A Vaulx Jazz – Soirée Jazz Front / Avishai Cohen

A Vaulx Jazz – Soirée Jazz Front / Avishai Cohen

Avishai Cohen se libère du jazz

Pour le second concert de « Soirée Jazz Front » du 22 mars 2017, le festival A Vaulx Jazz invite le contrebassiste Avishai Cohen et son « Jazz Free Quartet ». Nouveau projet. Nouveau quartet. Nouveau son. Très clairement le leader prend ses distances avec le jazz.

Il n’est plus besoin de présenter Avishai Cohen, contrebassiste, compositeur, arrangeur et chanteur devenu un artiste incontournable de la scène jazz internationale après un passage aux côtés de Danilo Perez puis chez Chick Corea durant cinq ans. Depuis 2005 le musicien poursuit sa quête musicale en recherche d’un son distinctif. Pour ce faire sa musique explore des territoires où les racines du jazz rencontrent les musiques classique, celles d’Europe de l’Est, d’Espagne, du Maghreb, du Moyen-Orient et aussi d’Israël, comme un retour aux sources. Même si elle se réfère à de nombreuses influences, l’identité musicale d’Avishai Cohen repose essentiellement sur le chant profond de sa contrebasse et ses lignes mélodiques émouvantes.

Alors qu’un album est attendu à l’automne 2017 chez Sony, Avishai Cohen tourne actuellement son tout nouveau projet « Jazz Free » qu’il présente en septet ou en quartet. C’est la version du « Jazz Free Quartet » que propose le festival A Vaulx Jazz à un public très mobilisé autour de cet artiste. Le concept du nouveau projet annonce une musique libérée du jazz.

Dès la présentation du groupe on comprend qu’il va moins s’agir de jazz instrumental que de chant sur un fond de groove mouvant. En effet, l’artiste l’annonce tout de go dès le début du set, pas un seul musicien de jazz dans le groupe… sauf peut-être lui, enfin on l’espère, si tant est qu’il soit possible de donner une définition formelle de ce qu’est vraiment un musicien de jazz.

Effectivement sur scène on constate la disparition du piano acoustique remplacé par des claviers. En effet, dans la version quartet du projet, Avishai Cohen dirige sa nouvelle formation entre Fender Rhodes, basse Fender, contrebasse, sans oublier les micros qui portent son chant. Certes le musicien est familier des claviers qu’il utilise pour écrire ses musiques mais sans doute escompte-t-il ainsi teinter son répertoire d’un son plus tendance.

Les musiciens du groupe viennent tous d’Israël. Itamar Doari, le percussionniste est membre régulier du trio d’Avishai Cohen. La violoncelliste Yael Shapira chante aussi et a joué avec le leader dans le cadre de son quatuor à cordes « Almah ». Elyasaf Bishari joue de l’oud, de la basse électrique et chante également.

Au Fender, Avishai Cohen débute le set par un chant traditionnel de shabbat puis enchaîne par deux titre de son ancien album « Aurora » (2009) dont le superbe Leolam puis Winter Song qu’il ouvre à la basse Fender. Puis le répertoire déroule des chansons qui regardent du côté de la pop sans omettre un blues écrit par le leader pour sa femme mais qu’il dédie à toutes les femmes présentes. Le substrat blues est plutôt light et les paroles quasi indigentes… doo doo doo.

Un chant yéménite ramène le répertoire du côté des musiques traditionnelles et les musiciens unissent leurs talents pour célébrer une musique empreinte de profondeur et de véracité. Un morceau quasi instrumental enflamme la scène et la contrebasse poussée par la percussion donne toute la mesure de sa profondeur.

De bout en bout du set on est impressionné par la prestation éblouissante du percussionniste Itamar Doari. Il assure une assise rythmique solide avec une simplicité et une efficacité remarquables. Les accompagnements du violoncelle sont par contre insuffisamment mis en valeur, comme noyés dans la masse sonore et l’on ne peut donc en savourer la finesse. Tous les musiciens unissent leurs voix au chant du leader qui prend un visible plaisir à l’exercice vocal.

D’ailleurs Avishai Cohen interprète seul au chant et à l’archet sur sa contrebasse le gospellisant Sometimes I Feel Like a Motherless Child. Le charisme et le talent naturel de l’artiste suffisent pour que l’émotion surgisse enfin sur scène, même si l’on a entendu Avishai Cohen en d’autres temps interpréter des titres avec plus de déchirement. il est vrai que le musicien a essuyé quelques contrariétés avec le son et la pédale de son Fender Rhodes qu’il a du coup abandonné.

