« The Extravagant Dizzy Gillespie »

« The Extravagant Dizzy Gillespie »

Dizzy Gillespie, géant du jazz inoubliable

En 2017 le label Cristal Records fête le centenaire de la naissance de Dizzy Gillespie avec la sortie du coffret « The Extravagant Mr Gillespie ». Il fallait bien trois albums et cinquante titres pour honorer ce trompettiste ahurissant, ce chef d’orchestre tonique, un co-fondateur du bebop et un des pionniers du jazz afro cubain.

Le trompettiste Dizzy Dillespie en 1983 à la Grande Parade de Nice (Photo Nicole Videmann)Qui ne connait pas les photos montrant le génial Dizzy Gillespie et sa fameuse trompette au pavillon retourné vers le haut, celui dont les joues gonflaient démesurément lorsqu’il embouchait et soufflait ?

Ce géant du jazz du XXème siècle a grandement contribué à l’évolution de cet art. Son charisme scénique, sa technique sur l’instrument, ses compositions devenues des standards ont fait de lui un des favoris du public qui plébiscitait ce trompettiste prodigieusement véloce et amuseur impénitent lors de chacune de ses prestations.

Le 17 novembre 2017, le label Cristal Records a sorti le coffret « The Extravagant Mr Gillespie ». C’est Claude Carrière qui a conçu cet hommage en trois albums, l’un consacré aux petites formations de Dizzy, « Small Groups », l’autre aux « Big Bands » et le dernier intitulé « Latin Dizzy ». Une sélection de 50 titres enregistrés par Dizzy Gillespie entre 1945 et 1962 et réunis sur 3 CD. Un programme réjouissant

John Birks Gillespie dit Dizzy Gillespie est né à Cheraw en Caroline du Sud le 21 octobre 1917. Ce trompettiste, chef d’orchestre et compositeur est devenu un géant du jazz du XXème siècle. Il n’a eu cesse, à sa manière, de lutter pour les droits civiques des afro-américains. La musique lui permis de s’exprimer, d’exister et de faire face ainsi à l’oppression raciste des états du sud de cette Amérique alors ségrégationniste. Il intègre l’orchestre de Teddy Hill puis celui de Cab Calloway en 1939. Sur scène son attitude d’amuseur-blagueur lui vaut le surnom de Dizzy.

Dans les années 40 avec d’autres musiciens dont le saxophoniste Charlie Parker, le pianiste Thelonious Monk et le batteur Kenny Clarke il invente le be-bop, style tonique s’il en est qui s’éloigne très nettement de l’esthétique du swing des années précédentes. En 1947 il se rapproche du percussionniste cubain Chano Pozzo, écrit le fameux Manteca et irradie sa musique des éléments rythmiques colorés dont les racines remontent aux musiques du continent africain.

A ses côtés se sont produits au long des années le pianiste panaméen Danilo Perèz, le trompettiste cubain Arturo Sandoval, le percussionniste Mongo Santamaria, la saxophoniste cubain Paquito d’Rivera, le percussionniste Ray Baretto, le pianiste Chucho Valdes et dans les dernières années le saxophoniste David Sanchèz. Sa musique devient multiculturelle. C’est ainsi qu’il a participé à fonder ce qui est devenu le jazz afro-cubain aussi appelé latin-jazz.

Dans les années 50 la société américaine n’accorde pas aux  musiciens afro-américains la liberté à laquelle ils aspirent et Dizzy Gillespie, comme bien d’autres jazzmen vient jouer en Europe. En 1953, il donne un concert Salle Pleyel à Paris. Le bebop fait fureur et ce succès encourage le trompettiste qui continuera inlassablement jusqu’en 1993 (date de sa mort) à parcourir les scènes internationales soit au sein de petits groupes, de big-bands ou avec des formations de latin-jazz.

Dizzy Gillespie en 1981 à la Grande Parade De Nice (Photo Nicole Videmann)Couverture de l'album "The Extravagant Mr Gillespie" (Cristal Records/Sony Music Entertainment)C’est selon cette classification que Claude Carrière a organisé les titres sur les trois albums qui constituent le coffret « The Extravagant Mr Gillespie » (Cristal Records/Sony Music Entertainment).

