Roberto Fonseca sort « ABUC » chez Impulse!

Roberto Fonseca sort « ABUC » chez Impulse!

Un voyage coloré à travers la musique cubaine

Roberto Fonseca publie « ABUC », son huitième album chez Impulse! Véritable kaléidoscope de couleurs dansantes, « ABUC » raconte la riche histoire de la musique cubaine. Le pianiste croise les sons d’hier et ceux d’aujourd’hui. Les époques se télescopent, les rythmes éclaboussent de couleurs et d’énergie.

300_cover_robertofonseca_abuc_simple_hd1Dès le titre de l’album, « ABUC », Roberto Fonseca annonce la couleur. Tout comme il inverse les lettre du nom de « CUBA » pour nommer son album, il mélange dans un voyage musical chatoyant toutes les musiques cubaines au long des quatorze plages. En effet le pianiste mêle les rythmes et les sons. Il inscrit de la modernité au sein de la tradition musicale cubaine.

L’album « ABUC » (Impulse!/Universal) sorti le 11 novembre est vraiment un concentré énergique de la tradition cubaine que stimule la modernité.

pics4_robertofonseca_abucAvant cet album, on connaissait déjà quelques détails de la vie du pianiste cubain Roberto Fonseca. Apparu sur scène à l’âge de 15 ans au Festival International de la Havane, celui qui a étudié au Havana’s Superior Institut of Art a sorti son premier album « Tiene que ver » en 1999. On sait qu’il a assuré le remplacement de Ruben Gonzalez au sein du Buena Vista Social Club avant d’accompagner Ibrahim Ferrer lors d’une grande tournée mondiale.

Par la suite il a mis son talent au service de la chanteuse Omara Portuando. En 2014, sur les scènes de l’hexagone, on a pu écouter le pianiste jeter un pont entre Cuba et l’Afrique aux côtés de la chanteuse malienne Fatoumata Diawara. Un album est d’ailleurs né de cet échange, « At Home » (Montuno/Jazz Village), enregistré live au Festival de Jazz de Marciac. 

 Aujourd’hui, sur « ABUC »Roberto Fonseca fait le choix délibéré de raconter l’histoire de la musique cubaine à sa manière. Il propose sa propre vision et incorpore des allusions au passé à une musique délibérément contemporaine.

Des origines à aujourd’hui, « ABUC » conte la grande histoire de la musique cubaine. Avec cet album pêchu et coloré, Roberto Fonseca donne à entendre contradanzamambo, cha-cha-cha, danzon et boléro. Comme lors d’une sauvage escarga, ces jams cubaines où les musiques se mélangent, le passé se mêle au présent. Les musiques du passé se teintent d’ambiances contemporaines. Les rythmes cuivrés coexistent avec le hip-hop.

pics5_robertofonseca_abucRoberto Fonseca s’affranchit de toute chronologie et navigue en zigzag à travers le temps dans un voyage qui n’a vraiment rien de linéaire. Au gré des titres il mélange les époques et les styles et fait même coexister des musiques de différentes périodes au sein d’un même morceau.

Quatorze plages dont huit compositions originales et quatre autres thèmes co-composés avec certains des interprètes de l’album. Une composition de Ray Briant ouvre et termine « ABUC ». Il s’agit de Cubano Chant. Cette composition du pianiste Ray Briant (1931–2011 est un des premiers morceaux de jazz que Roberto Fonseca a écouté. Il dit l’apprécier à double titre, d’abord pour son appartenance au jazz dont le pianiste se revendique et aussi parce que Ray Briant l’a conçu comme un hommage à Cuba et sa musique.

pics3_robertofonseca_abucEn ouverture de l’album, on écoute une riche version orchestrale de Cubano Chant. Le piano présente le thème. Il est vite rejoint par des percussions foisonnantes et de chatoyants riffs cuivrés . Le trombone virtuose de Trombone Shorty vient dialoguer avec l’orchestre et le piano. L’énergie est au rendez-vous. Pour terminer l’album, Roberto Fonseca reprend le thème en piano solo. Une très courte improvisation virtuose et syncopée prise sur un rythme plus rapide que le titre d’ouverture.

