« Warm Canto », le monde imaginaire de Leïla Martial

« Warm Canto », le monde imaginaire de Leïla Martial

Immersion dans un univers sans limites

Trois ans après « Babel », Leïla Martial et Baa Box s’aventurent au carrefour de tous les possibles sur l’album « Warm Canto ». Avec Eric Perez et Pierre Tereygeol, la chanteuse explore de nouveaux espaces. Loin des formats habituels, souvent sans les mots, le souffle se fait son, invente un imaginaire poétique et dessine les contours d’un univers sans limites.

Couverture de l'album Warm Canto de Leila Martial-Baa BoxAprès « Dance Floor » (2012) et « Babel » (2016), la vocaliste Leïla Martial revient avec son troisième opus, « Warm Canto » sorti le 12 avril 2019 chez Laborie Jazz. Elle entraîne ses deux complices de Baa Box dans l’univers où la voix délire en maître. Tous les trois inventent un monde imaginaire où le chant-son est roi.

Les deux instrumentistes, Eric Perez (guitare, percussions) et Pierre Tereygeol (guitare) joignent aussi leur voix à celle de Leïla Martial. Les trois artistes inventent un monde imaginaire où le son fait sens mais la chanteuse demeure la pierre angulaire du projet qu’elle fait étinceler de mille cristaux. Certes des réminiscences de chants pygmées, inuit et tziganes affleurent sous les expressions multiples de la voix de la chanteuse mais le cœur du propos de Leïla Martial réside surtout dans sa faculté à imaginer, à renouveler son inspiration, à s’engager dans un processus de création.

Au centre du projet les voix enchantent et réchauffent l’atmosphère. Or, l’air dont la température augmente, s’élève. Dans son ascension, il entraîne celles et ceux qui se sont laissés gagner par la chaleur des voix. Ainsi, « Warm Canto » s’inscrit vraiment dans un processus dynamique et physique où la voix devient le combustible qui alimente le feu de la vie.

« Warm Canto »

L’album emprunte son titre à Warm Canto, une composition du célèbre pianiste de jazz Mal Waldron (1925-2002) qu’il a enregistrée en 1961 sur l’album « The Quest » entouré d’Eric Dolphy (clarinette), Ron Carter (violoncelle), Joe Benjamin (contrebasse) et Charlie Persip (batterie). Leïla Martial et Baa Box se sont réapproprié le titre, l’ont projeté, dépaysé dans un monde qui leur appartient en propre, un univers céleste et onirique éloigné des sphères conventionnelles.

Loin des cadres convenus

Sur « Warm Canto » la voix ouvre de nouvelles pistes exploratoires, invente une poésie voyageuse qui inaugure un voyage imaginaire et dépaysant.

Hors des univers normés et à distance des formes vocales formatées, Leïla Martial qui se présente sur son site comme vocaliste, clown et performeuse, mène le bal. Dans sa ronde échevelée, elle entraîne le langage qui devient presque superflu et elle le réinvente. En fait, sa force de conviction et son énergie sont telles qu’il n’est nul besoin de posséder des clés pour accéder à sa syntaxe et comprendre sa nouvelle langue. Sans dico et sans traducteur, l’oreille décrypte d’instinct le sens des mots-sons en captant l’émotion qui se dégage.

Le son devient sens

Accompagné(s) par percussions, guitares, glockenspiel et senza, le(s) chant(s) plan(ent) au-dessus d’un nouveau monde qu’il(s) irradie(nt) de sincérité. En effet, on perçoit d’emblée que seuls des corps libérés peuvent restituer des sons d’une telle fluidité et d’une telle véracité. En abandonnant les chemins convenus du chant et des postures conventionnelles, les trois complices ont certes pris des risques mais ils ont triomphé. En effet leur chant étincelle et touche les âmes, les corps et les cœurs.

A leur écoute il prend une furieuse envie de les rejoindre… mais du chemin demeure à parcourir pour y parvenir car on reste presque sans voix à les écouter… c’est un comble !

Du corps sort le souffle, du souffle naît le son, le son devient sens… et avec « Warm Canto », la vie se réchauffe.

Au fil des pistes de « Warm Canto »

 

En prologue, telle une plasticienne de la voix, Leïla élabore un scat a capella et sculpte Amuse Bouche qui ouvre le festin vocal de « Warm Canto ». A partir d’un motif réitératif, la chanteuse se transforme ensuite en funambule vocale accompagnée par ses complices sur le fil d’une Nuit Pygmée tout à tour calme et volcanique.

On se laisse captiver plus tard par le Sourire du Clown où la voix éthérée et impalpable de la chanteuse flotte dans un imaginaire bruitiste que créent ses deux compères. Impossible d’échapper alors aux deux mouvements de la Danse du Clown dont on ressort essoufflé mais réchauffé. Boucles musicales et séquences rythmiques contrastées suggèrent une danse-transe à laquelle il est difficile d’échapper. La voix devient un instrument à la sonorité envoûtante.

Advient ensuite Forget and Be, une simple mélodie chantée en anglais. Diaphane et abreuvée de sérénité, la voix convainc … il est vraiment possible de vivre, respirer et d’être soi. Un pur miracle !

L’univers évolue encore. Accompagnées du son pur de la guitare acoustique, les vocalises émouvantes de la chanteuse évoquent sur Jeanne une quête de simplicité et de béatitude dans laquelle il fait bon s’immerger mais le paysage change encore. Avec Serendipity on pénètre plus avant dans le folklore imaginaire de Leïla Martial. On découvre la magie de son monde musical multicolore où ses prouesses vocales époustouflantes sont portées par une rythmique aux accents d’un rock qu’on croirait issu de favelas célestes ou africaines. La magicienne entame ensuite des incantations convaincantes qui engagent à rejoindre le trio.

C’est ensuite le chant éthéré de Leïla Martial qui métamorphose Warm Canto et le projette loin des frontières de son monde originel. La douceur fondamentale de la composition jazz se pare d’un chaleureux environnement.

