Echo#4-Nuits de Fourvière 2018

Echo#4-Nuits de Fourvière 2018

Antoine Boyer - Seu Jorge 

L’affiche du 06 juillet 2018 des Nuits de Fourvière est prometteuse. Le chanteur brésilien Seu Jorge accompagné par 26 musiciens de l’orchestre de l’Opéra de Lyon propose une reprise orchestrée de son spectacle « The Life Aquatic ». En ouverture de la soirée la venue d’un jeune prodige de la guitare, Antoine Boyer. Musicalité de bout en bout !

Avec cet Echo#4-Nuits de Fourvière 2018 on se souvient du 06 juillet 2018 aux Nuits de Fourvière. La soirée sans pluie s’annonce bien mais c’est sans compter avec l’actualité sportive internationale qui, durant la première partie de soirée, détourne l’attention de nombreux spectateurs.Echo#4-Nuits de Fourvière 2018

En effet le premier set du guitariste Antoine Boyer dont la teneur confine au récital ne parvient pas à capter l’intérêt de certains festivaliers. Les yeux rivés sur les écrans de leurs smartphones, une grande majorité du public des gradins commente et ponctue de vivas peu discrets chaque action de jeu des sportifs du ballon rond, oublieux de la raison même de leur venue, du respect dû à l’artiste et aux autres spectateurs.

Il faut qu’enfin surviennent la fin des compétions sportives, la nuit, la présence magnétique de Seu Jorge et la puissance scénique des musiciens de l’Opéra de Lyon pour qu’enfin les spectateurs dissipés se recentrent sur le spectacle proposé.

Antoine Boyer, prodige absolu de la guitare.

Sur scène, trois guitares : acoustique, classique et électrique. Costume bleu à rayures, pochette et tee-shirt blanc, Antoine Boyer se présente avec un sourire qui témoigne de son plaisir exprimé à se produire dans le cadre du Grand Théâtre de Fourvière en première partie de Seu Jorge.

Faisant montre d’une virtuosité, d’une maîtrise et d’une aisance sans pareilles, le jeune prodige de la guitare, Antoine Boyer, présente un répertoire de six morceaux qui permettent de découvrir l’ouverture de son expression artistique et de prendre la mesure de son talent.

Debout ou assis, il passe d’une guitare à une autre en fonction des thèmes et des styles qui alternent. Après Norwegian Modd des Beatles, il interprète Road Trip, une composition personnelle entre blues, valse et country. Avec beaucoup d’à-propos il joueLife on Mars de David Bowie avant d’enchaîner avec The Sound of Silence de Simon and Garfunkel. Après pop, rock et folk, il se tourne vers le jazz avec We will meet again de Bill Evans. Enfin, il fait un clin d’oeil délicat à la patrie de Seu Jorge, avec une composition dédiée au compositeur et guitariste brésilien Yamandu Costa.

Antoine Boyer a offert une prestation d’une grande fraîcheur et d’un haut niveau technique. Son jeu explore le côté polyphonique de la guitare. La richesse de ses harmonisations valorise les mélodies exposées. Son jeu fait coexister dans une même temporalité l’équilibre étonnant des dimensions mélodique, harmonique et rythmique de la guitare. Une musique exigeante et un festin de musicalité.

Seu Jorge & les musiciens de l’orchestre de l’Opéra de Lyon

En  2004, dans le film « La vie aquatique » de Wes Anderson, Seu Jorge tient le rôle de Pelé Dos Santos, aux côtés de Bill Murray. Il interprète quelques grands tubes de David Bowie en portugais, seulement accompagné d’une guitare acoustique En 2005, le chanteur brésilien sort l’album « The Life Aquatic Studio Sessions ».

En 2016, après le décès de David Bowie, Seu Jorge lui rend hommage à sa manière avec son « Life Aquatic Tour » en montant sur scène pour interpréter live les versions acoustiques des thèmes du film. La tournée commencée sur le continent américain se poursuit en Europe en 2017, ce qui a permis de l’écouter le 13 juillet 2017 dans le cadre du festival Jazz à Vienne.

En 2018, Jorge Mário Da Silva, nom de naissance de Seu Jorge, reprend le rôle de Pelé Dos Santos et propose un nouvel hommage à David Bowie sur la scène du Grand Théâtre de Fourvière en présence de 26 musiciens de l’orchestre de l’Opéra de Lyon.

