Dhafer Youssef présente « Street Of Minarets »

Dhafer Youssef présente « Street Of Minarets »

Voyage musical entre orient et occident

​En 2023, le maître du oud, vocaliste et compositeur, Dhafer Youssef revient avec l’album « Street Of Minarets ». Pour ce voyage musical entre orient et occident, il invite de prestigieux invités. Sans rien perdre de son identité, il élargit le périmètre de son art et son instrument se confronte avec brio à différentes facettes du jazz. Un audacieux projet qui ne manque ni d’énergie ni d’inspiration.

visuel de l'album Streets of Minarets de Dhafer YoussefAprès le mystique « Birds Requiem (2013), l’étrange et lumineux Diwan of Beauty & Odd (2016) et le planant Sounds of mirrors (2018), Dhafer Youssef présente son neuvième opus, « Street Of Minarets » (Back Beat Edition) sorti le 27 janvier 2023.

Par sa spiritualité et son mysticisme, la musique de « Street Of Minarets » s’imprègne du Soufisme dont Dhafer Youssef porte l’héritage. Cet album a fait l’objet de cinq années de travail.

Entre orient et jazz

Une fois encore, Dhafer Youssef transcende les genres. Mélodies aériennes, envols saisissants… son chant plane entre orient et jazz.

Street of Minarets par Dhafer Youssef©Sabine HauswirthA ses côtés, il convie d’éblouissants invités à la renommée internationale…

Herbie Hancock au piano et aux synthétiseurs, Nguyen Lê aux guitares, Marcus Miller à la basse, Dave Holland à la contrebasse, Ambrose Akinmusire à la trompette, Rakesh Chaurasia au bansuri, Adriano Dos Santos Tenori aux percussions et Vinnie Colaiuta à la batterie.

La flûte de Rakesh Chaurasia a été enregistrée à Bombay, Adriano Dos Santos Tenori a joué ses percussions à Paris, Dave Holland a posé ses lignes de contrebasse avant que le master ne soit finalisé à Göteborg en Suède. Le guitariste Nguyên Lê a mixé les dix pistes chez lui à Lyon.

« Ce nouvel album raconte d’abord des voyages. Des voyages aux quatre coins du monde, à la recherche de sonorités inédites. J’y chante différemment, en utilisant des effets avec lesquels j’ai grandi. Notamment le son des mégaphones pour l’appel à la prière. » Dhafer Youssef

Au fil des pistes

L’aérien Street of Minarets ouvre l’album. Tel un muezzin, Dhafer Youssef invite à voyager dans son univers musical à la fois magique et mystique. Accompagné par le slap incisif de la basse, les sonorités évanescentes puis énergiques de la guitare, la sonorité suave de la trompette au phrasé tourbillonnant et le drumming souple de la batterie, le oudiste fait sortir son instrument de son rôle traditionnel.

Sur Bal d’âme, le dialogue de l’oud et du piano tisse une rêverie au climat onirique. SharQ Serenade : SharQ Suite met ensuite en avant le jeu chatoyant du oud, la sonorité quasi cosmique de la trompette. Le bansuri enchante la mélodie sur les nappes sonores de la guitare, les syncopes de la basse et les effets délicats de la rythmique percussive.

Sur Funky SharQ : SharQ Suite, le oud se fait funky accompagné par la trompette qui déclenche l’envol vivifiant du synthétiseur. Les accords de la guitare, la section rythmique et les percussions endiablées tressent un motif musical sur lequel le synthétiseur développe une improvisation magistrale. Plus loin, sur Omar Khayyam : Flying Dervish (intro, suite et Outro), c’est d’abord en trio avec Herbie Hancock et Nguyen Lê, que la voix haut perchée de Dhafer s’élève, comme une incantation en hommage à Omar Khayyam poète et savant perse qui a écrit 144 quatrains mystiques. Puis, sur un motif hypnotique de contrebasse, trompette, synthétiseurs, piano, guitare et oud s’engagent dans une irrésistible transe spirituelle à la beauté envoûtante.

La basse et le bansuri s’invitent ensuite sur Sudra Funk, une plage au style funk. Avec allégresse, les instruments dialoguent en parfaite harmonie accompagnés par la guitare et la section rythmique fusionnelle.

Changement de climat avec Whirling in the air que contrebasse et bansuri élaborent comme une plage de musique traditionnelle indienne propice à la méditation. Sur la mélodie itérative jouée par le oud, le bansuri et les percussions, Spinning Hermit met en relief le jeu orientalisant de la guitare qui développe une improvisation intrépide fort inspirée.

Hommage à Herbie Hancock, Herbie Dance surprend et enchante par son rythme funky impair. Flûte, contrebasse et synthé soutiennent le chant incantatoire.

L’album se termine avec Ondes of Chakras, promenade musicale éthérée où voix et oud cheminent avec la basse chantante, le bansouri au son captivant, la guitare vaporeuse et la section rythmique délicate et bienveillante. Un pur moment de magie !

Pour écouter live Dhafer Youssef, rendez-vous le 08 février 2023 au Bozar à Bruxelles (Belgique), le 10 février 2023 à L’Archipel de Perpignan, le 17 février 2023 à La Seine Musicale de Paris et le 12 avril 2023 sur la scène du Volcan au Havre.