La voix de la chanteuse se transforme encore. Elle devient une offrande spirituelle dont la force se densifie tout au long de Petit Temps Vo. Elle se pare même d’un brin de folie suggérée par la rythmique percussive. Le contraste est abrupt avec le chant cajoleur et sensible de Solat paré de l’accompagnement lumineux des guitares et des voix masculines caressantes.

Épilogue attendu, Pieds Nus provoque un envoûtement total. Il conjugue et mixe voix et percussions corporelles. Sous le charme, on quitte l’album au rythme des pas du trio qui font écho à ceux du prologue mais la neige a fondu.

On plonge dans le monde de Leïla Martial avec quelques vidéos mises en ligne à  l’occasion de la sortie de « Warm Canto » avec en avant-goût Warm Canto #4 à visionner tout de suite…

Les performances scéniques de Leïla Martial valent toujours le déplacement. Plusieurs datent se profilent pour succomber live à l’envoûtement de « Warm Canto ». Bonne nouvelle donc que la date du prochain concert de Leïla Martial annoncée le 02 mai 2019 à 19h30 & à 21h30 à Paris au Duc des Lombards pour la sortie de l’album.

Que l’on se rassure, la musique de Baa Box va aussi réchauffer le Café du Boulevard de Melle le 04/05/19 puis le Manchester Jazz Festival le 26/05/19 avant de revenir le 08/06/19 à Toulouse dans le cadre du Festival Rio Loco puis passer ensuite par Montreuil Jazz Festival le 15/06/19, rejoint Eus et Mes de Jazz le 28/06/19 avant d’allumer un feu d’artifice au Paris Jazz Festival le 14/07/19 au Parc Floral. Les trois complices vont se produire aussi le 06/07/19 à Bolzano dans le cadre du Sud Tyrol Jazz Festival avant de revenir au Théâtre en Garrigue de Port-Nouvelle le 19/07/19 puis faire étape ensuite à Montpellier le 20/07/19 avant de rejoindre le festival Jazz in Marciac  le 31/07/19. ICI pour suivre l’actualité des concerts de Leïla Martial,

Dal Sasso Big Band – « John Coltrane’s Africa/Brass Revisited »

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« Música Sin Fin », premier album solo de Mario Stantchev

« Música Sin Fin », premier album solo de Mario Stantchev

Un opus sensible et lumineux à écouter sans fin

Sorti le 19 avril 2019, « Música Sin Fin » est le premier album solo de Mario Stantchev. Des douze compositions originales du pianiste se dégagent une infinie sensibilité, une superbe maîtrise du clavier et une absolue sérénité. Dans une approche dynamique, Mario Stantchev invite toutes ses influences musicales auxquelles il associe silence, lyrisme, romantisme, fougue et un rien de mélancolie. A écouter sans fin.

Couverture de l'album solo de Mario Stanchev, Musica Sin Fin« Música Sin Fin » le premier album solo de Mario Stantchev est publié le 19 avril 2019 chez Cristal Records en CD et édité en 300 exemplaires vinyles chez Ouch ! Records, label dirigé par Lionel Martin qui a aussi assuré la direction artistique de l’album.

Les douze titres composés par le pianiste ont été enregistrés le 27 octobre 2017 par Gérard de Haro aux Studios La Buissonne de Pernes-les-Fontaines au cours d’une séance produite par Marc Thouvenot et Ouch ! Records.

De la Bulgarie à la France…

Riche et diversifiée, la vie musicale de Mario Stantchev a commencé à Sofia, en Bulgarie où il est né d’une mère chanteuse lyrique et d’un père pianiste concertiste classique. Il suit un enseignement classique de haut niveau à Sofia et obtient le premier prix au Conservatoire National de Sofia. Adolescent, il découvre le jazz à travers la musique de Monk et pratique ensuite un jazz qui concilie tradition bulgare et jazz moderne. Ses prestations aux festivals de Sofia entre 1977 et 1979 lui valent le succès.

En 1980, empêché par le gouvernement bulgare d’aller jouer au festival « Nancy Jazz Pulsations », Mario Stantchev fuit la Bulgarie et rejoint la France. Après Nancy où il a retrouvé sa mère, il s’installe à Lyon où il se produit en concert et devient enseignant de piano au Conservatoire National de Région de Lyon. En 1984, il fonde le département « Jazz et Musiques contemporaines » où il exercera une activité pédagogique pendant 30 ans.

Entre 1980 et 2018, une riche carrière

Au fil des années, Mario Stantchev fait coexister avec bonheur une carrière de pédagogue, de compositeur et d’instrumentiste où il concilie musique classique, jazz et de nombreuses autres expressions musicales vers lesquelles le porte sa curiosité sans limite. Il multiplie les rencontres avec des musiciens français, européens et nord-américains et s’exprime au sein de formations variées (duo, trio, quartet, sextet,…).

Programmé sur de nombreuses scènes parmi les plus prestigieuses (Vienne, Ramatuelle, Nancy …), il retourne jouer en Bulgarie après la chute du mur de Berlin. Il mène une vie musicale riche et diversifiée relatée dans le « Mini Mémo » qui reprend plus en détails les différentes étapes de la carrière du pianiste.

Mario Stantchev a certes publié des albums de jazz dans des formations variées, « Un certain parfum » (1985) en trio avec Daniel Humair et Mike Richmond, « Kaléidoscope » (1996) où il joue dans des formats variés avec nombre d’artistes européens et américains, « Priyatelstvo » (2001) et « Kukeri » (2006) avec « Mario Stantchev Sextet », en duo sur « Duo » (1997) avec le guitariste Michel Perez etcouverture de l'album Gottschalk de Mario Stanchev et Lionel Martin « Jazz before Jazz » en 2014 avec le saxophoniste Lionel Martin.

Sur scène le pianiste prend plaisir à s’exprimer en solo mais jusqu’en 2018, il n’a pas enregistré un disque entièrement consacré à son expression solo.