Aux côtés du pianiste, les intervenants sont nombreux. Outre la chanteuse Daymé Arocena et le chanteur Carlos Calinga, on a le plaisir de retrouver Rafael Lay, Roberto Espinosa Rodriguez et les chanteurs de l’Orquesta Aragon. La participation du trompettiste Manuel « Guajiro Mirabal » apporte une touche nostalgique au titre Despues.

On a vibré sur Tumbao de la Unitad, une guajira où les sonorités de la guitare électrique se mêlent à de l’électro et aux percussions du Brésilien Zé Luis Nascimento. Le bonheur est complet lorsque résonnent la voix et la guitare d’Eliades Ochoa. Il appelle à l’amour, à la paix et à l’unité dans le monde. Au moins la musique permet-elle d’espérer que ce rêve devienne un jour réalité.pics2_robertofonseca_abuc

Sur Contradanza Del Espiritu, le vieux rythme cubain de la contredanse est pris très lentement. La masse orchestrale de cuivres et percussions rejoignent le piano. Roberta Fonseca accentue l’aspect classique de ce titre. On est aussi séduit par la modernité de Tierrra Santa ainsi que par Sagrado Corazon où, avec l’Orquesta Aragon, le rythme hésite entre bolero, danzón et cha-cha-cha.

Family résonne comme un boogaloo immergé dans la musique cubaine. Orgue électrique, riff des cuivres, voix teintées années 60, tout se télescope et enchante. La fin du morceau n’est pas sans rappeler les orchestrations de Lalo Shifrin ou Les Cornichons de Nino Ferrer.

Tous les titres rivalisent d’inventivité et de chaleur mais sans nul doute, Afro Mambo devrait rallier tous les suffrages. On se laisse porter par les couleurs typiques de ce mambo où voix, percussions et riffs cuivrés stimulent le jeu du piano. Si le titre audio est splendide, la vidéo Afro Mambo est absolument renversante.

 Sur « ABUC », le son d’aujourd’hui croise celui d’hier. A l’écoute de l’album, on chavire et on se retrouve la tête à l’envers mais on reprend très vite l’équilibre pour entrer dans la danse et laisser tourner en boucle les 14 titres de l’album. Un concentré d’énergie irrésistible.

Thomas Bramerie signe « Side Stories »

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Après 30 ans de carrière, Thomas Bramerie dévoile « Side Stories », son premier album en leader. Sideman incontournable, le contrebassiste avance dans la lumière en trio avec deux jeunes talentueux jazzmen. Il est rejoint par trois compagnons de route, Eric Legnini, Jacky Terrasson et Stéphane Belmondo. De l’album s’exhale le parfum sensible et la force d’un jazz intemporel.

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Clin d’œil à Fidel Fourneyron & « Animal »

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Avec le soutien de l’ONJ Fabric, Fidel Fourneyron présente « Animal », un album et un trio inédit qui réunit autour du tromboniste, le contrebassiste Joachim Florent et le batteur Sylvain Darrifourcq. Avec eux le groupe rend hommage à quelques représentants du monde animal. Au fil des plages et des improvisations le bestiaire prend forme et s’anime.

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« Almot Wala Almazala », deuxième album de Naïssam Jalal

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« Almot Wala Almazala », une ode poignante à la résistance

“Almot Wala Almazala” le deuxième album de « Naïssam Jalal & Rhythms of Resistance » rend hommage au courage et à la résistance du peuple syrien. Entre révolte et espoir esquissé, un album coup de poing.

pochette-almot-jpeg-768x669Après “Osloob Hayati” sorti en mars 2015, la flutiste Naïssam Jalal et son groupe « Rythms of Resistance » poursuit sa route musicale. Annoncé pour le 10 novembre, « Almot Wala Almazala » (Les Couleurs du Son//L’Autre Distribution), le deuxième album du quintet, s’inscrit dans la continuité du premier.

