Clin d’œil au Xavier Roumagnac Eklectik Band

Clin d’œil au Xavier Roumagnac Eklectik Band

« Sirènes », musique métissée et groovie

Issu de la scène des clubs de jazz parisiens, le Xavier Roumagnac Eklectik Band génère une musique puissante. Sorti le 19 mai 2017, l’album « Sirènes » fait entendre des cuivres vigoureux portés par des rythmes groovy.

Le batteur Xavier Roumagnac met le rythme au cœur de sa musique et conçoit le métissage comme la matière première de sa musique. Il l’a appris auprès des musiciens métropolitains mais aussi de ceux de la Réunion, des Antilles, du Sénégal, de la Guinée et du Mali. A cette charpente rythmique essentielle il ajoute une touche d’électro et une pincée de jazz undergroud.

Après une résidence d’accompagnement de 2015 à 2016 au Baiser Salé, le Xavier Roumagnac Eklectik Band sort son premier album « Sirènes » (Gaya Music Productions/Socadisc). Ainsi le leader construit un orchestre à géométrie variable autour de son quintet (sax/clarinette, guitare, basse, synthé, batterie) auquel  il ajoute une section de cuivres sur trois titres, une section de percussions sur trois autres morceaux. L’ensemble des musiciens est réuni sur deux compostitions.

« Sirènes ». Le caractère orchestral de la musique est assuré par une section de cuivres brillants. Renforcée par une efficace section de percussions, la rythmique musclée soutient les envolées expressives des solistes virtuoses. On apprécie le caractère contemplatif et nuancé des cinq titres enregistrés en quintet où prime une dimension mélodique plus sensible.

Pour apprécier en direct la musique de « Sirènes », un rendez-vous s’impose. En effet, le Xavier Roumagnac Eklectik Band se produit le 15 juin à partir de 21h30 au Baiser Salé à Paris pour le concert de sortie de l’album. C’est l’occasion où jamais d’écouter le groupe. Aux côtés de Xavier Roumagnac (batterie) seront réunis Robby Marshall (saxophone/clarinette), Yoann Kempst (guitare), Guillaume Marin (basse) et Công Minh Pham (claviers), William Hountondji (sax soprano/ténor), Samy Thielbault (sax ténor/ flûte), Julien Alour (trompette/ bugle), Jean-Philippe Scali (sax alto), Arnaud Dolmen (ka), Sonny Troupé (ka).

Clin d’œil à Miniatus Quartet & « Mean Things »

Clin d’œil à Miniatus Quartet & « Mean Things »

Huit mois après la sortie de l’album « Mean Things », Miniatus Quartet propose son jazz le 17 Novembre 2018 au Centre Culturel de Lesquin et au festival Jazz d’H.Beaumont. La musique s’appuie sur les fondamentaux du jazz. Expressives et riches, les improvisations virtuoses prennent vie dans l’instant et explorent librement l’espace musical. Un album à découvrir.

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Victoires du Jazz 2018

La chanteuse Cécile McLorin Salvant, l’organiste Rhoda Scott, les pianistes Laurent de Wilde et Roberto Negro, le trompettiste David Enhco, le saxophoniste Raphaël Imbert, The Amazing Keystone Big Band sont distingués par les Victoires du Jazz 2018. Le 01 décembre 2018, le film documentaire musical de Yan Pröfrock permettra de découvrir les lauréat.e.s dans les lieux de vie du jazz.

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« Un Poco Loco » s’attaque à « West Side Story »

« Un Poco Loco » s’attaque à « West Side Story »

« Feelin’ Pretty », une relecture inventive

« Feelin’ Pretty » présente une relecture originale de « West Side Story » par un trio un peu fou de trois improvisateurs français, « Un Poco Loco ». Entre insolente parodie et hommage impertinent. Un régal d’inventivité et d’humour.

Né en 2014, le trio « Un Poco Loco » a été lauréat de Jazz Migration en 2016. Fidel Fourneyron est membre de l’ONJ et participe au Big Band Umlaut ainsi que Geoffroy Gesser et Sébastien Beliah. Après un premier album éponyme qui revisite des standards du bop des années 50, « Un Poco Loco » s’attaque à « West Side Story », l’œuvre mythique de Léonard Berstein.

Sur « Feelin’ Pretty » (Umlaut Records) paru le 21 avril 2017, les trois jeunes improvisateurs élaborent un travail que l’on peut sans conteste qualifier de raffiné, virtuose et inspiré. A trois, ils prennent le pari de restituer la dramaturgie de cette comédie musicale de 1961 couronnée par dix Oscars qui relate la vie des Jets et des Sharks et l’amour impossible de Maria pour Tony.