« Small Groups » fait entendre Dizzy Gillespie dans le cadre de petites formations. C’est plaisir d’écouter les enregistrements de Groovin’ High et Dizzy Atmosphere en 1945 avec Charlie Parker et Slam Stewart, celui de Lip Frog de 1950 avec Monk, Parker et Buddy Rich. On se régale aussi avec Wee capté en 1953 où Dizzy est en quintet à Toronto avec Charlie Parker, Charlie Mingus, Bud Powell et Max Roach. Du jazz ahurissant et historique.

« Big Bands » est consacré à Dizzy, chef et soliste de grands orchestres. On se délecte de la sonorité cuivrée de Dizzy, de la rondeur des lignes de basse de Ray Brown et de la puissance de frappe de Kenny Clarke en 1946 sur One Bass Hit II. On ne boude pas non plus la très souple version de Perdido dirigée et arrangée par Clare Fisher en 1960 avec Hank Jones, George Duvivier, Charli Pershiip et un Dizzy en pleine forme. 20 titres d’éblouissants orchestres.

« Latin Dizzy » met en évidence le rôle et l’implication de Dizzy Gillespie dans l’avènement du jazz afro cubain. On goûte avec délice Algo Bueno, Cubana Be et Cubana Bop où l’on perçoit la précision de la frappe de Chano Pozzo et les interventions éclatantes et véloces de Dizzy. On ne se lasse pas d’écouter The Manteca Suite enregistrée en 1954 et conduite par Chico O’Farrill avec un solo de Dizzy qu’accompagnent Mongo Santamaria et trois autres percussionnistes. Du latin jazz renversant de puissance et de précision.

Belle initiative que la sortie du coffret « The Extravagant Mr Gillespie » pour célébrer le centenaire de la naissance de ce trompettiste qui ne s’est pas contenté de faire l’amuseur sur les scènes. Il a contribué par son talent à écrire et faire vivre la grande histoire du jazz. A partager largement avec les plus jeunes qui ne connaissent pas encore Dizzy Gillespie et avec ceux qui ont aimé l’écouter de son vivant et bien après.

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Doublé gagnant pour Herve Sellin

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« Passerelles » et « Always Too Soon »

En 2017 le pianiste Herve Sellin fait coup double en sortant le même jour, « Passerelles » et « Always Too Soon » chez Cristal. Deux répertoires différents. Deux albums empreints de l’esprit du jazz. Une double réussite.

Sur « Passerelles » Herve Sellin met en évidence les ponts qui existent entre classique, jazz et improvisation. Il consacre « Always Too Soon » à la musique que jouait Phil Woods.

Couverture de l'album "Passerelles" du pianiste Hervé SellinCouverture de l'album ""Always too soon" du painiste Hervé Sellin en quartetEn sortant le 20 octobre 2017 « Passerelles » (Cristal Records/Sony Music Entertainment) et « Always Too Soon, Dedicated to Phil Woods » (Cristal Records/Sony Music Entertainment), le pianiste Hervé Sellin ne fait vraiment pas les choses à moitié. Sa double culture de pianiste classique de formation devenu pianiste de jazz et ses quarante années d’expériences musicales au service de la musique lui donnent toute légitimité pour mener à bien ce projet ambitieux  tout à fait réussi.

Issu de la filière classique et plus précisément du Conservatoire National Supérieur de Musique (CNSM) de Paris où il a obtenu en 1980 un double Prix de piano et de Musique de Chambre, Hervé Sellin est ensuite passé au jazz. Depuis 1993 il est professeur au Département Jazz et Musiques Improvisées du CNSM de Paris où il mène « Transversalissime », un travail artistique et pédagogique qui tente de rapprocher les musiques dites savantes, musique classique et contemporaine, et les musiques dites improvisées dont le jazz fait partie.

L’album « Passerelles » lance des ponts entre les univers du répertoire classique, le jazz et l’improvisation. Hervé Sellin utilise des matériaux classiques, les malaxe et les partage avec la pianiste classique Fanny Azzuro et trois jeunes musiciens issus de sa classe de jazz du Conservatoire de Paris, Rémi Fox au saxophone soprano, Emmanuel Forster à la contrebasse et Kevin Lucchetti à la batterie.

