Clin d’œil à Joachim Caffonnette Trio & « Vers l’Azur Noir »

Clin d’œil à Joachim Caffonnette Trio & « Vers l’Azur Noir »

Richesse harmonique et climats poétiques

Le pianiste Joachim Caffonnette appartient à la génération montante du jazz belge. Pour son deuxième album « Vers l’Azur Noir » il s’associe à une section rythmique énergique. Le jeu interactif du trio est habité par un swing omniprésent. La richesse harmonique du propos soutient des mélodies alertes ou poétiques. A suivre avec attention !

Le pianiste Joachim Caffonnette

Joachim Caffonnette©Roger Vantilt

Après plusieurs années passées à jouer en quintet, le pianiste belge Joachim Caffonnette rencontre le contrebassiste français Alex Gilson. Sur le conseil de ce dernier, en avril 2017 il fait appel au batteur français Jean-Baptiste Pinet. Les trois musiciens s’entendent à merveille.

Au printemps 2017 ils entreprennent une tournée entre Belgique, Luxembourg et France qui leur permet de trouver leur son. A la suite de cela ils conçoivent d’enregistrer un album annoncé pour le 19 avril 2019. Son titre « Vers l’Azur Noir » fait référence à un poème de Rimbaud.

L’album est dédié à tous les migrants désespérés qui se lancent vers la méditerranée comme vers une illusoire « mer des topazes » qui se transforme en un « azur noir » où se noie leur espoir. Plusieurs titres de l’album évoquent d’ailleurs cette problématique vis à vis de laquelle Joachim Caffonnette est fort impliqué.

« Vers l’Azur Noir »

Couverture de l'album Vers l'Azur Noir de Joachim Caffonnette trio« Vers l’Azur Noir » (Neuklang Records/See List) propose un répertoire de neuf titres parmi lesquelles six compositions du leader et trois reprises. Deux titres pop-rock, Hey Jude de Paul McCartney (dédié à Julian, le fils de John Lennon) et Sugar Man de Sixto Rodriguez. Un standard de jazz redevable à Thelonious Monk, Monk’s Dream.

A six titres enregistrés au Jet Studio de Bruxelles en novembre 2017 par Angelica Roca et mixées par Vincent De Bast, le groupe a ajouté trois morceaux captés live par Vincent de Bast lors d’un concert à la Cellule 133a à Bruxelles en septembre 2018. Grâce à cette proposition on saisit à la fois la précision du travail du trio en studio et la spontanéité des échanges en concert.

Cette double perception de la musique du trio permet de saisir l’écoute interactive qui relie les musiciens et le jeu symbiotique qu’ils développent. On appréhende ainsi la richesse harmonique des textures et les lignes mélodiques poétiques ou vivaces développées par le trio.

Au fil des titres

Les six premiers titres restituent le travail du trio en studio.

Après une délicate mélodie romantique, Perspectives se densifie harmoniquement et fait référence au contrepoint de Bach. La musique tourbillonne et l’on perçoit la synergie qui règne au sein du trio. Pris sur un tempo plus rapide, Inner Necessity déroule un swing fluide et souple auquel le superbe solo du batterie apporte une respiration.

Entre ténèbres et lumière, le piano interprète en solo Tripoli’s Sorrow, une élégante ballade élégiaque au parfum evansien. Le trio enchaîne avec une version lumineuse et pleine de fraîcheur de Hey Jude dont le développement restitue tout à fait l’esprit de l’original… il manque juste la coda et les na, na, na qu’on est tenté de fredonner in petto.

Joachim Caffonnnette Trio

Joachim Caffonnette Trio©Roger Vantilt

Intitulé en référence aux derniers mots du premier vers de « Ce qu’on dit au Poète à propos de fleurs » écrit par Arthur Rimbaud en 1871, Vers l’Azur Noir magnifie le versus lyrique du trio dont la poétique musicale ne restitue en rien l’ironie dont le texte rimbaldien est imprégné.

Pris sur un tempo jazz médium, Sugar Man prend ses distances avec la version originale du titre que Sixto Rodriguez a créé lors de sa brève carrière aux USA entre 1967 et 1971 et que l’on a retrouvé en 2013 après un regain de succès en Afrique du Sud en 1998. Avec son alternance de solos, la valse tendre inscrit son format dans un jazz on ne peut plus classique qui magnifie le thème.

Enregistrés live, les trois derniers titres captent l’impact du trio sur le public.

Sur À Mawda, la section rythmique accompagne avec ardeur le jeu effervescent du piano qui porte l’expression de sa colère vis à vis de la mort dramatique de la fillette kurde à qui est dédiée la chanson.

Le trio groove et semble s’amuser sur les presque huit minutes que dure Monk’s Dream. Dans le pur esprit de la composition de Monk, le piano ludique et élastique articule un chorus ponctué de virgules. Les séquences saccadées et les distorsions harmoniques nourrissent le propos du pianiste auquel le batteur répond par un solo fort inspiré.

Jax and Reddy marque la fin du voyage.  Cet épilogue met en évidence le goût du piano pour le décalage qu’il maîtrise d’ailleurs à la perfection, le souple mais solide soutien de la contrebasse et la réactivité admirable de la batterie.

