Lovano et la superbe section rythmique inchangée depuis les débuts, avec Phil Markowitz, Cecil McBee, et Billy Hart. Généreux et exigeant, l’album rend hommage à l’esprit de la musique de Coltrane. Porteur d’une intense force vitale, il déclenche des frissons de joie et un plaisir inouï.

Comme sur les trois précédents disques, « Saxophone Summit » continue à célébrer l’esprit de la dernière période musicale du légendaire John Coltrane sur le puissant « Street Talk » (Enja Yellow Bird/L’autre Distribution) sorti le 18 octobre 2019.

Accompagnés par une section rythmique à la fois énergique et sensible, les saxophones de Dave Liebman, Joe Lovano et Greg Osby unissent la force de leurs chants et offrent une musique intense dont la puissance captive de bout en bout des huit plages de « Street Talk ». On est frappé par les traits nerveux du soprano de Dave Liebman, les lignes éthérées du ténor de Joe Lovano et les stridences de l’alto de Greg Osby. Un disque où s’incarnent à parts égales et pour le meilleur, liberté, virtuosité et inventivité.

« Saxophone Summit »

"Saxophone Summit" présente "Street Talk"En 2004, le « Saxophone Summit » originel constitué de David Liebman, Joe Lovano et Michael Brecker a enregistré « Gathering Of Spirits » (Telarc). Après la mort de Michael Brecker (1949-2007) Ravi Coltrane à rejoint Liebman et Lovano et enregistré avec eux « Seraphic Light » (Telearc) en 2008 et « Visitation »(ArtistShare) sorti en 2014.

En 2019 sur « Street Talk », c’est au tour de l’icône du saxophone alto, Greg Osby, de rejoindre Lovano et Liebman. Inchangée depuis les débuts du groupe, la section rythmique réunit le pianiste Phil Markowitz, le contrebassiste Cecil McBee et le batteur Billy Hart. A l’affût derrière ses fûts et cymbales, Billy Hart diversifie son langage sans jamais se répéter, pilote la section rythmique qui propulse le flux des trois saxophonistes dont chacun possède un son unique et aisément identifiable.

Le répertoire

« L’influence que Coltrane a sur Sax Summit est vivante, mais on fait exprès de ne pas se faire définir ainsi. On garde bien son esprit et joue des morceaux qui vibrent et touchent, mais la musique est la nôtre – notre expérience collective. Nous avons trouvé un tronc commun en gardant notre individualité, unique à chacun de nous. » Dave Liebman.

Certes le groupe « Saxophone Summit » continue à célébrer l’esprit de la musique de John Coltrane et à restituer l’ambiance qui régnait sur les scènes de jazz de New-York à la fin des années 60 - début années 70. Par contre, pas question pour les familiers de l’univers de Coltrane que sont les membres de « Saxophone Summit », de réinterpréter son répertoire, ce qu’ils avaient partiellement fait au tout début de leur réunion mais déjà abandonné sur « Visitation ».

En 2019, « Saxophone Summit » présente « Street Talk » sur lequel le groupe fait le choix d’interpréter six compositions originales, une de chaque membre du groupe, auxquelles s’ajoutent une introduction et une fin librement improvisées par les seuls saxophones.

Impressions musicales

En préambule, les élucubrations sonores des trois saxophones ouvrent l’album par les salutations spontanées d’une Intro qui ne manque pas de piquant.

Le rôle crucial de la section rythmique frappe d’emblée sur Street Talk de Joe Lovano, enregistré sur « Landmark », son premier album sorti en 1990 chez Blue Note. Le pianiste butine les touches avec férocité alors que la contrebasse très réactive entre en résonance avec les cymbales de la batterie. Le titre restitue les échos d’une conversation qu’échangent les trois saxophones. Les riffs saccadés et véhéments du soprano tranchent avec la fluide énergie et le lyrisme chaleureux et intarissable du ténor. Ça joue, ça hurle… c’est inventif et vigoureux à souhait !

Sur Point, la composition de Phil Markowitz, s’installe un climat étrange ponctué de paroxysmes. Ce titre donne à saisir la précision et la solidité de la section rythmique qui laisse toute latitude aux solistes pour s’exprimer. Le soprano impétueux s’élance, l’alto musclé et le ténor épais entreprennent un dialogue tendu qui inspire au piano organique un expressif chorus.