Le pianiste, compositeur et arrangeur Martial Solal est mort

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« L’Océan Sonore » de Catali Antonini

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Rêverie aquatique

Pour son septième album en tant que leader, Catali Antonini invite à plonger avec elle dans « L’Océan Sonore ». A la tête d’un quartet qui réunit à ses côtés le pianiste Stéphane Pelegri, le bassiste Greg Théveniau et le batteur Hervé Humbert, la chanteuse s’exprime tour à tour en français, italien ou anglais. Rêverie aquatique en eaux tour à tour sensibles et énergiques.

Après sa parution digitale en date du 18 novembre 2022, la sortie physique de l’album « L’Océan Sonore » (Klarthe Records Jazz) est annoncée pour le 20 janvier 2023.

Au fil des dix pistes de l’album, le chant coloré de Catali Antonini alterne entre prouesses vocales dynamiques et sensibles confidences. Ses scats virtuoses sont soutenus avec brio par le trio énergique composé de Stéphane Pelegri (piano, Fender Rhodes, vibraphone), Greg Théveniau (basse) et Hervé Humbert (batterie).

On plonge avec délice dans « L’Océan Sonore » qui ne manque ni de sensibilité ni d’énergie et navigue avec bonheur entre audace et raffinement.

Chantée en italien, la première composition de l’album, Figli Dell’Egeo évoque l’odyssée tragique des migrants en mer Égée. Catali Antonini déploie un scat énergique aux inflexions explosives. Telle Betty Carter, elle bouscule les phrases mais possède de bout en bout le parfait contrôle technique de son chant. D’emblée aérien, le solo de piano s’enflamme ensuite avec une efficacité redoutable. L’oreille est submergée par les vagues énergiques d’un univers sonore aux accents aquatiques.

On s’immerge ensuite avec le quartet dans une sphère musicale plus onirique, celle de L’Océan Sonore. Sur ce titre, la voix de la chanteuse étire et fait palpiter les vers de Marine, le poème de Paul Verlaine. Les sonorités évanescentes et dilatées du Fender Rhodes sont soutenues par une douce rythmique aux effets pointillistes.

visuel de l'album L'Océan Sonore de Catali AntoniniChangement d’ambiance complet avec Bartok’s Last Dance dont le climat n’est pas sans évoquer l’atmosphère jazz fusion du fameux Return to Forever de Chick Corea. La voix et le piano exposent le thème à l’unisson puis un dialogue énergique s’installe sur l’improvisation entre les prouesses vocales de haute voltige et les phrasés tumultueux du Fender Rhodes stimulé par la batterie musclée et la basse électrique tonique en diable. L’Anno Delle 13 lune est de nouveau l’occasion pour Catali Antonini de s’exprimer en italien, cette langue si chantante qu’elle affectionne. Elle développe avec souplesse la large tessiture de sa voix. Son scat est émaillé de spectaculaires sauts de registre et le solo de basse éblouit tant par son lyrisme que par sa pulsation.

Cerco met ensuite en relief la sonorité cristalline du vibraphone qui enveloppe avec tendresse le poème chanté en italien. L’émotion affleure sur chaque mesure de ce titre sensible. Sur un tempo funk, le chant soul se fait nerveux tout au long du Sign of the Times de Prince dont Catali Antonini a conservé les paroles. Au-dessus des accords jazz-rock du Fender Rhodes et des slaps nerveux de la basse électrique, le scat explosif de Catali Antonini fait un clin d’œil aux expressions vocales du regretté Al Jarreau. Retour à un tempo plus calme avec la superbe ballade I don’t Wanna Lose You que Catali Antoni chante en anglais. Chargée d’inflexions bluesy, la voix se fait sensuelle au-dessus des accords lumineux que pose le Fender Rhodes.

Retour au groove avec Short Cuts, composé par Stéphane Pelegri. Piano, basse et voix présentent le thème à l’unisson. Après un court solo de basse torride, la chanteuse se transcende et développe un scat vertigineux. Le morceau se termine en beauté avec un échange électrisé entre chant et batterie. Plus loin, Catali Antonini n’a pas repris le texte de Sting et a rédigé en anglais un texte très personnel sur Dienda, la composition de Kenny Kirkland qui porte le nom de la politicienne namibienne Elma Dienda. Avec une grande force de conviction, le chant se fait l’écho des voix des femmes namibiennes et de leur combat pour l’émancipation.

Avec Rilidexwons, l’album se termine dans un trip sonore qui mêle slam et jazz-rock. Pour l’occasion, le Fender Rhodes fait entendre d’audacieuses envolées musicales que propulse une rythmique groovy.

Pour retrouver le quartet de Catali Antonini et le répertoire de « L’Océan Sonore », RV au Crescent de Mâcon le 21 janvier 2023 à 21h et à Paris au Studio de l’Ermitage, en coplateau avec le duo de Mathieu Cepitelli, le 25 janvier 2023 à 20h30.