Avant l’entrée en scène des artistes, le contraste est saisissant entre l’imposant dispositif instrumental de l’orchestre et l’espace restreint destiné à Seu Jorge et sa guitare avec seulement une petite table, une chaise et un micro. Après l’entrée des musiciens, la disproportion est plus flagrante encore entre l’orchestre installé et la fragile silhouette vêtue de bleu ciel, bonnet rouge sur la tête, assise seule sur le devant de la scène. Pourtant il se dégage une telle force intrinsèque de la voix et de la guitare que ce déséquilibre passe à l’arrière-plan. De facto, de bout en bout du spectacle, c’est bien Seu Jorge qui pilote le navire.

Visiblement ravi de présenter le spectacle, le guitariste apporte des éléments de contexte. De sa verve gouailleuse appréciée par le public, il parsème la soirée d’éléments anecdotiques certes, mais essentiels qui donnent sens au projet.

Le timbre profond de baryton de Seu Jorge et le jeu rythmique précis et souple de la guitare s’imposent de bout en bout en en avant de la somptueuse masse orchestrale d’où se dégagent la force des percussions, la souplesse des cordes, le souffle puissant ou modulé des instruments à vents, la délicatesse de la harpe. Même le silence demeure invité dans la musique.

Le show ravit le public qui répond plusieurs fois aux sollicitations du chanteur et reprend avec lui les grands classiques de Bowie. Le superbe Rebel Rebel fleure bon la bossa. Sur Starman plus soutenu, l’orchestre stimule la puissance de la voix. Lady Stardust unit la voix de miel du chanteur et les cordes de la harpe pour une prière touchante.

Poignant, Rock’n Roll Suicide fait tanguer le navire. La voix grave, rocailleuse mais toujours chaleureuse domine l’orchestre et tel le tonnerre élève son cri impétueux dans la tempête. La tendresse revient sur scène avec Suffragette City et sur Oh! You Pretty Things on se délecte de la souplesse infinie de cette ballade où l’orchestre sert d’écrin à la voix sans l’écraser.

Quelques rafales de vent plus tard, avec la force des percussions et un peu d’écho, Seu Jorge entraîne le public dans sa capsule intersidérale en direction de Space Oddity. La voix prend le dessus sur la masse orchestrale. L’émotion est forte, on décolle. Sur Five Years l’orchestre exacerbe le climat et réveille le vent. Seu Jorge dédicace une version pleine de force et de grâce de Life on Mars en hommage à David Bowie et à son père disparus à quelques mois d’intervalle. Le set se termine avec When I Leave my dream.

Avec la guitare, la voix de Seu Jorge et l’écrin orchestral proposé par les 26 musiciens de l’Opéra de Lyon, la nouvelle hybridation du spectacle « Life Aquatic » met l’accent sur une impression de communion musicale envoûtante mais cependant assez éloignée de la saudade et de l’ambiance intimiste originelle. Il n’empêche… la magie a opéré et l’esprit de David Bowie a plané au-dessus du Grand Théâtre de Fourvière.

Paul Lay revient avec « Deep Rivers »

Paul Lay revient avec « Deep Rivers »

Le pianiste Paul Lay revient en trio avec la chanteuse Isabel Sörling et le contrebassiste Simon Tailleu déjà présents à ses côtés sur le splendide « Alcazar Memories ». « Deep Rivers » résonne comme un voyage autour de 100 ans de chansons américaines, de la guerre de sécession à Nina Simone. Le trio rend hommage aux musiques populaires de la fin du 19ème et du 20ème siècle. Le répertoire s’enrichit de quatre compositions du pianiste rejoint par quatre invités. Les émotions sont au rendez-vous.

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Coup de Cœur pour GRIO – GRand Impérial Orchestra

Coup de Cœur pour GRIO – GRand Impérial Orchestra

Débuter l’année 2020 avec l’album « Music Is Our Mistress », c’est la garantie de faire le plein d’énergie car GRIO – GRand Impérial Orchestra n’a pas fait les choses à moitié. Il ne manque ni d’idées, ni d’invention. Étoffée de trois soufflants et d’un pianiste, la superbe équipe de l’Impérial Quartet est devenue octet. En concert, la musique de GRIO est atomique et l’album restitue tout à fait l’ardente puissance de l’orchestre. Après une première dégustation cochléaire, une seconde tournée est bienvenue pour s’enivrer de cette musique tonique, hypnotique et addictive. A consommer sans modération !

