David Tixier Trio annonce « Because I Care »

David Tixier Trio annonce « Because I Care »

Effervescence musicale créative

Le pianiste compositeur et arrangeur français David Tixier présente « Because I Care », avec le chanteur David Linx invité sur trois titres. Enregistré dans le contexte de la pandémie et axé sur les compositions personnelles du leader, l’opus témoigne de la motivation et de la vivacité des artistes impliqués dans sa création. Traversée par un fluide vital palpable, la musique oscille entre tensions et légèreté, émotions fortes et tendresse. Une effervescence musicale bienvenue et rassurante en ces temps incertains.

Enregistré en 2020, dans le contexte particulier de la crise sanitaire, « Because I Care » (Cristal Records/Believe), le nouvel album du David Tixier Trio est annoncé pour le 27 août 2021. Le titre qui donne son nom au disque joue avec les mots. visuel de l'album Because I Care du David Tixier TrioIl fait référence au mythe d’Icare mais incite à prendre soin, I Care, pour éviter de se brûler les ailes et s’échapper du monde actuel en déroute.

La pochette de l’album attire l’œil, un prototype de vaisseau semble posé sur terre en même temps qu’il déploie des ailes, prêt à s’envoler. « …Inspirée des premiers prototypes d’ailes mécaniques de Léonard de Vinci » elle est créditée à Hélène Berly. Elle « …attise la curiosité, stimule l’imagination“. Les ailes « symbolisent l’espoir, la technicité humaine, le champ des possibles au début de l’histoire d’Icare où le vol représente encore un projet de liberté. »

Véritable enjeu et réel défi pour les artistes impliqués dans sa création, « Because I Care » témoigne de la vitalité créatrice des trois musiciens et de leur écoute symbiotique. Véritable réussite, l’album voit le jour grâce au travail, à la motivation et à la détermination de David Tixier (piano, wurlitzer, compositions, arrangement), Lada Obradovic (batterie, arrangement) et Jérémy Bruyère (contrebasse). Leur art a triomphé de l’adversité.

David Tixier

Après avoir suivi des études musicales suivies de 2011 à 2018 entre le CRR de Paris, la HEMU de Lausanne, en Suisse et la HKB de Berne, en Suisse, le pianiste, compositeur et arrangeur français David Tixier mène de front plusieurs projets.

  • Depuis 2015, le pianiste mène un projet en piano solo, le David Tixier Piano Solo avec lequel il a enregistré l’album « Substantial Existence, The Giant Corners » (Label Unit Records), en Mars 2016 sur lequel est invité le chanteur américain Sachal Vasandani.
  • Il est par ailleurs co-leader du projet Obradovic-Tixier Duo aux côtés de la batteuse croate Lada Obradovic. Le dynamique duo a été lauréat du ReZZo Focal 2018 du festival Jazz A Vienne, Révélation 2018 du festival Jazz Au Phare sur l’Île de Ré, a remporté en 2018 le 1er Prix du Colmar Jazz Festival et en 2019 le Prix de groupe de Jazz A La Défense. Outre ses performances scéniques, le Obradovic-Tixier Duo a sorti en 2017, un premier EP de 5 morceaux puis « Professor Seek & Mister Hide », un vinyle deux titres (Cristal Records & Jazz Au Phare Revelations 2018) et en 2020, l’album « The Boiling Stories Of A Smoking Keetle » (Naim Records/Modulor).
  • Enfin, David Tixier est aussi leader du « David Tixier Trio », un trio acoustique créé en février 2016 avec Rafael Jerjen (contrebasse) et Lada Obradovic (batterie). Depuis sa création, le trio a joué sur les scènes de nombreuses salles et festivals européens. En 2017, le trio sort un premier album enregistré à New York au Bunker Studios, « Universal Citizen » (Label Neuklang) sur lesquels apparaissent Mike Moreno (guitare) & Sachal Vasandani (chant).

Les années passent et…

« Because I Care »… une création artistique à l’écoute du monde

…. en février 2020, juste avant le premier confinement, c’est à l’Alhambra Studios de Rochefort-sur-Mer, avec Jérémy Bruyère (contrebasse, basse électrique) et Lada Obradovic (batterie) que le trio de David Tixier enregistre son deuxième album, « Because I Care » (Cristal Records/Believe) sur lequel est invité le chanteur David Linx qui intervient sur trois morceaux. Avec son titre qui joue avec les mots et fait un clin d’oeil à Icare, l’album « Because I Care » s’inscrit dans une situation complexe, celle de la pandémie et de ses conséquences sur le monde dont climat social, politique et économique s’est détérioré et se fragilisé.

Sur les réseaux sociaux, au quotidien, les nouvelles, vraies ou fausses, se télescopent et les individus connectés ne trouvent pas forcément réponse aux questions qu’ils se posent. Faute d’écoute et de dialogue qui permettrait à tout individu d’échanger et d’exprimer son point de vue, il devient difficile aux utilisateurs des plateformes de réseaux sociaux d’adopter des positions ouvertes et d’accepter les différences d’opinion. Le monde est en quelque sorte devenu un dédale inextricable dont il est difficile de se libérer. C’est cette analogie entre le monde actuel et le labyrinthe dont Icare a tenté de s’échapper en volant que David Tixier évoque à travers le titre de son album mais le mythe rappelle qu’en s’approchant trop près du soleil, Icare a brûlé ses ailes de cire et la chute lui a été fatale.

C’est dans un tel contexte que naît « Because I Care », une création artistique dont le titre annonce la volonté du leader de se soucier du monde, de le faire dans le respect de l’autre, de sa (ses) différence(s), sans forcément prendre position mais en tentant de comprendre et de faire cohabiter les opinions. Avec ses morceaux aux titres explicites, cet album affiche le souci de David Tixier de proposer des idées pour mieux exister. Outre ses huit compositions personnelles, le musicien a intégré au répertoire le titre de Neil Young, Old Man, qui a bercé son adolescence lors de ses longues marches, depuis le collège pour rejoindre l’école de musique où il apprenait le piano.

Ainsi, est-il permis de penser que via la musique de l’album « Because I Care » David Tixier répond à la question Pourquoi créer ? De facto, il en va pour cet album comme pour toute création artistique, car depuis la nuit des temps, l’Art et ceux qui le pratique observent, écoutent, interrogent le monde puis proposent des pistes pour réfléchir, échanger, faire entre sa voix, chercher et (re)trouver sa propre voie au sein d’un monde ouvert sur l’Autre.

Libre à chacun.e d’adhérer ou pas, mais on est tenté de se laisser convaincre par les indications de David Tixier et de regarder le monde autrement pour… échapper aux menaces environnantes sans se laisser duper par le calme qui règne dans l’œil de l’ouragan, croire en la nature humaine et trouver l’énergie en soi et à travers les autres pour goûter de nouveau à la saveur de la vie sans jamais lâcher prise, devenir celui dont on dit que la vie était rêvée et comme lui vivre de nouveau dans une fraternité soucieuse de tout un(e) chacun(e). Belle préconisation que l’art comme fluide vital… difficile de ne pas adhérer à cette vision.

Au fil des titres

L’album ouvre avec Because I Care sur lequel le trio invite David Linx qui expose le thème à l’unisson avec le piano. Comme il sait si bien le faire, le chanteur déploie son art du chant, son placement rythmique si personnel ainsi que sa manière unique de moduler les sons. Les paroles du morceau sont à créditer au chanteur et au pianiste. Court interlude improvisé par Jérémy Bruyère, Because I Don’t, s’inscrit en contrepoint au titre de l’album. Le contrebassiste fait chanter le blues à son instrument « pour tous ces moments où il serait plus simple de ne pas se soucier des choses et de se libérer ainsi de ses dilemnes intérieurs ». (cf. livret de l’album)

Le thème Nutra, qui signifie « à l’intérieur » en croate, est dédié à Lada Obradovic. A partir d’un motif de basse, le piano déroule le thème en boucle et pose ses notes mordantes sur le tempo haché qu’insuffle la section rythmique. Plus loin, le solo du piano est irrigué d’une énergie maitrisée et celui de la batterie crépite sous un florilège de percussions.

Après une introduction de David Tixier au wurlitzer, David Linx chante Old Man. De son timbre voilé, son chant souple propulse avec une liberté infinie les paroles et la ligne mélodique du titre de Neil Young.

Le contraste est grand avec le titre suivant. En effet, le piano introduit seul Losing the Grip auquel il donne de premier abord une couleur pastorale. Le trio entre ensuite en scène et après un riff de basse, le clavier développe son discours en nappes sonores qui libèrent son lyrisme enflammé lequel laisse place à un solo aérien de la contrebasse inspirée. La batterie fait alterner caresses délicates et rythmes cadencés et percussifs. Dès l’introduction de In the Hurricane’s Eye, la batterie donne le ton et instaure un climat tendu que tempère ensuite le solo de la basse électrique mais le wurlitzer intervient et insuffle une effervescence que la batterie entretient avec flamme.

A Life’s Flavour emprunte ensuite le chemin de l’allégresse et du swing. Véritable « ode au renouveau », le morceau laisse percevoir la complicité qui règne entre les trois musiciens. Leurs échanges fournis permettent d’apprécier un superbe dialogue musical entre piano et contrebasse que soutient une batterie à la fois douce et entraînante.

Thème lumineux s’il en est, Human Dance est présenté par le piano vite rejoint par la voix acrobatique de David Linx qui, sur ce titre, se livre avec bonheur à une improvisation qui n’est pas sans rappeler l’art de Betty Carter. Entre chant et piano les notes dansent au rythme de la vie.

L’album se termine dans climat plus organique avec One Whose Life Was Told to Be Dreamt. Après une introduction où l’archet développe une ligne sombre et profonde sur les cordes de la contrebasse, la batterie impulse le rythme et le solo du piano monte en intensité. Le clavier libère ensuite son expression de toute contingence et ouvre l’espace à la contrebasse qui tisse une improvisation volubile. Avec une rythmique que la batterie tisse avec subtilité, le final laisse entrevoir apaisement et sérénité .

