Nuits de Fourvière 2017 – Echo#1

Nuits de Fourvière 2017 – Echo#1

Don Giovanni, Rebel Diwana, Goran Bregovic

Les Nuits de Fourvière battent leur plein en cet été où alternent chaleur et orages. Les soirées se succèdent sur la colline et dans les autres lieux investis par ce festival qui ne cesse de renouveler ses propositions.

Dans cet Echo#1 on revient sur trois soirées de la programmation 2017.

Le 13 juin 2017, pour la première du Don Giovanni créé par Mario Tronco et l’Orchestra Di Piazza Vittorio, la météo locale donne le ton et résonne avec les foudres du Commandeur. Dans le Grand Théâtre, le public se serait sans doute bien passé de ce ciel colérique, du tonnerre et du déluge qui se sont abattus sur la première représentation de cette nouvelle création de Mario Tronco. Capes de pluie et autres protections n’ont sans doute pas permis aux spectateurs de recevoir au mieux le spectacle proposé.

C’est un Don Giovanni revu et corrigé par Mario Tronco avec des coupes franches dans le livret. Présent au-dessus de la scène via la projection vidéo, le visage morcelé et grimaçant du Commandeur. Un trio de femmes chanteuses relookées en Supremes prend place dans le décor rétro d’un night-club évoquant les années folles à moins que ce ne soient les années 70.

Autour du pianiste Leandro Piccioni et du contrebassiste Pino Pecorelli, les musiciens habillés de costumes endimanchés remplacent les airs d’origine par des rythmes latinos, bossa, rumba, flamenco ou orientaux bien loin de l’esthétique mozartienne et l’on sourit à l’écoute de la guitare de Don Ottavio. Il faut aussi compter avec la trompette d’Omar Lopez Valle/Leporello qui tente de sonner jazz. Fort heureusement le rôle-titre tenu par la chanteuse Petra Magoni est assumé avec une forte présence scénique et vocale. La voix de Dona Elvira se colore quant à elle de résonances lyriques.

C’est un final plutôt décalé et bienvenu que Don Giovanni/Magoni chante au retour de son rendez-vous avec le Commandeur … une dynamique version du grand tube « I feel love » qui a le mérite de surprendre les spectateurs, les dérider et même applaudir avec vigueur sous les dernières gouttes d’une pluie qui cesse… dès que le spectacle se termine. Serait-ce un ultime signe Commandeur ?

Le 05 juillet 2017 sur la scène de l’Odéon, on attend avec impatience la création de Rebel Diwana, le nouveau projet électrique de Titi Robin. Après une première résidence artistique à l’Épicerie Moderne, Titi Robin et ses musiciens s’y sont retrouvés de nouveau avant de se produire sur la scène de l’Odéon pour cette troisième coproduction Nuits de Fourvière/Épicerie Moderne.

Sur le devant de la scène Titi Robin et sa guitare électrique. A sa gauche le bassiste Natallino Neto. A sa droite le chanteur indien Shuheb Hasan placé juste en avant le joueur de sarangi Murad Ali Khan. Les instruments occidentaux que sont la batterie tenue par Arthur Allard et les claviers confiés à NIcholas Vella prennent place derrière le guitariste et le bassiste. On capte une certaine tension à sans doute mettre en lien avec les quarante-cinq minutes nécessaires au groupe pour installer le climat.

La musique prend corps doucement et l’on retient surtout le dialogue fécond établi entre la mélopée du chant et la raucité de la guitare. Après avoir présenté ses musiciens, Titi Robin engage le groupe dans un morceau plus interactif. Les rythmes impairs martelés par la batterie génèrent une musique sauvage, brute et caillouteuse. On perçoit assez mal la contribution des claviers et de la basse électrique à l’esthétique de la création. En effet, c’est vraiment entre le duo indien et Titi Robin que bat le cœur de la musique. Le guitariste dit ses poésies en français. Shuheb Hasan les transforme en des psalmodies envoûtantes chantées en indien et soutenues par le chant singulier du sarangui.