A capella, le léger et presque vaporeux soprano ouvre le superbe Loudly de Dave Liebman qui enflamme ensuite lui-même sa composition par une improvisation ancrée dans l’univers coltranien. Le ténor à la sonorité détimbrée entretient ensuite le feu avec un lyrisme débridé qui inspire le piano. Du grand art orchestral qui regarde quelque peu du côté de chez Duke. La sonorité profonde et chaleureuse de la contrebasse élégante introduit le lumineux A Portrait composé par Cecil McBee. Le soprano s’envole dans un swing au tempo décalé, le ténor brille par sa fluidité et le piano par son éclat. Lorsque les trois saxophones se retrouvent pour terminer, c’est saisissant et presque vertigineux.

Composé par Greg Osby, Carousel, développe une écriture musicale subtile, contrastée, voire cinématographique avec une ouverture où piano et alto dialoguent en toute liberté. Après un riff de contrebasse et des éclats de cymbales, les trois saxophones entremêlent leurs discours avec emphase et installent un climat qui suggère le tournoiement d’un imprévisible manège.

C’est ensuite au tour de Billy Hart d’ouvrir sa composition Tolli’s Dance, arrangée par Dave Liebman. La sonorité épaisse de la batterie aux rythmes croisés introduit la mélodie que ténor, alto et soprano exposent en contrepoint. L’alto se lance dans un chorus aérien et limpide et introduit une improvisation précise de la contrebasse qui se love entre les pointillés que les baguettes esquissent sur les cymbales.

Après l’équilibre presque parfait de Tolli’s Dance, les trois saxophones se retrouvent sur Outro, en guise d’au revoir singulier qui boucle l’album en écho au bonjour de l’Intro.

Sur « Street Talk », tout est invention, point de surcharge, point de redite. Les trois saxophones, le piano, la contrebasse et la batterie ne cessent de se réinventer. Délicate ou féroce, la section rythmique de « Saxophone Summit » offre aux soufflants un espace de liberté très ouvert et propice à d’effervescentes explosions ou à de lyriques envolées. Un album généreux et exigeant irrigué d’une intense force vitale.  A écouter sans modération !

Dmitry Baevsky revient avec « Kids’ Time »

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Yoann Loustalot Trio propulse « Yéti »

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Céline Bonacina invite au voyage avec « Fly Fly »

Céline Bonacina invite au voyage avec « Fly Fly »

Ferveur ardente et tendre douceur

Avec le titre de son cinquième opus, « Fly Fly », la saxophoniste Céline Bonacina annonce la couleur, celle du voyage. La musique évoque des paysages qui servent de prétexte aux envols des saxophones baryton et soprano. Les mélodies se parent de superbes couleurs dont le jaune a visiblement la préférence du groupe. Le répertoire balance entre groove énergique et murmure raffiné, explosions coloristes et caresses aériennes. Un régal intégral !

couverture de l'abum Fly Fly de Céline BonacinaLe 18 octobre 2019, la saxophoniste Céline Bonacina revient avec un nouveau groupe et un cinquième album « Fly Fly » (Cristal Records/Sony Music Entertainment).

Elle retrouve le contrebassiste canadien Chris Jennings déjà présent à ses côtés dans le Crystal Quartet. Le toucher nuancé de Jean-Luc Di Fraya fait merveille car le volcanique batteur se mue aussi en un délicat percussionniste. Invité sur six pistes, le guitariste Pierre Durand apporte quant à lui de brillantes couleurs.

« Fly Fly », un jazz moderne et coloré dont la force onirique réside autant dans sa ferveur ardente que dans sa tendre douceur. Sur l’album, des mélodies élégantes croisent des rythmiques énergiques, des climats raffinés flirtent avec des sonorités organiques.

Avec à son actif quatre albums et plus de vingt ans de carrière, Céline Bonacina s’est forgé un nom au saxophone baryton dont elle est devenue une instrumentiste reconnue.

Céline Bonacina, saxophoniste baryton

Après avoir commencé la musique à l’âge de 7 ans en conservatoire (Belfort, Besançon, Paris…), Céline Bonacina se spécialise au saxophone baryton, entre 1996 et 1998, en jouant dans les big bands parisiens. Durant sept ans passés à la Réunion, elle se produit et se fait remarquer dans de nombreux festivals de l’Océan Indien.