RV le 05 octobre 2021 à 21h au Sunside (Paris) avec David Tixier Trio pour le concert de sortie de l’album. ICI pour suivre l’ensemble des concerts à venir du David Tixier Trio.

« Quartier Latin, Jazz Club du Rhône »

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Bonne nouvelle pour la région Auvergne-Rhône-Alpes que l’ouverture à Saint-Romain-en-Gal d’un nouveau club de jazz … le « »Quartier Latin, Jazz Club du Rhône », inauguré le lundi 04 février 2024 lors d’un hommage à Mario Stanchev. Porté par l’association « Jazz Club du Rhône » présidée par Jean-Paul Boutellier – Fondateur du Festival Jazz à Vienne, le projet est soutenu par le département du Rhône.

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Pierre de Bethmann quartet présente « Credo »

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En 2024, Pierre de Bethmann revient avec « Credo ». En quartet, le pianiste présente la musique à laquelle il croit. Avec un répertoire constitué exclusivement de nouvelles compositions, la musique groove de bout en bout, elle respire et restitue l’énergie du groupe. Un jazz intemporel inscrit dans le passé et ouvert sur l’avenir.

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« Vestido de amor » de Chico César

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Figure majeure de la scène musicale brésilienne actuelle, Chico César revient avec « Vestido de amor ». Chanteur, producteur et homme de scène, il célèbre l’amour, le métissage et tous les rythmes du monde, forro, reggae, calypso, rock. Sa musique en fusion délivre un message de paix, de fraternité, d’amour, d’espoir et aussi de lutte.

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Simon Moullier trio présente « Countdown »

Simon Moullier trio présente « Countdown »

Virtuosité, groove & lyrisme

Sur « Countdown », son deuxième album, le vibraphoniste français Simon Moullier retrouve le contrebassiste Luca Alemanno et le batteur Jongkuk Kim. Le trio acoustique revisite dix standards. Virtuosité, groove et lyrisme irriguent le répertoire de bout en bout. Un opus enchanteur à écouter encore et encore… !

Consacré aux standards, « Countdown » ouvre avec le titre de Coltrane qui donne son nom au disque et figurait sur « Giant Steps » (1961).visuel de l'album Count Down de Simon Moullier trio

Par un travail rythmique, mélodique et harmonique très maîtrisé, Simon Moullier trio rend hommage « aux grands compositeurs et aux piliers du jazz ». Avec décontraction et une grande cohésion, Simon Moullier (vibraphone), Luca Alemanno (contrebasse) et Jongkuk Kim (batterie) font varier les climats. Ils développent un jeu subtil qui ne manque pas d’énergie et de groove. Leur relecture apporte un vent de fraîcheur au répertoire.

Dans leur jeu collectif coexistent finesse, rondeur, souplesse et fluidité. Ainsi, le patrimoine que représentent ces standards de John Coltrane, Thelonious Monk, Charles Mingus, Cole Porter, Eden Ahbez, Bill Evans, Jerome Kern, Tadd Dameron et Toninho Horta, s’en trouve résolument actualisé.

Les mailloches tournoient pendant que les cordes de la contrebasse vibrent en parfaite symbiose avec les peaux des fûts et les cymbales de la batterie.

Simon Moullier

Aujourd’hui basé à New-York, Simon Moullier est né en France. Après avoir suivi à Nantes des études de percussions classiques et de batterie il a poursuivi son cursus aux États-Unis où il est sorti diplômé du Berklee College of Music et du Thelonious Monk Institute. Il a partagé la scène à l ‘international avec de nombreuses sommités du jazz parmi lesquelles figurent Herbie Hancock, Danilo Perez, Gerald Clayton, Logan Richardson. Il intervient sur de nombreux albums aux côtés de Mark Turner, Kendrick Scott, Miguel Zenon, Alex Hahn, Dayna Stephens et bien d’autres encore.

Herbie Hancock parle ainsi de lui : « Sa musique est fraîche, elle parle à tout le monde. Je n’ai jamais entendu quelqu’un jouer du vibraphone comme ça. »

S’il s’inscrit dans la lignée de Lionel Hampton, Milt Jackson, Bobby Hutcherson et Gary Burton, le jeune Simon Mouiller développe un langage très personnel où modernité et liberté font bon ménage. Il essaie « de trouver comment tordre les notes sur [s]on instrument pour obtenir une qualité plus vocale dans [s]on phrasé. Puis [il a] commencé à incorporer de nouvelles techniques pour développer d’autres possibilités d’expression sur l’instrument et aborder un langage personnel”.

En plus de son travail d’interprète, Simon Moullier est un éducateur actif et a passé de nombreuses heures à faire de la sensibilisation communautaire à Cuba, en Indonésie, au Panama et en Inde.

En 2020 il a sorti son premier opus « Spirit Song » (Outside In Music) sur lequel I’ll remember April figurait seul comme seul standard parmi huit compositions de Simon Moullier, le vibraphoniste revient avec « Countdown » (Fresh Sound New Talent) enregistré pour neuf titres durant la pandémie de 2020, en mai, au Sear Sound Studio de New York et paru le 11 juin 2021.

Au fil des pistes

Pris sur un tempo alerte, Countdown résonne avec légèreté et ses lignes mélodiques rebondissent avec bonheur. A l’écoute du thème de Monk, Work, on demeure saisi par la fluidité de l’expression du vibraphoniste et on perçoit la profonde complicité du trio.

I Concentrate On You permet de percevoir le jeu raffiné et coloré du leader. Sa sonorité très ronde met en valeur son sens du toucher… on ferme les yeux et on imagine les maillets danser en douceur au-dessus des lames du vibraphone. Le morceau restitue l’entièreté de l’art de Cole Porter.

Sur Goodbye Pork Pie Hat, le trio restitue des vibrations chargées de fraîcheur qui vivifient la superbe mélodie de Mingus. Plus loin, le trio métamorphose la composition de Eden Ahbez, Nature Boy, en une version chaloupée qui invite à la danse. La contrebasse fait vibrer ses cordes avec lyrisme alors que la sonorité du vibraphone n’est pas sans évoquer celle du marimba.

Avec subtilité, le vibraphoniste décompose Turn Out The Stars avant de laisser s’écouler les sonorités cristallines de son instrument avec un groove infini. Un concentré de musicalité dénué de toute mélancolie. Du très grand art !

Plus loin, c’est au tour de la chanson de Jerome Kern, The Song Is You, d’être magnifiée par le vibraphone dont les lignes musicales swinguent. Le trio raconte une histoire musicale délicieuse et gorgée d’effets polyphoniques inouïs. Un véritable ravissement.

Avec délicatesse, le trio offre ensuite une version solaire de la samba Beijo Partido de Toninho Horta. Dans un climat harmonique sophistiqué, les modulations renforcent l’atmosphère mystérieuse de la composition originale. Le contraste est grand avec le tempo fulgurant qu’adoptent les trois musiciens sur Hot House, le thème de Tadd Dameron. Le vibraphoniste phrase bop avec ferveur sur un train d’enfer et ouvre l’espace au batteur dont le chorus foudroyant laisse pantois.

Le répertoire se termine avec un hommage à Thelonious Monk dont le titre Ask Me Now est magnifié. L’accompagnement cadencé de la contrebasse soutient le sautillement des mailloches qui parent de lumière le thème. De superbes vibrations dansantes et décontractées pour rêver sans fin.

« Quartier Latin, Jazz Club du Rhône »

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Pierre de Bethmann quartet présente « Credo »

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« Vestido de amor » de Chico César

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Jazz Campus en Clunisois 2021 – La Programmation

Jazz Campus en Clunisois 2021 – La Programmation

Du jazz ouvert, libre et inventif

En Bourgogne du Sud, du 21 au 28 août 2021, le festival « Jazz Campus en Clunisois » donne rendez-vous à un large public pour vivre au rythme du jazz et des musiques improvisées. Fidèle aux valeurs de ses origines, le festival demeure toujours aussi vivace et ancré dans ses racines. Dans des lieux patrimoniaux de Cluny et du Clunisois, il propose un large panorama de la diversité d’expressions que recouvre le mot jazz aujourd’hui. Du jazz ouvert, libre et inventif.

visuel du festival Jazz Campus en Clunisois 2021Créé en 1977 par le contrebassiste et compositeur Didier Levallet (ancien directeur de l’Orchestre National de jazz), le festival « Jazz Campus en Clunisois » privilégie, depuis 44 ans, le rapport entre la création la plus actuelle et les pratiques amateurs ou pré- professionnelles. « Jazz Campus en Clunisois » regroupe chaque année à la fin de l’été un stage de jazz et un festival qui présente un bouquet de concerts alléchants.

Inscrite dans le vaste champ des musiques de jazz d’aujourd’hui, la programmation de « Jazz Campus en Clunisois » privilégie depuis toujours « ce qui se fait de plus innovant, espiègle ou impertinent, mais en tout cas musicalement indiscutable ». Cette année, une quinzaine de concerts vont se tenir dans des lieux patrimoniaux de Cluny (abbaye, théâtre, parc abbatial, haras) et du Clunisois.

Cerise sur le gâteau, les réjouissances artistiques sont compatibles avec l’exploration du patrimoine, des paysages verdoyants et des nombreuses richesses gastronomiques et œnologiques du sud de la Bourgogne.

Du 21 au 28 août 2021

Le festival ouvre le samedi 21 août à 21h dans le parc abbatial de Cluny avec concert en plein air de HradČany (en cas de pluie repli au Théâtre Les Arts de Cluny). Depuis 15 ans, le trio qui réunit Serge Adam (trompette), Pierre Botta (saxophone, ney) et David Venitucci (accordéon) puise son imaginaire dans les modes de jeux qui caractérisent les musiques populaires de l’Est méditerranéen. Une identité musicale construite sur l’héritage très riche des traditions issues des Balkans à la Turquie tout en demeurant ancré les pieds dans le jazz.