En fait, tout repose sur la partie vocale répartie entre l’ensemble des artistes et sur un fond rythmique qui doit porter la musique et faire vibrer le public, le faire bouger. D’ailleurs le message des musiciens est explicite. A plusieurs reprises ils invitent la salle à taper dans les mains en rythme et pour finir, sur un rythme aux influences latines Avishai Cohen sollicite le public à venir danser sur le devant de la scène qui se remplit très vite.

Après ce set, on se questionne pourtant sur le rôle de l’artiste dont on peut attendre, comme le disait Jean Vilar, qu’il ait « …le courage et l’abnégation de présenter au spectateur ce qu’il ne sait pas qu’il désire ». Visiblement une partie de la salle a eu ses désirs satisfaits. Une autre partie du public regrette la distance prise par les artistes avec les fondamentaux du jazz au profit d’une musique compactée et formatée au goût du jour… pour plaire et remplir les salles, mais n’est-ce pas là un des objectifs des producteurs, tourneurs, artistes et organisateurs ?

Samy Thiébault présente « Caribbean Stories »

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A Vaulx Jazz – Soirée Jazz Front / Workshop de Lyon

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Le Workshop de Lyon fête son « mi-centenaire »

Beaucoup de bougies et encore du souffle pour cette première partie de la soirée « Jazz Front » ce 22 mars. Les 30 ans du festival A Vaulx Jazz, les 40 ans de l’ARFI et le demi-siècle du Workshop de Lyon. A cette occasion le groupe invite le trompettiste Jean-Luc Capozzo.

Depuis longtemps les musiciens de l’ARFI et ceux du Workshop de Lyon montent au front « A la Recherche d’un Folklore Imaginaire » en cohérence avec le titre de la soirée. A titre personnel on pose comme comme préalable que le plus important est bien de chercher et non de trouver car c’est bien dans la quête que l’art avance et dans le questionnement que l’homme fonde son existence.

Le Workshop de Lyon a préexisté de 10 ans à l’ARFI et bien des changements ont affecté la composition du groupe depuis 1967. Au début la formation a accueilli trompettiste et pianiste puis a adopté la forme actuelle avec deux saxophonistes (dont l’un est aussi clarinettiste), un contrebassiste et un batteur, Après le départ du regretté Maurice Merle en 2003 et l’arrivée de Jean Aussanaire, le Workshop de Lyon a continué sa route musicale et fête en 2017 son « mi-centenaire » (dixit Cristian Rollet). A cette occasion est d’ailleurs publiée une intégrale du Workshop de Lyon.

Qu’en est-il aujourd’hui pour le Workshop de Lyon de l’énergie originelle, de l’évolution du répertoire, de la pérennité ou du renouvellement du propos musical et de sa forme ? C’est bien en ce début de soirée la question que se posent les spectateurs qui connaissent le groupe depuis ses débuts. Pour ceux qui découvrent, ce sera plus simple, juste écouter et saisir la musique. Point de comparaison, de regrets ou de déploration possibles. Ainsi l’écoute est plus libre… ce qui est souhaitable vis à vis de ces musiques qui se revendiquent d’un jazz libéré issu du mouvement free jazz à l’inverse d’Avishai Cohen programmé en seconde partie de soirée qui veut lui se libérer du jazz.

Sur scène se présentent en demi-cercle élargi Jean Aussanaire (saxophones alto/soprano), Jean-Paul Autin (saxophones alto/sopranino, clarinette basse), Jean Bolcato (contrebasse, voix), Christian Rollet (batterie, percussions). Dans une perspective d’ouverture, le groupe accueille le trompettiste Jean-Luc Cappozzo ancien complice du groupe. En maître de cérémonie, Christian Rollet présente le contexte de la soirée et précise que le répertoire compte une quinzaine de titres représentatifs de la vie musicale du Workshop de Lyon.

Le set ouvre avec le lyrisme et les belles couleurs de la composition de Jean Bolcato, Sophisticato. Suivent deux morceaux de Maurice Merle, l’un lumineux et enlevé et le second plus recueilli où clarinette basse et alto entament une musique qui évoque un requiem. Les trilles effrénés et ricanants de l’alto libèrent chez les autres instrumentistes la débauche de grognements, bruitages, grondements, caquètements et borborygmes, bref l’abécédaire habituel du Workshop. Après une invitation au silence les musiciens se réunissent pour élever un chant puissant et conduisent la musique sur une route moins chaotique.

