Tamara Lukasheva Quartet présente « Homebridge »

Tamara Lukasheva Quartet présente « Homebridge »

Fantaisie coloriste pour voix agile et inventive

Proposé par le quartet de la chanteuse Tamara Lukasheva, l’album « Homebridge » constitue une des meilleures surprises de ce début 2019. Onze pistes sidérantes de maîtrise, de vivacité, d’expressivité et d’invention. La voix agile et le trio complice n’ont cesse de renouveler leur propos. Impossible de résister à cette fantaisie coloriste et ludique !

Considérée comme l’une des voix émergentes du jazz allemand de sa génération, Tamara Lukasheva signe en quartet l’album « Homebridge » (Traumton Records) sorti le 25 janvier 2019. Le propos vivifiant de l’opus étonne et ravit. Tout entier au service de l’écriture et de la voix, le trio complice développe avec la chanteuse un jeu interactif et dynamique.

Le jazz européen va devoir compter avec la voix exceptionnelle de Tamara Lukasheva !

Tamara Lukasheva

Tamara Lukasheva

Tamara Lukasheva©Taisija Chernishova

Née en 1988 dans une famille de musiciens professionnels (mère pianiste classique et père saxophoniste de jazz), Tamara Lukasheva a commencé sa carrière en Ukraine à l’âge de 16 ans. A l’origine pianiste de formation classique puis chanteuse de jazz, elle a travaillé sa technique vocale pendant plus de quinze ans avec de nombreux artistes.

Avant de quitter Odessa pour rejoindre Cologne en 2010, elle a déjà connu le succès sur les scènes de sa patrie natale.

De 2010 à 2018…

Dès son arrivée à Cologne, Tamara Lukasheva a commencé à jouer en quartet avec Sebastian Scobel (piano), Jakob Kühnemann (contrebasse) et Dominik Mahnig (batterie). Dans le même temps elle développe son talent de compositrice via une écriture complexe qui lui permet de développer son tempérament vocal fougueux.

Récompensé du Young German Jazz Prize Osnabrück en 2014 le quartet sort en 2016 « Patchwork Of Time » (Next Generation/Double Moon Records), un premier album remarqué. Sa musique singulière laisse percevoir de nombreuses influences parmi lesquelles celles des musiques de l’Europe de l’Est mais aussi du folk, du classique, sans oublier le jazz. Ancré dans son histoire personnelle, le chant vivace de la chanteuse n’en est pas moins plein de nuances et de subtilités. Il se caractérise par une expressivité hors pair et une improvisation particulièrement dynamique.

Depuis son arrivée à Cologne, outre le quartet, Tamara Lukasheva engage d’autres collaborations. Elle participe aux ensembles East Drive et Eurasians Unity et joint son chant expressif au WDR Big Band. On note son duo avec le trompettiste Matthias Schriefl déjà remarqué chez ACT et d’autre part le duo Lit avec le batteur Dominik Mahnig avec lequel elle a sorti en 2018 l’album ”Das ist Deine Zeit…und die läuft” (Fuhrwerk) où voix et batterie conversent sans limites.

Le 25 janvier 2019 sort « Homebridge »

Pochette de l'album Homebridge par Tamara Lukasheva QuartetPour Tamara Lukasheva, le titre de ce nouvel album, « Homebridge » ne fait pas allusion à la nostalgie. En effet la chanteuse vit entre ses deux cultures et retourne régulièrement dans le pays de ses origines rendre visite à sa famille et donner des concerts. Elle considère le terme Homebridge comme un pont entre l’endroit où l’on est et l’endroit d’où l’on vient et ainsi, pour elle, la maison ne se situe pas au début ou à la fin du pont mais c’est le pont lui-même qui incarne la maison.

Sur « Homebridge » (Traumton Records) la chanteuse Tamara Lukasheva revient en quartet avec les mêmes musiciens, Sebastian Scobel, Jakob Kühnemann et Dominik Mahnig (batterie).

On est frappé d’emblée par l’aspect ludique et les couleurs musicales sans cesse renouvelées de l’album. Tout au long des onze plages de l’opus on perçoit aussi la grande complicité qui relie les quatre membres de ce groupe inchangé depuis 2010. Grâce à cette connexion étroite, la chanteuse a toute latitude pour libérer son expression.

La voix dynamique de Tamara Lukasheva brille autant par sa puissance que par sa précision et sa justesse. De l’exubérance débridée au murmure délicat, le chant se déploie avec souplesse et maîtrise les nombreuses nuances de son expression. C’est bien là de prouesse vocale dont il s’agit mais au-delà de la virtuosité, Tamara Lukasheva possède cette capacité à émouvoir sans laquelle l’art n’existerait pas.

Homebridge »… de plage en plage

Entre haute voltige et poésie recueillie, l’album propose un répertoire de onze titres aux ambiances musicales variées.

Cinq titres signés Tamara Lukasheva

Tamara Lukasheva

Tamara Lukasheva©Taisija Chernishova

L’album ouvre avec le très contrasté Night and the Moon. Les énergiques turbulences vocales rebondissent au-dessus de la dynamique section rythmique.

La voix mélancolique et les accords étranges du piano entament ensuite la mélodie de Homebridge, la superbe ballade qui donne son nom à l’album. Le chant chargé de spleen et un solo singulier du piano instaurent un climat évanescent auquel contribue une rythmique d’une légèreté peu commune.

Odna Doma s’étire entre des influences venues de l’Europe de l’Est et d’autres qui balancent entre jazz et rumba. Empreint de délicatesse le chant alterne entre un murmure qui confine au souffle et des aigus précis et déliés. Après un solo ciselé du piano lyrique, la contrebasse lumineuse et inspirée improvise portée par le tempo tout en souplesse de la batterie.

Sur Awake au phrasé entraînant, la voix mène la danse. Les prouesses vocales gagnent en intensité et stimulent les instrumentistes qui échangent en totale interaction. La voix se lâche ensuite sans filet avec un scat trapéziste éblouissant.

Libérée de la pesanteur des portées, Tamara Lukasheva s’envole sur Vogel Fly qui porte vraiment bien son nom. Après un court chorus du piano groovy, la voix enchaîne et fait exploser un scat effervescent et vitaminé.

Trois poésies de Asja Klimanova mises en musique par Tamara Lukasheva

Dès les premières notes de Alte Häuser, la voix acrobatique et radieuse chante le thème avec insolence. Sur un rythme entraînant, voix et piano échangent puis contrebasse et batterie croisent les notes avant que la voix fluide ne reprenne le thème.

Pris sur un tempo syncopé, Where are you going, Yanichku, permet à la voix de se faire incisive et mordante alors que le piano développe un chorus profond. Comme sur un tremplin, les scats agiles rebondissent sur le tapis rythmique.

La ballade Ich werde aufhören, zu verschwinden se distingue par un climat raffiné où la voix recueillie rejoint le piano délicat et chante avec une sensibilité extrême avant le solo ténébreux de la contrebasse qui termine le morceau à l’archet.

Arrangements de Tamara Lukasheva

Piano et voix suffisent à donner sa force à la ballade The moon is clear, une composition de Yuriy Kuznetcov sur des paroles de Aleksandra Ignatenko. La voix céleste au timbre clair de la chanteuse élève une poétique louange à la lune. L’émotion affleure sous les aigus précis et maîtrisés.

L’atmosphère change sur In as moll, un premier traditionnel ukrainien aux contrastes étonnants. Sans paroles, la voix libère son chant qui se fait intense avant de s’apaiser. L’émotion affleure sous chaque note. Sept minutes d’émotion soutenue qui font frissonner.

L’album se termine avec Marisija, un autre traditionnel ukrainien arrangé par la chanteuse. Elle débute la mélodie au mélodica puis son chant se teinte d’accents folkloriques avant d’exploser en un scat funambule qui déclenche une improvisation explosive suivie d’un solo foudroyant du pianiste.

« Homebridge » hypnotise et enchante par le large éventail des musiques proposées, par l’expressivité dynamique et nuancée de la voix flexible et par la complicité du quartet. On reste saisi par la diversité des écritures et la qualité de l’interprétation. Ça explose d’idées tout au long des soixante minutes de cet album intense et inventif qui captive de bout en bout.

« French Colors » de Christophe Lampidecchia

« French Colors » de Christophe Lampidecchia

L’accordéoniste Christophe Lampidecchia présente son nouvel album « French Colors » inspiré de différentes cultures musicales. Entouré de ses amis, il offre un véritable tour du monde émotionnel, explore de nouvelles sonorités et fait vibrer son instrument de ses mélodies chantantes. Il invite à le suivre dans un voyage aux riches couleurs où se côtoient musette, jazz, et bien d’autres influences. Neuf titres qui vibrent d’un groove coloré et joyeux.