Certes ils ne sont pas les premiers à s’attaquer à ce monument de la comédie musicale. On se souvient en effet de ce merveilleux album « West Side Story (today) » (OWL) gravé en 1990 par Dave Liebman et Gil Goldstein. Le saxophoniste et le pianiste ont en leur temps décapé et rénové la partition de Bernstein tout en lui conservant la dynamique orchestrale grâce à l’utilisation des synthétiseurs et des séquences de programmation.

Choisir « Un Poco Loco », le titre d’une composition de Bud Powell, pour nommer leur trio donne d’emblée le ton. En effet, le tromboniste Fidel Fourneyron, le clarinettiste/ saxophoniste ténor Geoffroy Gesser et le contrebassiste Sébastien Beliah annoncent via le nom de leur groupe, leur volonté d’inscrire leur travail dans l’idiome du jazz et de signaler aussi qu’un brin de folie vit au cœur de leur musique.

Aujourd’hui sur « Feelin’ Pretty », le trio « Un Poco Loco » s’attaque à la mythique musique de Bernstein avec une instrumentation peu commune qui réunit trombone, saxophone ténor/clarinette et contrebasse. Loin de la masse orchestrale de l’enregistrement original, le trio joue avec les sons et les arrangements pour colorer sa musique. Influencés par le free jazz, la musique contemporaine et la musique concrète, les trois musiciens font du jazz à partir de « West Side Story » qu’ils mettent en scène de nouvelle manière. Ils empruntent les chemins de la liberté et parviennent à renouveler la musique originale et à surprendre.

Fidèle à l’esprit à la musique de Bernstein le trio restitue tout à fait l’esprit de ces thèmes qu’ils démontent et sculptent à leur manière. De la partition d’origine, le trio reprend Something is comin‘, America, Nowhere, I Feel Pretty, Prologue et Cool qui ouvre l’album de belle manière. Sur América ils reprennent huit mesures du morceau qu’ils font tourner en boucle. Une ronde infernale qui essouffle et donne le sourire. Les autres titres de l’album sont signés des membres du trio et respectent tout à fait le vocabulaire de l’œuvre originale comme le morceau intitulé Toux.

A trois, les musiciens restituent tout à fait l’ambiance originale de Prologue, la vie, le rythme, la vigueur, l’imminence du drame qui couve. Une sidérante réussite.

« Feelin’ Pretty ». Les couleurs inventives de la musique n’oblitèrent en rien son élégance et son humour. Un album vigoureux à savourer pour échapper à la pesanteur et à l’ennui.

Clin d’œil à Miniatus Quartet & « Mean Things »

Clin d’œil à Miniatus Quartet & « Mean Things »

Huit mois après la sortie de l’album « Mean Things », Miniatus Quartet propose son jazz le 17 Novembre 2018 au Centre Culturel de Lesquin et au festival Jazz d’H.Beaumont. La musique s’appuie sur les fondamentaux du jazz. Expressives et riches, les improvisations virtuoses prennent vie dans l’instant et explorent librement l’espace musical. Un album à découvrir.

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Clin d’œil à Old School Funky Family

Clin d’œil à Old School Funky Family

« Ping Pong », une invitation à la fête

Le groupe Old School Funky Family produit une musique vivante et dynamique au groove puissant. Sorti le 27 avril 2017, leur deuxième album « Ping Pong » est une véritable invitation à la fête.

Old School Funky Family prétend « faire de la musique sérieusement sans se prendre au sérieux » et réussit son pari. Après un premier album éponyme sorti en 2015, Old School Funky Family propose un deuxième opus intitulé « Ping Pong ».

Il vient l’envie de bouger au rythme de ce nouveau CD aux 10 titres tout à fait improbables. En utilisant des instruments d’époque, des micros et matériels d’enregistrement des années 70, le collectif produit une musique tonique et stimulante.

On a vibré sans mesure à l’écoute du Tigre Berbère aux effluves orientaux séduisants.

« Ping Pong ». Du jazz fusion irrigué de musique « trad » et de funk et abreuvé d’Afrobeat. L’improvisation fait éclater les structures. La fête musicale bat son plein. Composée d’un accordéon, d’un sousaphone, d’une guitare et d’une batterie, la rythmique implacable soutient l’expression inventive du quartet de saxophones.

