Avec Andy Emler, « Le Temps est parti pour rester »

Avec Andy Emler, « Le Temps est parti pour rester »

Hymne énergique et groovy

Pour son nouveau projet, « Le Temps est parti pour rester », Andy Emler invite un octuor de clarinettes à rejoindre son trio ETE. À la tête de ce onz’tet, le pianiste et compositeur propose une véritable ode à la clarinette. Avec inspiration, piano, contrebasse, batterie et clarinettes tissent les fils du temps et ensemble élaborent un hymne énergique et groovy.

Après de nombreuses expériences de composition et après son dernier opus « No Rush ! » (La Buissonne/PIAS) sorti en février 2023, Andy Emler revient avec un nouveau projet, « Le Temps est parti pour rester » (Peewee! / Socadisc - Inoui), album dont la sortie est annoncée pour le 07 février 2025.

Véritable hymne à la clarinette, « Le Temps est parti pour rester » propose de nouvelles vibrations et de surprenantes combinaisons timbrales.

Avec Andy Emler, "Le Temps est parti pour rester"_visuel de l'album Le temps est parti pour rester de Andy EmlerEn effet, le pianiste et compositeur associe un octuor de clarinettes au trio ETE qu’il forme depuis 2002 avec le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Éric Échampard, créant un octuor dont les couleurs harmoniques et rythmiques diffèrent des esthétiques de tous ses orchestres précédents.

Ainsi, Andy Emler (piano), Claude Tchamitchian (contrebasse) et Éric Échampard (batterie) sont rejoints par huit clarinettistes/solistes de renom, Élodie Pasquier (clarinette Sib), Nicolas Fargeix (clarinette Sib), Catherine Delaunay (clarinette Sib, cor de basset), Louis Sclavis (clarinette Sib, clarinette basse), Laurent Dehors (clarinette Sib, clarinette basse, clarinette contrebasse), Emmanuelle Brunat (clarinette Sib, clarinette basse), Florent Pujuila (clarinette Sib, clarinette basse) et Thomas Savy (clarinette basse).

Fidèle aux modes opératoires du MegaOctet, Andy Emler a pensé chaque pièce pour chaque soliste, préparant ainsi un terrain propice à l’expression libre de chacun.e de ces huit clarinettistes rencontré.e.s à différents moments de sa vie de musicien-compositeur. De la composition sur mesure, un rêve pour tout musicien interprète.

Enregistré au Studio Sextan A les 22, 23, 24 et 25 avril 2024, par Vincent Mahey, l’album « Le Temps est parti pour rester » a été mixé au Studio Sextan C en juin 2024. Il s’agit d’une coproduction PeeWee! – La Compagnie aime l’air.

Au fil des titres

Le répertoire de neuf titres s’apparente à un bulletin météo… tout y passe, nuages, vent, pluie, chaleur, froid mais quel que soit le temps les musiciens gardent le tempo et nous le sourire. La musique fait vibrer les bonnes ondes. A l’écoute des musiciens, on bat du pied, on hoche la tête. Un vrai bonheur !

Dès l’introduction du premier titre, Des temps de ouf, les voix des clarinettes alternent avec des notes insolites de la contrebasse et du piano qui privilégie une virtuosité ludique sur une construction infaillible. Après un brouhaha vocal et une reprise rythmique implacable, la clarinette en Sib de Nicolas Fargeix s’envole au-dessus du chaos et temporise un moment les fulgurances musicales des clarinettes et de la section rythmique. Un moment jubilatoire !

L’énergie rock imprègne Des nuages dans la tête. L’ensemble propose une ritournelle sur laquelle la clarinette basse de Louis Sclavis fait entendre sa sonorité d’une grande pureté qui cultive l’étrange, l’insolite et des phrasés « free » audacieux. A la toute fin, la plage se termine avec le cor de basset de Catherine Delaunay dont les notes fusionnent intimement avec celles de la contrebasse de Claude Tchamitchian.

Les clarinettes de Laurent Dehors, Thomas Savy, Louis Sclavis et de Nicolas Fargeix échangent des propos qui se superposent sur le début de 2 climatologies puis après un riff repris par l’ensemble des clarinettes, la section rythmique gronde et s’impose puissamment au-dessus des clarinettes qui se bousculent et se taquinent comme stimulées par le climat d’euphorie collective. Le riff se fait entendre de nouveau et les clarinettes solistes reprennent leurs propos comme si de rien n’était, cédant la place au piano qui termine le titre par quelques notes. Sans discontinuer, les notes cristallines du clavier d’Andy Emler ouvrent la pièce suivante, Précipitations 12023. A son écoute, l’oreille vogue dans un espace sonore intemporel. Le solo du pianiste propose un voyage dans un paysage musical aux couleurs ravelliennes. On est plongé dans une agréable sensation de plénitude.

Sur l’introduction du titre éponyme de l’album, Le temps est parti pour rester, les huit clarinettes caracolent en s’amusant. La section rythmique les rejoint. Plus loin, le piano décline une courte mélodie chargée d’humour et délire au sein des clarinettes. La tension monte avec force. Au sein de ce climat pulsatile, le jeu de clarinette de Nicolas Fargeix semble d’abord apaisé puis se transfigure et se déchaîne avec la contrebasse pour offrir en final du morceau, un orage musical éphémère.

Sur Les vents du chnord, après une introduction étonnante, de Catherine Delaunay et Claude Tchamitchian, Laurent Dehors fait preuve de nombreuses audaces sur sa clarinette contrebasse. Il souffle un riff repris par l’ensemble des clarinettes. Le piano se montre exubérant, la section rythmique groove à fond et sur sa clarinette basse, Laurent Dehors développe une énergie sauvage. Le morceau décape de bout en bout.

Chaud et… show met en orbite la clarinette Sib d’Élodie Pasquier. Elle engage un travail sur le son, dans les graves et les aigus. Son solaire, tantôt timbré, tantôt détimbré. Stimulée par les voix du collectif, elle bondit en altitude et entame un véritable show, soutenue par la section rythmique et le piano. L’oreille est prise d’une agréable sensation de vertige. Ça chauffe et ça tangue. On en est tout retourné.

Sans temps mort, la température du répertoire change avec Des canards en froid. Sur un motif récurrent joué par le trio piano/contrebasse/batterie, la clarinette Sib de Florent Pujuila développe un propos ardent. Son jeu montre un goût pour les esthétiques classiques, contemporaines et d’avant garde dont il s’inspire tour à tour. La coda du morceau revient à Claude Tchmitchian et Catherine Delaunay. Un moment absolument savoureux.

L’opus se referme avec Par les chants qui…, un morceau basé sur un schéma réitératif qui met en lumière le jeu de batterie explosif d’Éric Échampard, « cœur battant » de l’orchestre. De son jeu très ciselé, à la fois très énergique et subtil émerge un cataclysme sonore suivi d’un instant apaisé par les clarinettes… et à 3’2″ advient un « blanc » qui peut en tromper plus d’un.une. Donc, petit conseil, ne surtout pas arrêter le CD car après 28″ de silence, la musique reprend avec encore plus de force. A la toute fin, l’oreille capte (ce qui pourrait être) la voix de Laurent Dehors qui dit (?) « bien aimer les Indiens ». Le mystère demeure quant à cette réflexion et son contexte, mais quoi qu’il en soit… on aime « Le Temps est parti pour rester » et après avoir terminé la chronique, on laisse tourner l’album en boucle, pour le plaisir.

Avant la sortie de l’album « Le Temps est parti pour rester », le 07 février 2025, rendez-vous les 05 février et 06 février 2025 à 20h au Studio de l’Ermitage, à Paris pour les deux concerts qui célèbrent, en live, la musique de cet album.

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2024… CD à ne pas rater !

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Riche en surprises, l’année 2024 a permis de découvrir de nouveaux talents et de se régaler de la musique d’artistes confirmés qui n’ont cesse de se renouveler. Quelques albums parus au second semestre interpellent et charment l’oreille. Elle se régale avec des CD à ne pas rater.

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2024… Ultimes « Coups de Cœur »

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Du piano… à gogo !

Pour terminer 2024, quatre ultimes « Coups de cœur » pour savourer du piano à gogo !

Ce dernier jour de décembre 2024 est le bon moment pour écouter Armel Dupas Trio interpréter « Let It Snow, Let It Swing », pour savourer « Chance » de Miki Yamanaka, pour découvrir « Wise Animals » de Tony Paeleman et pour naviguer au fil de « L’odyssée » de Paul Lay.

« Let It Snow, Let It Swing »

visuel de l'album Let it snow, let it swing de Armel Dupas Trio_2024... Ultimes Coups De CœurSorti le 15 novembre 2024, l’album « Let it snow, let it swing » (Jazz Family/Distribution Socadisc) réunit autour du compositeur et pianiste nantais Armel Dupas, le contrebassiste Jules Billé et le batteur Christophe Piot.

Les musiciens évoquent la musique de l’opus avec justesse : « Douce comme la neige qui tombe silencieusement, notre musique vous invite à un voyage magique en cette saison spéciale. Vous trouverez dans ce disque une collection chaleureuse des plus grands classiques de Noël, mélodies enchanteresses qui capturent la nostalgie de Noël et la joie de l’instant présent. »

Ancrée dans la tradition des Christmas Songbooks des 1960’s, l’album propose une relecture des chants de Noël et évoque les migrations et la paix. Une musique joyeuse aux arrangements swing qui convient à tous les publics.

« Let It Snow, Let It Swing », un délice à partager largement.

« Chance »

visuel de l'album Chance de Miki Yamanaka_Ultimes Coups De CœurAprès « Shades Of Rainbow » (Cellar Records) sorti en septembre 2023, Miki Yamanaka est revenue le 04 octobre 2024 avec « Chance » (Cellar Live Records).

Pour son sixième opus, la pianiste se produit en trio de piano « classique » accompagnée par ses compagnons de longue date, le contrebassiste Tyrone Allen et le batteur Jimmy Macbride. Dans le légendaire studio de Rudy Van Gelder, elle a enregistré des pièces écrites par ses héros, G. Allen, G Cables, J. Green, B. Hutcherson, K Kirkland, T. Monk, C. Parker, F. Waller, H. Warren.