La sortie de « Vers l’Azur Noir » donne à découvrir Joachim Caffonnette Trio. Un univers où lyrisme et dynamisme se disputent la préséance. Traversé par le swing et porté par une complicité perceptible, l’album propose une musique fort équilibrée où mélodie, harmonie et  improvisation coexistent avec bonheur.

Après un concert de sortie d’album prévu à Bruxelles le 18 Avril 2019, au Théatre Marni, le trio annonce une tournée avec un concert à Paris le 23 avril 2019 à 19h30 au Sunside. ICI pour suivre l’actualité des dates de concert de Joachim Cafonnette Trio.

Fred Hersch dévoile « Breath by Breath »

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Le pianiste et compositeur Fred Hersch signe « Breath by Breath », un album dont l’esthétique soignée s’inscrit entre musique classique et jazz raffiné. Le trio du pianiste instaure un véritable dialogue avec le Crosby Street String Quartet. Avec douceur et légèreté, la musique délicate respire et apaise.

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Arnaud Dolmen revient avec « Adjusting »

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Dans son nouvel opus, « Adjusting », annoncé pour le 28 janvier 2022, le batteur Arnaud Dolmen propose une musique complexe et incisive ancrée dans les rythmiques caribéennes et plus spécifiquement le gwoka guadeloupéen. En quartet avec ou sans piano, la batterie et la contrebasse complices croisent les notes avec trois saxophones ténors et des invités de choix. Un jazz libre et enivrant.

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Marco Vezzoso dévoile « Travel »

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Le trompettiste Marco Vezzoso présente l’album « Travel ». Enregistré en quartet avec le pianiste Alessandro Collina, le percussionniste Trilok Gurtu et le bassiste Dominique Di Piazza, l’opus rassemble des pièces originales écrites par le duo italien. D’une facture originale, l’album navigue entre allégresse et mélancolie. Un album de musique instrumentale à la forte puissance mélodique et harmonique.

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« Slow » par Yoann Loustalot et Julien Touery 4tet

« Slow » par Yoann Loustalot et Julien Touery 4tet

« Slow » réinvente la lenteur

Le quartet mené par le trompettiste Yoann Loustalot et le pianiste Julien Touery propose un album dont le titre annonce le propos, « Slow ». Loin de toute performance, le propos musical immerge dans des paysages sonores envoûtants. Impression de flottement, sensation de répit… le temps se dilate, il ralentit et advient le calme. Une ode à la lenteur pour lutter contre la rapidité.

Des premières aux dernières notes, « Slow » (Bruit Chic/ L’autre Distribution) entre en résonance avec le titre que les musiciens ont choisi de donner à leur disque dont la sortie est annoncée pour le 26 avril 2019.

Ces quatre artistes parmi les plus actifs et les plus talentueux de la scène hexagonale du jazz, Yoann Loustalot (trompette, bugle), Julien Touery (piano), Eric Surmerian (contrebassiste) et Laurent Paris (percussions) ont accordé leur musique au rythme de la lenteur dans un monde où la rapidité est devenue référence.

Par son esthétique, « Slow » réinvente la lenteur. L’album capte l’essence du temps qui s’en trouvé ralenti, dilaté, comme suspendu. Les ondes sonores déclenchent des sensations oniriques, des impressions impalpables. Une écoute en mode introspectif permet à la pensée d’accéder aux nuances des ondes sonores, de vibrer au rythme des échanges, de saisir chaque instant, et savourer chaque note, chaque silence, d’accéder au plaisir et à la beauté intrinsèque de la musique.

Les musiciens

Yoann Loustalot et Julien Touery 4tet

©Youri Lenquette

Parmi les nombreux projets où ils se croisent et ceux qu’ils mènent individuellement, le trompettiste et bugliste Yoann Loustalot et le pianiste Julien Touery ont uni leurs talents à ceux du contrebassiste Eric Surmerian et du percussionniste Laurent Paris pour composer et interpréter le répertoire de l’album « Slow » qui les réunit.

Fondateur du label « Bruit Chic », le trompettiste Yoann Loustalot mène de front plusieurs projets parmi lesquels les quartets « Old & New Songs » et « Lucky Dog ». Référence incontestée en matière de trompette, Enrico Rava dit de lui qu’il « n’est pas juste un beau son. Non |il] est le son de l’âme et il est si profond et si authentique que chaque note compte et conte ». Rien d’étonnant donc à ce que le trompettiste français invite sa trompette et son bugle dans le projet « Slow ».

Polyvalent et adepte de genres musicaux très variés qu’il maîtrise tous, le pianiste Julien Touery s’est fait connaître dans le quartet du saxophoniste Emile Parisien mais il participe aussi à de nombreux autres projets en tant que leader ou accompagnateur (Sylvain Kassap, Louis Sclavis, Vincent Peirani, Manu Codjia..).

