Clin d’œil à Claude Tchamitchian & « In Spirit »

Clin d’œil à Claude Tchamitchian & « In Spirit »

Quand le lyrisme relie l’intime au mystère

Claude Tchamitchian annonce la sortie de son troisième album solo, « In Spirit ». Attendu pour le 25 janvier 2019, l’opus permet d’entrer plus encore dans l’univers singulier du contrebassiste. La musique captive par son lyrisme et son mystère. Le musicien livre un album exigeant qui rend accessible son univers intime et renouvelle le langage de l’instrument.

Considéré comme un leader charismatique et un compositeur inspiré, le contrebassiste Claude Tchamitchian demeure néanmoins toujours impliqué dans la compagnie et le label Emouvance qu’il a fondés et continue par ailleurs à explorer son univers personnel. C’est ainsi que le 25 janvier 2019, Claude Tchamitchian ajoute un troisième album solo à sa discographie en sortant « In spirit » (émouvance/Absilone).

De « Jeux d’enfant » à « In Spirit »

« In Spirit » ouvre un nouvel espace dans l’univers que Claude Tchamitchian explore depuis 1992, année où il a gravé « Jeux d’Enfant »son premier enregistrement de leader en solo. Il a poursuivi ensuite son cheminement en gravant « Another Childhood », un deuxième album contrebasse solo, opus devenu référence dans le monde de l’instrument.

« In Spirit »… une extension novatrice du territoire de la contrebasse.

« In Spirit »… un nouvel idiome

Le contrebassiste confie : « La conception de ce 3ème solo « In Spirit » obéit à la même nécessité que j’éprouve depuis toujours d’explorer de nouveaux territoires et de développer de nouveaux langages propres à la contrebasse ». Ainsi dans ce nouvel opus, Claude Tchamitchian met à profit toutes les situations pour travailler son instrument de nouvelle manière, pour continuer à inventer son propre idiome.

Il dit avoir eu « la chance de [se] voir confier une des deux contrebasses que possédait Jean-François Jenny-Clarke, merveilleuse opportunité, [lui] permettant de mener à bien la création de ce solo …..l’année même du 20ème anniversaire de sa disparition, étonnante coïncidence« . La mémoire de Jean-François Jenny-Clarke imprègne donc l’album du fait que le contrebassiste joue sur un des instruments du grand Jean-François Jenny-Clark, celui sur lequel il avait enregistré « Le Voyage(ECM) avec Paul Motian et Charles Brackeen.

Cet instrument permet à Claude Tchamitchian d’avoir recours à un nouvel accordage qui renouvelle et libère son expression. Il met à profit ces « plus » techniques pour s’aventurer au plus profond de lui même et trouver d’autres pistes qui alimentent et renouvellent son inspiration.

Explorateur de l’intime, il invente un nouveau langage pour sa contrebasse.

Quatre pistes pour se souvenir…

Sur les quatre titres de « In Spirit », Claude Tchamitchian explore sa mémoire, ses racines et sa vie. C’est ainsi qu’il se souvient et honore tout à tour Jean-François Jenny-Clark, ses origines arméniennes, son enfance et l’album « Another Childhood ».

L’album propose quatre parties, dont trois longues suites et un intermède plus court.

In spirit ouvre le répertoire. Sur cette pièce dédiée à Jean-François Jenny-Clark, le contrebassiste a modifié l’accordage de son instrument et a changé ainsi les paramètres de son jeu. Exit l’accordage en quarte juste et les fondamentales mi/la/ré/sol, Arrive la quinte diminuée et l’accordage en mi bémol/la/mi bémol/la. Le contrebasse virtuose se saisit de cet argument technique pour modifier, libérer et enrichir son expression. D’ailleurs même en étant néophyte on peut prendre la mesure de la force poignante et mystérieuse qui imprègne la musique. Au plus profond de chacun, elle fait vibrer les émotions en réactions aux harmoniques que fait sonner l’instrument.

Couverture de l'album "In Spirit" de Claude TchamitchianEncore une fois Claude Tchamitchian met la technique au service de son art et utilise le jeu à 2 archets qui enserrent les cordes pour installer sur In Memory un lyrisme austère et nostalgique. En souvenir de l’Arménie, le chant mélancolique de la contrebasse est comme empreint d’une triste tendresse et d’une profonde empathie.

Sur In Childhood, le rythme prend la première place. Le contrebassiste fait un clin d’oeil à « Another Childhood » sur ce morceau ternaire en pizzicato assez rapide qui apporte un autre souffle au répertoire.

Pour terminer l’album, In Life développe un mouvement rapide et puissant où le musicien livre un dialogue pudique avec sa contrebasse, comme un libre-échange avec cet instrument devenu son autre Moi. Ce morceau qui joue beaucoup sur les harmoniques libère une musicalité étonnante sans doute à mettre en lien avec la grande liberté de l’expression et à la diversité des propositions successives. La contrebasse propose différents profils sonores. Utilisée et accordée comme un kamantcha (instrument arménien), elle évoque la sonorité d’un violoncelle mais sait aussi offrir un son rond et généreux.

« In Spirit », un album à découvrir les oreilles grandes ouvertes. Claude Tchamitchian se livre à un puissant corps à corps introspectif . Opus exigeant, « In Spirit » offre une musique à la fois profonde et lumineuse, dense et limpide, intime et intense, délicate et mystérieuse, singulière et familière.

Pour retrouver Claude Tchamitchian en concert, rendez-vous à 20h30 le 01 février 2019 dans la salle 2 du Triton (Les Lilas). Une occasion idéale pour écouter live le solo « In Spirit’, cette musique architecturée et raffinée, virtuose et émotionnelle, lyrique et sensible dont la musicalité n’a d’égale que son mystère.

Jazz Campus en Clunisois 2021 – Joce Mienniel & Pierre Durand

Jazz Campus en Clunisois 2021 – Joce Mienniel & Pierre Durand

Le 25 août, Jazz Campus en Clunisois 2021 déroule une soirée en deux parties. Après le projet « Dans la Forêt » de Joce Mienniel, le « Roots Quartet » du guitariste Pierre Durand propose sa musique qui fusionne avec une grande cohérence les musiques qui ont forgé sa personnalité. Le public a apprécié ces deux spectacles dont les identités musicales différentes lui ont permis de s’immerger entre forêt et groove.