C’est au fil des deux derniers morceaux qu’advient l’osmose entre tous les musiciens. La musique prend son envol et l’on retrouve l’esthétique de l’art de Titi Robin telle qu’en lui-même. On attend avec intérêt la sortie de l’album à venir pour prendre la réelle mesure de l’impact du projet Rebel Diwana.

Le 06 juillet 2017, le Grand Théâtre accueille Goran Bregovic qui présente « Trois lettres à Sarajavo », une ode à la Jérusalem des Balkans. Conçu comme un appel à la concorde, le spectacle donne la parole au violon.

Créant la surprise, l’Orchestre des Mariages et des Enterrements fait son entrée par l’arrière du proscénium et dialogue avec les musiciens de l’Orchestre National de Lyon avant de prendre place sur scène parmi eux. Après un second morceau empreint d’une profonde mélancolie, Goran Bregovic tout de blanc vêtu expose le contexte du projet. Avec humour et son éternel sourire il se demande pourquoi « Dieu dans son agenda n’a pas prévu de nous apprendre à vivre ensemble » et propose sa musique pour tenter de remédier à cet état de fait.

Les « Trois Lettres à Sarajavo » donnent la parole au violon de trois solistes venus de Tel Aviv, Tunis et Belgrade qui vont à tour de rôle faire chanter les cordes de leurs instruments. Ainsi sous la direction d’Ognjan Radivojevic, l’ONL, l’Orchestre des Mariages et des Enterrements et les trois solistes vont interpréter trois concertos pour violon et orchestre symphonique. Commencée avec la lettre juive, la soirée se poursuit avec la lettre musulmane avant de se terminer par la lettre chrétienne.

La litanie interrogative du violon klezmer chante son désespoir. L’ONL répond d’abord avec puissance puis avec légèreté et allégresse. La lettre termine allègrement sa ronde fantaisiste pleine d’espoir. D’abord seul contre la puissante vague de l’ONL, le violon oriental élève sa plainte. Il impose sa voix lyrique et grave et rallie à sa cause la masse orchestrale qui entre en communion avec lui pour retrouver son calme. De la scène s’élèvent ensuite des carillons joyeux qui croisent les aigus du violon chrétien. Il pleure sur un tempo slave mais la voix et la guitare de Goran Brégovoc veillent et entonnent une ritournelle réconciliatrice. La lumière revient, les clochent sonnent de nouveau, l’avenir se fait radieux.

Les trois violonistes, l’ONL et l’Orchestre des Mariages et des Enterrements unissent leurs voix. Signe de réconciliation, un chant pacifié et serein s’élève de la scène. Au cours de cette soirée enchanteresse et magique la musique a allié classicisme, folklore et modernité. Elle a délivré le message œcuménique voulu par Goran Bregovic.

Kevin Reveyrand présente « Reason and heart »

Kevin Reveyrand présente « Reason and heart »

Le 12 janvier 2019, Kevin Reveyrand présente « Reason and heart », son nouvel album. A la tête d’un trio efficace et d’invités inspirés, le bassiste met en évidence son instrument. La musicalité de l’opus doit beaucoup à la sensibilité de l’écriture et aux subtiles interprétations des artistes. Une belle découverte pour débuter l’année 2019 !

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Daniel Mille au Musée des Confluences

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En résonance à l’exposition « Hugo Pratt, lignes d’horizons », le Musée des Confluences accueille l’accordéoniste Daniel Mille le 19 janvier 2019 pour le concert « Tango : hommage à Astor Piazzolla ». Un clin d’oeil à l’album « Tango » et à son créateur Hugo Pratt.

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Opera Underground – Les RV de janvier 2019

Opera Underground – Les RV de janvier 2019

Les RV de janvier 2019 de l’Opera Underground s’inscrivent dans le cadre de la saison France – Roumanie 2019. Pour l’occasion l’Opéra de Lyon ouvre ses portes aux musiques traditionnelles roumaines. Les échos festifs et mélancoliques du Taraf de Haïdouks et de la Fanfare Ciocarlia vont transformer le temple de la musique lyrique en un joyeux village roumain !

