« L’Océan Sonore » de Catali Antonini

« L’Océan Sonore » de Catali Antonini

Rêverie aquatique

Pour son septième album en tant que leader, Catali Antonini invite à plonger avec elle dans « L’Océan Sonore ». A la tête d’un quartet qui réunit à ses côtés le pianiste Stéphane Pelegri, le bassiste Greg Théveniau et le batteur Hervé Humbert, la chanteuse s’exprime tour à tour en français, italien ou anglais. Rêverie aquatique en eaux tour à tour sensibles et énergiques.

Après sa parution digitale en date du 18 novembre 2022, la sortie physique de l’album « L’Océan Sonore » (Klarthe Records Jazz) est annoncée pour le 20 janvier 2023.

Au fil des dix pistes de l’album, le chant coloré de Catali Antonini alterne entre prouesses vocales dynamiques et sensibles confidences. Ses scats virtuoses sont soutenus avec brio par le trio énergique composé de Stéphane Pelegri (piano, Fender Rhodes, vibraphone), Greg Théveniau (basse) et Hervé Humbert (batterie).

On plonge avec délice dans « L’Océan Sonore » qui ne manque ni de sensibilité ni d’énergie et navigue avec bonheur entre audace et raffinement.

Chantée en italien, la première composition de l’album, Figli Dell’Egeo évoque l’odyssée tragique des migrants en mer Égée. Catali Antonini déploie un scat énergique aux inflexions explosives. Telle Betty Carter, elle bouscule les phrases mais possède de bout en bout le parfait contrôle technique de son chant. D’emblée aérien, le solo de piano s’enflamme ensuite avec une efficacité redoutable. L’oreille est submergée par les vagues énergiques d’un univers sonore aux accents aquatiques.

On s’immerge ensuite avec le quartet dans une sphère musicale plus onirique, celle de L’Océan Sonore. Sur ce titre, la voix de la chanteuse étire et fait palpiter les vers de Marine, le poème de Paul Verlaine. Les sonorités évanescentes et dilatées du Fender Rhodes sont soutenues par une douce rythmique aux effets pointillistes.

visuel de l'album L'Océan Sonore de Catali AntoniniChangement d’ambiance complet avec Bartok’s Last Dance dont le climat n’est pas sans évoquer l’atmosphère jazz fusion du fameux Return to Forever de Chick Corea. La voix et le piano exposent le thème à l’unisson puis un dialogue énergique s’installe sur l’improvisation entre les prouesses vocales de haute voltige et les phrasés tumultueux du Fender Rhodes stimulé par la batterie musclée et la basse électrique tonique en diable. L’Anno Delle 13 lune est de nouveau l’occasion pour Catali Antonini de s’exprimer en italien, cette langue si chantante qu’elle affectionne. Elle développe avec souplesse la large tessiture de sa voix. Son scat est émaillé de spectaculaires sauts de registre et le solo de basse éblouit tant par son lyrisme que par sa pulsation.

Cerco met ensuite en relief la sonorité cristalline du vibraphone qui enveloppe avec tendresse le poème chanté en italien. L’émotion affleure sur chaque mesure de ce titre sensible. Sur un tempo funk, le chant soul se fait nerveux tout au long du Sign of the Times de Prince dont Catali Antonini a conservé les paroles. Au-dessus des accords jazz-rock du Fender Rhodes et des slaps nerveux de la basse électrique, le scat explosif de Catali Antonini fait un clin d’œil aux expressions vocales du regretté Al Jarreau. Retour à un tempo plus calme avec la superbe ballade I don’t Wanna Lose You que Catali Antoni chante en anglais. Chargée d’inflexions bluesy, la voix se fait sensuelle au-dessus des accords lumineux que pose le Fender Rhodes.

Retour au groove avec Short Cuts, composé par Stéphane Pelegri. Piano, basse et voix présentent le thème à l’unisson. Après un court solo de basse torride, la chanteuse se transcende et développe un scat vertigineux. Le morceau se termine en beauté avec un échange électrisé entre chant et batterie. Plus loin, Catali Antonini n’a pas repris le texte de Sting et a rédigé en anglais un texte très personnel sur Dienda, la composition de Kenny Kirkland qui porte le nom de la politicienne namibienne Elma Dienda. Avec une grande force de conviction, le chant se fait l’écho des voix des femmes namibiennes et de leur combat pour l’émancipation.

Avec Rilidexwons, l’album se termine dans un trip sonore qui mêle slam et jazz-rock. Pour l’occasion, le Fender Rhodes fait entendre d’audacieuses envolées musicales que propulse une rythmique groovy.

Pour retrouver le quartet de Catali Antonini et le répertoire de « L’Océan Sonore », RV au Crescent de Mâcon le 21 janvier 2023 à 21h et à Paris au Studio de l’Ermitage, en coplateau avec le duo de Mathieu Cepitelli, le 25 janvier 2023 à 20h30.

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