Suivent d’autres compositions de Jean Bolcato dont Marcello, de Jean-Paul Autin, sans oublier La mob. à Momo de Jean Aussanaire avec un clin d’oeil à Maurice Merle. Pour le rappel le groupe interprète Anniversaire… on n’en attendait pas moins. Workshop de Lyon, le groupe porte vraiment bien son nom, un perpétuel atelier qui tisse et retisse des liens entre hier et aujourd’hui pour renouveler son patrimoine musical. On se questionne pourtant sur la présence des partitions pour de tels musiciens rompus à leur répertoire et à l’impro. Sans doute pour tracer les nouveaux arrangements.

L’accueil du public est chaleureux et bienveillant. Les fans exultent, les sceptiques questionnent le renouvellement difficile mais sur scène il est rassurant de voir les yeux des musiciens toujours brillants de l’envie de créer et du désir de jouer. Entre chaos et poésie, le Workshop de Lyon a déroulé son abécédaire. Il a délivré de joyeuses sérénades et de délirantes envolées.

Samy Thiébault présente « Caribbean Stories »

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« La beauté Bud Powell » écrit par J. B. Fichet

« La beauté Bud Powell » écrit par J. B. Fichet

Un éblouissant hommage à Bud Powell

« La Beauté Bud Powell ». Un ouvrage à lire à tout prix. Jean-Baptiste Fichet rend hommage à sa manière au pianiste de jazz Bud Powell. Ni biographie, ni poésie, ni analyse musicologique technique. Simplement une prose empreinte de lyrisme sur un des meilleurs pianistes de jazz.

Premier livre de Jean-Baptiste Fichet, « La beauté Bud Powell » (204p) est paru aux Éditions Bartillat en janvier 2017. L’ouvrage est réussi. A lire absolument.

On se laisser porter par la prose, son rythme, ses syncopes, ses digressions, ses divagations, ses précisions, ses ruptures, ses points d’orgue, et ça marche. On s’envole sur les ailes de la prose aérienne de l’auteur à la rencontre de Bud Powell (1924-1966), ce musicien quelque peu oublié derrière les autres figures charismatiques du bop et du jazz en général.

Bud Powell. Un enfant doué pour la musique pour qui la vie va devenir une véritable épreuve. Séjours en hôpital psychiatrique et autres aventures improbables générées par la bêtise insondable du genre humain et le peu d’altérité que les hommes portent à leur dis-semblables vont altérer à tout jamais le cerveau de ce génie absolu. Comme l’écrit J. B. Fichet p33, en référence à une de ses plus fameuses compositions, Un Poco Loco, Bud Powell…

« C’est aussi la gaîté, sans le bonheur. La tristesse, sans le cafard. La lenteur comme pour pleurer. Le sentimentalisme bien tempéré. La gravité sans le sérieux. La complainte sans la plainte. Le pathos sans le ridicule. Et toujours, ce dur désir d’aller plus loin. des ratés en pagaille : on s’en moque. »

En dépit de ses déboires, le pianiste gardera pourtant toujours, au fond de lui la lumière qu’évoque l’auteur p196…

« La lumière émise par Bud Powell, la beauté qu’il a cherchée, continuent de balayer l’univers - au présent. Le pianiste a laissé derrière lui cette floraison de bourgeons, milliers de ‘buds’ portant pollen, graines disséminées aux vents du jazz. »

D’ailleurs la plupart des jazzmen et non les moindres ont loué Bud Powell. Bill Evans, Keith Jarett, John Lewis, Duke Ellington, Mary Lou Wiliams, Art Taylor, Thelonious Monk, Chick Corea, Herbie Hancock, Lallo Shifrin, René Urtreger, Miles Davis, Cannonball Adderley, Dexter Gordon, Dizzy Gillespie, Charlie Parker, Max Roach, …  pour n’en citer que quelques-uns.

Après la lecture de « La Beauté Bud Powell », on refait tourner sur la platine les vinyles que l’on n’a pas écoutés depuis longtemps. On regarde de nouveau « Round Midnight », le film sorti en 1986, inspiré de la vie de Bud Powell et tourné par Bertrand Tavernier à partir de l’ouvrage de Francis Paudras, « La Danse des infidèles ». Dans le film on revoit avec bonheur Dexter Gordon (qui a joué avec Bud Powell à Paris dans les années 60) et aussi Herbie Hancock, Wayne Shorter, Bobby Hutcherson, John Mc Laughlin, Eric Le Lann et bien d’autres musiciens mobilisés sur le tournage.

