Saison 2021/22 – Auditorium de Lyon

Saison 2021/22 – Auditorium de Lyon

M. Portal, G. Porter, C. Valdès & S. Kent

Pour la saison 2021/22 de l’AO, l’Auditorium-Orchestre national de Lyon accueille d’immenses stars du jazz. Main dans la main avec Jazz à Vienne, l’institution lyonnaise programme Michel Portal, Gregory Porter, Chucho Valdès et Stacey Kent. Ces affiches alléchantes laissent augurer d’intenses moments de jazz. De quoi réjouir le public !

Auditorium-Orchestre National de Lyon_Logo_Mars 2019 à l'Auditorium de LyonAprès un an et demi d’une vie entre parenthèses, et dans le contexte actuel de la crise sanitaire, Aline Sam-Giao, directrice générale et Nikolaj Szeps-Znaider, directeur musical et les équipes de l’Auditorium de Lyon continuent cette saison encore à ouvrir leur programmation en direction du jazz.

Le dialogue artistique entre l’Auditorium-Orchestre national de Lyon et « Jazz à Vienne » se poursuit avec cinq concerts coproduits par les deux structures :

  • Michel Portal
  • Gregory Porter
  • Chucho Valdés
  • Fatoumata Diawara
  • Stacey Kent

Michel Portal

Jazzman défricheur, brillant concertiste des répertoires classique et contemporain, compositeur pour le cinéma. Michel Portal est l’une des personnalités musicales françaises les plus singulières de notre temps. De Mozart à Piazzolla, de Boulez au free jazz, il imprime son style personnel à tous les répertoires, faisant fi de toute frontière musicale.

A 85 ans et après dix ans de silence discographique, Michel Portal signe « MP85 », un nouvel album résolument tourné vers le futur et la jeunesse. Un retour discographique à l’énergie juvénile et aux élans audacieux.

Après la sortie de l’album, le compositeur et clarinettiste part en tournée. Entouré du pianiste serbe Bojan Z, son éblouissant partenaire de duo qui signe également la direction musicale et des jeunes pointures de la scène européenne que sont Nils Wogram (trombone), Julien Herné (basse) et Lander Gyselinck (batterie), Michel Portal est attendu sur la scène de l’Auditorium à 20h, le 18 octobre 2021. Un concert où Michel Portal va célébrer une fois encore le jeu collectif et la liberté.

Gregory Porter

Encore inconnu il y a une décennie, Gregory Porter fait partie aujourd’hui des plus grandes voix du jazz actuel. Repéré par Wynton Marsalis, engagé par le prestigieux label Blue Note, récompensé aux Grammy Awards, le chanteur baryton au timbre profond et enveloppant connaît une ascension irrésistible depuis ses débuts. Depuis l’immense succès de « Liquid Spirit », qui lui a valu le Grammy Award du meilleur album de jazz vocal, le digne héritier de Marvin Gaye et de Nat King Cole triomphe sur les scènes et enchaîne les succès discographiques.

Après son triomphe à Jazz à Vienne, le 12 juillet 2018 où il avait partagé le plateau du Théâtre Antique de Vienne avec l’Orchestre national de Lyon pour un hommage à Nat King Cole et après la sortie de son septième album « All Rise » en avril 2020 chez Blue Note Records, l’éclatant Gregory Porter est annoncé à 20h sur la scène de l’Auditorium le 01 novembre 2021 pour un concert à n’en pas douter inoubliable avec à ses côtés Chip Crawford (piano), Ondrej Pivec (orgue), Jahmal Nichols (basse), Emanuel Harrold (batterie) et Tivon Pennicott (saxophone).

Chucho Valdés, « La creación »

Chucho Valdès©OCP Photography

A lui seul, Chucho Valdés représente la puissance et la richesse de la fusion musicale des traditions cubaines et africaines. Fils du musicien Bebo Valdés, il a fondé le groupe Irakere en 1973 et mène depuis plus de cinquante ans une carrière internationale. Il est aujourd’hui reconnu comme l’un des plus grands pianistes de jazz.

A l’Auditorium le 17 novembre 2021, à partir de 20h, le pianiste et compositeur Chucho Valdés fête ses 80 ans avec un concert exceptionnel au cours duquel il va présenter deux facettes de sa personnalité musicale.