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Charles Lloyd New Quartet présente « Passin’ Thru »

Charles Lloyd New Quartet présente « Passin’ Thru »

Entre contemplation et joie

« Passin’ Thru », le nouvel album de Charles Lloyd, présente le saxophoniste à la tête de son New Quartet. Enregistrées en public, les compositions permettent d’apprécier les différents styles de cette légende vivante du saxophone.

Sorti le 14 juillet 2017, « Passin’ Thru » (Blue Note/Universal) a été enregistré par Charles Lloyd New Quartet lors de deux concerts de la tournée entreprise par le groupe en 2016. Né en 2007, le New Quartet réunit autour de Charles Lloyd, le pianiste Jason Moran, le bassiste Reuben Rogers et le batteur Eric Harland. Leur précédent album, « Mirror » (ECM/Universal) remonte à 2010.

L’été 2016 a été pour le Charles Lloyd New Quartet l’occasion de reprendre une grande tournée dont le premier morceau joué, Dream Weaver, a été enregistré lors du Montreux Jazz Festival le 30 juin 2016. Les six autres pièces ont été gravées lors du concert donné le 29 juillet 2016 au Lensic à Santa Fé (Nouveau Mexique). Tous les titres sont des compositions de Charles Lloyd. L’album est dédié à la mémoire de Judith McBean, amie chère et sœur spirituelle de Charles Lloyd disparue à l’automne 2014.

« Passin’ Thru ». Une musique tour à tour contemplative et enjouée. Toutes les facettes de l’art de Charles Lloyd concentrées en sept titres revisités par le chaleureux Charles Lloyd New Quartet.

Charles Lloyd New Quartet. Crédit photo D. Darr

Déjà au début de sa carrière de leader, Charles Lloyd s’est retrouvé à la tête d’un quartet avec Keith Jarret (piano), Cecil McBee (contrebasse) et Jack DeJohnette (batterie). Il est par la suite revenu plusieurs fois à la formule du quartet mais le saxophoniste considère ce New Quartet actuel comme « une formation réellement magique. … Nos cœurs s’ouvrent et s’élargissent, les notes que l’on joue s’ouvrent et s’élargissent. Le message est simple : va toujours plus loin dans l’amour. »

Depuis les années 70, lors de sa retraite loin du monde du jazz, la dimension spirituelle constitue un élément majeur de la vie de Charles Lloyd. Elle imprègne son art et contribue à faire de chacun de ses concerts une expérience unique. Le musicien explore les forces de l’esprit, ce qui lui vaut d’être reconnu comme un grand mystique du jazz. Sa musique véhicule donc des ondes chargées d’intenses émotions que l’artiste fait circuler en direction des auditeurs.

Enregistrée live, la musique de l’album « Passin’ Thru » restitue le son, les formes, l’énergie et l’émotion des concerts de Charles Lloyd qui laissent toujours l’auditeur saisi et fasciné. Cet ancrage dans l’instantané de la création transmet l’esprit même de la musique de ce saxophoniste-flutiste et compositeur dont la carrière s’inscrit dans l’histoire du jazz.

Les sept compositions de l’album balaient la carrière de Charles Lloyd. Le titre d’ouverture, Dream Weaver a été enregistré la toute première fois en 1966 sur le disque éponyme. Cette introduction est porteuse d’une forte intensité lyrique qui s’achemine vers une conclusion quasi extatique. Part 5, Rumination fait partie de la « Wild Man Dance Suite » enregistrée en 2015 sur l’album Blue Note éponyme.

Charles Lloyd (live) - Crédit Photo D. Darr

C’est avec lyrisme que le groupe revisite How Can I tell You enregistré en 1964 sur Discovery! (Columbia Records), le premier album du saxophoniste. Nu Blues interpelle quant à lui par sa complexité et son hésitation esthétique entre le be-bop et le blues de Memphis. Ce morceau témoigne de la pluralité des influences qui ont alimenté l’inspiration et le style du saxophoniste tout au long de sa longue carrière.