Depuis 2008, Mario Stantchev fait régulièrement SaLyon chez son ami le facteur de piano, Yves Dugas (Lyon Music), ce qui donne l’occasion à un public fidèle de suivre son activité musicale.

2019, « Música Sin Fin », premier album solo de Mario Stantchev

On a souvent écouté s’exprimer sur scène Mario Stantchev en solo mais il a fallu attendre 2019 pour qu’il publie un album solo. « Música Sin Fin » sorti le 19 avril 2019 chez Cristal Records en CD et est édité en 300 exemplaires vinyles chez Ouch ! Records.

Histoire d’un album

A l’image de la carrière musicale de Mario Stantchev, « Música Sin Fin » inscrit son histoire dans un processus de rencontres qui débutent en 2017 pour déboucher en 2019 sur un album lumineux et sensible.

Une chaîne de création…

… des images suscitent les textes des « Chroniques Minuscules » écrites par Christophe de Beauvais. Le couple image/chronique est ensuite proposé à des musiciens improvisateurs et leur inspire des musiques. C’est ce processus que propose Marc Thouvenot à six pianistes : improviser sur les « Chroniques Minuscules » et créer des musiques qui résonnent avec leur univers musical. René Bottlang, Mario Stantchev, Camille Thouvenot, Pascale Berthelot, Stefan Oliva et Denis Badault, les six pianistes acceptent l’exercice et, en 2017, Gérard de Haro enregistre leurs prestations dans des conditions identiques aux Studios La Buissonne.

Un texte très éclairant de Marc Thouvenot est publié sur le passionnant site Nepantla et témoigne du processus d’improvisation de ces six musiciens à partir des « Chroniques minuscules » de Christophe de Beauvais. C’est ainsi que « Mario Stantchev a, lui, choisi la voie de l’improvisation écrite. Pour chacune des quatorze Chroniques de son choix il a spécialement écrit une musique qu’il a ensuite enregistrée, dans le mode d’un interprète plus que dans celui d’un improvisateur. »

De l’enregistrement à l’album

Depuis 2016, Cristal Records & le label indépendant spécialisé dans le vinyle, Ouch ! Records crée par le saxophoniste lyonnais Lionel Martin collaborent afin de proposer des projets atypiques. Parmi ceux-là, « Jazz before Jazz » (2014), enregistré par Mario Stantchev et Lionel Martin, figure en bonne place.

Le pianiste Mario Stantchev confie les bandes enregistrées en 2017 à Lionel Martin. Le saxophoniste et directeur du label lyonnais Ouch ! Records assure la direction artistique du projet qui va aboutir à l’album « Música Sin Fin ».

Avant la sortie de l’album

Le jeudi 04 avril 2019, Mario Stantchev a donné un court récital solo chez Yves Dugas dans le cadre d’un SaLyon Music.

Après une courte partie consacrée à des pièces du répertoire de son père, pianiste de salon dans l’entre-deux guerres, le pianiste poursuit non sans humour, avec deux compositions, Why, en hommage au Warum du romantique Robert Schumann et Beethoven où quelques rythmes bulgares figurent l’énergie du grand compositeur. Il présente ensuite quelques titres de l’album « Música Sin Fin » avant sa sortie.

Le récital donné par Mario Stanchev dans les locaux de Lyon Music a été filmé par Yves Dugas que l’on remercie pour les vidéos offertes pour illustrer cette chronique.

Au fil des pistes…

De bout en bout de l’album, l’expression du pianiste démontre une superbe maîtrise de la ligne mélodique et propose de très riches climats harmoniques.

La déambulation musicale du pianiste débute avec Epilogue, très influencé par la photo proposée au pianiste. Dès les premières notes ciselées on plonge dans un paysage mélancolique et bucolique où un silence paisible s’insinue à travers les sonorités éthérées de l’instrument. Les notes répétées en boucle d’une gamme pentatonique dessinent autour de Rockefeller : Une belle âme, un tableau méditatif hypnotique.Les mains du pianiste Mario Stanchev sur le clavier du Bosendorfer le 02/04/19 à Lyon Music

Joke (la leçon) adopte un style plus léger et sautillant et tisse une ligne musicale ludique imprégné d’une tradition classique qui fait un clin d’œil complice au canon Frère Jacques. La richesse harmonique de Messiaen in the sky est dédiée au grand compositeur qui n’appréciait guère le jazz et ses rythmes à son goût trop peu subtils. Qui sait, à l’écoute de la richesse rythmique impalpable du morceau composé par Mario Stantchev le composteur amoureux des oiseaux aurait-il été convaincu par cette vision céleste du jazz ?

Inspirée par le personnage lunaire et réflexif de la photo des « Chroniques minuscules », une ritournelle tourne en boucle comme la musique d’un film muet où l’on entendrait s’animer la pensée de L’Ambassadeur. Le départ tourbillonne au rythme de notes irradiées de la lumière d’une possible renaissance après une fatale séparation. Elles tranchent avec l’atmosphère tendre de La tricoteuse qui n’est pas sans évoquer les ambiances des tableaux de Renoir. On entend presque le sautillement des brins de laine sur les aiguilles.

La composition En écoutant La Traviata (Alice) immerge dans un climat onirique et mélancolique redevable à Satie ou à l’impressionnisme de Liszt, à moins qu’il ne fasse écho aux souvenirs du petit Mario qui enfant écoutait la musique que jouaient ses parents, caché sous le piano.

Short Strory V déroule les réminiscences d’un voyage en Égypte à partir d’un motif réitératif à la main gauche sur lequel la main droite butine et papillonne des motifs aux saveurs orientales dans les aigus du piano. Les riches harmonies que développe Elégie mettent en lumière une mélodie poétique rayonnante d’une tendre tristesse. Au passage, on apprécie la référence du titre aux nombreuses élégies écrites par les compositeurs classiques.