Le pianiste, compositeur et arrangeur Martial Solal est mort

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Dmitry Baevsky revient avec « Kids’ Time »

Dmitry Baevsky revient avec « Kids’ Time »

Un joyau de virtuosité et de swing

​Le saxophoniste Dmitry Baevsky présente « Kids’ Time », son dixième album, enregistré pour Fresh Sound New Talent. En trio avec le contrebassiste Clovis Nicolas et le batteur Jason Brown, il propose un opus vertigineux de virtuosité. Avec une parfaite maîtrise, l’altiste brille et impressionne par sa virtuosité et son swing.

Amis de longue date, Dmitry Baevsky (saxophone alto), Clovis Nicolas (contrebasse) et Jason Brown (batterie) ont déjà enregistré et joué ensemble de nombreuses fois, cela s’entend d’ailleurs dès les premières notes de « Kids’ Time ».

Tout au long des douze plages du CD, le trio développe un son de groupe chaleureux, à la fois précis et détendu. Le trompettiste Stéphane Belmondo rejoint les trois complices sur trois titres.

Dmitry Baevsky

Fils unique d’un écrivain et d’une traductrice, Dmitry Baevsky grandit à Saint-Pétersbourg, sa ville de naissance ((la ville s’appelait alors Léningrad). Il intègre une école de musique à 14 ans et participe au big band, au pupitre de saxophone alto. Il entre ensuite en 1991 au Mussorgsky College of Music de Saint-Pétersbourg où il étudie avec le saxophoniste russe Gennady Goldstein.

Il fréquente les clubs de jazz de la ville e. Au Jazz Philharmonic Hall de Saint-Pétersbourg, il rencontre Ann et Bob Hamilton, un couple américain qui lui propose de rejoindre New York afin de suivre un stage de jazz de deux semaines. Au final, les deux semaines se prolongent… Dmitry Baevsky demeure chez le couple durant six mois puis, après audition, intègre le département Jazz de la prestigieuse New School University de New York où il obtient une bourse pour une scolarité complète. A la fin de ses études, il est un membre à part entière de la scène jazz locale et décide alors de quitter la Russie pour s’installer à New York.

Dmitry Baevsky revient avec "Kids' Time"

Dmitry Baevsky©Marina Chassé

Technicien redoutable, l’altiste au son chaleureux possède un sens aigu du drive et devient l’un des saxophonistes incontournables de la scène jazz new-yorkaise. Il a joué ou enregistré, avec Benny Green, Peter Washington, Willie Jones III, David Hazeltine, “Killer” Ray Appleton, David Williams, Peter Bernstein, Cedar Walton, Dennis Irwin, Jeremy Pelt, Joe Cohn, Steve Williams, Joe Magnarelli, Jesse Davis, Ryan Kisor, Gregory Hutchinson, Roger Kellaway, Leon Parker, Dena De Rose … et bien d’autres encore.

Au fil de ses tournées régulières en Europe, Dmitry Baevsky découvre Paris où il s’installe en 2016 avec sa famille tout en maintenant une forte connexion professionnelle avec New York.

De son premier disque « Introducing Dmitry Baevsky » (2009) en passant par « Over and Out » (2015), « The Day After (2017) jusqu’à « Sound Track » (2021), Dmitry Baevsky compte neuf albums à son actif.

Sorti le 02 décembre 2022, son dixième opus, « Kids’ Time » (Fresh Sound New Talent/Socadisc) vient enrichir sa discographie et devrait à n’en pas douter recevoir un accueil favorable auprès de tous les inconditionnels du jazz.

« Kids’ Time »

Sur le livret de l’album « Kids’ Time », Dmitry Baevsky donne quelques pistes pour expliciter le titre :

« …. comme les enfants les musiciens jouent seuls ou avec d’autres enfants. En jouant, ils créent et s’expriment, apprennent et grandissent et évoluent. Et bien sûr, en jouant ils s’amusent aussi. …. La musique de cet album prétend simplement être celle de quatre musiciens qui s’amusent, en jouant comme des enfants le feraient sur leur aire de jeu. »

couverture de l'album Kids' Time de Dmitry BaevskyL’album été enregistré et mixé en juillet 2022 par Erwan Boulay au Studio Sextan à Malakoff. Son répertoire compte neuf compositions originales de Dmitry Baevsky, la fameuse calypso Soy Califa de Dexter Gordon et deux non moins célèbres standards, Deep in a Dream de Jimmy Van Heusen et Don’t blame me de Jimmy McHugh.

Autour de lui et de son saxophone alto, Dmitry Baevsky a réuni deux musiciens rencontrés à New York, le contrebassiste Clovis Nicolas avec lequel il a beaucoup d’affinités et le batteur Jason Brown dont il apprécie le jeu et l’implication. Il a par ailleurs invité le trompettiste Stéphane Belmondo pour la qualité fortement émotionnelle de son jeu, tout à fait en accord avec l’ambiance envisagée pour l’enregistrement de « Kids’ Time ».

Au fil des titres

Du début à la fin du répertoire, le saxophoniste soigne la pureté du son de son instrument. Qu’il soit tranchant, tendu, fluide ou acrobatique, son phrasé possède un swing et une élégance intrinsèques. L’altiste met sa virtuosité au service de son expressivité lyrique qui exclut tout bavardage. Aucune redite dans ses improvisations alimentées par des idées sans cesse renouvelées. Ancré dans la tradition du bebop il a développé un style qui lui appartient en propre et que l’on peut qualifier de post bop.