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Jazz Campus en Clunisois 2021 – 60% de Matière Grave

Pour sa quatrième soirée, Jazz Campus en Clunisois 2021 propose « 60% de Matière Grave », un projet mené par le contrebassiste Jean-Philippe Viret avec Jean-Charles Richard au saxophone baryton et François Thuillier au tuba. Lors du concert du 25 août au Théâtre les Arts de Cluny, ces trois instruments imposants ont révélé au public combien la légèreté fait partie de leur vocabulaire. Leur musique élégante et sensible a fait l’unanimité.

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Jazz Campus en Clunisois 2021 – Joce Mienniel & Pierre Durand

Jazz Campus en Clunisois 2021 – Felsh! & Théo Ceccaldi Trio

Le 24 août 2021, Jazz Campus en Clunisois présente deux trios sur la scène du Théâtre Les Arts de Cluny. Le trio bourguignon Felsh! t précède Théo Ceccaldi Trio. Le public très attentif fait un accueil chaleureux au premier groupe très inventif et manifeste un enthousiasme unanime vis à vis de la deuxième formation dont la virtuoité n’a d’égale que son inventivité. Une soirée fort réussie qui présente deux facettes du jazz.

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« Todhe Todhe », Pierre de Bethmann « Medium Ensemble Vol. 3 »

« Todhe Todhe », Pierre de Bethmann « Medium Ensemble Vol. 3 »

Saisissant d’énergie et d’audace

La sortie de « Todhe Todhe », troisième volume du Medium Ensemble de Pierre de Bethmann est annoncée pour le 18 janvier 2019. Le pianiste continue à explorer de nouveaux territoires sonores aux couleurs multiples. Écriture dense, palette sonore somptueuse, solistes inspirés, harmonies audacieuses, rythmique énergique. Le résultat est saisissant.

Le pianiste Pierre de Bethmann frappe un grand coup en ce début d’année avec la sortie le 18 janvier 2019 de « Todhe Todhe » (Alea/Socadisc), sixième production de son label Aléa et volume 3 du Medium Ensemble. Rien moins que deux CD et huit compositions du leader.

Une écriture complexe, des couleurs orchestrales audacieuses et éclatantes, de superbes mélodies et de riches harmonies permettent aux solistes inspirés d’improviser soutenus par une section rythmique renversante d’efficacité et d’inventivité. « Todhe Todhe », une réussite saisissante d’énergie et d’audace.

Medium Ensemble

Après cinq ans d’existence, le Medium Ensemble devient tentet. Dix musiciens remarquables mettent leur talent au service de l’écriture complexe et innovante du leader.

Exit la voix, le cor et le tuba. L’orchestre accueille vibraphone et marimba dont les timbres s’associent de belle manière avec celles du piano. Toujours tonique, la section rythmique soutient et stimule une section de cuivre réduite à six instruments. 

Autour de Pierre de Bethmann sont réunis, Stéphane Guillaume à la flûte et au saxophone ténor, Sylvain Beuf au saxophone alto, David El Malek au saxophone ténor, Thomas Savy à la clarinette basse, Sylvain Gontard à la trompette et au bugle, Denis Leloup au trombone, David Patrois au marimba et au vibraphone, Simon Tailleu à la contrebasse et Karl Jannuska à la batterie.

L’album « Todhe Todhe »

TCouverture de "Todhe Todhe", Vol 3 du Medium Ensemble de Pierre de Bethmannroisième volume du Medium Ensemble, « Todhe Todhe » propose deux CD de superbe facture où sont gravées huit compositions originales de Pierre de Bethmann, dont la reprise de Voiseau, une pièce de 2001. La courte durée des disques, 38′ pour le premier et 41′ pour le second, est inversement proportionnelle à la force et à la densité d’un propos musical à couper le souffle.

A l’issue de deux années de résidence au sein du Théâtre de Saint Quentin en Yvelines, le Volume 3 du Medium Ensemble a été créé le 12 juin 2018 au Théâtre de Saint Quentin en Yvelines et enregistré en juin et juillet 2018 par Philippe Gaillot au studio Ferber à Paris.

Comme le suggère la pochette, on peut écrire, sans guère d’être contredit, que le double album « Todhe Todhe » s’impose comme un sommet musical. En effet rien ne dépare dans le palmarès de cette production, tout résonne au diapason, qualité du son, densité et singularité de l’écriture, diversité des ambiances, inventivité des solistes qui prennent le temps de développer leur expression, somptueux timbres orchestraux portés par une rythmique époustouflante et créative.

Impressions musicales

L’oreille est tenue en haleine d’un bout à l’autre des deux disques aux couleurs orchestrales chatoyantes. On apprécie les nuances de l’écriture et la précision des orchestrations On savoure l’éloquence des improvisations. Neuf plages musicales comme un ravissement sans cesse renouvelé !

Riche en matière sonore En même temps ouvre le disque 1 sur un motif que jouent vibraphone, piano, saxophone et section rythmique vite rejoints par les autres musiciens qui densifient le propos. L’expression nerveuse du chorus de piano stimule le fougueux du saxophone ténor (celui de David El Malek) qui entraîne le déchainement de la batterie.

L’orchestre et les phrases elliptiques du piano parent Ecart Type aux résonances contemporaines. Le trombone s’envole dans une improvisation aérienne puis le saxophone alto fait monter la tension avant que tout ne se résolve. Le phrasé serein du piano introduit Nuance. Parée de riche couleurs, la ballade inspire les solistes, bugle et clarinette, qui mêlent tour à tour leur sonorité à la dense masse orchestrale du Medium Ensemble.

Sitôt après l’ouverture de Mir, le vibraphone dialogue avec la batterie. Le collectif les rejoint ensuite. Il se trame alors un climat harmonique singulier d’où émerge le solo céleste du saxophone alto. Un dialogue clarinette basse-batterie amorce le disque 2 sur Todhe Todhe dont la riche texture et les harmonies rutilantes ne laissent pas indifférents. Un chorus de piano exalté stimule l’enthousiasme de l’orchestre qui met en orbite le solo impétueux de la flûte.