Sur Requiem le jeu de piano captive et enivre plus qu’il n’attriste, il évoque des souvenirs heureux partagés avec une personne chère mais disparue. L’album se termine avec Música Sin Fin. Imprégné de grâce et de sérénité, le morceau ouvre la porte d’un monde porteur d’espérance.

Au cœur des douze compositions de « Música Sin Fin » réside le cristal de l’identité musicale de Mario Stantchev. Le phrasé du pianiste combine une dimension lyrique et romantique issue de ses influences classiques et un côté expressif dynamique ancré dans un jazz qui navigue entre force et finesse. L’album propose une musique à la fois sensible et fougueuse, onirique et descriptive, lyrique et virtuose. De « Música Sin Fin » se dégage une impression de profonde sérénité. Comme le suggère le titre de l’album… on pourrait écouter cette musique sans fin, jusqu’au bout du jour et de la nuit.

Le 30 avril 2019, à l’occasion de la Journée Internationale du Jazz plus simplement nommée « Jazz Day », l’association « Jazz à Fareins » et Jacques Seigneret organisent à 20h30 un concert gratuit de prestige au Théâtre du Château du Bouchet de Fareins Mario Stantchev se produit en piano. Belle manière de fêter la sortie de « Música Sin Fin ». Par contre en raison du nombre limité de places, la réservation est impérative (coordonnées ICI).

Dal Sasso Big Band – « John Coltrane’s Africa/Brass Revisited »

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Clin d’œil à Joachim Caffonnette Trio & « Vers l’Azur Noir »

Clin d’œil à Joachim Caffonnette Trio & « Vers l’Azur Noir »

Richesse harmonique et climats poétiques

Le pianiste Joachim Caffonnette appartient à la génération montante du jazz belge. Pour son deuxième album « Vers l’Azur Noir » il s’associe à une section rythmique énergique. Le jeu interactif du trio est habité par un swing omniprésent. La richesse harmonique du propos soutient des mélodies alertes ou poétiques. A suivre avec attention !

Le pianiste Joachim Caffonnette

Joachim Caffonnette©Roger Vantilt

Après plusieurs années passées à jouer en quintet, le pianiste belge Joachim Caffonnette rencontre le contrebassiste français Alex Gilson. Sur le conseil de ce dernier, en avril 2017 il fait appel au batteur français Jean-Baptiste Pinet. Les trois musiciens s’entendent à merveille.

Au printemps 2017 ils entreprennent une tournée entre Belgique, Luxembourg et France qui leur permet de trouver leur son. A la suite de cela ils conçoivent d’enregistrer un album annoncé pour le 19 avril 2019. Son titre « Vers l’Azur Noir » fait référence à un poème de Rimbaud.

L’album est dédié à tous les migrants désespérés qui se lancent vers la méditerranée comme vers une illusoire « mer des topazes » qui se transforme en un « azur noir » où se noie leur espoir. Plusieurs titres de l’album évoquent d’ailleurs cette problématique vis à vis de laquelle Joachim Caffonnette est fort impliqué.

« Vers l’Azur Noir »

Couverture de l'album Vers l'Azur Noir de Joachim Caffonnette trio« Vers l’Azur Noir » (Neuklang Records/See List) propose un répertoire de neuf titres parmi lesquelles six compositions du leader et trois reprises. Deux titres pop-rock, Hey Jude de Paul McCartney (dédié à Julian, le fils de John Lennon) et Sugar Man de Sixto Rodriguez. Un standard de jazz redevable à Thelonious Monk, Monk’s Dream.

A six titres enregistrés au Jet Studio de Bruxelles en novembre 2017 par Angelica Roca et mixées par Vincent De Bast, le groupe a ajouté trois morceaux captés live par Vincent de Bast lors d’un concert à la Cellule 133a à Bruxelles en septembre 2018. Grâce à cette proposition on saisit à la fois la précision du travail du trio en studio et la spontanéité des échanges en concert.

Cette double perception de la musique du trio permet de saisir l’écoute interactive qui relie les musiciens et le jeu symbiotique qu’ils développent. On appréhende ainsi la richesse harmonique des textures et les lignes mélodiques poétiques ou vivaces développées par le trio.

Au fil des titres

Les six premiers titres restituent le travail du trio en studio.

Après une délicate mélodie romantique, Perspectives se densifie harmoniquement et fait référence au contrepoint de Bach. La musique tourbillonne et l’on perçoit la synergie qui règne au sein du trio. Pris sur un tempo plus rapide, Inner Necessity déroule un swing fluide et souple auquel le superbe solo du batterie apporte une respiration.

Entre ténèbres et lumière, le piano interprète en solo Tripoli’s Sorrow, une élégante ballade élégiaque au parfum evansien. Le trio enchaîne avec une version lumineuse et pleine de fraîcheur de Hey Jude dont le développement restitue tout à fait l’esprit de l’original… il manque juste la coda et les na, na, na qu’on est tenté de fredonner in petto.

Joachim Caffonnnette Trio

Joachim Caffonnette Trio©Roger Vantilt

Intitulé en référence aux derniers mots du premier vers de « Ce qu’on dit au Poète à propos de fleurs » écrit par Arthur Rimbaud en 1871, Vers l’Azur Noir magnifie le versus lyrique du trio dont la poétique musicale ne restitue en rien l’ironie dont le texte rimbaldien est imprégné.

Pris sur un tempo jazz médium, Sugar Man prend ses distances avec la version originale du titre que Sixto Rodriguez a créé lors de sa brève carrière aux USA entre 1967 et 1971 et que l’on a retrouvé en 2013 après un regain de succès en Afrique du Sud en 1998. Avec son alternance de solos, la valse tendre inscrit son format dans un jazz on ne peut plus classique qui magnifie le thème.

Enregistrés live, les trois derniers titres captent l’impact du trio sur le public.

Sur À Mawda, la section rythmique accompagne avec ardeur le jeu effervescent du piano qui porte l’expression de sa colère vis à vis de la mort dramatique de la fillette kurde à qui est dédiée la chanson.

