Giovanny Jumeau présente « Bozindisi »

Giovanny Jumeau présente « Bozindisi »

Un lumineux EP à découvrir

Ecouter « Bozindisi », le premier EP du bassiste Giovanny Jumeau constitue une réelle source de plaisir. Une musique sensible et légère où affleurent entre autres influences les traditions caribéennes. Pour la production de cet opus inaugural, le jeune bassiste est accompagné par le pianiste Laurent Coq. Le guitariste Ralph Lavital a rejoint l’aventure. Une surprise savoureuse à écouter toutes oreilles ouvertes.

« Bozindisi » signifie « immersion » en lingala, langue bantoue parlée en République Démocratique du Congo, en République du Congo et en Angola. De fait, l’écoute des six plages de « Bozindisi » permet vraiment de plonger dans le monde musical très personnel de Giovanny Jumeau.

Autour du jeune bassiste Giovanny Jumeau une équipe constituée d’amis, Olivier Joseph-Louisa (claviers), Joël Feugarol (batterie) et de talentueux aînés, Laurent Coq (piano, composition), Ralph Lavital (guitare électrique) et Zacharie Abraham (contrebasse).

Découvrir de nouveaux musiciens, de nouvelles expressions, de nouveaux talents reste un fait précieux dans l’univers plutôt formaté du jazz et des musiques improvisées. Les enseignements encadrés par les conservatoires et les centres de formation garantissent certes l’émergence de musiciens techniquement aptes à interpréter, écrire et à se confronter au système de production. Ainsi, dans le monde du jazz coexistent de talentueux professionnels.

La créativité demeure cependant contrainte par d’autres critères que les seuls éléments techniques requis pour écrire, orchestrer et arranger. C’est donc en dehors des essentielles règles que l’art s’alimente. C’est du côté de l’impalpable et du sensible que l’inspiration trouve sa source. Ce peut être lié aux traditions et cultures vécues ou découvertes, aux rencontres, aux déplacements, aux rêves, aux aspirations et même aux contraintes que l’on veut dépasser. C’est sans doute un tel processus créatif qui préside à l’inspiration de Giovanny Jumeau.

L’univers du jeune bassiste plonge certes dans les rythmes et mélodies traditionnels des Antilles (mazurka, biguine) mais aussi dans le gospel moderne sans oublier le tonique et très riche jazz ultra-marin.  Ainsi, à distance des schémas anglo-saxons prégnants dans le jazz, Giovanny Jumeau, explore de nouvelles pistes, à partir de l’héritage et de la tradition dont il est issu. Il est accompagné de belle manière par le talentueux Laurent Coq qui assure la direction artistique du projet.

Giovanny Jumeau

Le bassiste Giovanny Jumeau

Giovanny Jumeau

Ce jeune bassiste d’origine martiniquaise n’a pas voulu choisir entre les deux passions qui l’animent depuis qu’il a onze ans, la musique et la mécanique. Adolescent il part étudier la musique au conservatoire de La Havane, à Cuba. Au retour de cette expérience fondatrice, il se met à jouer régulièrement au sein de groupes martiniquais de Gospel.

En 2012, il part s’installer en région parisienne pour parfaire ses études dans le domaine de la mécanique. Il y retrouve Didier Nemorin et ses amis d’enfance Joël Feugarol et Olivier Joseph-Louisa qui participent d’ailleurs tous trois à l’album « Bozindisi ».

Aujourd’hui, Giovanny Jumeau exerce comme mécanicien au sein du groupe Safran, groupe international de haute technologie opérant dans les domaines de la propulsion et des équipements aéronautiques, de l’espace et de la défense. Ainsi, il met ses compéteces au service du bon fonctionnement des réacteurs des compagnies internationales.

Dans le même temps Giovanny Jumeau continue à jouer de la basse électrique dans différents contextes, souvent avec les musiciens qui ont participé à ses premières aventures musicales.

Le projet « Bozindisi »

En 2017, à la faveur d’un concert du guitariste Ralph Lavital dont on a apprécié le chatoyant album « Carnaval », Bozindisi de Giovanny Jumeau, un nouvel EP à découvrirGiovanny Jumeau se rapproche de Laurent Coq, pianiste et collaborateur du guitariste. Il le sollicite pour l’accompagner dans la réalisation d’un premier disque.

Après de longs mois consacrés à l’écriture de la musique, Giovanny Jumeau et Laurent Coq rassemblent une équipe autour des amis du bassiste, Joël Feugarol (batterie), Olivier Joseph-Louisa. Le guitariste Ralph Lavital s’engage aussi dans le projet et le contrebassiste Zacharie Abraham les rejoint sur deux titres.