On ressort aussi de la bibliothèque le magnifique livre (actuellement indisponible à l’état neuf) de Francis Paudras préfacé par Bill Evans, « La danse des infidèles ». Un ouvrage de référence consacré avec amour par Francis Paudras qui a protégé le pianiste à Paris dans les années 60. 408 pages éditées en 1986 par les Éditions « L’instant ».

On regarde ensuite en boucle le film Stopforbud du réalisateur et poète danois Jørrgen Leth tourné à Copenhague en 1963 qu’évoque J. B. Fichet p163 à 167. « Onze minutes et 35 secondes d’hommage funèbre et lumineux à Bud Powell, traversé d’ondes mélancoliques ».

Pas question d’en dire plus à propos de « La Beauté Bud Powell » si ce n’est qu’il convient absolument de le lire et de partir ainsi à la rencontre de cet immense pianiste quasiment forçat de ses 88 touches qui a gravi les cimes et s’y est perdu.

« La Beauté Bud Powell ». Un ouvrage sensible et lyrique qui se dévore d’abord puis se savoure ensuite encore et encore … comme on écoute sans se lasser Bud Powell jouer Off Minor, Dance of the Infidels, Un Poco Loco, Una Noche Con Francis, Tempus Fugue-it, Elegy…

Samy Thiébault présente « Caribbean Stories »

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Le batteur Thomas Delor présente « The Swaggerer »

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« Nightintales, les chansons nocturnes de China Moses

« Nightintales, les chansons nocturnes de China Moses

Tempo implacable, swing et ballades… ça groove

China Moses traverse les territoires de la nuit sur « Nightintales ». Sa voix chaleureuse et son énergie convoquent des ambiances nocturnes. La chanteuse raconte une histoire passionnante où se télescopent le blues, le R&B, la soul et la pop. Un jazz nuancé très personnel qui met en lumière ses compositions et son nouvel univers.

Avec son nouvel album « Nightintales » (MPS/Pias) annoncé pour le 31 mars 2017, China Moses engage sa carrière sur une trajectoire nouvelle. Après un premier album en 1997, « China », où s’invite le hip-hop, après avoir exploré le R&B ainsi que les standards du Great American Songbook, la chanteuse investit avec brio en 2008 le répertoire de Dinah Washington sur « This One’s for Dinah ». En 2012 elle mêle ensuite avec talent blues, jazz et pop sur « Crazy Blues ». Après un tel parcours, on savait que China Moses était une chanteuse de standards de jazz et de blues avec laquelle il fallait compter.

Aujourd’hui China Moses creuse son sillon. Sur « Nightintales » elle s’affranchit de l’héritage des grandes voix du jazz pour enfin s’aventurer sur sa propre voie. Le résultat est enthousiasmant. China Moses s’invente un univers très personnel ancré dans les musiques qui groovent. Avec énergie et fraîcheur, elle interprète ses propres compositions. Sa chaude voix de contralto glisse sur des ballades somptueuses ou se déchaîne avec passion sur des rythmes énergiques pleins de syncopes.

De sa mère, la célèbre chanteuse de jazz Dee Dee Bridgewater, China Moses a hérité l’énergie et le swing puissant qui habite son nouveau projet. Elle a repris de son père, Gilbert Moses, metteur en scène américain de théâtre, de cinéma et de télévision, la capacité à projeter un scénario musical pour conter une histoire.

Les compositions écrites et composées par China Moses et Anthony Marshall ont été enregistrées à Londres au Snap Studios en cinq jours avec des musiciens anglais. Une grande complicité lie la chanteuse et le musicien-producteur du disque issu du R&B, du hip-hop et du gospel. Ils se connaissent musicalement depuis plus de 10 ans et ont déjà travaillé sur le 3ème album de China Moses. « Nightintales » né quasiment en temps réel sous la direction d’Anthony Marshall, restitue un vrai son « à l’anglaise » teinté de soul, de jazz et de blues et révèle l’ADN musical de la chanteuse.

China Moses (chant) et Anthony Marshall (guitare, vibraphone, chant) ont enregistré l’album avec Luke Smith (piano, orgue), Neville « Level » Malcolm (contrebasse), Jerry Brown (batterie), Luigi Grasso (sax alto), Rob Sell (sax baryton et alto), Tom Walsh (trompette), Patrick Hayes (trombone), Sovra Wilson-Dickson et Tadasuke Iijima (violon) et Gregory Dugan (violoncelle).