Jazz Campus en Clunisois 2021 - C. Delaunay & H. Labarriere

C. Delaunay - H. Labarriere©Laurent-Poiget & ©Eric-Legret

Lundi 23 août, à 21h00 au Lab71 de Dompierre-les-Ormes, la clarinettiste Catherine Delaunay et la contrebassiste Hélène Labarrière se produisent en duo. Après avoir participé à l’émission de France Musique « A l’improviste » à laquelle elles avaient été invitées, ces deux musiciennes essentielles de la scène jazz hexagonale ont décidé ensuite de poursuivre le chemin ensemble, en ajoutant leurs propres compositions à cette première expérience improvisée. A découvrir absolument.

C’est à partir de 21h au Théâtre Les Arts de Cluny que se déroulent les deux concerts de la soirée du mardi 24 août.

En ouverture, le trio « Felsh ! » constitué de Clément Mérienne (piano), Jonathan Chamand (contrebasse) et Loup Godfroy (batterie). Entre « Bach, les Beatles, le grincement d’une porte, des ronds dans l’eau, Ornette Coleman… » les deux chalonnais et le clunisois Loup Godfroy creusent leur trace avec légèreté et espièglerie. La soirée se poursuit avec le projet Django du Trio de Théo Ceccaldi. Les cordes de son violon, celles de la guitare de Guillaume Aknine et celles du violoncelle de Valentin Ceccaldi tirent une révérence affectueuse à la musique de Django Reinhardt et la transportent dans leur univers ludique aux ambiances contrastées. Un jazz qui oscille entre frénétiques envolées et délicates caresses. Une soirée à ne rater sous aucun prétexte.

Dans le cadre du marché d’été de la ville qui réunit artisans et producteurs locaux (de 17h à 22h), rendez-vous est donné aux festivaliers le mercredi 25 août, à 19h sur la place de l’Abbaye de Cluny pour écouter les premiers morceaux travaillés par la fanfare des stagiaires. En soirée, à 21h, entouré de François Thuillier (tuba), Jean-Charles Richard (saxophone baryton), le contrebassiste Jean-Philippe Viret promet « 60% de matière grave ». Tour à tour les trois musiciens se font soliste sur les élégantes mélodies du contrebassiste. Tout un programme en perspective, avec en définitive une musique qui allie audace et légèreté.

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Jeudi 26 août, un trio de Bourguignons investit le Farinier de l’Abbaye de Cluny à 19h. Le violoniste Clément Janinet (originaire de Beaune, la clarinettiste Elodie Pasquier (native de Tournus) et le violoncelliste Bruno Ducret (fils de Marc Ducret et d’Hélène Labarrière) au violoncelle. Trio chambriste, « La Litanie des cimes » promet des ambiances sereines et acoustiques.

A partir de 21h ce même jeudi 26 août, la soirée se poursuit au Théâtre Les Arts avec, en première partie, le projet « Dans la Forêt » de Joce Mienniel (flûtes, boucles, guimbardes, kalimba). Le flûtiste s’inspire de « la forêt aux deux sens du terme, urbaine et végétale, dans sa géométrie, dans sa verticalité, dans ses reliefs et dans ses bruits… » Une création autant visuelle que sonore et des promesses de dépaysements.

Jazz Campus en Clunisois 2021 - Pierre Durand

Pierre Durand©Sylvain-Gripoix

En deuxième partie de soirée, place au « Roots Quartet » de Pierre Durand. Avec Hugues Mayot (saxophone ténor), Guido Zorn (contrebasse) et Joe Quitzke (batterie), le guitariste propose sa une musique chatoyante. Elle vibre des échos de l’Afrique, du rock, de la pop, du folk et réconcilie tous les langages du monde dans un idiome singulier qui ne manque pas d’originalité.

A 12h15, on se retrouve le vendredi 27 août, pour le rituel concert en plein air (repli au théâtre en cas de pluie) dans le cadre du Haras national de Cluny.

La musique est offerte par le duo « NoSax NoClar » qui réunit Bastien Weeger (saxophone) et Julien Stella (clarinette). Le voyage musical onirique qu’ils proposent devrait dépayser le pique-nique dans l’herbe.

A 21h, le Théâtre les Arts accueille le Trio Oliva/Abbuehl/Hegg-Lunde constitué de Susanne Abbuehl (voix), Stéphan Oliva (piano) et Oyvind Hegg-Lunde (batterie). Les trois partenaires viennent présenter leur projet « Princess ». Le trio pratique l’art du trio en toute liberté et propose une musique que l’on peut situer « au-delà du jazz ». Un chant à trois voix, un projet collectif… la musique poétique, aérienne et éthérée d’un trio princier.

Le samedi 28 août de 10h à 14h, la musique va retentir dans le parc abbatial de Cluny avec la restitution des ateliers des stages du festival par les « jazz étudiants » des ateliers de Sophie Agnel, Guillaume Orti, Géraldine Keller, Pascal Berne, Sylvain Rifflet, Pierre Durand, ainsi que la fanfare animée par Etienne Roche et Michel Deltruc. A partager sans modération !

« Jazz Campus en Clunisois » boucle sa programmation 2021 avec la venue du Andy Emler Megaoctet dont la prestation est programmée à partir de 21h dans le parc abbatial (repli au théâtre en cas de pluie). Avec cet orchestre qui vient de fêter son trentième anniversaire, le festival se termine en apothéose avec la promesse d’une musique hors normes, à la fois festive et virtuose, turbulente et innovante, audacieuse et en perpétuel développement. La musique que le leader se plaît lui-même à qualifier de « musique européenne vivante de début de siècle… » sera jouée par l’équipe de choc des improvisateurs français que le pianiste et compositeur Andy Emler a réuni autour de lui, Claude Tchamitchian (contrebasse), Eric Echampard (batterie), François Verly (percussions), Guillaume Orti (saxophone alto), Laurent Blondiau (trompette et bugle), François Thuillier (tuba), Philippe Sellam (saxophone alto) et Laurent Dehors (saxophones, clarinettes, cornemuse). Un concentré de plaisir musical à nul autre pareil.

Une fois de plus, la programmation attractive et variée de « Jazz Campus en Clunisois » n’en finit pas d’étonner et de ravir. En 2021, cet évènement demeure un festival à dimensions humaines et continue à mettre en regard l’appropriation de l’improvisation et de la musique de jazz avec ses manifestations les plus abouties.

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L’arc en ciel vocal de Samara Joy

L’arc en ciel vocal de Samara Joy

Une étoile montante prometteuse

Accompagnée par le trio du guitariste Pasquale Grasso, la jeune vocaliste Samara Joy présente son premier album éponyme paru le 09 juillet 2021. Avec un talent inouï, elle explore quelques-uns des standards du Great American Songbook. Porteuse d’émotion et chargée d’un groove inouï, sa voix rajeunit les grands standards. Une étoile montante du jazz vocal à suivre absolument !

visuel de l'album Samara Joy de Samara JoyAprès avoir remporté en 2019 la prestigieuse compétition de chant au Sarah Vaughan International Jazz Vocal Competition, c’est le 09 juillet 2021 que la chanteuse Samara Joy a sorti son premier album, « Samara Joy » chez Whirlwind Recordings. A 21 ans seulement cette étoile montante du jazz vocal est produite par le vétéran des nominations aux Grammy, Matt Pierson.

Sur son premier disque, Samara Joy est accompagnée par le trio du guitariste virtuose Pasquale Grasso qui réunit autour de lui le contrebassiste Ari Roland et le légendaire batteur Kenny Washington. Douze pistes pour la découvrir et prendre la mesure de cet arc en ciel vocal qu’est la voix de Samara Joy.

Samara Joy McLendon

Samara Joy McLendon a grandi dans le Bronx entourée d’une famille de musiciens. La musique est une part intégrante de son identité. Ses grands-parents paternels, Elder Goldwire et Ruth McLendon, étaient les leaders de « The Savette », un groupe de gospel originaire de Philadelphie. Son père a tourné avec le célèbre artiste gospel Andrae Crouch, et elle a grandi dans une maison remplie du son des chansons de son père et les musiques de nombreux artistes de Gospel et de rhythm and blues parmi lesquels on peut citer Stevie Wonder, Lalah Hathaway, George Duke, Musiq Soulchild, Kim Burrell, Commissioned et bien d’autres. Elle précise : « Ma mère et mon père m’ont permis d’avoir accès à un large spectre musical allant de Luther Vandross et Chaka Khan en passant par George Duke et Stevie Wonder ». Elle n’a pas chanté à l’église et a découvert le jazz au lycée grâce à ses amis. 

Depuis ses débuts, elle est comparée avec Sarah Vaughan et Ella Fitzgerald. Pourtant, même si l’on retrouve dans l’album la trace prégnante de l’inspiration que leurs voix ont exercé sur la jeune vocaliste, la jeune chanteuse précise : « En fait, je n’avais jamais entendu parler de Sarah Vaughan avant l’université. Mes amis écoutaient beaucoup de jazz et m’ont prêté beaucoup de leurs albums préférés. C’est la version de Sarah de « Lover man » et les enregistrements de Tadd Dameron avec le trompettiste Fats Navarro qui ont tout changé pour moi, ça m’a converti. »

Depuis, elle n’a cessé de creuser à la recherche de ses racines jazz et à n’en pas douter, son travail a abouti car l’album « Samara Joy » constitue une belle réussite.

« Samara Joy » (Whirlwind Recording)

Sur les douze pistes de l’album « Samara Joy » enregistré en octobre 2020 à New-York (Oktaven Studio) et sorti le 09 juillet 2021, l’interprétation pleine de fraîcheur de la chanteuse allie insouciance et nostalgie. Sa voix possède à la fois fraîcheur et profondeur, force et souplesse. Avec une facilité perceptible à l’écoute, la jeune chanteuse de 21 ans réussit avec ce premier album, une performance qui devrait faire l’unanimité dans le milieu du jazz.

