Jazz à Vienne 2020 – Trois nouveaux noms dévoilés

Jazz à Vienne 2020 – Trois nouveaux noms dévoilés

NAS, Jill Scott & Michael Kiwanuka

« Jazz à Vienne » 2020 lève le voile sur trois nouveaux noms de sa programmation. Le 27 juin 2020 le rapper new-yorkais NAS est annoncé à Vienne. Le 08 juillet 2020, la Soirée Soul accueille la reine de la soul américaine, Jill Scott, précédée en set d’ouverture, par l’auteur-compositeur-interprète londonien Michael Kiwanuka. Trois artistes qui viennent fouler la scène du Théâtre Antique pour la première fois !

Après Jamie Cullum, Julia Sarr, Hugh Coltman & Juanjo Guarnido, The Count Basie Orchestra & Jazz at Lincoln Center with Wynton Marsalis, un nouveau pan du voile se lève sur trois nouveaux noms de la programmation du festival « Jazz à Vienne » 2020. Trois rendez-vous à noter pour ne pas rater les prestations de ces artistes qui vont fouler la scène du Théâtre Antique pour la première fois.

Le 27 juin 2020, c’est NAS, le fils du trompettiste Olu Dara qui vient rapper devant 7000 personnes. La Soirée Soul du 08 juillet 2020 est elle-aussi prometteuse. Le très singulier Michael Kiwanuka et sa folk avant-gardiste précède la venue de la reine de la soul américaine Jill Scott qui viendra fêter les vingt ans de son premier album phare.

27 juin 2020

NAS, un des trois nouveaux noms de l'affiche de Jazz à Vienne 2020C’est le rappeur NAS qui sera l’artiste phare de la soirée du 27 juin 2020.

Rien ne laisser présager lors de sa naissance le 14 septembre 1973 que Nasir Bin Olu Dara Jone, fils du trompettiste Olu Dara, se ferait connaître sous le nom de NAS et deviendrait un virtuose de la rime, un rappeur aujourd’hui vénéré par ses pairs et suivi par son public. Après son premier album « Illmatic » (1994) qui a marqué ses débuts fracassants, NAS a plus récemment sorti « Nasir » supervisé par Kanye West.

Un beau challenge pour lui que de rapper le 27 juin 2020 devant les 7000 spectateurs du Théâtre Antique !

08 juillet 2020 : Soirée Soul

Jill Scott

Jill Scott, un des trois nouveaux noms de l'affiche de Jazz à Vienne 2020Celle dont l’inspiration « … vient du hip-hop, du R&B et du jazz », vient célébrer en 2020 le vingtième anniversaire de l’album « Who Is Jill Scott ? Words And Sounds Vol. 1 » en interprétant sur scène ses dix-sept chansons réarrangées pour l’occasion.

Sorti le 18 juillet 2000, cet opus est devenu disque de platine aux États-Unis..Avec Jill Scott, la soul music est entrée de plain pied dans l’ère moderne, ancrée dans les grooves hip-hop et la richesse mélodique des années 1970. Le 08 juillet 2020, elle sera à Vienne avec des promesses de  « nouveaux arrangements,… énergie nouvelle, … musiciens d’exception ».

En attendant, on se prépare et on révise ses classiques pour reprendre en chœur Gettin’ In The Way, It’s Love, Do You Remember et, entre autres, Love Rain !

Michael Kiwanuka

Michael Kiwanuka, un des trois nouveaux noms de la programmation de Jazz à Vienne 2020

Michael Kiwanuka©Olivia Rose

La Soirée Soul ouvre avec Michael Kiwanuka,

Imprégné de soul music, cet artiste intégré dans le paysage musical du XXIe siècle. il dépasse les frontières de ce style grâce aux qualités intemporelles et universelles de sa musique.

Après Home Again » (2012), « Love & Hate » (2016) et le plus récent « Kiwanuka », Michael Kiwanuka s’est inscrit dans paysage musical du XXIe siècle. Il propose une folk music avant-gardiste à la portée de tous les tympans avec des textes à la hauteur de la musique.

Sa venue se profile comme un des événements de 2020 !

RV avec les trois nouveaux noms de la programmation de « Jazz à Vienne » 2020, trois nouveaux venus sur la scène du Théâtre Antique. Le 27 juin 2020, le rappeur NAS. et le 08 juillet 2020 une superbe Soirée Soul avec un double plateau qui réunit Michael Kiwanuka et la la reine de la soul américaine, Jill Scott. Il faut attendre le 24 mars 2020 pour découvrir l’intégralité du programme de la 40ème édition du festival « Jazz à Vienne » !

Simon Bolzinger Trio – Jazz des cinq continents

Simon Bolzinger Trio – Jazz des cinq continents

Dans le cadre de Jazz des cinq continents, le pianiste Simon Bolzinger rend hommage en trio aux musiques du continent latino-américain, le 20 juin 2021 à 20h au Musée Provençal de Marseille. Son album « Ritmos Queridos » opère la fusion entre musiques traditionnelles d’Amérique du Sud et Jazz. Promesses d’un voyage musical épicé en Amérique du Sud.