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Jazz à Vienne 2022 – Trois nouvelles soirées dévoilées

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Le Festival Jazz à Vienne lève le voile sur trois nouvelles soirées 2022 au Théâtre Antique. Le 29 juin 2022 avec MC Solaar accompagné d’un big band jazz et le pianiste Alfa Mist. Le 02 juillet 2022, Bachar Mar-Khalifé et son père Marcel Khalifé rendent hommage au poète Mahmoud Darwich et Dhafer Youssef présente son projet « Digital Africa » avec Ballaké Sissoko et Eivind Aarset. Le 06 juillet 2022, Marc Rebillet et Louis Cole avec cinq de ses compagnons de musique. Nouvelles dates, nouvelles promesses de réjouissances musicales.

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Youn Sun Nah signe « Waking World »

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Pour « Waking World », son onzième album, la chanteuse Youn Sun Nah propose un répertoire inédit. Onze titres aux climats fort différents dont elle signe paroles, musiques et arrangements. Sa voix de soprano invite à plonger dans son intimité. Un autoportrait introspectif où la noirceur des mots contraste avec la luminosité de la musique.

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Clin d’œil à « Eu Te Amo – The Music of Tom Jobim »

Clin d’œil à « Eu Te Amo – The Music of Tom Jobim »

Élégance sensible et subtilité musicale

Sur « Eu Te Amo - The Music of Tom Jobim », Daniele di Bonaventura et Giovanni Ceccarelli revisitent des compositions peu connues de Tom Jobim. Avec une sensibilité infinie, le duo bandonéon-piano et ses invités, Ivan Lins, Jaques Morelenbaum et Camille Bertault,  livrent un opus élégant et subtil. Un hommage plein de grâce rendu au compositeur brésilien.

Couverture de l'album Eu Te Amo - The music of Tom Jobim par D Di Bonavetura et G CeccarelliDaniele di Bonaventura (bandonéon) et Giovanni Ceccarelli (piano) se retrouvent sur « Eu Te Amo –The Music of Tom Jobim » (Bonsaï Music/Sony Music Entertainment) pour rendre hommage à la musique du légendaire pianiste et compositeur brésilien Tom Jobim.

Pour enregistrer l’album, le duo a invité deux artistes brésiliens renommés qui furent l’un et l’autre très proches de Jobim, le chanteur, pianiste et compositeur Ivan Lins et le violoncelliste et arrangeur Jaques Morelenbaum. La chanteuse française Camille Bertault prête aussi sa voix sur un des titres de l’album.

Daniele di Bonaventura & Giovanni Ceccarelli

Issus tous les deux de la région italienne des Marches, le bandonéoniste Daniele di Bonaventura et le pianiste Giovanni Ceccarelli sont passés maîtres dans l’art de l’improvisation. En 2013 les deux virtuoses transalpins, créent leur duo. Ils conçoivent ensuite leur premier projet. Ainsi, à partir d’un répertoire de compositions originales ils enregistrent l’album  « Mare Calmo ».

Une passion commune

Les deux musiciens partagent un amour commun pour le Brésil et sa musique. La passion de Giovanni Ceccarelli pour la musique brésilienne date de l’époque où il a découvert et aimé le jazz. Pour lui, la richesse harmonique et rythmique de l’art de Jobim possède une dimension universelle tout en demeurant profondément brésilienne.

Daniele di Bonaventura apprécie quant à lui le jeu de piano de Jobim qui va à l’essentiel et pose des couleurs sur sa musique. Avant de jouer du bandonéon, Daniele di Bonaventura a été pianiste. Depuis son enfance, dès qu’il a joué du piano et fait des tournées au Brésil, il a été fasciné par la capacité de Jobim à insérer dans la musique brésilienne l’impressionnisme de la musique européenne de Debussy et Ravel.

Hommage à Tom Jobim

En 2017, année du 90ème anniversaire de la naissance de Jobim, Danielle di Bonaventura conçoit de rendre hommage au compositeur brésilien, rejoint en cela par son compagnon de duo. Il se trouve que le bandonéoniste a eu l’occasion de tourner avec Paolo Fresu et Jaques Morelenbaum alors que de son côté avec le groupe InventaRio, Giovanni Ceccarelli a joué et enregistré « Inventario incontra Ivan Lins » avec le compositeur, pianiste et chanteur Ivan Lins.

C’est ainsi que, de note en portée, de mélodie en harmonie, le duo a conçu de concrétiser le projet qui a pris la forme d’un album dont le nom emprunte celui d’une composition de Jobim. Sorti le 25 janvier 2019, « Eu Te Amo - The Music of Tom Jobim » est porté par le label Bonsaï.

« Eu Te Amo - The Music of Tom Jobim »

Dès la première écoute de l’album, on perçoit la profonde empathie musicale que Daniele Di Bonaventura et Giovanni Ceccarelli portent à la musique de Jobim. Les deux musiciens ont fait le choix de sélectionner les titres de leur répertoire parmi les pièces les moins connues du compositeur lesquelles s’adaptent à merveille au duo bandonéon-piano et font ressortir la délicatesse de leur expression et l’intimité musicale qui les relie.

Sur les quatorze plages (quinze pour la version digitale), le duo et ses invités rendent un hommage magistral à la musique du compositeur, pianiste et chanteur Antonio Carlos Brasileiro de Almeida Jobim (1927-1994). Ce dernier a contribué à créer la bossa-nova et a beaucoup participé à sa diffusion mondiale sous le nom de Tom Jobim.

Huit pièces portées par le duo

L’album ouvre avec le duo bandonéon-piano dont le style minimaliste sert à merveille O que tinha de ser enchainé avec Passarim.

Sur les sept autres titres qu’ils interprètent tous deux, Daniele di Bonaventura et Giovanni Ceccarelli expriment avec subtilité la quintessence de la bossa-nova. Entre tendre sensualité et sensibilité élégante, ils laissent libre cours à leur inventivité mélodique et se coulent avec délicatesse dans les harmonies raffinées de Jobim.

Deux titres chantés par Ivan Lins

Sur deux plages, le duo est rejoint par Ivan Lins qui a délaissé son piano et s’implique uniquement dans le chant. Originaire de Rio de Janeiro comme Jobim, Ivan Lins pose sa voix sur la superbe mélodie d’amour qui donne son nom à l’album, Eu te amo. Le titre se consume d’une profonde mélancolie. Sur Brigas nunca mais, les inflexions et les respirations de l’artiste brésilien rappellent celles de Jobim lorsqu’il chantait. Cette version  donne vraiment envie de faire la paix et de s’aimer sans querelle.

Quatre ballades magnifiées par Jacques Morelenbaum

Le violoncelle de Jacques Morelenbaum intervient sur quatre superbes ballades tristes, Ana Luiza, Modinha / Olha Maria, Luiza et Angela. L’interprétation sensible et inspirée du violoncelliste sublime les quatre mélodies d’amour et fait ressortir la profonde saudade qui les habite. Le jeu du duo s’en trouve comme stimulé. Fins mélodistes, Daniele di Bonaventura et Giovanni Ceccarelli croisent les fils soyeux de leurs improvisations et font resplendir la musique.

Une chanson interprétée par Camille Bertault

Loin de la virtuosité qu’elle pratique avec brio, la chanteuse de jazz Camille Berthault pose sa voix avec grâce sur la délicate composition As praias desertas enregistrée par Jobim en 1959 sur « Por Tôda Minha Vida ». Après les paroles chuchotées en français qui ouvrent le titre, elle développe la mélodie d’une façon quasi angélique. Sur l’écrin précieux des notes ciselées déroulées par le piano, elle détache ses syllabes avec délicatesse et sans effet comme elle poserait ses pas sur les plages désertes et termine le titre en fredonnant tendrement.

« Eu te amo - The Music of Tom Jobim » se démarque des nombreuses productions consacrées à la musique de Jobim. Par un alliage raffiné entre interprétation, improvisation et arrangement, l’album maintient un équilibre subtil dont les couleurs pastel n’omettent pas de ménager des contrastes délicats. De douces émotions affleurent au fil des plages dont la musicalité ne se dément jamais.