Après une première partie de soirée en piano solo, Chucho Valdés présente une nouvelle composition, La creación (Olodumare), conçue en hommage à Oludumare, le Créateur suprême, l’une des trois manifestations de l’Être suprême des Yorubas. Cet oratorio afro-cubain célèbre l’arrivée de la culture yoruba dans les Caraïbes et la richesse de la fusion entre ces deux traditions. Pour l’occasion, Chucho Valdes est accompagné de Hilario Durán et John Beasley (claviers et arrangements), Yunior Terry (basse), Abraham Mansfaroll (percussions), Erick Barberia (batás et voix), Roman Diaz et Diosvany Valladares (batás), Yeni Valdés (voix) et en invité spécial, Dafnis Prieto à la batterie.

Fatoumata Diawara

Porte-parole d’une Afrique en constante mutation, la chanteuse, compositrice et guitariste malienne Fatoumata Diawara pare les rythmes et mélodies de la tradition wassoulou de couleurs jazz et funk, avec un talent inouï et un charisme renversant.

Voix incontournable de l’Afrique d’aujourd’hui, la chanteuse malienne exalte les traditions musicales de son pays et les conjugue au futur.

Avec sa guitare, Fatoumata Diawara sera sur la scène de l’Auditorium de Lyon le 19 mars 2022 à 20h. L’occasion pour le public de retrouver sur la présence charismatique et le talent incontestable de cette voix incontournable de l’Afrique d’aujourd’hui.

Stacey Kent

Interprète d’exception, la chanteuse Stacey Kent aborde avec justesse et élégance tous les répertoires, des standards à la bossa nova, du Great American Songbook à la chanson française. Sans fioritures ni démonstration technique, son jazz sophistiqué possède le charme d’une caresse Sa voix délicate révèle et délivre l’essence mélodique des titres qu’elle s’approprie, avec une calme intensité qui constitue sa signature vocale.

Née aux États-Unis mais installée en Europe, la chanteuse francophile aux deux millions d’albums vendus arpente les scènes internationales depuis une quinzaine d’années avec son époux et partenaire musical Jim Tomlinson, mais aussi avec des quatuors à cordes ou des orchestres symphoniques.

Le 16 mai 2022 à 20h, à l’Auditorium de Lyon, Stacey Kent vient présenter son nouvel album, « Song from Other Places ».

Andy Emler MegaOctet dévoile « No Rush ! »

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Neuvième enregistrement studio du Andy Emler MegaOctet, « No Rush ! » enchante de bout en bout…. solistes virtuoses, écriture innovante, groove flamboyant. Energique et sensible à la fois, la musique prend son temps, explose ou murmure. Un album essentiel et incontournable.

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Dhafer Youssef présente « Street Of Minarets »

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En 2023, le maître du oud, vocaliste et compositeur, Dhafer Youssef revient avec l’album « Street Of Minarets ». Pour ce voyage musical entre orient et occident, il invite de prestigieux invités. Sans rien perdre de son identité, il élargit le périmètre de son art et son instrument se confronte avec brio à différentes facettes du jazz. Un audacieux projet qui ne manque ni d’énergie ni d’inspiration.

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« L’Océan Sonore » de Catali Antonini

« L’Océan Sonore » de Catali Antonini

Pour son septième album en tant que leader, Catali Antonini invite à plonger avec elle dans « L’Océan Sonore ». A la tête d’un quartet qui réunit à ses côtés le pianiste Stéphane Pelegri, le bassiste Greg Théveniau et le batteur Hervé Humbert, la chanteuse s’exprime tour à tour en français, italien ou anglais. Rêverie aquatique en eaux tour à tour sensibles et énergiques.

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Robin Nicaise, architecte de « Building & Piano studies »

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Projet original, sensible et élégant

Le nouveau projet de Robin Nicaise fascine par la richesse de ses couleurs sonores et par l’originalité de sa forme. Annoncé pour le 09 septembre 2021, l’album « Building & Piano studies » juxtapose en effet deux esthétiques musicales. D’une part, un concerto pour saxophone ténor de quatre titres où le quintet jazz du leader dialogue avec le quatuor à cordes, String Quartet. D’autre part, des études composées et interprétées en piano solo par le leader lui-même. Un opus ambitieux qui accroche l’oreille par son élégance et sa fluidité.