Sous la direction artistique de Laurent Coq, les six pistes de l’EP « Bozindisi » sont enregistrées le 9 mars 2018 et mixées en juin 2018 au Studio Quadrature par Auguste Manly.

Impressions musicales

L’album ouvre avec Rêve En Nou qui juxtapose durant une minute vingt-cinq des fonds sonores, accordage des instruments d’un orchestre symphonique, vrombissement d’un réacteur d’avion, marche nuptiale, concerto ancien, volée de cloches, rires, pépiements d’oiseaux et souffle de la nature et de la basse… des morceaux de la vie et des rêves du bassiste.

Comme un clin d’oeil offert à celle qui l’a toujours soutenu, Maman débute avec le piano, la guitare et la basse qui chantent une charmante mélodie inspirée des musiques traditionnelles caribéennes. Le solo de basse empreint de souplesse et de légèreté précède l’improvisation lumineuse et impétueuse du piano suivie d’un chorus agile de la guitare.

Bozindisi débute avec un court mais efficace solo de batterie et se poursuit avec un riff piano-basse qui sert de thème. Le piano s’enflamme avec fougue suivi par la guitare, éloquente et exubérante.

Sur Audrey, on est embarqué par le jeu délicat et pudique du bassiste qui dédie le morceau à celle qui « occupe une place toute particulière dans sa vie ». Une douce promenade musicale sur un tempo de ballade accompagné avec simplicté par le jeu en contrepoint du piano.

L’évanescent climat de Friendship transporte dans un univers éthéré aux subtils contours. Le toucher vaporeux et onirique de la guitare, la légèreté de la batterie, le jeu souple et délicat du piano et les caresses de la basse s’unissent pour créer une atmosphère qui évoque l’esthétique du label ECM et certaines ambiances methenyennes.

Ti Mazouk conclut l’album et invite à la la danse. L’ambiance festive de ce morceau est teintée de séquences colorées. On regarde vers le ciel lumineux porté par l’envol des claviers, le jeu volubile de la guitare et le chant aérien et envoûtant des chœurs.

« Bozindisi » possède une vitalité sereine alliée à une légèreté sensible. Ses lumineuses couleurs aux douces nuances évoquent la nature, les plaisirs de la vie et de douces échappées oniriques.

Les six titres de « Bozindisi », le premier EP de Giovanny Jumeau sont accessibles sur toutes les plateformes de téléchargement.

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Stéphane Galland & (the mystery of) Kem

Stéphane Galland & (the mystery of) Kem

Incantations rythmiques envoûtantes

Stéphane Galland & (the mystery of) Kem est un album conceptuel construit autour de rythmiques complexes. En effet, l’opus est issu de la recherche continue que ce virtuose incontesté de la batterie jazz mène depuis fort longtemps dans la galaxie des rythmes. Avec un groupe de jeunes musiciens bruxellois et le flûtiste Ravi Kultur, le batteur a inventé un nouveau territoire aux libertés rythmiques prodigieuses et innovantes.

couverture de l'album de Stéphane Galland & (the mystery of) KemSur « (the mystery of) Kem » (Outhere Music/Out Note), son nouvel album annoncé pour le 26 octobre 2018, Stéphane Galland propose onze compositions personnelles à partir de rythmiques qu’il a travaillées et partagées avec un groupe de jeunes musiciens bruxellois et deux invités.

Le pianiste Bram de Looze, le saxophoniste Sylvain Debaisieux, le bassiste Federico Stocchi sont rejoints sur sept des onze thèmes par Ravi Kulur, un flûtiste originaire de l’Inde du Sud qui joue actuellement avec Anushka Shankar et a partagé la musique de Ravi Shankar durant ses huit dernières années de vie. Le trompettiste Ibrahim Maalouf intervient en qualité d’invité spécial sur un titre (Memetics).

En Égypte ancienne, la terre noire des crues du Nil est désignée par le terme kemet dont la racine kem signifie « noir », un noir porteur de vie. Comme les crues du fleuve fertilisaient la terre égyptienne, Stéphane Galland insuffle son énergie à des rythmiques complexes qu’il parvient à transformer en une musique pulsatile et lancinante. Derrière (the mystery of) Kem se cache un processus qui se nomme créativité.