Quatre albums entre 2005 et 2016

De retour en métropole en 2005, elle sort « Vue d’en haut », un premier album enregistré à la Réunion. La critique salue ses compositions interprétées aux saxophones baryton, alto et soprano. Elle crée ensuite le Céline Bonacina Trio.

En 2010 elle enregistre son deuxième album « Way of Life » avec le bassiste Nicolas Garnier et le batteur Hary Ratsimbazafy. Elle invite le guitariste Nguyên Lê, musicien phare du label ACT. Séduit, le label allemand publie le disque de la saxophoniste et sort aussi le suivant en 2013, « Open Heart », enregistré avec Hary Ratsimbazafy et le bassiste Kevin Reveyrand. Le trio est rejoint par des invités, Himiko Paganotti (chant), Pascal Schumacher (vibraphone, glockenspiel) et Mino Cinelu (percussions).

2016 voit la parution d’un quatrième opus, « Crystal Rain » (Cristal Records/Sony Music Entertainment) avec à la batterie Asaf Sirkis. Ce disque est marqué par une belle complicité de Céline Bonacina avec le pianiste britannique Gwilym Simcock et le contrebassiste Chris Jennings. Très active en live où elle excelle, Céline Bonacina est par ailleurs très investie dans des activités pédagogiques diversifiées.

La reconnaissance

Au fil des ans, des concerts et des albums, la réputation de la saxophoniste dépasse les frontières de la France. En effet, depuis 2013 où elle a été sacrée « Jeune talent ADAMI », Céline Bonacina est élue « Rising Star » en 2017, 2018 et 2019 par le magazine américain « Downbeat » et obtient en 2019 le Prix du Public au BMW Welt Award de Munich.

« Fly, Fly », une invitation au voyage

« Cet album présente mes nouvelles compositions ainsi que celles de Chris Jennings. D’influences multiples, leur point de rencontre est le voyage. On y retrouve l’évocation de paysages et de souvenirs, de lieux où nous avons séjourné, de moments forts de nos vies respectives ; l’expression sonore de sentiments et d’émotions, et sans doute la symbolique d’une quête plus vaste. » Céline Bonacina

le quartet Fly Fly de Céline Bonacina

Le quartet Fly Fly de Céline Bonacina© Nathalie Courau-Roudier

La contrebasse lyrique de Chris Jennings s’allie au jeu volubile et groovy des saxophones de Céline Bonacina. Le très nuancé Jean-Luc Di Fraya fait murmurer ou tonner percussions et batterie. Sa voix et celle de la leader colorent plusieurs morceaux auxquels elles ajoutent une touche de musiques du monde. Sur quelques plages, les phrasés audacieux et sidérants du guitariste Pierre Durand posent des traits de couleurs contrastés.

Enregistré par Mathieu Nappez à l’Alhambra Studios de Rochefort-sur-Mer, l’album a été mixé par Nguyên Lê au Studio Louxor de Paris et masterisé par Bruno Gruel à Elektra Mastering de Servon.

Le répertoire propose un voyage en treize titres-escales dont huit sont redevables à la saxophoniste et cinq au contrebassiste.

Sur le lumineux Still Running souffle un vent de liberté gorgé à la fois d’énergie et de finesse. La mélodie court à en donner le tournis puis passe le relais aux trois mouvements de Care Her Gone qui voyage dans des paysages tout à tour chantants, aériens et groovy. Ivre Sagesse débute par une introduction quasi mystique égrenée par le baryton et la contrebasse. Le saxophone esquisse ensuite un motif répétitif qui s’embrase et inspire un solo pulsatile à la batterie. Du Haut de Là ouvre avec un duo baryton-contrebasse puis le trio entame un climat baroque où le saxophone virtuose et fougueux virevolte.

La saxophoniste Céline Bonacina

Céline Bonacina©© Nathalie Courau-Roudier

La présence de la guitare électrique fait souffler un vent paisible sur An Angel’s Caress auquel le baryton apporte un climat vaporeux. Après cette escale angélique, le songe se poursuit par An Angel’s Whisper, comme une quête spirituelle dans un univers bucolique voisin du monde sonore de Garbarek. Le quartet entre en parfaite symbiose sur Tack Sa Mycket. La mélodie du soprano envoutant s’élève comme une incantation que renforce le chant de la guitare. Après cette offrande spirituelle, High Vibration explore un monde plus organique. La guitare part dans une improvisation fascinante qui stimule le baryton à son tour sidérant.