« French Colors » de Christophe Lampidecchia

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Youn Sun Nah signe « Waking World »

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Opera Underground – Les RV de février 2019

Opera Underground – Les RV de février 2019

Promesses de dépaysement cochléaire

A peine terminées les épopées musicales roumaines que déjà les RV de février 2019 déchainent l’Opera Underground. Après le raï énergique de Saidi et Mazalda se profilent encore trois soirées, comme des promesses de dépaysement. Le barde gréco-australien Jim Yamouridis, le rock polymorphe d’Aquaserge et un double plateau singulier avec « Cyril Cyril » et « Begayer ». Des facettes musicales variées à découvrir !

opera underground, les RV de février 2019Les RV de février 2019 de l’Opera Underground proposent de découvrir des musiques iconoclastes. Du rai cosmique, du rock polymorphe et deux soirées présentées en collaboration par Le Marché Gare et l’Opera Underground.

L’occasion idéale pour étourdir les cochlées et pour explorer sans œillères des mondes inventifs singuliers qui brouillent les pistes bien loin des conventions musicales normées.

En collaboration avec le Marché Gare, l’Opéra Underground présente deux soirées, l’une avec Jim Yamouridis et l’autre qui réunit « Cyril Cyril » & « Bégayer ».

Jim Yamouridis

Australien d’origine grecque, Jim Yamouridis s’est d’abord fait connaitre sur la scène rock de Melbourne avec son groupe The Stream formé en 1994. Leurs albums produits par Conway Savage des Bad Seeds, le groupe de Nick Cave, sont devenus cultes avec des titres repris par PJ Harvey et John Parish.

Jim Yamouridis s’installe en France en 2010 et entame une carrière solo. Il fait ensuite appel à Seb Martel avec qui il collabore étroitement pour « Travelling Blind » (2008), « Into the Day » (2011 avec la présence exceptionnelle de Warren Ellis et « The True Blue Skies » (2014).

RV de février 2019 à l'Opera Underground avec Jim YamouridisEn 2018, Jim Yamouridis revient seul aux commandes de « The Other Side » (Microcultures/Differ-ant) sorti le 28 septembre 2018. Pour cet album il a trouvé son inspiration à la source de ses origines grecques, dans le rebetiko grec qui lui est cher.

Le 06 février 2019 à 20h le guitariste chanteur se produit à l’Amphi de l’Opéra de Lyon. Pour l’occasion il est accompagné sur scène par quelques-uns de ses fidèles compagnons, la contrebassiste Sarah Murcia, le vibraphoniste Nicholas Thomas et le batteur Christophe Lavergne.

De sa voix rocailleuse et ténébreuse le chanteur se met dans la peau d’un conteur grec installé aux enfers d’où il parle aux vivants. Via son univers acoustique mystérieux et mélancolique. Jim Yamouridis délivre un poème moderne ancré dans ses racines ancestrales.

Cyril Cyril + Bégayer

Un double plateau dès 20h pour la soirée du 28 février 2019 à l’Amphi de l’Opéra de Lyon. La réunion des deux groupes musicaux réunis par le Marché Gare et l’Opera Underground, met en avant deux labels, Bongo Joe Records et Born Bad Records.

Cyril Cyril

« Cyril Cyril » est un duo genevois composé de musiciens dont les affinités s’étendent bien au-delà du prénom, Cyril Yeterian (banjo, guitare, voix) et Cyril Bondi (percussion, clavier, guitare). Les deux Cyril fabriquent une musique de transe à la fois brute et sophistiquée, faite de banjo trafiqué, de mélodéon et de beats manuels aux sons de peau trempée dans les neiges du mont Ararat.

Le 28 février 2019 à l’Amphi de l’Opéra de Lyon le duo « Cyril Cyril » présente sa musique singulière.

Quasi hypnotique elle délivre une psalmodie monocorde dont la poésie apocalyptique laisse apparaître un avenir possible au monde actuel pourtant en fâcheuse posture.

Bégayer

« Bégayer » est un trio composé de Alexis Vinéis (batterie), Lucas Ravinale (basses, guembris, objets sonores) et Loup Uberto (chant, guitares, guembris). Ils font entendre les balbutiements d’une nouvelle musique. On perçoit comme les bégaiements de signaux transistor, les échos de déchets électroniques d’antan et de musiques campagnardes plus lointaines sur lesquelles se greffent des bribes poétiques balbutiées.

Le 28 février 2019, la scène de l’Amphi de l’Opéra de Lyon accueille « Bégayer ».

L’occasion de découvrir une musique qui explore le chaos et inaugure un univers décalé et très personnel.

Avec la musique de transe de « Cyril Cyril » et celle plutôt bruitiste et world de « Bégayer », les oreilles curieuses et ouvertes devraient se régaler.

Aquaserge

Aquaserge est un collectif de huit  musiciens originaires de Toulouse. Benjamin Glibert (guitare, voix), Julien Gasc (clavier, voix), Audrey Ginestet (basse), Manon Glibert (clarinette), Julien Chamla (batterie), Robin Fincker (saxophone ténor), Sébastien Cirotteau (trompette), Olivier Kelchtermans (saxophone baryton).

Après des collaborations avec Acid Mothers Temple, Stereolab et April March, Aquaserge a inventé dans son laboratoire ses propres codes musicaux. En effet, le groupe a fondé un univers personnel à partir d’éléments issus des rocks progs et psyché, aux musiques de film d’hier et aujourd’hui et de codes empruntés aux différents courants du jazz.

Le 15 février 2019 à 20h la musique surprenante et imprévisible de l’octet Aquaserge va se faire entendre dans la salle underground de l’Opéra de Lyon. Elle va se mêler ses accents à ceux du quatuor Wassily qui réunit Antoine Brun (violon), Marine Faup-Pelot (violon), Dominik Baranowski (alto) et Raphaël Ginzburg (violoncelle).

Ancrée dans d’autres univers, la musique d’Aquaserge expérimente hors des sentiers battus. En jouant avec les influences qui ont contribué à la fonder, elle crée un monde unique et imprévisible.

La réunion d’Aquaserge et du quatuor Wassily porte en elle les germes de ce qui pourrait constituer une surprise musicale de taille.

« French Colors » de Christophe Lampidecchia

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« Mare Nostrum III » du trio Fresu-Galliano-Lundgren

« Mare Nostrum III » du trio Fresu-Galliano-Lundgren

Rêverie apaisante

« Mare Nostrum III » constitue le dernier volet de la trilogie du trio constitué de Paolo Fresu, Richard Galliano et Jan Lundgren. Le répertoire se distingue par la délicatesse des interprétations et l’apaisement que procure leur écoute. Une mer poétique sur laquelle il fait bon naviguer et rêver !

Sorti le 25 janvier 2019, « Mare Nostrum III » (ACT/PIAS), le troisième album du trio all star qui réunit Paolo Fresu (trompette, bugle), Richard Galliano (accordéon) et Jan Landgren (piano) est aussi le dernier volet annoncé de la trilogie « Mare Nostrum ».

L’esthétique « Mare Nostrum »

« Mare Nostrum », un idiome jazz où mélodies inspirées et poétiques alimentent de tendres rivières musicales.

Depuis douze ans le trompettiste sarde Paolo Fresu, l’accordéoniste français Richard Galliano et le pianiste suédois Jan Landgren ont navigué sur une mer apaisante et poétique. Sur les albums et sur les scènes, les trois musiciens européens ont fait vivre leurs échanges sereins et lyriques. Issus de trois mondes musicaux, les musiciens sont parvenus à transcender leurs individualités pour créer un langage musical commun à l’esthétique singulière, celle de « Mare Nostrum »couverture album Mare Nostrum III

Après « Mare Nostrum I » réalisé en Italie et sorti en 2007, le trio s’est retrouvé et a enregistré « Mare Nostrum » en France, aux Studios La Buissonne à Pernes-les-Fontaines. En toute logique, le tour d’Europe s’est terminé au Nilento Studio de Gothenburg où a été enregistré « Mare Nostrum III ».

Ce troisième et dernier volet s’inscrit tout à fait dans l’esthétique des deux albums précédents.

« Mare Nostrum III »

Les quinze titres de « Mare Nostrum III » complètent tout à fait la trilogie. Chaque artiste apporte sa contribution au répertoire avec trois titres originaux et une composition favorite.

Les compositions originales

Avec Blues sur Seine, composé par Richard Galliano l’album entame le voyage sur les eaux de la Seine. Le Jardin des Fées, Letter to my Mother et Prayer sont imprégnés d’une très forte mélancolie puisque le deuxième rend hommage au regretté violoniste Didier Lockwood, le deuxième à sa mère alors que le dernier élève une prière.

Ballades subtiles où la sensibilité prend le pas sur la virtuosité.