Perfectionniste, Miki Yamanaka n’a de cesse de travailler Chance, la composition fort difficile de Kenny Kirkland qui donne son nom à l’album. Elle considère comme une chance de pouvoir le jouer… et nous de pouvoir l’écouter.

« Chance », la musique éblouit autant qu’elle séduit. Un régal absolu.

« Wise Animals »

visuel de l'album Wise Animals de Tony Paeleman_Ultimes Coups De CœurLe pianiste Tony Paeleman produit, mixe, et accueille de nombreux artistes de renom dans son propre studio, le Studio des Bruères. C’est là qu’il a enregistré, en tant que leader, son quatrième album « Wise Animals » (Shed Music/L’Autre Distribution) sorti le 06 décembre 2024.

A la tête de son trio composé du bassiste Julien Herné et du batteur Stéphane Huchard, le pianiste propose un album concept autour des animaux sauvages. Onze titres, chacun dédié à un animal en particulier. Derrière le piano et ses synthétiseurs, il invite aussi le guitariste Matthis Pascaud sur 4 titres, le percussionniste Stéphane Edouard sur 3 titres et le rappeur américain Mr. J. Medeiros sur Octopus dont il a écrit les paroles.

Tony Paeleman est passionné par le monde animal qu’il estime doué d’une Sagesse dont l’être humain s’est souvent départi, participant par ses actions à la disparition de nombreuses espèces animales. Une véritable réflexion sur le vivant.

Un voyage sonore issu d’une réflexion qui questionne le rapport entre humains et animaux. A ne pas rater, le concert de sortie est prévu le 21 janvier 2025 au Studio de l’Ermitage à Paris.

« L’odyssée »

Visuel de l'album L'Odyssée de Paul Lay__Ultimes Coups De CœurSur « L’Odyssée » (Gazebo/L’Autre Distribution) sorti le 11 octobre 2024, le pianiste Paul Lay invite à le suivre dans un voyage musical qui évoquent les périples qui émaillent le voyage d’Ulysse, d’Ithaque à Ithaque.

Après avoir lu l’histoire d’Ulysse à son fils durant la pandémie, Paul Lay a écrit l’ensemble du répertoire dont les titres reprennent les étapes du voyage du marin qui tente de revenir chez lui après la guerre de Troie. A travers ses compositions, Paul Lay transpose en musique l’épopée d’Ulysse à travers les mers et les mondes étrangers, peuplés de créatures fantastiques.

Les 15 titres du répertoire sont enregistrée au Studio de Meudon, avec le batteur Donald Kontomanou à la batterie et le contrebassiste Mátyás Szandai disparu le 28 août 2023.

Le thème d’Ulysse, ouvre l’album, revient comme un leitmotiv au centre du répertoire et le termine. Trois superbes variations.

Des paysages sonores colorés qui invitent à la méditation et au rêve.

Avec Andy Emler, « Le Temps est parti pour rester »

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Pour son nouveau projet, « Le Temps est parti pour rester », Andy Emler invite un octuor de clarinettes à rejoindre son trio ETE. À la tête de ce onz’tet, le pianiste et compositeur propose une véritable ode à la clarinette. Avec inspiration, piano, contrebasse, batterie et clarinettes tissent les fils du temps et ensemble élaborent un hymne énergique et groovy.

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2024… CD à ne pas rater !

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Riche en surprises, l’année 2024 a permis de découvrir de nouveaux talents et de se régaler de la musique d’artistes confirmés qui n’ont cesse de se renouveler. Quelques albums parus au second semestre interpellent et charment l’oreille. Elle se régale avec des CD à ne pas rater.

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2024… CD à ne pas rater !

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Red Bossa, To Everything A Season, Live & Kicking, OKO

Riche en surprises, l’année 2024 a permis de découvrir de nouveaux talents et de se régaler de la musique d’artistes confirmés qui n’ont cesse de se renouveler. Quelques albums parus au second semestre interpellent et charment l’oreille. Elle se régale avec des CD à ne pas rater.

Chaque opus présenté dans cette rubrique génère un climat émotionnel qui lui est propre mais tous les albums possèdent en commun un propos musical soigné, une identité affirmée. Leur écoute permet par ailleurs de saisir la complicité qui unit les interprètes.

L’oreille se régale de bout en bout.

« Red Bossa »

Visuel de l'album Red Bossa de Steen Rasmussen Trio_Ultimes Coups De CœurAprès « Canta » (Stunt Recors/Una Volta Music) » sorti en 2018 puis « Milton PÅ Svenska » paru en 2023 et consacré à Milton Nascimento, le pianiste Steen Rasmussen, spécialiste danois de la musique brésilienne, revient le 20 septembre 2024 à la tête de son Red Bossa Trio avec « Red Bossa » (Stunt Records).

Avec le contrebassiste Fredrik Damsgaard et le batteur/percussionniste Celso De Almeida, le pianiste Steen Rasmussen propose un répertoire qui compte dix compositions originales et une reprise de Manhã De Carnaval de Luiz Luiz Bonfá interprété par la chanteuse brésilienne Marilda Almeida. Cette dernière intervient aussi sur No Mais, Geraes, titre sur lequel elle est rejointe par la voix de Clara Emilie Wessberg Rasmussen.

Sur Eu Sei Que Você Sabe, le dernier morceau de l’album, le trombone de Lis Wessberg et la guitare de Jonas Krag rejoignent le Red Bossa Trio.

Avec une délicate vivacité, les mélodies chargées d’émotions distillent la magie de la bossa intemporelle.

 

« To Everything A Season »

Visuel de To Everything A Season par The Magic Lantern_Ultimes Coups De CœurC’est sous son pseudonyme musical The Magic Lantern que l’auteur/compositeur/interprète Jamie Doe présente « To Everything A Season » (Hectic Eclectic/La Buissonne Records), sorti le 28 Octobre 2024.

L’album fait la part belle aux émotions ressenties par Jamie Doe au décès de son père et après la naissance de sa fille. Il en résulte un disque qui oscille entre intensité et intimité, entre force et tranquillité. Comme une synthèse musicale réussie qui restitue les moments forts de la vie.

Pour enregistrer son cinquième album, Jamie Doe choisit de se présenter à la tête d’un septet issu de la scène jazz florissante de Londres avec, à ses côtés, le bassiste Fred Thomas, le pianiste Matt Robinson, le batteur Dave Hamblett, le tromboniste Keiran McLeod, le saxophoniste ténor français Robin Fincker et le joueur de bugle suisse Matthieu Michel.

A l’écoute de l’album, l’oreille est envoûtée par le timbre chaleureux de la voix, la délicatesse des interventions du piano, la sensibilité des cuivres, le swing raffiné de la rythmique. On tombe sous le charme des climats contrastés de cet opus qui rend un subtil hommage à la vie.

Si la mélancolie habite l’album, la joie est aussi de la partie.

 

« Live & Kicking »

Visuel de l'album Live And Kicking de Giovanni Mirabassi et Rosario Giulianni_Ultimes Coups De CœurNé d’une complicité musicale forgée au fil des décennies entre le pianiste Giovanni Mirabassi et le saxophoniste Rosario Giuliani, l’album « Live & Kicking » (Jazz Eleven / Baco Distrib) célèbre les racines italiennes de ces deux artistes qui inscrivent aussi leurs propos dans la pure tradition du jazz.

Enregistré live le 24 mars 2024 au Studio Ferber, « Live & Kicking » est sorti le 22 novembre 2024. L’album s’inscrit entre héritage et modernité. Il rend hommage à des légendes du jazz italien comme Massimo Urbani et Enrico Pieranunzi et célèbre aussi les maîtres du jazz américain, tels que Charlie Parker et Bill Evans. Il s’agit en quelque sorte d’un retour aux sources pour ces deux artistes qui revisitent, avec talent, maturité et spontanéité, les couleurs du jazz italien et les influences américaines qui ont nourri leur parcours.

Le répertoire fait coexister des compositions originales et une reprise de Yesterday’s Dream de Freddie Hubbard que les deux musiciens ancrés dans la tradition revisitent avec lyrisme.

L’oreille ne peut résister à la composition du pianiste Not Too Sad qui oscille entre intimité et joie. Impossible de ne pas craquer à l’écoute de Fellini’s Mood que Rosario Giuliani a conçu en s’inspirant des musiques des films de Fellini créées par Nino Rota.

Entre héritage et modernité, l’album contemplatif allie lyrisme et subtilité.


 

« OKO »

visuel de l'album OKO de Fidel Fourneyron_Ultimes Coups De CœurAprès Animal (ONJ Records/L’Autre Distribution) sorti en 2018, ¿Que Vola? (No Format!) paru en 2019 et Ornithologie (Umlaut Records/L’autre Distribution) du trio Un Poco Loco publié en 2020, Fidel Fourneyron revient avec OKO (Uqbar #3/L’autre Distribution) proposé le 08 novembre 2024.

Avec le contrebassiste Thibault Soulas et le batteur Antoine Paganotti, le tromboniste Fidel Fourneyron poursuit son exploration de l’héritage afro-caribéen.

Sans instrument polyphonique, le trio s’aventure avec brio dans le monde de OKO, l’orisha qu’invoquent les Yorubas pour lui demander prodigalité, abondance et fertilité. Au fil du répertoire, on découvre les titres qui portent les noms de divinités, Agwé qui règne sur la haute mer, Aja la déesse de la forêt, Babalu Ayé qui protège contre les maladies et vient en aide aux mendiants, Inlé le guerrier patron des pêcheurs, Iroko l’esprit de l’arbre dont il porte le nom, Oba la déesse des rivières, Oshalufan qui veille sur les vieillards. Le morceau Indians évoque les tenues de parade conçues pour le Mardi gras à la Nouvelle-Orléans pour célébrer la mémoire des ancêtres communs opprimés, afro-américains et autochtones.

