« Les Racines du Ciel », nouvel album de Frédéric Viale

« Les Racines du Ciel », nouvel album de Frédéric Viale

Le groove sensible et rêveur de Frédéric Viale

Annoncé pour le 08 novembre, le quatrième album de l’accordéoniste Frédéric Viale tombe à pic pour illuminer l’automne. « Les Racines du Ciel », onze plages teintées d’une énergie solaire où mélancolie et poésie font bon ménage. Un vagabondage méditatif au groove rayonnant.

« Les Racines du Ciel » (Diapason/Absilone/Socadisc) s’inscrit dans la droite ligne de « La Belle Chose » fred-viale-quartet_credit-photo_jon-kershawparu en 2013. Aux côtés de Frédéric Viale demeure l’équipe chaleureuse et complice des trois Brésiliens déjà présents sur l’album précédent. Les interventions innovantes du guitariste Nelson Veras apportent une touche précieuse à la palette du quartet. Le bassiste Natallino Neto assure un soutien rythmique et harmonique sans faille. La souplesse sans pareille de Zaza Desiderio confirme décidément la place qu’occupe le batteur dans l’hexagone. Une telle section rythmique basse-batterie permet aux deux solistes de s’élancer sans risque dans des improvisations vertigineuses.

« Les racines du Ciel ». Un son original et une poésie à fleur de peau.  Les rythmes colorés tressent les rubans de la nostalgie. La vie pleure ou rit mais l’énergie triomphe même si le silence respire et prend part à la fête.

Le son limpide et clair de l’accordéon de Frédéric Viale doit tout à Thierry Paillet et à l’équipe Pigini. En effet c’est sur un instrument crée spécialement pour lui, le « New Cassoto FV »,  que l’accordéoniste s’exprime sur toutes les plages de l’album. Bien sûr, le phrasé précis de l’artiste et sa sensibilité lui appartiennent en propre. Sans doute d’ailleurs puise-t-il la chaleur de son discours aux racines d’un ciel qu’irrigue le soleil provençal ?

300_couv-les-racines-du-ciel_frederic-viale_En fait le titre de l’album « les Racines du Ciel », celui de la composition éponyme et l’illustration de la pochette se réfèrent au tableau de Véronique Denoyel, une amie peintre de Frédéric Viale. L’accordéoniste dit puiser sa sensibilité et son inspiration dans cette image et les couleurs de la nature. C’est d’ailleurs elle qui a inspiré Le Printemps et Ballade Automnale, deux ballades nostalgiques qui évoquent les couleurs de ces saisons changeantes. On aime le duo poétique accordéon/guitare de cette Ballade Automnale dédiée au contrebassiste Eric Fassio. Sur Le Printemps, on valse dans les langueurs que dessine l’accordina de Frédéric Viale.

« Les Racines du Ciel » célèbre un jazz qui joue à cache-cache avec des influences rythmiques abreuvées de mélodies épurées. Dans Canto, Frédéric Viale fait un clin d’œil aux polyrythmies brésiliennes et offre ce titre à un grand amoureux des musiques du Brésil, Daniel Goyone, un pianiste qui l’a beaucoup inspiré. Sur L’être timbré, la guitare déjoue les codes du tango que rappelle l’accordéon à demi-mot. Sans brusquerie Frédéric Viale et ses compagnons suggèrent plus qu’ils n’affirment.

On rêve de séjourner à Ormea, ce petit village piémontais que dessine la mélodie jouée par Frédéric Viale en souvenir de de son beau-père. Les broderies festonnées de Nelson Veras apportent douceur et tendresse.

Les valses jalonnent l’album qui ouvre avec Le Roi Louiss, hommage joyeux rendu au grand organiste Eddy Louiss. Valse Nuisette s’amuse avec le tempo assuré fermement par le bassiste et l’accordéoniste alors que les syncopes du guitariste et batteur tentent de déjouer le rythme établi. Quant au grand standard musette de Joseph Colombo et Tony Murena, Indifférence, il subit les assauts des balais du batteur avant de démarrer sur une rythmique afro à trois temps où la basse s’en donne à cœur joie. Il n’empêche que ce titre ainsi déstructuré se trouve rajeuni mais demeure fascinant et garde tout son charme.