Couverture de l'album "Passerelles" du pianiste Hervé SellinHervé Sellin se joue des frontières et déjoue la complexité des musiques de Schumann, Satie, Dutilleux et Debussy. Il re-construit avec une grande sensibilité les musiques de ces grands compositeurs et les projette dans un monde où le swing est le grand gagnant. Les mélodies gardent leur évidence mais un nouveau dialogue s’établit entre elles, les harmonies et les rythmes qu’impulsent les musiciens.

Cinq Scènes d’Enfants de Robert Schumann, avec la pianiste Fanny Azzuro puis en quartet la 3ème Gnossienne d’Erik Satie suivi du « Choral et Variations » du 3ème mouvement de la Sonate de Henri Dutilleux dont on sait l’intérêt qu’il porte au jazz. Pour finir Hervé Sellin interprète seul le Prélude à l’après-midi d’un faune de Claude Debussy. On y perçoit des accents de blues ou de ragtime que le compositeur n’aurait sans doute pas désavoué.

Certes Hervé Sellin n’est pas le premier jazzman à tenter de créer des liens entre classique et jazz mais sa démarche résulte directement de sa vie d’artiste et de pédagogue qu’il consacre en partie à tisser des transversalités entre ces deux mondes. « Passerelles » réussit l’alliage subtil entre l’écriture originelle des musiciens classiques et la dynamique du jazz.

L’album « Always Too Soon, Dedicated to Phil Woods » résonne d’un jazz enraciné dans le bop. Enregistré par Hervé Sellin en quartet l’opus rend un vibrant hommage au saxophoniste Phil Woods. Le pianiste est entouré du saxophoniste Pierrick Pedron, du contrebassiste Thomas Bramerie et du batteur Philippe Soirat.

Hervé Sellin, pianiste attitré du saxophoniste Johnny Griffin a aussi fait deux tournées (2010 et 2011) avec l’altiste Phil Woods. Une relation amicale s’est établie entre eux et l’album propose un répertoire de titres que le saxophoniste aimait à jouer. C’est l’alto de Pierrick Pedron qui a l’insigne honneur de se faire l’écho de la voix de Phil Woods, lui-même le digne successeur de Charlie Parker. C’est dire combien le bop habite les plages de « Always Too Soon ».Couverture de l'album ""Always too soon" du painiste Hervé Sellin en quartet

Si Pedron brille par son lyrisme et son improvisation bopienne en diable, le pianiste demeure le pilote incontestable de l’album. Il s’inscrit dans une filiation directe avec Thelonious Monk, l’un des pères du bebop, sur les trois plages qu’il lui consacre. Hervé Sellin sonne en effet très monkien.

Outre le répertoire qu’aimait jouer Phil Woods dont un clin d’oeil à Lennie Tristano qui l’a influencé, l’album propose aussi quatre compositions originales.

Willow Woods et Always Too Soon, d’Hervé Sellin ne déparent pas dans le répertoire, pas plus que Dark Machine proposé par Pierrick Pedron dans le plus pur esprit bop. On est séduit par le magnifique Remember Phil écrit par la pianiste, compositrice et chef d’orchestre Carine Bonnefoy. Un espace de respiration où la contrebasse boisée de Thomas Bramerie prend toute sa place. Le batteur Philippe Soirat y fait aussi preuve d’une délicatesse et d’une subtilité inouïe.

Sur « Always Too Soon », Hervé Sellin inscrit sa musique dans la grande tradition du jazz et dans une filiation directe avec la musique que jouait Phil Woods même si l’on ne trouve aucune composition du grand altiste trop tôt disparu. Onze plages habitées et interprétées avec force et sincérité, avec nuance et souplesse. Du jazz inspiré que l’on ne se lasse pas d’écouter.

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Clin d’œil à Olivier Boge & « When Ghosts Were Young »

Clin d’œil à Olivier Boge & « When Ghosts Were Young »

Mélodies lumineuses et ambiances sereines

« When Ghosts Were Young » est le quatrième disque en leader d’Olivier Boge. Sorti le 17 novembre 2017, l’album dessine les contours d’un univers romantique d’où s’élèvent de lumineuses mélodies.

Couverture de l'album d'Olivier Boge, "When Ghosts Were Young"Le nouvel album d’Olivier Bogé, « When Ghosts Were Young » (jazz&people/PIAS) sorti le 17 novembre 2017, fait suite au magnifique « The World Begins Today » (2013) et au superbe « Expanded Places » (2015) dans lequel Olivier avait enregistré une grande partie des instruments présents (saxophone, piano, guitare, Fender Rhodes et voix).