D’emblée, la première plage, Mr H. donne le ton avec les prouesses de style de l’alto. Quasi acrobatique, son phrasé fluide alimente un swing irrépressible. Il devise avec la batterie avec laquelle il échange en 4/4. Imintagante est l’occasion pour le trio d’une escapade rythmique tout en relaxation du côté du Maroc. Sur Kids’ Time le trio invite Stéphane Belmondo. Les deux soufflants échangent dans un idiome post-bop. De son expression à la fois chaude et coupante, l’alto explore une tessiture étendue. Sur Minor Delay on prend la mesure de la fluidité de son phrasé. Avec Times Flies, le trio propulse la musique sur les rails d’une énergie non exempte d’humour.

Sur la sublime ballade, Deep in a Dream, le bugle de Stéphane Belmondo se pare de sobriété et se fond avec le jeu tout en souplesse de l’alto. Le trompettiste brille par le raffinement de son phrasé accompagné par la contrebasse épanouie et la batterie tout en délicatesse.

Sur le tempo ternaire de Morningside Waltz on se prend à esquisser un pas de danse langoureux accompagné par le phrasé de l’alto valseur et délicat. Plus loin sur le tempo ultra rapide des deux compositions du leader, The End et Rollin’, l’alto fait preuve d’une virtuosité qui évoque celle de Cannonball Adderley. La fougue d’un boulet de canon. C’est à couper le souffle !

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MTA permet d’apprécier un généreux chorus de contrebasse auquel le saxophone alto répond avec aplomb. Plus loin, la trompette et l’alto rendent hommage au calypso de Dexter Gordon, Soy Califa. L’alto s’enflamme dans un solo à la fois élastique, lyrique et énergique. La trompette hésite entre sonorité voilée et timbre éclatant. La batterie leur répond avec impertinence.

Sur le standard Don’t Blame Me, le jeu de l’altiste ravit par son lyrisme déconcertant et son discours empreint de sérénité accompagné par une section rythmique imperturbable avec une contrebasse grave et généreuse et des balais tout en retenue sur les peaux.

Pour écouter Dmitry Baevsky en trio avec Clovis Nicolas et Jason Brown, rendez-vous le 01 février 2023 au Duc des Lombards à Paris et le 03 février 2023, salle Hubert Yencesse, 35 Rue de Gramont dans le cadre du Festival Jazz en Hiver à Chambourcy.

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Yoann Loustalot Trio propulse « Yéti »

Yoann Loustalot Trio propulse « Yéti »

Poésie musicale en suspension

Voix singulière de la trompette européenne, le compositeur Yoann Loustalot propulse son nouvel album « Yéti ». Avec le guitariste Giani Caserotto et le batteur Stefano Lucchini, il propose une musique stellaire, à la fois dense et poétique. L’espace musical se dilate et les titres planent en suspension dans un univers onirique, loin de l’imagerie de l’abominable homme des neiges.

Visuel de l'album Yeti de Yoann Loustalot trio« Yeti », un album dont le titre stimule l’imaginaire, un trio trompette/bugle-guitare-batterie, neuf morceaux entre compositions et improvisations.

Yoann Loustalot Trio offre quarante trois minutes de musique fascinante. Entre tradition et modernité, Yoann Loustalot (trompette, bugle), Giani Caserotto (guitare) et Stefano Lucchini (batterie) s’engagent dans une splendide échappée cosmique où les notes côtoient les étoiles.

« Yéti », une parenthèse féérique et poétique…. les mélodies circulent et flottent, la musique plane jusqu’au sommet de l’Himala(ya)jazz.

Yoann Loustalot

Le maître italien de la trompette Enrico Rava dit de lui :« Yoann Loustalot est comme une fleur très rare qui, lorsqu’elle apparaît dans un jardin, fait disparaître toutes les autres fleurs. Ce n’est pas juste un « beau son ». Non, c’est le son de l’âme et il est si profond et authentique que chaque note compte et conte. Il invente sans cesse des mélodies qui restent gravées dans l’air et dans nos têtes Passion, soin, attention, amour. Il ne m’est presque jamais arrivé de me sentir si proche d’un autre trompettiste. »

Sideman recherché pour sa sonorité unique et son inventivité mélodique, Yoann Loustalot est aussi fondateur du label discographique « Bruit Chic ».

Il mène de front différents projets personnels. Il a joué dans la tournée française “Free” du légendaire Iggy Pop en 2022 et dans les groupes d’Emile Parisien, de Sylvain Rifflet. Il a participé aux albums « Drum Thing » (2020) de Daniel Humair et « Reborn » (2020) d’Aldo Romano

Sa large discographie en tant que leader, compte entre autres albums,  « Pièces en forme de flocons » enregistré en 2014 avec le pianiste François Chesnel et le batteur Antoine Paganotti, « Aérophone » (2016) avec Glenn Ferris (trombone), Blaise Chevallier (basse) et Fred Pasqua (batterie), « Old and New Songs » gravé en 2017 et sorti 2018 avec le pianiste François Chesnel, le contrebassiste Frédéric Chiffoleau et le batteur Christophe Marguet. Aux confins du jazz, de la musique improvisée et contemporaine, Yoann Loustalot a aussi gravé « Slow » capté en 2018 et sorti en 2019, avec Julien Touery (piano), Eric Surmerian (contrebassiste) et Laurent Paris (percussions).