Le titre de l’album « Almot Wala Almazala » reprend le slogan « la mort plutôt que l’humiliation » scandé par les Syriens au printemps 2011 lorsqu’ils ont investi la rue et crié leur soif de liberté au péril de leur vie, le cœur plein d’espoir et les mains chargées de fleurs. On connaît la suite et le martyr de ce peuple qui aspire juste à vivre libre.

« C’est pour rendre hommage à leur courage, et aux centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants morts sous les balles ou la torture, morts de faim, assiégés par le régime et l’indifférence du monde » que la flutiste Naïssam Jalal a donné ce titre à l’album et « composé le morceau qui raconte l’histoire de cette révolution qui vit encore malgré tout ».

Ancrée dans les traditions orientales, la musique de l’album « Almot Wala Almazala » se projette librement vers un ailleurs que l’orchestre esquisse au gré des des modes empruntés à la musique orientale et des improvisations. Les envolées furieuses de la flutiste sont soutenues par une rythmique enivrante qui délivre un groove aux effluves éthiopiens.

naissam-jalal_photo-de-emanuel-rojas_oLa jeune flutiste d’origine syrienne est née à Paris où elle a étudié la flute traversière classique au conservatoire. À 17 ans Naïssam Jalal découvre l’improvisation et deux ans après elle quitte la France en quête de ses racines. Elle étudie le nay au Grand Institut de musique arabe de Damas en Syrie puis rejoint le Caire où elle étudie le violon. De retour en France en 2006 elle se défie déjà des frontières musicales et partage son activité entre de nombreux styles, rap, musiques orientales, afrobeat et même musiques latines comme le tango avec Melingo. Elle côtoie le milieu du jazz et on l’a écouté récemment sur « Golan/Al Joulan Vol.1 », le dernier disque du contrebassiste Hubert Dupont.

Elle crée son duo Noun Ya avec le guitariste et oudiste Yann Pittard et enregistre « Aux Résistances » en 2009 En 2011 elle fonde son quintet « Naïssam Jalal & Rhythms of Resistance » avec lequel elle se produit ensuite en France et en Europe. Attachée au milieu hip-hop, elle continue à explorer cet univers avec le rappeur Osloob dans leur formation Al Akhareen.

A l’image de leur musique métisse, « Rythms of Resistance » est un ensemble cosmopolite. Le saxophoniste franco-marocain Mehdi Chaib, le guitariste et violoncelliste allemand Karsten Hochapfelt, le contrebassiste hongrois Matyas Szandai. Sur cet album, le batteur guadeloupéen Arnaud Dolmen partage les plages avec l’Italien Francesco Pastacaldi

Les neuf plages de l’album restituent les couleurs de la révolte, de la rage et de la violence mais ne sont pas sans évoquer des ambiances qui suggèrent le courage, l’espoir et l’amour. Les tensions sont créées par la pulsion lancinante et incessante d’une solide section rythmique et les riffs réitératifs que souffle la flute. Les improvisations très fluides du saxophone insufflent le feu ou une douce complainte. La parole circule librement entre les musiciens

Avec hauteur Alep et la flute égrènent le temps qui passe au-dessus de la ville qui espère et résiste. Sur le titre Dar Beida, irradié de lumière, le violoncelle de Larsten Hochapfel sonne comme un gembré et le nay de Naïssam Jalal élève des spirales véhémentes comme pour solliciter la clémence. La pluie laisse entendre un répit salvateur.

Ainsi nommée en hommage à Daniel Bensaïd, à qui le morceau est dédié La lente impatience dit la nécessité de résister pour que demain advienne. Le saxophone infatigable élève une longue plainte comme un appel plein de désespérance qui rappelle par sa puissance les cris du mouvement de libération des afro-américains.