Le maître des rythmes

Stéphane Galland

Stéphane Galland © Alexander Popelier

Professeur de batterie et rythme avancé au conservatoire royal de Bruxelles Stéphane Galland maîtrise les rythmes les plus complexes qu’il a découverts eti ntégrés dans son langage après avoir côtoyé les Pygmées Aka de Centrafrique, le percussionniste sénégalais Doudou Ndiaye Rose ou le maître indien Umayalpuram K. Sivamaram spécialiste des rythmes de son pays.

Outre sa participation au trio Aka Moon fondé en 1992 avec le saxophoniste Fabrizio Cassol et le bassiste de Michel Hatzigeorgiou, Stéphane Galland tient les baguettes sur un nombre inouï d’albums. Il a joué avec Zap Mama, Joe Zawinul, Novastar. Actuellement il participe à de nombreux projets. Des duos avec Nelson Veras ou Malcolm Braff, le groupe Shijin avec Jacques Schwarz-Bart, Malcolm Braff et Laurent David, Keyvan Chemirani & the Rhythm Alchemy, Alexandra Grimal « Naga ».

En 2014 il a rejoint Ibrahim Maalouf lors de sa tournée “Illusions” et depuis fait partie de son groupe pour les projets “Red & Black Light”, « Levantine Symphony », “Queen of Sheba” avec Angélique Kidjo, ou “NY tonalism wars” avec Wynton Marsalis. Il travaille également avec lui sur plusieurs musiques de films.

Le nouveau projet

Après son premier projet personnel « Iobi » mené en 2012 avec Tigran Hamasyan au piano, Carles Benavent à la basse, Magic Malik à la flute, Misirli Ahmet aux percussions et Petar Ralchev à l’accordéon, Stéphane Galland s’engage dans un nouveau projet personnel, « (the mystery of) Kem », alimenté par son expérience musicale et rythmique.

Pour ce faire il réunit un groupe de jeunes musiciens bruxellois, Sylvain Debaisieux (saxophone ténor), Bram de Looze (piano), Federico Socchi (basse) auquel s’ajoute le talentueux Ravichandra Kulur, joueur de flûte carnatique. Ensemble, ils travaillent sur des aspects rythmiques issus des traditions musicales qu’il a explorées.

Sans aucun a priori, le groupe travaille à partir des données proposées par le leader et élabore sur « (the mystery of) Kem » une syntaxe commune. Il en résulte un nouveau territoire musical fondé autour des rythmiques. Pulsations impaires portées par des quintolets, schémas rythmiques variables, alternance de temps court et de temps long. La scansion de ces métriques variables stimule chez les solistes des improvisations mélodiques complexes.

« (the mystery of) Kem »

Les onze pistes de « (the mystery of) Kem » foisonnent de rythmes complexes. Paradoxalement, la complexité rythmique se transforme en un idiome accessible à tout un chacun. Ainsi, les musiciens parviennent presque à faire à faire oublier le statut d’album conceptuel du disque.

Gorgée d’énergie la musique possède un groove lancinant et mystérieux qui oscille cycliquement entre des spirales de rythmes tantôt rapides tantôt ralentis. La linéarité du temps disparaît au profit de pulsations rythmiques circulaires qui tournent de manière quasi obsessionnelle comme le ferait un mantra répété inlassablement.

Lava débute avec une seule note de piano et un riff réitératif joué par le saxophone et la basse. Le batteur ouvre le premier titre de son projet sur une nouvelle pulsation rythmique envoutante. Opening se colore du souffle méditatif de la flûte carnatique puis poussés par la pulsation de la batterie, le ténor et la flûte croisent leurs arabesques et l’atmosphère se charge d’un étrange mystère.

Stéphane Galland

Stéphane Galland © Alexander Popelier

Plus tellurique, Black Sand tend le tempo et engage flûte et saxophone à voltiger pour échapper à la gravité. Symbiosis met en évidence le jeu lumineux du piano puis libère une mélopée incantatoire jouée avec intensité et fougue à l’unisson par le ténor et la flute

Derrière la structure rythmique complexe de Soils éclot une mélodie enfantine au tempo découpé que jouent les solistes soutenus par une tranquille ligne de basse. Sur Memetics la contribution du trompettiste Ibrahim Maalouf stimule les fulgurances exploratrices des musiciens.

Archetype délivre une sorte de prière enchanteresse dont le climat ensorcelle. Sur Hitectonic porté par une batterie omniprésente le pianiste introduit un tempo lent sur un rythme ternaire irrégulier rejoint ensuite par le ténor.