Le trio groove et semble s’amuser sur les presque huit minutes que dure Monk’s Dream. Dans le pur esprit de la composition de Monk, le piano ludique et élastique articule un chorus ponctué de virgules. Les séquences saccadées et les distorsions harmoniques nourrissent le propos du pianiste auquel le batteur répond par un solo fort inspiré.

Jax and Reddy marque la fin du voyage.  Cet épilogue met en évidence le goût du piano pour le décalage qu’il maîtrise d’ailleurs à la perfection, le souple mais solide soutien de la contrebasse et la réactivité admirable de la batterie.

La sortie de « Vers l’Azur Noir » donne à découvrir Joachim Caffonnette Trio. Un univers où lyrisme et dynamisme se disputent la préséance. Traversé par le swing et porté par une complicité perceptible, l’album propose une musique fort équilibrée où mélodie, harmonie et  improvisation coexistent avec bonheur.

Après un concert de sortie d’album prévu à Bruxelles le 18 Avril 2019, au Théatre Marni, le trio annonce une tournée avec un concert à Paris le 23 avril 2019 à 19h30 au Sunside. ICI pour suivre l’actualité des dates de concert de Joachim Cafonnette Trio.

Dal Sasso Big Band – « John Coltrane’s Africa/Brass Revisited »

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« Slow » par Yoann Loustalot et Julien Touery 4tet

« Slow » par Yoann Loustalot et Julien Touery 4tet

« Slow » réinvente la lenteur

Le quartet mené par le trompettiste Yoann Loustalot et le pianiste Julien Touery propose un album dont le titre annonce le propos, « Slow ». Loin de toute performance, le propos musical immerge dans des paysages sonores envoûtants. Impression de flottement, sensation de répit… le temps se dilate, il ralentit et advient le calme. Une ode à la lenteur pour lutter contre la rapidité.

Des premières aux dernières notes, « Slow » (Bruit Chic/ L’autre Distribution) entre en résonance avec le titre que les musiciens ont choisi de donner à leur disque dont la sortie est annoncée pour le 26 avril 2019.

Ces quatre artistes parmi les plus actifs et les plus talentueux de la scène hexagonale du jazz, Yoann Loustalot (trompette, bugle), Julien Touery (piano), Eric Surmerian (contrebassiste) et Laurent Paris (percussions) ont accordé leur musique au rythme de la lenteur dans un monde où la rapidité est devenue référence.

Par son esthétique, « Slow » réinvente la lenteur. L’album capte l’essence du temps qui s’en trouvé ralenti, dilaté, comme suspendu. Les ondes sonores déclenchent des sensations oniriques, des impressions impalpables. Une écoute en mode introspectif permet à la pensée d’accéder aux nuances des ondes sonores, de vibrer au rythme des échanges, de saisir chaque instant, et savourer chaque note, chaque silence, d’accéder au plaisir et à la beauté intrinsèque de la musique.

Les musiciens

Yoann Loustalot et Julien Touery 4tet

©Youri Lenquette

Parmi les nombreux projets où ils se croisent et ceux qu’ils mènent individuellement, le trompettiste et bugliste Yoann Loustalot et le pianiste Julien Touery ont uni leurs talents à ceux du contrebassiste Eric Surmerian et du percussionniste Laurent Paris pour composer et interpréter le répertoire de l’album « Slow » qui les réunit.

Fondateur du label « Bruit Chic », le trompettiste Yoann Loustalot mène de front plusieurs projets parmi lesquels les quartets « Old & New Songs » et « Lucky Dog ». Référence incontestée en matière de trompette, Enrico Rava dit de lui qu’il « n’est pas juste un beau son. Non |il] est le son de l’âme et il est si profond et si authentique que chaque note compte et conte ». Rien d’étonnant donc à ce que le trompettiste français invite sa trompette et son bugle dans le projet « Slow ».

Polyvalent et adepte de genres musicaux très variés qu’il maîtrise tous, le pianiste Julien Touery s’est fait connaître dans le quartet du saxophoniste Emile Parisien mais il participe aussi à de nombreux autres projets en tant que leader ou accompagnateur (Sylvain Kassap, Louis Sclavis, Vincent Peirani, Manu Codjia..).

Yoann Loustalot et Julien Touery prennent la plume et composent, à raison de cinq morceaux pour le trompettiste et trois pour le pianiste, auxquels Eric Surmerian et Laurent Paris ajoutent chacun un titre. Entre juillet et septembre 2018 le répertoire est enregistré dans les conditions du live au Studio Gil Evans d’Amiens par Philippe Teissier du Cros qui réalise aussi mixage et mastérisation au Studio Boxson à Paris.

Tempo lento

Depuis toujours les compositeurs font figurer sur les partitions des annotations indicatives du tempo. Les interprétations des musiciens suivent ou adaptent les consignes Sur « Slow », la promenade musicale évolue sur des tempi qui évoluent entre largo, lento et adagio, moderato peut-être. En jazz c’est souvent le terme de ballade qui désigne des morceaux joué sur un tempo lent.

Sur « Slow » les sonorités soignées des instruments et les mélodies dessinent une musique impressionniste dont les ambiances chambristes rivalisent de nuances. Elles suggèrent des sensations variables dont les climats musicaux engendrent des visions fixes ou mouvantes. On entend craquer les glaces, souffler les vents, respirer la terre, on perçoit le mouvement imperceptible des herbes et le déplacement des nuages. Ainsi captivée par les atmosphères, l’écoute se laisse porter par le tempo de la musique dont la lenteur permet de pénétrer dans la profondeur de l’art musical et d’en saisir l’essence.