En attendant la sortie de l’album on retrouve les musiciens…

Clin d’œil à Espen Berg Trio & « Bølge »

Clin d’œil à Espen Berg Trio & « Bølge »

Le jazz compte de nombreux trio piano-contrebasse-batterie. Celui du pianiste Espen Berg propose son second album « Bølge ». Ancré dans un jazz moderne, l’opus cultive un climat singulier qui hésite entre onirique poésie et tourbillons syncopés. L’élégance des univers intimistes et raffinés de « Bølge » captive.

lire plus
Saison 2018/19 à l’Auditorium de Lyon

Saison 2018/19 à l’Auditorium de Lyon

Portée par l’excellence artistique, la saison 2018/2019 de l’Auditorium-Orchestre National de Lyon promet d’intenses moments musicaux du côté du Jazz et des Musiques actuelles. De quoi se réjouir !

lire plus
« Nearness » réunit Joshua Redman et Brad Mehldau

« Nearness » réunit Joshua Redman et Brad Mehldau

« Nearness », le dialogue intime de J.Redman et B. Mehldau

Le saxophoniste Joshua Redman et le pianiste Brad Mehldau conversent en duo sur « Nearness ». Cet album sorti le 09 septembre chez Nonesuch présente six titres captés « live » en 2016 lors de leur tournée européenne en duo. Pureté de l’expression et beauté d’un dialogue intime.

Ces deux musiciens aujourd’hui quarantenaires ont mené leur carrière de leader sans jamais se perdre de vue. Le début de leur collaboration remonte aux années 90, lorsque Brad Mehldau était membre du quartet de Joshua Redman et participait en 1994 au disque « Moodswing » du saxophoniste. Ils ont ensuite mené séparément leur carrière de leader mais en 2010, Joshua Redman participe à l’enregistrement du double album du pianiste « Highway Rider ». En 2013 ils se retrouvent encore mais cette fois, Brad Mehldau n’est pas seulement derrière le clavier, il produit et arrange l’album « Walking Shadows » que le saxophoniste enregistre avec des cordes.

On les a écoutés avec délice en duo un certain 16 juillet 2011 sur la scène du grand Théâtre de Fourvière où ils ont déjà télescopé leur art avec brio. Ils se sont ensuite retrouvés le 31 juillet à Marciac où leur duo a aussi créé le choc.

L’album « Nearness » comble donc d’aise celles et ceux qui ont déjà savouré l’expression scénique du duo Redman/Mehldau. Il est l’occasion pour les autres de découvrir la proximité qui rapproche les deux musiciens.nearness-couv_joshua-redman-brad-mehldau

« Nearness » cultive la musicalité. La construction des phrases confine à la pureté mais l’émotion affleure avec pudeur au détour des harmonies. On est captivé par la conversation complice de Joshua Redman et Brad Mehldau. On se laisse griser par leur maîtrise du tempo.

Que les amateurs de standards se réjouissent, trois thèmes du « Real Book » figurent sur l’album. Ornithology de Benny Harris et Charlie Parker pris sur un tempo d’enfer comme pour prouver d’emblée que les deux solistes maîtrisent le rythme. In Walked Bud de Thelonious Monk où Brad Mehldau laisse entrevoir toute l’étendue de sa virtuosité. The Nearness Of You de Hoagy Carmichael et Ned Washington où durant seize minutes l’émotion habite l’album. joshua_redman_brad_mehldau_jazzLe silence est palpable et la sobriété sensible des deux interprètes renouvelle ce titre tant de fois interprété.

L’autre moitié de l’album est constituée par des compositions originales. Mehlsancholy Mode de Joshua Redman sonne comme une déclaration d’amitié du saxophoniste au pianiste et se déroule au rythme d’un échange tempéré. La composition de Brad Mehldau, Always August résonne d’une musicalité équilibrée. Empreint de sérénité, ce titre se dessine comme un des meilleurs moments de l’album où saxophone soprano et piano dialoguent dans une parfaite symbiose. La musique s’écoule avec fluidité et respire. Avec Old West, écrit par Brad Mehldau, le duo explore librement les territoires de l’improvisation.

Sur « Nearness » les deux virtuoses produisent une musique peaufinée et raffinée non dénuée d’énergie et de créativité. En faisant alterner trois standards et trois compositions originales, Joshua Redman et Brad Mehldau incarnent de manière évidente les valeurs sûres d’un jazz qui ne renie pas ses racines mais sait se renouveler.