Conçu comme une courte suite, le titre éponyme de l’album dédié aux martyrs de la révolution syrienne porte en lui la plainte absolue de la désespérance, la force nécessaire de la révolte, la lumière fragile de l’espoir et le possible ténu d’un renouveau attendu.

Entre l’Orient et l’Occident, entre jazz, musique traditionnelle orientale et musiques africaines, « Almot Wala Almazala », un opus hypnotique empreint de gravité. Une musique personnelle, métissée et engagée qui résiste au formatage et remet en cause les cadres traditionnels.

Thomas Bramerie signe « Side Stories »

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Après 30 ans de carrière, Thomas Bramerie dévoile « Side Stories », son premier album en leader. Sideman incontournable, le contrebassiste avance dans la lumière en trio avec deux jeunes talentueux jazzmen. Il est rejoint par trois compagnons de route, Eric Legnini, Jacky Terrasson et Stéphane Belmondo. De l’album s’exhale le parfum sensible et la force d’un jazz intemporel.

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Clin d’œil à Fidel Fourneyron & « Animal »

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Avec le soutien de l’ONJ Fabric, Fidel Fourneyron présente « Animal », un album et un trio inédit qui réunit autour du tromboniste, le contrebassiste Joachim Florent et le batteur Sylvain Darrifourcq. Avec eux le groupe rend hommage à quelques représentants du monde animal. Au fil des plages et des improvisations le bestiaire prend forme et s’anime.

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« Reflejos Migrantes » par Jerez Le Cam

« Reflejos Migrantes » par Jerez Le Cam

Le tango nomade et libre de Gerardo Jerez Le Cam

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Avec « Reflejos Migrantes », Gerardo Jerez Le Cam invite à un voyage tourbillonnant dans les pas des migrants. Un hommage vibrant à ses parents… en écho à sa propre vie. Nomade, le tango bouscule les codes et croise les cultures.

250_couv_reflejos-migrantes_jerez-le-camLe pianiste Gerardo Jerez Le Cam transcende les styles et mélange les musiques traditionnelles et contemporaines argentines avec leurs cousines roumaines et moldaves. Cet artiste franco-argentin natif de Buenos Aires a en effet inventé le « tango balkanique » et il revient en 2016 avec « Reflejos Migrantes » (Label Ouest/l’Autre Distribution) à paraître le 10 novembre. L’enregistrement a été réalisé en juillet 2016 à La Soufflerie de Rezé près de Nantes. Cet album vraiment ébouriffant présente un riche mélange de trames mélodiques et d’envolées tourbillonnantes.gerardo-jerez-lecam_photo-alejandro-rumolino

Avec douze compositions originales et virtuoses du pianiste, le tango visite les Balkans et s’enrichit des musiques d’Europe de l’Est dont il emprunte les mesures impaires. Gerardo Jerez Le Cam est accompagné par le violon virtuose du Roumain Iacob Maciuca, le cymbalum dépaysant du Moldave Mihai Trestian et le bandonéon poignant de Manu Comté. La chanteuse argentine Sandra Rumolino est invitée sur deux titres.

A l’écoute de  « Reflejos Migrantes », on voyage au cœur de l’univers d’un tango nomade. Harmonieuse et étourdissante, la musique syncopée emprunte autant au tango qu’à un jazz moderne et tendu. Incrustée de tonalités contemporaines elle tend des ponts entre les musiques tziganes et classiques.

« Reflejos Migrantes » propose un tango mystérieux aux accents tragiques dont les harmonies surprenantes se promènent parfois dans des territoires romantiques. Les plages font alterner les ambiances où se télescopent le passé et le présent. La musique de l’album définit un univers musical où se mêlent harmonies surprenantes et rythmes complexes.

Rien ne serait possible sans la virtuosité étourdissante des instrumentistes qui rivalisent par ailleurs d’inventivité. Au carrefour de tous les timbres et ambiances de l’album, le titre El Cruce  termine l’album dont il représente une sorte de synthèse.