En décembre 2021, il est sélectionné dans les 5 meilleurs trompettistes de l’année par Jazz Magazine.

Le 18 novembre 2022, Yoann Loustalot Trio sort « Yéti » (Pure Capture/L’Autre Distribution).

« Yéti »

En ouverture de l’album, Echoes donne le diapason. La trompette à la sonorité stellaire et ses deux compagnons de voyage insufflent une atmosphère stratosphérique au morceau dès les premières notes. Le temps se dilate et on se laisse embarquer dans leur univers musical onirique. Le trio enchaîne avec Country Side. Après la mélodie envoûtante que souffle le bugle, la guitare enchaîne les effets de distorsion et s’unit à la batterie pour soutenir l’improvisation du bugle.

Avec Welcome to Valhalla, le trio ouvre les portes du paradis des guerriers Vikings. Dans une ambiance sonore étrange, la sonorité mélancolique de la trompette flotte dans l’espace sonore et dispense un climat apaisant. Retour du bugle pour Kips Bay, ballade captivante qui résonne comme une lamentation. Entre brume et ténèbre l’instrument à la sonorité tout en rondeur fait preuve de prouesses audacieuses alors que les nappes sonores de la guitare ne sont pas sans rappeler les ambiances hypnotiques de la musique composée par Angelo Badalamenti pour Twin Peaks.

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Effets percussifs de la batterie, sons saturés et supersoniques de la guitare, ligne mélodique saccadée de la trompette véhémente… l’ambiance change du tout au tout avec le presque militaire Cetus. Retour dans un espace musical éthéré avec Valkyries Love, plage exquise où les sonorités des instruments se dilatent à l’envi. L’improvisation collective ravit par la beauté solaire de la trompette, le lyrisme chatoyant de la guitare et les voluptés rythmiques de la batterie.

Le répertoire se poursuit avec Indian Story sur lequel, tel un astre, brille la trompette à la sonorité dense. Tout au long du morceau, ses inflexions sculptent les contours d’un univers sonore étrange. Souffle brumeux de la trompette, sons vaporeux de la guitare, murmures subtils de la batterie, sur Yeti’s Call, l’atmosphère devient quasi impalpable, voire immatérielle. L’album se termine avec Jasmine dont la mélodie sereine invite au calme et à la sérénité. Un sommet de plénitude musicale.

Pour écouter la musique de « Yéti » et retrouver Yoann Loustalot Trio, rendez-vous le 17 décembre 2022 à 20h30 au « 360 Paris Music Factory« , 32 rue Myrha à Paris (18ème).

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David Bressat signe « Constellation »

David Bressat signe « Constellation »

Un album énergique et vivifiant

Avec « Constellation », le pianiste et compositeur David Bressat signe son troisième album live. Enregistré en février 2022 dans six clubs emblématiques, entre région Auvergne-Rhône-Alpes et région Bourgogne-Franche-Comté, l’opus présente neuf compositions originales. Une musique colorée, un album énergique et vivifiant !

A la tête de son quintet fondé en 2014, David Bressat livre « Constellation » un album riche d’une énergie créative et régénérative. Il a été enregistré live entre le 08 et le 13 février 2022, après la sinistrose culturelle post-pandémie. Par son titre, Renaissance, le premier morceau du répertoire témoigne d’ailleurs du plaisir des musiciens à rejouer ensemble en public, après la longue période de silence musical collectif imposé par le confinement.

Dans la Galaxie du Jazz, les cinq étoiles du David Bressat Quintet propulsent « Constellation », un album doté d’une énergie créative et régénérative.

Un voyage musical tonique

David Bressat signe l'album ConstelationSur « Constellation », sorti le 04 novembre 2022, le pianiste David Bressat revient entouré de l’équipe déjà présente sur « Alive » (2017) et « True Colors » (2019), le saxophoniste Eric Prost, le trompettiste Aurélien Joly, le contrebassiste Florent Nisse et le batteur Charles Clayette.

Enregistré sous le label Obstinato, « Constellation » a été capté en direct dans cinq clubs de la région Auvergne-Rhône-Alpes, La ferme à Jazz à Bourg en Bresse (Ain), Jazz en Bièvre à Primarette (Isère), le Solar à Saint-Etienne (Loire), le Studio des Tonton Flingueurs à Renaison (Loire), le Périscope à Lyon (Rhône) et un club la région Bourgogne-Franche-Comté, le Crescent à Mâcon (Saône et Loire). Tous ces lieux œuvrent depuis des années pour le jazz et ont permis à David Bressat et son quintet de construire ce projet d’envergure,

Intenses vibrations rythmiques, tempo sans faille, harmonieuses nuances, cohésion de groupe… un voyage musical tonique qui restitue l’ambiance des clubs.

Au fil des pistes

L’opus propose sept compositions du leader et deux du contrebassiste Florent Nisse.