On est touché par la version de Tagore, célébration du grand poète et philosophe indien. A la flûte alto, Charles Lloyd embarque la musique dans un joyeux voyage bluesy, Tagore on The Delta. L’on devine Jason Moran penché dans le piano dont il fait sonner les cordes avec ardeur. Reuben Rogers n’épargne pas celles de la contrebasse et Eric Harland à batterie en rajoute avec un tempo binaire tonique. La musique exulte et l’on est tenté de faire tourner le titre à l’infini pour en savourer toute l’essence. Sobre et nostalgique, Shiva Dream conclut l’album comme « une prière et une méditation » pour Judith McBean.

Enregistré pour la première fois en 1963 par Charles Lloyd alors encore membre du « Chico Hamilton Quintet », Passin’ Thru, thème qui donne son titre à l’album, donne à entendre une musique pleine de swing et de vie…

Kevin Reveyrand présente « Reason and heart »

Kevin Reveyrand présente « Reason and heart »

Le 12 janvier 2019, Kevin Reveyrand présente « Reason and heart », son nouvel album. A la tête d’un trio efficace et d’invités inspirés, le bassiste met en évidence son instrument. La musicalité de l’opus doit beaucoup à la sensibilité de l’écriture et aux subtiles interprétations des artistes. Une belle découverte pour débuter l’année 2019 !

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Daniel Mille au Musée des Confluences

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Opera Underground – Les RV de janvier 2019

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Jazz à Vienne – Herbie Hancock-Donny McCaslin

Jazz à Vienne – Herbie Hancock-Donny McCaslin

Herbie Hancock, novateur perpétuel

Figure en vogue du jazz actuel, après sa participation au dernier album de David Bowie, le saxophoniste Donny McCaslin ouvre la soirée du 12/072017 avec un set incandescent et énergique qui laisse place au légendaire Herbie Hancock. Le pianiste propose un jazz d’une modernité inouïe.

Le saxophoniste ténor Donny McCaslin se produit en quartet pour le set d’ouverture de la soirée. A ses côtés on retrouve le pianiste-claviériste Jason Lindner tout à fait à l’aise aux côté de McCaslin lui aussi adepte des musiques électroniques.

Connu du grand public pour sa participation au dernier album de David Bowie, le musicien californien va en surprendre plus d’un. Il propose en effet un répertoire composé en grande partie de ses propres compositions gravées sur son récent album « Beyond Now » même si le groupe interprète une version solennelle et grave de Lazarus enregistré sur le « Blackstar » de Bowie.

Du jazz avant-gardiste. Les décibels explosent, des avalanches d’effets électroniques déboulent sur scène. Des flots incandescents de notes aiguës totalement maîtrisées jaillissent du ténor.  Radieux et félin le saxophoniste charismatique surfe sur les nappes des claviers et les roulements furieux de la batterie. Ancrée au sol par une rythmique implacable, le musique fusionnelle génère pourtant une forte énergie ascensionnelle qui transporte dans les hautes stratosphères.

La légende du pianiste-claviériste Herbie Hancock n’est pas usurpée. Cette superstar du jazz peut se vanter d’avoir autant ravi les amateurs de jazz acoustique que transporté les fans de jazz-fusion, de disco, de rock, de hip-hop, de funk. Visiblement ravi de jouer une fois encore à Vienne, Herbie Hancock ne tarit pas de louanges lors de la présentation de ses musiciens et l’on s’aperçoit très vit la véracité de ses dires. C’est bien un orchestre de haut vol qui se produit à ses côtés.