Sur ce nouvel opus, Olivier Bogé à voulu « Retrouver cette innocence et cet émerveillement qui nous sont propres lorsque l’on est enfant, préservé des différentes formes de chaos auxquelles on est inévitablement amené à faire face au cours d’une vie. Refaire surgir ces fantômes, ces âmes intérieures présentes au fond de nous et préservées de tout cela pour réinventer notre propre monde. Non pas se refermer pour se protéger, mais s’ouvrir et rayonner d’une lumière nouvelle qui nous fait croire de nouveau à nos utopies, voilà ce qui pourrait bien se jouer au cœur de ce nouvel album ». Il est parvenu à créer un univers très personnel où il fait bon s’immerger.

Pourvoyeuse de tendres émotions, la musique de « When Ghosts Were Young » flotte aux confins d’un univers radieux et poétique qui fait oublier les contraintes gravitationnelles. Une escapade onirique ressourçante.

Olivier Bogé a consacré deux ans à l’écriture de son projet discographique. Sur « When Ghosts Were Young », le multi instrumentiste privilégie principalement la guitare acoustique, le saxophone et la voix. Il intervient au piano sur deux titres, Rain’s Feathers et What Will Remain et utilise aussi Fender Rhodes et synthétiseurs. On regrette quelque peu le recours quasi systématique aux nappes vocales de la voix du leader.

Olivier Bogé a composé toutes les plages de l’album et cette fois encore le leader s’entoure de musiciens dont il est proche et avec lesquels il joue depuis plusieurs années. Ces instrumentistes émérites, leaders de leurs propres projets, contribuent aux paysages musicaux de l’album. Le guitariste Pierre Perchaud du trio FOX, le pianiste Tony Paeleman membre du collectif Watershed, le contrebassiste Nicolas Moreaux coleader du trio FOX et le subtil batteur Karl Jannuska. La chanteuse Isabel Sörling apparaît sur le titre Rains’s Feather.

« When Ghosts Were Young », une musique rayonnante dont les ambiances et les rythmes apaisent. L’album oublie les frontières de styles et les musiciens servent une écriture légère et poétique. Sans urgence aucune, la musique élève ses mélodies jusqu’à des cieux bienveillants. Plus qu’un album, un oasis de lumière.

 

Pour s’immerger live dans la musique de « When Ghosts Were Young », rendez-vous à Paris les 30 et 31 janvier 2018  à 21h au Sunside. Deux concerts pour retrouver sur scène le quintet d’Olivier Bogé avec Olivier Bogé (sax alto, piano, guitare), Pierre Perchaud (guitare), Tony Paeleman (piano), Nicolas Moreaux (contrebasse), Karl Jannuska (batterie).
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« I Am A Man », le nouveau projet de Ron Miles

« I Am A Man », le nouveau projet de Ron Miles

Le chant de l’homme entre force et tendresse

« I Am A Man », le nouveau projet de Ron Miles affiche un cri de révolte. Au-delà de l’affirmation du droit d’exister, le trompettiste proclame sa musique comme principe politique. L’art permet à l’homme de s’exprimer et d’affirmer ainsi son existence. Un superbe album.

Le titre de l’album, « I Am A Man », fait référence à un dramatique accident survenu à Memphis en 1968. La rupture de la benne d’un camion à ordures coûta la vie à des hommes afro-américains affectés aux services d’assainissement de la ville. Le lendemain les travailleurs manifestent dans les rues et brandissent des pancartes avec le slogan « I Am A Man ».Couverture de l'album "I Am A Man" par le quintet du trompettiste Ron Miles

En reprenant cette affirmation, Ron Miles élargit le sens de la phrase au-delà des droits civiques, jusque dans le champ de la création qui autorise la libre expression de chacun et lui permet ainsi d’exister.

Sur l’album « I Am A Man » (Enja-Yellowbird/L’Autre Distribution) enregistré en décembre 2016 et annoncé pour le 08 décembre 2017, le trompettiste Ron Miles élargit son trio habituel avec le guitariste Bill Frisell et le  batteur Brian Blade en invitant le pianiste Jason Moran et le contrebassiste Thomas Morgan. Ces cinq talentueux musiciens unissent leur sensibilité et leur créativité pour façonner un splendide album de jazz.