Wabi Sabi conquiert par un climat de rêverie qui atteint son acmé avec l’expression du saxophone ténor. Composition aux multiples facettes, Volseau permet d’écouter une improvisation du vibraphone qui inspire ensuite un solo turbulent et véhément au saxophone ténor.

Amblitude s’aventure sur un rythme funky et offre une mélodie bluesy. Trompette et trombone devisent allègrement avant que ne s’enflamme le ténor (celui de Stéphane Guillaume cette fois), soutenu par le vibraphone. Le répertoire se termine avec une version magnétique et courte de Nuance devenue pour l’occasion Nuance persistante où la clarinette basse mise à l’honneur chante une ode musicale haute en couleurs orchestrales.

Pour écouter live le répertoire de « Todhe Todhe », rendez-vous le 15 février 2019 au Studio de L’Ermitage à Paris avec les 10 solistes exceptionnels du Medium Ensemble de Pierre de Bethmann.

Jazz Campus en Clunisois 2021 – Joce Mienniel & Pierre Durand

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Le 25 août, Jazz Campus en Clunisois 2021 déroule une soirée en deux parties. Après le projet « Dans la Forêt » de Joce Mienniel, le « Roots Quartet » du guitariste Pierre Durand propose sa musique qui fusionne avec une grande cohérence les musiques qui ont forgé sa personnalité. Le public a apprécié ces deux spectacles dont les identités musicales différentes lui ont permis de s’immerger entre forêt et groove.

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Jazz Campus en Clunisois 2021 – 60% de Matière Grave

Pour sa quatrième soirée, Jazz Campus en Clunisois 2021 propose « 60% de Matière Grave », un projet mené par le contrebassiste Jean-Philippe Viret avec Jean-Charles Richard au saxophone baryton et François Thuillier au tuba. Lors du concert du 25 août au Théâtre les Arts de Cluny, ces trois instruments imposants ont révélé au public combien la légèreté fait partie de leur vocabulaire. Leur musique élégante et sensible a fait l’unanimité.

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Jazz Campus en Clunisois 2021 – Felsh! & Théo Ceccaldi Trio

Le 24 août 2021, Jazz Campus en Clunisois présente deux trios sur la scène du Théâtre Les Arts de Cluny. Le trio bourguignon Felsh! t précède Théo Ceccaldi Trio. Le public très attentif fait un accueil chaleureux au premier groupe très inventif et manifeste un enthousiasme unanime vis à vis de la deuxième formation dont la virtuoité n’a d’égale que son inventivité. Une soirée fort réussie qui présente deux facettes du jazz.

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Michael Felberbaum signe « 3Elements »

Michael Felberbaum signe « 3Elements »

Grâce, élégance et musicalité

Le guitariste Michael Felberbaum signe un sixième album intitulé « 3Elements ».  l’album propose un jazz chambriste à l’instrumentation singulière, un trio guitare-saxophone-piano, sans basse ni batterie. Au final, une musique à la palette nuancée et subtile qui conjugue grâce, élégance et musicalité.

Sur l’album « 3Elements » (Fresh sound new talent) annoncé pour le 18 janvier 2019, le guitariste Michael Felberbaum réunit autour de lui Frédéric Borey (saxophones soprano et ténor) et Leonardo Montana (piano et Fender Rhodes).

Couverture de l'album "3elements" de Michael FelberbaumOn pourrait se demander si le titre de l’album fait référence à la portée symbolique, numérologique ou ésotérique souvent attribuée au chiffre 3. Sans explorer toutes les hypothèses il s’avère, et c’est bien là l’essentiel… l’album est le fait de trois musiciens inspirés.

Le répertoire de l’album compte une composition du saxophoniste et huit compositions du leader qui a par ailleurs arrangé un titre chanté par Janis Joplin, un de Chris Cornell (Soundgarden) et une pièce du compositeur baroque napolitain, Andrea Falconieri… la musique navigue entre les rivages du jazz, du blues, du rock et du classique.

« 3Elements », un album à l’esthétique soignée. Un opus singulier irrigué par le dialogue permanent qu’entretiennent les trois musiciens. Il fait résonner des échos intimistes qui n’en possèdent pas moins une dynamique fort expressive.

« 3Elements », une instrumentation singulière

Le trio atypique qui réunit les guitares acoustique et électrique de Michael Felberbaum, les saxophones soprano et ténor de Frédéric Borey et le piano et le Fender Rhodes de Leonardo Montana, renouvelle les discours habituels.

La voix du saxophoniste Frédéric Borey se partage entre énergie, douceur, sensibilité et lyrisme. Le son lumineux du soprano et la pureté du grain du ténor se marient à merveille avec le jeu tout en nuances de la guitare. Avec élégance et subtilité, Michael Felberbaum cisèle son phrasé avec précision et apprivoise les dissonances. Le sens rythmique du pianiste brésilien Leonardo Montana permet à la guitare et au saxophone de libérer leurs discours. A l’aise dans les minimalismes les plus subtils où son lyrisme fait mouche, le pianiste chahute aussi les paysages sonores sur les touches de son Fender Rhodes.

Sans section rythmique, les trois instrumentistes croisent leurs mélodies sur des trames harmoniques variées. Ils reprennent les motifs des morceaux qui alimentent leurs échanges et donnent lieu à de multiples développements. Unisson et dialogues alternent. Les interactions de chaque instant nourrissent la trame musicale et oxygènent la musique

Impressions musicales

L’album ouvre avec Italian Waltz, un morceau à la texture aérienne qui se déroule avec légèreté et fluidité sur un rythme ternaire enlevé. 3Elements, qui flirte avec les dissonances, met en évidence la réelle communauté musicale au sein de laquelle les 3 éléments de ce trio peu conventionnel s’expriment. Au fil du morceau on prend la mesure de la maîtrise de l’improvisation que développe chacun des trois compères. La dimension rythmique est assumée par les trois instrumentistes qui n’oublient pas pour autant de libérer leur créativité débordante. Les lignes mélodiques se développent dans des climats harmoniques variés.