Le guitariste Lionel Loueke dont le propositions musicales ne cessent de surprendre et de stimuler le groupe. Le colossal et imperturbable bassiste James Genus et  l’arme secrète du groupe, le batteur Vinnie Colaiuta assurent un puissant ancrage rythmique à la musique. Issu du milieu hip-hop, le claviériste et saxophoniste Terrace Martin produit maintenant Herbie Hancock dont le prochain disque est toujours en préparation.

Attendu par un public impatient de découvrir sa nouvelle musique, Herbie Hancock offre un set ébouriffant de modernité. Assidu derrière ses claviers sur lesquels il s’éclate avec un plaisir non dissimulé, le pianiste n’en délaisse pas pour autant son Fazioli sur lequel il ne s’économise pas. On prend plaisir à retrouver ses attaques dynamiques et son phrasé délié tout au long de solos généreux et inventifs qui émaillent le set. 

La basse assure un groove implacable. Elle tend des ponts solides sur lesquels saxophone et guitare lancent des envolées inspirées. On capte même une brise africaine légère restituée par le guitariste dont l’inventivité ne cesse de  surprendre. Le tissu musical complexe n’en demeure pas moins mélodique malgré les décibels. De fulgurantes sagaies électriques tentent de transpercer l’armure rythmique mais elle demeure inaltérable.

On apprécie les échanges fructueux de claviers et de vocoders entre Terrace Martin et Herbie Hancock, le plus jeune renvoyant à son aîné ses trouvailles sonores qui en leur temps sonnaient déjà terriblement retro-futuristes. On garde en tête l’image d’Herbie Hancock assis sur le devant de la scène avec son  AX-Synth en bandoulière.

Le jeu lumineux et encore renouvelé d’Herbie Hancock a régné en maître sur un concert aux allures de battle où les solistes rivalisent de créativité. Herbie Hancock a revisité son héritage avec ses légataires Ensemble ils ont écrit a partition d’un jazz de demain qui emprunte à celui d’hier pour mieux le renouveler.

Kevin Reveyrand présente « Reason and heart »

Kevin Reveyrand présente « Reason and heart »

Le 12 janvier 2019, Kevin Reveyrand présente « Reason and heart », son nouvel album. A la tête d’un trio efficace et d’invités inspirés, le bassiste met en évidence son instrument. La musicalité de l’opus doit beaucoup à la sensibilité de l’écriture et aux subtiles interprétations des artistes. Une belle découverte pour débuter l’année 2019 !

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Daniel Mille au Musée des Confluences

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Opera Underground – Les RV de janvier 2019

Opera Underground – Les RV de janvier 2019

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Jazz à Vienne – Youn Sun Nah de retour

Jazz à Vienne – Youn Sun Nah de retour

De retour à Vienne, Youn Sun Nah triomphe

Le public s’est mobilisé le 09/07/2017 pour une soirée qui ouvre avec le trio de cordes Ponty-Lagrène-Eastwood et se termine avec Youn Sun Nah de retour au Théâtre Antique de Vienne, trois ans après son dernier concert.

En entrée de soirée, le violoniste Jean-Luc Ponty a réuni autour de lui deux fins techniciens, le guitariste Biréli Lagène et le contrebassiste Kyle Eastwood. Il promet de faire swinguer les cordes tout en s’octroyant le droit d’opérer une fusion musicale entre électrique et acoustique. En effet le violoniste a plus d’un tour dans son sac puisqu’il vient avec son violon acoustique mais aussi avec son violon électrique à 5 cordes.

L’improvisation préside à la réunion de ces trois artistes qui prennent un plaisir certain à dérouler une musique qui a décidé de ne pas s’inscrire dans la performance. Les notes respirent et advient la pulsation que reconnaissent les amoureux du jazz. Le groupe tient promesse avec un répertoire où alternent compositions des trois artistes et standards. 

On repère en ouverture du set, Blue Train, le standard de John Coltrane et plus tard Mercy Mercy Mercy de Joe Zawinul. Plutôt sympa ces deux titres qui font écho aux hommages que le festival a rendu à John Coltrane et Joe Zawinul. Sur Samba de Paris, une composition de Kyle Eastwood, Bireli Lagrène offre une improvisation fluide et véloce aux accents de choro brésilien. Jean-Luc Ponty propose un solo lumineux sur la fameuse composition du guitariste, Stretch.

