Le 11 décembre 2024, le pianiste, compositeur, arrangeur et chef d’orchestre Martial Solal est mort à l’âge de 97 ans. Le monde de la musique est en deuil et pleure la disparition de ce prodigieux artiste considéré comme un maître de l’improvisation. Son empreinte demeure à jamais inscrite dans l’univers du jazz français et international.
Dhafer Youssef présente « Street Of Minarets »
Voyage musical entre orient et occident
En 2023, le maître du oud, vocaliste et compositeur, Dhafer Youssef revient avec l’album « Street Of Minarets ». Pour ce voyage musical entre orient et occident, il invite de prestigieux invités. Sans rien perdre de son identité, il élargit le périmètre de son art et son instrument se confronte avec brio à différentes facettes du jazz. Un audacieux projet qui ne manque ni d’énergie ni d’inspiration.
Après le mystique « Birds Requiem (2013), l’étrange et lumineux Diwan of Beauty & Odd (2016) et le planant Sounds of mirrors (2018), Dhafer Youssef présente son neuvième opus, « Street Of Minarets » (Back Beat Edition) sorti le 27 janvier 2023.
Par sa spiritualité et son mysticisme, la musique de « Street Of Minarets » s’imprègne du Soufisme dont Dhafer Youssef porte l’héritage. Cet album a fait l’objet de cinq années de travail.
Entre orient et jazz
Une fois encore, Dhafer Youssef transcende les genres. Mélodies aériennes, envols saisissants… son chant plane entre orient et jazz.
A ses côtés, il convie d’éblouissants invités à la renommée internationale…
Herbie Hancock au piano et aux synthétiseurs, Nguyen Lê aux guitares, Marcus Miller à la basse, Dave Holland à la contrebasse, Ambrose Akinmusire à la trompette, Rakesh Chaurasia au bansuri, Adriano Dos Santos Tenori aux percussions et Vinnie Colaiuta à la batterie.
La flûte de Rakesh Chaurasia a été enregistrée à Bombay, Adriano Dos Santos Tenori a joué ses percussions à Paris, Dave Holland a posé ses lignes de contrebasse avant que le master ne soit finalisé à Göteborg en Suède. Le guitariste Nguyên Lê a mixé les dix pistes chez lui à Lyon.
« Ce nouvel album raconte d’abord des voyages. Des voyages aux quatre coins du monde, à la recherche de sonorités inédites. J’y chante différemment, en utilisant des effets avec lesquels j’ai grandi. Notamment le son des mégaphones pour l’appel à la prière. » Dhafer Youssef
Au fil des pistes
L’aérien Street of Minarets ouvre l’album. Tel un muezzin, Dhafer Youssef invite à voyager dans son univers musical à la fois magique et mystique. Accompagné par le slap incisif de la basse, les sonorités évanescentes puis énergiques de la guitare, la sonorité suave de la trompette au phrasé tourbillonnant et le drumming souple de la batterie, le oudiste fait sortir son instrument de son rôle traditionnel.
Sur Bal d’âme, le dialogue de l’oud et du piano tisse une rêverie au climat onirique. SharQ Serenade : SharQ Suite met ensuite en avant le jeu chatoyant du oud, la sonorité quasi cosmique de la trompette. Le bansuri enchante la mélodie sur les nappes sonores de la guitare, les syncopes de la basse et les effets délicats de la rythmique percussive.
Sur Funky SharQ : SharQ Suite, le oud se fait funky accompagné par la trompette qui déclenche l’envol vivifiant du synthétiseur. Les accords de la guitare, la section rythmique et les percussions endiablées tressent un motif musical sur lequel le synthétiseur développe une improvisation magistrale. Plus loin, sur Omar Khayyam : Flying Dervish (intro, suite et Outro), c’est d’abord en trio avec Herbie Hancock et Nguyen Lê, que la voix haut perchée de Dhafer s’élève, comme une incantation en hommage à Omar Khayyam poète et savant perse qui a écrit 144 quatrains mystiques. Puis, sur un motif hypnotique de contrebasse, trompette, synthétiseurs, piano, guitare et oud s’engagent dans une irrésistible transe spirituelle à la beauté envoûtante.
La basse et le bansuri s’invitent ensuite sur Sudra Funk, une plage au style funk. Avec allégresse, les instruments dialoguent en parfaite harmonie accompagnés par la guitare et la section rythmique fusionnelle.
Changement de climat avec Whirling in the air que contrebasse et bansuri élaborent comme une plage de musique traditionnelle indienne propice à la méditation. Sur la mélodie itérative jouée par le oud, le bansuri et les percussions, Spinning Hermit met en relief le jeu orientalisant de la guitare qui développe une improvisation intrépide fort inspirée.
Hommage à Herbie Hancock, Herbie Dance surprend et enchante par son rythme funky impair. Flûte, contrebasse et synthé soutiennent le chant incantatoire.
L’album se termine avec Ondes of Chakras, promenade musicale éthérée où voix et oud cheminent avec la basse chantante, le bansouri au son captivant, la guitare vaporeuse et la section rythmique délicate et bienveillante. Un pur moment de magie !
Pour écouter live Dhafer Youssef, rendez-vous le 08 février 2023 au Bozar à Bruxelles (Belgique), le 10 février 2023 à L’Archipel de Perpignan, le 17 février 2023 à La Seine Musicale de Paris et le 12 avril 2023 sur la scène du Volcan au Havre.
Le pianiste, compositeur et arrangeur Martial Solal est mort
« Looking Back », le swing enchanteur de Scott Hamilton
Le saxophoniste ténor américain Scott Hamilton célèbre ses 70 ans avec « Looking Back ». Sa sonorité patinée semble venue d’un autre temps, celui des big-bands des années 30 à l’époque où est né le « jazz swing ». Ancré dans la plus pure tradition de ce style, Scott Hamilton swingue avec aisance et élégance. Un enchantement dont on ne se lasse pas.
Médéric Collignon présente « Arsis Thesis »
Le cornettiste, chanteur et franc tireur du jazz, Médéric Collignon, propose avec « Arsis Thesis », un album hors-format. Il invite à voyager dans sa galaxie musicale singulière. Écriture complexe, richesse des arrangements, énergie et inventivité de chaque instant… tout concourt à faire de cet opus une pépite musicale aux allures de symphonie-jazz. L’oreille décolle et en redemande !

L’album été enregistré et mixé en juillet 2022 par Erwan Boulay au Studio Sextan à Malakoff. Son répertoire compte neuf compositions originales de Dmitry Baevsky, la fameuse calypso Soy Califa de Dexter Gordon et deux non moins célèbres standards, Deep in a Dream de Jimmy Van Heusen et Don’t blame me de Jimmy McHugh.