Après un exposé du thème de Black Hole Sun à l’unisson, la guitare développe un solo pensif auquel répond le ténor. Par son attaque son jeu n’est pas sans rappeler celui de Joe Lovano alors que son phrasé coulé évoque celui d’un un certain Joe Henderson. Les trois instruments s’unissent pour terminer le morceau du groupe grunge « Soundgarden » en un feu d’artifice de lyrisme.

Sur Ava, le balancement rythmique évoque des rivages brésiliens que colorent les chants et contre-chants entrelacés du soprano et de la guitare. Soutenus par le piano, guitare et saxophone exposent ensemble le thème de Gilmore puis s’expriment à tour de rôle avant de céder l’expression au piano. Les soli se succèdent avec une grande cohérence jusqu’à la reprise du thème et la fin de ce morceau aux consonances très jazz.

Mercedes Benz que chantait Janis Joplin est repris de manière très personnelle par le trio qui pare le thème d’accents nostalgiques aux sonorités sépias. Les improvisations fournies du saxophone et de la guitare sont soutenues par le piano dont le chorus aéré et moderne impulse un envol et déclenche des échanges touffus et très riches entre saxophone et guitare.

Avec bonheur, l’album enchaîne avec Lazy Man Blues qui calme le jeu et paresse sur la grille du blues. Les trois solistes se font lyriques et s’aventurent dans des harmonies surprenantes. Le trio reprend Segui, Segui, Dolente Core du compositeur baroque napolitain Andrea Falconieri dont ils donnent une version ciselée. Les trois interprètes se relaient pour exprimer les nuances de la partition dont ils restituent avec précision les nuances et les appogiatures.

Mode débuté comme un pur exercice de contrepoint puis cède aux appels d’un jazz moderne fort séduisant. Sur Shade l’écriture de Frédéric Borey entraîne le trio vers d’autres rivages expressifs. Point de thème exposé à l’unisson mais un climat intimiste dont les brumes et contrejours incitent à la contemplation et à la rêverie.

Le swing règne en maître sur Mobil où les solistes développent des improvisations inspirées et peaufinées L’album se termine avec The State of things saisissant par les lignes de force qu’il dégage. On cède à l’appel du soprano envoûtant qui entraîne le piano dans son monde alors que la guitare garde le cap rythmique sans pour autant parvenir à dompter leurs aspirations à la liberté.

Le nuancier subtil et varié de « 3Elements » propose un jazz chambriste fluide et inventif où se côtoient de multiples influences. Entre intimité et grâce, dissonances et contrepoint, swing et lyrisme, l’opus développe un charme surprenant et envoutant.

Jazz Campus en Clunisois 2021 – Joce Mienniel & Pierre Durand

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Le 25 août, Jazz Campus en Clunisois 2021 déroule une soirée en deux parties. Après le projet « Dans la Forêt » de Joce Mienniel, le « Roots Quartet » du guitariste Pierre Durand propose sa musique qui fusionne avec une grande cohérence les musiques qui ont forgé sa personnalité. Le public a apprécié ces deux spectacles dont les identités musicales différentes lui ont permis de s’immerger entre forêt et groove.

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Pour sa quatrième soirée, Jazz Campus en Clunisois 2021 propose « 60% de Matière Grave », un projet mené par le contrebassiste Jean-Philippe Viret avec Jean-Charles Richard au saxophone baryton et François Thuillier au tuba. Lors du concert du 25 août au Théâtre les Arts de Cluny, ces trois instruments imposants ont révélé au public combien la légèreté fait partie de leur vocabulaire. Leur musique élégante et sensible a fait l’unanimité.

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Le 24 août 2021, Jazz Campus en Clunisois présente deux trios sur la scène du Théâtre Les Arts de Cluny. Le trio bourguignon Felsh! t précède Théo Ceccaldi Trio. Le public très attentif fait un accueil chaleureux au premier groupe très inventif et manifeste un enthousiasme unanime vis à vis de la deuxième formation dont la virtuoité n’a d’égale que son inventivité. Une soirée fort réussie qui présente deux facettes du jazz.

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Kevin Reveyrand présente « Reason and heart »

Kevin Reveyrand présente « Reason and heart »

Musicalité, sensibilité et subtilité

Le 12 janvier 2019, Kevin Reveyrand présente « Reason and heart », son nouvel album. A la tête d’un trio efficace et d’invités inspirés, le bassiste met en évidence son instrument. La musicalité de l’opus doit beaucoup à la sensibilité de l’écriture et aux subtiles interprétations des artistes. Une belle découverte pour débuter l’année 2019 !

Entre cœur et raison, le contrebassiste, bassiste, compositeur, arrangeur et producteur Kevin Reveyrand revient le 12 janvier 2019 avec « Reason and heart » (Asaï records/Socadisc), son troisième opus en tant que leader. Il choisit de s’exprimer à la basse électrique et privilégie un répertoire qui met en évidence tant l’instrument que ses qualités d’instrumentiste.

« Reason and heart », un album  instrumental

Couverture de l'album "Reason and Heart" de Kevin ReveyrandAprès « Tipari » (2008) et « World songs » (2013) où la voix occupait une place essentielle, la nouvelle proposition discographique de Kevin Reveyrand est cette fois instrumentale.

Avec un répertoire de huit compositions originales auquel s’ajoute une reprise d’un titre de Peter Gabriel ré-arrangé par le leader, « Reason and heart » propose un jazz actuel marqué par l’écriture très personnelle du leader et par une grande part laissée à l’improvisation.

Autour de lui, Kevin Reveyrand a réuni le guitariste Olivier-Roman Garcia et le batteur Francis Arnaud auxquels se joignent le trompettiste/bugliste Sylvain Gontard sur deux titres et l’accordéoniste Sébastien Debard sur un autre titre. La complicité qui lie les musiciens est palpable. Leur virtuosité sans étalage est toute entière mise au service de la musique.

Sur « Reason and heart », les ambiances se succèdent et évoluent entre allégresse et mélancolie. Libérée de son rôle d’accompagnement, la basse est mise en valeur. Les instrumentistes très expressifs jouent avec les trames rythmiques. Outre la richesse harmonique de l’opus, on note la grande place accordée aux lignes mélodiques.