Yoann Loustalot et Julien Touery prennent la plume et composent, à raison de cinq morceaux pour le trompettiste et trois pour le pianiste, auxquels Eric Surmerian et Laurent Paris ajoutent chacun un titre. Entre juillet et septembre 2018 le répertoire est enregistré dans les conditions du live au Studio Gil Evans d’Amiens par Philippe Teissier du Cros qui réalise aussi mixage et mastérisation au Studio Boxson à Paris.

Tempo lento

Depuis toujours les compositeurs font figurer sur les partitions des annotations indicatives du tempo. Les interprétations des musiciens suivent ou adaptent les consignes Sur « Slow », la promenade musicale évolue sur des tempi qui évoluent entre largo, lento et adagio, moderato peut-être. En jazz c’est souvent le terme de ballade qui désigne des morceaux joué sur un tempo lent.

Sur « Slow » les sonorités soignées des instruments et les mélodies dessinent une musique impressionniste dont les ambiances chambristes rivalisent de nuances. Elles suggèrent des sensations variables dont les climats musicaux engendrent des visions fixes ou mouvantes. On entend craquer les glaces, souffler les vents, respirer la terre, on perçoit le mouvement imperceptible des herbes et le déplacement des nuages. Ainsi captivée par les atmosphères, l’écoute se laisse porter par le tempo de la musique dont la lenteur permet de pénétrer dans la profondeur de l’art musical et d’en saisir l’essence.

Voyage introspectif et paysages pointillistes

Au fil de ses dix plages, « Slow » invite à un voyage introspectif dans des paysages pointillistes où calme et beauté trouvent refuge.

couverture de l'album Slow par Yoann Loustalot et Julien Touery 4tetClimat envoutant de Table Rase qu’instaure le bugle et les notes perlées du piano. Beauté apaisante d’une navigation viking que suggère la sonorité majestueuse du bugle sur Fjords. Froidure de Sonning und Dabei Kalt, un paysage pointilliste que sculptent les rayons ensoleillés de la trompette. Ambiance délicate puis atmosphère énigmatique règnent sur le titre Vers l’Ouest.

Sans renier la lenteur, Sur le tard saisit le mouvement d’une trompette qui vole, papillonne, butine au-dessus du motif répétitif de piano et des battements rythmiques des percussions. Mélopée construite sur deux accords réitératifs, Winter porte la complainte pénétrante de la trompette qui s’insinue au plus profond du corps et de l’esprit soutenue par le cristal des notes du piano. L’archet plaintif et la sonorité ample du bugle habillent Vers le Nord d’une gravité profonde.

Le piano angélique et lumineux les rejoint et instaure un climat propice au recueillement et à l’introspection. Du chaos surgit la vie. D’un grondement métallique émerge le chant symbiotique de la trompette et du piano. Metal ne porterait-il pas les échos du big bang originel ? De la terre au ciel, le bugle s’élève son chant céleste sur Ama Lur Gaixoa. Le temps se dilate plus encore et la rêverie advient avec Saoul les nuages, poésie musicale absolue.

« Slow », comme une immersion au pays de la lenteur. La musique cherche son inspiration loin des esthétiques conventionnelles dont elle fait table rase. Elle flotte dans des contrées hivernales ensoleillées et froides habitées par l’eau ou les glaces, dérive plus à l’ouest, se frotte à de métalliques éclats, se développe aux heures tardives dans des atmosphères ennuagées où règne le calme.

Rendez-vous le 30 mai 2019 à 21h pour la soirée de lancement de l’album « Slow » au « Studio de l’Ermitage » à Paris. En première partie de soirée, le pianiste Jozef Dumoulin présente son solo de Fender Rhodes.

Fred Hersch dévoile « Breath by Breath »

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Le pianiste et compositeur Fred Hersch signe « Breath by Breath », un album dont l’esthétique soignée s’inscrit entre musique classique et jazz raffiné. Le trio du pianiste instaure un véritable dialogue avec le Crosby Street String Quartet. Avec douceur et légèreté, la musique délicate respire et apaise.

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Marco Vezzoso dévoile « Travel »

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Clin d’œil à l’album « Orbit »

Clin d’œil à l’album « Orbit »

Oliva-Rainey-Boisseau International Trio

Annoncé pour le 26 avril 2019, l’album « Orbit » résulte de la réunion de trois artistes parmi les plus créatifs de la scène jazz actuelle. Entre France et États-Unis, le trio Oliva-Rainey-Boisseau explore l’art d’une formation emblématique du jazz, le trio piano-contrebasse-batterie. Les univers des artistes se fondent en une planète dont la mise en orbite constitue une réussite absolue.

Sur « Orbit » (Yolk Music/L’Autre Distribution) annoncé pour le 26 avril 2019, trois musiciens émérites fort rodés à l’art du trio piano-contrebasse-batterie, unissent leurs talents et leurs expériences. Le pianiste Stephan Oliva, le contrebassiste Sébastien Boisseau et le batteur Tom Rainey s’engagent avec brio dans la formule du trio piano-contrebasse-batterie tant prisé par les musiciens de jazz.

Certes le parcours de chacun des trois musiciens témoigne de précédentes expériences vécues en trio mais leur art dépasse largement les frontières musicales de ce strict cadre. Leur personnalité musicale s’est nourrie d’autres projets et de nombreuses rencontres artistiques et humaines.