Avec délice on écoute Algo Nuevo (« nouveau truc ») composé comme un clin d’œil à Sonny Rollins, qui a lui-même pratiqué avec brio le trio instrument à vent (saxophone ténor en l’occurrence) /contrebasse/batterie.

Odduduwa rend hommage au plus vieux de tous les dieux, le créateur, celui qui n’a pas de forme, fait la vérité et la justice et vit dans les ténèbres.

Un voyage musical au pays des orishas comme un hymne à la musique afro-américaine de la Caraïbe.

Avec Andy Emler, « Le Temps est parti pour rester »

Avec Andy Emler, « Le Temps est parti pour rester »

Pour son nouveau projet, « Le Temps est parti pour rester », Andy Emler invite un octuor de clarinettes à rejoindre son trio ETE. À la tête de ce onz’tet, le pianiste et compositeur propose une véritable ode à la clarinette. Avec inspiration, piano, contrebasse, batterie et clarinettes tissent les fils du temps et ensemble élaborent un hymne énergique et groovy.

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2024… CD à ne pas rater !

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« Martial Solal : une vie à l’improviste » par Vincent Sorel

« Martial Solal : une vie à l’improviste » par Vincent Sorel

Hommage à ce géant du piano

Le 10 octobre 2024, Vincent Sorel publie « Martial Solal : une vie à l’improviste », un roman graphique dédié à Martial Solal. Publié aux Editions du Layeur, ce superbe ouvrage rend hommage au célèbre pianiste décédé le 11 décembre 2024.

Formé aux Arts Décoratifs de Strasbourg dont il sort diplômé, Vincent Sorel est né en 1985 en Normandie et vit à Nantes depuis 2011. Illustrateur et auteur de bandes dessinées, il travaille pour l’édition et la presse adulte et jeunesse. Il collabore régulièrement avec La Revue Dessinée et Topo. Il est l’auteur de « L’ours » chez Actes Sud , de « Naduah, cœur enterré deux fois » chez Glénat sur un scénario de Séverine Vidal et de la série « Les aventures du Roi Singe » sur un scénario de Stéphane Melchior aux éditions Gallimard.

"Martial Solal : une vie à l'improviste" par Vincent Sorel - Couverture du roman graphique Martial Solal Une vie à l'improviste de Vincent SorelDans « Martial Solal : une vie à l’improviste », paru le 10 octobre 2024 aux Éditions du Layeur, Vincent Sorel rend hommage à Martial Solal et au jazz.

Le dessinateur définit ainsi son projet : « La musique de Martial Solal m’accompagne depuis plus d’une quinzaine d’années. Plus je la connais, plus je suis fasciné par sa richesse, sa profondeur, sa complexité, son humour, son inventivité… L’évidence s’est imposée à moi : je devais faire un livre sur Martial Solal. Un livre qui en plus d’être un portrait, se voudrait une apologie du jazz, cette musique que j’aime tant, une ode à la liberté, à l’inventivité, à la création, tout ce que Martial sublime à chaque seconde. »

« Martial Solal : une vie à l’improviste », un roman graphique de 224 pages qu’on lit d’une traite et avec grand plaisir.

Au fil des pages on suit le parcours de Martial Solal que le dessinateur évoque avec humour. Cinq pages restituent les propos tenus par de grands jazzmen à propos de Martial Solal. Parmi eux figurent entre autres, Duke Ellington, Oscar Peterson, McCoy Tyner, Ahmad Jamal, LAurent de Wilde, Kenny Werner, Jean-Michel Pilc, Pierre de Bethmann, Leïla Olivesi et Guillaume de Chassy.

En fin d’ouvrage, l’auteur propose quelques conseils d’écoute qu’il est tout à fait judicieux de savourer au fil de la lecture.

Avec Andy Emler, « Le Temps est parti pour rester »

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Le pianiste, compositeur et arrangeur Martial Solal est mort

Le pianiste, compositeur et arrangeur Martial Solal est mort

Maître de l’improvisation et géant du jazz

Le 11 décembre 2024, le pianiste, compositeur, arrangeur et chef d’orchestre Martial Solal est mort à l’âge de 97 ans. Le monde de la musique est en deuil et pleure la disparition de ce prodigieux artiste considéré comme un maître de l’improvisation. Son empreinte demeure à jamais inscrite dans l’univers du jazz français et international.

Le pianiste, compositeur et arrangeur Martial Solal est mortNé à Alger, Martial Solal étudie le piano classique puis découvert le jazz avant de devenir musicien professionnel en 1945. Installé à Paris en 1950, il accompagne de nombreux solistes jouant dans les clubs de jazz de la capitale puis en 1956, forme son premier big band avec lequel il enregistre ses propres compositions. Il compose ensuite pour le cinéma. C’est en effet à lui que l’on doit la bande originale du film de Godard « A bout de souffle » (1959).

Sa carrière le mène dans le monde entier et entre autre lieu au festival de Newport (1963). Malgré cette consécration, il préfère vivre en France plutôt qu’aux USA. Il a fait ses adieux à la scène en 2019 après un mémorable concert en solo salle Gaveau.

En 1998 la Ville de Paris a créé un concours international de piano jazz portant son nom rendant ainsi hommage à son talent de son vivant. En 1999, il reçoit le Jazzpar Prize, prix danois récompensant les meilleurs musiciens de jazz internationaux.

Riche et variée, la biographie de ce libr’explorateur du piano met en évidence la diversité de ses activités et ses nombreux talents. Outre ses compositions musicales, il a aussi écrit des ouvrages passionnants : « Martial Solal, Compositeur de l’Instant » - Entretien avec Xavier Prévost aux Editions Michel de Maule/Institut National de l’Adiovisuel paru en 2005, « Ma vie sur un tabouret » - Autobiographie de Martial Solal (en collaboration avec Franck Médioni) chez Actes Sud sorti en 2008 et le très récent « Mon siècle de jazz. L’autobiographie de Martial Solal » chez Frémeaux et associés - Préface Alain Gerber publié en 2024 dans lequel il rend hommage à ses compagnons de route.

Le départ de Martial Solal au firmament des étoiles du jazz attriste toutes et tous celles et ceux qui ont joué avec lui, l’ont écouté et plus encore ses proches, parents, amis et musiciens à qui sa présence va manquer.

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« Looking Back », le swing enchanteur de Scott Hamilton

« Looking Back », le swing enchanteur de Scott Hamilton

Quand élégance rime avec aisance

Le saxophoniste ténor américain Scott Hamilton célèbre ses 70 ans avec « Looking Back ». Sa sonorité patinée semble venue d’un autre temps, celui des big-bands des années 30 à l’époque où est né le « jazz swing ». Ancré dans la plus pure tradition de ce style, Scott Hamilton swingue avec aisance et élégance. Un enchantement dont on ne se lasse pas.

Scott Hamilton, dédie les dix titres de « Looking Back » (Stunt Records)Hamilton"Looking Back", le swing enchanteur de Scott Hamilton à quelques-uns des nombreux musiciens qui ont joué un rôle dans sa carrière, en l’occurrence à Ruby Braff, Jimmy Rowles,Tommy Flanagan, Eddie « Cleanhead » Vinson, Roy Eldridge, Gerry Mulligan, Buddy Tate, Rosemary Clooney et Red Prysock, Dave McKenna et Peter Straub, Illinois Jacquet et Jo Jones.

S’il y avait eu plus de place sur l’album, il aurait également dédié des titres à Al Cohn, Gerry Wiggins, Benny Goodman, Flip Phillips, Ed Bickert, Arnett Cobb, Zoot Sims, Benny Carter, Hank Jones, Woody Herman, Jake Hanna… « J’ai la chance d’avoir connu tant de mes héros. » raconte Hamilton. « Il va peut-être falloir que je fasse encore un album, voire deux ! » Nul ne s’en plaindra.

A l’écoute du son velouté du ténor de Scott Hamilton, l’oreille remonte le temps et se trouve transportée dans une ère pré-coltranienne, pré-bop même, au temps du swing. Aujourd’hui comme hier, le jazz du saxophoniste est ancré dans la plus pure tradition du jazz swing. Il a embrassé cette esthétique depuis ses débuts et ne l’a jamais trahie.

Scott Hamilton

Né le 12 septembre 1954 à Providence dans le Rhode Island aux États-Unis, il a d’abord pratiqué le piano puis la clarinette avant de découvrir le saxophone ténor. La première fois qu’il en voit un, c’est lors d’un concert de Paul Gonsalves, entre deux dates de sa tournée avec Duke Ellington. A l’âge de 17 ans, Scott Hamilton se consacre au saxophone ténor.

À la fin des années soixante-dix et au début des années quatre-vingt, Scott Hamilton trouve son inspiration chez les anciens maîtres du jazz, se démarquant ainsi de la tendance moderniste de l’époque. Influencé par les styles de Ben Webster, Lester Young ou Coleman Hawkins, il devient un innovateur au sein de la tradition swing. Son timbre riche et chaleureux ainsi que son jeu mélodique rappellent l’âge d’or du swing et la douce nostalgie liée à cette musique intemporelle.

En 1976, il commence une association avec le cornettiste Warren Vaché qui dure jusque dans les années quatre-vingt. Cette même année, il se rend à New York où il gagne rapidement les faveurs du public et de la critique. Grâce au soutien du trompettiste Roy Eldridge, il intègre l’orchestre de Benny Goodman à partir de 1977 et se produit avec le violoniste Joe Venutti. Il joue périodiquement avec la chanteuse Rosemary Clooney à partir de 1978 ainsi qu’avec Woody Herman, par intervalles, dans les années quatre-vingt.Hamilton"Looking Back", le swing enchanteur de Scott Hamilton

Il effectue quelques tournées avec les formations « Concord Jazz All Stars », « Concord Super Band » et « George Wein’s Newport Jazz Festival All Stars ». Il s’est produit à plusieurs reprise au Nice Jazz Festival. À partir de 1982 il travaille avec le trompettiste Ruby Braff et à la fin des années quatre-vingt, se produit avec le pianiste Dave McKenna.