En ouverture, la voix de velours de la chanteuse caresse Stardust, la chanson populaire composée en 1927 par Hoagy Carmichael. Avec un vibrato léger et fort bien maîtrisé, le chant distille avec douceur le texte de la chanson alors que la sonorité pétillante et le jeu virtuose du guitariste ne sont pas sans évoquer ceux de Joe Pass.

C’est ensuite sur un tempo medium que le trio interprète Everything Happens To Me. La voix au timbre juvénile swingue avec insouciance, grâce et souplesse. L’improvisation trop courte du guitariste propose des lignes mélodiques aux notes claires et détachées et le contrebassiste offre une superbe variation du thème à l’archet. Avec aisance, la chanteuse procède à de grands écarts de tessiture sans jamais laisser percevoir aucun forçage de voix.

Samara Joy pulse avec facilité et sans aucun effort quels que soient les différents tempos du thème If You Never Fall In Love With Me sur lequel elle conjugue aisance, swing et vitalité. La chanteuse interprète ensuite avec une désinvolture désarmante, la chanson de Matty Malneck, Lets Dream in the Moonlight que le trio a pris sur une pulsation ultra-rapide. Elle rend ainsi hommage à Billie Holiday qui en avait écrit des paroles. On est époustouflé par le solo virtuose du guitariste.

Le contraste est grand avec la reprise du thème de Frankie Laine, It Only Happens Once, qui résonne comme un hommage à Nat King Cole. Dotée d’une sensualité à fleur de voix, la voix se pare d’un vibrato pourvoyeur d’une grande émotion. Sur Jim, la chanteuse reprend les paroles que Billie Holiday avait posées sur la mélodie de Nelson A. Shawn et Caesar Petrillo. On se laisse charmer de bout en bout par sa voix limpide et élégante.

Avec The Trouble With Me Is You, il s’agit d’un nouveau clin d’œil à Nat King Cole. D’ailleurs, Samira Joy interprète ce standard comme le ferait un crooner. Sa voix veloutée fait glisser les notes et son chant flexible se fait intime. Le solo du guitariste distille un moment de pur bonheur. Sur un tempo de valse, la voix se fait plus grave et plus incisive, elle semble se jouer des grands écarts de notes qu’elle maîtrise à la perfection, ce qui surprend au regard de son jeune âge.

La chanteuse donne ensuite une version imprégnée d’une puissance nostalgie de la ballade de Jimmy Davis, Lover Man. Samara Joy étire les paroles avec une force expressive renversante. Le timbre de sa voix se fait plus chaleureux sur Only A Moment Ago que le trio prend sur le rythme chaloupé d’un calypso qui invite à bouger. Sur la compositon d’Irving Mills, Moonglow, le chant devient plus nasal. C’est sur ce titre que la chanteuse répond à l’archet de la contrebasse par deux riffs de 8 secondes, avec le soutien de la guitare. On aurait apprécié que ces scats esquissés soient plus longs et plus structurés.

L’album se termine avec But Beautiful. Seulement accompagnée par la guitare aux accords charmeurs, la voix se charge d’émotion sur la superbe ballade de Jimmy Van Heusen qu’elle interprète avec sobriété. Ce titre permet vraiment de prendre la mesure de l’étendue du registre de la voix traversée par le fantôme de la majestueuse Ella.

Samara Joy est entrée dans l’univers des chanteuses de jazz quatre ans seulement après son inscription au Purchase College de New-York. Sa première réalisation discographique laisse augurer d’un avenir prometteur pour cette toute jeune-femme dont la voix se pare déjà de toutes les couleurs de l’arc en ciel.

« Quartier Latin, Jazz Club du Rhône »

« Quartier Latin, Jazz Club du Rhône »

Bonne nouvelle pour la région Auvergne-Rhône-Alpes que l’ouverture à Saint-Romain-en-Gal d’un nouveau club de jazz … le « »Quartier Latin, Jazz Club du Rhône », inauguré le lundi 04 février 2024 lors d’un hommage à Mario Stanchev. Porté par l’association « Jazz Club du Rhône » présidée par Jean-Paul Boutellier – Fondateur du Festival Jazz à Vienne, le projet est soutenu par le département du Rhône.

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Pierre de Bethmann quartet présente « Credo »

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En 2024, Pierre de Bethmann revient avec « Credo ». En quartet, le pianiste présente la musique à laquelle il croit. Avec un répertoire constitué exclusivement de nouvelles compositions, la musique groove de bout en bout, elle respire et restitue l’énergie du groupe. Un jazz intemporel inscrit dans le passé et ouvert sur l’avenir.

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« Vestido de amor » de Chico César

« Vestido de amor » de Chico César

Figure majeure de la scène musicale brésilienne actuelle, Chico César revient avec « Vestido de amor ». Chanteur, producteur et homme de scène, il célèbre l’amour, le métissage et tous les rythmes du monde, forro, reggae, calypso, rock. Sa musique en fusion délivre un message de paix, de fraternité, d’amour, d’espoir et aussi de lutte.

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Echo#2-Nuits de Fourvière 2021

Echo#2-Nuits de Fourvière 2021

Musique irrésistible et ascensionnelle

​Ciel dégagé, température estivale et vent léger président à la soirée du 18 juillet 2021 qui voit se produire Stefano Bollani puis Thomas de Pourquery sur la scène du Grand Théâtre de Fourvière. Les deux jazzmen avaient enchanté le public des Nuits de Fourvière lors de leur première venue, en 2017 pour le pianiste et en 2018 pour le saxophoniste. Si Stefano Bollani se produit de nouveau en solo, c’est à la tête de son Supersonic que revient Thomas de Pourquery. Une soirée pourvoyeuse de contrastes et de surprises. Deux concerts irrésistibles et inoubliables.

Cet Echo#2-Nuits de Fourvière 2021 se souvient de la soirée du18 juillet 2021 dont l’affiche réunit le pianiste Stefano Bollani puis le saxophoniste Thomas de Pourquery et son Supersonic.

Stefano Bollani - Variations pour piano sur Jesus Christ Superstar

Pantalon blanc, chemise colorée et cheveux gris attachés, c’est un Stefano Bollani souriant qui s’adresse au public attentif du Grand Théâtre de Fourvière auquel il dit son plaisir de se retrouver à Lyon. En effet, le pianiste et compositeur italien s’était produit à l’Odéon le 18 juillet 2017, en première partie d’une Nuit Italienne mémorable. A l’issue d’un set exubérant, le musicien transalpin avait conquis l’ensemble des spectateurs et spectatrices présents.

Echo#2-Nuits de Fourvière 2021, visuel de l'album Piano Variations on Jesus Christ Superstar de Stefano BollaniLe pianiste et compositeur Stefano Bollani précise d’emblée combien il a été séduit à 14 ans, par la musique, l’histoire et l’atmosphère des scènes du film « Jesus Christ Superstar » d’Andrew Lloyd Webber & Tim Rice. Cinquante ans après la parution de l’album-concept original « Jesus Christ Superstar », il a d’ailleurs gravé sa propre version de l’opéra rock, sur son album « Piano Variations on Jesus Christ Superstar », une version instrumentale pour piano dont il a présenté plusieurs titres au public de Fourvière. Il s’agit en fait d’improvisations très libres sur la structure et les mélodies originales qu’il se réapproprie via différents styles musicaux.

Après une interprétation enflammée et lyrique du Prélude composé par ses soins et malgré le vent qui disperse les partitions, Stefano Bollani donne ensuite une version vigoureuse et bluesy de Heaven On Their Minds qu’il joue tantôt assis tantôt debout emporté par sa flamme. Complètement immergé dans sa musique, le pianiste poursuit avec le délicat Everything’s Alright où très vite, la délicatesse se double d’un lyrisme éperdu de la main droite avant que la musique ne s’apaise de nouveau.

Il présente les trois premiers morceaux puis invite le public à pénétrer « dans le monde des méchants ». Ses deux mains dialoguent comme les protagonistes de l’histoire que le pianiste conte avec force conviction et mille nuances.

Après un moment véhément, il radoucit son propos avant de s’animer de nouveau entre phrasés caribéens et phrasés concertants. Il enchaîne ensuite Pilate’s Dreams, The Temple et I Don’t Know How to Love Him. La ballade mélancolique jouée avec une très grande sensibilité donne à entendre les prémices de la condamnation du Jésus après quoi le jeu du pianiste se fait plus percussif, authentifiant ainsi la dimension dramatique du moment.

©Marion Tisserand

Après avoir qualifié Ponce Pilate « d’hygiéniste » qui se lavait les mains (!..), déclenchant ainsi de grands rires dans l’assemblée, Stefano Bollani se remet au piano pour Gethsemane, un morceau tout en délicatesse où sa main droite entame le dialogue avec le Seigneur. Puis, différents moments musicaux se suivent où alternent véhémence, interrogations, silences et réflexions avant de se terminer par de délicates notes qui signent l’acceptation de sa mort.

Vient ensuite King Herod’s Song, un morceau que le pianiste qualifie de « vaudeville », juste avant la tragédie, où se mêlent rythmes de fox-trot, de bossanova et dont le rythme va en s’accélérant. Le contraste est grand avec Trial before Pilate où la main gauche bourdonne alors que la droite plaque des accords avec force. La musique se calme ensuite, se teinte de blues avant d’enfler de nouveau. Emporté par son jeu puissant qui reprend le thème de Superstar, le pianiste joue debout avant de terminer en délicatesse avec John Nineteen : Forty-One joué sur un tempo de ballade étiré à l’extrême. Le pianiste salue le public et sort de scène mais revient très vite, sous les vivas, rappelé par le public enthousiaste qui en redemande encore.