Robin Nicaise est de retour avec « Building & Piano studies » à paraître le 09 septembre 2021. Certes, le saxophoniste a gravé « Tabasco: The last blues » (2015) et « Tabasco, The very last blues » (2019) avec le groupe Tabasco dont il est co-fondateur. Il a par ailleurs participé à « Moon River » de Fred Pasqua et à « ONE. » de Simon Martineau, deux albums parus en 2018, mais le musicien n’avait pas sorti de nouvel album sous son nom depuis « Nouvel air » (2010) sorti après « Hommage à Art Pepper » (1999), « La flamme et la fumée » (2001), et « Lumière » (2005).

Pour son cinquième album, le compositeur, saxophoniste et pianiste Robin Nicaise a conçu un projet à contre-courant de la tendance actuelle friande d’énergie. Il propose un opus plein de fraîcheur, plutôt contemplatif avec des climats intimes et peu de tempi rapides… « Building & Piano studies », un album acoustique original, sensible et élégant.

« Building & Piano studies »

visuel de l'album Building & Piano studies de Robin NicaiseConstruit en deux parties, « Building & Piano studies » est de facto la synthèse de deux projets.

En effet, l’album ouvre avec une suite de quatre pièces où, à la tête de son quintet qui réunit autour de lui Sandro Zerafa (guitare), Clément Simon (piano, Fender Rhodes), Yoni Zelnik (contrebasse) et Fred Pasqua (batterie), Robin Nicaise échange au ténor avec le String Quartet composé de Youri Bessières (premier violon), Fanny Lévèque (second violon), Alain Martinez (alto) et Consuelo Uribe (violoncelle). Après ce concerto pour saxophone enregistré en mai 2013 à la Buissonne et construit comme une suite en quatre mouvements, se profilent les « Piano studies », treize études écrites, interprétées et enregistrées par Robin Nicaise en piano solo, en avril 2021 au studio Prado.

Un réel équilibre se dégage de l’album « Building & Piano studies ». Sa construction musicale peu conventionnelle combine deux esthétiques où cohabitent des ambiances très écrites, proches du classique et d’autres plus jazz.

Au fil des pistes

On ressort détendu de l’écoute de « Building & Piano studies » dont la pochette minimaliste aux couleurs pastel fait écho au contenu musical apaisant. Les titres eux-mêmes résonnent avec ce climat de sérénité. En effet, après avoir évoqué en début de répertoire l’attente de jours meilleurs avec Waiting for others time, le compositeur termine le projet avec The happiness we share et la promesse d’un bonheur que l’on partage. Tout un programme !

En ouverture de l’album, Building pose la première pierre du projet musical de Robin Nicaise. Sur ce morceau assez lent en 12/8, construit à partir d’une boucle jouée par le piano et l’archet au-dessus des nappes vibratoires des cymbales, le souffle soyeux du ténor caresse une lente mélodie céleste.

Sur Waiting for other times, le quintet jazz est rejoint par le String Quartet dont la musique se développe en contrepoint au chant fusionnel du ténor, de la guitare et du Fender Rhodes. Après l’exposition délicate du thème, la guitare sautillante improvise puis laisse place à l’élégant saxophone dont le timbre velouté et dénué de vibrato évoque les ambiances jazz west coast et laisse augurer la venue de jours meilleurs.

Sur La Source, les notes du String Quartet précèdent le souffle sensuel du ténor puis le duo guitare/Fender Rhodes dispense un moment d’une grande sérénité. Le titre prend fin avec une éloquente intervention du ténor à la sonorité feutrée. La première partie du répertoire se termine avec Inner Light, une pièce subtile incitant à la rêverie. Le nonet invite l’oreille à s’immerger dans sa musique envoutante et à pénétrer au cœur-même de sa lumière intérieure. Un jazz imaginaire et moderne où tel un orfèvre, le ténor jongle avec les couleurs sonores dont il explore toutes les nuances.