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Echo#1-Nuits de Fourvière 2021

Echo#1-Nuits de Fourvière 2021

Le 15 Juin à 20h00, le Grand Théâtre de Fourvière accueille la « Nuit du Jazz italien ». En raison du contexte sanitaire, le trompettiste Enrico Rava n’est pas présent. Il est remplacé par le duo formé du pianiste Giovanni Guidi et le trompettiste Luca Aquino. La seconde partie de soirée a permis de s’immerger dans le projet hommage à Ennio Morricone rendu par le saxophoniste Stéfano Di Battista et ses compères. Cette soirée italienne entre sensibilité et flamboyance a conquis un public enthousiaste.

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Jazz à Vienne 2021 – Modifications de la programmation

Jazz à Vienne 2021 – Modifications de la programmation

Depuis plusieurs mois, Jazz à Vienne fait tout pour maintenir sa 40e édition. Les difficultés sont nombreuses dans le contexte sanitaire actuel et des tournées d’artistes sont annulées. La programmation de certaines soirées du Théâtre Antique en est donc modifiée. Cependant toute l’équipe du festival demeure mobilisée pour faire face aux changements et proposer de nouveaux concerts. Le jazz va vivre live à Vienne !

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Jean-Marc Foltz présente « Wild Beasts »

Jean-Marc Foltz présente « Wild Beasts »

Un jazz ensauvagé à la poésie fauve

Avec « Wild Beasts », le clarinettiste Jean-Marc Foltz et ses trois complices proposent un safari-jazz aux accents félins. Huit tableaux musicaux expressifs constituent les étapes de ce voyage. Par ses audaces, la musique charpentée évoque la liberté de la faune sauvage et comme elle, ne s’embarrasse guère des contraintes. Un jazz ensauvagé paré d’une poésie coloriste.

Couverture de l'album Wild Beasts de Jean-MarcM FoltzAprès le road-trip andin de « Viracochas » sorti en 2013, le clarinettiste Jean-Marc Foltz est de retour avec « Wild Beasts » (Vision Fugitive/L’Autre Distribution), la suite de son aventure musicale avec le guitariste Philippe Mouratoglou, le contrebassiste Sébastien Boisseau et le batteur Christophe Marguet. Annoncé pour le 28 février 2020 chez Vision Fugitive, l’album présente une musique saisissante où coexistent force et poésie.

Objet précieux pour l’oreille, l’album soigne aussi son esthétique dont l’illustration de la pochette est à porter au crédit du dessinateur Emmanuel Guibert, lauréat 2020 du Grand Prix du Festival International de la bande dessinée d’Angoulême. Gageons que sa réussite soit prédictive de celle de l’album.

Le nouveau projet du clarinettiste Jean-Marc Foltz se présente tel un voyage onirique, un safari musical dans une jungle poétique que les quatre musiciens imaginent à partir des clichés en noir et blanc d’animaux captés dans leur habitat sauvage par l’objectif du photographe Nicolas Bruant.

« Wild beasts », une poésie fauve empreinte de liberté

Wilds Beasts, le suartet de Jean-Marc Foltz©Maxim Francois

Wild Beasts©Maxim Francois

Composés par le clarinettiste, les huit titres de l’album « Wild Beasts » donnent à écouter huit tableaux d’un jazz poétique aux couleurs fauves. En feuilletant le livret, on ne peut s’empêcher de faire un parallèle entre la liberté qui habite les huit plages et celle des animaux sauvages dont les superbes clichés en noir et blanc du photographe Nicolas Bruant illustrent le livret.

Par la puissance et les nuances de leur expression, les quatre musiciens, à la fois fauves et poètes, transportent la musique à la confluence de deux dimensions, celle de la culture et celle de la nature. En effet, si la musique reflète la culture des artistes qui lui donnent vie, elle participe aussi à enrichir celle du public qui l’écoute. Par ailleurs, lorsque l’artiste improvise, on peut considérer cette création instantanée comme une forme distanciée des contraintes de l’écriture, une expression spontanée qui opère un retour à la nature d’une musique originelle.

Au fil des titres

Sur un motif répétitif de batterie, la clarinette basse et la guitare installent un décor musical onirique en suspension. Au fil des mesures Run to Live, le morceau se tend et s’électrise. Le solo voltigeur de la clarinette basse plante le décor et entame une course éperdue pour survivre. Plus tard, à l’unisson avec la guitare, la clarinette basse entonne la mélodie au tempo saccadé de Croc. Comme un animal aux aguets, la contrebasse montre les crocs. Soutenu par une batterie bruitiste, elle fait entendre son grondement tellurique avant que la mélodie musclée ne reprenne son cours.

Changement de climat avec le décoiffant Betty Devil. Son écriture contemporaine et ludique inspire la clarinette basse et la guitare dont la connivence est palpable. Absolument magistral !