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Saint-Fons Jazz Festival#21

Saint-Fons Jazz Festival#21

Du 21 janvier au 01 février 2020, paré de ses plus beaux atours, le jazz réchauffe l’hiver durant le Saint-Fons Jazz Festival#21. Une programmation réjouissante propose des musiques chaleureuses imprégnées de l’esprit de la fête. « Contrebasses Messengers Quintet », les Swingirls « Survoltées », des têtes d’affiche prestigieuses avec Kenny Garrett et Renaud Garcia-Fons, sans oublier une soirée de clôture dansante avec un grand Bal Lindy Hop.

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Echo#4-Jazz à Vienne 2018

Echo#4-Jazz à Vienne 2018

Ron Carter - Avishai Cohen

Deux contrebassistes sont à l’affiche du Théâtre Antique pour la soirée du 05 juillet 2018 de « Jazz à Vienne ». Ron Carter et Avishai Cohen. Deux générations. Deux Styles. Du jazz à la pop.. le contraste entre les deux sets est saisissant.

Echo#4-Jazz à Vienne 2018Echo#4-Jazz à Vienne 2018 se souvient de la soirée du 05 juillet 2018 dont l’affiche réunit deux contrebassistes, Ron Carter et Avishai Cohen.

Deux générations, deux styles. Le premier fait partie des légendes du jazz. Sa maîtrise et son élégance font référence. Le second représente un des figures de proue d’un jazz ouvert aux influences ethniques, soul, pop, rock, etc…

Ron Carter… acoustique et jazz

Que le contrebassiste Ron Carter soit considéré comme une figure légendaire de la contrebasse et du jazz est un fait avéré et irréfutable. Des années 60 jusqu’à aujourd’hui, il a côtoyé les plus grands (Monk, Chet Baker, Miles Davis) et a tracé son sillon dans l’histoire du jazz.

Pourtant incarner une figure légendaire comporte un risque, celui de camper dans cette posture sans ouverture évolutive. Après la soirée du 05 juillet 2018 au Théâtre Antique de Vienne, on aura compris que Monsieur Ron Carter assume certes ce statut mais n’oublie pas de proposer une musique d’une richesse et d’une modernité vibrante. Octogénaire et toujours actuel.

Depuis les années 2000 Ron Carter a fait le choix du trio contrebasse-piano-guitare. C’est à la tête du Golden Striker Trio qu’il se présente en ouverture de la soirée du 05 juillet 2018 de Jazz à Vienne, avec à ses côtés, le guitariste Russel L. Malone et le pianiste Donald Vega.Echo#4-Jazz à Vienne 2018-Ron Carter

Un climat d’écoute mutuelle et d’extrême attention règne entre les trois musiciens. Le répertoire met tour à tour en valeur les talents des interprètes. Au centre du trio, le contrebassiste ponctue de chorus subtils et élégants les interventions de ses compagnons et arbitre leurs échanges de son sourire bienveillant. Le swing souple et élastique de la guitare alterne avec l’attache franche, le toucher précis et délié, rigoureux et délicat du piano.

Précise mais jamais précieuse, la musique soignée se déploie avec légèreté et fluidité. La richesse du climat harmonique permet aux solistes de transformer les thèmes et de les projeter loin des versions classiques. Les ambiances crépusculaires et évanescentes n’oublient pas d’enchevêtrer les tempi, de la tendre ballade au swing de haut vol avec un zeste de rythmiques latines. Les mélodies hissent leurs voiles qui se déploient avec inventivité. La musicalité ne se dément pas du début à la fin du set.

Visiblement sous le charme du Golden Striker Trio de Ron Carter, le public fait une ovation enthousiaste aux artistes et échangent des commentaires qui disent leur plaisir d’avoir pu se ressourcer aux fondamentaux d’un jazz qui s’il demeure classique n’en est pas moins encore très actuel et stimulant.

Avishai Cohen… électrique et pop

Avishai Cohen n’en est pas à sa première venue dans le Théâtre Antique. Le public qui l’a découvert au sein du sextet acoustique « Origin » de Chick Corea a suivi avec intérêt son évolution musicale.

Virtuose brillant et fin mélodiste, il a développé sur sa contrebasse un jeu très physique mettant sa technique au service d’une vélocité sans pareille. Sans œillères il a ouvert son jazz à différences influences, celles de ses ancêtres mais aussi la soul, le rock, la pop. S’il n’a pas délaissé sa contrebasse, il a invité sur scène et dans ses albums la basse électrique et les claviers et octroyé de plus en plus de place au chant.