De « Ping Pong » se dégage énergie, bonne humeur et dynamisme. Ecouter « Ping Pong » oui !… mais vivre la musique de Old School Funky Family le 14 juin au Zèbre de Bellevile à Paris ce serait une drôlement belle idée, car le live permet de capter plus encore la dimension festive de ce funk cuivré interprété par Paul-Antoine Roubet (saxophone soprano), Illyes Ferfera (saxophone alto), Vincent Andrieux (saxophone ténor), Julius Buros (saxophone Baryton), Sébastien Desgrans (accordéon/claviers), Paul Vernheres (guitare), Pierre Latute (sousaphone), Jérôme Martineau-Ricotti (batterie).

Clin d’œil à Miniatus Quartet & « Mean Things »

Clin d’œil à Miniatus Quartet & « Mean Things »

Huit mois après la sortie de l’album « Mean Things », Miniatus Quartet propose son jazz le 17 Novembre 2018 au Centre Culturel de Lesquin et au festival Jazz d’H.Beaumont. La musique s’appuie sur les fondamentaux du jazz. Expressives et riches, les improvisations virtuoses prennent vie dans l’instant et explorent librement l’espace musical. Un album à découvrir.

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Victoires du Jazz 2018

La chanteuse Cécile McLorin Salvant, l’organiste Rhoda Scott, les pianistes Laurent de Wilde et Roberto Negro, le trompettiste David Enhco, le saxophoniste Raphaël Imbert, The Amazing Keystone Big Band sont distingués par les Victoires du Jazz 2018. Le 01 décembre 2018, le film documentaire musical de Yan Pröfrock permettra de découvrir les lauréat.e.s dans les lieux de vie du jazz.

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« Ancestral Memories » par Baptiste Trotignon et Yosvany Terry

« Ancestral Memories » par Baptiste Trotignon et Yosvany Terry

Un jazz contemporain issu de la tradition

Baptiste Trotignon et Yosvany Terry présentent « Ancestral Memories ». Née du partage des cultures de ces deux musiciens, cette création inédite propose une musique irriguée des traditions musicales des deux artistes. Un jazz du XXIème siècle qui combine rythme et énergie, tradition et modernité.

Annoncé pour le 02 juin 2017, l’album « Ancestral Memories » (OKeh /Sony) est riche des métissages issus des traditions musicales de chacun des deux artistes. Celles qui ont émergé de la diaspora africaine aux États-Unis, à Cuba et dans les anciennes colonies françaises. Les deux musiciens ont capturé l’âme d’un riche héritage musical.

Ainsi l’album est irrigué des rythmes, mélodies et harmonies de la Caraïbe, de la Nouvelle-Orléans, de la Louisiane Française, de la Réunion mais aussi de Haïti (dont est issue la grand-mère du saxophoniste) et de Cuba, son île natale.

Portés par une section rythmique solide et soudée, Baptiste et Trotignon et Yosvany Terry s’expriment en toute liberté et croisent leurs idiomes avec bonheur sur « Ancestral Memories ». Le répertoire du projet s’inscrit certes dans une dynamique de métissage musical mais privilégie la forme d’un jazz énergique et sensible. Irrigué des coutumes et des mémoires des musiques traditionnelles propres aux deux leaders, l’album séduit par sa cohésion et sa tonalité moderne.

Aux côtés du pianiste Baptiste Trotignon et du saxophoniste/percussionniste Yosvany Terry une mise en place rythmique précise est assurée par une paire rythmique soudée composée du bassiste Yunior Terry, frère du saxophoniste et de l’incomparable Jeff « Tain » Watts à la batterie.

On est peu surpris de l’engagement de Baptiste Trotignon dans ce nouveau projet inédit où il a collaboré avec Yosvany Terry à l’élaboration d’un programme musical unique soutenu et subventionné dans le cadre d’un programme d’échange de jazz franco-américain.

En effet, on connaît le pianiste français pour être adepte des rencontres inédites car outre sa carrière en solo et les groupes avec lesquels il a enregistré, Baptiste Trotignon affectionne depuis longtemps les rencontres inédites et multiplie les collaborations musicales scéniques ou discographiques diverses et toujours réussies. Concerts en duo avec Tom Harrell, Brad Mehldau, Nicholas Angelich, Alexandre Tharaud, Mark Turnerou Christophe Miossec. Sans oublier son implication dans la musique de chambre. Enregistrements en duo avec Mark Turner et plus récemment avec Minino Garay pour « Chimichurri » son premier album chez Okeh.