Voyage introspectif et paysages pointillistes

Au fil de ses dix plages, « Slow » invite à un voyage introspectif dans des paysages pointillistes où calme et beauté trouvent refuge.

couverture de l'album Slow par Yoann Loustalot et Julien Touery 4tetClimat envoutant de Table Rase qu’instaure le bugle et les notes perlées du piano. Beauté apaisante d’une navigation viking que suggère la sonorité majestueuse du bugle sur Fjords. Froidure de Sonning und Dabei Kalt, un paysage pointilliste que sculptent les rayons ensoleillés de la trompette. Ambiance délicate puis atmosphère énigmatique règnent sur le titre Vers l’Ouest.

Sans renier la lenteur, Sur le tard saisit le mouvement d’une trompette qui vole, papillonne, butine au-dessus du motif répétitif de piano et des battements rythmiques des percussions. Mélopée construite sur deux accords réitératifs, Winter porte la complainte pénétrante de la trompette qui s’insinue au plus profond du corps et de l’esprit soutenue par le cristal des notes du piano. L’archet plaintif et la sonorité ample du bugle habillent Vers le Nord d’une gravité profonde.

Le piano angélique et lumineux les rejoint et instaure un climat propice au recueillement et à l’introspection. Du chaos surgit la vie. D’un grondement métallique émerge le chant symbiotique de la trompette et du piano. Metal ne porterait-il pas les échos du big bang originel ? De la terre au ciel, le bugle s’élève son chant céleste sur Ama Lur Gaixoa. Le temps se dilate plus encore et la rêverie advient avec Saoul les nuages, poésie musicale absolue.

« Slow », comme une immersion au pays de la lenteur. La musique cherche son inspiration loin des esthétiques conventionnelles dont elle fait table rase. Elle flotte dans des contrées hivernales ensoleillées et froides habitées par l’eau ou les glaces, dérive plus à l’ouest, se frotte à de métalliques éclats, se développe aux heures tardives dans des atmosphères ennuagées où règne le calme.

Rendez-vous le 30 mai 2019 à 21h pour la soirée de lancement de l’album « Slow » au « Studio de l’Ermitage » à Paris. En première partie de soirée, le pianiste Jozef Dumoulin présente son solo de Fender Rhodes.

Dal Sasso Big Band – « John Coltrane’s Africa/Brass Revisited »

Dal Sasso Big Band – « John Coltrane’s Africa/Brass Revisited »

​Ambitieux projet que celui de Christophe Dal Sasso. A la tête d’un big band rehaussé d’un tambour gwo-ka, il revisite « Africa/Brass », l’album de John Coltrane sorti soixante ans plus tôt. Sur le double opus « John Coltrane’s Africa/Brass Revisited », le big band restitue à la musique la puissance spirituelle et humaniste de Coltrane. Servie par des solistes inspirés, la suite musicale somptueuse résonne comme une incantation lyrique autant qu’énergique.

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Jazz à Vienne 2022 – Affiche & Premiers noms

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Le mardi 23 novembre 2021, les organisateurs du Festival Jazz à Vienne ont dévoilé l’affiche de l’édition 2022 proposée par la dessinatrice Audrey Spiry. Ils ont aussi annoncé la création jeune public avec Raphaël Imbert à destination de 6 000 enfants, le concert dessiné avec Thomas de Pourquery & Fanny Michaëlis. En attendant le 15 mars 2022, date d’annonce officielle de la programmation de la 41ème édition du festival « Jazz à Vienne », les concerts de cinq soirées sont déjà annoncés. Une édition prometteuse !

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« Be My Guest : The Duos Project » par David Linx

« Be My Guest : The Duos Project » par David Linx

David Linx revient avec « Be My Guest, The Duos Project ». Sur cet album, le chanteur, compositeur et parolier poursuit son exploration de l’art du chant. Il dialogue avec quinze invités talentueux croisés dans le monde au fil des ans. Ces duos inédits dessinent les états d’âme de quinze contrées musicales aux climats fort différents. Une œuvre à découvrir absolument !

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Clin d’œil à l’album « Orbit »

Clin d’œil à l’album « Orbit »

Oliva-Rainey-Boisseau International Trio

Annoncé pour le 26 avril 2019, l’album « Orbit » résulte de la réunion de trois artistes parmi les plus créatifs de la scène jazz actuelle. Entre France et États-Unis, le trio Oliva-Rainey-Boisseau explore l’art d’une formation emblématique du jazz, le trio piano-contrebasse-batterie. Les univers des artistes se fondent en une planète dont la mise en orbite constitue une réussite absolue.

Sur « Orbit » (Yolk Music/L’Autre Distribution) annoncé pour le 26 avril 2019, trois musiciens émérites fort rodés à l’art du trio piano-contrebasse-batterie, unissent leurs talents et leurs expériences. Le pianiste Stephan Oliva, le contrebassiste Sébastien Boisseau et le batteur Tom Rainey s’engagent avec brio dans la formule du trio piano-contrebasse-batterie tant prisé par les musiciens de jazz.

Certes le parcours de chacun des trois musiciens témoigne de précédentes expériences vécues en trio mais leur art dépasse largement les frontières musicales de ce strict cadre. Leur personnalité musicale s’est nourrie d’autres projets et de nombreuses rencontres artistiques et humaines.

Stefan Oliva

L’art créatif et subtil du pianiste Stephan Oliva a fait merveille au sein des expériences en trio pratiquées avec Claude Tchamitchian et Jean-Pierre Jullian, Bruno Chevillon et François Merville, Bruno Chevillon et Paul Motian. Esthète poétique et sensible, le pianiste associe aussi son univers à celui d’autres artistes comme il l’a fait avec Suzanne Abbuehl (chant) et Øyvind Hegg-Lunde (percussions) pour le projet « Princess ». Adepte du solo et de l’improvisation comme on a pu l’apprécier sur l’album « Cinéma Invisible », Stephan Oliva apprécie aussi le duo de piano qu’il pratique avec François Raulin.