Depuis son premier enregistrement en tant que leader en 1977, Hamilton a gravé de nombreux albums (plus de 40) chez Concord et aussi sur d’autres labels. Chez Stunt Records, ses cinq albums ont été salués par la critique, notamment « Swedish Ballads… & More » (2013) et « Danish Ballads… & More » (2017) qui mettent en avant des répertoires nordiques moins connus du grand public.

« Looking Back »

Sorti le 22 novembre 2024 sous le label Stunt Records, « Looking Back » a été enregistré par Joar Hallgren les 14, 15 & 16 janvier 2024 au Nilento Studio, à Gothenburg en Suède.

Sur « Looking Back », comme sur les trois précédents albums enregistrés pour Stunt Records, Scott Hamilton est entouré des Suédois Jan Lundgren au piano et Hans Backenroth à la contrebasse et du batteur danois Kristian Leth. Leur entente musicale dure depuis des années et pour le leader, ils sont « indispensables ». Il souligne à leur propos que « peu de musiciens ont l’imagination et l’expérience nécessaires pour prendre un matériau musical inhabituel et le faire sonner comme du jazz. »

Au fil des titres

L’album ouvre avec I’ve Grown Accustomed to Her Face. Le ténor doux et lyrique imprime son esthétique sur cette ballade qui reflète tout à fait le climat de l’album. Soutenu par la douceur des balais, le jeu du saxophone se pose avec élégance sur le lit harmonique que déroulent piano et contrebasse. Ce titre est dédié à Ruby Braff qui a longtemps joué cette ballade à Broadway.

Scott Hamilton revitalise ensuite The Maids of Cadiz qu’aimait jouer Jimmy Rowles. Il dédie ce titre au pianiste dont il était l’ami. A l’écoute de ce titre on peut savourer le discours chargé de tendresse du ténor qui s’envole et le chorus délicat et précis de la contrebasse. Le pianiste manifeste un sens infaillible du swing. Le quartet propose ensuite Beyond the Bluebird composé par le pianiste américain Tommy Flanagan avec qui le saxophoniste a enregistré deux fois. Il a voulu inclure ce morceau car lorsqu’il le jouait à l’époque au Bluebird, à Détroit, il ne savait « vraiment pas comment l’interpréter ». Au cours de son solo, le ténor alterne entre une sonorité tantôt souple et aérienne tantôt éraillée. De son toucher élégant, le pianiste réalise un soutien rythmique très mélodique et pose des notes subtiles lors de son chorus qui brille par sa délicatesse harmonique.

Sur Big Tate, composition originale du leader dédiée à Buddy Tate, le ténor de Scott Hamilton pulse avec ardeur. Le saxophoniste fait monter la tension tout au long de son chorus, se montre exubérant et accompagne même son débit de grognements et d’explosions gutturales. Au cours de son solo, le pianiste swingue avec vélocité tout en conservant un phrasé rigoureux. Dans son chorus la contrebasse chante avec une souplesse féline. Le morceau se termine par un 4/4 impulsé par la batterie énergique.

Le répertoire se poursuit avec Rockin’ Chair, un standard de jazz blues composé par Hoagy Carmichael. Le saxophoniste dédie le morceau à son mentor, le trompettiste Roy Eldridge. C’est un pur bonheur que d’écouter la fluidité de son phrasé dont l’effervescence renforce le lyrisme de son chant.

A l’écoute de Noblesse, ballade composée par le saxophoniste baryton Gerry Mulligan, on demeure saisi par l’expressivité et la musicalité du ténor qui se montre caressant et charmeur. Un moment musical d’une grande tendresse.

Changement de rythme avec Tune Up dédié à Eddie « Cleanhead » Vinson avec lequel le saxophoniste a tourné en Europe en 1980, aux côtés de Junior Mance. Sur un tempo rapide, le quartet interprète ce fameux thème du chanteur et altiste Eddie « Cleanhead » Vinson, titre souvent attribué à tort à Miles Davis. Au cours de leurs improvisations respectives, le saxophoniste se fait véhément, le pianiste très souple et le contrebassiste s’exprime avec finesse à l’archet. Lors du 4/4 avec la batterie de Kristian Leth, Scott Hamilton déroule avec générosité des phrases sans fioritures.

Avec son quartet, le saxophoniste vivifie Hey There, chanson de Richard Adler et Gerry Ross. Il dédie cette version à Rosemary Clooney et Red Prysock. Scott Hamilton a joué ce thème durant 20 ans aux cotés de la chanteuse Rosemary Clooney. Scott Hamilton swingue avec constance et brille par sa sonorité ample et son discours parsemé d’accentuations et d’effets. Au piano, Jan Lundgren séduit par son phrasé cristallin et l’équilibre parfait de l’expression de chacune de ses deux mains. Sur le manche de la contrebasse, Hans Backenroth explore avec dextérité la totalité du registre de son instrument tout en faisant preuve d’un swing irréprochable.

Le contraste est frappant avec Shadowland que le saxophoniste dédie à Dave McKenna et Peter Straub. Sur cette ballade au rythme ternaire de Dave McKenna dont le titre vient du livre de Peter Straub, le chant du ténor plane avec une grâce infinie… lyrisme chargé d’émotion, sonorité voluptueuse. La section rythmique impressionne par la délicatesse et l’élégance de son expression. Un moment d’une grande sensibilité.

Nouveau changement d’ambiance avec le balancement du titre On a Clear Day qui se rapproche de celui du jazz latin. Le morceau est dédié à Illinois Jacquet et à Jo Jones que le saxophoniste allait écouter dans un club au nord de Boston au début des années 1970. Il reprend d’ailleurs leur arrangement de ce morceau. Sonorité onctueuse et chaleureuse, phrases parsemées de grognements, agilité à virevolter autour du registre médium du ténor avec des notes puissamment vibrées. Improvisation mélodique et précise de la contrebasse, belle qualité de toucher du pianiste dont les accords s’enchaînent avec bonheur. Le lyrisme est à son comble, l’harmonie musicale règne… vient alors l’envie de remettre le disque sur la platine.

« Looking Back » témoigne de la collaboration réussie entre quatre musiciens dont les interactions maîtrisées font de cet album une ode au jazz swing. Une musique vibrante, moderne, vivante et irrésistible.

Avec Andy Emler, « Le Temps est parti pour rester »

Avec Andy Emler, « Le Temps est parti pour rester »

Pour son nouveau projet, « Le Temps est parti pour rester », Andy Emler invite un octuor de clarinettes à rejoindre son trio ETE. À la tête de ce onz’tet, le pianiste et compositeur propose une véritable ode à la clarinette. Avec inspiration, piano, contrebasse, batterie et clarinettes tissent les fils du temps et ensemble élaborent un hymne énergique et groovy.

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2024… CD à ne pas rater !

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Riche en surprises, l’année 2024 a permis de découvrir de nouveaux talents et de se régaler de la musique d’artistes confirmés qui n’ont cesse de se renouveler. Quelques albums parus au second semestre interpellent et charment l’oreille. Elle se régale avec des CD à ne pas rater.

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Médéric Collignon présente « Arsis Thesis »

Médéric Collignon présente « Arsis Thesis »

Une pépite musicale aux allures de symphonie-jazz

Le cornettiste, chanteur et franc-tireur du jazz, Médéric Collignon, propose avec « Arsis Thesis », un album hors-format. Il invite à voyager dans sa galaxie musicale singulière. Ecriture complexe, richesse des arrangements, énergie et inventivité de chaque instant… tout concourt à faire de cet opus une pépite musicale aux allures de symphonie-jazz. L’oreille décolle et en redemande !

Après « Porgy&Bess » (2006), « Shangri-Tunkashi-La » (2010), “À la recherche du roi frippé” (2013) et « MoOvies » (2016), Médéric Collignon est de retour avec « Arsis Thesis » (Le Triton/L’Autre Distribution) dont la sortie est annoncée pour le 06 décembre 2024.

Ouverture opératique, basse omniprésente, « Arsis Thesis » groove de bout en bout et possède une dimension organique.

« Arsis Thesis »

Médéric Collignon présente "Arsis Thesis" - visuel de l'album Arsis Thesis de Médéric CollignonCompositeur de la totalité des titres, Médéric Collignon a aussi assumé la fonction de chef d’orchestre lors de l’enregistrement des maquettes, avec chacun des solistes. Aux côtés de Bastien Boissier en charge de l’enregistrement, il a aussi participé avec lui, au mixage et à la post-production de l’album réalisé au Triton et au Studio AGC de mai 2023 à avril 2024.

A la tête de son actuel Jus de Bocse composé de Yvan Robilliard (piano, claviers), Emmanuel Harang (basse) et Nicolas Fox (batterie), Médéric Collignon convie trois fabuleux saxophonistes, Géraldine Laurent (saxophone alto), Pierrick Pédron (saxophone alto) et Christophe Monniot (saxophone sopranino). Non content d’emboucher son cornet et de donner de la voix, le leader jongle entre synthés, percussions et, avec maestria, il intègre des samples qui se fondent dans la structure musicale.

Il invite les voix de Véronique, Felix et Lila dont les mots flottent au-dessus des « océans de sons mixés ». Sans oublier les flûtes et la voix de Christelle Raquillet, celle de Caloe, les cors de Kostia Bourreau et Armand Dubois, le trombone de Cyril Galamini et le tuba de Raphaël Spiral.

« Arsis Thesis », un album prodigieux à écouter en boucle. Un élixir vital pour oublier les esprits chagrins et faire fi de la morosité ambiante.

Au fil des titres

L’album ouvre avec Felix et un envol musical digne d’un opéra spatial aux couleurs baroques. Après une introduction très longue, le cornet pose les bases d’une musique organique, futuriste et fantaisiste. D’emblée on perçoit le rôle prépondérant de la guitare basse. Les instruments apparaissent l’un après l’autre, solo fougueux de l’alto, beat irrépressible de la section rythmique. Le collectif tresse un canevas musical dense et énergique qui évoque les accents et la dynamique du jazz fusion.