Après la brève parenthèse cosmique de Vide Fertile où le baryton métamorphosé, les percussions et l’archet dialoguent advient le groovy Borderline qui fait se confronter une guitare décoiffante de virtuosité, un baryton enflammé et un batteur volcanique. Le voyage continue ensuite avec Fly Fly to the Sky où le baryton prend la barre et alterne entre douceur et force avec quelques échappées libres du côté du free.

Sur Friends & Neighbours Too, le quartet adopte une pulsation funky qui débouche sur un dialogue soul et punchy entre baryton et guitare. On en redemanderait volontiers mais l’album se termine avec les résonances orientales de Cameos Carving, soutenu par une batterie puissante et une contrebasse lyrique. Pour finir, le fervent soprano fraternise avec le saz.

On ne se lasse pas de voyager au gré des paysages colorés du magique « Fly Fly » où l’énergie des rythmiques vivifiantes coexiste avec la douceur des climats oniriques.

Pour vivre en live les ambiances de « Fly Fly », quelques concerts se profilent. RV pour le concert de sortie de l’album avec Céline Bonacina (saxophone baryton, soprano), Chris Jennings (contrebasse) et Jean-Luc Di Fraya (percussions, batterie) à Paris le 21 novembre 2019 à 21h au Studio de l’Ermitage, le 22 novembre 2019 à Nantes au Trempolino dans le cadre du festival Jazz Tempo en partenariat avec Nantes Jazz Action. ICI pour tout savoir des concerts de Céline Bonacina.

Dmitry Baevsky revient avec « Kids’ Time »

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Le saxophoniste Dmitry Baevsky présente « Kids’ Time », son dixième album, enregistré pour Fresh Sound New Talent. En trio avec le contrebassiste Clovis Nicolas et le batteur Jason Brown, il propose un opus vertigineux de virtuosité. Avec une parfaite maîtrise, l’altiste brille et impressionne par sa virtuosité et son swing.

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Yoann Loustalot Trio propulse « Yéti »

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Poésie musicale en suspension Voix singulière de la trompette européenne, le compositeur Yoann Loustalot propulse son nouvel album « Yéti ». Avec le guitariste Giani Caserotto et le batteur Stefano Lucchini, il propose une musique stellaire, à la fois dense et...

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Louis Matute, Prix Evidence de l’Académie du Jazz

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En 2022, l’Académie du Jazz crée un nouveau prix, le Prix Évidence. Le premier lauréat est le guitariste suisse Louis Matute à la tête de son « Large Ensemble » pour son troisième album « Our Follklore ». Par cette récompense, l’institution honore le nouvel enregistrement d’un(e) artiste ou d’un groupe en développement « qui se singularise par sa charge créative, sa qualité d’exécution et sa musicalité ». Belle reconnaissance institutionnelle pour cet album élégant, coloré et lyrique.

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Jazz à Vienne Saison 19/20#2 – Auditorium de Lyon, Novembre 2019

Jazz à Vienne Saison 19/20#2 – Auditorium de Lyon, Novembre 2019

Herbie Hancock - Bobby McFerrin

Jazz à Vienne Saison 19/20#2 évoque les deux concerts coproduits par Jazz à Vienne et l’Auditorium-Orchestre National de Lyon sur la scène de l’Auditorium en novembre 2019. Le pianiste Herbie Hancock annoncé le 02 novembre 2019 et le chanteur Bobby McFerrin attendu le 18 novembre 2019. Gageons que les deux musiciens fassent une fois de plus rimer talent et générosité et déclenchent l’enthousiasme du public.

En novembre 2019, Jazz à Vienne et l’Auditorium-Orchestre National de Lyon coproduisent deux concerts proposés dans la Grande Salle de l’Auditorium de Lyon,

Jazz à Vienne Saison 19/20#2, Herbie Hancok, Bobby McFerrinJazz à Vienne Saison 19/20#2 donne rendez-vous au public avec deux figures prestigieuses de la sphère du jazz, Herbie Hancock et Bobby McFerrin. A eux deux, les musiciens cumulent 24 Grammy Awards, à raison de 14 décernés au premier et 10 au second.

A bientôt 80 ans, le légendaire pianiste natif de Chicago, Herbie Hancock figure parmi les plus respectés des musiciens de jazz et ses concerts constituent toujours un motif de réjouissance. La voix unique, le sourire et le charisme du chanteur Bobby McFerrin continuent à émouvoir celles et ceux qui l’écoutent.