Jouées par le leader, les treize Piano studies se succèdent et constituent la deuxième facette du répertoire. Une seule étude dépasse les deux minutes… de huit secondes ! Tels de vrais tableaux musicaux, ces courtes « Piano studies » pianistiques s’écoulent comme des respirations musicales. Issues de l’imaginaire de Robin Nicaise, ces treize miniatures musicales se promènent à travers des paysages qui font référence aux épisodes de vie de l’auteur. Ambiance mystérieuse de Thriller, Bretagne, paysage sonore où résonne l’écho de la cornemuse bretonne, Venise, clairs-obscurs des reflets lumineux sur les eaux fluides de la lagune. Sur Jeux de quintes et jeux de quartes, le compositeur rend explicitement hommage à Claude Debussy. La musique emprunte le chemin qui la mène à la maison où le très sage et jeune Emile grandit puis folâtre sur les portées, Emile, trois ans après. L’album se termine avec The happiness we share, un morceau apaisé et lumineux, qui résonne comme une célébration du bonheur.

« Building & Piano studies », un album à partager largement pour les subtiles vibrations et les tendres émotions qu’il déclenche. Et… cerise sur le gâteau, flasher le QR code qui figure au dos du disque permet de télécharger gratuitement pendant un an, les partitions des « Piano studies » au format PDF. Une initiative originale qu’apprécieront les musiciens tombés sous le charme de ces études ludiques.

Pour écouter « live » la musique de « Building & Piano studies » de Robin Nicaise, rendez-vous à 21h au Sunset le 16 octobre 2021, dans le cadre du Festival Jazz sur Seine 2021.

Andy Emler MegaOctet dévoile « No Rush ! »

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Dhafer Youssef présente « Street Of Minarets »

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« L’Océan Sonore » de Catali Antonini

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Pour son septième album en tant que leader, Catali Antonini invite à plonger avec elle dans « L’Océan Sonore ». A la tête d’un quartet qui réunit à ses côtés le pianiste Stéphane Pelegri, le bassiste Greg Théveniau et le batteur Hervé Humbert, la chanteuse s’exprime tour à tour en français, italien ou anglais. Rêverie aquatique en eaux tour à tour sensibles et énergiques.

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Jazz Campus en Clunisois 2021 – Trio Oliva/Abbuehl/Ber

Jazz Campus en Clunisois 2021 – Trio Oliva/Abbuehl/Ber

Poésie musicale en apesanteur

Pour sa dernière soirée au Théâtre les Arts de Cluny, le festival Jazz Campus en Clunisois 2021 invite Susanne Abbuehl, Stéphane Oliva et Samuel Ber qui présentent le projet « Princess ». Comme allégé de toute contrainte, le trio offre un art minimaliste qui flotte en apesanteur. Un moment de poésie crépusculaire hors du temps.

Le vendredi 27 août, c’est une encore autre facette du jazz que Didier Levallet, directeur artistique du festival Jazz Campus en Clunisois 2021  présente au public du Théâtre les Arts de Cluny. Sur des musiques de Susanne Abbuehl et Stéphane Oliva et sur des textes de Susanne Abbuehl, le programme de « Princess » évoque l’univers du clarinettiste, compositeur et arrangeur Jimmy Giuffre qui avait dans le début des années 60 monté un trio et expérimenté l’improvisation totale avec le pianiste Paul Bley et le contrebassiste Steve Swallow.

Pour ce projet, la chanteuse et compositrice Susanne Abbuehl au parcours très diversifié retrouve le pianiste et compositeur Stéphane Oliva avec lequel elle a sorti l’album « Princess » (Vision Fugitive/L’Autre Distribution) en 2017. Sur scène de Cluny, la batterie est tenue par le jeune batteur belge Samuel Ber.

Dès le début du concert, la voix irradiée de grâce de la chanteuse s’élève au-dessus des notes du piano, soutenue par les battements délicats des balais sur les cymbales. Après avoir présenté le projet « Princess », la chanteuse émue dit son plaisir d’être sur la scène pour son premier concert après le confinement.

Tout au long du set, la connivence qui unit les trois artistes est perceptible, regards attentifs et bienveillants, écoute et interaction de chaque instant. Leur dialogue collectif explore toutes les possibilités expressives. Le trio invite le bugliste Matthieu Michel à les rejoindre. Outre les thèmes de Jimmy Giuffre parmi lesquels on identifie Trance et Princess, le trio interprète Desireless / Mopti de Don Cherry, Jimmy composé par Stéphane Oliva en hommage à Paul Bley et une version éthérée de What a Wonderful World de Bob Thiele et George David Weiss.