Les climats des titres se suivent et ne se ressemblent pas même s’ils participent d’un ensemble très cohérent. Des instants méditatifs avec la section de cordes, des moments malicieux, du swing effréné, des espaces de mélancolie, de l’énergie débridée. En fait, les onze titres de « Nightintales » ressemblent à s’y méprendre à la vraie vie.

China Moses nous met en garde, il faut se méfier des aventures de la nuit… Watch out, car il va falloir de l’énergie… Running, pour vivre ses passions… Put it on The line, sans perdre le fil… Disconnected, on succombe au swing de l’adultère… Blame Jerry,  aux addictions diverses… Nicotine, y compris à l’intoxication amoureuse… Hungover, vécue jusqu’à sa fin amère… Whatever, avec toujours en ligne de mire le risque de craquer… Breaking Point, pour finir par se retrouver et repartir pour une autre nuit et… Running de nouveau

« Nightintales »… China Moses narre et projette en images musicales les contes d’une nuit. La chanteuse promène son regard, ses oreilles et sa voix sur le monde qu’elle traverse. Sa musique donne vie à des aventures nocturnes et l’on sent vivre, respirer, aimer, courir, souffrir et espérer des personnages qui vivent dans les lieux d’une ville propice aux rencontres mais aussi à la solitude et à la mélancolie. 

« Nightintales ». La passion d’une chanteuse déterminée à prendre sa place dans le territoire d’un jazz vivant, maîtrisé et nuancé. Une musique fraîche, énergique, souple et captivante. Du swing, du groove, de l’humour, de la sensualité et de l’émotion avec un menu musical alléchant. Onze titres pétillants entre deep soul, blues, cool jazz et R&B rythmé qui s’autorise même un clin d’oeil vers une pop souriante. Un album plein de nuances qui respire la passion.

Ecouter « Nightintales » donne envie de bouger avec la musique et de découvrir le projet live pour profiter aussi de la remarquable présence scénique de la chanteuse. Ça tombe bien, un concert approche à grand pas. China Moses présente en effet le répertoire de son album  à Paris le 28 avril 2017 à 21h au New Morning. Pour ce rendez-vous, la chanteuse est accompagnée de Luigi Grasso (saxophone alto et baryton), Joe Armon Jones (piano), Marijus Aleksa (batterie), Luke Wynter (basse).
Une tournée d’été s’annonce dont les dates figurent sur le site de China Moses.
Samy Thiébault présente « Caribbean Stories »

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Label ECM-Focus5-Mars 2017 – Improvisation

Label ECM-Focus5-Mars 2017 – Improvisation

« Rimur », « Asian Fields Variations »

« Label ECM-Focus5 » propose de découvrir deux nouveaux albums ECM parus en mars 2017. « Rimur » du Trio Mediaeval & Arve Henriksen et « Asian Fields Variatons » par Louis Sclavis, Dominique Pifarély et Vincent Courtois. L’improvisation bat au cœur de deux univers très différents.

« Rimur », premier album de ce « Label ECM-Focus5 » est sorti le 03 mars 2017. C’est une première sur disque pour le Trio Mediaeval qui célèbre ses vingt ans et intègre dans ce projet l’improvisation dans les musiques médiévales traditionnelles d’Islande et de Norvège en accueillant le trompettiste Arve Henriksen.

Ce septième album du Trio Mediaeval reste dans continuité du travail du groupe qui explore la musique ancienne, la musique médiévale mono et polyphonique sacrée, les chansons traditionnelles avec un intérêt manifeste pour la musique contemporaine. Pourtant sur « Rimur », le groupe s’intéresse à l’improvisation et collabore dans ce champ avec le trompettiste Arve Henriksen qui s’intéresse lui aussi aux musiques nordiques.

Une légende attribue à Arnarson, le premier colon norvégien en Islande la fondation de Reykjavik en 874. Au XXème siècle, une statue d’Arnarson est érigée dans la capitale islandaise et une copie dans Rideval, sa ville natale en Norvège. Le concept du projet « Rimur » remonte à 2007 quand Trio Mediaeval et Arve Henriksen participent à une cérémonie à Dalsfjorden sur la côte Ouest de la Norvège, entre le village de Rideval et la capital islandaise Reykjavik.