Sous des atours sophistiqués et sérieux la musique foisonnante impulsée par le quartet de Gerardo Jerez Le Cam sait rester accessible. Elle allie en effet la tradition du tango et de la musique tzigane avec la modernité des mélodies mélancoliques et syncopées. Le mélange demeure harmonieux, réserve des nuances et des surprises.

Soutenue par le violon sensible de Iacob Maciuca, la voix de Sandra Rumolino adopte le registre de la nostalgie sur deux titres, Calle de Lomas et le langoureux Melancolia.

Interprétés par des instrumentistes virtuoses, les rythmes tourbillonnants de Torbellino enchantent et donnent le vertige.

En définitive,  le quartet de Gerardo Jerez Le Cam habille le tango d’un tissu aux couleurs des musiques populaires. Par contre, cet habit  chatoyant est doublé d’une trame musicale dont les racines sont ancrées dans la musique savante. Ainsi paré « Reflejos Migrantes » possède toutes les qualités pour enchanter des oreilles curieuses d’innovation. Point besoin de visa pour « Reflejos Migrantes ». Sa musicalité suffit pour lui permettre de rayonner au-delà des frontières.

Pour découvrir le répertoire de  « Reflejos Migrantes », un rendez-vous s’impose. Celui du 03 décembre au Théâtre des Abbesses à Paris où se produit Jerez le Cam quartet.

Thomas Bramerie signe « Side Stories »

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Après 30 ans de carrière, Thomas Bramerie dévoile « Side Stories », son premier album en leader. Sideman incontournable, le contrebassiste avance dans la lumière en trio avec deux jeunes talentueux jazzmen. Il est rejoint par trois compagnons de route, Eric Legnini, Jacky Terrasson et Stéphane Belmondo. De l’album s’exhale le parfum sensible et la force d’un jazz intemporel.

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Clin d’œil à Fidel Fourneyron & « Animal »

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Auditorium de Lyon, Joshua Redman et Brad Mehldau duo

Auditorium de Lyon, Joshua Redman et Brad Mehldau duo

« Joshua Redman et Brad Mehldau duo », dialogue complice

Retrouver Joshua Redman et Brad Mehldau duo le 13 novembre à 16h sur la scène de l’Auditorium de Lyon tombe à pic après la sortie récente de leur album « Nearness » enregistré en duo. C’est surtout un bonheur sans pareil de pouvoir de nouveau être les témoins de leur complicité.

duo-redman-mehldau_credit-weintraubLe dimanche 13 novembre à 16h, l’Auditorium de Lyon, en coproduction avec Jazz à Vienne, propose le deuxième concert de sa saison Jazz 2016/2017. Le duo du saxophoniste Joshua Redman et du pianiste Brad Mehldau sera précédé à 15h par des « Propos d’Avant-Concert » animés par Jean-Paul Boutellier dans le Bas-Atrium à 15h.

Les deux quadragénaires se connaissent depuis 1993, quand Brad Mehldau était membre du quartet de Joshua Redman et enregistrait en1994 sur le disque du saxophoniste, « Moodswing ». Leurs carrières respectives de leaders leur a malgré tout permis de se croiser ensuite en diverses autres occasions comme en 2010 où le saxophoniste participe à l’enregistrement de « Highway Rider », un double album du pianiste. Ils se sont aussi retrouvés en 2013 pour l’album du saxophoniste « Walking Shadows » que Brad Mehldau produit et arrange, sans oublier de s’installer devant le clavier, bien sûr.

Le dialogue est un exercice que ces deux musiciens affectionnent. On se souvient d’un certain 16 juillet 2011 où les spectateurs des gradins de Fourvière ont suspendu leur souffle pour capter la musicalité du Joshua Redman et Brad Mehldau duo comme l’ont fait les spectateurs de Marciac cette même année 2011 et dont témoigne cette vidéo.