Il serait vraiment dommage de se priver du plaisir de les voir et de les écouter.

Herbie Hancock- 02 novembre 2019 à l’Auditorium de Lyon

Plus de 50 ans de carrière

Jazz à Vienne Saison 19/20#2, le pianiste Herbie Hancock

Herbie Hancock©Douglas Kirkland

Entre le 20ième et le 21ème siècle, Herbie Hancock a conquis un véritable statut d’icône populaire.

Pianiste et compositeur aux multiples facettes, il a construit sa carrière en transcendant les limites et les genres. Depuis plus de cinq décennies, ce novateur perpétuel a diversifié ses approches qu’il a fait entendre sur disque et sur scène. D’une part Il a  ravi les amateurs de jazz acoustique avec ses nombreux groupes dont le fameux « VSOP » et d’autre part il a transporté les fans de jazz-fusion, de disco, de rock, de hip-hop, de funk avec entre autres, ses incursions avec les » Headhunters ».

Depuis le succès de Watermeloon Man gravé sur son premier album « Takin’ off » sorti en 1962 chez Blue Note, puis après son passage durant 5 années dans le quintet de Miles Davis entre 1963 et 1968, Herbie Hancock n’a eu cesse de renouveler son inspiration. Sa réputation n’a cessé de grandir et sa discographie de s’étoffer.

Quelques-unes de ses compositions comme Canteloupe Island, Maiden Voyage, Watermelon Man et Chameleon, figurent aujourd’hui parmi les standards repris par nombre de musiciens.

Titres et récompenses

Depuis le début de sa carrière, le pianiste et compositeur Herbie Hancock accumule les succès ce qui lui a valu nombre de titres et récompenses.

Difficile de ne pas évoquer l’historique « Maiden Voyage » (enregistré en 1965 et remastérisé en 1998), les multiples enregistrements du VSOP, ses duos avec Chick Corea, le superbe « A Tribute To Miles » récompensé d’un Grammy Award en 1994 suivi d’un autre, en 1996, pour la composition The New Standard de l’album « The New Standard » (1996), « River: The Joni Letters » qui a remporté deux Grammy Awards en 2007, celui de l’Album de l’année et du Meilleur album de Jazz contemporain et pour finir, « The Imagine Project » qui a lui aussi été récompensé de deux Grammy Awards en 2010.

Sans oublier l’album « ‘Round Midnight » (1986), BO du film du même nom de Bertrand Tavernier qui a reçu un oscar en 1987.

Nommé ambassadeur de bonne volonté de l’Unesco en 2011 Herbie Hancock est à l’origine du Jazz Day, véritable fête internationale qui honore la musique de jazz et ses valeurs, tous les 30 avril. Enfin, en février 2016, il a reçu un Grammy Award couronnant l’ensemble de sa carrière.

RV à 20h le samedi 02 novembre 2019 à l’Auditorium de Lyon, avec Herbie Hancock. Pour l’occasion, le pianiste et compositeur est annoncé à la tête d’un nouveau groupe qui réunit à ses côtés Elena Pinderhughes (flûte & voix), Lionel Loueke (guitare & chant), James Genus (basse) et Justin Tyson (batterie).

Pour se mettre en oreille… quelques échos de son dernier passage le 12 juillet 2017 sur la scène du Théâtre Antique de Vienne où il a revisité avec brio son héritage avec deux de ses légataires, le guitariste Lionel Loueke et le bassiste James Genus.

Bobby McFerrin - 18 novembre 2019 à l’Auditorium de Lyon

Jazz à Vienne Saison 19/20#2, le chanteur Bobby McFerrin

Bobby McFerrin©Carol Friedman

Au fil des années, ce chanteur atypique qu’est Bobby McFerrin a brouillé les frontières entre musique pop, musique savante et musique sacrée.

Issu d’une famille de chanteurs lyriques, il s’est distingué par une approche novatrice de l’harmonie, du rythme et de la mélodie avec sa seule voix. En effet, cet inventeur iconoclaste ne s’est pas contenté du succès planétaire que lui a valu son fameux Don’t Worry, Be Happy gravé en 1988 sur l’album « Simple Pleasures ».