Stefan Oliva

L’art créatif et subtil du pianiste Stephan Oliva a fait merveille au sein des expériences en trio pratiquées avec Claude Tchamitchian et Jean-Pierre Jullian, Bruno Chevillon et François Merville, Bruno Chevillon et Paul Motian. Esthète poétique et sensible, le pianiste associe aussi son univers à celui d’autres artistes comme il l’a fait avec Suzanne Abbuehl (chant) et Øyvind Hegg-Lunde (percussions) pour le projet « Princess ». Adepte du solo et de l’improvisation comme on a pu l’apprécier sur l’album « Cinéma Invisible », Stephan Oliva apprécie aussi le duo de piano qu’il pratique avec François Raulin.

Sébastien Boisseau

Cofondateur et codirecteur artistique du label Yolk Music, le contrebassiste Sébastien Boisseau a lui-aussi pratiqué l’art du trio hors des sentiers battus aux côtés de Cédric Piromalli et Nicolas Larmigna, Gabriel Zufferey et Daniel Humair,, Hans Lüdemann et Dejan Terzic. On lui connait par ailleurs la faculté à s’impliquer dans des projets aux côtés de compagnons de longue date comme Alban Darche, Matthieu Donarier. Il prête son jeu puissant et élégant à de nombreuses expériences inventives.

Tom Rainey

Batteur renommé du jazz avant-gardiste jazz de New-York où il s’est établi, Tom Rainey peut être qualifié d’artiste créatif qui refuse les formules toutes faites. S’il s’est exprimé aux côtés de Fred Hersch, Joe Lovano, Bill Frisell, John Abercrombie, Tim Berne (et bien d’autres), il mène une activité de leader mais s’investit aussi, aux USA et en Europe, au sein de nombreux projets comme ce fut récemment le cas à l’Opera Underground de Lyon lors de la superbe création « Œdipe Redux » aux côtés de Mat Meneri et Lucian Ban.

« Orbit »

De facto, Stephan Oliva et Sébastien Boisseau conçoivent un répertoire spécifique pour Tom Rainey, le batteur avec lequel ils fondent Oliva-Rainey-Boisseau International Trio. Le répertoire du projet créé en 2016 sur la scène de l’Europa Jazz Festival est ensuite enregistré et mixé en 2018 par Gérard de Haro et mastérisé par Nicolas Baillard au Studio La Buissonne de Pernes-Les-Fontaines. Intitulé « Orbit » à partir des initiales du nom du trio, l’album sort le 26 avril 2019.

Les échanges triangulaires des musiciens créent un univers où se confrontent tensions rythmiques et climats harmoniques. Lyriques ou poétiques les lignes musicales entrelacent leurs mouvements. Elles invitent le silence et fondent des climats dont la densité et les couleurs varient.

Check-list avant mise sur orbite

couverture de l'album OrbitOnze titres, sept compositions de Stephan Oliva, trois de Sébastien Boisseau, une du guitariste Marc Ducret que les trois musiciens connaissent fort bien. Quelques intitulés évoquent la dynamique, le mouvement, tels Spirales, Le Tourniquet, Cercles, Wavin, Processione mais c’est bien le trio qui génère l’énergie de la musique et propulse la musique en orbite.

Après l’exposition tonique du thème de Split Screen dont le style n’est pas sans évoquer l’empreinte de Lennie Tristano, les circonvolutions de l’improvisation du piano s’appuient sur la ligne tellurique tendue par la contrebasse et sur le riche foisonnement de la batterie. La fluidité des échanges ravit. Tel un jeu musical, Wavin sert de prétexte à une improvisation collective mouvementée et interactive.

Lumineuse et mélancolique, Gene Tierney propose un paysage musical souple et lyrique à la fois alors que le lancinant motif de contrebasse-batterie de Processione fait alterner son rythme entre mouvement dense et murmure.

Mu par l’énergie qu’impulse la batterie, Le Tourniquet entraîne dans son mouvement les notes épurées et volatiles du piano et un dense chorus de contrebasse. De cet univers mobile naissent des images quasi cinématographiques qui tournent au rythme de la musique. Impulsée par l’énergique batterie, la mélodie enivrante de Cercles virevolte jusqu’à la transe.

Le trio propose une relecture calme de la superbe composition de Marc Ducret, Inflammable, que l’on a souvent écoutée dans des versions plus embrasées. Comme en flottaison la musique collective évoque un cosmos au climat songeur.

Plage très libre, Polar Blanc se démarque par un développement très contrasté et des couleurs rythmiques d’une richesse inouïe. Fragmenté par une rythmique dont les décalages et les syncopes stimulent l’expression bluesy du piano, Around Ornette n’en finit pas de tourner autour de l’axe que dessinent les traits profonds et graves de la contrebasse

Le mouvement se poursuit avec Spirales au tempo effréné nourri par l’énergie de chaque instrument virtuose. Un exercice très libre où, sans filet, les trois planètes tracent des trajectoires qui se croisent sans se télescoper. Comme une invitation à une rêverie cosmique, Lonyay Utça referme l’album sur une orbite peuplée d’étoiles lumineuses.