Impressions musicales

Le morceau d’ouverture annonce la couleur… The Very Beginning. Un vrai début à plusieurs titres car l’album est aussi le premier disque instrumental du leader. Bassiste attitré de Charles Aznavour durant les sept dernières années de scène du chanteur, Kevin Reveyrand partage sa vie musicale entre scènes, studios et composition, entre position d’accompagnateur et de leader, entre variété et jazz et à ce propos il aime à rappeler qu’il s’agit toujours de Musique.

Sur The Very Beginning la basse introduit une mélodie lumineuse et aérienne jouée par la guitare et la basse qui prend le premier chorus. La basse pare son expression de raffinement et d’allégresse. Le solo de la guitare fait tournoyer la musique. La batterie les soutient avec efficacité et délicatesse. Dès ce premier titre on perçoit l’alchimie qui règne entre les musiciens.

On tombe ensuite sous le charme du groove de M and J. Le duo basse-guitare expose le thème exposé dans un style « boppisant ». Le morceau se déroule ensuite avec fluidité et souplesse jusqu’au solo de batterie que soutient un riff insistant de la basse.

La trompette de Sylvain Gontard expose le thème de Mercy Street avec la basse et la guitare. Cette reprise du titre enregistré en 1986 par Peter Gabriel sur l’album « So » est ré-arrangée par Kevin Reveyrand en 6/8. Sur ce rythme ternaire le climat musical s’intensifie. Au chorus mélodieux et enflammé de la basse succède celui de la trompette qui surfe avec brio sur une rythmique pulsatile.

Sur un tempo en suspension la basse et la guitare exposent sereinement la mélodie de Green and Blue. Leurs soli respectifs s’aventurent sur des sentiers buissonniers puis reviennent au motif répétitif. Une douce ballade mélancolique

Au centre du répertoire, Reason and Heart met en lumière la libre expression de la guitare très inspirée. La basse se fait chantante et sensible à son tour et offre une superbe improvisation. Le bugle de Sylvain Gontard s’invite et improvise avec brio et souplesse sur La valse de Soline. Après un dialogue entre basse, guitare et bugle advient un chorus de la basse radieuse puis un solo tourbillonnant de la guitare virtuose.

Après une introduction rythmique de maracas et autres percussions, on se laisse bercer et enchanter par Aémoun, une courte composition qu’interprète la basse solo. L’accordéon de Sébastien Debard apporte une touche de mélancolie à Mokomaka. Son propos ciselé se joint à ceux de la basse et de guitare. En douceur s’installe un climat de tendre extase qui tourne à la liesse jusqu’à entraîner la batterie dans un solo fougueux.

L’album se termine par un duo basse-guitare. Subtil et sensible, le chant de la basse murmure Pierrôt, une mélodie apaisante qui apporte une touche singulière à l’album. Accompagnée par la guitare lumineuse, la basse soliste se fait enchanteresse et poétesse.

Pour écouter live Kevin Reveyrand, rendez-vous le 12 janvier 2019 à 21h30 au Sunset, à Paris, pour le concert de sortie de l’album “Reason and heart”. Le bassiste sera à la quartet qui réunit autour de lui, Sylvain Gontard (trompette/bugle), Olivier Roman Garcia (guitare) et Francis Arnaud (batterie).

Jazz Campus en Clunisois 2021 – Joce Mienniel & Pierre Durand

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Pour sa quatrième soirée, Jazz Campus en Clunisois 2021 propose « 60% de Matière Grave », un projet mené par le contrebassiste Jean-Philippe Viret avec Jean-Charles Richard au saxophone baryton et François Thuillier au tuba. Lors du concert du 25 août au Théâtre les Arts de Cluny, ces trois instruments imposants ont révélé au public combien la légèreté fait partie de leur vocabulaire. Leur musique élégante et sensible a fait l’unanimité.

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Jazz sous le sapin#2… CD d’exception

Jazz sous le sapin#2… CD d’exception

J. Mienniel, D Goyone, 11h11 Orchestra, E. Perraud, F. Woeste

« Jazz sous le sapin #2 » présente cinq d’albums d’exception. Loin des sentiers battus ces disques interpellent tant par la qualité de leur propos que par leur identité singulière. Impossible de passer sous silence ces musiques à découvrir sans tarder !

Joce Miennel

Joce Mienniel et Babel dans Jazz sous le sapin #2Avec l’envoûtant “Babel » (Buda/Socadisc) paru le 09 novembre 2018 on embarque avec le flutiste et compositeur Joce Mienniel à la découverte du Moyen-Orient, de l’Inde et de la Méditerranée. Autour de lui, le leader réunit cinq musiciens traditionnels venant de Syrie, d’Inde, d’Italie, de Macédoine et de France : Ashraf Sharif Khan (sitar), Iyad Haïmour (oud, quanoun), Antony Gatta (percussions), Stracho Temelkovski (mandole, bendir) et Joachim Florent (contrebasse). Un album qui pratique avec brio la mixité des cultures traditionnelles de ces régions du monde.

Passionné d’ethnomusicologie, Joce Mienniel a été captivé tout jeune par le jazz puis par la musique indienne qu’il a étudiée durant deux ans. Il a ensuite été intéressé par toutes les formes de la musique modale. Son art se fonde sur les sonorités et les rythmes des cultures traditionnelles où la flûte occupe une part essentielle. Son univers agrège l’ensemble des influences qu’il a découvertes, étudiées ou traversées. Dans « Babel », il utilise des flûtes venues des quatre coins du monde et livre sa musique singulière riche des parfums et des sonorités orientales.

A travers son projet « Babel », le flutiste convoque le mythe de Babel mais dans son histoire les musiciens parlent le même langage universel et se comprennent. Dans le respect de la transmission orale commune à toutes les cultures traditionnelles de l’Orient et du Moyen-Orient, l’orchestre élabore une musique destinée à être comprise par tout un chacun, ici et ailleurs, par-delà les langues, les frontières et les coutumes culturelles.