Aujourd’hui la fougue maîtrisée du saxophoniste Joshua Redman convient aux recherches que le pianiste Brad Mehldau opère sur son piano acoustique. Leur complicité n’est pas feinte. L’album « Nearness » (Nonesuch) précédemment chroniqué sur ce blog en est la preuve insigne. Sorti le 09 septembre, cet album restitue le dialogue intime que ces deux artistes entretiennent sur scène. Les six plages de l’album sont en effet enregistrées « live » en 2016, lors d’une tournée européenne en duo.nearness-couv_joshua-redman-brad-mehldau

Le répertoire de l’album navigue entre compositions originales et standards. Pas sûr que les deux instrumentistes exécutent les six titres de « Nearness » lors de leur concert à Lyon car ils ont en ont bien d’autres en réserve mais ils proposeront à coup sûr une alternance entre leurs compositions et leurs reprises si personnelles des grands standards du jazz.

Peut-être Joshua Redman et Brad Mehldau interprèteront-ils Ornithology de Benny Harris et Charlie Parker sur un tempo échevelé comme pour prouver leur maîtrise du tempo ? On espère surtout qu’ils joueront The Nearness Of You de Hoagy Carmichael et Ned Washington et restitueront aux spectateurs de l’Auditorium l’émotion qui habite ce titre sur l’album.

Quelque soit le répertoire adopté par le « Joshua Redman et Brad Mehldau duo », la conversation complice des deux musiciens comblera d’aise les spectateurs présents le 13 novembre à 16h dans la Grande Salle de l’Auditorium de Lyon. Le souffle de Joshua Redman et les dix doigts de Brad Mehldau offriront sans nul doute leur musique raffinée mais non dénuée d’énergie et de créativité

… on fait d’ailleurs le pari que ce concert s’inscrira dans les mémoires comme un certain concert solo de Brad Mehldau à l’Auditorium !

Thomas Bramerie signe « Side Stories »

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Clin d’œil à Fidel Fourneyron & « Animal »

Clin d’œil à Fidel Fourneyron & « Animal »

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« For Paco » de Louis Winsberg, JALEO

« For Paco » de Louis Winsberg, JALEO

JALEO dédie son 3ème album à Paco de Lucia

L’aventure de JALEO continue avec ce troisième album que Louis Winsberg dédie à Paco de Lucia. « For Paco » demeure dans la veine habituelle de JALEO. Une fenêtre ouverte sur univers chaleureux enraciné dans un flamenco joyeux.

300_louis-winsberg-jaleo_for-paco_couv« For Paco » (Label Bleu/L’Autre Distribution) n’est pas un album destiné aux puristes de flamenco ni même aux inconditionnels de jazz traditionnel. Cet album convient par contre à ceux et celles qui ont apprécié la démarche de Paco de Lucia, ce guitariste légendaire qui a modernisé le flamenco dans les années 70 en explorant la musique classique et le jazz. Son art construit à partir d’une technicité éblouissante a conservé une dimension sensible et une inventivité sans pareille.

300_louis-winsbergC’est dans une telle logique que Louis Winsberg a créé JALEO à la fin des années 90. En recherche d’un monde qui lui appartienne en propre, le guitariste a exploré librement les univers musicaux qu’il connaissait. Il les a mêlés, invitant à ses côtés des musiciens prêts à s’engager dans cette quête, celle d’un ailleurs qui bouscule les frontières et les identités jusqu’à en définir une nouvelle histoire, celle de JALEO.

Deux albums ont suivi. Ce fut d’abord « Jaleo » en 2001 puis le « Bal des Sud » en 2005. Construit autour de Louis Winsberg, le groupe JALEO a tourné dans les festivals et sur les scènes de quatre continents. Le public a toujours réservé un bel accueil à la musique et aux spectacles lumineux et généreux de JALEO. Avec ce troisième disque, « For Paco » la trilogie JALEO advient.