« Orbit »… certes la musique d’un trio mais plus encore, celle de trois constellations dont les orbites fusionnent. En l’espace de onze titres, les univers de Stephan Oliva, Sébastien Boisseau et Tom Rainey entrent en interaction parfaite. Un album en mouvement dont l’univers singulier et contrasté se nourrit de liberté et de poésie.

Fred Hersch dévoile « Breath by Breath »

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Arnaud Dolmen revient avec « Adjusting »

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Marco Vezzoso dévoile « Travel »

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Coup de cœur pour… « Avec Le Temps » de Giovanni Guidi

Coup de cœur pour… « Avec Le Temps » de Giovanni Guidi

Exploration poétique et lyrisme brûlant

« Avec Le Temps »… la chanson de Léo Ferré inspire le pianiste italien Giovanni Guidi qui intitule ainsi son troisième opus en leader chez ECM. L’album ouvre d’ailleurs avec le titre dont il propose une version sensible et poétique interprétée en trio avec le contrebassiste Thomas Morgan et le batteur João Lobo. En trio ou en quintet, Giovanni Guidi captive par ses mélodies épurées, ses explorations sonores et ses propos enflammés.

Giovanni Guidi fait partie de cette nouvelle garde des pianistes-compositeurs du jazz italien et depuis 2007 où son talent a été repéré, le musicien creuse son sillon et explore un univers très personnel qui accueille tour à tour une poésie musicale épurée, un lyrisme brûlant et de superbes explorations sonores.

Après « City of Broken Dreams » (2013) et « This is the Day » (2015) parus en trio chez ECM, le 22 mars 2019, le pianiste Giovanni Guidi sort couverture de l'album Avec Le temps de Giovanni Guidi« Avec le Temps », son troisième album en leader sous le label allemand. Avec deux titres interprétés avec le contrebassiste Thomas Morgan et le batteur João Lobo, il continue à développer sa conception du trio piano-contrebasse-batterie mais élargit son expression en quintet en accueillant le saxophoniste Francesco Bearzatti et le guitariste Roberto Cecchetto.

Au fil de l’album l’approche mélodique captive tout autant que les échappées libres que proposent le pianiste et ses compagnons dans des compositions collectives aux improvisations très libres. Prétextes à des excursions d’un monde sonore très personnel, ces digressions sont autant de pirouettes exploratrices qui élaborent une trame musicale imprévisible d’une richesse et d’une force inouïes. La musique alterne entre poésie épurée et brûlot passionné.

Giovanni Guidi

Né en Italie à Foligno, près de Pérouse, en 1985, Giovanni Guidi a commencé le piano à l’âge de 12 ans et a été d’abord remarqué et encouragé dans ses orientations musicales par Enrico Rava, lors de master classes d’été organisées à Sienne. En 2007, il remporte le Prix des Critiques du magazine Musica Jazz dans la catégorie Jeune Talent.

Après avoir commencé sous l’aile du trompettiste italien Enrico Rava, Giovanni Guidi a ensuite enregistré avec lui en 2011 sur “Tribe“ (ECM) au sein du Rava Quintet et un an plus tard sur “On The dance Floor“ (ECM), en compagnie du groupe Parco della Musica Jazz Lab. Outre ces expériences enrichissantes il creuse parallèlement son propre sillon.

Ainsi, après avoir enregistré sous le label japonais Venus, il grave quatre albums sous son nom pour Cam Jazz. « Indian Summer » (2007), « The House Behind This One » (2008) et « The Unknown » Rebel Band » (2009) où le batteur João Lobo est déjà à ses côtés. Il enregistre ensuite « We Don’t Live Here Anymore » en 2011 où joue le contrebassiste Thomas Morgan.

Repéré par Manfreid Eicher, il sort en 2013 « City of Broken Dreams », un premier album en trio en tant que leader chez ECM. Il continue avec le même trio constitué de Thomas Morgan (contrebasse) et João Lobo (batterie) et en 2015 publie « This is the Day » (ECM). On l’a aussi remarqué en 2016 sur Ida Lupino aux côtés de Gianluca Petrella, Gerald Cleaver et Louis Sclavis, opus qui a été nommé album jazz de l’année dans Musica Jazz.

Sur scène il a aussi participé à la tournée 2017 du quintet d’Enrico Rava &Tomasz Stanko. Les années passent et le jeune pianiste confirme ses qualités et son talent et continue à mener sa carrière avec brio. En témoigne son troisième album, « Avec Le Temps » (ECM/Universal), enregistré aux Studios La Buissonne à Pernes-les-Fontaines en novembre 2017 et produit par Manfred Eicher.

« Avec Le Temps »

Pointilliste et mélancolique, poétique et aérienne la musique introspective de Giovanni Guidi engage à la méditation mais n’hésite pas pour autant à emprunter des détours enflammés dont les soubresauts explorent librement l’espace sonore. Ainsi l’album propose huit titres qui s’inscrivent entre méditation crépusculaire et soubresauts dynamiques.