Saxophoniste, percussionniste et compositeur, le Cubain Yosvany Terry vit à New-York depuis 1999. Après avoir étudié la musique classique à la Havane à la prestigieuse école nationale des Arts et au Conservatoire Amadeo Roldan, Yosvany Terry a travaillé ensuite avec les pianistes Chucho Valdes et Frank Emilio avant de continuer ses études de musique à New-York où il a étudié composition, orchestration et contrepoint. Dès son arrivée à New-York, il a été très bien accueilli dans le milieu du jazz et de la musique contemporaine. Il a eu l’occasion de jouer avec avec Brandford Marsalis, Dave Douglas, Steve Coleman, Roy Hargrove, Jeff « Tain » Watts et Gonzalo Rubalcaba. Il se produit aujourd’hui en leader à la tête de son quintet.

Les deux musiciens, Yosvani Terry et Baptiste Trotignon se sont engagés ensemble pour intégrer leurs traditions musicales ancestrales respectives dans un quartet de jazz actuel. Il en résulte un album inspiré. Le répertoire témoigne d’une grande cohésion d’ensemble. Les dix titres de l’album proposent des climats aux rythmiques et aux tonalités changeantes.

Tempo effréné de Erzulie où l’alto s’envole et le piano exulte dans un chorus tonique. Légèreté d’un Minuet Minute sautillant soutenu par une section rythmique exceptionnelle. Rythme chaloupé sur The French Quarter qui swingue mais affiche une modernité certaine. La composition Ancestral Memories, signée par Yosvany Terry, affiche un climat tourné vers un jazz résolument contemporain où brillent les fulgurances inspirées du saxophoniste.

Bohemian Kids et Hymn, les deux ballades de l’album, permettent aux solistes de s’exprimer avec une grande sensibilité. Sur le premier titre on peut apprécier la légèreté du toucher du pianiste et le son pur du soprano qui s’élève avec grâce. Sur le second morceau, empreint de romantisme, le propos est plus serein et éthéré. Composé par Baptiste Trotignon, Basta la Beguine fleure bon les rythmes des Caraïbes. Le pianiste brille par son phrasé fluide et inventif.

« Ancestral Memories ». Baptiste Trotignon et Yosvany Terry évoquent la puissance du métissage et portent un regard inédit sur le mélange des cultures passées. Après avoir approfondi les musiques traditionnelles de leurs culturelles ancestrales, ils les transposent  au XXIème siècle. Comme s’ils se servaient du passé pour aller plus loin, créer une nouvelle musique et la projeter vers demain.

L’été est l’occasion d’écouter live le répertoire de l’album « Ancestral Memories » et de voir le groupe en tournée. Rendez-vous avec Baptiste Trotignon, Yosvany Terry, Yunior Terry et Jeff « Tain » Watts, le 28 juillet 2017 dans le cadre de « Jazz à Vannes »du 01 au 03 août 2017 au Duc des Lombards à Paris et le 04 août 2017 au festival « Jazz in Marciac ».
Clin d’œil à Miniatus Quartet & « Mean Things »

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Victoires du Jazz 2018

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Bientôt… « The Passion of Charlie Parker »

Bientôt… « The Passion of Charlie Parker »

Un audacieux lifting de la musique parkérienne

Le saxophoniste et compositeur Charlie Parker a bouleversé l’histoire du jazz. En 2017 Larry Klein ambitionne de présenter « The passion Of Charlie Parker ». Une sorte de mise en scène sonore qui projette la musique de l’altiste sur la scène jazz actuelle.

En 2015 on a célébré le 60ème anniversaire de la mort de Charlie Parker surnommé Bird, ce compositeur et saxophoniste altiste légendaire figure du be-bop (au même titre que d’autres comme ThelonIious Monk, Dizzy Gillespie, Kenny Clarke, Max.Roach, Charlie Christian, Bud.Powell. Son l’influence sur le jazz demeure essentielle.

Le 16 juin 2017, avec « The Passion Of Charlie Parker » (Impulse/Universal), Larry Klein propose un pari intéressant avec une approche inédite. Plutôt que de graver une énième version des morceaux enregistrés par Charlie Parker, le producteur imagine une sorte de pièce de théâtre musical qui conte l’histoire de la vie de celui qui fut un novateur en son temps. Pour ce faire, le producteur imagine de créer un nouveau langage qui colle aux compositions de Charlie Parker en émettant l’hypothèse que ce dernier jouerait ainsi les morceaux de nos jours. On comprend très vite qu’il s’agit d’une musique qui porte la marque du bebop sans en être une interprétation littérale.

