Pour sa septième et dernière soirée au Théâtre les Arts, le Festival Jazz Campus en Clunisois 2024 affiche complet. Le compositeur, saxophoniste et clarinettiste Louis Sclavis vient en quintet présenter son projet « India ». Fusion entre son jazz toujours inventif et des réminiscences mélodiques issues en droite ligne de l’Inde. De Madras à Cluny en passant par Calcutta… les notes vagabondent.
Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio
Sensibilité, élégance et swing
Nouvelle voix du violon jazz, Èlia Bastida vient de sortir « Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio », un nouvel album enregistré avec le saxophoniste Scott Hamilton et le trio de Joan Chamorro. Dialogues lyriques, arrangements splendides. Un opus sensible et inspiré où swing et musicalité flirtent avec élégance.
Après « Joan Chamorro présenta Alia Bastida » et « The magic sound of the violin », la violoniste barcelonaise Èlia Bastida retrouve le contrebassiste Joan Chamorro et le saxophoniste ténor Scott Hamilton sur l’album « Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio » (Jazz to Jazz/DISCMEDI S.A.).
Au fil d’un répertoire choisi et d’arrangements écrits sur mesure, la violoniste, saxophoniste et chanteuse joue en parfaite osmose avec le saxophoniste.
« Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio » réunit deux générations autour du jazz et du swing. La violoniste Èlia Bastida & le saxophoniste Scott Hamilton rivalisent d’inspiration au sein d’une formation atypique et à géométrie variable.
Èlia Bastida
Èlia Bastida débute le violon classique à l’âge de 5 ans. À 12 ans elle intègre l’école Oriol Martorell de Barcelone qui allie enseignement général, musique et danse. Elle y rencontre Andrea Motis et Joan Mar Sauqué, qu’elle retrouvera au sein du Sant Andeu Jazz Band (SAJB).
A l’âge de 16 ans, elle découvre le jazz et intègre le Sant Andreu Jazz Band sous la direction de Joan Chamorro. Son sérieux dans la musique et sa passion pour le jazz l’ont amenée à devenir une soliste majeure, particulièrement au violon. Elle s’inscrit dans la lignée de violonistes comme Stéphane Grappelli, Joe Venuti, Jean-Claude Ponty, Didier Lockwood, pour n’en citer que quelques-uns. Tout en combinant la musicalité et l’intensité de Grappelli, son influence première, l’apport du bebop et la richesse d’autres musiques, Èlia Bastida trace son chemin loin de toute étiquette et dans une dynamique pleine de nuances.
Elle participe aux enregistrements que SAJB fait tous les ans et fait aussi partie de l’ensemble féminin sublime du CD « La Màgia de la Veu » (2014). Èlia Bastida a déjà enregistré une trentaine d’albums (que ce soit au violon, au chant ou au saxophone ténor) dont trois albums en leader. Elle a collaboré avec des musiciens tels que Dick Oatts, Joe Magnarelli, Perico Sambeat, Jon-Erik Kellso, John Allred, Joel Frahm et Scott Hamilton.
La violoniste a aussi enregistré deux albums sous son nom, « Joan Chamorro présenta Alia Bastida » (2017) et « The magic sound of the violin » (2019). C’est sur leur troisième album, « Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio » qu’Èlia Bastida retrouve Scott Hamilton, ce grand maître du saxophone avec lequel elle va jouter sur son ténor, comme le firent Ammons-Stitt, Cohn-Sims, Griffin-Davis et bien d’autres, dans les anciennes battles de saxophones ténors.
« Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio »
Enregistré à The House, le 09 septembre 2019 et les 17, 18 & 19 octobre 2021, l’album propose un répertoire de quatorze titres. Èlia Bastida intervient au violon sur onze titres, chante sur deux morceaux et embouche son saxophone ténor sur une pièce.
La jeune barcelonaise, Scott Hamilton et Joan Chamorro mêlent leurs notes au sein de formations à géométrie variable, du quintet à l’octet dans lesquels se croisent les pianistes Joan Monné et Marc Martin, les batteurs Arnau Julià et David Xirgu à la batterie, les guitaristes Joseph Traver et Jurandir Santana ainsi que Seidu Joan Diallo (violon) et Christoph Mallinger (violon) et Marta Roma (violoncelle).
Au fil des plages et des formations
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C’est en quintet avec Joan Monné (piano) et Arnau Julià ( batterie) que la violoniste, le saxophoniste et le contrebassiste interprètent trois titres.