Sur le titre d’ouverture, Renaissance, à partir d’un motif de basse en ostinato sur un rythme en 3/4, les cuivres insufflent en contrepoint une mélodie langoureuse et méditative. Après un solo concis du bugle aventureux, le piano prend le relai avec une improvisation inspirée, volubile et gorgée d’optimisme. Le répertoire se poursuit avec Bembé. Une mélopée circulaire, enivrante voire incantatoire. La sonorité chatoyante du ténor et ses circonvolutions exaltantes ravissent l’écoute.

En intro de Rayons de Feu, le piano est rejoint par la contrebasse et la batterie et avec lesquelles caresse le thème, avec délicatesse et poésie. Avec la légèreté d’un papillon, les doigts du contrebassiste flirtent avec les cordes puis les vents superposent plusieurs lignes mélodiques alors que le piano pointilliste entame un solo empreint d’une douce nostalgie. Au-dessus des riffs du piano, trompette et saxophone présentent ensuite le thème de Pit Stop, la première composition de Florent Nisse. La trompette s’envole dans les aigus et projette son discours impétueux. Le ténor intervient soutenu par contrebasse et batterie. Son souffle expressif et ses ponctuations convoquent l’esprit du grand Wayne Shorter.

Avec Dawn, le climat soufflé d’emblée par trompette et ténor se fait énigmatique. Pourtant, très vite, le piano lumineux estompe puis dissipe les couleurs sombres de la nuit en déroulant ses arabesques sur les changements de tempo de la section rythmique. Il finit seul et enchaîne avec La Traversée qui se profile telle une caravane aux couleurs ondulantes. Le bugle dont la sonorité hésite entre ombre et éclat se lance dans un solo incisif et inspiré. Il sculpte chaque note avec raffinement et fait se télescoper les growls. Les couleurs musicales évoluent avec l’improvisation de la contrebasse volumineuse et boisée.

Plus loin, le piano introduit la lumineuse mélodie de Leit-Motive que reprennent les soufflants. L’improvisation du ténor séduit par sa fluidité. La sonorité mince et tendre de l’instrument devient tendue alors que le tempo se fait pressant. De son toucher précis, le piano égrène ensuite avec légèreté des grappes de notes comme des tresses cristallines teintées à la fois de délicatesse et d’énergie.

Dès l’introduction de Hide and Sick, la deuxième composition du contrebassiste, trompette et saxophone font flotter un climat poétique empreint de mélancolie avec les envolées lyriques et aériennes de la trompette qui parsème son discours de glissandos et de riches inflexions, soutenue par une rythmique sans faille, au-dessus des arpèges du piano aux accents romantiques.

L’album se termine avec Turn on the stars. En introduction le ténor loquace converse seul avec la batterie. L’oreille est accrochée par sa sonorité lisse, son phrasé incisif, son attaque chaleureuse et maîtrisée. De son phrasé souple, le piano lui répond et après un chorus limpide cède l’espace musical à la batterie dont le solo interpelle par sa sonorité mate, son drumming rapide sur la caisse claire et la variété de son jeu sur les cymbales. Le groupe se retrouve pour le final du morceau autour d’une ligne mélodique dont les accents fleurent bon le bebop. Un vrai régal !

Pour retrouver David Bressat Quintet, rendez-vous, le 27 janvier 2023 au Chorus, à Lausanne (Suisse) et le 24 février 2023 au Jazz Club de Savoie de Chambery (73).

Le pianiste, compositeur et arrangeur Martial Solal est mort

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Le 11 décembre 2024, le pianiste, compositeur, arrangeur et chef d’orchestre Martial Solal est mort à l’âge de 97 ans. Le monde de la musique est en deuil et pleure la disparition de ce prodigieux artiste considéré comme un maître de l’improvisation. Son empreinte demeure à jamais inscrite dans l’univers du jazz français et international.

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Médéric Collignon présente « Arsis Thesis »

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Leïla Olivesi signe « Astral »

Leïla Olivesi signe « Astral »

Vers les étoiles… loin de la gravité terrestre

Avec « Astral », la pianiste et compositrice Leïla Olivesi signe son sixième album. Entourée des meilleurs musiciens de sa génération, elle propose un jazz acoustique lumineux et poétique. Entre tradition et modernité, cet opus regarde vers les étoiles et projette la musique loin de la gravité terrestre.

Après la « Suite Andamane » (2019), coup de cœur de l’Académie Charles Cros, Leïla Olivesi revient avec « Astral » son deuxième album en grande formation. Il s’inscrit dans la lignée de la musique de Mary Lou Williams et de Duke Ellington.visuel de l'album Astral de Leïla Olivesi

Sur « Astral » (Attention Fragile & ACEL/L’Autre Distribution), sorti le 18 novembre 2022, la cheffe d’orchestre, pianiste et compositrice franco-mauritanienne présente dix œuvres instrumentales ainsi que deux chansons envoûtantes sur des textes de la poétesse contemporaine Lucie Taïeb. Elle accueille deux invitées.

A la tête du Leïla Olivesi Octet, ensemble membre de Grands Formats, Leïla Olivesi rend hommage avec Missing CC Suite, à Claude Carrière, grand amateur d’Ellington.