Le quartet de Jean-Marc Foltz©Maxim François

Wild Beasts©Maxim François

Sur Lions Die Alone, le paysage se fait méditatif. La palette expressive des instruments se colore de nuances alternativement graves ou inquiétantes. La contrebasse vibrante rend le climat poignant et le souffle boisé fait frémir la clarinette au-dessus des cymbales délicates. Peaceful Majesty instaure ensuite un climat contemplatif. Le tandem magique, clarinette-guitare dessinent une fresque subtile qui invite au voyage intérieur et à la méditation.

Après une introduction solo de la clarinette basse, le quartet déroule la mélodie fragmentée et humoristique du titre Hippopotorganum Magnum. Son écoute fait résonner les réminiscences des phrasés d’un certain Eric Dolphy. Plus loin, le chant de la clarinette basse émerge comme une prière de From bear to Fox. En parfaite osmose, les quatre instrumentistes habillent l’espace musical d’une intensité lumineuse quasi spirituelle

L’opus se termine avec Monkey Rag où le quartet invite à une parodie fort réussie de ragtime. Le jeu musical acrobatique, évoque des singes qui sautillerent de branche en branche et la clarinette enflammée libère des sons aux accents fauves et primitifs soutenue par une paire rythmique d’une exceptionnelle inventivité. Le final ludique vaut son pesant d’or et en concert devrait déclencher des tonnerres d’applaudissements.

« Wild Beasts », une proposition musicale originale aux accents fauves qui jongle entre écriture subtile et improvisation picturale. Un jazz libéré des contraintes. Une musique dont la poésie enchante par ses couleurs sauvages. Un album qu’il plaît à écouter encore et encore pour mieux s’en imprégner.

Pour se replonger dans les climats de « Wild Beasts » et retrouver Jean-Marc Foltz (clarinettes), Philippe Mouratoglou (guitare), Sébastien Boisseau (contrebasse) et Christophe Marguet (batterie), RV pour le concert de sortie de l’album à Paris, le 05 mars 2020 au Sunset.

Simon Bolzinger Trio – Jazz des cinq continents

Simon Bolzinger Trio – Jazz des cinq continents

Dans le cadre de Jazz des cinq continents, le pianiste Simon Bolzinger rend hommage en trio aux musiques du continent latino-américain, le 20 juin 2021 à 20h au Musée Provençal de Marseille. Son album « Ritmos Queridos » opère la fusion entre musiques traditionnelles d’Amérique du Sud et Jazz. Promesses d’un voyage musical épicé en Amérique du Sud.

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Echo#1-Nuits de Fourvière 2021

Echo#1-Nuits de Fourvière 2021

Le 15 Juin à 20h00, le Grand Théâtre de Fourvière accueille la « Nuit du Jazz italien ». En raison du contexte sanitaire, le trompettiste Enrico Rava n’est pas présent. Il est remplacé par le duo formé du pianiste Giovanni Guidi et le trompettiste Luca Aquino. La seconde partie de soirée a permis de s’immerger dans le projet hommage à Ennio Morricone rendu par le saxophoniste Stéfano Di Battista et ses compères. Cette soirée italienne entre sensibilité et flamboyance a conquis un public enthousiaste.

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Jazz à Vienne 2021 – Modifications de la programmation

Jazz à Vienne 2021 – Modifications de la programmation

Depuis plusieurs mois, Jazz à Vienne fait tout pour maintenir sa 40e édition. Les difficultés sont nombreuses dans le contexte sanitaire actuel et des tournées d’artistes sont annulées. La programmation de certaines soirées du Théâtre Antique en est donc modifiée. Cependant toute l’équipe du festival demeure mobilisée pour faire face aux changements et proposer de nouveaux concerts. Le jazz va vivre live à Vienne !

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Pierre de Bethmann Trio présente « Essais/Volume 3 »

Pierre de Bethmann Trio présente « Essais/Volume 3 »

Sans œillères ni dogmatisme

Dans une approche très personnelle, Pierre de Bethmann Trio persiste depuis plus de six ans à explorer des compositions inscrites au patrimoine musical collectif. Après deux premiers albums, le pianiste Pierre de Bethmann, le contrebassiste Sylvain Romano et le batteur Tony Rabeson présentent « Essais/Volume 3 » annoncé pour le 21 février 2020. Sans œillères ni dogmatisme, le trio exerce avec brio son talent dans l’art de la reprise.

Le 21 février 2020, le label Alea sort « Essais/Volume 3 », le troisième opus du Pierre de Bethmann Trio. Après « Essais/Volume 1 » (2015) et « Essais/Volume 2 » (2018), enregistrés exclusivement au piano acoustique, Pierre de Bethmann invite son Fender Rhodes à inscrire sa voix dans l’univers de ce troisième opus.

Sur cet album, le trio continue à explorer des standards issus de traditions musicales différentes. Avec ses complices Sylvain Romano (contrebasse) et Tony Rabeson (batterie), le pianiste Pierre de Bethmann reprend et dépayse huit morceaux venus d’Europe et d’outre-Atlantique, issus du monde de la chanson française et de la pop américaine, de la musique classique et du jazz.