Fascinés et inspirés par les sagas islandaises, les chants folkloriques et religieux, les quatre musiciens passent du temps ensemble à Dalsfjorden et tentent d’imaginer la musique qu’a entendue Arnarson à Rideval. C’est ainsi qu’émerge un programme de musiques médiévales et traditionnelles d’Islande et de Norvège qui intègre l’improvisation. Le répertoire de « Rimur » célèbre trois saints et leurs hymnes médiévaux, les chants monophoniques de St Sunniva de Norvège, de St Birgitta de Suède et un hymne à deux voix dédié à St Magnus d’Orknet

Le trompettiste a déjà collaboré avec Trio Mediaeval sur « The Magical Forest » de Sinikka Lageland paru chez ECM en 2016. Il a aussi joué live avec le trio mais l’album « Rimur » est la première collaboration discographique des quatre musiciens.

« Rimur » a été enregistré en février 2016 au Himmelfahrtskirche de Munich et produit par Manfred Eicher toujours très impliqué dans ses projets.

« Rimur ». Le son de la trompette de Arve Henriksen se mêle avec subtilité aux voix aériennes de Anna Maria Friman, Linn Andrea Fuglseth et Berit Opheim. Une élévation musicale autant que spirituelle au-dessus des fjords norvégiens.

L’improvisation préside au processus créatif du second album de ce « Label ECM-Focus5 », « Asian Fields Variations », sorti le 17 mars 2017. Il s’agit du premier enregistrement du trio composé par le clarinettiste Louis Sclavis, le violoniste Dominique Pifarély et le violoncelliste Vincent Courtois. Ces trois artistes majeurs de la musique créative française sont des adeptes de l’improvisation qui constitue d’ailleurs le noyau fondamental de leur expression. Les trois artistes travaillent de longue date ensemble dans des contextes très divers.

Sclavis et Pifarély collaborent depuis 35 ans. Leur première rencontre a eu lieu au sein du groupe de Didier Levallet et s’est poursuivi ensuite par l’enregistrement de l’album « Chine », puis par la constitution de l’Acoustic Quartet suivi de l’enregistrement de l’album éponyme pour ECM. Une quinzaine de collaborations se sont enchaînées parmi lesquelles dont on retient avec émotion le projet intitulé « Les Violences de Rameau » enregistré et sorti en 1996 chez ECM.

 Sclavis et Courtois travaillent ensemble depuis 20 ans. Courtois a intégré le groupe de Sclavis lors de l’enregistrement de l’Affrontement des Prétendants en 1999 dont l’album est sorti en 2001 chez ECM. Il a ensuite été présent aux côtés du clarinettiste sur « Napoli’s Wall » enregistré en 2002 et sorti en 2003 chez ECM.

Les trois musiciens se sont retrouvés en 2000 avec Jean-Louis Matinier et François Merville pour l’enregistrement de la BO du film muet de Charles Vanel, « Dans la nuit », sorti en 2002 chez ECM.

En 2015, le trio Sclavis-Pifarély-Courtois a été relancé avec un nouveau projet de compositions sur la scène du festival A Vaulx Jazz un certain 19 mars 2015. On garde le souvenir de la prestation que les trois artistes donnèrent à cette occasion devant une salle suspendue au déroulement de cette création instantanée pleine de surprises, de fraîcheur et de vivacité.

Certes, Louis Sclavis est à l’origine du projet « Asian Fields Variations » mais le groupe fonctionne de manière démocratique avec une participation égale de chacun des membres au processus créatif. Il s’agit d’une réelle organisation collective où chaque musicien contribue à la composition du programme. Ceci fonde le groupe autant que le projet.

Gérard de Haro et Nicolas Braillard étaient aux commandes de la séance d’enregistrement réalisée en décembre 2015 dans les Studios La Buissonne à Pernes-les-Fontaines. Cette fois encore, le producteur Manfreid Eicher veille à un équilibre harmonieux entre improvisation et composition. Toujours impliqué, le fondateur du label continue par son implication et ses choix à insuffler dans les productions une grande partie de l’identité que l’on se plaît à explorer dans ces « Label ECM-Focus ».

« Asian Fields Variations ». Une musique chambriste aux subtiles nuances. Équilibre délicat entre composition et improvisation. La virtuosité au service de la créativité.

Très bientôt un billet « Label ECM-Focus6 » pour continuer à s’immerger dans d’autres productions du Label ECM.

Samy Thiébault présente « Caribbean Stories »

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