Sur Awful Lonely, thème de George Handy, la violoniste dialogue en parfaite harmonie avec le son feutré du ténor. À 68 ans, ancré dans la tradition lestérienne, Scott Hamilton perpétue la tradition du swing et du style Cool des années 50 en évoquant quelques-uns de ses maitres Coleman Hawkins, Don Bays et Zoot Sims. Èlia Bastida et Scott Hamilton changent de registre avec le standard Tin Tin Deo de Walter Gil Fuller qui fut beaucoup joué par Dizzy Gillespie et les boppers. Ils lui insufflent une dynamique groovy tout en souplesse. En cristallisant l’héritage du passé et les tendances modernes, le saxophoniste fait du neuf avec de l’ancien. C’est ensuite en contrepoint que violon et ténor donnent une version très mélancolique de Samba em preludio, ce thème brésilien de Vinicius de Moraes & Baden Powell. Sur le solo, le violon s’exprime avec fluidité et privilégie le lyrisme à l’effervescence.
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Èlia Bastida, Scott Hamilton et Joan Chamorro rejoignent Joan Monné (piano) et David Xirgu (batterie) sur deux morceaux.
A l’écoute de I’ll never be the same de Frank Signorelli et Matty Malneck, vient le désir irrésistible de claquer des doigts sur les deuxième et quatrième temps de cette mélodie au tempo médium que violon et ténor interprètent avec une grande élégance. Sur le dernier titre de l’album, The Nearness of You de Hoagy Carmichael, le violon chante avec une douce sensualité. Le jeu ciselé et cristallin du piano laisse tout l’espace au saxophoniste, véritable orfèvre de la ballade qui truffe son solo de citations.
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Èlia Bastida, Scott Hamilton et Joan Chamorro retrouvent Marc Martin (piano) et Arnau Julià (batterie) sur trois pièces.
C’est une superbe version de la la chanson de Sacha Distel, The Good Life, que livre le quintet. On est séduit par le souffle velouté du ténor qui avec délice joue à saute-mouton au-dessus des barres de mesures. Le temps semble n’avoir pas de prise sur la douceur de son swing et sur les harmonies de ce standard qui s’en trouve magnifié
Sur Moon River, la ballade de Henry Mancini, le ténor s’exprime avec langueur et déploie des bouquets de charme auquel la violoniste au toucher d’une légèreté exceptionnelle répond avec un lyrisme vibrant. Èlia Bastida délaisse les cordes pour emboucher son ténor sur For Sentimental Reasons. De sa sonorité suave et avec un léger vibrato elle dialogue avec Scott Hamilton alors que le piano délivre un solo d’une élégance délicatesse.
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Toujours accompagnée de Joan Chamorro et Scott Hamilton, Èlia Bastida chante deux samba-canção soutenue par la guitare de Jurandir Santana et batterie d’Arnau Julià.
De sa voix un peu nasale et sur un rythme chaloupé qui incite au déhanchement, elle s’exprime en brésilien sur Não vou pra casa (Antonio Almeida, Roberto Roberti) et sur Lobo Bobo (Carlos Lyra, Ronaldo Boscol). A ses côtés, les improvisations du ténor souple et décontracté convoquent le fantôme de Stan Getz.
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Le trio violon/contrebasse/saxophone ténor et la batterie d’Arnau Julià accueillent la guitare de Joseph Traver sur la composition de Bob Carleton, Ja-Da.
Sur un tempo swing à quatre temps, le violon s’exprime avec beaucoup de sensibilité mais ne manque pas de charisme dans son échange avec le ténor et la guitare. Ça pulse avec bonheur.
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Le piano de Jean Monné rejoint le trio violon/contrebasse/saxophone ténor, la guitare de Joseph Traver et la batterie d’Arnau Julià proposent une version revitalisée de la chanson de Charles Trenet, Que reste-t-il de nos amour ?
On se laisse enivrer par leur jeu lumineux et limpide alors que les coulées d’air moelleux du saxophone soutenu par une rythmique irréprochable galvanisent cette mélodie quelque peu nostalgique.
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Èlia Bastida, Scott Hamilton, Joan Chamorro, Joan Monné (piano) et Arnaud Julià (batterie) invitent Seidu Joan Diallo (violon), Christoph Mallinger (violon) et Marta Roma (violoncelle) sur deux thèmes.