L’univers du trio

En étroite complicité, Pierre de Bethmann, Sylvain Romano et Tony Rabeson cultivent leur univers si personnel. Un univers où complexité et fluidité coexistent sans se faire de l’ombre. Un univers qui accorde une place essentielle à la mélodie mais où les schémas rythmiques et harmoniques proposent des univers aux dynamiques et aux couleurs changeantes. Un univers qui se plait à dépayser les musiques et à surprendre les oreilles.

Sans œillères ni dogmatisme, le trio exerce son talent à cultiver l’art de la reprise. Il utilise comme base de travail, des thèmes issus de traditions musicales différentes, les projette sur des toiles de fond enjazzées et laisse émerger son inspiration qui explose dans des improvisations créatives. Pierre de Bethmann Trio travestit les morceaux au gré de sa sensibilité et de son imagination.

« Essais/Volume 3 »

couverture de l'album Essais/Volume 3 du Pierre de Bethmann TrioEnregistré comme les deux précédents volumes au Studio Recall (Pompignan) par Philippe Gaillot, l’album restitue la musique du trio dans une dynamique permettant de capter les interactions et les vibrations complices qui circulent entre les musiciens.

Comme sur les deux autres opus, le répertoire de l’album « Essais/Volume 3 » maintient toujours un savant équilibre entre les différents territoires explorés. Le trio reprend huit morceaux composés entre 1851 et 1984 en Europe ou aux Etats-Unis. Succès la chanson française et de la pop américaine, sonate classique passée à la postérité, standard de jazz avéré ou composition en voie de le devenir.

Au cœur d’un bestiaire incertain, La Cane de Jeanne de Georges Brassens coexiste avec L’Ours de Jean-Loup Longnon. La mélancolie habite l’univers lyrique de la sonate opus 105 de Schumann et celui plus dépouillé du célèbre Que Sera Sera, le fender électrise la soul de Stevie Wonder et le blues de John Scofield, la reprise de Cole Porter pétille de modernité alors que des schémas rythmiques véloces font exploser l’univers de Sam Rivers.

Huit reprises, huit univers

En ouverture, le jeu souple et volubile du Fender Rhodes transforme La Cane de Jeanne de Brassens en un volatile coquin qui se dandine sur une rythmique élastique. Une parodie vivifiante !

C’est ensuite dans le pur respect de l’esthétique chambriste que le trio reprend la Sonate opus 105 de Schumann. Avec une légèreté et une fluidité remarquables, Pierre de Bethmann développe un chorus ancré dans l’art de la fugue où résonnent des échos évocateurs d’un certain Jarrett. Plus loin, fortement imprégnés par la version originale du Cyclic Episode de Sam Rivers de 1965, piano, contrebasse et batterie déroulent avec vélocité, la richesse harmonique et rythmique de ce standard. Il vient l’envie d’applaudir à l’écoute du chorus de batterie qui permet d’apprécier le jeu félin et nerveux de Tony Rabeson.

Plus loin, la contrebasse de Sylvain Romano métamorphose dès l’ouverture la chanson Que Sera, Sera, en une ballade mélancolique et lunaire. Sur un tempo en suspension, le piano charmeur invite ensuite à le suivre dans un songe musical lumineux. Après cette parenthèse radieuse, le trio fait groover Dark Blue de John Scofield. Pas question de blues rugueux. Entre piano et fender, le morceau prend des allures plus sophistiquées et la paire rythmique teinte l’ambiance d’un battement funky. Entre force et douceur, le trio projette des reflets satinés sur les ombres du blues.

Le trio s’empare ensuite de la composition de Cole Porter, Easy to Love. Soutenue par les accords pointillistes du fender, la contrebasse éloquente détourne le morceau hors des sentiers battus. Surgit alors l’Inattendu incarné par un chorus de piano qui coule avec aisance et pétille de swing sur lequel rebondit la batterie inspirée.

Sur L’Ours, conte symphonique écrit par le trompettiste Jean-Loup Longnon, le trio adopte la forme d’une ballade au climat énigmatique. Le minimalisme est de mise avec un solo de contrebasse confidentiel et une batterie qui peint des volutes à la pointe de ses balais. C’est dans un style soul soft que, fender en tête, le trio reprend le célèbre I Can’t Help It de Stevie Wonder… et l’on se prend à esquisser un pas de danse élégant sur le dernier titre de cet album que l’on s’empresse aussitôt de remettre sur la platine.

Avis aux amateurs… après le Volume 3 des Essais de Pierre de Bethmann Trio, le label Alea devrait proposer le Volume 4 dans le courant de l’année 2020. En effet, la session d’enregistrement a été si féconde qu’elle permet d’envisager la sortie de deux albums, et de cela nul ne se plaindra.

Pour se replonger dans l’univers de « Essais/Volume 3 », plusieurs concerts se profilent. RV le 14 février 2020 à 20h30 au Théâtre de Coutances, le 06 mars 2020 à Reims au Café du Palais, le 27 mars 2020 à 21h au Crescent de Mâcon et le 28 mars 2020 à Toulouse, salle Le Taquin. Sans oublier les concerts de sortie de l’album qui se dérouleront les 13 & 14 mars 2020 à 21h30 au Sunside à Paris dans le cadre des Rendez-Vous mensuels de Pierre de Bethmann au Sunside.