La flute carnatique et le ténor jouent ensemble des séquences mélodiques sur The Fuze colorisé par l’humeur joyeuse du piano colonisé par l’humeur joyeuse du piano. On se laisse emporter dans le tourbillonnant Maelstrom à la matière sonore opulente. L’expression foisonnante du piano et les propos libérés du ténor déchaînent une tempétueuse intervention de la batterie.

L’album se termine avec Morphogenesis ouvert par une superbe introduction du bassiste qui dialogue avec le batteur laissant émerger comme un rythme latin que le ténor enflammé et le piano relaient dans une poursuite qui use du processus de la fugue.

Maître avéré des rythmes, Stéphane Galland, a élaboré avec son groupe une syntaxe mystérieuse et innovante. Les propositions rythmiques complexes du batteur ont fertilisé le matériau originel. Il en ressort « (the mystery of) Kem » et son foisonnement de rythmes, un nouveau territoire musical irrigué d’énergie, un monde ancré dans les rythmes originels de l’Afrique que le batteur projette sans a priori dans le XXIème siècle. Un opus envoûtant.

Pour découvrir le nouveau projet de Stéphane Galland & (the mystery of) Kem, RV le 30 octobre 2018 à 20h30 Paris à la Petite Halle
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Jazz à Vienne 2020 – Trois nouveaux noms dévoilés

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Crossover#4… Bartók Impressions – Szandai, Lévy, Lukacs

Crossover#4… Bartók Impressions – Szandai, Lévy, Lukacs

Voyage entre Bartók, jazz et improvisation

Mathias Lévy, Matyas Szandai et Miklos Lukacs signent « Bartók Impressions ». Un album situé entre classique et jazz, entre musique écrite et improvisation, entre musique savante et populaire. Forte d’innovation créatrice et avec une instrumentation inédite, violon, cymbalum et contrebasse, la proposition du trio reste proche de l’inspiration originale.

Se confronter à l’œuvre de Bartók Couverture de l'album Bartók Impression par Matyas Szandai, Mathias Levy, Miklos Lukacsreprésente un challenge que le violoniste français Mathias Lévy, le cymbaliste hongrois Miklos Lucas et le contrebassiste hongrois Matyas SzandaÏ ont tenté et réussi. Expressive, leur musique résonne de rythmes évocateurs de danses. Lyrique elle développe une grande richesse harmonique et rythmique.

Dans « Bartók Impressions » (BMC/L’autre distribution) attendu le 05 octobre 2018, les improvisations inventives des trois musiciens parviennent à projeter les paysages musicaux du compositeur hongrois dans un univers moderne. Ils développent leur propre langage en appui sur la musique de Bartók elle-même imprégnée des traditions populaires.

Le projet

Après avoir joué ensemble dans le « Mathias Lévy Quartet », le contrebassiste hongrois Matyas SzandaÏ et le violoniste français Mathias Lévy décident de monter un projet dédié à Belà Bartók. Pour ce faire, ils appellent le joueur de cymbalum hongrois Miklós Lukács, complice de Matyas SzandaÏ. Avec le soutien du Budapest Music Center de Budapest, a lieu une première résidence de création en Janvier 2016 suivie d’un concert d’inauguration à l’Institut hongrois de Paris en mai.

Les musiciens interprètent des morceaux d’inspiration traditionnelle. Leur expression se déploie entre climats folkloriques et atmosphères savantes, atonales et complexes. Rythmes et harmonies lancent des ponts entre l’idiome de Bartók et celui du jazz où l’improvisation prend grande place.

L’instrumentarium inédit cymbalum-contrebasse-violon favorise le rapprochement avec la musique traditionnelle des Balkans mais laisse aux musiciens la possibilité de libérer leur expression à la recherche de climats sonores inédits.

Le répertoire

Au jazz, le trio emprunte la liberté créative et l’improvisation mais réfute les patterns propres au jazz anglo-saxon vis à vis duquel la musique de « Bartók Impressions » prend ses distances. Mathias Lévy, Matyas Szandai et Miklos Lukacs entretiennent une relative fidélité aux origines populaires voire folkloriques de la musique du compositeur hongrois.

Les musiciens puisent en grande partie dans l’œuvre de Bartók pour piano. Ainsi ils s’inspirent et improvisent à partir de certains Mikrokosmos, de danses folkloriques roumaines, de rythmes bulgares et de chants de Noël roumains que Bartók avait composés après son énorme travail de collectage dans les villages hongrois, slovaques et roumains. Les trois instrumentistes partent aussi du quatrième mouvement du Concerto pour Orchestre et d’un duo pour deux violons.

