Elégance, sensibilité et légèreté
Pour sa quatrième soirée, Jazz Campus en Clunisois 2021 propose « 60% de Matière Grave », un projet mené par le contrebassiste Jean-Philippe Viret avec Jean-Charles Richard au saxophone baryton et François Thuillier au tuba. Lors du concert du 25 août au Théâtre les Arts de Cluny, ces trois instruments imposants ont révélé au public combien la légèreté fait partie de leur vocabulaire. Leur musique élégante et sensible a fait l’unanimité.
Composé de trois instruments de familles différentes, cordes, bois à anche simple et cuivre, le trio acoustique réuni autour de Jean-Christophe Viret a offert aux spectateurs du festival Jazz Campus en Clunisois une musique d’une grâce sans pareille. En effet, le 25 août 2021, les trois musiciens ont exploré avec délice l’univers infini de la matière grave et offert au public du Théâtre les Arts de Cluny une musique exigeante mais accessible, inventive et savoureuse, radieuse et lyrique.
Relégués au fond de l’orchestre symphonique où ils sont appelés « les gros », la contrebasse, le saxophone baryton et le tuba assurent la fondation indispensable de toute harmonie. Lorsqu’ils sont confiés aux mains des jazzmen virtuoses que sont Jean-Philippe Viret (contrebasse), Jean-Charles Richard (saxophone baryton) et François Thuillier (tuba), ces instruments ont dispensé une musique élégante, sensible et d’une inouïe légèreté.
Tout au long du concert, les trois musiciens hors du commun font preuve d’une maîtrise technique sans faille et aux cours de leurs improvisations, ils développent des nuances harmoniques raffinées tout en assurant la dimension rythmique d’une musique chambriste légère et sensible. Sur les élégantes mélodies, la parole circule avec fluidité entre les trois instrumentistes.
Lorsque le saxophoniste véloce et le tubiste virtuose explorent le registre aigu de leurs instruments respectifs, la contrebasse assure une solide assise rythmique. Les rôles s’inversent et à leur tour, tuba et baryton proposent un écrin rythmique aux cordes de la contrebasse boisée que caresse l’archet. Chants et contrechants se parent de délicatesse. Les molécules aériennes n’en finissent pas de vibrer, soumises tour à tour à une nostalgie délicate, à un swing débridé, une tendresse mélancolique ou un brin de gravité réflexive.
Les musiciens se permettent des fantaisies mélodiques, véritables merveilles de délicatesse. Les sons rebondissent et malgré ses phrasés complexes, la musique swingue de malice et réserve des moments surprenants… lorsque le tubiste chante dans l’embouchure en même temps qu’il souffle, quand la contrebasse endosse le rôle d’un surdo et entraîne les notes dans une procession dansante que ne renieraient point les Brésiliens.
Au fil de la soirée se succèdent les compositions de Jean-Philippe Viret, Entre deux rêves, Pour rire en Mai, Un Chinon, chinon, un nichon, Mon petit lapin (en hommage au violoniste Stéphane Grappelli qui affublait ses accompagnateurs de ce nom), De fil en aiguille, Choro devant. C’est avec Lucullus, joué en rappel que se termine le concert, Sur cette composition de François Thuillier empreinte de nostalgie, les trois instruments font preuve de mordant autant que de velouté.
Le public a savouré les nuances harmoniques raffinées de ce concert qui s’est avéré un véritable concentré d’émotions. Finallement, contrebasse, saxophone baryton et tuba ne sont pas aussi graves qu’ils y paraissent.
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