Deux titres en trio

L’album ouvre en trio avec une version touchante de la chanson de Léo Ferré (1916-1993), qui donne son titre à l’album. L’hommage à Ferré qui a longtemps vécu en Toscane, propose une atmosphère recueillie et sensible qui suspend le temps. Les instruments chantent littéralement, la contrebasse étire les notes, le piano cisèle les notes, la batterie fait pleurer les cymbales.

L’opus se termine avec Tomasz, un hommage rendu à Tomasz Stanko (1942-2018). La mélodie nostalgique est au trompettiste récemment décédé à l’âge de 76 ans. Les notes perlées du piano, l’expression subtile de la contrebasse et le jeu feuilleté des balais sur la batterie restituent un climat d’une sensibilité rare qui n’est pas sans rappeler celle du trompettiste qu’elle honore.

Six pièces en quintet

Compositions collectives

Commencé sur un tempo rubato PostLudium And A Kiss fait naître une tension explosive insufflée par les divagations sonores du saxophone explorateur du son qui mène la transe jusqu’à un feu d’artifice final auquel les cinq instrumentistes apportent leur flamme. No Taxi évoque l’univers d’Ornette Coleman et permet d’écouter un piano libéré de toute contrainte.

Compositions de Giovanni Guidi

Le jeu symbiotique de la guitare et du saxophone contribuent à insuffler une forme de spiritualité à 15th of August qui prend la forme d’une imploration musicale bluesy. La sonorité embrumée du ténor crée un climat onirique sur Caino, ballade où le piano délivre des arpèges dont les dissonances croisent les voluptueuses lignes de la contrebasse. La trame musicale se tisse et se détend dans un bain sonore soigné. Minimaliste, Johnny The Liar génère une atmosphère lunaire où guitare et piano échangent des impressions fugitives.

Sur une rythmique très souple, guitare et piano chantent tour à tour la mélodie angélique de Ti Stimo. Dans un troisième mouvement, le ténor rejoint la guitare et tous deux croisent leurs envolées lyriques portées par la batterie au jeu très libre. La douce berceuse se termine en une déclaration admirative imprégnée d’une subtile tendresse.

« Avec Le Temps » fascine par sa variation coloriste et la densité des paysages proposés. Empreinte d’une conviction profonde, l’expression musicale fait alterner une poétique aérienne aux entrelacs d’une légèreté impalpable et des climats brûlants de liberté et de lyrisme. Un album inspiré où la mélodie prend quelquefois la tangente pour distendre les rythmes et engendrer des tensions palpables. L’univers de Giovanni Guidi n’en finit pas de surprendre et de convaincre.

Fred Hersch dévoile « Breath by Breath »

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Le pianiste et compositeur Fred Hersch signe « Breath by Breath », un album dont l’esthétique soignée s’inscrit entre musique classique et jazz raffiné. Le trio du pianiste instaure un véritable dialogue avec le Crosby Street String Quartet. Avec douceur et légèreté, la musique délicate respire et apaise.

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Arnaud Dolmen revient avec « Adjusting »

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Clin d’œil à Trio Corrente & « Tem que Ser Azul »

Clin d’œil à Trio Corrente & « Tem que Ser Azul »

Du jazz lyrique, énergique et élégant

Groupe phare de la scène jazz de São Paulo, le Trio Corrente présente son sixième album « Tem que Ser Azul ». Composé de Fabio Torres, Paulo Paulelli et Edu Ribeiro, le trio piano-basse-batterie interprète un jazz moderne chargé de virtuosité et de lyrisme. Une osmose parfaite unit le groove de la basse, la légèreté du piano et l’efficacité de la batterie. Une musique énergique, joyeuse et élégante.

Issu de la plus talentueuse scène de São Paulo, le Trio Corrente n’a plus rien à prouver. Avec deux Grammy Awards dont celui du meilleur album de jazz latin avec « Song for Maura » (2013), leur réputation n’est plus à faire. Pourtant, Fabio Torres (piano), Paulo Paulelli (basse électrique et contrebasse), et Edu Ribeiro (batterie) reviennent le le 28 mars 2019 avec « Tem que Ser Azul » (Abeat Records /UVM Distribution), un album gorgé d’une énergie et d’une inspiration qui semblent inépuisables.

Trio Corrente

Formé en 2001 à São Paulo, Trio Corrente est un groupe de jazz instrumental brésilien dont le répertoire est ancré dans la tradition brésilienne. On y retrouve un spectre très large et varié des musiques du Brésil avec des choros, de la bossa nova, de la samba et nombre de standards de la Musique Populaire Brésilienne.

Trio Corrente

Trio Corrente@Fatima Batista

Le batteur Edu Ribeiro a joué aux côtés de Yamandu Costa ou João Bosco. Quant au pianiste Fabio Torres et au bassiste Paulo Paulelli, ils collaborent régulièrement avec Joyce et Rosa Passos.

Depuis leur premier album paru en 2005, Trio Corrente apparaît comme une figure novatrice du jazz brésilien où les trois musiciens mêlent les codes du jazz à de nombreux courants musicaux venus de Brésil et même d’autres pays d’Amérique latine. Aujourd’hui encore, après dix-huit ans de carrière, le trio propose des compositions qui restituent la passion toujours aussi vive des trois artistes pour la musique de leur pays mais le propos musical demeure ancré dans la tradition du jazz nord-américain.