Après avoir écouté avec délice la conversation intime enregistrée par Joshua Redman et Brad Mehldau sur l’album « Nearness », on aura le plaisir de vivre en direct leur complicité musicale sur les scènes françaises. Le 13 novembre à 16h sur la scène de l’Auditorium de Lyon et le 14 novembre à 20h30 dans la Grande Salle Pierre Boulez de la Philarmonie de Paris.

Clin d’œil à Espen Berg Trio & « Bølge »

Clin d’œil à Espen Berg Trio & « Bølge »

Le jazz compte de nombreux trio piano-contrebasse-batterie. Celui du pianiste Espen Berg propose son second album « Bølge ». Ancré dans un jazz moderne, l’opus cultive un climat singulier qui hésite entre onirique poésie et tourbillons syncopés. L’élégance des univers intimistes et raffinés de « Bølge » captive.

lire plus
Saison 2018/19 à l’Auditorium de Lyon

Saison 2018/19 à l’Auditorium de Lyon

Portée par l’excellence artistique, la saison 2018/2019 de l’Auditorium-Orchestre National de Lyon promet d’intenses moments musicaux du côté du Jazz et des Musiques actuelles. De quoi se réjouir !

lire plus
« Eu Tambèm », premier album solo de Fernando DelPapa

« Eu Tambèm », premier album solo de Fernando DelPapa

Avec élégance, Fernando DelPapa réinvente la samba

Dans son premier album solo « Eu Tambèm », Fernando DelPapa affirme son identité et aborde de nouveaux territoires. Le cavaquinhiste crée un univers très personnel. D’élégantes mélodies immergées dans la tradition brésilienne.

400-240_fernando-delpapa-1Originaire de São Paulo au Brésil, Fernando DelPapa joue du cavaquinho dès l’âge de 13 ans. Il gagne Paris en 2000 où il s’engage dans des études d’ethnomusicologie. Parallèlement il s’engage dans les aventures musicales de différents groupes :Orquestra do Fubá, Roda do Cavaco et Terça Feira Trio où il se fait connaître sous le nom de Fernando Cavaco.

Dans le même temps il côtoie le monde du jazz et joue avec André Minvielle, David Linx, Vincent Segal, Márcio Faraco et de nombreux musiciens brésiliens de passage en France.

Au fil des ans, le natif de de São Paulo souhaite créer un projet où puisse s’exprimer son identité propre. Sans quitter le cavaquinho, il s’affranchit de toute contrainte et sectarisme musical. Il monte alors le projet pour lequel il reprend son nom, Fernando DelPapa. Le titre de l’opus annonce la couleur… « Eu Tanbèm » c’est à dire « Moi aussi ».

300_eu-tambem_couv_fernando-del-papaPour précision, l’album « Eu Tambèm » (Helico Music/L’autre Distribution) sorti le 23 septembre 2016 a pu être réalisé grâce à un financement participatif.

« Eu Tambèm », réinvente la samba en douze morceaux dont dix titres originaux signés paroles et musiques par Fernando DelPapa lui-même. Un voyage mélodique et rythmique aux nuances douces et élégantes.

Autour de Fernando DelPapa (chant, cavaquinho et guitare ténor) sont réunis, Rafael Paseiro (basse et contrebasse), Webster Santos (guitares, mandolines, cavaquinho et cuatro), Inor Sotolongo (batterie et percussions) et Douglas Alonso (percussions).

Des invités de tout premier ordre sont aussi impliqués et leurs contributions apportent une touche finale précieuse au projet. La voix chaude de João Cavalcanti, la guitare à 7 cordes de Swami Jr, la guitare électrique de Davi Moraes, la trompette de Rubinho Antunes, l’accordéon de Lionel Suarez, le Rhodes de Tiago Costa, le violon de Ricardo Herz et le violoncelle de Vincent Ségal.

Sur « Eu Tambèm » la samba se teinte d’accents cubains, le forró s’orne de rythmes africains, la modihna s’évade sur les sentiers mexicains et le sertão se colore de dégradés texans.