Imprégné d’une poésie intemporelle, l’album « Babel » ouvre les routes d’un voyage dépaysant et ressourçant. Il décloisonne les traditions orientales et moyen-orientales et invente un nouveau monde où il fait bon oublier les différences et rêver d’un ailleurs métissé et unificateur.

Daniel Goyone

Daniel Goyone et French Keys dans Jazz sous le sapin #2Issu du monde du jazz, le pianiste Daniel Goyone a élargi sa pratique en direction des musiques latino-américaines (cubaine et brésilienne) et indiennes. Depuis son premier disque paru en 1982, il a développé un univers de compositeur à l’écart des classifications musicales habituelles. On retrouve dans son univers des échos de la musique classique française mais ce pionnier de l’extension de la pédagogie du jazz a aussi mis l’improvisation au cœur de sa musique.

Sur l’album “French Keys” (Music Box Publishing/InOuie Distribution) sorti le 23 novembre 2018, le piano de Daniel Goyone dialogue avec le vibraphone et les percussions de Thierry Bonneaux. La collaboration des deux musiciens date d’une vingtaine d’années et cette entente musicale est perceptible dès la première écoute. Enregistré à la Buissonne par Gérard de Haro l’opus possède une telle qualité audio qu’il est possible de saisir les moindres nuances de la musique; On entend presque les notes s’élever des claviers du piano et du vibraphone et l’air vibrer sous l’effet des percussions.

Complices, les deux musiciens se jouent des limites des styles pour créer un univers très personnel et accessible dès la première écoute. Leur musique s’écoule avec fluidité et restitue des influences diverses dont le jazz fait partie mais on est loin du jazz pratiqué par le duo Corea-Burton ou celui plus chambriste de Guillaume de Chassy et David Patrois  Les titres jouent avec les mots comme les musiciens avec les notes. Sur les dix-huit plages, le pianiste fait un clin d’oeil à Satie en solo.

Une musique acoustique où mélodies et rythmes vibrent à part égales. On se laisse gagner par le sourire et la sérénité au fur et à mesure de l’écoute de cet album dont le groove et les nuances n’ont cesse de surprendre.

Onze Heures Onze Orchestra

onze-heures-onze-orchestra-vol-2 dans Jazz sous le sapin #2Sorti le 11 mai 2018, l’album « Onze Heures Onze Orchestra volume 2 » (Onze Heures Onze /Absilone) fait suite au volume 1 sorti en 2017 et prolonge le travail du grand orchestre né en 2014 sur l’initiative du label Onze Heures Onze pour réunir les instrumentistes actifs au sein du collectif du même nom. Inspiré par les compositeurs du XXème et XXIème siècle, le répertoire explore les œuvres de Morton Feldman, Olivier Messiaen, Conlon Nancarrow et Edgar Varese.

Affranchis de nombreux codes, tant au niveau de l’écriture que de l’interprétation, les musiciens livrent une musique très actuelle qui met en cohérence héritage et création. Improvisateurs hors normes et compositeurs pour la plupart, les instrumentistes élaborent une esthétique orchestrale qui alterne entre foisonnement et minimalisme.

Les créateurs de cette musique ont pour nom, Alexander Herer (piano, Fender Rhodes), Olivier Laisney (trompette), Stéphane Payen (saxophone alto), Denis Guivarc’h (saxophone alto), Julien Pontvianne (saxophone ténor), Johan Blanc (trombone), Michel Massot (tuba), Magic Malik (flûte), Stefan Caracci (vibraphone), Joachim Govin, Florent Nisse (contrebasse), Thibault Perriard, Franck Vaillant (batterie).

Un album bienvenu pour découvrir avec bonheur une musique complexe rendue séduisante par un orchestre qui maîtrise l’art du contrepoint et celui des échanges.

Edward Perraud

Edward Perraud et Espaces dans Jazz sous le sapin #2Le batteur, percussionniste et compositeur Edward Perraud a voulu « écrire tout un opus pour célébrer les intervalles, dans lequel chaque composition est une offrande à un des 12 intervalles du langage tonal compris au sein d’une octave ». Pour ce faire il a convié le contrebassiste Bruno Chevillon et le pianiste Paul Lay à le rejoindre pour servir la musique qu’il a imaginée. Ensemble ils ont enregistré l’album « Espaces » (Label Bleu/L’Autre Distribution) sorti le 21 septembre 2018.

La musique de ces trois musiciens est très éloignée de la forme habituelle du classique trio jazz piano-contrebasse-batterie. Outre la forte identité de chacun des musiciens entre aussi en ligne de compte dans l’équation musicale la teneur des compositions proposées par Edward Perraud. Il a en effet conçu son projet pour mettre en lien tous les espaces qu’il associe au son, aux notes, et plus largement à la musique. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il a conçu de nommer son album « Espaces » au pluriel.

Il relie ainsi l’espace acoustique, lieu où la musique est jouée et enregistrée. L’espace qui existe entre deux sons et détermine les tons, demi-tons (dans le langage tonal). L’espace-temps et la théorie de la relativité qui en découle. L’espace infini du cosmos pourtant silencieux et celui des trous noirs si mystérieux. L’espace visuel est aussi présent à travers les photos qui inspirent les compositions et figurent sur le livret.

On est saisi par la résultante de l’écoute et de la réactivité de tout instant qui unit les musiciens et leur permet de donner sens aux notes, de les inventer, bref de les projeter bien au-delà des portées. On est touché par la grâce de l’expression du trio qui transforme des vibrations sonores en sensations vertigineuses. Sensuelle et créative, la musique bondit et sursaute, se coule en souplesse, suspend le temps ou le surprend. Sa poésie stimule l’imagination de l’oreille attentive qui capte aussi le silence souvent convié. Dans cet opus les pièces s’enchainent avec finesse comme quatorze parcelles d’un tout auquel on ne peut que succomber.

Le bien nommé « Espaces » ouvre aussi l’espace de l’écoute. Sans forcer cette dernière, il la captive par le mystère et la force qui se dégagent de ses plages et cela est suffisamment rare pour faire de cet opus un des plus marquants de cette année 2018.