Un set qui donne à entendre un jazz traditionnel renouvelé par trois solistes qui mettent leurs talents respectifs au service de la musique.

Après deux années sabbatiques et du temps consacré à son nouvel album « She Moves On » (ACT/PIAS) sorti le 19 mai 2017, la chanteuse coréenne Youn Sun Nah retrouve les scènes en 2017. Sa dernière venue à « Jazz à Vienne » le 02 juillet 2014 avec le guitariste Ulf Walkenius et Vincent Peirani lui avait valu des louanges unanimes et fort mérités.

Il tarde d’écouter le nouveau répertoire que la chanteuse présente sur scène avec un orchestre américain composé de Jamie Saft (piano, orgue, Fender Rhodes) compositeur et producteur de l’album, Brad Jones (contrebasse), Clifton Hyde (guitare) et Dan Rieser (batterie). Entre orgue et piano, le pianiste soutient le groove épaulé par la solide section rythmique toute entière au service de la chanteuse. On apprécie le côté rock écorché du guitariste sur Drifting de Jimi Hendrix.

Mené avec un grand professionnalisme, le set propose la quasi totalité des titres de l’album. Visiblement la chanteuse ne cache pas son plaisir à interpréter ces chansons qu’elle a découvertes et appréciées chez Jamie Saft. Teach The Gifted Children de Lou Reed, She Moves On de Paul Simon, The Dawntreader de Joni Mitchel dont elle propose une version magnifique en rappel.

Youn Sun Nah invite le public du Théâtre Antique à pénétrer dans son intimité sur une interprétation sensible de Black Is The Color Of My True Love’s Hair, une chanson traditionnelle américaine reprise par Nina Simone. Sur ce morceau Youn Sun Nah adopte le parti de la simplicité avec sa kalimba (piano à pouces), quelques percussions et une légère ligne de basse en soutien. On est comme suspendu à la clarté de cette voix empreinte de fragilité et pourtant si solide. Comblée par l’ovation du public, la chanteuse rayonnante offre de généreux rappels.

Certes le nouveau répertoire plus profilé pop-rock que jazz a privé le public des scats échevelés de la chanteuse mais son talent demeure intact. Youn Sun Nah de retour n’a rien perdu de son ADN vocal. Sa voix lumineuse conserve son grain unique. Souple et élégante elle convainc et émeut sur les ballades. Claire et limpide elle enfle et se gorge de puissance pour faire éclater les limites de sa fragilité.

Kevin Reveyrand présente « Reason and heart »

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Daniel Mille au Musée des Confluences

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Opera Underground – Les RV de janvier 2019

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Jazz à Vienne – Soirée Cuba

Jazz à Vienne – Soirée Cuba

Une incandescente descarga cubana

Nul ne pouvait prévoir que la soirée du 07/07/17 ferait régner à Vienne la chaleur de l’île celle des thermomètres et celle de la musique. La Soirée Cuba a été une fête partagée et enfiévrée. Après l’hommage rendu par Angelique Kidjo à Celia Cruz, Roberto Fonseca fait voyager le public à travers toutes les musiques de son île.

Le premier set de la Soirée Cuba s’annonce comme un hommage à la salsa. En effet l’éternelle prêcheuse d’un multiculturalisme revendiqué, la chanteuse béninoise Angelique Kidjo met son énergie et son talent au service d’un hommage à Celia Cruz à qui elle dit vouer une grande admiration. La chanteuse se présente avec le percussionniste cubain Pedrito Martinez.

Après un début prometteur mené tambour battant avec Santiago, le répertoire regarde curieusement du côté du Brésil avec un Você Abusou plutôt décalé avant de revenir à des rythmes cubano-africains plus conformes à la couleur de la soirée. Avec Santa Barbara, la chanteuse convie le public à une cérémonie de santeria ancrée dans la tradition du peuple Yoruba d’Afrique occidentale. A peine la mèche musicale allumée, le public s’embrase en même temps que le rythme de la musique. La fête bat son plein, le public exulte.