Les musiciens rendent hommage à Antonio Carlos Jobim avec une version revitalisée de la superbe bossa nova, O grande amor. Le ténor s’exprime avec lyrisme, nonchalance et une grande intelligence harmonique et son improvisation raffinée est mise en valeur par le jeu tout en retenue du pianiste et des cordes.
Absolue réussite, la version de Pure Imagination permet d’apprécier l’art de la ballade que développe avec élégance Scott Hamilton tout au long de cette romance suave. On tombe sous le charme de son gros son voluptueux à la Ben Webster et de son phrasé étiré en suspension au sein de l’écrin tissé par les cordes caressantes.
Rendez-Vous avec Èlia Bastida, Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio le 21 mai 2022 au « Printemps de l’Aspre » (St Jean Lasseille 66), le 06 août 2022 au Gouvy Jazz Festival (Belgique), le 13 septembre 2022 au festival « Jazz en Tourraine » et le 08 novembre 2022 à l’Adagio de Thionville. ICI pour retrouver l’ensemble des dates de concerts de la violoniste Èlia Bastida.
Jazz Campus en Clunisois 2024 – Louis Sclavis Quintet
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Pour sa cinquième soirée, le Festival Jazz Campus en Clunisois 2024 accueille deux quartets sur la scène du Théâtres Les Arts de Cluny. Au programme, « Néon » puis « Unfolding – Baccarini/Melville ». Leurs univers différents déclenchent l’enthousiasme du public. Les contraintes formelles sont oubliées au profit d’une expression musicale libre et inventive.
Jazz Campus en Clunisois 2024 – Lines for lions
Le 22 août 2024, la scène du Théâtre les Arts de Cluny accueille un groupe déjà venu en 2015, le trio qui réunit le violoncelliste Vincent Courtois et les deux saxophonistes Daniel Erdmann et Robin Fincker. Le trio présente son nouveau projet Line for lions, une musique fluide et complexe à la fois.
La musique de cet album est issue d’un compagnonnage étroit avec le guitariste, et réalisateur Matthis Pascaud sauf pour le titre Calling to the Forest crédité à la seule plume de Marion Rampal. La musicienne à écrit toutes les paroles de l’album sauf celles du titre Où sont passées les roses co-écrit avec Piers Faccini.



Avec Stellar on décolle vers l’espace, propulsé par la batterie. Les notes de la guitare se mettent en orbite autour des lignes de basse pour un voyage sidéral en apesanteur. Après un riff d’introduction, Encore permet de saisir la forte complicité qui unit le trio. Sur Day Fever, on se laisse porter par la souplesse et la légèreté de la guitare que la section rythmique enfiévrée dynamise. C’est la fête !
En 2022, le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême et « Jazz à Vienne » poursuivent leur partenariat. Après Brüno (2018), Jacques de Loustal (2019) et Juanjo Guarnido (2021), c’est la dessinatrice 
En 2022, cette rencontre live entre dessin et musique est proposée le 20 janvier à Angoulême et est reprise à Vienne le 08 juillet à 18h30 au Manège de Vienne. Cette année, le dialogue entre les arts réunit, le saxophoniste Thomas de Pourquery et la dessinatrice Fanny Michaëlis. Pour l’occasion, le leader du fascinant Supersonic, se présente avec son trio de choc « Drôles de Dames » qui réunit à ses côtés les deux autres soufflants de son groupe Supersonic, le saxophoniste Laurent Bardainne et le trompettiste Fabrice Martinez.
Deux dates de création sont proposées à destination du jeune public à des classes du Pôle métropolitain pour le Spectacle Jeune Public proposé en 2022 par le saxophoniste Raphaël Imbert, les 27 & 28 juin 2022 à 9h45.
Cory Wong et sa guitare funky installent le groove s’installe dès le début de la soirée.
La soirée ouvre avec les six aventuriers cosmiques du Supersonic de Thomas de Pourquery avec aux côtés de l’altiste/chanteur Thomas de Pourquery, le trompettiste Fabrice Martinez, le saxophoniste ténor Laurent Bardainne, le pianiste Arnaud Roulin, le bassiste Frederick Galiay et le batteur Edward Perraud. Un jazz cosmique irrésistible, libre, et ascensionnel qui transforme l’air en musique.


Sorti le 12 novembre 2021, un an après 