Fernando del PapaLe rythme de la samba pagode plane sur tout le disque. O Mar où chante la trompette de Robinho Antunes, résonne comme un clin d’oeil au grand compositeur du genre, Paulinho da Viola. Les lignes de basses insistantes et les saveurs nordestines du titre Olho Magico exercent un attrait infini. On bouge sur les sonorités africaines de Meu Barraco. On voyage du désert du Nordeste à celui du Texas à l’écoute de Couro Cru. La nostalgie de Quebra Cabeça n’est pas sans évoquer l’univers de de Chico Buarque. Palafitas fleure bon le romantisme d’une ancienne modinha où accordéon, guitare et violoncelle aspirent à des escapades mexicaines.

On se réjouit de la programmation du Festival « Les Guitares » 2016 qui invite Fernando DelPapa et son cavaquinho le 26 novembre l’Espace Tonkin de Villeurbanne.

La soirée est prometteuse et on pourra sans doute écouter Super Teimosa où la samba flirte sans complexe avec le rap et invite à la danse.

Clin d’œil à Espen Berg Trio & « Bølge »

Clin d’œil à Espen Berg Trio & « Bølge »

Le jazz compte de nombreux trio piano-contrebasse-batterie. Celui du pianiste Espen Berg propose son second album « Bølge ». Ancré dans un jazz moderne, l’opus cultive un climat singulier qui hésite entre onirique poésie et tourbillons syncopés. L’élégance des univers intimistes et raffinés de « Bølge » captive.

lire plus
Saison 2018/19 à l’Auditorium de Lyon

Saison 2018/19 à l’Auditorium de Lyon

Portée par l’excellence artistique, la saison 2018/2019 de l’Auditorium-Orchestre National de Lyon promet d’intenses moments musicaux du côté du Jazz et des Musiques actuelles. De quoi se réjouir !

lire plus
Hubert Dupont présente « Golan-Al Joulan Vol 1 »

Hubert Dupont présente « Golan-Al Joulan Vol 1 »

Hubert Dupont sculpte un ailleurs singulier

Le contrebassiste et compositeur Hubert Dupont se plait à sillonner la musique au gré de ses envies et de ses rencontres. Avec son nouvel opus « Golan-Al Joulan Vol 1 » sorti le 11 octobre, le musicien ouvre une fenêtre sur un autre Orient que la musique aurait pacifié.

En 2013, le duo « Sabil » constitué ses musiciens palestiniens Ahmad Al Khatib (oud) et Youssef Hbeisch (percussions) invite Hubert Dupont pour un grand concert à l’Institut du Monde Arabe. C’est la naissance du Trio Sabil qui part en Palestine pour une tournée suivie en 2014 par des concerts en France et en Finlande. Intéressé par les métriques atypiques, la force expressive des maqâms et des modes en général, et toujours avec le goût de l’improvisation chevillé aux cordes de sa contrebasse, Hubert Dupont envisage par la suite de créer un nouveau programme orchestral qui doit alors s’appeler « Golan ».300_hubert-dupont-et-musiciens-projet-golan

Dans cette direction, il réunit de nouveau Ahmad Al Khatib et Youssef Hbeisch ainsi que trois autres instrumentistes, la flutiste Naïssam Jalal, le clarinettiste Matthieu Donarier et le violoniste Zied Zouari. Dans la nouvelle fraternité musicale du sextet ainsi constituée, le monde du jazz moderne et celui du monde arabe dialoguent. Les interactions entre les musiciens esquissent un langage orchestral singulier et dessinent les lignes d’un nouveau monde où improvisation et tradition orientale font alliance.
300_hubert-dupont_golan_couv

Une tournée dans les territoires palestiniens est envisagée, jusqu’au Plateau du Golan mais si le plateau est bien nommé Golan en anglais et en hébreu, les gens qui y vivent l’appellent Al Joulan. C’est ainsi que l’album s’intitule « Golan-Al Joulan Vol 1 ».

« Golan-Al Joulan Vol 1 » (Ultrack/Musea), un album qui sculpte une bulle protectrice dans laquelle on se plaît à rêver d’un monde où l’homme fait le choix de la musique pour communiquer. Les orchestrations irriguées de rythmes rayonnants et de lignes mélodiques lumineuses dessinent un univers oriental où les instruments croisent leurs couleurs avec bonheur.

Sur Turquoise on perçoit la présence centrale du contrebassiste. Avec les percussions, la  contrebasse élabore un tissu au-dessus duquel s’élèvent les volutes aiguës du violon et de la flûte.