Après une ovation fournie, c’est Il Sentiero, une de ses propres compositions qu’il interprète. D’abord esquissée, la mélodie se répète sur un rythme ternaire, de légère elle devient plus appuyée et l’on se promène à la suite du pianiste sur un sentier musical qui fait alterner trouées lumineuses, sous-bois plus sombres, pour se terminer dans une clairière ensoleillée et paisible…. ces cinq dernières minutes musicales recèlent toutes les nuances de l’art de Stefano Bollani.

Thomas de Pourquery & Supersonic

Après sa participation à la soirée « Hommage à Nougaro » proposée le 24 juin 2018 sur la scène de l’Odéon de Fourvière avec Babx et André Minvielle, le saxophoniste, chanteur et compositeur Thomas de Pourquery revient à Fourvière en 2021 avec son groupe Supersonic.

La nuit est tombée quand la scène s’éclaire. Le son de la trompette s’élève. Après une introduction musicale qui déclenche les applaudissements nourris du public, la voix de Thomas de Pourquery s’élève au-dessus de la musique du groupe. Sa voix souvent grave s’envole avec facilité dans les aigus. Le front ceint de perles, il salue le public, remercie les organisateurs… le spectacle peut commencer.

Car il s’agit en effet tout autant d’un concert que d’un spectacle. Le son est au rendez-vous, les éclairages sont inspirés, le décor est planté… la navette Supersonic est prête à décoller, le public se prépare à monter dans la machine stellaire avec les six musiciens présents sur scène, Thomas de Pourquery (saxophone alto, chant), Arnaud Roulin (piano, claviers, Moog et synthétiseurs), Fabrice Martinez (trompette, bugle, chant), Laurent Bardainne (saxophone ténor, chant), Frederick Galiay (basse, chant) et Edward Perraud (batterie, chant).Echo#2-Nuits de Fourvière 2021, visuel de l'album Back to the Moon de Thomas de pourquery & Supersonic

Après Take-off et Joy qui mettent le spectacle en orbite, advient Back to The Moon, comme un alunissage vigoureux dans le monde stellaire du sextet qui présente, dixit le leader « les nouvelles mélopées » de « Back to The Moon », album à sortir le 17 septembre 2021 sous le nouveau label de Thomas de Pourquery, Lying Lions Productions.

La basse ronflante et la batterie pulsatile font merveille et dynamisent voix et instruments solistes. Thomas de Pourquery tombe la veste et pose ses perles, les fulgurances de son alto croisent celles de la trompette. Tout s’enchaîne sans discontinuer, riffs de basse, lamentations du ténor, chant de la foule que le leader invite à les rejoindre. Les pieds dans le jazz, la tête entre rock et pop, le sextet joue avec énergie.

Dans une totale communion, le groupe propose un répertoire pourtant nouveau mais déjà totalement maîtrisé. Mise en place parfaite, interactions de chaque instant. Les ambiances se suivent et se renouvellent, gravité, légèreté, humour. Cuivrée, la musique se fait martiale puis céleste sans oublier de swinguer. Poussé par l’ardent batteur à la chemise toujours fleurie, l’alto chante solo puis hurle avant de rejoindre les cintres de la scène avec une citation de Ne me quitte pas. Le « Chevalier Blanc »,

© Marion Tisserand pour Jazz-Rhones-Alpes.com

Fabrice Martinez ainsi présenté par Thomas de Pourquery, lance l’introduction de Yes Yes Yes Yes avant que tout le groupe ne se retrouve pour un moment sidérant. Propulsés par une musique quasi-sidérale, les spectateurs sont prêts à décoller, portés par la basse tellurique, la batterie dopée, les synthés aux sonorités tournoyantes, la trompette interstellaire, le ténor puissant et l’alto vociférant.

Alors que le groupe débute I Gotta dream, Thomas de Pourquery stimule le public qu’il trouve « trop bien installé, trop bien vacciné », lui demande de se lever et de « faire les essuie-glaces avec les bras au-dessus de la tête en rythme » et ça fonctionne, tout le monde obéit au doigt et à l’œil au leader alors que la musique se développe de manière exponentielle. Le saxophoniste les félicite, « pas mal pour des provinciaux… dans le milieu du panier » et parvient même à les faire chanter avec lui, tant dans les graves que dans les aigus. La musique se fait de plus en plus dense.

Après avoir taquiné de nouveau le public, Thomas de Pourquery annonce le dernier morceau. Féroce et inspiré comme jamais, Edward Perraud derrière sur ses fûts et ses cymbales fait monter plus encore la tension sur la reprise de Caetano Veloso, O Estrangeiro qui explose de mille feux. L’air devient musique, on la respire, on la vit, elle vibre en chacun.e.

Pour le plus grand bonheur du public, le groupe revient pour un rappel et interprète une version délicate de Love in Outer Space de Sun Ra auquel Thomas de Pourquery et Supersonic ont consacré leur premier album « Play Sun Ra » sorti en 2014.

Deux concerts épiques et inoubliables. Comme l’a dit Thomas de Pourquery, « les étoiles sont tout près finalement »… Le 18 juillet 2021, elles étaient sur la scène du Grand Théâtre de Fourvière et le public est monté au ciel avec Stefano Bollani puis avec Thomas de Pourquery et ses complices du Supersonic.

Avec tous nos remerciements à Marion Tisserand et Jazz-Rhône-Alpes pour les photos de Stefano Bollani et Thomas de Pourquery & Fabrice Martinez qui témoignent de la prestation de ces artistes sur la scène du Grand Théâtre de Fourvière, le 18 juillet 2021.
« Quartier Latin, Jazz Club du Rhône »

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Pierre de Bethmann quartet présente « Credo »

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« Vestido de amor » de Chico César

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Echo#5-Jazz à Vienne 2021

Echo#5-Jazz à Vienne 2021

Vincent Peirani - Avishai Cohen

Avec un double plateau alléchant et des conditions atmosphériques estivales, la soirée du 05 juillet 2021 du festival Jazz à Vienne a comblé le public du Théâtre Antique. Après Vincent Peirani et ses invités, le contrebassiste Avishai Cohen venu en trio a offert une prestation magistrale. Les vibrations musicales ont déclenché les ovations d’une foule enthousiaste qui a apprécié l’engagement et la générosité des musiciens.

Echo#5-Jazz à Vienne 2021 propose un retour sur la soirée du 05 juillet 2021

Carte Blanche à Vincent Peirani

Accompagné de son quintet Living Being, l’accordéoniste Vincent Peirani ouvre la soirée. Avec son « Chamber Rock Orchestra », il propose une ré-interprétation du répertoire de son album « Night Walker » (2018) pour laquelle il a convié un ensemble de quatorze cuivres des élèves de la section classique du Conservatoire à Rayonnement Régional (CRR) de Lyon dirigés par Thierry Seneau. D’après le leader, la présence de ses deux autres invités, Vincent Segal (violoncelle) et Piers Faccini (chant, guitare) doit contribuer à « apporter un brin de délicatesse ».

Après Angel of Mercy, que chante Piers Faccini accompagné de Vincent Peirani, Vincent Segal et Tony Paeleman, retour au répertoire de l’album Living Being II « Night Walker » avec Émile Parisien (saxophone soprano), Tony Paeleman (fender rhodes), Julien Herné (basse/guitare électrique) et Yoann Serra (batterie) regroupés autour du leader pour interpréter Bang Bang de Sonny Bono.

Le quintet installe ensuite l’alchimie musicale de Unknown Chemistry puis le leader invite les élèves du CRR à rejoindre la scène pour « étoffer » l’orchestre sur Le clown sauveur de la fête foraine. Le soprano lyrique et toujours très expressif d’Émile Parisien installe une atmosphère étrange voire inquiétante sur ce thème de Vincent Peirani. Le set continue avec le retour du chanteur/guitariste, du violoncelliste et l’ensemble des cuivres et les ambiances se diversifient. Par bonheur, un chorus rayonnant de Tony Paeleman et une échappée orientale d’Émile Parisien dominent la dense masse orchestrale.

Déterminé à instaurer des contrastes, le leader rappelle Piers Faccini et Vincent Ségal pour interpréter deux titres du guitariste sur lesquels s’étirent les contrechants du violoncelle et de la voix du chanteur. Le set se poursuit avec des morceaux qui font alterner interventions des cuivres, du violoncelliste et du chanteur/guitariste. Certes, la volonté du leader de varier les climats est réussie mais à vrai dire les solos toujours captivants d’Émile Parisien et les sonorités exacerbées des keyboards sont les bienvenus dans les paysages sonores souvent très (trop) denses.

Après le poétique Black Rose de Piers Faccini sur lequel les notes du clavier sont soutenues par le jeu délicat des balais et le chant nostalgique de l’archet, l’ensemble des musiciens entament Call Song de Purcell dont ils donnent une version qui a l’air de plaire au public. Une dramaturgie musicale tente de s’instaurer sur scène et déclenche sur les gradins une intense émotion qui augmente encore lorsque la plainte céleste du soprano s’élève au-dessus de la masse orchestrale. Standing ovation et rappel véhément. Le quintet revient sur scène pour un « vrai dernier morceau ». Le premier set de la soirée se termine avec la composition de Vincent Peirani Falling, une mélancolique ballade nocturne sur laquelle Piers Faccini a posé des paroles.

La Carte Blanche offerte à Vincent Peirani a permis au public de découvrir ses invités et sa capacité à accueillir et à partager. Il n’en demeure pas moins une relative frustration car, soucieux de mettre en valeur son projet, le leader est peut-être demeuré un peu trop en retrait.

Avishai Cohen, magistral et généreux

Echo#5-Jazz à Vienne 2021_Avishai Cohen Trio_2021.07.5C’est en trio que le contrebassiste Avishai Cohen se présente sur la scène du Théâtre Antique. Avec au piano, son complice de trois ans Elchin Shirinov et à la batterie, la jeune Roni Kaspi, formée par Terri Lyne Carrington au Berklee College of Music de Boston.