Après avoir démarré sa carrière dans les années 70, il est passé du statut de vocaliste hyper doué et singulier à celui de prodige de la voix avant de devenir chef de chœur dirigeant des chorales aux formats variés. Ce natif de Manhattan a diversifié les rencontres et les formats, sur scène mais aussi sur disque. Ainsi on a pu l’écouter aux côtés du violoncelliste Yo-Yo Ma sur « Hush » (1992) ou de Chick Corea sur « The Mozart Sessions » (1996).

Son album « Circlesongs » sorti en 1997 constitue un jalon essentiel de sa carrière. Il a été suivi de « Beyond Words » (2002) puis de « VOCAbuLarieS » (2010) et enfin du fort singulier « about spirityouall » (2013) où il revisite les negrospirituals, comme en perpétuelle recherche des valeurs fondatrices dont ces chants sont porteurs, joie, rédemption et liberté.

A côté de son cursus vocal il a été nommé en 1994 à la direction musicale du Saint Paul Chamber Orchestra du Minnesota.

RV à 20h le lundi 18 novembre 2019 à l’Auditorium de Lyon, pour un moment riche en émotions avec le magicien Bobby McFerrin. Pour l’occasion, le chanteur vient entouré de Gil Goldstein (direction, arrangements, piano, accordéon), David Mansfield (violon, mandoline, guitare). Des invités spéciaux sont annoncés.

Dmitry Baevsky revient avec « Kids’ Time »

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Yoann Loustalot Trio propulse « Yéti »

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Théo Ceccaldi Trio révèle « Django »

Théo Ceccaldi Trio révèle « Django »

Haut les cordes entre frénésie et délicatesse !

Sur « Django », le Trio de Théo Ceccaldi embarque sa musique dans un univers aux ambiances contrastées. Un jazz qui oscille entre frénétiques envolées et délicates caresses. Violon, guitare et violoncelle tirent une révérence affectueuse à la musique de Django Reinhardt et la transportent dans leur univers ludique. Loin des conventions, entre déchaînement et tendresse, les cordes du trio tissent un voile onirique.

couverture de l'album Django du Théo Ceccaldi TrioAvec son troisième album « Django » (Brouhaha/L’Autre Distribution) annoncé pour le 18 octobre 2019, le Théo Ceccaldi Trio navigue avec maîtrise sur un pont qui balance entre tradition et innovation.

Théo Ceccaldi au violon, son frère Valentin Ceccaldi au violoncelle et Guillaume Aknine à la guitare constituent un trio peu ordinaire dont l’expression audacieuse se fonde sur l’improvisation.

Sur l’album « Django », deux reprises de Django Reinhardt coexistent avec trois compositions originales du trio. Pour les trois autres titres, on saisit au vol des bribes de thèmes mais très vite on se laisse transporter dans le monde déjanté du trio. Comme chez leur illustre aîné, la mélodie occupe une place de choix dans l’univers du trio mais elle chemine au milieu de notes chahutées sur une pulsation qui réinvente la rituelle « pompe » de la musique manouche.

Les oreilles sont émerveillées par ce « Django » où se croisent improvisations échevelées, cordes enrockées et subtiles rêveries.

Théo Ceccaldi

Récompensé en 2017 d’une Victoire du Jazz dans la catégorie « Révélation de l’Année », l’énergique Théo Ceccaldi mène ses projets personnels tout en répondant à de nombreuses sollicitations artistiques.

Virtuose très sollicité

Membre fondateur du collectif orléanais Tricollectif, Théo Ceccaldi compose, arrange et joue dans le grand Grand Orchestre du Tricot avec lequel il a gravé plusieurs albums dont le dernier, « Tribute to Lucienne Boyer » (Tricollection/L’Autre Distribution) sorti en 2017.

Le violoniste diversifie ses activités et participe aussi au Power Trio « In Love With » du batteur Sylvain Darrifourcq et s’implique par ailleurs dans le quatuor à cordes de musiques improvisées iXi de Régis Huby et Guillaume Roy, le quartet franco-allemand qÖÖlp des Berlinois Christian Lillinger et Ronny Graupe, le trio européen « Velvet Revolution » de Daniel Erdmann, ainsi que dans le nouveau tentet de Joëlle Léandre « Can You Hear Me ? ». On ne compte plus les rencontres qui associent le violoniste à quelques-uns des plus grands improvisateurs européens.

De 2014 à 2018, Théo Ceccaldi a intégré l’ONJ avec lesquels il a enregistré les quatre albums sous la mandature d’Olivier Benoit, « Europa Paris » (2014), « Europa Berlin » (2015), « Europa Rome » (2016) et « Europa Oslo » (2017).