Leïla Olivesi

Pianiste et compositrice

Leïla Olivesi a commencé la scène au sein de la troupe des P’tits Loups du jazz à l’âge de treize ans. Née au Moulin d’Andé en Normandie, d’un père mauritanien et d’une mère corse, elle a grandi à Paris dans l’effervescence artistique et cosmopolite de son milieu familial, entre le bandonéon d’Astor Piazzola, Nina Simone et la musique de Miles Davis et John Coltrane.

Diplômée en philosophie et en musicologie à la Sorbonne (piano jazz, formation musicale, écriture et orchestration), diplômée en piano jazz, formation musicale, écriture et orchestration au conservatoire et à l’IACP, elle a étudié la musique avec Mulgrew Miller, Stéphane Belmondo, Manuel Rocheman, Bernard Maury, Héri Paredes, Christophe Dal Sasso, Carine Bonnefoy, Jean-Michel Bardez, Jacques Schneck, Lionel Belmondo.

Elle a reçu de nombreux prix et distinctions, lauréate du concours de composition pour Big Band « Ellington composers » en 2013 avec sa composition Summer Wing, Coup de cœur de l’Académie Charles Cros en 2019 pour « Suite Andamane », Académie du Jazz, Tremplin jazz à Montmartre (2002), Trophées du Sunside (2003), Tremplin Jazz Île de France, La Défense, Jazz primeur de Culture France, Prix Sacem en 2004 pour « Frida » et Prix Défi Jeunes en 2007 pour « L’Étrange Fleur ».

Leïla Olivesi

Leïla Olivesi©Solène Person

Elle a collaboré avec de nombreux artistes parmi lesquels entre autres, Jean-Charles Richard, Alex Terrier, Elisabeth Kontomanou, Manu Codjia, Emile Parisien, Jeanne Added, Magic Malik, Rick Margitza, Sébastien Llado, Glenn Ferris, Stéphane Belmondo, Anne Paceo, David Binney, John Betsch, Julie Saury, le groupe de salsa cubaine Metiswing, African Salsa Orchestra de Michel Pinheiro, Leon Parker, Laurent Mignard, Baptiste Herbin… et bien d’autres encore.

Leïla Olivesi a reçu plusieurs commandes de composition pour grands ensembles, orchestre symphonique et big band : trio jazz + orchestre symphonique à Villejuif, Big Band + orchestre symphonique + chœur au CMA10 et elle a composé des musiques de films comme Musulmans de France (France 5) et Un choix pour la vie (France 2) de Karim Miské, Les Demoiselles du ring (France 3) d’Ilana Navaro. Elle donne aussi des conférences sur Duke Ellington pour la Maison du Duke.

De 2004 à 2019

Avec à son crédit comme leader, cinq albums sortis entre 2004 et 2015, Leïla Olivesi n’a plus à prouver ses talents d’interprète et de compositrice.

Après « Frida » (Attention Fragile) sorti en 2004 et enregistré avec le « Brahma sextet » qui réunissait autour d’elle, Jeanne Added (voix), Julien Alour (trompette), Jean-Philippe Scali (saxophones), Benjamin Body (bassiste) et Donald Kontomanou (batterie), Leïla Olivei présente en 2007 « L’Étrange Fleur » (Nocturne) avec le « Leïla Olivesi quartet » composé d’Élisabeth Kontomanou (voix), Boris Pokora (saxophone), Chris Jennings (contrebasse) et Manu Codjia (guitare). En 2012, elle revient avec « Tiy » (Attention Fragile) gravé avec le Leïla Olivesi trio qui fédère à ses côtés Yoni Zelnik (contrebasse) et Donald Kontomanou et invite Manu Codjia, Niko Coyez (flûte, percussions) et Émile Parisien (saxophone soprano).

En 2015 sort l’album « Utopia » (Jazz&people) qui rend hommage au philosophe et essayiste du XVIIème siècle, Cyrano de Bergerac. Sur cet opus placé sous le signe de la libre pensée, de l’utopie et du voyage, la pianiste se produit en quartet avec Manu Codjia, Yoni Zelnik, Donald Kontomanou et invite le saxophoniste américain David Binney.

C’est en nonet que Leïla Olivesi enregistre « La Suite Andamane » (ACEL Attention Fragile), album sorti en 2019 et récompensé en 2020 par un « Coup de cœur » de l’Académie Charles Cros. Inspirées d’un voyage dans la mer Andaman (entre l’Inde et la Thaïlande), les compositions célèbrent le monde imaginaire et poétique de la pianiste. Sur cet opus, elle rassemble autour d’elle, Quentin Ghomari (trompette), Baptiste Herbin (saxophone alto, flûte), Adrien Sanchez (saxophone ténor) Jean-Charles Richard (saxophone baryton), Glenn Ferris (trombone), Chloé Cailleton (chant), Manu Codjia, Yoni Zelnik et Donald Kontomanou. Une suite en quatre mouvements avec plusieurs poèmes mis en musique (deux de Karine Leno Ancellin et un de sa mère Djamila Olivesi) et une reprise du fameux Satin Doll de Duke Ellington.

