Le guitariste et chanteur Thomas Dutronc est de retour chez Blue Note France avec l’album « Frenchy » et quatorze standards de la chanson française. Il les interprète en français un peu, en anglais beaucoup, en duo, en trio, avec des invités prestigieux des sphères rock, pop, funk ou jazz. Portés par un quartet talentueux, les titres abordent des partis-pris esthétiques variés. Avec de bons moments et d’autres plus dispensables, l’album devrait trouver sa cible auprès d’amateurs d’une pop jazzy souriante et souple.

Clin d’œil à Bill Charlap et « Uptown, Downtown »
Elégance et tradition
Avec son nouvel album, « Uptown, Downtown », Bill Charlap célèbre les vingt ans de son trio. La sensibilité du pianiste illumine les huit titres de cet opus élégant.
En 1987 le pianiste Bill Charlap a constitué un trio avec le contrebassiste Peter Washington et le batteur Kenny Washington. Avec l’album « Uptown, Downtown » (Impulse!/Universal) annoncé pour le 08 septembre 2017, le groupe fête ses 20 ans. Le disque s’inscrit dans la même veine que « Notes From New York » sorti en 2015 sous le même label.
Avec « Uptown, Downtown », Bill Charlap continue son exploration des standards de jazz nichés dans l’American Songbook.
Bill Charlap intègre aussi dans ce nouvel album des thèmes moins connus comme Bon ami de Jim Hall et Curtains de Gerry Mulligan. Avec ce titre qui ouvre l’opus, le pianiste fait une révérence en direction du saxophoniste avec qui il avait joué à ses débuts.
Le trio adopte un tempo délicieusement étiré sur There’s a Small Hotel de Rodgers and Hart. Par contre la composition de Isham Jones and Gus Kahn, The One I Love (Belongs to Somebody Else) éclate d’un swing irrésistible.
Les ballades Spring Can Really Hang You Up The Most et In All Smiles permettent au pianiste de développer ce qui constitue l’essence même de son jeu, la sensibilité et l’élégance. Soutenu par une rythmique souple et attentive, Bill Charlap s’en tire tout aussi bien sur des tempi médium comme, Uptown, Downtown, le titre qui donne son nom à l’album. On apprécie aussi d’écouter le pianiste sur Satellite, une composition de Gigi Gryce dont le rythme plus soutenu contribue au dynamisme à l’album.
« Uptown, Downtown ». Un album dans la grande tradition du jazz. Un exemple de raffinement, d’élégance, de délicatesse et de subtilité.

Thomas Dutronc sort « Frenchy »

Clin d’œil à Pierre Marcus & « Following the right way »
Le contrebassiste Pierre Marcus poursuit son chemin et présente son troisième album, « Following the right way ». Non content de jouer avec Baptiste Herbin, Irving Acao, Simon Chivallon et Thomas Delor, figures marquantes de la scène jazz française actuelle, il leur adjoint des invités. L’album propose une promenade dont les jalons font écho à l’itinéraire personnel du leader. Le propos solide et fort actuel demeure enraciné dans la tradition. L’oreille ne s’y trompe pas et suit avec bonheur le contrebassiste sur la voie qu’il continue à tracer.

Oboman et Aquarela proposent « A Bela Vida »
A la tête de son trio Aquarela, le hauboïste et joueur de cor anglais Jean-Luc « Oboman » Fillon présente « A Bela Vida », troisième album qu’il consacre aux musiques brésiliennes. Entouré de ses deux compères brésiliens, le mandoliniste Eduardo Miranda et le guitariste Tuniko Goulart, le leader invite le percussionniste brésilien Zé Luis Nascimento à les rejoindre. Avec de tels virtuoses, mélodies et rythmes brésiliens frémissent de lyrisme et d’élégance. Une évasion bienvenue en ces temps bouleversés pour retrouver le goût de la Bela Vida.