Avec son « micro d’amour universel », Angelique Kidjo célèbre la famille humaine et la musique. Elle descend dans la foule qui se déchaîne autour d’elle. La chanteuse a transformé le Théâtre Antique de Vienne en un chaudron ardent où la musique embrase les corps et engage à la fête.

Place ensuite au héros de la soirée, le pianiste Roberto Fonseca dont il s’agit de la deuxième venue à Vienne qui l’avait accueilli en 2014 avec Fatoumata Diawara. Il vient cet été présenter son dernier album « ABUC » sorti en novembre 2016 chez Impulse ! … pour rappel, l’acronyme ABUC inverse les lettres de Cuba et l’album déroule les musiques depuis celles des années 40 jusqu’à celles d’aujourd’hui où l’électronique a sa part.

C’est avec un combo cuivré aux percussions vibrantes que Roberto Fonseca se présente sur scène accueilli par une ovation enthousiaste. Le pianiste a beaucoup progressé dans la maîtrise de la langue française et il entame avec le public un dialogue chaleureux et charmeur pour présenter son projet et les musiques qu’il va interpréter.

D’emblée Roberto Fonsaca convoque la musicalité sur le clavier de son piano avec Cubano Chant. Il laisse à entendre un latin jazz élégant et nuancé. Le public écoute avec attention comme captivé par cette essence musicale cubaine sertie de nuances et servie par une mise en place précise et soignée. Sur son orgue rouge Nord C2D, il entame ensuite Family qui lui est si cher. Place alors aux sonorités de l’orgue Hammond qui attaque avec énergie un boogaloo aux teintes des sixties sur lequel les cuivres déroulent leur show hyper réglé soutenu par la solide section rythmique. C’est ensuite au tour d‘Adel Gonzalez de déchaîner ses percussions avec brio. Le rythme reprend le dessus mais le pianiste a plus d’un tour dans son piano.

Roberto Fonseca fait retomber le pression avec une interprétation de Contradanza Del Espiritu. Il interprète le vieux rythme de la contredanse cubaine avec un romantisme qui tranche avec la tonalité de la soirée. Un pur moment d’émotion !

Sans attendre, le pianiste convoque ensuite sur le devant de la scène Daymé Arocena, la jeune chanteuse de la Havane. Telle une boule de nerfs tonique et souriante, sa voix chaude et soul fait groover le tempo. Le public ne s’y trompe pas et lui délivre des tonnerres d’applaudissements. Sitôt après son départ c’est le légendaire Eliades Ochoa qui arrive avec son éternel chapeau et sa guitare. Il charrie avec lui la musique des terres cubaines de l’intérieur. De retour sur scène, la chanteuse entame avec le pianiste et le percussionniste une puissante supplication.

Avec Afro Mambo, le morceau fétiche de son dernier album, Roberto Fonsaca donne le signal de la fête. On pensait pourtant que c’était la fête depuis le début de son set mais de facto, l’atmosphère va gagner en incandescence. La fièvre monte encore plus lorsque retentit Tierra santa sur lequel le leader présente ses musiciens … et même son manager. Visiblement heureux le pianiste se remet au piano avant de descendre dans la foule et de terminer sur scène avec Bonco en guise de rappel que reprend le Théâtre avec un enthousiasme effréné.

Comme Roberto Fonseca l’avait promis, il a joué comme s’il s’agissait de son dernier concert et a convié le public de Vienne à une folle descarga cubaine. Avec ses musiciens et ses invités il a célébré bolero, mambo, chachacha, danzón, contredanza, rumba, guajira, salsa … toutes les musiques de Cuba, celles d’hier et celles d’aujourd’hui. Une liesse populaire qui laissera un souvenir inoubliable et unanime de musicalité et de qualité.

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