Sur « Tem que Ser Azul », Trio Corrente fusionne avec talent jazz moderne et rythmes brésiliens. Une musique très personnelle qui capte les interactions des trois partenaires. Le résultat est époustouflant. La musique élégante, efficace et allègre dessine un univers mélodique autant que rythmique.

« Tem que Ser Azul »… au fil des plages

Trio Corrente ouvre l’album avec une version très hot de Amor Até O Fim. Prise sur un tempo effréné de samba, La composition de Gilberto Gil n’aurait pas déparé dans le répertoire de Tania Maria. Les solos affichent punch, virtuosité et lyrisme. Le trio glisse ensuite sur Só Tinha De Ser Com Você, la célèbre composition de Jobim. Sur un tempo bossa médium, le son gras de la basse joue des lignes saccadées pendant que le piano swingue avec une élégance infinie.

Dès son intro, Frevelli, composé par Fabio Torres met en orbite le piano véloce. On se laisse accrocher par le solo agile de la basse. Le morceau met en évidence la symbiose qui règne entre les trois partenaires complices. Vient ensuite la superbe ballade Retrato Em Branco E Preto d’Antonio Carlos Jobim et Chico Buarque que le trio ré-harmonise avec grâce et délicatesse. Le chant du piano en contrepoint sur la rondeur du solo de contrebasse constitue un des moments les plus raffinés de l’album.couverture de l'album Tem Que Ser Azul du trio Corrente

Fidèle à la version originale, Trio Corrente propose ensuite une reprise de la chanson de Djavan, Extase. L’accompagnement très syncopé propulse le solo du piano acrobate avant de porter le chorus chantant de la basse. Un 4/4 superbe qui donne le tournis permet d’apprécier les échanges de la batterie avec piano et basse. Après avoir déployé une belle énergie, le trio adopte un tempo médium pour interpréter le morceau de Johnny Alf, Eu E A Brisa. On se laisse alors entraîner sur une valse légère que jouent avec légèreté et aisance cymbales, piano et contrebasse.

Avec un équilibre quasi parfait, le répertoire fait alterner rythmes rapides et douces mélodies. Ainsi Trio Corrente adopte ensuite une rythmique élastique pour reprendre Assanhado, une composition de Jacob Do Bandolim. Les rythmes pulsent jusqu’à l’exaltation. Le groupe calme le jeu avec Tem Que Ser Azul. Le trio reprend en effet le titre de Messias Santos Jr qu’il transforme en une ballade de rêve riche en harmonies lumineuses. Les balais du batteur proposent un tapis feutré au piano romantique. Un moment de douceur tout en subtilité.

Cinco, la composition du batteur Edu Ribeiroa sonne ensuite comme une samba pagode et laisse toute latitude au piano de s’envoler avec allégresse dans un tourbillon de notes. Dans le morceau suivant, Jobim Passeando Em Rivera, écrit par Paulo Paulelli, le groupe rend hommage à Samba do Avião de Tom Jobim. Après cette subtile samba, le disque se termine avec Baiao do salomâo. A travers sa composition, Fabio Torres immerge la musique dans les rythmes du Nordeste brésilien. Entre les brisures rythmiques, on perçoit des colorations ravellisantes dans le phrasé du piano et l’on respire la douceur à l’écoute du solo chantant et léger de la contrebasse.

Trio Corrente ne faillit pas à sa réputation. Entre finesse élégante et rythmiques décoiffantes balance « Tem que Ser Azul » qui devrait mettre d’accord les amateurs de musique brésilienne et les fans de jazz.

Fred Hersch dévoile « Breath by Breath »

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Le pianiste et compositeur Fred Hersch signe « Breath by Breath », un album dont l’esthétique soignée s’inscrit entre musique classique et jazz raffiné. Le trio du pianiste instaure un véritable dialogue avec le Crosby Street String Quartet. Avec douceur et légèreté, la musique délicate respire et apaise.

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Dans son nouvel opus, « Adjusting », annoncé pour le 28 janvier 2022, le batteur Arnaud Dolmen propose une musique complexe et incisive ancrée dans les rythmiques caribéennes et plus spécifiquement le gwoka guadeloupéen. En quartet avec ou sans piano, la batterie et la contrebasse complices croisent les notes avec trois saxophones ténors et des invités de choix. Un jazz libre et enivrant.

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Marco Vezzoso dévoile « Travel »

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Le trompettiste Marco Vezzoso présente l’album « Travel ». Enregistré en quartet avec le pianiste Alessandro Collina, le percussionniste Trilok Gurtu et le bassiste Dominique Di Piazza, l’opus rassemble des pièces originales écrites par le duo italien. D’une facture originale, l’album navigue entre allégresse et mélancolie. Un album de musique instrumentale à la forte puissance mélodique et harmonique.