Sur son dernier album « 1970 » (année de sa naissance), le contrebassiste quarantenaire affiche une volonté explicite d’élargir encore son spectre musical en se tournant délibérément vers la pop. Le concert du 05 juillet à Vienne le voit donc se produire dans cette dynamique à la tête d’un quintet électrique.

Echo#4-Jazz à Vienne 2018-Avishai-CohenManifestement Avishai Cohen prend grand plaisir à naviguer de la contrebasse, avec ou sans archet, à la basse électrique sans oublier des détours du côté de son clavier Roland.  Du début à la fin du set il chante et croise la voix avec celle de Karen Malka (chant) et des autres protagonistes. Le répertoire restitue quelques titres de l’album auxquels s’ajoutent de nouveaux morceaux.

Les ambiances dérivent entre pop, funk et variété. Derrière ses claviers Shai Bachar gratifie le public de quelques interventions toniques et inspirées mais ne parvient pas à stimuler en ce sens la guitare ni la batterie qui manifeste pourtant une tentative de solo dont on aurait souhaité plus d’inventivité et de pulsion.

On oubliera vite l’affligeant Song of Hope qui malaxe la même phrase et le même riff de bout en bout ainsi que l’intervention du guitariste venu chanter en français et déambuler aux côtés du leader à la basse sur le devant de la scène qu’il arpente en vain sans déclencher l’enthousiasme du public.

Du début à la fin de la soirée, Avishai Cohen a vraiment pris ses distances avec le jazz. Ses précédentes prestations scéniques à Vienne et ailleurs avaient habitué le public à de savantes alchimies musicales toutes très convaincantes. On se rappelle le Théâtre Antique bondé et un public en délire qui l’acclamait. Ce 05 juillet 2018, les gradins ne font pas le plein même si les spectateurs encore présents à la fin du set l’applaudissent. On attend de le retrouver après sa prochaine mutation musicale.

Paul Lay revient avec « Deep Rivers »

Paul Lay revient avec « Deep Rivers »

Le pianiste Paul Lay revient en trio avec la chanteuse Isabel Sörling et le contrebassiste Simon Tailleu déjà présents à ses côtés sur le splendide « Alcazar Memories ». « Deep Rivers » résonne comme un voyage autour de 100 ans de chansons américaines, de la guerre de sécession à Nina Simone. Le trio rend hommage aux musiques populaires de la fin du 19ème et du 20ème siècle. Le répertoire s’enrichit de quatre compositions du pianiste rejoint par quatre invités. Les émotions sont au rendez-vous.

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Coup de Cœur pour GRIO – GRand Impérial Orchestra

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Débuter l’année 2020 avec l’album « Music Is Our Mistress », c’est la garantie de faire le plein d’énergie car GRIO – GRand Impérial Orchestra n’a pas fait les choses à moitié. Il ne manque ni d’idées, ni d’invention. Étoffée de trois soufflants et d’un pianiste, la superbe équipe de l’Impérial Quartet est devenue octet. En concert, la musique de GRIO est atomique et l’album restitue tout à fait l’ardente puissance de l’orchestre. Après une première dégustation cochléaire, une seconde tournée est bienvenue pour s’enivrer de cette musique tonique, hypnotique et addictive. A consommer sans modération !

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Saint-Fons Jazz Festival#21

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Du 21 janvier au 01 février 2020, paré de ses plus beaux atours, le jazz réchauffe l’hiver durant le Saint-Fons Jazz Festival#21. Une programmation réjouissante propose des musiques chaleureuses imprégnées de l’esprit de la fête. « Contrebasses Messengers Quintet », les Swingirls « Survoltées », des têtes d’affiche prestigieuses avec Kenny Garrett et Renaud Garcia-Fons, sans oublier une soirée de clôture dansante avec un grand Bal Lindy Hop.

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Echo#3-Jazz à Vienne 2018

Echo#3-Jazz à Vienne 2018

Marcus Miller égal à lui-même

La venue de Marcus Miller sur la scène du Théâtre Antique de Vienne est toujours un évènement prisé du public venu en affluence ce 03 juillet 2018 pour écouter le nouveau projet de la star. Jazz-funk, gospel, R&B, soul et hip-hop. Le concert tient toutes ses promesses.

Echo#2-Jazz à Vienne 2018-Marcus MillerEcho#3-Jazz à Vienne 2018 se souvient du concert de Marcus Miller le 03 juillet 2018 au Théâtre Antique de Vienne.