Les trois premiers morceaux permettent de s’immerger dans la musique que le trio prépare pour le prochain album du leader…. contrepoint entre piano et contrebasse, solo brillantissime du piano, batterie pointilliste. Fasciné, le public découvre ces nouveaux territoires musicaux avec lesquels il n’est pas encore familier mais dès le quatrième thème, il retrouve ses repères. Lancinants échanges entre piano/contrebasse. Phrasés percussifs de la main droite du pianiste, motifs orientaux de sa main gauche, jeu musclé de la contrebasse déclenchent les vivats de la foule enthousiaste.

Le concert continue et les riffs réitératifs du piano propulsent la contrebasse pulsatile. Le dialogue des deux instruments confine à la communion. Le piano s’éloigne un instant de ses mélopées méditerranéennes pour s’évader vers des contrées bop. Le contrebassiste entretient une relation presque charnelle avec son instrument sur lequel il s’exprime avec puissance et lyrisme. Une grande complicité est perceptible entre Elchin Shirinov et Avishai Cohen. Sous le regard bienveillant et stimulant du leader, le pianiste répond au chant de l’archet par un chorus enfiévré.

Après ces échanges véhéments, changement d’atmosphère avec une ballade à la trame délicate. Contrebasse et piano conversent avec délicatesse, soutenus par la souple pulsation des balais sur cymbales et peaux. Sur le clavier, les notes chantent en réponse à la ligne lyrique de la contrebasse. Nouveau contraste sur le titre suivant dont le propos s’inscrit dans la tradition musicale séfarade. Après avoir exposé le thème à l’archet, Avishai Cohen tire les cordes d’une main alors qu’il percute la caisse de son instrument. Son chorus tellurique stimule Elchin Shirinov dont le chorus dévale comme un torrent indomptable mais, maître de son clavier il canalise son énergie après avoir déclenché des tonnerres d’applaudissements.

Avishai Cohen pose sa contrebasse mais revient très vite sous les rappels. Seul sur scène, il propose alors au public quelque chose de « very special »… un blues… une complainte incantatoire qu’il élève à l’archet et à la voix… au final, on reconnait Sometimes I Feel Like a Motherless Child. Moment d’intense émotion. Il enchaîne alors avec Alfonsina Y El Mar, ce thème qu’il affectionne et a déjà offert au public de Vienne lors de ses précédentes venues. Sa voix chaude croise les notes graves des cordes. Il termine en chantonnant avec légèreté puis enchaine en trio avec un morceau qui met en valeur un chorus vigoureux et véloce que Roni Kaspi articule avec force sous le regard bienveillant d’Avishai Cohen. Après une dernière fausse sortie, le contrebassiste revient pour un dernier morceau sur lequel, poussée par un riff nerveux du pianiste, la batteuse fait gronder son instrument.

Avec Avishai Cohen, le Théâtre Antique de Vienne a chaviré. Une fois de plus, le musicien a offert au public de Jazz à Vienne un concert inoubliable où ont coexisté lyrisme, puissance, émotion, humour, générosité.

« Quartier Latin, Jazz Club du Rhône »

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Echo#5-Jazz à Vienne 2021

Echo#4-Jazz à Vienne 2021

Raul Midón - Manu Katché/One Shot Not

Pour la dixième soirée de la 40ème édition de Jazz à Vienne le festival propose un double plateau. Raul Midón ouvre la soirée puis Manu Katché recrée sur la scène l’esprit du projet One Shot Not sur la chaîne Arte. Au programme une farandole d’invités, Célia Kameni, Raul Midón, Jazzy Bazz, Sophie Hunger, Michel Jonasz et en invité surprise… Sting dont la prestation a enflammé les gradins du du Théâtre Antique.

Cet Echo#4-Jazz à Vienne 2021 fait un clin d’œil à la soirée du 04 juillet 2021.

L’univers unique de Raul Midón

 

Echo#4-Jazz à Vienne 2021_Raul Midón

Raul Midon©Pierre Corvaisier

Lunettes noires, casquette sur la tête, le chanteur, auteur compositeur guitariste et interprète américain Raul Midón commence son set debout au milieu de la scène avec sa guitare en bandoulière et un set de deux bongos devant lui. Après une courte bossa nova, il présente un morceau plus folk qu’il termine en spoken word.

Après avoir exprimé son plaisir de se retrouver de nouveau sur la scène de Jazz à Vienne il interprète I Really Want To See You Again, un morceau de son dernier album « Mirror » sorti en 2020. Il enchaîne avec Sunshine I Can fly qu’il débute avec un solo de trompette à la voix et continue en chantant alors qu’il s’accompagne de la main droite sur les percussions pendant que la main gauche pince les cordes de sa guitare. Après ce titre il s’assied pour jouer Cold cuts and coffee, un autre titre de « Mirror ».

Le répertoire qu’il présente permet de prendre la mesure de l’étendue de ses influences, folk, soul, blues, samba et rythmes sud-américains, jazz et rap. Sa maîtrise du finger picking sur sa guitare et ses slap-attacks font merveille Il revient interpréter un dernier titre après un rappel enthousiaste du public dynamisé qui a chanté avec lui, tout au long du set, avec grande ferveur.

Manu Katché, un « One Shot Not » live inédit

C’est une grande soirée de retrouvailles que la batteur Manu Katché a concocté autour de son projet One Shot Not dont il propose une version live inédite sur la scène du Théâtre Antique pour « mélanger les genres et les générations ».

Echo#4-Jazz à Vienne 2021_Manu Katché/One Shot Not

Manu Katché©Simon Bianchetti

Il a convié quelques-uns de ceux et celles qui ont compté pour lui dans sa vie professionnelle depuis ses débuts jusqu’à aujourd’hui.

Il est accompagné par son house band, le même groupe qui l’a accompagné sur son dernier album « The Scope » sorti en 2020, Jérôme Regard (basse, contrebasse), Patrick Manouguian (guitare), le jeune Elvin Galland (piano, claviers électroniques) lesquels sont rejoints par le pianiste Alfio Origlio (piano, Rhodes).

Au fil du set, Manu Katché est de retour, micro à la main sur le devant de scène pour présenter les invités et contextualiser leur venue. Ainsi, tour à tour se succèdent Célia Kaméni qui chante un titre du boss et deux de l’album qu’elle a enregistré avec Alfio Origlio.

Pour prouver, si besoin il en était, « qu’on peut mélanger les genres », il présente le rappeur Jazzy Bazz qui interprète deux titres dont Paris me mange gravé sur « The Scope » et une de ses propres compositions.

C’est ensuite au tour de la guitariste chanteuse Sophie Hunger de venir « performer » sur scène, une artiste que Manu Katché a découverte lorsqu’elle chantait avec Erik Truffaz. Après deux titres, elle reprend un titre du trompettiste qui était sur la scène de Jazz à Vienne le 28 juin 2021. Dommage que la voix de la chanteuse soit presque totalement couverte par le gros son du band.

Sans oublier de remercier les techniciens et toute l’équipe du festival, Manu Katché convie Raul Midón, avec lequel il a tourné en trio aux côtés de Richard Bona. Avec une grande aisance et beaucoup de swing, le chanteur interprète Don’t take it back mais là encore, sa voix est écrasée par l’orchestre.

Manu Katché invite ensuite le chanteur « bienveillant, poète et bluesman », Michel Jonasz dont les chansons ont « bercé son adolescence ». En costume gris et chemise grise, le chanteur vient interpréter trois de ses grands tubes, Du blues du blues, Lucie et Super nana que le public reprend spontanément avec lui. Là encore la voix du chanteur peine à surmonter le son du groupe mais avec un grand professionnalisme et un enthousiasme non feint, le chanteur déclenche ovation sur ovation.

Echo#4-Jazz à Vienne 2021_Sting

Sting©Collectif des Flous Furieux Gregory Rubinstein

Arrive alors pour Manu Katché, le moment de convoquer son invité surprise dont une grande partie du public était déjà visiblement déjà informé… Sting. Manu Katché le présente comme un « artiste complet et bienveillant » qui a révolutionné la musique ». La star britannique gagne la scène avec le guitariste Dominic Miller.

Toujours svelte et élégant, Sting s’assied et exprime son contentement d’être sur scène mais fait part aussi de son inquiétude car « ça fait bientôt deux ans qu'[il n’est] pas monté sur scène ». Un cri s’élève de la foule…. « on va t’aider » (!). L’ancien leader de Police attaque avec Message in a bottle. Certes on oublie presque que l’on eSt dans un festival de jazz mais le charisme et le talent de Sting font merveille et le niveau de sa prestation est tel qu’elle convainc même les plus réticents. Le public répond avec enthousiasme à l’artiste qui met littéralement le feu au Théâtre Antique.

Sting appelle ensuite Célia Kanémi (qui fait office de choriste) pour chanter English man in New-York. Sur les gradins et dans le proscénium les lampes des téléphones remplacent les briquets pendant que l’artiste chante Every Little Thing She Does Is Magic. La soirée se termine dans l’euphorie avec la reprise de If You Love Somebody Set Them Free en guise de rappel de cette soirée festive.

« Quartier Latin, Jazz Club du Rhône »

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« Vestido de amor » de Chico César

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Figure majeure de la scène musicale brésilienne actuelle, Chico César revient avec « Vestido de amor ». Chanteur, producteur et homme de scène, il célèbre l’amour, le métissage et tous les rythmes du monde, forro, reggae, calypso, rock. Sa musique en fusion délivre un message de paix, de fraternité, d’amour, d’espoir et aussi de lutte.

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Echo#5-Jazz à Vienne 2021

Echo#3-Jazz à Vienne 2021

Soirée Cuba

Tous les éléments étaient au rendez-vous pour que la soirée Cuba de la 40ème édition du festival Jazz à Vienne soit une réussite. Après la musique rutilante du sextet mené par le bassiste et chanteur Richard Bona & le pianiste Alfredo Rogridez, la star cubaine Roberto n’a pas été en reste et a offert au public une prestation généreuse. La présence à ses côtés d’Omara Portuondo a insufflé un brin de tendre nostalgie à un set fort dynamique au demeurant.