Pavese, Del Soldato in trincea, Human Requiem et Perfetta, les quatre compositions de Paolo Fresu sont fortement imprégnées de nostalgie. Si le premier thème porte le nom de l’écrivain et poète italien trop tôt disparu, la deuxième évoque le film du cinéaste Ermanno Olmi, « Tomerrano i prati », évoquant le carnage d’une bataille de la première guerre. La trompette bouchée colore d’une tristesse infinie les deux derniers titres écrits par Paolo Fresu.

Quatre ballades nocturnes d’une grande densité émotionnelle.

Jan Lundgren insuffle un souffle rythmique bienvenu sur Love Land.

Le compositeur instille une douce allégresse bluesy à Ronneby, petite ville suédoise. Love in Return pose une tendre note d’espoir alors que The Magic Stroll valse avec délice sur les chemins d’une promenade aux teintes sépia.

Avec le rythme affleure la joie de vivre et un souffle rafraichissant.

Les reprises

I’te vurría vasá du Napolitain Eduardo di Capua résonne de la langueur d’un amour imprégné de questionnement et d’attente. C’est un même sentiment d’amour où affleure presque le désespoir qui alimente Love Theme from « The Gateway », la composition écrite par Quincy Jones pour le film de Sam Peckinpah.

L’amour, encore lui, préside à la destinée de The Windmills of Your Mind écrit par Michel Legrand pour la BO film « L’Affaire Thomas Crown ». Interprété avec un lyrisme bordé de bleu, ce thème prend les accents d’un hommage respectueux et lyrique rendu par le trio Fresu-Galliano-Lundgren au compositeur disparu le lendemain de la sortie de l’album.

Par ses teintes pastel, ses mélodies mélancoliques et sa douce rêverie, les vagues de « Mare Nostrum III » apportent paix et nostalgie sur les rivages de la mer poétique qu’alimentent depuis douze ans le trio européen Paolo Fresu, Richard Galliano & Jan Lundgren.

« French Colors » de Christophe Lampidecchia

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Jazz à Vienne 2022 – Trois nouvelles soirées dévoilées

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Clin d’œil jazz à Michel Legrand

Clin d’œil jazz à Michel Legrand

Ses compositions inspirent le jazz

Le pianiste, compositeur et arrangeur Michel Legrand est mort le 26 janvier à l’âge de 86 ans. Les enregistrements et de nombreux témoignages disent combien il a aimé, pratiqué et enregistré ce versus de la musique appelée jazz. Par ailleurs ses talents de compositeur et d’arrangeur furent tels que beaucoup de ses compositions ont été interprétées par les artistes du jazz.

Cet humble clin d’oeil jazz vaut hommage respectueux des « Latins de Jazz » à ce talentueux artiste.

Michel Legrand a embrassé la musique dans toutes ses dimensions. Sa curiosité musicale insatiable l’a conduit du classique d’abord étudié au CNSP notamment sous la direction de Nadia Boulanger. aux comédies musicales en passant par le jazz et les musiques de film pour finalement revenir à la musique classique.

Du classique au jazz

En 1942, à l’âge de 10 ans Michel Legrand entre au Conservatoire National Supérieur de Paris où il étudie le piano et la composition. En 1948, il découvre le jazz après un concert de Dizzy Gillespie. Il se sent alors sans doute trop à l’étroit dans le monde de la musique classique et choisit de vivre du music-hall dans un premier temps pour gagner sa vie. Dans ce contexte, il découvre les USA en 1959 lors d’une tournée avec Maurice Chevalier dont il était alors directeur musical.

Couverture de l'album I Love Paris de Michel Legrand and his OrchestraDans le même temps il était orchestrateur au sein de la compagnie Philips qui le charge de réaliser un disque d’ambiance aux USA. C’est ainsi qu’en 1954 il enregistre seize titres consacrés à Paris avec un grand orchestre sur un album intitulé « I Love Paris » dont la pochette avec sa photo plutôt caricaturale, ne reflète en rien la fluidité et la musicalité de la musique proposée sur les seize morceaux parmi lesquels I Love Paris, Les Feuilles Mortes, April in Paris, Paris Canaille, A Paris, La vie en Rose, Sous les Ponts de Paris.

Après ce disque d’ambiance qui fait un tabac outre-Atlantique, la firme Columbia permet à Michel Legrand d’enregistrer l’album « Legrand Jazz -Michel Legrand And His Orchestra Featuring Miles Davis » publié chez Columbia en 1958Couverture de l'album Legrand-Jazz enregistré par Michel Legrand et enregistré en trois séances à New-York avec quelques-unes des plus grandes sommités du jazz de l’époque. Michel Legrand a arrangé l’ensemble des compositions et dirigé l’orchestre.

Parmi les musiciens des trois sessions on peut citer de manière non exhaustive Hank Jones, Art Farmer, Donald Byrd, Ben Webster Teo Macero, George Duvivier, Major Holley mais aussi Bill Evans (piano), Phil Woods (saxophone alto), John Coltrane (saxophone ténor), Jerome Richardson (saxophone baryton), Miles Davis (trompette), Herbie Mann (flute), Eddie Costa (vibraphone), Barry Galbraith (guitare), Betty Glamann (harpe), Paul Chambers (contrebasse), Kenny Dennis (batterie) qui interprètent Django, la composition de John Lewis dirigée par Michel Legrand et enregistrée le 25 juin 1958.

Du jazz à la musique de film

De retour à Paris Michel Legrand continue à composer, à accompagner des artistes comme Dario Moréno, Zizi Jeanmaire, Claude Nougaro pour lequel il compose et arrange les musiques de son premier album. Il enregistre aussi avec des orchestres à cordes mais durant les années 60 il découvre une nouvelle voie qu’il va explorer avec succès, celle de la musique de film. Il compose alors pour de nombreux réalisateurs parmi lesquels Jean-Luc Godard mais très vite il unit son talent à celui du réalisateur et metteur en scène Jacques Demy avec lequel il va fonder un tandem gagnant. Ainsi Michel Legrand va écrire les partitions des musiques « Lola » (1961), « Les Parapluies de Cherbourg » (1964), « Les Demoiselles de Rochefort » (1967), Peau d’âne (1970) et « Trois places pour le 26 » (1988). Ces BO ont connu un succès international et certains titres ont été repris par de nombreux artistes de tous bords.

The Windmills Of Your Mind

Le succès de Michel Legrand dans le domaine de la musique de film continue avec celle qu’il compose pour « L’Affaire Thomas Crown » (1968). Il obtient d’ailleurs à l’occasion l’Oscar de la meilleure chanson originale pour The Windmills of Your Mind. Cette magnifique musique va inspirer nombre d’artistes de jazz

Parmi eux le trompettiste Dizzy Gillespie enregistre le titre sur l’album « Cornucopia » (Solid State Records) sorti en 1970.

The Windmills Of Your Mind a aussi inspiré la chanteuse Abbey Lincoln qui chante le titre sur l’album « Over the Years » (Verve/Gitanes Jazz Productions). Elle est entourée de Joe Lovano au saxophone ténor et de Brandon McCune (piano), John Ormond (basse), Jaz Sawyer (batterie).

What Are You Doing the Rest of Your Life?

En 1969 Michel Legrand compose What Are You Doing the Rest of Your Life ? pour la bande originale du film de Richard Brooks “The Happy Ending”. Ce thème a lui aussi inspiré de nombreux hommes et femmes de l’univers jazz. La composition a d’ailleurs obtenu en 1973 un Grammy Award avec la version chantée de Sarah Vaughan en 1972 sur l’album « Sarah Vaughan ‎– Orchestra » (Mainstream Records) arrangé et dirigé par Michel Legrand.

What Are You Doing the Rest of Your Life? a irrigué le répertoire du pianiste Bill Evans qui l’a enregistré en trio en 1974 avec Eddie Gomez (contrebasse) et Marty Morell (batterie) à Camp Fortune à Ottawa (Canada). Le titre a été publié en 1991 sur l’album « Blue in Green - The Concert in Canada  » (Milestones Records).

En 1972 Michel Legrand reçoit l’Oscar de la meilleure musique de film sorti en 1971, “Un été 42” et en 1984 lui revient une troisième statue dorée avec l’Oscar de la meilleure adaptation musicale pour la musique du film de Barbra Streisand « Yentl ».

Jazz, musique de film, comédie musicale et retour au classique

Revenu en France, Michel Legrand continue ensuite ses collaborations avec le cinéma puis se lance dans l’écriture d’une comédie musicale qui prend la forme d’un opéra bouffe « Le Passe-Muraille » en 1997 mais son intérêt pour le jazz ne faiblit pas. Il continue en effet à le pratiquer sur les scènes internationales de jazz comme pianiste comme sur la version tonique de sa composition Watch What Happens au Festival de Montréal en 2001 avec le trio du saxophoniste Phil Woods qui réunit Eric Lagace (basse) et Ray Brinker (batterie).

