L’élégante sobriété d’un trio sensible
La sortie du second opus du Pierre de Bethmann Trio, « Essais / Volume 2 » est annoncée pour le 12 janvier 2018. Le pianiste continue son exploration de reprises en compagnie de Sylvain Romano et Tony Rabeson. Un album dont l’élégance rime avec sensibilité.
Le 12 janvier 2018, Pierre de Bethmann sort « Essais / Volume 2 » (Alea/Socadisc), la quatrième production de son label Aléa créé en 2004. Après le premier album, « Essais / Volume 1 » paru chez Aléa en 2015 et avec l’expérience glanée tout au long de leurs nombreux concerts, le pianiste Pierre de Bethmann, le contrebassiste Sylvain Romano et le batteur Tony Rabeson poursuivent l’aventure du Pierre de Bethmann Trio.
Compositeur exigeant et musicien émérite, Pierre de Bethmann continue à renouveler et à questionner son art au fil des ans. Sans cesse tourné vers l’avenir il explore avec sérieux, mais non sans humour, la musique qu’il enseigne et pratique. Chacune de ses apparitions contribue à combler les amateurs de musique. On se rappelle avec bonheur sa résidence à l’AmphiJazz de Lyon où il s’était produit en mai 2017, quelques semaines avant l’enregistrement de l’album « Essais / Volume 2 ».
Cette fois encore le Pierre de Bethmann Trio explore diverses traditions musicales sans vraiment en privilégier aucune. On se réjouit à l’écoute de ce répertoire de reprises qui, il est vrai dépasse largement le territoire jazz et l’on ne s’en plaint pas, loin de là. Enregistré les 27 et 28 juin 2017 au Studio Recall (Pompignan) par Philippe Gaillot, l’album restitue la musique du trio comme s’il s’agissait de celle d’un concert. On capte les interactions et les vibrations complices qui circulent entre les musiciens.
On est saisi par la teneur du répertoire qui met dos à dos dix morceaux datant de 1707 à 1985, écrits par divers compositeurs issus des deux bords de l’océan Atlantique. Ainsi se côtoient les musiques d’Eric Dolphy, George Shearing, Victor Schertzinger et Gene de Paul, Ivan Lins, Georg Friedrich Haendel et Maurice Ravel, Alain Goraguer et Laurent Voulzy, sans oublier Anna Marly et son Chant des Partisans.
Avec une acuité sans égale, le trio interprète chaque thème en le dépaysant, en lui octroyant une esthétique propre. Chaque morceau est abordé sous un angle rythmique et harmonique innovant qui le met en valeur, le renouvelle et permet aussi de mesurer le large spectre musical du trio.
De son articulation toujours aussi précise le pianiste développe la dimension mélodique, tisse de riches couleurs harmoniques et explore de nombreux espaces rythmiques. Ses compagnons lui apportent leur savoir-faire indéniable. Soutenu par une rythmique souple et inventive, le pianiste fait alterner véhémence et sobriété, chaleur et profondeur.
L’interprétation du trio s’inscrit dans un idiome que l’on peut qualifier de classique et pourtant, derrière chaque barre de mesure se cache une surprise. Pour le trio il ne s’agit pas de transformer à tout prix, le thème l’air ou le standard, ni non plus de s’en tenir à la forme de l’écriture originelle. Le parti pris est plutôt de privilégier la musicalité, l’inventivité, les contrastes. Ainsi, plusieurs climats coexistent.
L’aria d’Haendel, Lascia la Spina, prend une allure martiale et tragique. Miss Ann file un train d’enfer. Sur Forlane, les muses de Ravel batifolent sans compter. Começar de Novo fleure bon l’esprit du Brésil. Conception change de rythme et gagne en sérieux. Le Chant des Partisans élève de poignantes vibrations. You don’t kow what love is perd de sa désespérance. On navigue avec bonheur sur la chaloupe romantique de Belle-Ile-en-Mer, Marie-Galante.
On ne se lasse pas de la version épurée et introspective du thème d’Alain Guoraguer, Je Bois, immortalisé et presque caché par les paroles Boris Vian. On peut savourer Je Bois avec excès et sans aucun risque si ce n’est celui de redécouvrir cette composition.
Tout au long des dix plages de l’album « Essais/Volume 2 », le Trio de Pierre de Bethmann dispense une musique d’une absolue fraîcheur. Comme le regard intérieur d’un jazz élégant et sobre qui affectionne le sens du beau et s’épanouit sans afféterie.
Parce que plus que jamais la musique gagne à être vécue en direct, rendez-vous les 02 & 03 février 2018 à Paris au Sunside pour écouter Pierre de Bethmann Trio avec Pierre de Bethmann au piano, Sylvain Romano à la contrebasse et Tony Rabeson à la batterie.
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