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David Linx et Michel Hatzigeorgiou signent « The Wordsmith »

David Linx et Michel Hatzigeorgiou signent « The Wordsmith »

Élégance et émotion sont au rendez-vous

La voix de David Linx et la basse électrique de Michel Hatzigeorgiou ouvrent les portes de l’univers intime et sensible de l’album « The Wordsmith ». Avec sobriété le duo complice délivre un opus sensible et chaleureux. Le répertoire élégant et poétique recèle des moments de grâce d’une infinie légèreté.

Le 08 mars 2019, l’album « The Wordsmith » (Sound Surveyor Music/L’Autre Distribution) finalise un projet que le chanteur David Linx et le bassiste Michel Hatzigeorgiou envisageaient depuis longtemps. Les deux musiciens de jazz sont parvenus à se dégager de leurs nombreux projets personnels pour se retrouver en duo dans le Studio Red H de Bruxelles où ils enregistrent un répertoire de neuf titres.

Les portées tiennent lieu d’enclume aux deux musiciens qui forgent la musique, jouent avec les mots, jonglent avec les notes et peaufinent les harmonies. Leur talent et leur complicité fait le reste. En duo David Linx et Michel Hatzigeorgiou façonnent un jazz émotionnel, poétique et élégant.

David Linx et Michel Hatzigeorgiou

On ne présente plus ces deux artistes que le jazz européen a consacrés depuis longtemps.

Depuis 1990, David Linx a imposé son chant qui fait référence dans le monde du jazz vocal actuel. Animé par une énergie intarissable, le chanteur originaire de Belgique et aujourd’hui installé à Paris, a parcouru un chemin riche et varié qui l’a mené de « Upclose » (1996) gravé en duo avec Diederick Wissels à ce nouveau duo enregistré en 2019 avec le bassiste Michel Hatzigeorgiou. Ce dernier s’est fait un nom au sein du groupe « Aka Moon » avec lequel il évolue depuis les années 1990.

Après s’être souvent croisés et avoir projeté de travailler ensemble, les deux compatriotes conjuguent leurs écritures sur « The Wordsmith » qui les réunit enfin.

« The Wordsmith », un album élégant où affleure l’émotion

« The Wordsmith » révèle une musique très sobre qui convie le silence, soigne textes et mélodies et peaufine les climats harmoniques.

La poésie des narrations rebondit sur des mélodies sophistiquées. Jamais démonstrative la voix explore avec souplesse l’étendue de sa tessiture dans ces scats aériens et inventifs qui caractérisent l’art de David Linx. Au fil des mesures, Michel Hatzigeorgiou fait chanter sa basse électrique comme une guitare et dessine des mélodies qui croisent celles de la voix. Il libère les harmonies qui ouvrent l’espace de liberté au chant.

Une telle entente repose certes sur une complicité avérée mais ne serait pas possible sans une écoute de chaque instant.

Au fil du répertoire

Sans esbroufe, les deux artistes livrent cinq compositions personnelles écrites à quatre mains , On A Lonely Crowded Street à porter au crédit de David Linx, Downriver Bound coécrit par David Linx et Mario Laginha et deux reprises.

En ouverture, On A Lonely Crowded Street laisse percevoir la vibration intime qui relie les deux musiciens. Le duo enchaîne ensuite avec la mélodie lumineuse de I Walk Alone où le scat du chanteur s’harmonise parfaitement sur les lignes de la basse qui pulse avec allégresse. Couverture de The Wordsmith, l'album    de David Linx et Michel HatzigeorgiouPlus tard, la voix chaude pose des couleurs déchirantes sur The Wind Cries Mary. Sur cette version que le duo donne du titre de Jimi Hendricks, le son grave et ronflant de la basse accentue encore le côté soul du morceau.

Le duo change ensuite de registre et convoque le silence sur On Either Side qui génère une vive émotion. Sur Downriver Bound la voix se fait la fois grave et aérienne et la basse sonne vraiment comme une guitare pour accompagner le chant céleste. Le dialogue continue en totale synergie sur Jessica Smokes où les mots voltigeurs épousent les notes ciselées de la basse. Chanté en Portugais, Rosa restitue vraiment l’esprit de la composition du compositeur brésilien Pixinguinha. La maîtrise absolue du scat vocal charme par son élégance et inspire à la basse un solo mélodieux.

Sur No More Unfinished Business et son tapis d’harmonies oniriques, la voix module avec grâce et dessine les contours d’un monde éthéré. L’album se termine avec The Wordsmith sur lequel une alchimie fascinante unit la poésie des mots et la ligne mélodique de l’instrument. Une osmose parfaite scelle la voix et la basse.

« The Wordsmith » tresse des mélodies sophistiquées et invite le silence à pénétrer dans l’intimité qui unit la voix de David Linx et la basse de Michel Hatzigeorgiou. En faisant le choix de la sobriété, les deux musiciens offrent un répertoire poétique qui capture la légèreté d’un soupir et explore les profondeurs de l’âme. Avec souplesse le duo voltige entre ces deux dimensions et explore un large spectre d’émotions sans jamais céder ni à la facilité ni à la démonstration. Un album à partager largement.

RV le 17 avril 2019 à 21h au Studio de l’Ermitage de Paris pour écouter live le répertoire de « The Wordsmith » interprété par David Linx et Michel Hatzigeorgiou

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