En 2013 Michel Legrand publie et tourne sur scène « Entre elle et lui » avec la soprano Nathalie Dessay. En 2017, est sorti le premier enregistrement d’œuvres classiques composées par Michel Legrand, deux Concertos enregistrés avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France, dirigé par son directeur musical, le chef finlandais Mikko Franck. Un concerto pour piano qu’il interprète lui-même et un concerto pour violoncelle joué par Henri Demarquette.

En janvier 2018 il a écrit en un mois une heure quarante de musique pour « The Other Side of the Wind/De l’autre côté du vent », un film inachevé d’Orson Welles (1915-1985), ce qui porte à son crédit rien moins que 180 musiques de films.

Michel Legrand a laissé son empreinte sur tous les univers qu’il a explorés avec talent et succès. Sur l’album « Mare Nostrum III » (ACT/PIAS) sorti le 25 janvier 2019, Paolo Fresu (trompette), Richard Galliano (accordéon) et Jan Lundgren (piano) ont enregistré une magnifique version de The Windmills of Your Mind, comme un hommage rendu avec lyrisme et mélancolie à Michel Legrand disparu le 26 janvier 2019.

« French Colors » de Christophe Lampidecchia

« French Colors » de Christophe Lampidecchia

L’accordéoniste Christophe Lampidecchia présente son nouvel album « French Colors » inspiré de différentes cultures musicales. Entouré de ses amis, il offre un véritable tour du monde émotionnel, explore de nouvelles sonorités et fait vibrer son instrument de ses mélodies chantantes. Il invite à le suivre dans un voyage aux riches couleurs où se côtoient musette, jazz, et bien d’autres influences. Neuf titres qui vibrent d’un groove coloré et joyeux.

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Jazz à Vienne 2022 – Trois nouvelles soirées dévoilées

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Le Festival Jazz à Vienne lève le voile sur trois nouvelles soirées 2022 au Théâtre Antique. Le 29 juin 2022 avec MC Solaar accompagné d’un big band jazz et le pianiste Alfa Mist. Le 02 juillet 2022, Bachar Mar-Khalifé et son père Marcel Khalifé rendent hommage au poète Mahmoud Darwich et Dhafer Youssef présente son projet « Digital Africa » avec Ballaké Sissoko et Eivind Aarset. Le 06 juillet 2022, Marc Rebillet et Louis Cole avec cinq de ses compagnons de musique. Nouvelles dates, nouvelles promesses de réjouissances musicales.

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Youn Sun Nah signe « Waking World »

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Pour « Waking World », son onzième album, la chanteuse Youn Sun Nah propose un répertoire inédit. Onze titres aux climats fort différents dont elle signe paroles, musiques et arrangements. Sa voix de soprano invite à plonger dans son intimité. Un autoportrait introspectif où la noirceur des mots contraste avec la luminosité de la musique.

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Philppe Soirat publie « Lines and Spaces »

Philppe Soirat publie « Lines and Spaces »

Alchimie entre tradition et modernité

Attendu pour le 25 janvier 2019, « Lines and Spaces », le deuxième album du batteur Philippe Soirat emprunte son titre à un morceau de Joe Lovano. Ancrée dans la tradition du hard bop, la musique tisse un fil d’Ariane entre tradition et modernité.

Philippe Soirat ne se contente pas d’avoir accompagné de nombreux musiciens de la scène française et internationale tels que Barney Wilen, Ricky Ford, Lee Konitz, Lionel et Stéphane Belmondo, Lou Donaldson, Dee Dee Bridgewater, Ray Brown, Laurent de Wilde, Johnny Griffin, Mark Turner, Phil Woods ou Steve Grossman. Il apparait aussi en sideman sur plus de soixante-dix enregistrements auprès de Gordon Beck, George Cables, Barry Harris, les frères Belmondo, Michel Legrand, Gael Horellou, Samy Thiébault et plus récemment Hervé Sellin, Emmanuel Borghi et Jacques Vidal.

La sortie du premier disque de Philippe Soirat en quartet a permis à ce rythmicien si souvent sollicité pour ses qualités d’accompagnateur d’endosser en 2015 le rôle de leader sur « You know I Care ». Il a dû y prendre goût puisqu’il revient avec les mêmes complices sur un deuxième album, « Lines and Spaces » (Paris Jazz Undergound/Absilone/Socadisc), attendu pour le 25 janvier 2019.

« Lines and Spaces »

Aux côtés du batteur Philippe Soirat on retrouve donc sur l’album « Lines and Spaces » le saxophoniste David Prez, le pianiste Vincent Bourgeyx et le contrebassiste Yoni Zelnik.

Couverture de l'album "Lins and Spaces" du batteur Philippe SoiratL’album propose un répertoire de neuf titres parmi lesquels six reprises de morceaux composés par de grands jazzmen. Trois saxophonistes, Joe Lovano, auquel il emprunte Lines and Spaces qui donne son titre à l’album, John Coltrane et Wayne Shorter mais aussi le bassiste Robert Hurst, le trompettiste Jeremy Pelt et le batteur James Black. Le disque présente par ailleurs trois compositions originales, deux créditées à David Prez, Carte Blanche et A Shorter One et Dong écrite par Vincent Bourgeyx.

Le leader n’investit donc pas dans l’écriture, pas plus qu’il n’affiche une quelconque allégeance à un batteur plus qu’à un autre. Il manifeste plutôt un intérêt pour des compositions qui suscitent chez lui de l’intérêt. Philippe Soirat fait plutôt le choix d’inscrire son empreinte sur des musiques dont les esthétiques et la profondeur l’inspirent.

Le quartet inscrit son expression dans un espace dont les lignes favorisent une musique souple et subtile servie par une puissante expressivité. Rien d’étonnant à cela car si le Philippe Soirat assure de manière infaillible le sens du tempo, il possède par ailleurs deux autres qualités essentielles attendues chez un batteur, la puissance et le raffinement. Cette dernière qualité lui permet de développer précision et délicatesse, deux atouts qui garantissent au rythmicien de développer une approche mélodiste.

Impressions musicales

On se réjouit des accents hard-bop de Carte Blanche qui permet d’apprécier le jeu fluide du ténor, le piano éloquent et la puissance de la batterie. Après une introduction atypique de Countdown par le trio piano-basse-batterie, on savoure la manière fougueuse avec laquelle ténor et batterie relancent la composition de Coltrane sur les rails du hard-bop.

On craque à l’écoute de la reprise de Second Genesis. Après avoir caressé la mélodie du titre de Wayne Shorter, le saxophone ténor déroule son jeu fluide qui fait suite aux phrases ciselées du pianiste. La composition de David Prez, A Shorter One, prolonge le plaisir car le morceau fait écho à l’univers si singulier du grand maître du saxophone qu’il honore. Le collectif crée un climat onirique qui se fait elliptique puis flotte sur la ligne romantique esquissée par le ténor.

Le souffle diaphane du ténor fait vaciller le voile de tendresse dont se pare la douce ballade Dong. On ne se lasse pas des souples ponctuations de la rythmique sur la composition de James Black, Magnolia Triangle que saxophone et piano teintent d’accents bluesy. On est touché par la mélodie mélancolique de Nephtys qui permet d’apprécier le lyrisme bien tempéré du piano ainsi que la concision, la précision et la souplesse du chorus de batterie.

Après avoir été conquis par le jeu moderne du quartet qui reprend avec une facilité déconcertante Lines and Spaces de Joe Lovano, on est emballé par la version groovy que le groupe donne de Aycrigg de Robert Hurst. Ce dernier titre de l’album met en effet en lumière la virtuosité du pianiste, le phrasé véloce du saxophone, la complicité de la section rythmique et la puissance tout en raffinement du batteur.

Les neuf titres de « Lines and Spaces » révèlent la parfaite cohésion du quartet de Phikippe Soirat. Quatre talentueux musiciens au service d’une musique libre et innovante qui relie tradition et modernité.

Pour écouter en concert le quartet de Philippe Soirat interpréter le répertoire de « Lines and Spaces », rendez-vous à 21h le 12 mars 2019 dans la salle du Sunset à Paris.