Sébastien Boisseau

Cofondateur et codirecteur artistique du label Yolk Music, le contrebassiste Sébastien Boisseau a lui-aussi pratiqué l’art du trio hors des sentiers battus aux côtés de Cédric Piromalli et Nicolas Larmigna, Gabriel Zufferey et Daniel Humair,, Hans Lüdemann et Dejan Terzic. On lui connait par ailleurs la faculté à s’impliquer dans des projets aux côtés de compagnons de longue date comme Alban Darche, Matthieu Donarier. Il prête son jeu puissant et élégant à de nombreuses expériences inventives.

Tom Rainey

Batteur renommé du jazz avant-gardiste jazz de New-York où il s’est établi, Tom Rainey peut être qualifié d’artiste créatif qui refuse les formules toutes faites. S’il s’est exprimé aux côtés de Fred Hersch, Joe Lovano, Bill Frisell, John Abercrombie, Tim Berne (et bien d’autres), il mène une activité de leader mais s’investit aussi, aux USA et en Europe, au sein de nombreux projets comme ce fut récemment le cas à l’Opera Underground de Lyon lors de la superbe création « Œdipe Redux » aux côtés de Mat Meneri et Lucian Ban.

« Orbit »

De facto, Stephan Oliva et Sébastien Boisseau conçoivent un répertoire spécifique pour Tom Rainey, le batteur avec lequel ils fondent Oliva-Rainey-Boisseau International Trio. Le répertoire du projet créé en 2016 sur la scène de l’Europa Jazz Festival est ensuite enregistré et mixé en 2018 par Gérard de Haro et mastérisé par Nicolas Baillard au Studio La Buissonne de Pernes-Les-Fontaines. Intitulé « Orbit » à partir des initiales du nom du trio, l’album sort le 26 avril 2019.

Les échanges triangulaires des musiciens créent un univers où se confrontent tensions rythmiques et climats harmoniques. Lyriques ou poétiques les lignes musicales entrelacent leurs mouvements. Elles invitent le silence et fondent des climats dont la densité et les couleurs varient.

Check-list avant mise sur orbite

couverture de l'album OrbitOnze titres, sept compositions de Stephan Oliva, trois de Sébastien Boisseau, une du guitariste Marc Ducret que les trois musiciens connaissent fort bien. Quelques intitulés évoquent la dynamique, le mouvement, tels Spirales, Le Tourniquet, Cercles, Wavin, Processione mais c’est bien le trio qui génère l’énergie de la musique et propulse la musique en orbite.

Après l’exposition tonique du thème de Split Screen dont le style n’est pas sans évoquer l’empreinte de Lennie Tristano, les circonvolutions de l’improvisation du piano s’appuient sur la ligne tellurique tendue par la contrebasse et sur le riche foisonnement de la batterie. La fluidité des échanges ravit. Tel un jeu musical, Wavin sert de prétexte à une improvisation collective mouvementée et interactive.

Lumineuse et mélancolique, Gene Tierney propose un paysage musical souple et lyrique à la fois alors que le lancinant motif de contrebasse-batterie de Processione fait alterner son rythme entre mouvement dense et murmure.

Mu par l’énergie qu’impulse la batterie, Le Tourniquet entraîne dans son mouvement les notes épurées et volatiles du piano et un dense chorus de contrebasse. De cet univers mobile naissent des images quasi cinématographiques qui tournent au rythme de la musique. Impulsée par l’énergique batterie, la mélodie enivrante de Cercles virevolte jusqu’à la transe.

Le trio propose une relecture calme de la superbe composition de Marc Ducret, Inflammable, que l’on a souvent écoutée dans des versions plus embrasées. Comme en flottaison la musique collective évoque un cosmos au climat songeur.

Plage très libre, Polar Blanc se démarque par un développement très contrasté et des couleurs rythmiques d’une richesse inouïe. Fragmenté par une rythmique dont les décalages et les syncopes stimulent l’expression bluesy du piano, Around Ornette n’en finit pas de tourner autour de l’axe que dessinent les traits profonds et graves de la contrebasse

Le mouvement se poursuit avec Spirales au tempo effréné nourri par l’énergie de chaque instrument virtuose. Un exercice très libre où, sans filet, les trois planètes tracent des trajectoires qui se croisent sans se télescoper. Comme une invitation à une rêverie cosmique, Lonyay Utça referme l’album sur une orbite peuplée d’étoiles lumineuses.

« Orbit »… certes la musique d’un trio mais plus encore, celle de trois constellations dont les orbites fusionnent. En l’espace de onze titres, les univers de Stephan Oliva, Sébastien Boisseau et Tom Rainey entrent en interaction parfaite. Un album en mouvement dont l’univers singulier et contrasté se nourrit de liberté et de poésie.

Dal Sasso Big Band – « John Coltrane’s Africa/Brass Revisited »

Dal Sasso Big Band – « John Coltrane’s Africa/Brass Revisited »

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« Be My Guest : The Duos Project » par David Linx

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Coup de cœur pour… « Avec Le Temps » de Giovanni Guidi

Coup de cœur pour… « Avec Le Temps » de Giovanni Guidi

Exploration poétique et lyrisme brûlant

« Avec Le Temps »… la chanson de Léo Ferré inspire le pianiste italien Giovanni Guidi qui intitule ainsi son troisième opus en leader chez ECM. L’album ouvre d’ailleurs avec le titre dont il propose une version sensible et poétique interprétée en trio avec le contrebassiste Thomas Morgan et le batteur João Lobo. En trio ou en quintet, Giovanni Guidi captive par ses mélodies épurées, ses explorations sonores et ses propos enflammés.

Giovanni Guidi fait partie de cette nouvelle garde des pianistes-compositeurs du jazz italien et depuis 2007 où son talent a été repéré, le musicien creuse son sillon et explore un univers très personnel qui accueille tour à tour une poésie musicale épurée, un lyrisme brûlant et de superbes explorations sonores.