Cet Echo#3-Jazz à Vienne 2021 se souvient de la soirée « Cuba » du 02 juillet 2021 dont le double plateau a tenu toutes ses promesses.

Le set éclatant de Richard Bona & Alfredo Rogridez

Si le premier, natif du Cameroun (1967), avait été repéré par Joe Zawinul qui en avait fait le bassiste de Syndicate, le second, originaire de La Havane (1985) avait séduit Quincy Jones. Les routes du bassiste et du pianiste se sont ensuite croisées au fil des ans et leurs collaborations sont nombreuses sur scène et même en studio où Richard Bona rejoint Alfredo Rodriguez pour graver avec lui la ballade Raices sur son album « Tocororo ».Echo#3-Jazz à Vienne 2021_Richard Bona & Alfredo Rodriguez

Annoncés en trio, Richard Bona et Alfredo Rodriguez se présentent finalement en sextet pour leur premier concert ensemble à Jazz à Vienne. A leurs côtés, le trompettiste Carlos Sarduy, le tromboniste Denis Cuni, le percussionniste Jose Montana et le batteur Ludwig Afonso.

Après un morceau introductif hyper dynamique, le sextet entame un morceau plus calme qui permet d’apprécier un chorus fort inspiré du tromboniste. Après une introduction magistrale du percussionniste, le groupe propose un morceau sur lequel le pianiste fait montre d’une grande virtuosité puis un dialogue complice s’établit entre le piano et la basse véloce. Les palmas sont de la partie et la musique se poursuit avec bonheur dans un idiome qui se promène entre classique et flamenco.

Après une introduction de la trompette bouchée, la voix de Richard Bona s’élève au-dessus de sa basse ronflante et chante Bilingo dont les accents évoquent autant les musiques de l’Afrique que celles de Cuba. Les cuivres s’en donnent à cœur joie et après un chorus de la main droite seule sur le clavier, Alfredo Rodriguez entame un solo éblouissant. Les yeux fermés, il joue debout et chante en même temps que les notes déferlent sur le clavier. La rythmique tellurique stimule le trombone dont l’intervention soulève des tonnerres d’applaudissements. L’atmosphère survoltée retombe un peu ensuite sur le morceau Raices (racines) présenté par Alfredo Rodriguez qui dit à l’occasion son plaisir d’être à Vienne dans « ce si bel endroit » et remercie le public. La ballade qu’il a composée pour Richard Bona se déroule dans un climat de douce sérénité entre piano, voix, basse, batterie effleurée aux balais et bugle.

La voix de Richard Bona entame le morceau suivant pendant que le public le soutient de ses battements de mains et très vite l’orchestre rejoint le bassiste pour un calypso ensoleillé. Après un chorus court mais endiablé du piano, le bassiste demande « où sont les danseurs de Vienne » et engage avec succès le public à chanter. L’ambiance monte encore d’un cran et tout le monde se lève sur les gradins et dans le parterre… (un instant durant, les consignes de distanciation sont oubliées).

Le set se poursuit avec un morceau aux accents africains. Le rythme s’accélère et les cuivres se donnent à fond. Après un break et quelques douceurs, une autre syncope entraîne le groupe sur le tempo d’enfer où percussions et batterie font le show. Encouragé par l’adhésion vibrante du public à la musique, Richard Bona lui propose de danser sur du makossa. Une fois encore tout le monde est debout et oscille au rythme de la musique chaleureuse et rutilante.

Le sextet sort de scène sous les applaudissements du public. Seuls reviennent le bassiste et le pianiste. Après avoir remercié le public et l’organisation qui les accueillent « toujours comme des rois », Richard Bona souhaite « calmer les esprits ». Pour gagner un pari qu’il a fait avec son partenaire, il se propose de chanter en espagnol. Le duo interprète alors une version très courte de la zamba Alfonsina y el mar. Le concert se termine ainsi dans une atmosphère adoucie.

Roberto Fonsaca invite Omara Portuando & Ben Wendel

Originaire de la Havane, Roberto Fonseca n’en est pas à son premier passage à Vienne où il est déjà venu en 2013, 2014 et 2017. Cette fois, le pianiste présente son propre projet entouré du bassiste et contrebassiste Yandy Martinez et du batteur Ruly Herrera. Costume trois pièces bleu, chemise et baskets de couleur blanche, pork pie hat sur la tête, le pianiste entre en scène, salue rapidement et s’installe au piano.

Après une courte intro basse/batterie, son toucher délicat enchante le clavier puis il se fait plus percussif et les notes perlent sous ses doigts alors que la section rythmique le stimule. On perçoit la très grande complicité qui règne entre les membres du trio qui interprète un premier morceau jazzy très nuancé.

Après avoir salué le public et présenté Yandy Martinez et Ruly Herrera, le pianiste appelle le saxophoniste Ben Wendel à les rejoindre pour interpréter avec eux Kachucha. Après une courte introduction, le saxophone entame un long chorus aux sonorités éraillées qui se déroule tel un fleuve sinueux puis le leader encourage le public à chanter. Par contre dès le début du morceau suivant, le pianiste engage la foule à ne point applaudir alors qu’en solo il expose la facette classique de ses influences musicales. Très vite il revient à son style habituel et sur son clavier, sa main gauche soutient avec vigueur sa main droite volubile. Petit clin d’œil à Chick Corea avec des échos d’Armando’s Rumba puis le pianiste invite basse et batterie à le rejoindre.

Après une introduction à l’archet, le groupe entame Besame Mucho. Un ange passe… toucher pointilliste, piano un rien romantique. Très concentré, le pianiste offre un chorus d’une absolue délicatesse sur un tempo étiré. Ces variations sur Besame Mucho constituent à n’en pas douter un moment essentiel du concert de Roberto Fonseca.

Ben Wendel rejoint de nouveau le groupe et le saxophoniste entame un dialogue moderne avec le piano. Poussé par l’énergique section rythmique, le saxophone ténor défie le pianiste alors sur son clavier électrique. Le match d’improvisation continue et après un chorus du saxophoniste qui propulse ses notes fulgurantes dans les aigus, c’est au tour du batteur de s’exprimer soutenu par le piano percussif. Le public manifeste avec ferveur son plaisir.

Après la sortie de scène du saxophoniste, Roberto Fonseca annonce la venue d’Omara Portuando à propos de laquelle il ne tarit pas d’éloges. Il quite ses claviers etr evient du fond de scène avec la chanteuse radieuse à son bras. Il l’aide à s’installer avant d’entamer El Negrito. De sa voix très timbrée et très ferme, la chanteuse semble s’amuser à dialoguer avec le piano très doux. Ben Wendel les rejoint et la chanteuse entame une ballade dont les trémolos sont chargés d’émotion. Le trio et la chanteuse interprètent ensuite La Ultima Noche. Après un chorus velouté et plein de tendresse du bassiste, Omara Portuando interpelle le public avec une belle vigueur, le visage visiblement irradié du bonheur de vivre ce moment musical.

Rappelé par le public qui scande le titre du morceau précédent, le trio revient et rejoint par le saxophoniste, Roberto Fonseca termine le set par Mambo pa la niña. Enchanté par l’ensemble de la prestation, le public termine la soirée debout et danse sans réserve jusqu’au bout de cette soirée Cuba fort réussie.

« Quartier Latin, Jazz Club du Rhône »

« Quartier Latin, Jazz Club du Rhône »

Bonne nouvelle pour la région Auvergne-Rhône-Alpes que l’ouverture à Saint-Romain-en-Gal d’un nouveau club de jazz … le « »Quartier Latin, Jazz Club du Rhône », inauguré le lundi 04 février 2024 lors d’un hommage à Mario Stanchev. Porté par l’association « Jazz Club du Rhône » présidée par Jean-Paul Boutellier – Fondateur du Festival Jazz à Vienne, le projet est soutenu par le département du Rhône.

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Pierre de Bethmann quartet présente « Credo »

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En 2024, Pierre de Bethmann revient avec « Credo ». En quartet, le pianiste présente la musique à laquelle il croit. Avec un répertoire constitué exclusivement de nouvelles compositions, la musique groove de bout en bout, elle respire et restitue l’énergie du groupe. Un jazz intemporel inscrit dans le passé et ouvert sur l’avenir.

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« Vestido de amor » de Chico César

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Echo#5-Jazz à Vienne 2021

Echo#2-Jazz à Vienne 2021

Soirée Piano

La pluie n’a pas arrêté le public venu le 29 juin 2021 pour la soirée Piano proposée par le festival Jazz à Vienne. Après une première partie consacrée à une prestation solo du pianiste Brad Mehldau, la scène du Théâtre Antique rend hommage au pianiste Michel Petrucciani avec dix musiciens réunis autour de ses musiques. Une soirée aux couleurs musicales contrastées.

Echo#2-Jazz à Vienne 2019 revient sur la soirée du 29 juin 2021 où le piano était à l’honneur.

La musique entropique de Brad Mehldau

Au public demeuré impassible sous la pluie pour l’écouter, Brad Mehldau propose un concert solo où sa technique vertigineuse soutient sa virtuosité durant les plus de soixante-dix minutes d’un concert solo inouï où le pianiste repousse très loin les limites de l’improvisation.

Le visage creusé, le cheveux grisonnants coupés courts, Brad Mehldau ne fait qu’un avec le Steinway. Sur le clavier du piano devenu comme une extension de lui-même, il développe durant presque soixante dix minutes, une musique élégante et subtile, fluide et raffinée, une musique à la fois sophistiquée et bouillonnante. Une musique en constante expansion… une musique entropique.

Au début du concert, tout en jouant, il regarde d’un œil amusé les festivaliers occupés à rabattre les capuches de leurs ponchos. Plus tard, il leur fera part de son « plaisir d’être là avec [eux] » et les remerciera d’être venus et d’être restés malgré ce « stormy weather ».