« French Colors » de Christophe Lampidecchia

« French Colors » de Christophe Lampidecchia

L’accordéoniste Christophe Lampidecchia présente son nouvel album « French Colors » inspiré de différentes cultures musicales. Entouré de ses amis, il offre un véritable tour du monde émotionnel, explore de nouvelles sonorités et fait vibrer son instrument de ses mélodies chantantes. Il invite à le suivre dans un voyage aux riches couleurs où se côtoient musette, jazz, et bien d’autres influences. Neuf titres qui vibrent d’un groove coloré et joyeux.

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Jazz à Vienne 2022 – Trois nouvelles soirées dévoilées

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Youn Sun Nah signe « Waking World »

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Alexis Avakian signe « Miasin »

Alexis Avakian signe « Miasin »

Une identité musicale affirmée

Entouré de la même équipe, Alexis Avakian signe son troisième album, « Miasin ». Le saxophoniste affirme son identité musicale à la charnière entre jazz et tradition musicale arménienne. La musique confirme ainsi sa singularité et sa richesse.

Après « Digging Chami » (2014) et « Hi dream » (2017), le saxophoniste et compositeur Alexis Avalian revient le 25 janvier 2019 avec son troisième album « Miasin » (Diggin Prod/Absilone/Socadisc). Le saxophoniste, flutiste et compositeur continue à cheminer entouré de la même équipe, ce qu’affirme le titre Miasin qui signifie ensemble.

A la confluence du jazz et de la tradition musicale arménienne

Le pianiste Ludovic Allainmat, le contrebassiste Mauro Gargano et le batteur Fabrice Moreau, pourvoient avec Alexis Avakian à la coloration jazz de l’album. Leur intervention demeure par ailleurs essentielle dans les ambiances plus influencées par la tradition musicale arménienne incarnée avec lyrisme par Artyom Minasian (doudouk, chevi et zurna) rejoint sur cet opus par le virtuose Miqayel Voskanian (tar, voix).

Les arrangements, les mélodies, les rythmiques, les alliages de timbres, l’organisation du répertoire, tout participe à créer une impression de flottement harmonieux entre deux univers… entre l’énergie du jazz et la mélancolie de la tradition musicale arménienne.

L’album « Miasin »

Couverture de l'abum "Miasin" d'Alexis AvakianSur les onze titres du répertoire, neuf sont à porter au crédit d’Alexis Avakian. Par ailleurs, l’album « Miasin » compte Ostuni-Nostruni, une composition de Mauro Gargano arrangée par le leader ainsi qu’un morceau traditionnel arménien, Erzeroumi Shoror, arrangé par le saxophoniste et le pianiste. Les instruments traditionnels interviennent sur ce thème et cinq autres titres.

La pulsation jazz prévaut sur quatre morceaux joués en quartet (saxophone/flute, piano, contrebasse, batterie) et le splendide Gugo’s Jokes où interviennent les instruments traditionnels. Par contre les arrangements projettent des impressions et des couleurs venues des contrées caucasiennes sur l’ensemble du répertoire.

Impressions musicales

Vibrations jazz

Sur le torride Yaounde le saxophone ténor élève une imploration spirituelle que soutiennent la batterie virevoltante, la contrebasse à la sonorité spatiale et le piano au toucher ciselé. Sur Le rôle est beau la section rythmique impulse la cadence d’un boléro. On s’enivre à l’écoute de la sonorité détimbrée du saxophone gémissant et du piano élégant.

Sur Wayne The Saint on savoure le découpage du tempo à tendance funky. Il densifie le propos du saxophone qui sanctifie Wayne Shorter sans le cloner. Ostuni-Nostruni enchante par les soli de la contrebasse lyrique, de la flute aérienne et du piano inspiré.

Lumineuse mélancolie arménienne

Tar et doudouk s’unissent à la voix et au ténor sur une version lumineuse et mélancolique du morceau traditionnel arménien Erzeroumi Shoror évocateur de l’indicible souffrance que vécurent les habitants arméniens de la ville d’Erzeroumi.

Telle une incantation émouvante Yerevanadzor débute avec contrebasse et doudouk. Le solo de piano recueilli se poursuit par la plainte déchirante du saxophone que le tar prolonge jusqu’à la toute fin du morceau. Doudouk et saxophone entremêlent leur souffle sur Miasin que la batterie pointilliste ponctue. Les cordes du piano et de la contrebasse vibrent de concert sur ce morceau imprégné de tradition arménienne.

Des ilots flottants entre deux mondes

On craque sur la musique de Circus qui claque comme un défoulement libérateur. Duo baroque entre flute et contrebasse, Interludo offre une  respiration éthérée et salutaire après Improvisation pour Julien, véritable prière collective. Le superbe Gugo’s Jokes navigue entre un jazz pulsatile et la mélancolie poignante de la tradition musicale arménienne.

Sur « Miasin » un dialogue fluide se tisse entre les voix des instruments modernes pourvoyeurs de l’énergie du jazz et ceux des tar, doudouk, chevi et zurna venus des temps anciens. Au final l’album délivre une musique intime au climat émotionnel intense. Les sonorités des instruments traditionnels contribuent pour beaucoup à ces teintes vibrantes.

Entouré de son équipe, Alexis Avakian présente son nouvel album. Deux rendez-vous pour écouter en concert le répertoire de « Miasin ». Le 30 janvier 2019 à 21h au Studio de l’Ermitage de Paris et le 02 février 2019 à 21h dans la salle du Crescent de Mâcon.

« French Colors » de Christophe Lampidecchia

« French Colors » de Christophe Lampidecchia

L’accordéoniste Christophe Lampidecchia présente son nouvel album « French Colors » inspiré de différentes cultures musicales. Entouré de ses amis, il offre un véritable tour du monde émotionnel, explore de nouvelles sonorités et fait vibrer son instrument de ses mélodies chantantes. Il invite à le suivre dans un voyage aux riches couleurs où se côtoient musette, jazz, et bien d’autres influences. Neuf titres qui vibrent d’un groove coloré et joyeux.

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Youn Sun Nah signe « Waking World »

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Pour « Waking World », son onzième album, la chanteuse Youn Sun Nah propose un répertoire inédit. Onze titres aux climats fort différents dont elle signe paroles, musiques et arrangements. Sa voix de soprano invite à plonger dans son intimité. Un autoportrait introspectif où la noirceur des mots contraste avec la luminosité de la musique.

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Das Kapital revient avec « Vive la France! »

Das Kapital revient avec « Vive la France! »

Avant-gardiste, nostalgique et réjouissant

Das Kapital est de retour le 25 janvier 2019 avec son nouvel album « Vive la France! ». Le trio européen revisite des musiques labellisées « France » mais pas question de caresser les partitions dans le sens du poil. L’opus réjouissant décoiffe les portées. Avant-garde-musicale rime avec invention nostalgique.

Couverture de l'album "Vive la France!" du trio Das KapitalAprès une résidence de création à l’AJMI Jazz Club d’Avignon, le trio Das Kapital a enregistré son nouveau répertoire dédié à la musique française en juin 2018 au Studio Gil Evans d’Amiens. L’album « Vive la France » (Label Bleu/L’Autre Distribution) est annoncé pour le 25 janvier 2019. Bravo à ce label emblématique et ancré dans l’histoire du jazz français qui estampille cet album rafraîchissant et réjouissant.

En ces périodes agitées où la France se questionne profondément, on se félicite qu’un trio jazz élève une nouvelle barricade pour lutter contre les musiques formatées. Das Kapital prend la parole pour rendre hommage de manière créative et non partisane à une partie de la richesse musicale française. On s’attendait à un format singulier. Au final c’est le cas et on applaudit très fort.

Das Kapital, un trio européen

le trio Das Kapital-Vive la France©Denis Rouvre

Das Kapital-« Vive la France »©Denis Rouvre

Fondé il y a plus de quinze ans, Das Kapital réunit le batteur et percussionniste français Edward Perraud, le guitariste danois Hasse Poulsen et le saxophoniste allemand Daniel Erdmann. Groupe incontournable des scènes de jazz en Europe, le trio Das Kapital a aussi conquis ses galons sur de nombreuses scènes des pays Baltes, de Russie, et d’Amérique centrale. Il est devenu une référence dans le monde de la musique improvisée.

Après « Ballads & Barricades », « Conflicts & Conclusions », « Das Kapital Loves Christmas » et « Kind of Red » le trio européen revient avec « Vive la France! » sur lequel le groupe continue sa lutte pour une musique libre et impertinente.

Das Kapital hisse haut le drapeau de la musique improvisée et la colore en bleu-blanc-rouge… mais qu’on se rassure, rien de ringard ni de conventionnel, ce serait mal connaître la philosophie du groupe !