Après le set d’ouverture de l’organiste Rhoda Scott venue fêter ses 80 ans à Vienne, la scène accueille Marcus Miller attendu impatiemment par des spectateurs enthousiastes. A 59 ans Marcus Miller a un pied dans l’histoire et un autre dans l’actualité voire dans l’avenir du jazz.

En effet, après avoir été aux côtés de Miles Davis avec qui il a enregistré Tutu en 1986, il se pose aujourd’hui comme l’ambassadeur des musiques noires de la planète. Le bassiste, clarinettiste, compositeur et producteur assume le rôle de découvreur de talents et endosse en quelque sorte celui de passeur.

Conférence/rencontre

Au cours de la rencontre organisée par le festival et animée par Frédéric Goaty (directeur de la rédaction de Jazz Magazine) à 18h, au Théâtre de Vienne, Marcus Miller a délivré quelques pistes de compréhension de son parcours musical.Echo#2-Jazz à Vienne 2018-MArcus Miler-Theatre de Vienne_03072018

Il confie l’importance de musiciens comme Don Cherry, Lenny White, Lonnie Liston Smith, dans les années 70, lorsqu’il était avant tout musicien de studio. Il avoue son plaisir de travailler avec son fils Julian.

Il évoque l’importance que représente le morceau Preacher’s Kid déjà enregistré sur l’album « Afrodeezia ». Marcus Miller a tenu à graver de nouveau ce titre avec le groupe vocal Take 6 sur son dernier opus Black Laid car il le dédie à son père disparu en mars 2018. Il se dit admiratif des choix qu’a fait son père William Henry Miller. Lui qui était chef de chœur dans les églises et souhaitait devenir musicien professionnel a conduit des trains et des bus pour assumer le quotidien de sa famille.

Marcus Miller termine la séance en esquissant quelques lignes de basse dans son fauteuil en se félicitant que son père ait apprécié sa musique.

Le concert

Avec son éternel feutre, lui qui s’était « juré de ne jamais porter de chapeau », Marcus Miller gagne la scène du Théâtre Antique entouré de Brett Williams (claviers), Alex Bailey (batteire), Russell Gunn (trompette) et Alex Han (saxophone alto).

Le show commence vraiment au troisième morceau avec un Papa was a Rolling Stone (repris aux Temptations) qui pousse les solistes dans leurs retranchements. L’enchaînement avec I love you, Porgy, le superbe thème de George Gershwin, permet d’apprécier un superbe solo du leader. Tout au long de son chorus il fait chanter sa basse avec lyrisme, soutenu par les superbes harmonisations du pianiste. Altiste et trompettiste confrontent leurs aigus dans des solos insolents avant que tout le groupe ne se retrouve pour une fin soignée.Echo#3-Jazz à Vienne 2018 - Marcus Miller- Jazz à Vienne-03072018

Nouveau contraste avec le titre Trip Trap qui remue funky. La batterie découpe le tempo, l’atmosphère se fait urbaine. Les slaps de la basse en délire et la batterie aux accents telluriques entraînent les claviers dans une danse folle jusqu’au paroxysme. Après les guerriers, les cuivres apportent un peu de sagesse dont ils se départissent vite. Pour finir, le bassiste engage le public à le soutenir dans ce funk urbain échevelé.

La musique regarde du côté de l’Afrique avec Highlife, titre repris de l’album « Afrodeezia ». La trame harmonique se fait plus riche, les rythmes plus souples et permettent à la trompette d’exulter et au saxophone alto d’élever ses aigus jusqu’au plus haut des gradins. L’essence de la vie irrigue le morceau.

Advient ensuite Preacher’s Kid pour lequel Marcus Miller embouche la clarinette basse. Dédié comme un hommage à son père récemment disparu, le thème composé il y a 4 ans pour William Henry Miller sonne comme une prière, un requiem gorgé d’émotion. Le bassiste redit comme lors de la conférence « être la continuation de l’histoire de [son] père ». La clarinette basse nostalgique entraîne le saxophone alto et la trompette dans une communion instrumentale somptueuse.

En fin de set Marcus Miller réussit encore à étonner avec une reprise innovante de Tutu qu’il avait composé pour Miles Davis. Le groupe dépayse le morceau vers de complexes rythmes latins que le public soutient tout au long du chorus de Fender du leader.

Décidément Marcus Miller n’en finit pas de surprendre. Le boss de la basse prouve sans se forcer que d’autres possibles peuvent advenir. Tout en restant lui-même il continue à se renouveler et à stimuler son public.