Frank Woeste

Frank Woeste et Libretto Dialoges Vol 1dans Jazz sous le sapin #2Leader de « Pocket Rhapsody », le pianiste et claviériste Frank Woeste a fondé le Studio Libretto avec l’ingénieur du son Erwan Boulay. Le musicien a invité plusieurs musiciens avec qui il a déjà partagé la scène, à dialoguer avec lui dans des duos spontanés. L’album « Libretto Dialogues Vol 1 » (Phonart/Socadisc/Belove) sorti le 09 novembre 2018 témoigne de la teneur de dix de ces « Dialogues ».

Le principe qui préside à ces duos est simple. Frank Woeste propose à chacun de ses complices une partition qu’ils n’ont jamais jouée ensemble. Ainsi, sans plus de préparation que quelques arrangements posés a minima pour favoriser les échanges, les musiciens se lancent et enregistrent pas plus de trois prises « sans filet » avec une prise de son à l’ancienne sans possibilité de reprendre des parties. Ces instantanés musicaux restituent une musique proche des conditions scéniques.

Sur « Libretto Dialogues Vol 1 » figurent les dix dialogues où Frank Woeste échange avec Baptiste Trotignon (piano), Scott Colley (contrebasse), Olivier Ker Ourio (harmonica), Mark Turner (saxophone ténor), David Enhco (bugle), Larry Grenadier (contrebasse), Eric Vloeimans (trompette), Greg Hutchinson (vibraphone), Sylvain Rifflet (saxophone ténor), Seamus Blake (saxophone ténor). Au regard des musiciens présents sur cette liste, on présume d’emblée que la teneur des duos sera du meilleur cru et l’écoute des plages confirme d’ailleurs cette hypothèse.

Outre la qualité des dialogues et leur richesse, le répertoire présente une superbe cohérence musicale. Certes les ambiances varient mais la palette musicale de chaque morceau complète les couleurs du titre précédent et s’accorde avec les teintes du morceau suivant.

On note avec intérêt que le premier titre de l’album porte le numéro 21 et l’on peut donc escompter qu’il y aura suffisamment de matériau pour justifier la sortie d’un éventuel Volume 2 que l’on appelle chaleureusement de nos vœux.

Ces cinq albums d’exception s’inscrivent dans la dynamique plurielle de cette musique dénommée jazz qui vit et vaut par ses différences, ses ouvertures, ses filiations, sa pluralité et ses ruptures qui tous contribuent à son évolutivité.

Jazz Campus en Clunisois 2021 – Joce Mienniel & Pierre Durand

Jazz Campus en Clunisois 2021 – Joce Mienniel & Pierre Durand

Le 25 août, Jazz Campus en Clunisois 2021 déroule une soirée en deux parties. Après le projet « Dans la Forêt » de Joce Mienniel, le « Roots Quartet » du guitariste Pierre Durand propose sa musique qui fusionne avec une grande cohérence les musiques qui ont forgé sa personnalité. Le public a apprécié ces deux spectacles dont les identités musicales différentes lui ont permis de s’immerger entre forêt et groove.

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Jazz Campus en Clunisois 2021 – Joce Mienniel & Pierre Durand

Jazz Campus en Clunisois 2021 – 60% de Matière Grave

Pour sa quatrième soirée, Jazz Campus en Clunisois 2021 propose « 60% de Matière Grave », un projet mené par le contrebassiste Jean-Philippe Viret avec Jean-Charles Richard au saxophone baryton et François Thuillier au tuba. Lors du concert du 25 août au Théâtre les Arts de Cluny, ces trois instruments imposants ont révélé au public combien la légèreté fait partie de leur vocabulaire. Leur musique élégante et sensible a fait l’unanimité.

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Jazz Campus en Clunisois 2021 – Joce Mienniel & Pierre Durand

Jazz Campus en Clunisois 2021 – Felsh! & Théo Ceccaldi Trio

Le 24 août 2021, Jazz Campus en Clunisois présente deux trios sur la scène du Théâtre Les Arts de Cluny. Le trio bourguignon Felsh! t précède Théo Ceccaldi Trio. Le public très attentif fait un accueil chaleureux au premier groupe très inventif et manifeste un enthousiasme unanime vis à vis de la deuxième formation dont la virtuoité n’a d’égale que son inventivité. Une soirée fort réussie qui présente deux facettes du jazz.

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Jazz sous le sapin#1… piano à fond !

Jazz sous le sapin#1… piano à fond !

G. Mirabassi, R. Negro, J.O. Mazzariello, E. Pieranunzi

« Jazz sous le sapin #1 » propose cinq références d’albums enregistrés par quatre pianistes de générations et de styles différents. Giovanni Mirabassi, Roberto Negro, Julian Oliver Mazzariello et Enrico Pieranunzi. Difficile de choisir parmi ces projets tous plus attractifs les uns que les autres !

Giovanni Mirabassi

Giovanni Mirabassi Trio et Summer' s Gone dans Jazz sous le sapin#1Pour ses vingt ans de carrière, le pianiste italien basé à Paris propose un album empreint d’une douce nostalgie et d’une sereine musicalité.  Sur l’album “Summer’s gone” (CamJazz/Pias) paru le 30 novembre 2018, le pianiste Giovanni Mirabassi revient en trio, entouré du contrebassiste Gianluca Renzi et du batteur Lukmil Perez

L’album témoigne de l’art raffiné de ce virtuose du clavier. Telles des comètes vertigineuses, les improvisations inventives du pianiste irradient de lumière la voie lactée de ses élégantes mélodies. L’expression de ce virtuose du clavier fait coexister une grande sensibilité mélodique, un sens avéré du rythme et de riches climats harmoniques.

On capte la complicité qui unit les trois musiciens et l’on se sent accueilli dans l’univers raffiné du trio du pianiste.

Roberto Negro

Roberto Negro et Kings and Bastards dans Jazz sous le sapin#1« Kings and Bastards » (Cam Jazz/Pias) sorti le 16 novembre 2018, le premier album solo du pianiste Roberto Negro restitue la vision musicale du monde de cet artiste qui ne cesse de surprendre et de combler son public. On a déjà pu apprécier nombre de projets comme son duo avec Theo Ceccaldi, avec « Kimono », « Dadada » ou encore « Les Métanuits » avec Émile Parisien. Son disque enregistré en solo permet de prendre mieux encore la mesure de l’amplitude des possibles de ce pianiste.