« Vive la France », hors des portées balisées

Sur « Vive la France! » les trois artistes ouvrent de nouvelles fenêtres et aèrent les musiques qu’ils propulsent hors des portées balisées. Certes, la démarche du trio peut paraître impertinente mais elle est surtout imprégnée de la liberté qui devient source de créativité

Les artistes du trio Das Kapital détournent six grands succès de la chanson française de Barbara, Georges Brassens, Jacques Brel et Charles Trénet et magnifient deux hits incontournables de Claude François et Patrick Hernandez. Pop et disco prennent belle tournure.

Guitare, saxophone (ténor ou soprano) et batterie suffisent pour dimensionner autrement six partitions archi-connues des grands compositeurs baroques et classiques que sont Antoine de Bertrand, Jean-Baptiste Lully, Joseph-Nicolas Pancrace-Royer, Eric Satie, Maurice Ravel et Georges Bizet.

Das Kapital-Vive la France©Denis Rouvre

Das Kapital-« Vive la France »©Denis Rouvre

Pour que le plaisir soit complet il fallait que la pochette résonne au diapason de la musique. Là encore c’est gagné. En effet, le photomontage de Christian Kirk Jensen sur la pochette et la photo du trio de Denis Rouvre à l’intérieur de l’album vibrent à l’unisson de la musique. Un peu comme si Das Kapital proposaient à de Gaulle, Louis XIV et Napoléon de se saisir de leurs instruments de musique pour saluer un drapeau français planté sur la lune.

Das Kapital bouscule les codes tout comme Gainsbourg l’avait fait en détournant La Marseillaise en reggae.

Si rythmes et développement des morceaux prennent leur distance avec les écritures originelles, le respect des lignes mélodiques permet de préserver l’essence des morceaux et aide à identifier les musiques.

Après l’écoute de l’album, on continue à aimer les pièces et chansons qu’on chérissait et l’on découvre autrement ce qui nous touchait peu. En fait, il a suffi de quelques arrangements inventifs et du talent des trois compères complices pour que ces airs (archi)connus résonnent autrement. Là réside la vertu pédagogique de l’album, avec qui on ré-apprend à écouter.

Sur « Vive la France! » la démarche un brin insolente et irrévérencieuse du trio Das Kapital offre de nouvelles couleurs et des superbes contrastes à quelques perles de la musique française populaire et savante. Ces monuments du patrimoine français en ressortent ragaillardis et revigorés… et ceux et celles qui les écoutent aussi !

Pour vivre live la musique du trio Das Kapital, rendez-vous à 20h le 12 février 2019 au Théâtre Claude Debussy de Maisons-Alfort, dans le cadre du festival “Sons d’Hiver”. Une belle occasion pour écouter en concert Pavane pour une Infante Défunte, Le Vertigo, Rondeau, Born to be alive, Comme d’habitude, Gymnopédie #1, Ma plus belle histoire d’amour, Ne me quitte pas, Marche pour la cérémonie des Turcs, Le temps ne fait rien à l’affaire, Les deux yeux bruns, doux flambeaux de ma vie, L’Arlésienne et La Mer.

« French Colors » de Christophe Lampidecchia

« French Colors » de Christophe Lampidecchia

L’accordéoniste Christophe Lampidecchia présente son nouvel album « French Colors » inspiré de différentes cultures musicales. Entouré de ses amis, il offre un véritable tour du monde émotionnel, explore de nouvelles sonorités et fait vibrer son instrument de ses mélodies chantantes. Il invite à le suivre dans un voyage aux riches couleurs où se côtoient musette, jazz, et bien d’autres influences. Neuf titres qui vibrent d’un groove coloré et joyeux.

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Clin d’œil à « ¿Que Vola? »

Clin d’œil à « ¿Que Vola? »

Entre énergie frénétique et lumineuse incantation

Annoncé pour le 25 janvier 2019 l’album « ¿Que Vola? » réunit autour du tromboniste Fidel Fourneyron, six musiciens de la scène jazz française et trois percussionnistes cubains. Le répertoire mêle rythmes traditionnels afro-cubains et jazz européen actuel. Entre transe et spiritualité, la musique résonne comme une célébration païenne irradiée d’énergie et de lumière.

« ¿Que Vola? » … une expression qui émaille les salutations qu’échangent les Cubains dans les rues de l’île. Un « quoi de neuf ? » chantant pour engager la conversation. « ¿Que Vola? »… c’est aussi le nom d’un projet musical porté depuis 201,2 entre Paris et Cuba, par le tromboniste Fidel Fourneyron. Au final, « ¿Que Vola? » résulte d’un échange humain et musical entre trois percussionnistes de l’orchestre cubain Osain del Monte et un septet de jazz français réuni autour de Fidel Fourneyron.

« ¿Que Vola? »… c’est enfin un album bluffant !

« ¿Que Vola? » (No Format!) propose de s’immerger dans une cérémonie païenne irradiée d’énergie et de spiritualité. Nourris des rythmes sacrés afro-cubains, les tambours des trois percussionnistes unissent leur énergie avec les souffles poétiques des cuivres et vents du septet jazz. Le collectif musical franco-cubain élabore une musique incantatoire et incendiaire, une transe musicale envoutante et frénétique à laquelle il est difficile de résister.

Entre Paris et Cuba

Après un premier voyage en 2012, Fidel Fourneyron séjourne plusieurs fois dans l’île de Cuba. Grâce aux conseils éclairés de Thibault Soulas (contrebassiste) qui a vécu à La Havane, il découvre les rythmes et les chants sacrés de la musique cubaine. Il a l’occasion de rencontrer et jouer avec le groupe Osain del Monte, Cinq musiciens de ¿Que Vola?  (F Fourveyron, T Soulas, A Panter Calderon, B Crespo Richard, R Tamayo Martinez)un des orchestres les plus en vue et novateur de l’île où officient trois percussionnistes érudits des rythmes sacrés et créateurs de la néo-rumba, Adonis Panter Calderon, Barbaro Crespo Richard et Ramon Tamayo Martinez.

Avec Thibaud Soulas le tromboniste se plonge dans le labyrinthe des rythmes qui accompagnent les cultes sacrés (Regla de Ocha,  Palo ou de la confrérie Abakua) et approfondit sa connaissance de la rumba, profane et populaire que jouent les trois frappeurs de Osain del Monte. Petit à petit chez Fidel Fourneyron devenu en 2014 tromboniste de l’ONL d’Olivier Benoit, l’idée fait son chemin de remplacer les voix des chants sacrés par les souffles de cuivres et saxophones et d’y associer les battements des trois percussionnistes cubains.

Trois percussionnistes cubains et un septet de jazz français

Fidel Fourneyron et Thibaud Soulas composent, arrangent et conçoivent un répertoire où rythmes cubains, profanes et sacrés, ont la part belle. Les deux directeurs musicaux du projet « ¿Que Vola? » rassemblent les trois percussionnistes de Cuba et cinq talentueux musiciens de jazz français, issus de deux des groupes dans lesquels joue Fidel Fourneyron (Radiation 10 et Umlaut Big Band).

Ainsi sont réunis les talents de dix musiciens talentueux et convaincus qu’il leur est possible de créer une musique originale issue de leurs cultures respectives, une musique aux confluences des rythmes sacrés afro-cubains, des traditionnelles rumbas cubaines et du jazz français.

Ainsi les créateurs de « ¿Que Vola? » ont pour nom Aymeric Avice (trompette), Adonis Panter Calderon (percussions), Benjamin Dousteyssier (saxophones alto & baryton), Elie Duris (batterie), Fidel Fourneyron (trombone), Hugues Mayot (saxophone tenor) Barbaro Crespo Richard (percussions), Bruno Ruder (fender rhodes), Thibaud Soulas (contrebasse) et Ramon Tamayo Martinez (percussions).

En 2017, le directeur de Banlieues Bleues propose au tromboniste une résidence à la Dynamo et « ¿Que Vola? » est créé à Pantin puis continue à vivre sur quelques-unes des scènes jazz de France. Le répertoire se rôde et bientôt germe l’idée d’un enregistrement.

Une musique collective entre tradition cubaine et jazz

Couverture de l'album "¿Que Vola?"Rien de pouvait mieux convenir à la musique non formatée de ¿Que Vola? que le label indépendant No Format! qui réfute les musiques standardisées et soutient les musiciens opposés au prêt à écouter.

Grâce à Florent Groc, la pochette de ¿Que Vola? prend vie avec le visuel frappant d’un oeil grand ouvert et d’une langue transpercée par un sabre, une version originale de la mala langua censée chasser le mauvais oeil et tenir à distance les mauvaises langues.