On est également touché par le mariage harmonieux entre la sonorité de la clarinette de Mathieu Donarier et les rythmes et tonalités orientales. On aime à s’immerger dans cet océan sonore et organique d’où surgit le souffle poignant de la flûte de Naïssam Jalal. Le violon de Zied Zouari s’élève avec compassion au-dessus de la mêlée. Comme deux fleuves, l’oud de Ahmad Al Khatib et la contrebasse d’Hubert Dupont se défient ou se croisent mais leur lignes se mêlent et finissent par se fondre dans une zone de confluence. La dimension rythmique primordiale est assurée à chaque instant par le percussionniste Youssef Hbeisch.

Haifa la nuit se construit au fil du temps. Deux plages à écouter en continu. Contrebasse et percussions sont rejointes par l’oud puis par le violon. Le souffle aigu de la flûte fait planer l’inconnu et l’épaisseur de l’ombre. Soutenue ensuite par la percussion au rythme entêtant, la clarinette explore tous ses registres et appelle à fêter la clarté de l’aube qui s’annonce. Tous les protagonistes unissent leurs chants pour cette ode à la nuit sur Haifa.

On est tenté de voir dans cette musique d’une rare modernité, un acte aux contours politiques qui dirait l’espoir d’un possible. Bien sûr on n’ignore pas que la musique ne peut à elle seule engendrer paix et compréhension entre les peuples et les cultures mais ne peut-elle pas ouvrir à un monde où l’écoute et le dialogue coexistent ? Avec « Golan-Al Joulan Vol 1 », on rêve d’un univers qui accepte les changements et les perspectives nouvelles.

Après une tournée en Palestine en mars 2016 qui a mené les musiciens de Ramallah à Nazareth en passant par le Plateau du Golan, Nablus et Jérusalem, le « sextet Golan » se produira le 25 janvier 2017 à Paris au New Morning, Une occasion à ne pas rater pour écouter cette musique bâtie à la confluence des cultures… et on garde aussi l’espoir que 2017 verra la sortie d’un « Golan-Al Joulan Vol.2 » !

Clin d’œil à Espen Berg Trio & « Bølge »

Clin d’œil à Espen Berg Trio & « Bølge »

Le jazz compte de nombreux trio piano-contrebasse-batterie. Celui du pianiste Espen Berg propose son second album « Bølge ». Ancré dans un jazz moderne, l’opus cultive un climat singulier qui hésite entre onirique poésie et tourbillons syncopés. L’élégance des univers intimistes et raffinés de « Bølge » captive.

lire plus
Saison 2018/19 à l’Auditorium de Lyon

Saison 2018/19 à l’Auditorium de Lyon

Portée par l’excellence artistique, la saison 2018/2019 de l’Auditorium-Orchestre National de Lyon promet d’intenses moments musicaux du côté du Jazz et des Musiques actuelles. De quoi se réjouir !

lire plus
Ouch! Records réédite « Ellington on the air »

Ouch! Records réédite « Ellington on the air »

 « Ellington on the air », du groove indémodable en galette vinyle

Ouch ! Records, réédite en vinyle l’album « Ellington On The Air » du Louis Sclavis Sextet sorti en CD chez IDA en 1992 et crédité d’un Django d’or en 1993. Cet opus culte devient de nouveau accessible 25 ans après sa sortie car il était devenu introuvable. On se réjouit de cet évènement.

ouch-recordsOn peut donc remercier de cette initiative Lionel Martin et Ouch! Records, le label qu’il a créé. Lionel Martin est le saxophoniste du groupe d’éthiorock uKanDanZ.  On a aussi pu l’entendre avec Georges Garzone, Mario Stantchev, Louis Sclavis ou Steve Mackay. En plus d’être musicien, Lionel Martin est aussi passionné de disques vinyles et de fil en aiguille… « Ellington on the air » est inscrit dans le jeune catalogue du label Ouch! Records. 