Simon Bolzinger Trio – Jazz des cinq continents

Simon Bolzinger Trio – Jazz des cinq continents

Dans le cadre de Jazz des cinq continents, le pianiste Simon Bolzinger rend hommage en trio aux musiques du continent latino-américain, le 20 juin 2021 à 20h au Musée Provençal de Marseille. Son album « Ritmos Queridos » opère la fusion entre musiques traditionnelles d’Amérique du Sud et Jazz. Promesses d’un voyage musical épicé en Amérique du Sud.

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Echo#1-Nuits de Fourvière 2021

Echo#1-Nuits de Fourvière 2021

Le 15 Juin à 20h00, le Grand Théâtre de Fourvière accueille la « Nuit du Jazz italien ». En raison du contexte sanitaire, le trompettiste Enrico Rava n’est pas présent. Il est remplacé par le duo formé du pianiste Giovanni Guidi et le trompettiste Luca Aquino. La seconde partie de soirée a permis de s’immerger dans le projet hommage à Ennio Morricone rendu par le saxophoniste Stéfano Di Battista et ses compères. Cette soirée italienne entre sensibilité et flamboyance a conquis un public enthousiaste.

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Jazz à Vienne 2021 – Modifications de la programmation

Jazz à Vienne 2021 – Modifications de la programmation

Depuis plusieurs mois, Jazz à Vienne fait tout pour maintenir sa 40e édition. Les difficultés sont nombreuses dans le contexte sanitaire actuel et des tournées d’artistes sont annulées. La programmation de certaines soirées du Théâtre Antique en est donc modifiée. Cependant toute l’équipe du festival demeure mobilisée pour faire face aux changements et proposer de nouveaux concerts. Le jazz va vivre live à Vienne !

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Clin d’œil à Rosario Giuliani & « Love In Translation »

Clin d’œil à Rosario Giuliani & « Love In Translation »

Entre tendresse et mélancolie

Le saxophoniste italien Rosario Giuliani présente « Love In Translation », un album qui scelle son retour sous le label Jando Music/Via Veneto Jazz. Il retrouve pour l’occasion le vibraphoniste américain Joe Locke avec lequel il a engagé une collaboration débutée il y a 20 ans à Umbria Jazz. Servi par une rythmique subtile et efficace, le duo célèbre l’amour avec chaleur et lyrisme. L’opus à l’esthétique soignée navigue entre tendresse et mélancolie. Gorgée de sensibilité et d’émotion, la musique enchante.

Sorti le 26 janvier 2020, l’album « Love In Translation » (Jando Music/Via Veneto Jazz) marque les retrouvailles du saxophoniste Rosario Giuliani et du vibraphoniste Joe Locke, vingt ans après leur premier partenariat à Umbria Jazz. Avec le contrebassiste Dario Deidda et le batteur Roberto Gatto, ils proposent une musique réflexive et plutôt intimiste, lyrique et sensible dédiée à l’amour qu’ils traduisent en émotions musicales.

Loin d’un album qui conterait les couleurs d’un amour enflammé, « Love In Translation » élève une ode sensible à l’amour avec un répertoire d’une rare intensité mélancolique. Un opus à l’esthétique soignée qui fait la part belle à ces émotions tout en retenue qui caressent l’oreille.

Rosario Giuliani

Rosario Giuliani

Rosario Giuliani©A. Soukizy

Né en 1967 à Terracina, Rosario Giuliani suit les cours au Conservatoire de Frosinone de 1982 à 1987 où il étudie le saxophone classique. En 1996, il reçoit le le Prix Massimo Urbani.

C’est à partir de cette époque qu’il se consacre au jazz avec son quartet composé de Pietro Lussu (piano), Joseph Lepore (contrebasse) et Lorenzo Tucci (batterie). Durant ces mêmes années, il enregistre quatre albums pour le label Philology, « Duets From Trane » (1997), « Live from Virginia Ranch » (‎1997), « Connotazione Blue » (1998) et « Flashing lights » (1998). Dans les années 2000 il rejoint l’écurie du label Dreyfus Jazz sous lequel il enregistre successivement « Luggage » (2001), « Mr Dodo » (2002), « More Than Ever » (2004), « Anything Else » (2007), « Lennie’s Pennies » (2010) et « Images » (2013) avec Joe Locke. Cette décennie 2000 a permis au public français de découvrir ce saxophoniste virtuose et flamboyant qui brillait dans des contextes for différents et soulevait l’enthousiasme partout où il jouait.

L’année 2013 marque son retour chez Jando Music où il enregistre « The Golden Circle » en 2013 et en 2016, « Cinema Italia » avec Luciano Biondini, Enzo Pietropaoli, Michele Rabbia. Au fil des années il a aussi enregistré avec Enrico Pieranunzi et Franco  D’Andrea. 2016 le voit revenir en quartet avec le superbe « The Hidden Side » (Parco della Musica Records) avec Alessandro Lanzoni (piano), Luca Fattorini (contrebasse) et Fabrizio Sferra (batterie), album sur lequel il grave les titres The Hidden Force of Love et Tamburo.