Concentré à l’extrême, les yeux fermés, tantôt le corps en arrière, le visage dans le prolongement de ses bras tendus sur le clavier, tantôt penché sur le clavier, la tête tournée de trois-quarts vers le public, juste au-dessus des touches qu’il caresse presque de ses joues, Brad Mehldau ouvre la soirée avec un set durant lequel il propose au public la quintessence de son style en solo.

On a l’impression d’écouter deux pianos. A la recherche de la note idéale, les deux mains du pianiste dialoguent, s’amusent sur le clavier comme deux complices totalement indépendantes. La main droite légère et sautillante improvise stimulée par les ostinatos rythmiques de la vigoureuse main gauche. Avec précision, les doigts détachent les notes, martèlent le clavier ou l’effleurent. Entre harmonie et contrepoint, les accords se croisent, les variations se suivent et toujours… et toujours, la musique respire.

Brad Mehldau invite le public à pénétrer dans son monde intérieur. Précis et puissant son phrasé sait aussi se faire léger et véloce. Les climats musicaux oscillent entre intimité et intensité, blues et gospel, romantisme et mélancolie. Teintées de bleu, les atmosphères se parent d’une douce mélancolie ou d’une tendre gravité.

Après un premier morceau de Radiohead, il interprète une version tout en souplesse de I’m The Walrus de John Lennon/Paul McCartney puis In The Kitchen, une composition personnelle gravée sur son tout dernier album « Ego » sorti en 2020 chez Nonesuch puis reprend Baby’s In Black, un autre titre des Beatles. Après avoir invité John Coltrane dans son répertoire, il interprète une version tout en délicatesse du thème de David Bowie, Life on Mars. Le retour du ciel bleu coïncide avec son interprétation de Go to Sleep de Radiohead.

A son écoute, on ressent l’impression de planer en toute liberté sur un tapis volant dans un espace où coexistent intensité et légèreté. Après ce moment de recueillement empreint de tendresse, il continue avec une ballade très contrastée dont la ligne musicale varie entre confidence et fièvre, entre murmures et phrases véhémentes proches de la colère pour finalement s’apaiser dans la douceur.

Après une ovation soutenue, Brad Mehldau revient pour un rappel qu’il offre au public en le remerciant d’être resté pour l’écouter en dépit des circonstances pluvieuses. Avec un humour certain, il fait le choix de jouer pour l’occasion Here’s That Rainy Day qu’il interprète avec une légèreté indicible sur un rythme ternaire… et l’on se prend à rêver que la musique de Brad Mehldau inspire les pluies à venir sur le Théâtre Antique de Vienne.

Hommage à Michel Petrucciani

Sous un ciel plus clément, une farandole de neufs musicien.ne.s du jazz actuel viennent rendre hommage à Michel Petrucciani que le festival Jazz à Vienne à invité sur la scène du Théâtre Antique en 1982, 1984, 1988, 1991, 1993 et 1996. Disparu le 06 janvier 1999 à l’âge de 36 ans, après une carrière fulgurante en France et à l’international, le pianiste demeure aujourd’hui encore un repère essentiel pour tous les musiciens.

Sur la scène se succèdent au fil de différents plateaux, Franck Avitabile (piano), Laurent Coulondre (piano, orgue Hammond), Jacky Terrasson (piano), Géraldine Laurent (saxophone alto), Andrea Motis (trompette), Flavio Boltro (trompette), Pierre Boussaguet (contrebasse), André Ceccarelli (batterie) et Aldo Romano (présentation et batterie). Par leurs notes, ils honorent la mémoire de Michel Petrucciani dont ils interprètent quelques compositions parmi lesquelles September Second, Rachid, Looking up et aussi le standard Body and Soul souvent joué par Michel Petrucciani.

Invité à se mêler à l’hommage, Tony Petrucciani, le père du pianiste, les rejoint. Sur le piano il tente d’égrener quelques notes de Misty, un morceau d’Erroll Garner qui fut un des pianistes préférés de Michel Petrucciani. En compagnie de Franck Avitabile, il joue quelques mesures de Nuages (de Django Reinhardt)  sur sa guitare puis tous deux présentent une courte version de Someday My Prince Will Come. Le set se termine avec une version chaloupée et applaudie de Brasilian Suite qui réunit les trois soufflants, André Ceccarelli, Pierre Boussaguet et Laurent Coulondre.

« Quartier Latin, Jazz Club du Rhône »

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Pierre de Bethmann quartet présente « Credo »

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Echo#5-Jazz à Vienne 2021

Echo#1-Jazz à Vienne 2021

Soirée Brésil… la fête a repris ses droits !

Après de 24 mois de silence, les pierres du Théâtre Antique de Vienne vibrent de nouveau avec bonheur au son des notes de jazz. Après la soirée Afrique qui a marqué l’ouverture de la 40e édition de Jazz à Vienne avec Salif Keita, Keziah Jone et Julia Sarr, c’est au tour des musiques brésiliennes de résonner dans l’enceinte magique du Théâtre Antique. Le 26 juin le soleil est de la partie, le public se presse pour écouter Lucas Santtana puis Chico César. La soirée Brésil est un succès.

Echo#1-Jazz à Vienne 2021, les gradins du Théâtre Antique de VienneDans cet Echo#1-Jazz à Vienne 2021, le Brésil est à l’honneur. Les gradins du Théâtre Antique de Vienne frémissent de l’enthousiasme du public et retrouvent leur physionomie habituelle.

En première partie, Carte Blanche est donnée au compositeur, chanteur et guitariste brésilien Lucas Santtana.

Neveu de Tom Zé et héritier du mouvement tropicaliste, Lucas Santtana entre en seul en scène. D’une voix très posée et en toute simplicité, il dit au public son plaisir d’être là et l’invite à chanter avec lui… « Personne ne lâche la main de personne, les yeux dans les yeux, les gens avec les gens prennent soin de chacun…. ».

Echo#1-Jazz à Vienne 2021, Lucas SanttanaLes applaudissements crépitent. Pas de doute, une grande partie de la communauté brésilienne de Lyon est présente. Le chanteur fait référence à son album « O Céu é Velho Há Muito Tempo » « composé après l’élection du président Brésil pour se donner du courage… car il y avait beaucoup à faire ». Comme bien d’autres avant lui au temps de la dictature, il affirme ainsi son engagement politique. Pour l’aider à se faire comprendre du public, il sollicite l’aide d’un compatriote qu’il nomme « Dieu » (?) et dont la Voix jaillit des haut-parleurs et traduit ses paroles en français avec un petit accent brésilien !

Lucas Santtana poursuit sur sa guitare acoustique avec Meu Primero Amor, « une chanson d’amour un peu triste » et sa voix s’envole dans les aigus pour conter l’histoire d’un Roméo pauvre et d’une Juliette, jeune-fille riche, évoquant l’écart qui existe entre les classes sociales brésiliennes.

Echo#1-Jazz à Vienne 2021, Lucas Santtana invite Baptiste HerbinIl appelle ensuite son premier invité à le rejoindre sur scène. Il s’agit du saxophoniste français Baptiste Herbin dont le Brésil est devenu la terre d’adoption et dont on connaît la belle histoire qu’il entretient avec le Brésil.

Après un premier morceau à l’alto où le saxophoniste laisse libre cours à son lyrisme et enchaîne sextolets et glissandos habiles. Il embouche le soprano pour interpréter un morceau qui figure au milieu du film de la BO « De rouille et d’os » d’où fusent des citations de la superbe Samba de Una Nota so de Jobim. Ce duo plutôt fusionnel enchante le public. Lucas Santtana se saisit ensuite de sa guitare électrique pour interpréter un morceau plus ancien. Il stimule le public pour qu’il l’accompagne pendant que Baptiste Herbin marque le tempo en frappant dans ses mains avant de reprendre l’alto. Il termine en embouchant ses deux saxophones avant de quitter la scène.

Le guitariste interprète ensuite un titre d’inspiration « chamanique » que le public écoute avec attention puis un morceau chanté en anglais avant de reprendre la guitare acoustique… et l’on regrette vraiment de ne pas être lusophone.

Lucas Santtana appelle ensuite son deuxième invité, Joao Salva, un Brésilien qui habite à Lyon depuis 20 ans et que ses fans mobilisés nombreux, applaudissent à tout rompre. Le guitariste, chanteur et percussionniste entre sur scène avec son berimbau et le duo joue trois morceaux dont les ambiances varient entre intimité et ferveur.

Après un rappel fourni, Lucas Santtana revient seul pour un dernier morceau inédit qui sera dans son prochain album à sortir l’année prochaine. « Demain c’est les régionales en France, vous votez… moi mon vote, c’est pour le climat ! » et sa chanson en témoigne… « … où sont les civilisés, tous les copains tous les copines… qui habitent la terre… ils savent que la biospère, c’est la nouvelle ère » suivi par le chœur du Théâtre Antique.

Echo#1-Jazz à Vienne 2021, Chico CesarA la suite de l’annulation de tournée européenne de Seu Jorge, la seconde partie de soirée est assurée par Chico César connu lui aussi pour son engagement politique. Il débute seul sur la scène qu’il parcourt avec énergie avant d’être rejoint par les membres de son groupe qu’il présente, Natalino Netto (basse), Zé Luis Nascimento (percussions, batterie) et Rodrigo Viana (guitare). Après « Mama Africa », les thèmes s’enchaînent.

Malgré le vent fraîchissant qui traverse le Théâtre Antique, la température augmente dans la fosse. Chico César met littéralement le feu aux gradins du Théâtre. Il pilote avec ferveur son set comme une célébration qu’il termine avec spectateurs et spectatrices venus le rejoindre sur scène.

Porté par le charisme du leader, le public se lève oubliant les recommandations sanitaires… la fête a repris ses droits !

« Quartier Latin, Jazz Club du Rhône »

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