Avoir choisi un album de Louis Sclavis tombe sous le sens pour Lionel Martin car le clarinettiste et saxophoniste Louis Sclavis a toujours compté pour lui. Il le considère comme « un des musiciens les plus importants en tant que « propositeur », mix de force de proposition et créateur » et dit-il, « Ce sont exactement ces personnalités que l’on a envie de mettre en avant dans notre catalogue ! « louis-sclavis-6tet_ellington-on-the-air_couv-ouch_index

Avis aux amateurs ! Depuis le 20 octobre, 500 exemplaires (seulement…) de l’album vinyle « Ellington on the air » sont disponibles. Le disque a été remastérisé de belle manière par l’ingénieur du son Philippe Teissier du Cros qui était déjà présent lors de l’enregistrement d’origine.  Pour en savoir plus sur le label Ouch Records, une consultation du site s’impose.

Voulu comme une suite à sa création en sextet en hommage à Duke Ellington pour le Festival de Jazz de Paris, l’album « Ellington on the Air » est enregistré en décembre 1991 au Gimmick Studio, à Yerres. Aux côtés de Louis Sclavis, le tromboniste Yves Robert, le violoniste Dominique Pifarely, le pianiste François Raulin, le contrebassiste Bruno Chevillon et le batteur Francis Lassus.

La version de la composition Mood Indigo de Duke Ellington arrangée par le pianiste Andy Emler et devenue ainsi Mode Andy Go. C’est un pur diamant qui met tout autant en évidence la modernité de l’écriture d »Ellington que la créativité des solistes lors de leurs impros. La dimension orchestrale pêchue n’a rien à envier à celle des grands orchestres comme le « Vienna Art Orchestra ».

 

Comme Louis Sclavis le rappelle lui-même en 1991, « tout au long de ce disque Duke Ellington n’est ni parodié, ni embaumé, mais présent. Il est point de départ, fil conducteur, inspirateur. Il est …dans l’air ». Ainsi pour Sclavis « Ellington on the air » est beaucoup plus qu’un simple hommage à Duke Ellington, c’est une véritable re-création. A sa sortie en 1992 l’album a très bien été accueilli par le public et la critique et a obtenu le Django d’or du Meilleur disque de Jazz français en 1993.

Par sa légèreté, Heaven, la composition de Duke Ellington arrangée par Dominique Pifarely tranche avec l’énergie de Mode Andy Go.

Pour avoir écouté très récemment les artistes présents sur cet album dans leurs projets actuels, il apparaît avec évidence qu’ils possédaient déjà tous en 1991 ce qui  constitue encore leur propre ADN musical. Vingt-cinq ans après, cette musique demeure d’actualité et conserve sa modernité, c’est dire le potentiel d’innovation que ce « Ellington on the air » a pu représenter lors de sa création. Quant à la musique de Duke Ellington, elle existe envers et contre les ans comme un trésor musical et une source d’inspiration qui ne devrait pas se tarir avant longtemps.

Ceux qui sont restés fidèles au format CD peuvent aussi être satisfaits, car le label Ouch! Records le propose en distribution digitale, en collaboration avec Cristal Records.

Avant de terminer on aime à proposer Caravan/Caravalse où s’enchaînent Caravan (1’18) de Duke Ellington arrangé par Alain Gibert et Caravalse (9’13) composé aussi par Alain Gibert.

En écoutant en boucle « Ellington on the air », on se prend à rêver que Louis Sclavis mobilise ses anciens partenaires pour réinterpréter le répertoire de l’album. Sans nul doute la musique sonnerait tout autrement car tous les interprètes ont exploré de nouvelles planètes musicales mais on doute qu’ils souhaitent tenter cette expérience et puisqu’on a maintenant « Ellington on the air » à disposition, tout est pour le mieux.

Clin d’œil à Espen Berg Trio & « Bølge »

Clin d’œil à Espen Berg Trio & « Bølge »

Le jazz compte de nombreux trio piano-contrebasse-batterie. Celui du pianiste Espen Berg propose son second album « Bølge ». Ancré dans un jazz moderne, l’opus cultive un climat singulier qui hésite entre onirique poésie et tourbillons syncopés. L’élégance des univers intimistes et raffinés de « Bølge » captive.

lire plus
Saison 2018/19 à l’Auditorium de Lyon

Saison 2018/19 à l’Auditorium de Lyon

Portée par l’excellence artistique, la saison 2018/2019 de l’Auditorium-Orchestre National de Lyon promet d’intenses moments musicaux du côté du Jazz et des Musiques actuelles. De quoi se réjouir !

lire plus