La force tranquille de « Moon River »
Pour son premier album « Moon River », Fred Pasqua propose une musique poétique et lumineuse, sensible et expressive. Accompagné par de talentueux musiciens, le batteur livre un jazz libre et sans faux-semblants. Il gomme le superflu au profit des nuances et réussit le défi d’associer délicatesse et puissance.
A travers la musique soignée et délicate de son premier album « Moon River », Fred Pasqua témoigne son attachement aux morceaux qui ont accompagné sa vie d’artiste. Entouré de musiciens avec lesquels il a déjà partagé des aventures musicales, le batteur élabore une musique très personnelle, sensible et nuancée dont l’esthétique s’apparente à une poésie lumineuse et délicate conforme à l’image de la photo de Laeticia Bourgeois.
Attendu le 27 avril 2018 sous le label « Bruit Chic » qui fédère des autoproductions et réalisé sans campagne de financement participatif, l’album « Moon River » a été enregistré au Studio de La Buissonne à Pernes-les-Fontaines les 30 et 31 octobre 2017 par Gérard de Haro et Annaëlle Marsollier et mixé et masterisé par Nicolas Baillard dans ce même studio.
La carrière musicale active de Fred Pasqua
La discrète exposition médiatique de Fred Pasqua cache pourtant une carrière musicale très active. En effet, le batteur multiplie les rencontres et les collaborations sur le territoire français et bien au-delà. Présent auprès de Yoann Loustalot, au sein du trio Aerophone, associé à Elina Duni dans son quintet Aksham, membre du quartet Lucky Dog, il travaille aussi avec les guitaristes Romain Pilon et Simon Martineau, avec Walter Smith III et Ben Wendel, Seamus Blake sans oublier les pianistes et claviéristes français Tony Paeleman et Pierre de Bethmann et bien d’autres musiciens parmi lesquels Louis Winsberg, Emmanuel Beix, Michel Benita, Santi Debriano, Kirk Lightsey…
« Moon River », l’expression d’un collectif
A l’image de son leader, « Moon River » mise plus sur l’expression du collectif que sur celle des egos. Pour l’enregistrement Fred Pasqua a varié les orchestrations. Sept titres sont enregistrés en quartet avec à ses côtés le guitariste Nelson Veras, le bugliste-trompettiste Yoann Loustalot et le contrebassiste Yoni Zelnik. Fred Pasqua invite aussi Laurent Coq (piano), Jean-Luc Di Fraya (voix), Adrien Sanchez (saxophone) et Robin Nicaise (saxophone) pour d’autres morceaux gravés en solo, trio, quartet sans guitare, quintet ou sextet.
En souplesse et en nuances, la batterie soleil et la guitare feutrée dispensent rythmes expressifs et harmonies lumineuses. Les lignes poétiques et parfois lyriques du bugle dessinent des entrelacs délicats qui croisent les courbes souples, discrètes mais solides de la contrebasse.
Une musique libre mais structurée
Le répertoire de « Moon River » propose des œuvres variées de compositeurs familiers aux amateurs de jazz. Concernant l’interprétation, le leader a donné « quelques consignes…, mais pas d’arrangements à proprement dit pour laisser la plus grande part à l’improvisation ». Libre et légère la musique n’en est pas moins profonde et structurée.
Impressions musicales
L’album ouvre avec la respiration de Soupir basé sur un motif de Ravel. La batterie déroule un tapis feutré sur une interprétation pudique et confidentielle du thème de Jimmy Rowles, The Peacocks. Sur Gentle Piece, une ballade crépusculaire de Kenny Wheeler harmonisée sereinement par la guitare, les balais carressent la mélodie.
L’atmosphère évanescente de Circles de Miles Davis contraste avec le tempo hard bop de Riot évocateur de l’ambiance de « Speak Like A Child » enregistré par Herbie Hancock chez Blue Note.
On savoure autant Something Sweet Something… la libre composition du saxophoniste Adrien Sanchez et les arabesques de son ténor que la ballade Nascente de Milton Nascimento où alternent calme et orage. On découvre avec bonheur la version peu orthodoxe que Nelson Veras délivre du thème Black Narcissus de Joe Henderson joué en trio guitare, contrebasse, batterie.
On se délecte à l’écoute du thème de Mancini, Moon River, qui coule comme un ruisseau alimenté par les riches harmonies de la guitare, le chant du piano et la voix voilée de Jean-Luc Di Fraya.
Les couleurs vives de Yellow Violet et ses polythmies tranchent avec les silences et le climat onirique de Timeless dont l’esthétique évoque celle du label ECM. La sonorité large et suave du saxophone ténor de Robin Nicaise confère un climat de paix à Central Park West de John Coltrane oxygéné par le jeu pointilliste de la guitare et les délicats battements des balais.
Avec Louisiana Fairytale de Parish/Gillespie/Coots, l’album se termine sur un blues orléanais joué par un mini brass band sans guitare où les trois cuivres, la contrebasse et la batterie font un clin d’oeil aux racines louisianaises du jazz.
« Moon River » rime avec poésie et harmonie. Un album réussi qui dispense de l’émotion à l’état pur. Une musique sans esbrouffe, éloignée des tumultes et des croisements racoleurs. Puissent programmateurs et diffuseurs prendre le temps de laisser couler le suc de cet élixir dans leurs oreilles pour le proposer aux mélomanes attentifs et exigeants et plus largement. aux amateurs de Musique Ce jazz libre et nuancé qui fait coexister délicatesse et force devrait les combler tous sans retenue.
Pour savourer live la musique de « Moon River » plusieurs rendez-vous se profilent dans le Sud de la France, terre d’origine du batteur. Le 12 mai 2018 à 20h30 à Nîmes à l’Entrée des Artistes, le 22 mai 2018 à 20h à l’IMFP de Salon de Provence, le 24 mai 2018 au Jam (ex Lounge) de Marseille. Sans oublier le concert de sortie de l’album à Paris au Sunside, le 25 mai 2018 à 21h30 où Fred Pasqua se produit en quartet avec Nelson Veras, Yoann Loustalo et Yoni Zelnik.
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