A partir de ces matériaux aux résonances folkloriques et à distance des pièces connues de l’auteur, le trio évite tout cliché évocateur d’ambiance au trait tzigane trop appuyé.

« Bartók Impressions » s’abreuve à la source de l’improvisation et de la liberté du jazz pour inventer et créer une musique qui certes conserve des familiarités avec celle du grand ethnomusicologue que fut Béla Bartók mais possède pourtant une singularité admirable. Superbe dépaysement musical. Libre voyage musical entre France et Hongrie.

 
Pour découvrir sur scène la musique de « Bartók Impressions » , deux RV se profilent pour retrouver en concert Matyas Szandai, Mathias Levy et Miklos Lukacs. Le 7 novembre 2018 dans le cadre du festival Jazzycolor au Centre Culturel Irlandais de Paris. Le 14 décembre 2018 au Triton (Les Lilas)
Bientôt… « Le Tigre » de Camille Bertault

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Jazz à Vienne 2020 – Trois nouveaux noms dévoilés

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Auditorium de Lyon – Archie Shepp

Auditorium de Lyon – Archie Shepp

A la tête d’un quartet rejoint par Marion Rampal

Le vendredi 12 octobre 2018 à 20h, l’Auditorium de Lyon accueille le saxophoniste Archie Shepp. Il est entouré de deux musiciens américains Darryl Hall et Steve McCraven et deux artistes français, Carl-Henri Morisset  et Marion Rampal. Une affiche alléchante qui laisse espérer une belle soirée !

Dès le mois de mai, il est apparu que la saison 2018/2019 de l’Auditorium-Orchestre National de Lyon s’annonçait prometteuse. En effet, Aline Sam-Gio, Directrice Générale de l’institution lyonnaise, poursuit le dialogue et la co-production de concerts avec « Jazz à Vienne » et propose cinq concerts de jazz dont le premier approche.

En effet, les réjouissances jazz de la nouvelle saison débutent le 12 octobre 2018 à 20h avec la venue du saxophoniste Archie Shepp. Figure phare du jazz, le saxophoniste a contribué à en écrire la grande histoire. Il a prêté sa voix et ses saxophones aux révoltes musicales avant-gardistes du free jazz et a ainsi participé aux contestations et résistances afro-américaines. Depuis, il ne cesse de chercher de nouvelles directions à son expression.

Au commencement des années 60, aux côtés de Cecyl Taylor il a gravé trois références du  free jazz, » Four for Trane », « Fire Music » et « Mama Too Tight », sans oublier « Mama Rose ».  Les années 70 le retrouvent à la tête du big band Attica Blues. Dans son discours se mêlent, jazz, blues et soul. Après avoir créé son propre label « Archie Ball », Archie Shepp est resté attentif à ses racines afro-américaines, a diversifié son discours et élargi les domaines de ses collaborations (Brigitte Fontaine, Chuck D, Rocé, Cheick Tidiane Seck, Mike Ladd, …). Le saxophoniste mêle aujourd’hui sa voix et son ténor à de nombreux projets et au fil des ans en conservant son idiome singulier porteur d’une grande charge émotionnelle.
 
Le 12 octobre 2018 à 20h, Archie Shepp est annoncé en quartet à l’Auditorium de Lyon, entouré de deux musiciens américains, le contrebassiste Darryl Hall et le batteur Steve McCraven et du jeune pianiste français Carl-Henri Morisset. La chanteuse française Marion Rampal va joindre sa voix vibrante et envoûtante à la plainte émouvante gorgée de blues, de spirituel, de soul, de folk et de jazz du saxophoniste. 
Aujourd’hui encore à 81 ans, le charismatique Archie Shepp se prévaut d’être un témoin et un gardien engagé de la musique noire américaine. Si son discours demeure ancré dans le free jazz, il plonge dans le blues, fondement de la musique afro-américaine.
 
Avant la prometteuse soirée du 12 octobre 2018 à l’Auditorium de Lyon, il fait bon se souvenir d’un certain 03 juillet 2017 durant le festival Jazz à Vienne pour la soirée « Hommage à John Coltrane » sur la scène du Théâtre Antique où le saxophoniste avait été rejoint pour quelques morceaux par Marion Rampal.
 