De Duke Ellington à Ornette Coleman, sans omettre Coltrane et nombre de grands compositeurs qui ont marqué l’histoire du jazz, le saxophoniste Rosario Giuliani s’est forgé une carrière. Confronté à de nombreuses esthétiques musicales, il a élaboré un style qui lui appartient en propre. Si le hard bop n’a aucun secret pour lui, il revient en 2020 avec « Love In Translation », un album à l’esthétique soignée où il retrouve Joe Locke, un des vibraphonistes les plus sollicités du jazz contemporain.

« Love In Translation »

L’album « Love In Translation » peint les nuances raffinées des couleurs de l’amour dont il propose dix variations comme dix aspects de cette émotion qui n’en finit pas d’inspirer les artistes.

couverture de l'album Lost in Translation de Rosario GiulianiLe répertoire compte cinq titres originaux du saxophoniste et du vibraphoniste parmi lesquels deux hommages à deux trompettistes remarquables trop tôt disparus, Raise Heaven que Joe Locke dédie à Roy Hargrove et Tamburo, hommage de Rosario Giuliani à Marco Tamburini. Sur l’album figurent aussi de célèbres standards comme Duke Ellington’s Sound of Love de Charles Mingus, Love Letters de Victor Young et Edward Heyman et Everything I Love de Cole Porter. Enfin, le disque présente des reprises très personnelles de deux chansons populaires. Une version solaire du morceau I Wish You Love-Que reste-t-il de nos amours ? de l’auteur-compositeur-interprète Charles Trenet dont le pianiste accompagnateur Léo Chauliac avait composé la musique et une seconde très sentimentale, de Can’t Help Falling in Love With You, chantée en son temps par Elvis Presley. Par un curieux hasard, le saxophoniste Oded Tzur a lui aussi repris ce thème sur album « Here Be Dragons » sorti récemment chez ECM. L’amour traverse les générations et les inspire.

Au fil des titres

L’album ouvre avec une reprise de la célèbre composition de Charlie Mingus, Duke Ellington’s Sound of Love dont le quartet donne une version magistrale. Pris sur le même tempo que l’original, le morceau livre toute sa quintessence. Sur l’écrin de velours des accords voluptueux du vibraphone, la verve lyrique du saxophone alto et les variations sinueuses de son phrasé déclinent toute la gamme des émotions.

C’est ensuite une version rythmiquement renouvelée de Wish You Love/ Que reste-t-il de nos amours ? qu’interprète le groupe. A la fois mélancolique et solaire, le chorus de saxophone s’alanguit avec décontraction sur l’accompagnement impressionniste du vibraphone qui prend un solo d’une souplesse infinie. Love Letters sert ensuite de prétexte à l’alto pour insuffler une puissante émotion dans son jeu d’où émerge une poésie musicale onirique. Un amour en suspension…

Plus loin, une véritable alchimie s’opère entre le vibraphone et l’alto qui exposent à l’unisson le thème de Love is a Planchette, composé par Joe Locke. Après le solo enveloppant et fluide du vibraphone, l’alto développe une courte improvisation qui de fougueuse devient sereine.

Le quartet propose ensuite une variation délicate de I Can’t Help Falling In Love With You, chanson popularisée par Elvis Presley. L’alto expressif et lyrique s’exprime au-dessus de la musique comme suspendue en flottaison par le vibraphone et les cymbales frissonnantes. Après avoir succombé à l’amour, on en découvre la face cachée sur The Hidden Force Of Love, composé par Rosario Giuliani. Après un chorus de l’alto énergique mais empreint de tendresse, la contrebasse chante avec allégresse dans le registre des aigus et la batterie fait scintiller la fin du morceau.

Advient alors l’hommage composé par Joe Locke à la mémoire du trompettiste Roy Hargrove. Chargé d’une sensibilité lumineuse, Raise Heaven s’élève telle une prière vibrante où est palpable l’alchimie qui règne entre le soprano et le vibraphone. Après ce moment d’intimité apaisée, c’est sur un rythme de mambo étiré que l’alto mélancolique fait frémir Love in Translation.

Plus loin, les musiciens métamorphosent, Everything I Love, la ballade de Cole Porter, en adoptant un tempo rapide qui laisse exploser le versant extraverti de l’alto. Son jeu audacieux et frénétique embrase le vibraphone qui rivalise par un torrent de notes impétueuses. Drôlement osé mais rudement réussi !

L’album se termine avec Tamburo, une composition dédiée par Rosario Giuliani au trompettiste italien Marco Tamburini décédé en 2015. Au-dessus du tapis flottant que tissent en souplesse les balais sur les cymbales et avec en toile de fond l’accompagnement pointilliste du vibraphone, la contrebasse pleure des larmes de tristesse et le soprano chante une variation poétique chargée d’émotion.