En mode introspectif ou extraverti, Roberto Negro donne à entendre l’arc en ciel lumineux de son art sur piano préparé ou sur le clavier « classique », aux croisées des sonorités acoustiques et électroniques.  Mutin mais sérieux, l’artiste se joue des rythmes, des ambiances et des mélodies. Son piano explore avec romantisme, lyrisme ou humour des ambiances chargées de nostalgie ou de folie.

Au long des treize plages, peut-être conviendrait-il mieux d’écrire des treize atmosphères que crée Roberto Negro, on se prend à rêver à rire, sourire, grogner, exulter, pleurer, rire, soupirer, rêver, espérer. Quoi demander de plus ?

Julian Oliver Mazzariello

Julian Oliver Mazzariello et Debut dans Jazz sous le sapin#1Pour son premier album enregistré en septembre 2017 en tant que leader, le jeune pianiste anglo-napolitain Julian Oliver Mazzariello se présente en trio avec André Ceccarelli à la batterie et Rémi Vignolo à la contrebasse. Sur « Debut » (Via Vento /Socadisc) sorti en France le 23 novembre 2018, le pianiste propose neuf plages dont sept compositions originales, Accarezzame de Pino Calvi et le superbe Que reste-t-il de nos amours ?.

Dans cet album soigné et nuancé, la mélodie s’impose en reine avec son royal compère, le dénommé swing. En définitive, ce disque d’une facture plutôt classique propose une musique raffinée qui n’oublie pas de groover.

On se plaît à écouter cet album encore et encore, sans jamais se lasser.

Enrico Pieranunzi

Le lyrisme et la créativité du pianiste romain Enrico Pieranunzi font de lui un des grands maîtres européens du piano. Nourri de jazz et de musique classique européenne, le pianiste a joué avec les plus grands noms du jazz et possède une discographie impressionnante, plus de 70 albums sous son propre nom. Il a par ailleurs composé plus de 300 pièces dont certaines sont devenues des standards. Chaque année voit la sortie de plusieurs de ses albums que l’on découvre toujours avec un égal plaisir car il sait se renouveler tout en restant lui-même.

Enrico Pieranunzi et Play Gershwin dans Jazz sous le sapin#1Sorti le 30 novembre 2018, l’opus « Play Gershwin » (CamJazz/Pias) réunit le pianiste Enrico Pieranunzi, son frère le violoniste Gabriele Pieranunzi et le clarinettiste Gabriele Mirabassi. Le trio interprète la musique de Gershwin comme il est peu souvent donné de l’entendre.

L’écriture symphonique de la célèbre Rhaposody in Blue et du non moins connu An American in Paris est transposée et arrangée par le pianiste pour le trio. Ces trois prodigieux musiciens privilégient plus leur sensibilité que leur virtuosité et restituent l’esprit de la musique du maître de Broadway. Le piano élégant et délicat d’Enrico Pieranunzi fait résonner quatre des préludes de Gershwin d’une musicalité vibrante. La composition du pianiste Variazioni su un tema di Gershwin permet de goûter aux improvisations subtiles des trois transalpins.

On tombe sous le charme de ce trio chambriste qui s’approprie sans la trahir la musique de Monsieur Gershwin.

Enrico Pieranunzi-Thomas Fonnesbaek_Blue Walt dans Jazz sous le sapin#1Sorti le 23 novembre 2018 l’album « Live At Gustav’s - Blue Waltz » (Stunt Records/Una Volta Music) permet d’écouter cette fois le pianiste Enrico Pieranunzi en duo avec le contrebassiste Thomas Fonnesbaek.

Sur les dix plages enregistrées live en juillet 2017 à Copenhage au Gustav Bistrot le duo interprète principalement des compositions du pianiste et un morceau du contrebassiste auxquelles s’ajoutent les standards Everything I Love et All the Things You Are. Le piano dynamique et poétique dialogue avec fluidité avec la contrebasse élégante et dansante. Les deux musiciens échangent avec un plaisir évident et assurent la rythmique avec efficacité et souplesse.

On est transporté dans un monde partagé entre énergie et sensibilité.

En définitive, pourquoi choisir ? Le mieux est peut-être de les écouter tour à tour et de les garder tous,  car c’est bien dans la diversité que réside la force du jazz.

Jazz Campus en Clunisois 2021 – Joce Mienniel & Pierre Durand

Jazz Campus en Clunisois 2021 – Joce Mienniel & Pierre Durand

Le 25 août, Jazz Campus en Clunisois 2021 déroule une soirée en deux parties. Après le projet « Dans la Forêt » de Joce Mienniel, le « Roots Quartet » du guitariste Pierre Durand propose sa musique qui fusionne avec une grande cohérence les musiques qui ont forgé sa personnalité. Le public a apprécié ces deux spectacles dont les identités musicales différentes lui ont permis de s’immerger entre forêt et groove.

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Jazz Campus en Clunisois 2021 – 60% de Matière Grave

Pour sa quatrième soirée, Jazz Campus en Clunisois 2021 propose « 60% de Matière Grave », un projet mené par le contrebassiste Jean-Philippe Viret avec Jean-Charles Richard au saxophone baryton et François Thuillier au tuba. Lors du concert du 25 août au Théâtre les Arts de Cluny, ces trois instruments imposants ont révélé au public combien la légèreté fait partie de leur vocabulaire. Leur musique élégante et sensible a fait l’unanimité.

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Jazz Campus en Clunisois 2021 – Felsh! & Théo Ceccaldi Trio

Le 24 août 2021, Jazz Campus en Clunisois présente deux trios sur la scène du Théâtre Les Arts de Cluny. Le trio bourguignon Felsh! t précède Théo Ceccaldi Trio. Le public très attentif fait un accueil chaleureux au premier groupe très inventif et manifeste un enthousiasme unanime vis à vis de la deuxième formation dont la virtuoité n’a d’égale que son inventivité. Une soirée fort réussie qui présente deux facettes du jazz.

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