Bientôt… « Le Tigre » de Camille Bertault

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Clin d’œil à Omar Sosa et Yilian Canizares

Clin d’œil à Omar Sosa et Yilian Canizares

« Aguas », une respiration loin de l’agitation

Le pianiste Omar Sosa revient avec la chanteuse/violoniste Yilian Canizares pour un opus dédié à l’eau. « Aguas », se situe aux confluences de leurs racines afro-cubaines, de la musique classique occidentale et du jazz. Une musique empreinte de poésie, de nostalgie et de spiritualité.

Après la musique pure et translucide de « Transparent Water » publié en 2017 et enregistré avec le joueur de kora Seckou Keita, le pianiste cubain Omar Sosa croise son inspiration et sa musique avec celle de la violoniste et chanteuse cubaine Yilian Canizares.

On se souvient de l’album « Invocacion«  paru en 2015 et ressorti en 2017 par Naïve en version deluxe avec 2 remixes inédits. Nourrie de jazz, de musique cubaine et de musique classique, Yilian Canizares navigue alors entre douceur langoureuse et exubérance incandescente.

Une rencontre… un album

Omar Sosa et Yilian Canizares se sont rencontrés en 2014 alors que la chanteuse et violoniste assure la première partie du concert du pianiste. A partir de leurs points communs la connexion s’est faite entre ces artistes issus de deux générations différentes qui décident d’unir leurs univers.

« Aguas »

Ils sont rejoints par leur compatriote Inor Sotolongo aux percussions et ils enregistrent ensemble « Aguas » (MDC/PIAS) annoncé pour le 05 octobre 2018.Couverture de l'album Aguas d'Omar Sosa et Yilian Cañizares Comme son titre l’indique, « Aguas » est dédié à l’eau et particulièrement à Oshun, la Déesse de l’Amour et Maîtresse des Rivières dans la tradition Lucumí, ou Santería, comme on l’appelle à Cuba, une pratique spirituelle importante pour les deux artistes.

A travers les onze plages de l’album, ces artistes cubains vivant en dehors de leur patrie commune alimentent leur musique à la source de leurs traditions et de leurs racines.

La musique restitue un climat irrigué de nostalgie. Le propos poétique et sensible contribue à créer des atmosphères sereines et pacifiées dont se dégage de douces émotions.

Même si l’apport dynamique des percussions est essentiel, les contrastes se font rares sur « Aguas » où les artistes ont centré leur créativité pour générer un univers d’où serait gommée en grande partie la dimension démonstrative souvent associée à la musique cubaine. Il en résulte un quasi lissage rythmique accentué par des lignes de violon empreintes de classicisme, un chant presque sans aspérité et des effets électroniques étirés et aquatiques.

Qu’il s’agisse pour Omar Sosa et Yilian Canizares d’un parti pris intellectuel pour se démarquer ou d’une réelle interaction fusionnelle et spirituelle existant entre les deux artistes, l’album parvient à créer un univers singulier propice à la contemplation.

« Aguas » pour respirer et prendre de la distance avec l’agitation et l’entropie du monde.

 
Les 12 & 13 novembre 2018 Omar Sosa et Yilian Canizares seront en concert à 20h30 au Bal Blomet à Paris, avec à leurs côtés le percussionniste Gustavo Ovalles.
Bientôt… « Le Tigre » de Camille Bertault

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« Un Poco Loco » revient avec « Ornithologie »

« Un Poco Loco » revient avec « Ornithologie »

Après « Feelin’ Pretty » consacré à « West Side Story » de Leonard Bernstein, « Un Poco Loco » revient avec « Ornithologie ». Cette fois, les talentueux Fidel Fourneyron, Geoffroy Gesser et Sébastien Beliah revisitent la musique de l’altiste Charlie Parker. Le défi est un peu fou mais c’est avec brio et fantaisie que les trois musiciens se réapproprient la musique de Bird. Trombone, clarinette/saxophone ténor et contrebasse jouent avec le répertoire de Parker. C’est virtuose, pétillant, jubilatoire et innovant. Une insolente réussite !

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Jazz à Vienne 2020 – Trois nouveaux noms dévoilés

Jazz à Vienne 2020 – Trois nouveaux noms dévoilés

« Jazz à Vienne » 2020 lève le voile sur trois nouveaux noms de sa programmation. Le 27 juin 2020 le rapper new-yorkais NAS est annoncé à Vienne. Le 08 juillet 2020, la Soirée Soul accueille la reine de la soul américaine, Jill Scott, précédée en set d’ouverture, par l’auteur-compositeur-interprète londonien Michael Kiwanuka. Trois artistes qui viennent fouler la scène du Théâtre Antique pour la première fois !

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