Magnifiée, la mélodie demeure au centre de « Love In Translation ». Pas de sentimentaliste mais une musique riche en émotions même sur les tempi enlevés. Rien de convenu dans l’accompagnement de la paire rythmique mais une présence raffinée tout entière au service de l’atmosphère musicale. Rosario Giuliani élabore une expression peaufinée qui témoigne d’une grande maturité et d’une absolue maîtrise. Cela concourt au plaisir et au confort de l’écoute et force l’admiration. Cette dimension esthétique est par ailleurs accentuée par le jeu subtil et épuré de Joe Locke, l’expressivité raffinée de Dario Deidda et le drumming délicat de Roberto Gatto.

Simon Bolzinger Trio – Jazz des cinq continents

Simon Bolzinger Trio – Jazz des cinq continents

Dans le cadre de Jazz des cinq continents, le pianiste Simon Bolzinger rend hommage en trio aux musiques du continent latino-américain, le 20 juin 2021 à 20h au Musée Provençal de Marseille. Son album « Ritmos Queridos » opère la fusion entre musiques traditionnelles d’Amérique du Sud et Jazz. Promesses d’un voyage musical épicé en Amérique du Sud.

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Echo#1-Nuits de Fourvière 2021

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Jazz à Vienne 2021 – Modifications de la programmation

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Robin McKelle revient en force avec « Alterations »

Robin McKelle revient en force avec « Alterations »

Fusion musicale sensible

Robin McKelle présente « Alterations », un huitième album consacré à la reprise de chansons popularisées par des artistes féminines. Sa démarche s’inscrit dans l’histoire du jazz où les standards réinterprétés à l’envi n’en finissent pas d’être recréés. Dans cette dynamique, la chanteuse modifie le cadre originel des morceaux, son chant revisite le contexte musical et les titres prennent de nouvelles couleurs. Avec musicalité et sensibilité, elle fusionne de nombreux genres dans sa musique. Une belle réussite !

Après « Melodic Canvas » (2018) à l’esthétique acoustique et plutôt minimaliste, la chanteuse Robin McKelle revient en force avec « Alterations » (Membran/Sony), un opus qui redonne vie à des reprises de chansons inscrites dans la mémoire collective par des interprètes féminines. Enregistré à New-York avec une équipe de musiciens accomplis, l’album est annoncé pour le 14 février 2020.Couverture de l'album Alterations de Robin-McKelle

Dans son acception la plus générale, le terme alteration est associé à l’idée de changement, de modification. Dans le langage musical, une altération augmente ou diminue une note d’un demi-ton. En nommant son album « Alteration », Robin McKelle annonce ainsi clairement que sa démarche procède de cette logique de variation. En effet, elle sort les chansons de leur cadre habituel, en modifie la forme et leur donne un nouveau corps via un habillage musical différent tout en respectant le cristal de leur essence originelle principalement sous-tendu par le texte.

Aux neuf chansons dont les années d’origine s’étalent entre 1956 et 2011, Robin McKelle ajoute Head High, une superbe composition personnelle qui honore la mémoire de ces artistes.

« Alterations est un hommage à ces femmes qui ont changé ma vie… à des chansons qui m’ont fait trembler. Il m’a fallu un immense courage pour rendre miennes les sculptures sonores parfaites de ces artistes que j’admire autant pour leur musique que pour leur parcours. Poser mon empreinte sur celle laissée par Amy Winehouse ou Joni Mitchell n’aurait pas été possible avant… ». Robin McKelle

« Alterations » met en valeur les chansons de différents genres, de diverses époques qu’ont popularisé des femmes célèbres de Billie Holiday à Amy Winehouse, en passant par Dolly Parton, Janis Joplin, Sade, Carole King, Adele et Lana Del Rey. Par la force et la grâce de sa voix de contralto, tantôt suave et sensible, tantôt rugueuse et éraillée mais toujours fort expressive, Robin McKelle décontextualise les morceaux de leur cadre d’origine et les restitue dans un idiome musical sensible qui fusionne jazz, soul, rythm’n blues, blues et rock.

De « Introducing Robin McKelle » à « Alterations »

De 2006 à 2018, huit albums

Robin McKelle

Robin McKelle@Frank Bullitt

Née à Rochester aux Etats-Unis en 1976, Robin McKelle a étudié le jazz à l’Université de Miami puis au Berklee College of Music de Boston d’où elle sort diplômée. Elle entame ensuite sa carrière comme pianiste et choriste au début des années 2000. En 2004 elle est récompensée du troisième prix du concours Thelonious Monk Jazz Competition de Washington. Elle intègre alors le Boston Pops Orchestra comme soliste.

Après un album auto-produit « Never Let Me Go » (2000), la chanteuse enregistre « Introducing Robin McKelle » (2006) et « Modern Antique » (2008), ses deux premiers albums où elle reprend des standards de jazz et de rythm’n blues des années 40 et se produit accompagnée par un big band. Après « Mess Around » (2010) entre rythm’n blues, jazz et soul, elle sort avec son sextet The Flystones « Soul Flower » (2012) et « Heart Of Memphis » (2014), deux albums imprégnés d’influences soul et funk puis « Merry Christmas Vol 1 » (2014), un EP de trois titres consacrés aux chants de Noël.