Sans étalage de virtuosité, les trois musiciens pratiquent un art sensible où chaque note est choisie. Leurs broderies musicales planent en suspension au dessus-de la scène.

Abreuvé par les harmonies subtiles du piano, le souffle de la chanteuse possède la pureté du cristal et rivalise avec la transparence du silence. En réelle apesanteur, sa dentelle vocale déroule les paroles des poèmes ou improvise avec souplesse sur les accords du piano. Ses incantations sont soutenues par les contrechants du bugle. Le visage nimbé de lumière et d’un sourire bienveillant, la chanteuse danse littéralement entre le pianiste et le batteur qu’elle semble soutenir et encourager lors de leurs improvisations. Accompagnée de sa kalimba, elle transfigure la matière vocale et étire la mélodie. Tel un souffle céleste, sa voix diaphane caresse la nuit, tisse de tendres complaintes, accueille le silence et pour finir invite le soleil à briller au cœur de la nuit.

Sur le clavier, le pianiste égrène avec subtilité des notes légères ou plaque ses arpèges magiques comme des guirlandes évanescentes et lumineuses. Véritable coloriste, le batteur virtuose froisse l’air, le martèle, l’enflamme ou le découpe avec délicatesse, tendresse ou vigueur. Les contrechants du bugle accentuent la dimension éthérée du chant.

Avec subtilité, le trio a élaboré une véritable dentelle aérienne brodée de subtiles dynamiques. Après deux rappels, le public conquis par la pure beauté de la musique quitte la salle. Il gardera en mémoire le souvenir de la musique minimaliste du trio Oliva/Abbuehl/Ber qui est parvenue à exprimer l’indicible et à libérer la voix du silence.

Andy Emler MegaOctet dévoile « No Rush ! »

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Neuvième enregistrement studio du Andy Emler MegaOctet, « No Rush ! » enchante de bout en bout…. solistes virtuoses, écriture innovante, groove flamboyant. Energique et sensible à la fois, la musique prend son temps, explose ou murmure. Un album essentiel et incontournable.

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Dhafer Youssef présente « Street Of Minarets »

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En 2023, le maître du oud, vocaliste et compositeur, Dhafer Youssef revient avec l’album « Street Of Minarets ». Pour ce voyage musical entre orient et occident, il invite de prestigieux invités. Sans rien perdre de son identité, il élargit le périmètre de son art et son instrument se confronte avec brio à différentes facettes du jazz. Un audacieux projet qui ne manque ni d’énergie ni d’inspiration.

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« L’Océan Sonore » de Catali Antonini

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Pour son septième album en tant que leader, Catali Antonini invite à plonger avec elle dans « L’Océan Sonore ». A la tête d’un quartet qui réunit à ses côtés le pianiste Stéphane Pelegri, le bassiste Greg Théveniau et le batteur Hervé Humbert, la chanteuse s’exprime tour à tour en français, italien ou anglais. Rêverie aquatique en eaux tour à tour sensibles et énergiques.

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Jazz Campus en Clunisois 2021 – Trio Oliva/Abbuehl/Ber

Jazz Campus en Clunisois 2021 – Joce Mienniel & Pierre Durand

Dépaysement entre forêt et groove

Le 25 août, Jazz Campus en Clunisois 2021 déroule une soirée en deux parties. Après le projet « Dans la Forêt » de Joce Mienniel, le « Roots Quartet » du guitariste Pierre Durand propose sa musique qui fusionne avec une grande cohérence les musiques qui ont forgé sa personnalité. Entre Forêt et Groove, le public a apprécié ces deux spectacles aux identités musicales différentes.

Double plateau au Théâtre les Arts de Cluny pour la soirée du 25 août 2021 du festival Jazz Campus en Clunisois. La soirée ouvre avec le projet « dans la Forêt » de Joce Mienniel auquel succède le « Roots Quartet » du guitariste et compositeur Pierre Durand

Joce Mienniel « Dans la Forêt »

Au fond de la scène du théâtre, derrière le voile tendu qui le masque ou le révèle et sur lequel sont projetées des images, Joce Mienniel évoque la forêt, urbaine ou végétale, ses reliefs et sa géométrie, sa verticalité et ses bruits.

