Le saxophoniste Baptiste Herbin vient enchanter ces temps de confinement avec la sortie de « Vista Chinesa ». Son quatrième album offre un concentré musical imprégné de rythmes brésiliens. A la tête d’un quartet, l’altiste accueille des invités brésiliens de marque et introduit des chansons dans son répertoire. Son jeu volubile ne manque ni de nuance ni de sensibilité. Du jazz ensoleillé et flamboyant.

Héloïse Lefebvre & Paul Audoynaud présentent « Sun Dew »
Entre Jazz progressif et pop alternative
Créé par Héloïse Lefebvre et Paul Audoynaud, le sextet « Sun Dew » présente son premier album au titre éponyme. Intriguant et attirant tout à la fois, l’album présente une musique où coexistent plusieurs univers. Le répertoire frappe par son éclectisme et sa capacité à fusionner avec bonheur des idiomes contrastés.
En 2012 à Berlin, la violoniste Héloïse Lefebvre et le guitariste Paul Audoynaud s’associent et créent le duo « Please Spring » où les deux compositeurs et interprètes associent l’énergie rock de la guitare et l’esthétique élégante du violon. Ce projet évolue et devient le sextet « Sun Dew » à l’instrumentation atypique : violon, violoncelle, contrebasse, guitare, claviers et batterie.
Le sextet a sorti son album « Sun Dew » le 12 mai 2017 sous le Label Laborie Jazz dont on connaît l’intérêt pour la découverte et l’accompagnement des jeunes formations. Une fois encore le label a déniché un groupe à l’identité singulière. Il reste au sextet à creuser son sillon pour que soit reconnue sa spécificité dans l’univers du jazz européen.
Le violoncelle de Liron Yariv et la contrebasse de Paul Santner (qui tient aussi la basse électrique) tissent les harmonies et font corps autour du violon d’Héloïse Lefebvre pendant que la batterie (les percussions et la lap-steel guitare) de Christian Tschuggnall et le piano (Fender Rhodes ou Wurlitzer) de Johannes Von Ballestrem associent leur énergie à celle des guitares de Paul Audoynaud.
« Sun Dew ». L’album balance entre des atmosphères intimes et délicates et des univers plus énergiques habités par une pulsation rock inspirée.
Née dans une famille de musiciens d’Azay-sur-Indre, Héloïse Lefebvre débute le violon à cinq ans puis suit un cursus classique. Après avoir pratiqué le violon pendant une dizaine d’année, elle intègre l’atelier tzigane de l’école de « Jazz à Tours », puis suit une formation dans l’école tourangelle, avant d’intégrer le Conservatoire de Région dans la classe de Guillaume De Chassy. Elle a débuté son expérience scénique avec le groupe Hurlak. Elle décroche notamment le prix SACEM « Jeunes talents » en 2009 et est lauréate du concours Stéphane Grappelli, catégorie musique du monde.
Baigné dans un univers rock-blues dès son enfance, Paul Audoynaud débute la guitare à 10 ans. Il suit un parcours parallèle à celui de la violoniste. « Jazz à Tours », conservatoire de région. Il étudie l’écriture avec Anne Auber et décroche plusieurs prix. Il s’installe à Berlin où il murit son projet musical tout en enseignant la guitare.
Leur rencontre permet aux deux musiciens de concevoir une musique où leurs influences se fondent ou se télescopent pour créer des ambiances nuancées. Les compositions de la violoniste sont plutôt porteuses d’une esthétique chambriste sophistiquée dont témoignent les titres Méandres, Following Trees ou L’écho du songe.
L’écriture du guitariste esquisse des mondes plus énergiques où l’électricité fait entendre ses distorsions sur des rythmiques plus tranchées. De Tones from The Backwoods se dégage un climat éthéré propice à la rêverie créé en grande partie par la guitare lapsteel.
Sur Black Stache, violon, guitare et piano croisent leur cordes sur la partition d’un tango qui mène la danse dans un monde de robots. Insane Headache reprend quelques titres de « Queen of The Stone Age » arrangés par le guitariste. C’est un plaisir d’écouter hurler la guitare électrique qui passe le relai au violon avant de se lâcher vraiment sur une improvisation impétueuse.
Clint, composition co-signée par les deux leaders, est sans doute le titre de l’album où leurs univers coexistent de la meilleure manière. Les solistes ont la part belle et s’expriment librement sur une rythmique efficace et contenue. On se laisse captiver tout au long des séquences sans décrocher.
Le répertoire de « Sun Dew » affiche un éclectisme que l’instrumentation du sextet rend attractif. L’équilibre se fait entre la force d’un rock élégant et la sophistication d’un jazz chambriste. Entre jazz progressif et pop alternative.
Pour suivre l’actualité du groupe et les concerts à venir : Sun Dew

Baptiste Herbin présente « Vista Chinesa »
Jazz Confiné #4
Pour cette rubrique « Jazz Confiné #4 », voix et instruments sont de la partie. Guitare et saxophone se donnent à écouter en solo puis la voix s’invite au sein d’un duo et de formations instrumentales élargies. Des versions musicales confinées qui donnent de plus en plus envie de retrouver les artistes sur scène mais il va falloir patienter encore en peu. En attendant, les albums enregistrés en studio avant la crise sanitaire et à sortir bientôt sont les bienvenus.
Jazz Confiné #3
C’est du côté des Big Bands que regarde la rubrique « Jazz Confiné #3 ». Malgré le confinement, point de répit pour les grands orchestres de par le monde. Ils ne manquent ni de puissance, ni d’inspiration et encore moins d’inventivité. Du Jazz haut en couleurs sonores !