Sur « I Am A Man », l’art subtil des cinq musiciens transforme les sept compositions de Ron Miles en un manifeste jazz qui emprunte la couleur du blues et les accents d’un gospel éloigné du presbytère. Le projet de Ron Miles hésite entre un jazz post-bop tempéré et un hymne introspectif qui ne déparerait pas chez ECM. Une ode empreinte de tendresse et de force.

I Am A Man débute par un simple motif pris sur un rythme funky que le cornet développe ensuite avec lyrisme et mélancolie. La ballade Darken My Door commence dans un climat tendu qu’instaure le pianiste très vite rejoint pas le batteur et le bassiste. A trois, ils étoffent le climat avant l’arrivée du guitariste et du trompettiste qui vont ensuite se répartir la parole. Leurs chorus se succèdent comme de souples vagues musicales qui détendent l’atmosphère. Après un solo hypnotique le guitariste cède la parole au trompettiste qui réinstaure un climat porteur d’inquiétude.

The Gift That Keeps On Giving se détache du répertoire par son swing lumineux. Sur ce thème, Jason Moran apparaît dans la plénitude de son art. Guitare, trompette et contrebasse s’expriment avec souplesse et sans urgence soutenus par la batterie. Un mélodieux délice musical. Jasper fait référence au jaspe, cette pierre citée dans le chapitre 21 du Livre de la Révélation. Un morceau dont les vibrations lumineuses s’élèvent réchauffées par la sonorité chaleureuse du cornet de Ron Miles.

Revolutionary Congregation permet à Ron Miles de convoquer les figures héroïques de MalcomX, Martin Luther King et Gandhi qui ont lutté pour la liberté des opprimés. A l’unisson, cornet et guitare exposent le thème. Le cornet entame ensuite un chant fluide dont le flot se ralentit. Les sons distordus de la guitare entraînent le cornet dans un subtil chaos mais les instrumentistes s’unissent pour surmonter les dissonances et revenir subtilement vers le thème d’ouverture. Ensemble ils triomphent du désordre. En musique aussi l’union fait la force.

Ron Miles dédie ensuite la ballade Mother Juggler à sa mère et à toutes les mères, à celles qui permettent aux enfants de grandir et de s’élever. On retrouve avec bonheur les atmosphères réverbérées de la guitare de Bill Frisell et ses métriques ternaires. Le guitariste et le trompettiste phrasent à l’octave et la musique prend des teintes shorterriennes. Le piano s’exprime avec une délicatesse inouïe jusqu’au retour de la guitare et du cornet qui terminent le morceau ensemble avec le soutien du piano.

Is There Room In Your Heart For A Man Like Me sonne vraiment comme une ode à l’amour. Il ouvre avec des doubles notes répétées par la guitare derrière le solo de contrebasse. Après l’entrée du piano, guitare et cornet chantent la mélodie à l’unisson. La batterie assure une pulsation délicate qui soutient et propulse en même temps l’expression des solistes  Durant les minutes suivantes chacun des solistes improvise avec une grande liberté avant un changement de tempo de Brian Blade dont se saisit Bill Frisell pour improviser et conduire le groupe jusqu’à un magnifique moment d’improvisation collective.

Le projet de Ron Miles, « I Am A Man », puise sa force dans une architecture solide. Les rythmes médium et lents préférés aux tempi rapides et la riche texture harmonique permettent aux musiciens de développer de splendides mélodies et des improvisations délicates. Un régal musical soigné aux arrangements élaborés. A  écouter sans modération.

Ron Miles: I Am A Man from Derek O. Hanley on Vimeo.

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Tony Tixier sort « Life of Sensitive Creatures »

Tony Tixier sort « Life of Sensitive Creatures »

Un album sensible et intimiste

C’est en trio que le pianiste Tony Tixier sort « Life of Sensitive Creatures », son nouvel album attendu pour le 08 décembre 2017. Une musique vibrante de sensibilité. Des mélodies souvent introspectives qui invitent à la rêverie.

Le pianiste Tony TixierOriginaire de France, Tony Tixier s’est installé à New-York en 2012 et a récemment emménagé à Los Angeles. Avant la sortie de l’album « Life of Sensitive Creatures » (Whirling Recordings) annoncé pour le 08 décembre 2017, le pianiste a déjà à son actif une discographie qui a permis de l’écouter dans différentes formules.