Paul Lay revient avec « Deep Rivers »

Paul Lay revient avec « Deep Rivers »

Le pianiste Paul Lay revient en trio avec la chanteuse Isabel Sörling et le contrebassiste Simon Tailleu déjà présents à ses côtés sur le splendide « Alcazar Memories ». « Deep Rivers » résonne comme un voyage autour de 100 ans de chansons américaines, de la guerre de sécession à Nina Simone. Le trio rend hommage aux musiques populaires de la fin du 19ème et du 20ème siècle. Le répertoire s’enrichit de quatre compositions du pianiste rejoint par quatre invités. Les émotions sont au rendez-vous.

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Coup de Cœur pour GRIO – GRand Impérial Orchestra

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Saint-Fons Jazz Festival#21

Saint-Fons Jazz Festival#21

Du 21 janvier au 01 février 2020, paré de ses plus beaux atours, le jazz réchauffe l’hiver durant le Saint-Fons Jazz Festival#21. Une programmation réjouissante propose des musiques chaleureuses imprégnées de l’esprit de la fête. « Contrebasses Messengers Quintet », les Swingirls « Survoltées », des têtes d’affiche prestigieuses avec Kenny Garrett et Renaud Garcia-Fons, sans oublier une soirée de clôture dansante avec un grand Bal Lindy Hop.

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Echo#2-Jazz à Vienne 2018

Echo#2-Jazz à Vienne 2018

Happy Birthday, Rhoda Scott !

Le 03 juillet 2018, pour les 80 ans de l’organiste Rhoda Scott, l’esprit de la fête règne au Théâtre Antique de Vienne. Groove sur scène, « Happy Birthday » chanté par le public et pour finir, l’arrivée sur le plateau d’un gâteau d’anniversaire confectionné par le chef Patrick Henriroux. Un festival d’émotions !

Echo#2-Jazz à Vienne 2018 - Rhoda ScottEcho#2-Jazz à Vienne 2018 propose un retour sur la venue de Rhoda Scott au festival Jazz à Vienne en ouverture de la soirée du 03 juillet 2018 à Vienne.

A cette occasion l’organiste invite le batteur Bernard Purdie à se produire avec elle sur la scène du Théâtre Antique entourée de son Lady Quartet remanié puisque le trompettiste Julien Alour pallie l’absence d’Airelle Besson et rejoint la batteuse Julie Saury et les saxophonistes Sophie Alour, Géraldine Laurent et Lisa Cat-Berro.

Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres

Le matin même de son anniversaire, ce 03 juillet 2018, l’organiste Rhoda Scott a été décorée à la Mairie de Vienne, de la médaille de la Ville de Vienne et des insignes de Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres pour l’ensemble de son œuvre.

Conférence/rencontre

A 18h, au Théâtre de Vienne, lors de la rencontre organisée par le festival et animée par Frédéric Goaty (directeur de la rédaction de Jazz Magazine), Rhoda Scott confie avec grande humilité « être fière mais ne pas mériter » l’honneur qui lui est fait. Au cours d’un très bref échange, l’organiste avoue qu’elle « apprécie de jouer avec de jeunes musicien-ne-s » car elle a « besoin de se sentir appartenir à un tout ».

Lors de l’entretien elle livre quelques confidences au public. Entre autres faits, elle évoque l’importance qu’ont eu pour elle les chansons de Ray Charles qu’elle apprenait par cœur lorsqu’elle avait 18 ans pour un bal dont le chanteur était la vedette. D’ailleurs l’organiste poursuit dans le même esprit et précise « quand je joue j’essaie de faire comme un chanteur ».

Elle confie aussi être heureuse de jouer avec Bernard Purdie qui se souvient avoir fait le bœuf avec elle il y a 50 ans, ce qu’elle a oublié et précise qu’ils n’ont pas répété pour le set du soir. On se doute qu’à leur niveau cela ne devrait pas avoir d’incidence.

Le concert

Celle qu’on surnomme « The Barefoot Lady » francisé en « l’organiste aux pieds nus » fait battre le cœur du groove depuis de nombreuses années avec son fameux orgue Hammond B3. Habituée du festival de Vienne où elle est toujours accueillie avec enthousiasme par le public, Rhoda Scott revient une nouvelle fois à l’occasion de ses 80 ans sur la scène du Théâtre Antique.Echo#2-Jazz à Vienne 2018-Rhoda Scott

Elle débute le concert en duo avec le batteur Bernard Purdie avec lequel elle engage le set dans une tranquille dynamique groovy et festive auquel s’ajoute un « Happy Birthday » spontané chanté en chœur par le public.