Pour les textes le producteur a travaillé avec David Baerwald qui a adapté l’écriture aux contours des mélodies de Parker. Hormis sur Yardbird Suite où les paroles sont de Charlie Parker et sur Après Vous/Au Privave dont Camille Bertault a écrit le texte, il s’agit de dialogues intuitifs qui tissent un fil narratif censé assurer la cohérence de l’album. En fait le projet veut retracer la vie de Charlie Parker à travers des moments clés de la vie du saxophoniste, depuis ses débuts à Kansas City, son voyage à Chicago, à New-York, à Los Angeles, son voyage triomphal à Paris où il est honoré à la mesure de son talent enfin reconnu, sa relation avec sa dernière femme Chan Parker, jusqu’à ses funérailles.

Parmi les musiciens engagés dans le projet, trois de ceux qui ont participé à l’enregistrement de « Blackstar », le dernier album de David Bowie, en l’occurrence le saxophoniste ténor, Donny McCaslin, omniprésent, le guitariste Ben Monder et la batteur Mark Giuliana (sur un titre seulement). A leurs côtés le batteur Eric Harland (qui s’exprime aussi au vibraphone sur un interlude planant), le pianiste Craig Taborn, les contrebassistes Larry Grenadier et Scott Colley. Tous sont reconnus pour leur parfaite maîtrise technique sur leur instrument et une ouverture d’esprit certaine. Les musiciens ont écrit, Central Avenue et Salle Pleyel, deux courts interludes qui s’intercalent parmi les morceaux de Charlie Parker.

Loin de l’esthétique parkérienne, le saxophoniste Donny McCaslin, ténor de surcroît (pour se distancier sans doute encore plus de l’instrument du maître du bop) est loin de cloner Parker. Totalement débridé, il déjoue les phrasés parkériens et se joue du tempo qu’il étire et détend comme le font à dessein et avec talent la plupart des interprètes sur les autres titres du bopper.

On est peu surpris de retrouver des figures majeures de la scène vocale jazz internationale comme Kurt Elling, Gregory Porter, Melody Gardot, Luciana Souza et Madeleine Peyroux.

Il est plaisant de découvrir de jeunes talents comme Kandace Springs et la jeune chanteuse française Camille Bertault et dont on connait le goût pour le scat.

On est par contre plus étonné de découvrir la voix de la soprano et chef d’orchestre Barbara Hannigan plus connue pour travailler dans le domaine de la musique contemporaine et plus précisément avant-gardiste (Berg, Ligeti, Beor, Boulez). Elle incarne la voix de Chan Parker (la dernière femme du saxophoniste) et on se prend à penser en l’écoutant à une version revue et modernisée des « Double-Six ». Quant à la voix de Bird, elle est confiée à Jeffrey Wright, acteur de cinéma et de théâtre (« Basquiat », « Hunger Games »). Ces deux interprètes se prêtent de bon gré aux scènes musicales qui leur sont attribuées où les musiciens s’en donnent à cœur joie et même au-delà.

Le propos musical force l’intérêt même si certaines plages étonnent comme la version bossa pointilliste que Kandace Springs donne de Little Suede Shoes devenu Live My Love For You. Par contre on reste captivé par les interventions talentueuses de Melody Gardot, Gregory Porter (en jeune Parker), Kurt Elling et Madeleine Peyroux, même ou plutôt parce leur idiomes diffère quelque peu de leur périmètre d’expression habituelle.

Luciane Souza très proche de la phraséologie parkérienne chante sur le fil Bloomdido/Every Little Thing soutenue par un Craig Taborn stimulant. Camille Bertault sert avec brio l’esthétique bop sur Au Privave/Après Vous. Il s’agit bien d’une apothéose comme l’indique le titre de la scène.

Pas question de douter de la démarche de Larry Klein quant à sa volonté de rendre hommage à Charlie Parker même s’il ne s’agit pas vraiment d’un hommage conventionnel. Son parti-pris de distanciation est indéniable et témoigne aussi de sa volonté incontestable de création. Par contre on se questionne malgré tout sur l’accroche commerciale que représente la réunion de quelques-unes des plus grandes figures du jazz vocal alors que de facto, les chanteurs n’occupent pas la place centrale musicalement parlant, même si leurs prestations sont tout à fait mises en valeur.

« The Passion Of Charlie Parker ». Peut-être faut-il voir dans cet album la volonté de sanctifier une fois de plus Bird au Panthéon du jazz via une Passion. A  moins qu’il ne s’agisse de mettre en évidence la vivacité de sa musique et de proposer un nouveau langage qui l’actualise et le présente ainsi aux nouvelles générations.

Lifting original même si peu orthodoxe ou distanciation non conformiste ? A chacun de se faire une idée. Il s’agit de toute manière d’un album original à écouter avec critique pour en percevoir l’intérêt, la modernité et les limites.

Clin d’œil à Miniatus Quartet & « Mean Things »

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