Projets du violoniste

Ceccaldi & Negro

Une superbe complicité unit Théo Ceccaldi au pianiste Roberto Negro. Le remarquable duo Théo Ceccaldi & Roberto Negro a donné naissance à « Babies » en 2016 et au superbe « Montevago » sorti en 2019. On se régale de leur univers audacieux et envoutant.

Freaks

En 2018, le violoniste forme Freaks, un orchestre survolté et détonnant aux partis pris musicaux radicaux avec lequel il enregistre un album au titre éponyme en 2018. Voir et écouter le mordant « Freaks » sur scène constitue un moment inoubliable. Une musique savamment déjantée qui zappe entre free jazz, punk et new wave.

Théo Ceccaldi Trio

En 2010 Théo Ceccaldi fonde son trio avec son frère Valentin Ceccaldi au violoncelle et le guitariste Guillaume Aknine.

Loin du format chambriste que les instruments auraient pu induire, le Théo Ceccaldi Trio oriente son discours loin des sentiers balisés, entre fantaisie ludique, fougue survoltée, lyrisme haletant et poésie sophistiquée. Le trio signe chez Ayler Records et publie deux albums, « Carroussel » en 2012 suivi de « Can you smile ? » en 2013 où la contrebassiste Joëlle Léandre rejoint le trio . Le trio remporte par ailleurs le dispositif de Tournée Jazz Migration 2014 de l’AJC.

Théo Ceccaldi Trio

Théo Ceccaldi Trio©Sylvain Gripoix

2019 voit la sortie de « Django », le troisième opus du trio.

L’ombre tutélaire de l’illustre compositeur et guitariste Django Reinhardt plane sur les trios qui réunissent violon/guitare/guitare/contrebasse ou violoncelle. Groupe créatif s’il en est, le trio de Théo Ceccaldi n’y échappe pas mais il est inconcevable pour les trois acolytes d’imaginer un hommage compassé ancré dans une tradition manouche revivaliste.

Armés de leur virtuosité et de leur inventivité décoiffante, les trois musiciens se collent au challenge et détournent de manière radicale les codes originaux pour les propulser dans leur univers moderne et singulier.

« Django », huit titres entre déchaînement et tendresse

Reprises de Django Reinhardt

Sur Rythme Futur, la première reprise de Django Reinhardt, le rythme totalement explosé et les effets sonores projettent la musique dans des sphères contemporaines aux échos galactico-rocks. Le Célèbre Manoir de mes rêves est magnifié quant à lui dans une version voluptueuse où violon et guitare séduisent par leur sensualité.

Arrangements librement inspirés

Savant et ludique, Balancelle et Chèvrefeuille fait un clin d’œil à Honeysuckel Rose de fats Faller et Minor Swing de Django alors que le parodique Acétone Charleston inspiré du Charleston de James P. Johnson émerveille par la furie maîtrisée avec laquelle le trio chamboule la dimension rythmique. On plane d’abord sur Le cou du Dragon qui convoque le Blue Drag de Josef Myrox. On s’enivre ensuite jusqu’à l’extase avant qu’un souffle plus calme ne provoque une douce accalmie.

Compositions originales du violoniste

Avec une liberté sans pareille le trio ménage de superbes contrastes sur les compositions originales du violoniste marquées de l’identité singulière du groupe. On se laisse embarquer dans la galaxie sous-marine onirique de Six pouces sous mer qui débride ensuite une énergie frénétique sans rien perdre de sa subtilité au fil de ses presque treize minutes.

A partir d’un motif réitératif, l’envoûtant Brûle Roulotte se laisse dériver vers les brulantes sonorités rock des cordes exaspérées qui finalement choisissent de rentrer en orbite cosmique. Ballade au climat éthéré, Nin-nin je t’aime met en lumière le jeu sensible du violon et la guitare à la sonorité aérienne.

La dimension live permet de prendre la pleine mesure de la musique du Théo Ceccaldi Trio. C’est chose possible sur plusieurs scènes. Les RV ne manquent pas pour célébrer la sortie de l’album « Django » du Théo Ceccaldi Trio. Le 16 novembre 2019 au Château d’Eymet dans le cadre de la 14ème saison de « Jazz off' » de l’association Maquizart et le 19 novembre 2019 au Café de la Danse à Paris. ICI pour tout savoir des concerts de Thé Ceccaldi.

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