« Dans la Forêt », poésie urbaine contemporaine

Jazz Campus en Clunisois 2021 – Joce MiennielJazz Campus en Clunisois 2021 – Joce Mienniel« Dans la Forêt » est un spectacle conceptuel. Avec ses flûtes, sa voix, ses guimbardes et d’autres instruments de musique traditionnelle, l’artiste inscrit sa musique dans des images qui révèlent son imaginaire mais laissent peu de place à celui du spectateur devant lequel les projections vidéos sont projetées et s’imposent sans qu’il soit guère possible d’échapper au décor.

Alors que le musicien tout de noir vêtu souffle dans ses flûtes, les images défilent sur la toile à en donner le vertige, paysages urbains nocturnes, façades d’immeuble, usines désaffectées où la nature reprend le dessus, branches d’arbres, jeux d’enfants sur le bitume de la ville.. Les flûtes répondent aux oiseaux et l’instrumentiste devient danseur pour commander les pédales d’effet et générer des boucles sur lesquelles il improvise. Outre la guimbarde et la kalimba (piano à pouces), Joce Mienniel a aussi recours à de petites percussions de type maracas.

A la fin du spectacle, le flutiste remercie l’équipe du festival et le public d’avoir accepté de le suivre dans sa forêt et rappelle que ce spectacle solo a pris naissance durant l’enfermement imposé pendant le confinement.

Pierre Durand « Roots Quartet »

Au festival Jazz campus en Clunisois 2021, le guitariste Pierre Durand porte deux casquettes. D’une part il anime un stage dont le thème s’intitule « Du groove avant toute chose », d’autre part il se produit en seconde partie de la soirée du 26 août avec son « Roots Quartet ».Pierre Durand

En ouverture du set, il annonce clairement qu’il « n’est pas le musicien d’une seule culture », que sa musique plonge dans les racines de celles qui l’ont nourri, blues, gospel, rock, pop, hip hop et musiques traditionnelles d’Afrique, d’Amérique du Sud, d’Europe de l’Est sans oublier le jazz. Il précise d’ailleurs que pour lui, le jazz est la seule musique qui mélange les autres sans distinction de genre, comme Didier Levallet l’a fait tout au long des 44 ans d’existence du festival.

Très mobile sur scène, Pierre Durand est entouré du saxophoniste Hugues Mayot, du contrebassiste Guido Zorn et du batteur Joe Quitzke. Une grande complicité préside aux interactions musicales de ce set groovy et très dépaysant.

Durant What you want, what you choose, la guitare dialogue avec le saxophone. Leur conversation d’abord calme devient plus soutenue. Les fulgurances du ténor répondent aux riffs de la guitare et contrastent avec les lignes sereines que l’archet déploie sur les cordes de la contrebasse. Imprégné d’une profonde désespérance, le morceau suivant voit la tension monter d’un cran. La batterie tellurique stimule le chorus véhément du saxophone très libre et après un break, la guitare soutenue par une rythmique calypso pousse la musique à son paroxysme et l’engage dans une gigue aux accents irlandais.

Le début du thème suivant contraste par son ouverture tout en douceur. Saxophone et guitare jouent en suspension alors que la batterie se fait volcanique avant de s’arrêter pour laisser contrebasse et guitare gamberger à deux avant que le quartet ne se retrouve apaisé puis reprenne la mélopée lancinante à laquelle le groupe dote, pour le final du morceau, d’une belle énergie. Pierre Durand présente ensuite Le Regard Des Autres. Après une ouverture en fanfare, guitare et saxophone entreprennent un dialogue touffu alors que la vertueuse et solide contrebasse monte et descend ses lignes de basse au-dessus de l’expressive batterie. La musique s’arrête puis repart de plus belle. La tension rythmique stimule les délires inspirés du saxophone et le jeu groovy de la guitare.

Le set se termine et Pierre Durand qui a, au sens propre et au sens figuré mouillé le maillot, informe le public que Guido Zorn a joué sur la contrebasse de Didier Levallet qu’il remercie chaleureusement. Pour le rappel dont le leader dit qu’il s’inscrit dans la tradition tex-mex, le quartet interprète un thème joué sur un rythme de boléro et empreint d’une tendre nostalgie. Le public quitte la salle après une soirée dépaysante et ressourçante.