Louis Winsberg dédie cet opus à Paco de Lucia. « … lui qui a su ouvrir  le monde du Flamenco au jazz et à l’improvisation…et mener son art à un niveau de pureté  et de puissance très rare. Durant toute ces années il a éclairé ma musique, moi qui vient du jazz et qui cherche ailleurs, quelque part vers ma « Méditerranée » »

Certes les échos de la musique de Paco résonnent dans « For Paco » mais on n’y retrouve pas le répertoire du maître. L’album est irisé de flamenco mais JALEO demeure fidèle à ses codes, JALEO explore la musique avec liberté et dépasse les frontières de l’Andalousie. Ainsi la guitare côtoie oud, mandoline, saz et bouzouki. Bien sûr la voix flamenca contribue toujours à l’esthétique musicale et le rythme est encore marqué par les palmas, le cajon et les talons de la danseuse mais les percussions indiennes les rejoignent.

Dans « For Paco », JALEO chahute les références habituelles, les détourne, les contourne…  et le tour est joué, la magie-JALEO fonctionne.

300_louis-winsberg-jaleo_eygalieresPour enregistrer cet album lumineux, Louis Winsberg a réuni le quintet de base constitué de lui-même aux guitares, oud, saz, mandoline, bouzouki et percussions, Sabrina Romero (chant, danse, cajon), Jean-Christophe Maillard (saz, guitares, choeurs), Cédric Baud (guitare, saz, mandoline) et Stéphane Edouard (percussions, tablas). La couleur prédominante est donnée par les guitares, les voix et les percussions?

Quelques compagnons de longue date sont venus épauler l’équipe, tels les percussionnistes Miguel Sanchez et Nantha Kumar. Jorge Pardo, membre du sextet légendaire de Paco de Lucia, intervient à la flute et illumine El Pescador et Que Mas de ses aigus brillants.  Le cantaor El Piculabe ajoute sa voix poignante sur la seconde partie du thème Podemos soutenu par une section de cordes un peu vaine que l’on retrouve sur For Paco et sur Paloma.

« For Paco » c’est une fête chaleureuse et colorée. C’est aussi une sensation de paix venue sur les ailes de la colombe. « For Paco », c’est quoi d’autre ? Peut-être la liberté du pêcheur qui rêve de jouer une buleria sur les sommets de l’Himalaya et finalement esquisse les pas d’une salsita. « For Paco » c’est enfin croire au possible d’une autre musique dédiée à Paco.

Avec les volutes d’une voix aux accents soufistes, Bulerhimalaya ne se contente pas d’ouvrir l’album, il ouvre la musique vers des horizons plus lointains que ceux de l’Andalousie. For Paco porte en lui de lointains échos de « Zyryab » que Paco aimait à jouer et à transfigurer. Avec légèreté les cordes des guitares chantent tendremen Salsita. Podemos hésite entre détermination et lamentation

On aime les fulgurances des voix et l’enthousiasme des percussions. On vibre aux nuances et aux contrastes des ambiances qu’enchantent les guitares. On se réjouit donc à double titre de la sortie de « For Paco » le 10 novembre. D’une part parce qu’il s’ajoute aux précédents albums et d’autre part parce que JALEO est de nouveau de retour sur les routes depuis le 29 octobre.

Comme annoncé dans la chronique consacrée au 28ème Festival « Les Guitares », Jaleo se produit le 03 décembre à l’Espace Tonkin de Villeurbanne avec Louis Winsberg (guitares), Sabrina Romero (chant, anse, cajon), Alberto Garcia (chant, palmas), Cédric Baud (saz, guitares) et Stéphane Edouard (percussions).

Il est aussi possible d’écouter le répertoire de JALEO  » le 07 décembre au Studio de l’Hermitage à Paris.

… et en attendant quelques images et sons pour patienter !

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Clin d’œil à Fidel Fourneyron & « Animal »

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