Après « City of Broken Dreams » (2013) et « This is the Day » (2015) parus en trio chez ECM, le 22 mars 2019, le pianiste Giovanni Guidi sort couverture de l'album Avec Le temps de Giovanni Guidi« Avec le Temps », son troisième album en leader sous le label allemand. Avec deux titres interprétés avec le contrebassiste Thomas Morgan et le batteur João Lobo, il continue à développer sa conception du trio piano-contrebasse-batterie mais élargit son expression en quintet en accueillant le saxophoniste Francesco Bearzatti et le guitariste Roberto Cecchetto.

Au fil de l’album l’approche mélodique captive tout autant que les échappées libres que proposent le pianiste et ses compagnons dans des compositions collectives aux improvisations très libres. Prétextes à des excursions d’un monde sonore très personnel, ces digressions sont autant de pirouettes exploratrices qui élaborent une trame musicale imprévisible d’une richesse et d’une force inouïes. La musique alterne entre poésie épurée et brûlot passionné.

Giovanni Guidi

Né en Italie à Foligno, près de Pérouse, en 1985, Giovanni Guidi a commencé le piano à l’âge de 12 ans et a été d’abord remarqué et encouragé dans ses orientations musicales par Enrico Rava, lors de master classes d’été organisées à Sienne. En 2007, il remporte le Prix des Critiques du magazine Musica Jazz dans la catégorie Jeune Talent.

Après avoir commencé sous l’aile du trompettiste italien Enrico Rava, Giovanni Guidi a ensuite enregistré avec lui en 2011 sur “Tribe“ (ECM) au sein du Rava Quintet et un an plus tard sur “On The dance Floor“ (ECM), en compagnie du groupe Parco della Musica Jazz Lab. Outre ces expériences enrichissantes il creuse parallèlement son propre sillon.

Ainsi, après avoir enregistré sous le label japonais Venus, il grave quatre albums sous son nom pour Cam Jazz. « Indian Summer » (2007), « The House Behind This One » (2008) et « The Unknown » Rebel Band » (2009) où le batteur João Lobo est déjà à ses côtés. Il enregistre ensuite « We Don’t Live Here Anymore » en 2011 où joue le contrebassiste Thomas Morgan.

Repéré par Manfreid Eicher, il sort en 2013 « City of Broken Dreams », un premier album en trio en tant que leader chez ECM. Il continue avec le même trio constitué de Thomas Morgan (contrebasse) et João Lobo (batterie) et en 2015 publie « This is the Day » (ECM). On l’a aussi remarqué en 2016 sur Ida Lupino aux côtés de Gianluca Petrella, Gerald Cleaver et Louis Sclavis, opus qui a été nommé album jazz de l’année dans Musica Jazz.

Sur scène il a aussi participé à la tournée 2017 du quintet d’Enrico Rava &Tomasz Stanko. Les années passent et le jeune pianiste confirme ses qualités et son talent et continue à mener sa carrière avec brio. En témoigne son troisième album, « Avec Le Temps » (ECM/Universal), enregistré aux Studios La Buissonne à Pernes-les-Fontaines en novembre 2017 et produit par Manfred Eicher.

« Avec Le Temps »

Pointilliste et mélancolique, poétique et aérienne la musique introspective de Giovanni Guidi engage à la méditation mais n’hésite pas pour autant à emprunter des détours enflammés dont les soubresauts explorent librement l’espace sonore. Ainsi l’album propose huit titres qui s’inscrivent entre méditation crépusculaire et soubresauts dynamiques.

Deux titres en trio

L’album ouvre en trio avec une version touchante de la chanson de Léo Ferré (1916-1993), qui donne son titre à l’album. L’hommage à Ferré qui a longtemps vécu en Toscane, propose une atmosphère recueillie et sensible qui suspend le temps. Les instruments chantent littéralement, la contrebasse étire les notes, le piano cisèle les notes, la batterie fait pleurer les cymbales.

L’opus se termine avec Tomasz, un hommage rendu à Tomasz Stanko (1942-2018). La mélodie nostalgique est au trompettiste récemment décédé à l’âge de 76 ans. Les notes perlées du piano, l’expression subtile de la contrebasse et le jeu feuilleté des balais sur la batterie restituent un climat d’une sensibilité rare qui n’est pas sans rappeler celle du trompettiste qu’elle honore.

Six pièces en quintet

Compositions collectives

Commencé sur un tempo rubato PostLudium And A Kiss fait naître une tension explosive insufflée par les divagations sonores du saxophone explorateur du son qui mène la transe jusqu’à un feu d’artifice final auquel les cinq instrumentistes apportent leur flamme. No Taxi évoque l’univers d’Ornette Coleman et permet d’écouter un piano libéré de toute contrainte.

Compositions de Giovanni Guidi

Le jeu symbiotique de la guitare et du saxophone contribuent à insuffler une forme de spiritualité à 15th of August qui prend la forme d’une imploration musicale bluesy. La sonorité embrumée du ténor crée un climat onirique sur Caino, ballade où le piano délivre des arpèges dont les dissonances croisent les voluptueuses lignes de la contrebasse. La trame musicale se tisse et se détend dans un bain sonore soigné. Minimaliste, Johnny The Liar génère une atmosphère lunaire où guitare et piano échangent des impressions fugitives.

Sur une rythmique très souple, guitare et piano chantent tour à tour la mélodie angélique de Ti Stimo. Dans un troisième mouvement, le ténor rejoint la guitare et tous deux croisent leurs envolées lyriques portées par la batterie au jeu très libre. La douce berceuse se termine en une déclaration admirative imprégnée d’une subtile tendresse.

« Avec Le Temps » fascine par sa variation coloriste et la densité des paysages proposés. Empreinte d’une conviction profonde, l’expression musicale fait alterner une poétique aérienne aux entrelacs d’une légèreté impalpable et des climats brûlants de liberté et de lyrisme. Un album inspiré où la mélodie prend quelquefois la tangente pour distendre les rythmes et engendrer des tensions palpables. L’univers de Giovanni Guidi n’en finit pas de surprendre et de convaincre.

Dal Sasso Big Band – « John Coltrane’s Africa/Brass Revisited »

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