Andy Emler MegaOctet dévoile « No Rush ! »

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« L’Océan Sonore » de Catali Antonini

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Jazz Campus en Clunisois 2021 – Trio Oliva/Abbuehl/Ber

Jazz Campus en Clunisois 2021 – 60% de Matière Grave

Elégance, sensibilité et légèreté

Pour sa quatrième soirée, Jazz Campus en Clunisois 2021 propose « 60% de Matière Grave », un projet mené par le contrebassiste Jean-Philippe Viret avec Jean-Charles Richard au saxophone baryton et François Thuillier au tuba. Lors du concert du 25 août au Théâtre les Arts de Cluny, ces trois instruments imposants ont révélé au public combien la légèreté fait partie de leur vocabulaire. Leur musique élégante et sensible a fait l’unanimité.

Composé de trois instruments de familles différentes, cordes, bois à anche simple et cuivre, le trio acoustique réuni autour de Jean-Christophe Viret a offert aux spectateurs du festival Jazz Campus en Clunisois une musique d’une grâce sans pareille. En effet, le 25 août 2021, les trois musiciens ont exploré avec délice l’univers infini de la matière grave et offert au public du Théâtre les Arts de Cluny une musique exigeante mais accessible, inventive et savoureuse, radieuse et lyrique.

Relégués au fond de l’orchestre symphonique où ils sont appelés « les gros », la contrebasse, le saxophone baryton et le tuba assurent la fondation indispensable de toute harmonie. Lorsqu’ils sont confiés aux mains des jazzmen virtuoses que sont Jean-Philippe Viret (contrebasse), Jean-Charles Richard (saxophone baryton) et François Thuillier (tuba), ces instruments ont dispensé une musique élégante, sensible et d’une inouïe légèreté.

Tout au long du concert, les trois musiciens hors du commun font preuve d’une maîtrise technique sans faille et aux cours de leurs improvisations, ils développent des nuances harmoniques raffinées tout en assurant la dimension rythmique d’une musique chambriste légère et sensible. Sur les élégantes mélodies, la parole circule avec fluidité entre les trois instrumentistes. 

Lorsque le saxophoniste véloce et le tubiste virtuose explorent le registre aigu de leurs instruments respectifs, la contrebasse assure une solide assise rythmique. Les rôles s’inversent et à leur tour, tuba et baryton proposent un écrin rythmique aux cordes de la contrebasse boisée que caresse l’archet. Chants et contrechants se parent de délicatesse. Les molécules aériennes n’en finissent pas de vibrer, soumises tour à tour à une nostalgie délicate, à un swing débridé, une tendresse mélancolique ou un brin de gravité réflexive.

Les musiciens se permettent des fantaisies mélodiques, véritables merveilles de délicatesse. Les sons rebondissent et malgré ses phrasés complexes, la musique swingue de malice et réserve des moments surprenants… lorsque le tubiste chante dans l’embouchure en même temps qu’il souffle, quand la contrebasse endosse le rôle d’un surdo et entraîne les notes dans une procession dansante que ne renieraient point les Brésiliens.

Au fil de la soirée se succèdent les compositions de Jean-Philippe Viret, Entre deux rêves, Pour rire en Mai, Un Chinon, chinon, un nichon, Mon petit lapin (en hommage au violoniste Stéphane Grappelli qui affublait ses accompagnateurs de ce nom), De fil en aiguille, Choro devant.  C’est avec Lucullus, joué en rappel que se termine le concert, Sur cette composition de François Thuillier empreinte de nostalgie, les trois instruments font preuve de mordant autant que de velouté.

Le public a savouré les nuances harmoniques raffinées de ce concert qui s’est avéré un véritable concentré d’émotions. Finallement, contrebasse, saxophone baryton et tuba ne sont pas aussi graves qu’ils y paraissent.

Andy Emler MegaOctet dévoile « No Rush ! »

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« L’Océan Sonore » de Catali Antonini

« L’Océan Sonore » de Catali Antonini

Pour son septième album en tant que leader, Catali Antonini invite à plonger avec elle dans « L’Océan Sonore ». A la tête d’un quartet qui réunit à ses côtés le pianiste Stéphane Pelegri, le bassiste Greg Théveniau et le batteur Hervé Humbert, la chanteuse s’exprime tour à tour en français, italien ou anglais. Rêverie aquatique en eaux tour à tour sensibles et énergiques.

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