La musique de Street Song semble flotter dans l’espace intergalactique. La matière orchestrale rugit et s’élève vers le ciel étoilé. Porté par la batterie aux cymbales scintillantes, le chorus incandescent de l’alto transporte l’oreille dans une sphère flamboyante. On est proche de la transcendance. Avec prudence, on accroche les ceintures pour ne pas s’envoler.

Cédric et George concentre énergie et audaces. Après un « solo d’abeille » sur la première grille du morceau, la basse met en orbite ses riffs percutants et entame un dialogue ardent avec le synthé et les claviers aux sonorités déjantés. Sur des arrangements jubilatoires, le collectif malaxe ensuite la musique avec ardeur.

« Qu’elle était belle ma frégate lorsqu’elle voguait dans le vent… » au-dessus et après les premiers mots du poème dit par une jeune voix, se constitue peu à peu un magma sonore d’où émerge la sonorité flamboyante du cornet. Pique-Nique à la Mer installe un climat hallucinatoire et lyrique où s’exprime une voix féminine portée par l’orchestre. Peut-être celle de Téthys, la déesse des flots qui nage dans les flots musicaux ? … la petite fille revient… fin du pique-nique.

Nouvelle référence au milieu marin avec Tsunami. Voix, basse pulsatile, grondements sonores, riffs répétitifs, dérapages burlesques, cataclysme sonore, chœurs… ainsi se joue la partition d’un opéra multicolore où tous les sons et instruments entrent en collision… quelques mesures de la 5ème de Mahler et pour finir, du cataclysme sonore émergent quelques notes jouées par Coltrane … à l’envers !!!

Sans transition, l’oreille est transportée par Saba Zamzam sur un marché oriental où braie un bourricot. Battements syncopés, chœurs véhéments, vagues de souffles, … puis, sur ce mode arabe chromatique occidental rarement utilisé qui donne son nom au morceau, le sopranino se fait conteur. Tel le génie de la lampe d’Aladin, il fait tourbillonner ses notes comme des volutes au-dessus de la masse sonore.

Le répertoire continue avec Felix is back… voix enfantine fondue dans un magma sonore qui invite les trompettes de Star Trek. Le morceau fait entendre un délire orchestral inspiré et bouillonnant. Ligne de basse électrique aux ondes telluriques, cornet à la sonorité électrifiée par des effets de synthétiseur qui éructe des traits fulgurants dans les aigus, dialogue exalté et bouillonnant entre les deux saxophones alto, jeu explosif de la batterie, groove haché, mesures syncopées, chœurs exaltés… les sons fusent, on ne sait plus où « donner de l’oreille ». Mal venu qui s’en plaindrait !

Optimistique marque la fin de ce voyage extraordinaire dans l’univers de Médéric Collignon dont le vaisseau orchestral insuffle une fois de plus ses fulgurances surprenantes. Inspiré comme jamais, le leader fait entendre son chant qui évolue en un scat jubilatoire avant de laisser place aux envolées lyriques du piano. Le morceau se termine tel le bouquet final d’un feu d’artifice explosif, multicolore et multi-sonore.

Deux rendez-vous pour écouter live la musique d’Arsis Thesis. Le 05 décembre 2024 à 20h30 au Triton, Les Lilas, avec sur scène, Médéric Collignon (cornet, clavier, voix), Yvan Robilliard (Fender-Rhodes), Emmanuel Harang (basse électrique), Franck Vaillant (batterie, électroniques) et en invités, Géraldine Laurent, Pierrick Pédron, Christophe Monniot (saxophones). Le 30 janvier 2025 à 20h au Théâtre du Garde-Chasse, Les Lilas.

Avec Andy Emler, « Le Temps est parti pour rester »

Avec Andy Emler, « Le Temps est parti pour rester »

Pour son nouveau projet, « Le Temps est parti pour rester », Andy Emler invite un octuor de clarinettes à rejoindre son trio ETE. À la tête de ce onz’tet, le pianiste et compositeur propose une véritable ode à la clarinette. Avec inspiration, piano, contrebasse, batterie et clarinettes tissent les fils du temps et ensemble élaborent un hymne énergique et groovy.

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2024… CD à ne pas rater !

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Riche en surprises, l’année 2024 a permis de découvrir de nouveaux talents et de se régaler de la musique d’artistes confirmés qui n’ont cesse de se renouveler. Quelques albums parus au second semestre interpellent et charment l’oreille. Elle se régale avec des CD à ne pas rater.

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Premiers Noms & Visuel de Jazz à Vienne 2025

Premiers Noms & Visuel de Jazz à Vienne 2025

Voyage au fil des planètes du jazz

Le 26 novembre 2024, les organisateurs du Festival « Jazz à Vienne » ont dévoilé le visuel de l’édition 2025 proposée par le dessinateur Jeremy Perrodeau. En attendant le 13 mars 2025, date d’annonce officielle de la programmation de la 44ème édition de « Jazz à Vienne », les concerts de six soirées sont déjà annoncés. Six rendez-vous à ne pas manquer ! Cet avant-goût laisse augurer de sérieuses promesses de réjouissances musicales !

Après avoir dévoilé le visuel de Jazz à Vienne 2025, le festival a annoncé les premiers noms de six soirées de la programmation de sa 44ème édition… Avishai Cohen Quintet, Anne Paceo, Parov Stelar, Gallowstreet, Biréli Lagrène, Martin Taylor, Ulf Walkenius, Thomas Dutronc, Dianne Reeves, Madeleine Peyroux, Célia Kameni, Jamie Cullum, Dominique Fils-Aimé, Seun Kuti & Egypt 80, Tiken Jah Fakoly, Nana Benz Du Togo, BCUC, NickyB et Ninanda !

Pour sa 44ème édition qui se déroulera du 26 juin au 11 juillet 2025, le festival Jazz à Vienne continue le partenariat initié en 2018 avec le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême. Dans ce cadre, Jazz à Vienne confie le visuel du festival 2025 à l’illustrateur Jeremy Perrodeau.

Visuel 2025 de Jazz à Vienne

Visuel JAV25_paysage_Premiers Noms & Visuel de Jazz à Vienne 2025Après Brüno (2018), Jacques de Loustal (2019), Juanjo Guarnido (2021), Audrey Spiry (2022), Pénélope Bagieu (2023) et Alexandre Clérisse (2024) c’est Jeremy Perrodeau qui propose le visuel du Festival Jazz à Vienne 2025.

Auteur de plusieurs bande-dessinées, Jeremy Perrodeau partage son activité entre travail d’auteur et illustrations de commande pour la presse et l’édition. Passionné par la création de mondes imaginaires et l’exploration des grands espaces, il aime imaginer des récits mystérieux où le sentiment de découverte est permanent.

« Pour être honnête, je suis loin de me considérer comme un spécialiste du jazz. Alors, lorsqu’on m’a proposé de réaliser le visuel de la nouvelle édition, j’ai décidé de partir de mon ressenti avec toute la subjectivité et la naïveté qu’il pouvait représenter. J’ai toujours imaginé le jazz comme un terrain expérimental, un laboratoire d’exploration musicale. C’est l’aspect évolutif de ses morceaux qui me séduit le plus, là où le temps s’étire et la musique devient synonyme de voyage. C’est un peu de tout ça que j’ai cherché à incarner dans mon image. En reprenant la forme d’un instrument emblématique du genre, jouant du changement d’échelle et détournant sa fonction première, une trompette se mue en vaisseau spatial. Elle parcourt le vide sidéral à la découverte de nouvelles planètes comme autant de nouveaux horizons musicaux… ».

Une vision du jazz très proche de la réalité de cette musique qui demeure ancrée dans la tradition tout en se projetant vers des horizons très ouverts. En effet, le jazz se renouvelle, surprend, enchante celles et ceux qui l’écoutent et les invite à découvrir ses planètes sans cesse renouvelées.

Six planètes/soirées de concerts annoncés

Bonne nouvelle pour les amoureux du jazz, les organisateurs de Jazz à Vienne ont révélé la programmation de six soirées de l’édition 2025 du festival, toutes programmées à 20h30 sur la scène du Théâtre Antique de Vienne.

26 juin 2025 - Soirée d’Ouverture

Premiers Noms & Visuel de Jazz à Vienne 2025_Anne PaceoLa première partie de soirée sera assurée par la batteuse Anne Pacéo qui revient sur la grande scène de Jazz à Vienne pour une création exceptionnelle avec le Conservatoire à Rayonnement Régional de Lyon qui portera le titre de son prochain album, « Atlantis ». Ainsi le public pourra découvrir live l’intégralité de ce projet, deux mois avant sa parution. Ainsi, son groupe habituel sera augmenté de cuivres, de bois et de cordes.

La scène du Théâtre Antique vibrera ensuite de la musique du célèbre contrebassiste Avishai Cohen. A la tête de son quintet avec Yonatan Voltzok (trombone), Yuval Drabkin (saxophone), Itay Simhovich (piano) et la jeune batteuse Roni Kaspi, il présentera son dernier projet « Brightlight » dont l’album est sorti le 25 octobre 2024. Irrésistible et enthousiasmant !

27 juin 2025

Premiers Noms & Visuel de Jazz à Vienne 2025_GallowStreet - Parov StellarLa soirée débutera avec le brassband Gallowstreet dont les huit musiciens venus tout droit d’Amsterdam produisent une musique énergique et innovante au croisement du rock, de la dance et du jazz. C’est leur première venue à Jazz à Vienne. A découvrir.

La fanfare cédera la place à Parov Stelar. Son electroswing qu’il a renouvelé au fil des ans, opère un pont entre jazz instrumental, art du DJ’ing et culture des clubs electro. On peut parier que les beats sautillants de sa musique feront bouger le public du Théâtre Antique.