En trio piano/basse/batterie sur « Fall in Flowers » en 2006. En solo (claviers, synthétiseurs, Wurlitzer et Rhodes) sur « Electric’ Trane » en 2007. En septet sur « Parallel Worlds » en 2009 avec la chanteuse Leila Martial, le trompettiste Brice Moscardini, les saxophonistes Ricardo Izquierdo et Adrien Daoud, le bassiste Joachim Govin et le batteur Guilhem Flouzat. En quartet sur « Dream Pursuit » en 2012 chez SpaceTimeRecords avec le saxophoniste Logan Richardson, le bassiste Burniss Earl Travis et le batteur Justin Brown.

Couverture de l'album de Tony Tixier, "Life of Sensitive Creatures"Sur l’album « Life of Sensitive Creatures » (Whirling Recordings) le pianiste choisit la formule du trio piano-contrebasse-batterie plus intime que le quartet ou le septet ce qui lui permet de produire une musique sensible, reflet des émotions qu’il a pu ressentir durant sa vie.

A ses côtés, deux instrumentistes accomplis et expérimentés, le contrebassiste Karl McComas Reichl et le batteur Tommy Crane. Ils mettent leur talent au service de son écriture imaginative et singulière dont l’esthétique s’inscrit autant dans le jazz que dans la musique classique européenne.

Sur « Life of Sensitive Creatures », Tony Tixier fait entendre sa voix de compositeur. Il en ressort un album au climat sensible et intimiste. Au service de la musique, son imagination projette des mélodies chantantes qui racontent des fragments de vie, des émotions. Mélancolie, jalousie, hésitations, introspection, espoir, lâcheté, doute, questionnement, remise en cause, plénitude. A l’écoute de l’album on entre en vibration avec les émotions transmises par le trio.

Le pianiste propose huit compositions originales qui côtoient trois reprises dont une interprétation romantique du classique Darn That Dream de Jimmy Van Heusen, un très swinguant Tight Like This de Louis Armstrong et une version assez étonnante du thème de Stevie Wonder, Isn’t She Lovely.

Sur la pochette de l’album, la photo d’Alain Tixier dépeint Tony Tixier enfant dans les bras de sa mère. I Remember the Time of Plenty, le morceau d’ouverture, illustre ce climat qui hésite entre le souvenir ému des tendres émotions du passé et la fougue énergique de la joie de l’enfant qui dès six ans se forme au piano classique.

Sur Denial of Love, le dialogue piano-basse laisse deviner la brisure de cette plénitude de l’enfance. Sur Illusion les musiciens font régner un climat qui évoque les déceptions, les désillusions qui adviennent tout au long de la vie. Très présente, la batterie soutient les envolées lyriques du pianiste.

Quand advient le joyeux blues, Home At Last, on sent la pression baisser et l’on ressent le plaisir simple du retour chez soi. La frappe amortie du batteur ajoute sa douceur à la légèreté du toucher du pianiste. Le découpage rythmique et les impulsions percussives de Calling Into Question tranchent avec le chant continu et souple de la main droite du pianiste.

Sur un tempo plus rapide, Blind Jealousy of a Paranoid donne à percevoir une relative notion de drame et d’urgence impulsée par les trois musiciens. A l’écoute des rythmes changeants de Causeless Cowards’ on perçoit hésitation et doutes mais on respire plus librement à l’écoute de Flow qui termine l’album et libère enfin la lumière.

« Life of Sensitive Creatures », un album empreint de poésie et d’émotions. L’écriture sensible de Tony Tixier est servie par la performance des trois musiciens qui devisent de manière très spontanée. L’album respire et prend le temps, il laisse de l’espace au silence. Souple et nuancée la musique affiche sa singularité à travers des découpages rythmiques qui dynamisent l’expression plutôt impressionniste du trio.

La capitale des Gaules est honorée de la présence prochaine sur la scène du Bémol5 de ce pianiste qui joue actuellement dans les groupes de Christian Scott, Seamus Blake et Wallace Roney. En effet, après les concerts parisiens où il s’est produit récemment avec son trio américain, le pianiste Tony Tixier revient à Lyon. Il se produit en effet en trio le mercredi 13 décembre 2017 à 20h30 sur la scène du Bémol5 avec le batteur Gautier Garrigue et le contrebassiste Florent Nisse.

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