« Astral »

Leïla Olivesi et les musicens

Leïla Olivesi et son groupe©Jade Brunet

Enregistré les 28, 29 et 30 juin 2022 au studio Sextan la Fonderie à Malakoff, l’album « Astral » (Attention Fragile & ACEL/L’Autre Distribution) possède un réel son de de groupe. Il réunit en effet autour de la pianiste leader les musiciens déjà présents à ses côtés sur « La Suite Andamane » : Adrien Sanchez (saxophone ténor), Baptiste Herbin (saxophone alto et flûte traversière), Jean-Charles Richard (saxophone baryton et soprano), Quentin Ghomari (trompette), Manu Codjia (guitare), Yoni Zelnik (contrebasse) et Donald Kontomanou (batterie).

Deux invitées rejoignent le groupe : la saxophoniste Géraldine Laurent sur les instrumentaux Constellation Draconis, Constellation Ellipsis et sur la chanson Soustraire à la Lumière et la chanteuse Chloé Cailleton sur Soustraire à la Lumière, Au feu des Rêves et sur Missing CC le deuxième titre de Missing CC Suite, hommage que Leïla Olivesi rend à Claude Carrière.

Les improvisations émaillent le discours collectif sans que jamais le son de groupe ne soit altéré. Les timbres des instruments et les voix se marient avec bonheur. Un album inventif et plein de swing !

Au fil des titres

Sur Astral, dès les premiers accords du piano, Ellington se profile. Les envolées lyriques de la guitare et le jeu du ténor entraînent l’oreille dans un espace qui navigue entre galaxie et rêves. Une musique stimulante riche en couleurs et en contrastes. Après le titre d’ouverture qui donne son nom à l’album, le second morceau annonce clairement par son titre, Mary Lou, l’hommage que Leila Olivesi rend à la pianiste Mary Lou Williams. Alors que l’orchestre déploie ses couleurs chatoyantes, on est ébloui par le solo jubilatoire de la guitare et l’on se prend à rêver à l’écoute du piano qui improvise avec élégance et fait scintiller ses arpèges.

Black Widow place en orbite dans le ciel d’Astral, le soprano voltigeur et le fulgurant alto alors que l’harmonieuse palette orchestrale harmonieuse évoque l’univers de Billy Strayhorn. Avec Interstellaire, le groupe invite à voyager vers les étoiles et à communier avec l’espace.

Leïla Olivesi revisite ensuite Scorpio, un extrait de la « Zodiac Suite » (1946) de Mary Lou Williams (1910-1981) à qui le groupe rend hommage. Sur une orchestration aux dimensions quasi symphoniques, la sonorité veloutée et les inflexions bluesy du baryton magnifient le thème. Sur Constellation Draconis, c’est la trompette qui est mise en valeur, avec sa brillante sonorité et ses prouesses de style que stimulent les accords planants de la guitare. Une musique qui stimule l’imagination et enchante l’oreille.

Sur Galactica, la contrebasse de Yoni Zelnik soutient la profondeur des paroles du poème « Au feu des Rêves », lu par son auteure, Lucie Taïeb. Le répertoire se poursuit avec Constellation Ellipsis. Avec le groupe, on explore une constellation où la musique respire à pleins poumons. On est littéralement décoiffé par le swing du ténor d’Adrien Sanchez et par la frénésie de l’alto de Géraldine Laurent qui se lancent dans un dialogue ébouriffant.

Le chant de Chloé Cailleton insuffle une dimension céleste à la poésie de Soustraire à la Lumière de Lucie Taïeb. Sauvage et expressif, le brillant solo du bugle fait écho au texte et génère une atmosphère onirique. Sur Au feu des Rêves, Chloé Cailleton chante le poème de Lucie Taïeb au-dessus des arpèges lumineux du piano. Le discours très fluide de la guitare s’envole à en donner le vertige puis un échange fougueux s’engage entre ténor et guitare.

L’album se termine avec Missing CC Suite, en souvenir de Claude Carrière, un hommage en deux parties à l’univers musical de Duke Ellington. Portrait séduit dès son introduction. Au fil des minutes, l’orchestration se fait somptueuse et le climat harmonique se pare d’alliages sonores délicats pour soutenir l’improvisation émouvante du baryton. Missing CC ouvre avec le piano qui mêle avec raffinement dans son introduction, l’esprit du blues et l’âme du classique. Les modulations exquises du piano ouvrent l’espace musical dans lequel s’engouffre l’alto. Il souffle des braises enflammées qu’il propulse vers les cieux et est rejoint par la trompette au phrasé acrobatique. Après un espace de respiration où le silence triomphe, à la toute fin du morceau, le piano invite à une rêverie apaisante et… astrale.

Pour retrouver Leilia Oliveisi, rendez-vous le 01 février 2023 à 20h au Bal Blomet, dans le cadre des Concerts Jazz Magazine (ouverture des portes à 19h). A ses côtés sur scène sont annoncés, Adrien Sanchez (saxophone ténor), Baptiste Herbin (saxophone alto, flûte traversière), Jean-Charles Richard (saxophone baryton et soprano), Quentin Ghomari (trompette, bugle), Manu Codjia (guitare), Yoni Zelnik (contrebasse), Donald Kontomanou (batterie) et en invitée, Chloé Cailleton (chant).

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