28 juin 2025 - Soirée Jazz Manouche

Premiers Noms & Visuel de Jazz à Vienne 2025_Thomas_Dutronc - Soirée ManoucheLa soirée ouvrira avec Thomas Dutronc qui invite Rocky Gresset et Stochelo Rosenberg. La voix du leader et les trois guitares réinterpréteront les chansons de Dutronc père et fils qu’il a chantées sur son album « Frenchy » et aussi les plus belles compositions du répertoire manouche. Elégance et bonne humeur seront aussi invitées sur scène.

En deuxième partie de soirée, The Great Guitars, un trio de trois guitaristes dont les noms font rêver : Biréli Lagrène, Ulf Wakenius et Martin Taylor. La perspective d’une féerie musicale sur 18 cordes par trois virtuoses incontestés. Au programme, un véritable feu d’artifice musical mêlant fingerstyle, jazz et guitare manouche, le meilleur de la guitare jazz swing… musicalité, inventivité, sensibilité.

08 juillet 2025 - Soirée Jazz Vocal

Ce soir-là, trois chanteuses se succèderont sur scène.

En première partie Célia Kameni (Artiste génération SPEDIDAM ) présentera son projet « Méduse ». Son jazz se nourrit de soul moderne, de pop et de folk. Sa voix se mêle à celles du violoncelle de Juliette Serrad, de la guitare à effets de Giani Caserotto ou du piano préparé de Thibault Gomez soutenus par la batterie de Julien Loutellier.

La deuxième partie de soirée voit le retour de Madeleine Peyroux au Théâtre Antique après son passage en 2005.

La soirée se terminera avec une des références absolues du jazz vocal actuel, Dianne Reeves. Inscrite dans la grande tradition du jazz, elle possède à la fois virtuosité, puissance et tessiture étendue alliées à un brin de modernité et dans son chant alternent scats échevelés et caresses vocales. La venue d’une « diva » absolue à ne rater sous aucun prétexte.

10 juillet 2025

C’est l’autrice-compositrice et interprète canadienne Dominique Fils-Aimé qui ouvrira la soirée. Sa voix caresse blues et soul avec beaucoup d’élégance mais se dote aussi d’une belle énergie.

Elle précèdera Jamie Cullum. A la fois chanteur de pop et pianiste de jazz, il propose une musique qui allie pop, rock et soul, le tout habilement allié au jazz. Il marie les grands classiques du style et des partitions plus contemporaines. Avec plusieurs disques d’or et Grammy Awards en poche, la star britannique a déjà conquis le public viennois par son énergie et son sens aigu du show. On gage, sans trop de risque de se tromper, que Jamie Cullum saura une fois de plus étonner et surprendre le public viennois.

Et qui sait, peut-être finira-t-il le concert debout sur le piano ?

11 juillet - All Night

La soirée commencera avec Ninanda, le groupe lauréat du Rezzo Jazz à Vienne 2024 formé de Nina Gat (piano, voix), Ananda Brandão (batterie, voix), Maxime Boyer (guitare), Mathieu Scala (contrebasse) et se poursuivra avec Nana Benz du Togo qui puise ses inspirations des rituels voodoo mais aussi du blues, du funk et du Jazz. Une soul militante soutenue par des rythmiques complexes produites par des d’instruments crées à partir de matériaux de récupération.

Place ensuite à la légende du reggae africain avec l’ivoirien Tiken Jah Fakoly. Dans son nouveau projet « Acoustic », il fait le choix de revisiter ses chansons emblématiques avec les instruments traditionnels de la musique mandingue, soku, kora ou encore balafon, en s’éloignant des arrangements reggae. C’est la première fois que le chanteur charismatique se produira à Jazz à Vienne. Sa venue est un évènement.

La soirée continuera avec Seun Kuti & Egypt 80. IA quatorze ans, il a pris la tête de d’Egypt 80, le groupe de son père, le légendaire Fela. Aujourd’hui, le chanteur et saxophoniste nigérian perpétue sa musique qu’il a remodelée à son image. Une musique de résistance et de révolte, engagée mais dansante.

Le spectacle continuera avec les sept musiciens du collectif sud-africain BCUC (Buntu Continua Uhuru Consciousness). Le groupe propose une musique explosive qui doit autant à la musique traditionnelle sud-africaine, à la soul, au rock et au hip-hop. BCUC possède de l’énergie à revendre. Il y a fort à parier qu’elle sera contagieuse. Pas question de rester assis !

Une performance de NickyB, DJ experte des platines, terminera cette All Night. Un set comme un music trip en forme d’aller simple pour des contrées sonores inexplorées, là où l’esprit et le corps sont sollicités avec autant de passion. Un grand moment du cru 2025 de Jazz à Vienne !

Après avoir calé ces six premières dates sur l’agenda 2025 des soirées au Théâtre Antique de Jazz à Vienne 2025, rendez-vous le 13 mars 2025, pour découvrir l’exhaustivité de la programmation du 44ème Festival Jazz à Vienne. En attendant, on écoute du jazz… encore et encore !

Avec Andy Emler, « Le Temps est parti pour rester »

Avec Andy Emler, « Le Temps est parti pour rester »

Pour son nouveau projet, « Le Temps est parti pour rester », Andy Emler invite un octuor de clarinettes à rejoindre son trio ETE. À la tête de ce onz’tet, le pianiste et compositeur propose une véritable ode à la clarinette. Avec inspiration, piano, contrebasse, batterie et clarinettes tissent les fils du temps et ensemble élaborent un hymne énergique et groovy.

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2024… CD à ne pas rater !

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Riche en surprises, l’année 2024 a permis de découvrir de nouveaux talents et de se régaler de la musique d’artistes confirmés qui n’ont cesse de se renouveler. Quelques albums parus au second semestre interpellent et charment l’oreille. Elle se régale avec des CD à ne pas rater.

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Du groove à gogo avec Dmitry Baevsky et « Roller Coaster »

Du groove à gogo avec Dmitry Baevsky et « Roller Coaster »

Lyrique et sensible, mélodique et virtuose

Pour son onzième album, « Roller Coaster », le saxophoniste Dmitry Baevsky revient avec à ses côtés, le guitariste Peter Bernstein. Une fois de plus, le talent de l’altiste éclate avec insolence. A la fois lyrique et sensible, mélodique et virtuose, son jazz impressionne et séduit. Que du bonheur !

Après « Soundtrack » (Fresh Sound New Talent), son neuvième album enregistré en quartet et sorti le 21 mai 2021 et « Kid’s Time » (Fresh Sound New Talent/Socadisc), son dixième album enregistré en trio et sorti le 02 décembre 2022, l’altiste Dmitry Baevsky est de retour en quartet, avec « Roller Coster » (Fresh Sound New Talent) dont la sortie est annoncée pour le 06 décembre 2024.

« Roller Coster » propose des morceaux aux atmosphères contrastées. C’est d’ailleurs cette avalanche d’émotions diverses qui a donné son titre à l’album. Jamais « montagnes russes » n’auront généré autant de plaisir.

Dmitry Baevsky

Originaire de Saint-Pétersbourg, Dmitry Baevsky a forgé sa personnalité auprès de Cedar Walton, Jimmy Cobb et de nombreux autres qui comptent parmi les meilleurs musiciens de la scène jazz new-yorkaise. Installé à Paris depuis 2016, l’altiste brille par sa virtuosité et son lyrisme. Ce sont d’ailleurs ces qualités et l’élégance de son jeu qui lui ont valu de gagner sa place sur la scène internationale du jazz.

Pour en savoir plus sur la biographie de Dmitry Baevsky et sur sa trajectoire, de St Petersbourg à New-York puis à Paris, rendez-vous sur « Dmitry Baevsky présente « Soundtrack » » et « Dmitry Baevsky revient avec « Kids’ Time » ».

Depuis son premier disque « Introducing Dmitry Baevsky » (2009) en passant par « Over and Out » (2015), « The Day After » (2017) jusqu’à « KId’s Time » (2022), Dmitry Baevsky compte dix albums à son actif.

Enregistré à New York, « Roller Coaster » (Fresh Sound New Talent) constitue son onzième album.

« Roller Coaster »

Du groove à gogo avec Dmitry Baevsky et "Roller Coaster" - visuel de l'album Roller Coaster de Dmitry BaevskyAnnoncé pour le 06 décembre 2024, « Roller Coaster » (Fresh Sound New Talent) a été enregistré à New York, le 10 janvier 2024 en six heures, sans aucune répétition, sans photographe ni vidéaste présent, sans autre témoin que l’ingénieur, Chris Sulit, qui a réalisé la prise de son au Trading 8s Recording Studio à Paramus dans le New-Jersey, à dix minutes de Manhattan. Il a été mixé par Erwan Boulay au Studio Libretto à Antony (France) et mastérisé par Pieter De Wagter au studio Equus Audio Mastering de Bruxelle (Belgique).

Dmitry Baevsky (saxophone alto) a souhaité inviter l’un des artistes qu’il estime le plus, pour son approche du jazz et pour sa musicalité : le guitariste Peter Bernstein. Les deux musiciens s’étaient déjà croisés à plusieurs reprises, sur scène, en studio ou au cours de la vie nocturne des clubs new-yorkais.

Dmitry Baevsky et Peter Bernstein possèdent en commun ce supplément d’âme dans la profondeur de leur son, dans leur façon de poser chaque note avec une intention et une projection particulières, sans jamais chercher à briller ou à se mettre personnellement en avant par rapport à la musique et au groupe. A leurs côtés on retrouve le contrebassiste David Wong déjà présent aux côtés du saxophoniste sur « Soundtrack » et le batteur Jason Brown avec lequel Dmitry Baevsky a enregistré « Kid’s Time ». A l’écoute des onze plages de l’album, on perçoit l’entente remarquable qui règne entre les quatre membres du groupe.

L’album ne répond à aucun concept ni projet particulier. Dmitry Baevsky a construit le répertoire en pensant aux musiciens réunis pour cette session, en prenant en compte leur personnalité, un peu comme un scénariste écrit en fonction des acteurs du film.