Avec un répertoire de sept titres, ¿Que Vola? propose quarante-et-une minutes d’une musique qui célèbre les rythmes. et fait se rencontrer de manière symbiotique le jazz français, la rumba et les rythmes sacrés afro-cubains. Une rencontre contemporaine réussie entre le jazz et la musique afro-cubaine.

De plage en plage

En ouverture Kabiosile (saludo a Changó) salue Changó, l’orisha (divinité) de la foudre et du tonnerre dans la Santeria. Sur une trame rythmique enfiévrée, cuivres et saxophones font flotter leurs chants rejoints par le groupe tout entier qui installe un climat coltranien.

Nganga emprunte sa rythmique au rite Palo. Le trombone ouvre la cérémonie profane comme un prédicateur et les cuivres reprennent ses motifs musicaux comme autant de rituels portés par le tapis sonore des percussions sur une ligne de basse obsédante. Le ténor frénétique génère un climat de transe irradiée par le rythme des tambours magnétiques. Irrésistible !

Introduit par les claves et bongo Calle Luz (rue lumière) amorce le thème en décalage. L’alto et le ténor se livrent à une joute musicale incantatoire et lumineuse, comme un reflet du nom de la rue où habite la famille cubaine du contrebassiste, l’endroit où le tromboniste a habité à la Havane. ¿Que Vola? poursuit la cérémonie païenne. Sur un rythme de rumba columbia mené par les percussions en fusion, le trombone expose une prière lancinante qui se continue par un solo du Fender Rhodes accompagné d’un motif des cuivres. Les tambours clament leur foi, accélèrent le rythme rejoints par les chœurs qui reprennent comme un leitmotiv Acere, que vola ? suivis par les soufflants cuivrés jusqu’au final.

L’ardent saxophone alto dirige une procession qui porte le nom du rite et du rythme Lyesa. L’alto mène le bal et laisse libre cours à à l’orchestre malaxeur de matière et au cortège de rythmes frénétiques des percussions qui installent une frénésie collective. guaguanco typique, Fruta Bomba met en lumière la voix du trombone. Repris par les soufflants énergiques, le thème déclenche ensuite chez eux des échanges enflammés et éclatatnts

Après six compositions de Fidel Fourneyron, le son tellurique de la contrebasse introduit Resistir Resistir, écrit par Thibaud Soulas. Le morceau se métamorphose comme par magie en une épopée de mouvements musicaux orchestraux suscitant des chorus de la trompette galvanisée, du trombone exalté et du Fender Rhodes survolté que stimule la batterie. Tous rallient ensuite l’orchestre pour le feu d’artifice final.

Dyonisiaque, ¿Que Vola? confine à la transe et envoûte par sa frénésie rythmique. « ¿Que Vola? » possède aussi une dimension apollinienne en raison de la lumière et de la spiritualité dont la musique est inspirée. « ¿Que Vola? » évite soigneusement les sentiers battus.

Si elle fait bouger les lignes, la musique de ¿Que Vola? fait aussi bouger les pieds et incite au mouvement. Une raison supplémentaire pour se mobiliser et aller l’écouter en concert. Rendez-vous pour le concert de sortie de l’album le 03 février 2019 à 17h au Théâtre Claude Lévi-Strauss du Musée du Quai Branly-Jacques Chrirac dans le cadre du Festival Sons d’Hiver.

« French Colors » de Christophe Lampidecchia

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Youn Sun Nah signe « Waking World »

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Pour « Waking World », son onzième album, la chanteuse Youn Sun Nah propose un répertoire inédit. Onze titres aux climats fort différents dont elle signe paroles, musiques et arrangements. Sa voix de soprano invite à plonger dans son intimité. Un autoportrait introspectif où la noirceur des mots contraste avec la luminosité de la musique.

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Uriel Herman sort « Face to Face » chez Laborie Jazz

Uriel Herman sort « Face to Face » chez Laborie Jazz

Entre fougue et méditation

Nouvelle signature du Label Laborie Jazz, le pianiste Uriel Herman sort le 25 janvier 2019 son nouvel album « Face to Face ». Porteur de l’ensemble des influences musicales de l’artiste, l’opus invite à pénétrer dans un monde dont les rivages oscillent entre fougue et méditation. A découvrir.

Annoncé pour le 25 janvier 2019, l’album « Face to Face » (Laborie Jazz/Socadisc/Idol) du jeune Uriel Herman révèle les différentes facettes du monde imaginaire que le pianiste explore en quartet.

Un monde musical aux multiples influences

Après « Awake » sorti en 2014 où il reprenait Smells like teen spirit de Nirvana et Lucky de Radiohead, Uriel Herman fait figurer un arrangement de The man who sold the world de David Bowie sur « Face to Face ». D’ailleurs le titre de l’album emprunte aux paroles du refrain de la chanson de Bowie.

Ainsi, la musique d’Uriel Herman puise certaines de ses inspirations dans le monde pop/rock mais le pianiste demeure marqué par la formation classique reçue à Jérusalem. On retrouve en effet dans sa musique des réminiscences  d’un romantisme issu de de cette trajectoire musicale et cette maîtrise du contrepoint qui affleure sur certaines plages de facture faussement baroque.

Il demeure que les fondamentaux de cet artiste sont aussi ancrés dans les musiques traditionnelles de sa culture qui imprègne fortement son écriture et ses arrangements. Enfin le jazz contribue aussi à la forger la personnalité de ce musicien.

Uriel Herman opère entre toutes ces influences musicales une habile fusion et inscrit sa trajectoire musicale dans le sillon de ces artistes adoubés dans le monde du jazz, comme Avishai Cohen, Yaron Herman, Shai Maestro, Omri Morr et bien d’autres encore, qui trouvent dans leurs racines leur inspiration .

« Face to Face »

Les musiciens

Pour définir les contours de son univers, le pianiste Uriel Herman s’entoure du contrebassiste et oudiste Avri Borochov, du flutiste et saxophoniste Uriel Weinberger et du batteur Haim Peskof.

Pour mieux définir les teintes de certaines plages, le quartet accueille aussi le chant de Daniel Krief, la voix et la guitare de Yehuda Shuki Shveiky, le chant  et la guitare électrique d’Aviv Bahar, les trompettes d’Arthur Krasnobaev, la guitare électrique d’Ilan Bar-Lavi et le cajon de Maayan Doari.

Le répertoire

En ouverture, le quartet revisite Hayu leylot, une chanson israélienne de Mordechai Zeira. Après une introduction nostalgique à  la flute, le piano ébauche la mélodie puis le discours musical se densifie avec un piano très percussif, une batterie tonique et une contrebasse véhémente. Le morceau se termine en prière. Sur Shva Esre le piano joue en boucle un motif sur lequel les autres instruments greffent leur expression.Couverture de l'album "Face to Face" de Uriel Herman

The man who sold the world constitue un moment phare de l’album. Sur ce morceau de David Bowie intervient la trompette qui expose la ligne mélodique jouée par le quartet à la sonorité klezmer. L’oud chante une louange lumineuse à laquelle répondent le saxophone véloce et la trompette lumineuse. Advient ensuite Ballad for Yael qui affiche ses influences jazz avec ses harmonies évocatrices de « Blue in green ». Le piano joue en suspension alors que le saxophone caresse cette courte élégie des volutes qu’il souffle avec une délicate tendresse.

« I shall not die but live » appelle à la prière et incarne un moment de spiritualité et élève son incantation qu’accentue la sonorité d’orgue qu’ajoute le pianiste. Entre prière et danse orientale échevelée s’inscrit Shirat hachalil où alternent accents andalous et pulsion électrique.

Deux compositions du pianiste Uriel Herman imprègnent de leur force le répertoire de « Face to Face », Winter light et Hour of the wolf.

On tombe aussi sous le charme du superbe Hour of the wolf ouvert en douceur par le chant du oud avant de devenir farandole survoltée. Sur Winter light, le quartet propose de voyager dans un climat incantatoire. Rien d’étonnant car ce titre a été composé par le pianiste après sa visite au Costa Rica où il a participé à une cérémonie chamanique qui a duré toute la nuit. Les formes musicales plutôt classiques et romantiques incitent d’abord à la méditation avant que la transe ne s’installe. Enivrant ! 

Faute de teaser de présentation de l’album « Face to Face », une vidéo enregistrée au Jerusalem Music Center et mise en ligne il y a trois ans restitue la force de la musique du pianiste Uriel Herman. Entre fougue et méditation, avec en plus, la lumière transmise par le (prénom du) pianiste.

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