L’organiste est ensuite rejointe par ce qui aurait dû être le Lady Quartet. De facto, aux côtés de Rhoda Scott on retrouve bien trois des ladies musiciennes de la formation créée en 2004, en l’occurrence Julie Saury (batterie), Sophie Alour (saxophone ténor) et Lisa Cat-Berro (saxophone alto) mais en l’absence de la trompettiste Airelle Besson, le quartet accueille Julien Alour (trompette, bugle). On se loue aussi de la présence de la saxophoniste altiste Géraldine Laurent qui renforce la section de cuivres de son dynamisme et de sa forte personnalité musicale.

Le répertoire de la seconde partie du set s’appuie sur celui du dernier album du Rhoda Scott Lady Quartet, « We Free Queens » (Sunset Records L’Autre Distribution) paru en 2017 sous le label créé par Stéphane Portet, le propriétaire du Sunset.  La musique swingue et le groove gagne en puissance avec Escapade et l’intervention tonique de Géraldine Laurent. Sophie Alour prend le relais. Les interventions des cuivres se succèdent et font monter la tension.

Sur la superbe composition de Sophie Alour, I wanna move, la musique gagne en énergie. Côte à côte derrière leurs fûts et cymbales, Bernard Purdie revenu et Julie Saury jouent les yeux dans les yeux jusqu’à terminer le morceau dans les bras l’un de l’autre.

Ce set généreux dont on retient aussi le dynamique What I say de Ray Charles, se termine avec la venue sur scène de Marcus Miller et de Patrick Henriroux (chef du restaurant « La Pyramide ») qui remettent un splendide gâteau d’anniversaire à Rhoda Scott visiblement émue et ravie. Le public ovationne la musicienne.

On se souviendra de l’ambiance festive et généreuse de ce set offert par Rhoda Scott et ses invités. La musicalité des cuivres, le swing chaleureux et groovy de l’organiste.

Paul Lay revient avec « Deep Rivers »

Paul Lay revient avec « Deep Rivers »

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Echo#4-Jazz à Vienne 2018

Jazz à Vienne 2018-Tremplin national RéZZo FOCAL

Obradovic Tixier Duo, lauréat 2018

 

Obradovic Tixier Duo est labellisé « Lauréat RéZZo FOCAL Jazz à Vienne 2018 » à l’issue de la 14ème édition du tremplin RéZZo FOCAL Jazz à Vienne. Le groupe se produira au Théâtre Antique lors de  l’édition Jazz à Vienne 2019 à l’issue d’un accompagnement artistique et professionnel ponctué par l’enregistrement d’un album.

Tremplin national RéZZo FOCALDepuis 14 ans, via « tremplin RéZZo FOCAL Jazz à Vienne », Jazz à Vienne et ses partenaires (clubs, festivals, associations…) participent à dénicher la nouvelle scène jazz en région. Les groupes sélectionnés jouent devant un public et un jury dans des conditions scéniques professionnelles.

Le groupe lauréat du tremplin enregistre ensuite un album sur un label de renom, bénéficie durant un an d’un soutien à la diffusion et d’un accompagnement artistique et promotionnel avec à la clef une programmation dans l’édition suivante de Jazz à Vienne et dans d’autres salles et festivals partenaires.

Les groupes finalistes 2018

A l’issue de la sélection, neuf groupes sont présentés au « tremplin RéZZo FOCAL Jazz à Vienne 2018 ». Ils leur a été donné de se produire à Cybèle dans des conditions scéniques professionnelles devant de nombreux spectateurs assidus et un jury désigné par le festival.

Le 28 juin 2018

  • Charley Rose Trio (Jazz Magazine/Île de France)
  • Oggy & The Phonics (Sunset Sunside/Île de France
  • Foehn Trio (Jazz(s)RA / Auvergne-Rhône-Alpes=

Le 29 juin 2018

  • White From Black (Jazz En Ville/Bretagne)
  • Minuit 10 (Marseille Jazz des Cinq Continents/Provence-Alpes-Côte-D’azur)
  • Obradovic Tixier Duo (Cristal Production/Nouvelle Aquitaine)

Le 30 juin 2018

  • Sed Trio (Jazz In Marciac/Occitanie)
  • Enez (ÔJazz/Centre-Val-de-Loire)
  • Antiloops (Jazz Sous Les Pommiers/Normandie

Tout au long des trois jours qu’a duré le tremplin, le public a pu écouter et voir des propositions artistiques de qualité, présentées par des groupes tous très impliqués. Les spectateurs ont pu entendre des musiciens dont le niveau technique témoigne d’un travail assidu. Les prestations ont reflété la diversité des formes musicales qui habitent le jazz hexagonal. Aucun n’a démérité et tous ont reçu un accueil chaleureux de la part des festivaliers.