Le répertoire compte deux compositions originales de l’altiste et neuf morceaux aux atmosphères contrastées, du Matador de Grant Green à The Sun Died écrit par Hubert Giraud, en passant par un calypso de Tommy Flanagan, le fameux Sentimental Blues de Ray Charles ou encore le mélancolique Gloomy Sunday composé par Rezsó Seress et rendu célèbre par Billie Holiday. C’est en duo que l’altiste et le guitariste ouvrent et ferment cet album.

Au fil des titres

L’album ouvre avec la composition de Benny Golson, Out of The Past, que Dmitry Baevsky et Peter Bernstein interprètent en duo. Dès les premières notes, la complicité qui unit les deux instrumentistes est perceptible. De sa sonorité ronde et chaleureuse, l’altiste fait preuve d’un grand sens de la mélodie. A ses côtés, le guitariste adopte un swing léger et développe un jeu raffiné comme irradié de lumière.

Le quartet au complet se retrouve sur la composition guitariste Grant Green, Matador. Changement de tempo et de couleur. Chaque musicien pose des banderilles et s’empare de la muleta. La sonorité ardente de l’alto se pare de fulgurances qui ne sont pas sans rappeler celles d’Art Pepper. Porté par le duo tonique contrebasse/batterie, la guitare répond à l’alto par une improvisation enivrante aux lignes mélodiques chargées de feeling. Un moment jubilatoire de l’album.

Nouveau contraste avec le mélancolique Gloomy Sunday. L’alto débute en duo avec la contrebasse à l’archet. Il expose ensuite la mélodie mélancolique avec la guitare qui offre ensuite une improvisation dont le phrasé élégant se pare de lumière alors que la batterie adopte un accompagnement d’une infini légèreté aux balais. Malgré les accents infiniment nostalgiques de ce morceau composé par le pianiste hongrois Rezső Seress, on ne se laisse pas gagner par le cafard.

Le quartet interprète ensuite la composition de Duke Ellington, Mount Harissa, que Dmitry Baevsky a déjà enregistré en 2010 avec ses compères David Wong et Jason Brown sur l’album « Down with it’ (Sharp Nine Records). Le jeu de l’alto captive par sa sonorité bien timbrée. Ses échanges avec la guitare stimulent son lyrisme. Un instant délicieux et empreint de tendresse.

Le quartet enchaîne avec Roller Coaster, la composition de Dmitry Baevsky qui donne son nom à l’album. Le trio guitare/contrebasse/batterie assure un groove irrésistible sur lequel l’altiste fait preuve d’une invention déconcertante. Son jeu évolue dans un registre post-bop. Sur la pulsation irrésistible de la section rythmique, le jeu du saxophoniste fait coexister sonorité moelleuse et phrasés dont l’attaque ne manque pas de fermeté. Subtilement élaboré, le solo du guitariste se teinte de couleurs chaleureuses et sensuelles proches de celles d’une guitare acoustique.

C’est un tempo médium qu’adopte le quartet sur la composition d’Hubert Giraud, The Sun Died. On apprécie la vivacité de l’attaque de l’altiste et la fluidité de son débit, ses glissandos, sa sonorité qui alterne entre douceur et agressivité où l’on croit déceler l’influence de Johnny Hodges. La guitare lui répond par un discours mélodique et véloce aux accents très équilibrés où alternent phrases jouées en notes détachées (single notes) et d’autres en accords, le tout avec une maîtrise absolue. Un pur moment d’extase !

Le répertoire se poursuit avec la composition bluesy de Ray Charles, A Sentimental Blues, que le quartet joue avec un swing efficace mais contrôlé. Après le chorus de la guitare aux accents chaleureux et colorés de bleu, la sonorité de l’alto contraste par un son tranchant et ferme. Son phrasé affirmé avec fermeté n’en est pas moins gracieux, chantant et mesuré. Dans son improvisation, la contrebasse explore avec dextérité les registres de son instrument, passant du grave à l’aigu sur un tempo infaillible, soutenu en cela par une batterie au drive implacable.

La différence est vive avec Will You Still Be Mine ?, thème crédité à Matt Denis, chanteur pianiste, chef d’orchestre arrangeur et auteur de chansons populaires. Pris sur un tempo très rapide, le morceau séduit l’oreille par son intensité. Tel un acrobate véloce, l’alto déroule des phrases très denses qui fusent telles des flèches. La guitare lui répond sur le mode de la virtuosité dans un style totalement maîtrisé. Les deux instrumentistes échangent ensuite avec la même aisance sur un 4/4 mené de main de maître par la batterie de Jason Brown au jeu déchainé.

Nouveau changement d’atmosphère avec la version espiègle que le quartet donne de la composition Eclypso du pianiste Tommy Flanagan. Sur un rythme assumé de calypso, le titre invite à la danse. Les figures répétitives et les accentuations inattendues de l’alto évoquent certains phrasés de Sonny Rollins sur St Thomas. Dans son chorus, le guitariste manifeste une grande spontanéité et se laisse entraîner hors des progressions harmoniques convenues. On apprécie la sonorité chatoyante de la contrebasse qui fait preuve d’une grande sûreté rythmique. A chaque mesure, le bonheur est de la partie.

L’écriture de la seconde composition de Dmitry Baevsky, Would You ? semble complexe. Sur ce titre, le plus court de l’album, l’alto se dote d’un lyrisme à la fois élégant et vigoureux. Sur cette plage, ses phrases sinueuses frappent par leur modernité. Le guitariste ponctue quant à lui ses lignes mélodiques d’accords tranchants et de notes puissantes qu’il affirme sur le manche de manière percussive. Un court chorus de batterie précède la reprise du thème par le quartet et la fin du morceau en diminuendo.

L’album se conclut comme il a commencé, avec un thème joué par le duo alto/guitare. En parfaite connivence, les deux compagnons offrent une version sobre et sensible d’Autumn Nocturne, ballade écrite par le pianiste et compositeur russe Joseph Myrow. Du grand art !

Pour écouter le nouveau projet de Dmitry Baevsky, rendez-vous à 20h30 le 17 décembre 2024 au Sunset à Paris. Le 16 décembre 2021, le saxophoniste Dmitry Baevsky et le guitariste Peter Bernstein seront aussi à l’affiche avec de la soirée « You & The Night & The Music #21 », à 20h, salle Pleyel à Paris, soirée au cours de laquelle se produiront aussi nombre d’autre célèbres musicien.ne.s de jazz parmi lesquels entre autres, le contrebassiste Avishai Cohen, le trompettiste Daoud, les pianistes Monty Alexander, Joe Webb et Marco Mezquida, la chanteuse et harpiste Sophye Soliveau, le saxophoniste Stefano Di Battista.

Avec Andy Emler, « Le Temps est parti pour rester »

Avec Andy Emler, « Le Temps est parti pour rester »

Pour son nouveau projet, « Le Temps est parti pour rester », Andy Emler invite un octuor de clarinettes à rejoindre son trio ETE. À la tête de ce onz’tet, le pianiste et compositeur propose une véritable ode à la clarinette. Avec inspiration, piano, contrebasse, batterie et clarinettes tissent les fils du temps et ensemble élaborent un hymne énergique et groovy.

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2024… CD à ne pas rater !

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Riche en surprises, l’année 2024 a permis de découvrir de nouveaux talents et de se régaler de la musique d’artistes confirmés qui n’ont cesse de se renouveler. Quelques albums parus au second semestre interpellent et charment l’oreille. Elle se régale avec des CD à ne pas rater.

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Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »

Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »

Modal, hors mode et radical

Sur son nouvel album « Le Sable et l’Écume », Titi Robin présente un répertoire original composé pour Titi Robin Quatuor, sa nouvelle formation instrumentale. Un projet instrumental porté par les sublimes échanges de quatre musiciens hors pair. La musique s’inscrit dans une culture radicalement modale et polyrythmique. La prise de risque artistique est à la mesure de l’enjeu esthétique. Un projet modal, hors mode et radical.

Enregistré en studio, « Le Sable et l’Écume » (Suraj/L’Autre Distribution) réussit la prouesse de restituer la dimension vivante de la musique que présentent sur scène les musiciens. De bout en bout des neuf plages du disque, Titi Robin Quatuor tisse un chant commun qui gomme la ligne entre improvisations et compositions modales.

La sortie de l’album, « Le Sable et l’Écume » (Suraj/L’Autre Distribution) est annoncée pour le 06 décembre 2024, en vinyle, CD et digital.

« Le Sable et l’Écume » transporte l’oreille dans un monde poétique et mystérieux. Une musique épurée dont l’écoute génère du recueillement et invite à la méditation.

Titi Robin

Multi-instrumentiste, compositeur, improvisateur et poète, Titi Robin est l’auteur exclusif de ses nombreux projets, mêlant régulièrement littérature et musique. Sur guitare, bouzouq et oud, il a enregistré son répertoire en Europe mais également en Inde, en Turquie et au Maroc et a tourné dans le monde entier, de l’Hollywood Bowl de Los Angeles au Tata Theater de Bombay. Il a collaboré régulièrement avec des artistes comme la danseuse indienne du Rajasthan Gulabi Sapera ou le qawwal de Lahore Faiz Ali Faiz.

Sa musique aux influences européennes, gitanes et orientales fait le tour du monde et séduit par son originalité. Elle doit beaucoup à l’admiration qu’il porte au cantaor flamenco, Camaron de la Isla et au maître irakien du oud, Munir Bachir.

« À rebours du cliché de l’ « artiste voyageur » qui irait ressourcer son inspiration au contact des « musiques d’ailleurs », Titi Robin explore en fait depuis 40 ans un matériau profondément intime. Modelé par les cultures gitanes, maghrébines et orientales qui l’entouraient dans son Anjou natal, son jeu de guitare, de bouzouq et de oud est d’abord le geste d’un peintre qui veut brosser au plus juste, au plus vif, la vérité de son ciel intérieur, sans cesse recomposé par les mouvements du coeur et les déchirements du monde. » Richard Robert, directeur de l’Opéra Underground de Lyon

« Le Sable et l’Écume »

visuel de l''album Le Sable et l'Ecume de Titi Robin Quatuor_Titi Robin Quatuor présente "Le Sable et l'Ecume"Six ans après la parution de Rebel Diwana (Molpe Music) gravé avec basse, batterie et claviers dont les sonorités électriques coexistaient avec l’âme gitane, Titi Robin revient avec une nouvelle formation et un nouveau projet, « Le Sable et l’Écume » (Suraj/L’Autre Distribution), son vingt-deuxième album.