C’est ensuite la sortie de « The Looking Glass » (2016), un opus aux échos raffinés de pop-soul-jazz et « Melodic Canvas » (2018) un album plus intime où jazz et soul cohabitent.

En 2020, « Alterations »

Dans un premier temps, Robin McKelle a sélectionné deux cents chansons puis par élimination a retenu neuf titres auxquels elle ajoute Head High, une composition personnelle.

Elle enregistre l’album « Alterations » à New-York avec un quartet de musiciens accomplis qui réunit le pianiste américain Shedrick Mitchell, aussi à l’orgue et au Fender Rhodes, le bassiste Richie Goods, ancien élève de Ron Carter et Ray Brown, le batteur Charles Haynes présent aux côtés de Lady Gaga ou Kanye West mais aussi immergé dans le jazz et le guitariste Nir Felder, qu’on a vu s’aventurer sur les territoires d’Esperanza Spalding, Jack DeJohnette ou Meshell Ndegeocello. Le groupe est renforcé par le saxophoniste ténor Keith Loftis qui les rejoint sur Head High et le trompettiste Marquis Hill sur Born to die.

Chaque plage propose un univers différent et pourtant l’ambiance globale de l’album restitue une impression d’unité, de cohérence. Cet état de fait résulte en grande partie de la qualité des arrangements qui assurent une sorte de continuum dans la musique, qu’il s’agisse de jazz, de soul, de rythm’n blues ou de blues. Ainsi les transitions d’un titre à un autre s’opèrent avec un grand naturel et dans une continuité qui évite tout télescopage esthétique. Au final, le plaisir de l’écoute est constant.

Au fil des titres

On se laisse convaincre par l’expressivité poignante de la voix de Robin McKelle sur Back to Back d’Amy Winehouse. Elle transforme la chanson d’amour en une mélodie mélancolique aux couleurs afro-latines. La voix se love entre orgue, percussions et cymbales, exit la noirceur, place à une lumière feutrée. C’est ensuite un lifting délicat que la chanteuse réserve au tube Rolling In The Deep qu’interprétait Adele. Gorgée d’énergie, la voix se promène entre soul et jazz et le court chorus bluesy de la guitare est exaltant.

Avec sa composition, Head High, on plonge dans l’idiome hard bop. La voix groovy et pétillante évoque le souvenir de Betty Carter, le ténor se fait impétueux et le morceau devient frénétique à souhait. Un pur moment de bonheur !

Hommage sensible à Billy Holiday, Don’t Explain développe un chant gorgé d’affliction dont la dimension dramatique rejoint celle du titre original. L’arrangement musical subtil, le solo inspiré de contrebasse et les chœurs qui doublent le chant ajoutent à la dimension intime de ce morceau. Plus tard c’est une relecture sentimentale que la chanteuse donne de la romance pop Born To Die qu’a chanté Lana Del Re. La trompette bouchée magnifie la douceur exquise de cette ballade que délivre la voix suave aux mille nuances.

Plus loin, Robin McKelle insuffle un groove funk et galvanisant au thème qu’interprétait Dolly Parton. Jolene se trouve ainsi métamorphosé et électrisé par les soli des instrumentistes et la voix rocailleuse qu’adopte la chanteuse. Imprégnée d’une forte charge émotionnelle, la voix rafraîchit ensuite River, la composition de Joni Mitchell qu’illumine un chorus de guitare inspiré et touchant. Plus tard, sur la chanson de Sade, No Ordinary Love, le chant alterne  entre ballade et accents latins alors que le solo tendu de la guitare pousse le morceau et la voix vers une transe irrésistible.

Mercedes Benz, l’hymne solo que proclamait Janis Joplin, devient un cantique aux accents de gospel. La voix déchirante de Robin McKelle inspire à la guitare une intervention blues-rock qui enflamme les tympans. Une version intense et profondément soul à réécouter en boucle. L’album se termine par un duo sensible entre la voix et le piano qui reprennent la chanson de Carole King, You’ve Got A Friend.

Libre à chacun(e) de préférer les versions originales mais nul(le) ne peut dénier à Robin McKelle de s’être approprié de manière très personnelle ces succès  internationaux qu’elle a repris avec brio. Sa voix souple et sensible pose avec légèreté et détermination des accents jazz, soul ou blues sur ces chansons populaires qu’elle habille de nouvelles couleurs et interprète avec un talent infini.

Pour s’immerger dans l’univers musical de l’album « Alterations » et retrouver Robin McKelle, plusieurs concerts se profilent. RV le 05 mars 2020 au Théâtre de Cambrai, le 07 mars 2020 à Dreux dans le cadre de Jazz de Mars, le 13 mars 2020 à Wissous au St-Ex, le 14 mars 2020 à Montbrison au Théâtre des Pénitents, les 16 & 17 mars 2020 à Paris au New Morning, le 26 mars 2020 dans le cadre du festival de Jazz International de Megève, le 15 avril 2020 à Colmar, salle des Catherinettes et le 20 mai 2020 au Théâtre National de Nice. ICI pour consulter l’ensemble des dates de concert.

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