« Obradovic - Tixier Duo »

Après délibération le jury a nommé « Obradovic - Tixier Duo » lauréat du tremplin RéZZo FOCAL Jazz à Vienne 2018. Le projet du duo est né de la collaboration du pianiste français David Tixier et la batteuse croate Lada Obradovic.

Porté par des instrumentistes talentueux d’un niveau technique avéré, le duo propose un son nouveau et personnel. Aux instruments acoustiques se mêlent sons électroniques maîtrisés, textes et silence. Loops, polyrythmies complexes, mélodies délicates et trames harmoniques sophistiquées coexistent. Les atmosphères laissent percevoir des dits explicites et des non-dits en devenir. Une musique singulière et innovante, élégante et sensible, élaborée et interactive. Entre frôlement et force, elle fascine et surprend autant qu’elle stimule.

Durant un an, « Obradovic - Tixier Duo » va bénéficier de la labellisation Lauréat RéZZo FOCAL Jazz à Vienne 2018. Cela entend un accompagnement artistique, l’enregistrement d’un album (enregistrement, mix et mastering) signé sur le label Naim Records avec un concert de sortie d’album à Paris ainsi qu’une programmation dans plusieurs salles et festivals (Nancy Jazz Pulsations, Le festival Tropisme, A Vaulx Jazz, Chorus Jazz Club, Cosmo Jazz Festival…) et au Théâtre Antique lors de l’édition 2019 du festival Jazz à Vienne.

Si le rituel ne change pas, rendez-vous avec le talentueux « Obradovic - Tixier Duo » en ouverture de la « All Night Jazz » de Jazz à Vienne 2019… avec de nouvelles propositions créatives !

Un grand merci à Pascal Derathé et l’équipe de Jazz-Rhone-Alpes.com pour les clichés des neuf groupes qui ont participé à ce tremplin RéZZo FOCAL Jazz à Vienne 2018.

Paul Lay revient avec « Deep Rivers »

Paul Lay revient avec « Deep Rivers »

Le pianiste Paul Lay revient en trio avec la chanteuse Isabel Sörling et le contrebassiste Simon Tailleu déjà présents à ses côtés sur le splendide « Alcazar Memories ». « Deep Rivers » résonne comme un voyage autour de 100 ans de chansons américaines, de la guerre de sécession à Nina Simone. Le trio rend hommage aux musiques populaires de la fin du 19ème et du 20ème siècle. Le répertoire s’enrichit de quatre compositions du pianiste rejoint par quatre invités. Les émotions sont au rendez-vous.

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Coup de Cœur pour GRIO – GRand Impérial Orchestra

Coup de Cœur pour GRIO – GRand Impérial Orchestra

Débuter l’année 2020 avec l’album « Music Is Our Mistress », c’est la garantie de faire le plein d’énergie car GRIO – GRand Impérial Orchestra n’a pas fait les choses à moitié. Il ne manque ni d’idées, ni d’invention. Étoffée de trois soufflants et d’un pianiste, la superbe équipe de l’Impérial Quartet est devenue octet. En concert, la musique de GRIO est atomique et l’album restitue tout à fait l’ardente puissance de l’orchestre. Après une première dégustation cochléaire, une seconde tournée est bienvenue pour s’enivrer de cette musique tonique, hypnotique et addictive. A consommer sans modération !

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Saint-Fons Jazz Festival#21

Saint-Fons Jazz Festival#21

Du 21 janvier au 01 février 2020, paré de ses plus beaux atours, le jazz réchauffe l’hiver durant le Saint-Fons Jazz Festival#21. Une programmation réjouissante propose des musiques chaleureuses imprégnées de l’esprit de la fête. « Contrebasses Messengers Quintet », les Swingirls « Survoltées », des têtes d’affiche prestigieuses avec Kenny Garrett et Renaud Garcia-Fons, sans oublier une soirée de clôture dansante avec un grand Bal Lindy Hop.

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