Enregistré au Studio La Buissonne à Pernes les Fontaines par Manu Le Duigou assisté de Mattteo Fontaine, « Le Sable et l’Ecume » a été mixé au studio Tannhaüser par Manu Le Duigou et masterisé au Studio Lakanal par Pierre Vanderwaeter.

Le titre

Dans son second recueil de poésie « Là où tu dors dans la nuit » publié en 2022 par Riveneuve, Titi Robin rédige un poème en réaction aux chocs culturels subi par le monde méditerranéen : « Les grains de sable et l’écume ont dessiné sur sa peau tendre la carte d’un monde en feu… ». De cet écrit découle l’intitulé de son nouvel album, « Le Sable et l’Écume », pour lequel il compose un nouveau répertoire de titres inédits où la tradition est toujours présente et « dont le maître mot est le partage ».

Titi Robin enregistre « Le Sable et l’Écume » à la tête d’une nouvelle formation instrumentale d’improvisateurs et solistes émérites, Renaud-Gabriel Pion (cor anglais, clarinette basse, saxophone ténor), Chris Jennings (contrebasse) et Ze Luis Nascimento (percussions).

Le quatuor

« La réunion musicale que constitue ce quartette vise pour moi une forme d’idéal abandon en confiance entre des solistes qui, de par leurs parcours et leur approches esthétiques du discours improvisé, ont fait leurs classes dans un vaste monde créatif contemporain incluant amoureusement les modernités de l’univers méditerranéen, de l’Est de l’Europe et des riches écoles des Suds qui nous ont vu grandir. Cette maturité esthétique nourrit les échanges et l’invention, l’introspection, le partage, des timbres instrumentaux incarnés, au travers des cultures modales et des polyrythmies qui sont notre langage. Je me réjouis de convier la vibration virtuose des peaux frappées par Ze Luis Nascimento, la chaleur généreuse et le son boisé de la belle contrebasse de Chris Jennings, la sophistication sans limite des vents du subtil souffleur Renaud- Gabriel Pion à ce rendez-vous musical et je remercie ces trois amis fidèles de bien vouloir jouer à nouveau au jeu des retrouvailles artistiques. Nos mondes et nos vies, nos rêves et nos luttes, il y a tant à dire que seule une musique libre et radicale peut exprimer »… c’est ainsi que Titi Robin présente son quatuor et son projet.

Dans le livret, Titi Robin a partagé des poésies qui entremêlent les langues de son quotidien (français, anglais, hindi, persan, turc), comme « un écho de ce qui se dit dans le disque avec les notes et les rythmes ». Ainsi, le leader fait-il le parallèle entre le geste de l’improvisateur et celui du poète et l’on comprend que le quatuor entreprend une « joute poétique » dont les mots seraient les notes.

Le répertoire

Compositeur des neuf titres de l’album, Titi Robin présente un répertoire totalement original, à la fois modal et polyrythmique.

« Le Sable et l’Écume », un album envoûtant et magnétique.

Au fil des pistes

Le Goût de la Cerise Amère ouvre l’album. Le titre du thème fait allusion à celui du film du réalisateur iranien Abbas Kiarostami.Guitare, « Le goût de la cerise ». Guitare, contrebasse et cor anglais jouent une mélodie mélancolique et réitérative construite sur un seul mode majeur puis les percussions de Ze Luis Nascimento entrent en scène apportant une densité rythmique au propos et la musique du quartet nous entraine dans une danse joyeuse et enivrante.

« Rentre chez toi si tu peux, / je dormirai en pleine mer, / car seuls les abysses comprennent / le poids de mon amertume. // Ils sont loin les rivages, ils sont loin. » (texte présent en langue persane dans le livret de l’album)

Le répertoire se poursuit avec une autre composition de Titi Robin au titre turc, Aşıklar Bayramı için. Un dialogue aux consonances orientales s’installe entre la contrebasse de Chris Jennings au jeu à la fois élégant, souple et puissant et le riff pentatonique et méditatif de la guitare de Titi Robin. Ze Luis Nascimento rejoint ensuite le duo. Il installe alors une rythmique complexe tout en finesse puis la clarinette basse développe une improvisation empreinte de poésie. Titi Robin fait fusionner les deux significations du terme Aşık, d’une part la Fête des Amoureux et d’autre part une assemblée de poètes musiciens.

« J’ai cueilli ces graines sur le bord du chemin, afin qu’elles germent dans notre jardin commun, elles roulent pour l’instant dans le creux de ma main, l’une est violette, une autre dorée, et pour les autres, il n’y a pas de nom donné à leurs couleurs, si ce n’est les couleurs de la vie. Vagabond, toi qui marches nus pieds, que ton chemin se perde dans l’amour. » ( texte figurant en dialecte anglo-urdu, dans le livret de l’album)

Exprimé dans un dialecte anglo-turc, le titre suivant, Who drank yeni su ?, pose la question de savoir « Qui a bu l’eau nouvelle ? ». Il débute par un solo du percussionniste puis jouant sur une base mélodique servant de canevas. Le bouzouq de TitI Robin joue une mélodie modale. Il est rejoint par le cor anglais et la contrebasse sur une alternance, majeur/mineur de la tierce. Tel un poème lyrique, la musique du collectif s’écoule avec fluidité. L’écoute de ce titre incite à la rêverie.

« You will find kaynak in the palm of onun eli. / Whose tracks are on the shores? / Who drank yeni su? // My own question is dudağında . » (Tu trouveras la source au creux de sa main. A qui sont ces traces sur la rive ? Qui a bu l’eau nouvelle? Ma propre question est sur tes lèvres.)

Sur le morceau intitulé « Le lait cru de la vie », à partir d’une note modale tenue en continu par la guitare et la contrebasse à l’archet, la clarinette basse énonce le mode puis guitare et contrebasse échangent. La musique se densifie ensuite avec l’entrée des percussions et du saxophone ténor qui improvise avec fougue puis s’efface au profit d’un dialogue improvisé entre la guitare et de la contrebasse abreuvées des musiques de l’Inde.

« Humant dans la paume de ta main / le lait cru du poème qu’est ta vie. »

Sur Mast Pavan Gaae Lori qui signifie « le vent ivre chante une berceuse », clarinette basse et bouzouq interviennent simultanément sur un type de gamme mineure utilisée à la fois dans la musique arabe et dans la musique classique turque. Un morceau joué avec une grande liberté mais sans improvisation. L’émotion est de chaque instant.

« Il n’ y avait pas de fil / sur lequel tu ne t’étais posé, / sur lequel tu n’avais chanté. // Il y avait / une seule ligne de fuite, / ta vie. // On la devinait / rase / et coupante, / pur effleurement. »

Le répertoire continue avec Poisson ivre, un thème qui propose deux parties de rythmiques différentes. Ce morceau met en valeur la partie de la percussion jouée sur un rythme à 5 temps par Ze Luis Nascimento sur une cruche en terre. Guitare et saxophone ténor interprètent ensuite à l’unisson, un riff à six temps, ce qui contribue à intensifier le jeu énergique du percussionniste et du contrebassiste. Le ténor prend ensuite un solo au cours duquel il souffle des notes qui palpitent telles des braises. C’est le son frétillant de la cruche en terre qui évoque le mouvement d’un poisson ivre, ce qui donne son nom au morceau.

« Lorsqu’on touche / à la limite, / qu’on se tient debout / à la lisière, / le vent chaud / de nos braises intérieures / souffle / et fait vaciller, / souffle et fait vaciller. »

Composé par Titi Robin après la vision d’un entretien télévisé sur Arte entre Romy Schneider et Alice Schwarzer, Romy résonne ensuite comme une prière portée par le bouzouq inspiré et recueilli. Plus loin, lorsque cor anglais et rythmique rejoignent la musique, le morceau résonne tel un chaabi à la marocaine invitant à une danse lente.

« Et beaucoup de moi / existe là-bas / dans une ombre de mystère / qui n’éclaire rien. »

Hommage rendu à Hiba Abu Nada, jeune-femme morte sous les bombes à Gaza avec toute sa famille, La poétesse de Khan Younès s’élève tel un chant funèbre. Sur un son de bourdon tenu à l’archet par Chris Jennings, le oud pleure et, telle une complainte, son chant est porté par la rythmique lancinante des percussions. Empreint de gravité, le morceau invite au recueillement.

« Tu as d’abord été créé par amour, / alors ne porte rien d’autre que de l’amour / à ceux qui tremblent. Ô petite lumière en moi, dis : / Entrez dans mon cœur en paix. / Vous tous, / entrez ! » (extrait d’un poème de Hiba Abu Nada).

L’album se termine avec Café Malté. Accompagnés des percussions, guitare et ténor entonnent le thème plutôt méditatif puis la rythmique change et le quartet invite à la danse sur un rythme de rumba, cher à Titi Robin. Le solo de guitare conserve une dimension méditative puis le saxophone énergique s’élance dans une improvisation vigoureuse.

« Tu ouvres en pleine face / ton poing de lumière / dans l’espace / et le ventre du monde / encaisse le coup /comme il peut. »

« Le Sable et l’Ecume », à écouter en boucle pour voyager entre rives pacifiques, terres explosives et chemins apaisés. Émotions garanties.

Pour écouter « live » le projet de Titi Robin Quatuor, RV à 20h les 27 & 28 novembre 2024 à l’Amphi Underground de l’Opéra de Lyon et le 30 novembre 2024 à 20h au Café de la Danse à Paris après une première partie assurée par Saina Zamanian.

Avec Andy Emler, « Le Temps est parti pour rester »

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