« Slow » par Yoann Loustalot et Julien Touery 4tet

« Slow » par Yoann Loustalot et Julien Touery 4tet

« Slow » réinvente la lenteur

Le quartet mené par le trompettiste Yoann Loustalot et le pianiste Julien Touery propose un album dont le titre annonce le propos, « Slow ». Loin de toute performance, le propos musical immerge dans des paysages sonores envoûtants. Impression de flottement, sensation de répit… le temps se dilate, il ralentit et advient le calme. Une ode à la lenteur pour lutter contre la rapidité.

Des premières aux dernières notes, « Slow » (Bruit Chic/ L’autre Distribution) entre en résonance avec le titre que les musiciens ont choisi de donner à leur disque dont la sortie est annoncée pour le 26 avril 2019.

Ces quatre artistes parmi les plus actifs et les plus talentueux de la scène hexagonale du jazz, Yoann Loustalot (trompette, bugle), Julien Touery (piano), Eric Surmerian (contrebassiste) et Laurent Paris (percussions) ont accordé leur musique au rythme de la lenteur dans un monde où la rapidité est devenue référence.

Par son esthétique, « Slow » réinvente la lenteur. L’album capte l’essence du temps qui s’en trouvé ralenti, dilaté, comme suspendu. Les ondes sonores déclenchent des sensations oniriques, des impressions impalpables. Une écoute en mode introspectif permet à la pensée d’accéder aux nuances des ondes sonores, de vibrer au rythme des échanges, de saisir chaque instant, et savourer chaque note, chaque silence, d’accéder au plaisir et à la beauté intrinsèque de la musique.

Les musiciens

Yoann Loustalot et Julien Touery 4tet

©Youri Lenquette

Parmi les nombreux projets où ils se croisent et ceux qu’ils mènent individuellement, le trompettiste et bugliste Yoann Loustalot et le pianiste Julien Touery ont uni leurs talents à ceux du contrebassiste Eric Surmerian et du percussionniste Laurent Paris pour composer et interpréter le répertoire de l’album « Slow » qui les réunit.

Fondateur du label « Bruit Chic », le trompettiste Yoann Loustalot mène de front plusieurs projets parmi lesquels les quartets « Old & New Songs » et « Lucky Dog ». Référence incontestée en matière de trompette, Enrico Rava dit de lui qu’il « n’est pas juste un beau son. Non |il] est le son de l’âme et il est si profond et si authentique que chaque note compte et conte ». Rien d’étonnant donc à ce que le trompettiste français invite sa trompette et son bugle dans le projet « Slow ».

Polyvalent et adepte de genres musicaux très variés qu’il maîtrise tous, le pianiste Julien Touery s’est fait connaître dans le quartet du saxophoniste Emile Parisien mais il participe aussi à de nombreux autres projets en tant que leader ou accompagnateur (Sylvain Kassap, Louis Sclavis, Vincent Peirani, Manu Codjia..).

Yoann Loustalot et Julien Touery prennent la plume et composent, à raison de cinq morceaux pour le trompettiste et trois pour le pianiste, auxquels Eric Surmerian et Laurent Paris ajoutent chacun un titre. Entre juillet et septembre 2018 le répertoire est enregistré dans les conditions du live au Studio Gil Evans d’Amiens par Philippe Teissier du Cros qui réalise aussi mixage et mastérisation au Studio Boxson à Paris.

Tempo lento

Depuis toujours les compositeurs font figurer sur les partitions des annotations indicatives du tempo. Les interprétations des musiciens suivent ou adaptent les consignes Sur « Slow », la promenade musicale évolue sur des tempi qui évoluent entre largo, lento et adagio, moderato peut-être. En jazz c’est souvent le terme de ballade qui désigne des morceaux joué sur un tempo lent.

Sur « Slow » les sonorités soignées des instruments et les mélodies dessinent une musique impressionniste dont les ambiances chambristes rivalisent de nuances. Elles suggèrent des sensations variables dont les climats musicaux engendrent des visions fixes ou mouvantes. On entend craquer les glaces, souffler les vents, respirer la terre, on perçoit le mouvement imperceptible des herbes et le déplacement des nuages. Ainsi captivée par les atmosphères, l’écoute se laisse porter par le tempo de la musique dont la lenteur permet de pénétrer dans la profondeur de l’art musical et d’en saisir l’essence.

Voyage introspectif et paysages pointillistes

Au fil de ses dix plages, « Slow » invite à un voyage introspectif dans des paysages pointillistes où calme et beauté trouvent refuge.

couverture de l'album Slow par Yoann Loustalot et Julien Touery 4tetClimat envoutant de Table Rase qu’instaure le bugle et les notes perlées du piano. Beauté apaisante d’une navigation viking que suggère la sonorité majestueuse du bugle sur Fjords. Froidure de Sonning und Dabei Kalt, un paysage pointilliste que sculptent les rayons ensoleillés de la trompette. Ambiance délicate puis atmosphère énigmatique règnent sur le titre Vers l’Ouest.

Sans renier la lenteur, Sur le tard saisit le mouvement d’une trompette qui vole, papillonne, butine au-dessus du motif répétitif de piano et des battements rythmiques des percussions. Mélopée construite sur deux accords réitératifs, Winter porte la complainte pénétrante de la trompette qui s’insinue au plus profond du corps et de l’esprit soutenue par le cristal des notes du piano. L’archet plaintif et la sonorité ample du bugle habillent Vers le Nord d’une gravité profonde.

Le piano angélique et lumineux les rejoint et instaure un climat propice au recueillement et à l’introspection. Du chaos surgit la vie. D’un grondement métallique émerge le chant symbiotique de la trompette et du piano. Metal ne porterait-il pas les échos du big bang originel ? De la terre au ciel, le bugle s’élève son chant céleste sur Ama Lur Gaixoa. Le temps se dilate plus encore et la rêverie advient avec Saoul les nuages, poésie musicale absolue.

« Slow », comme une immersion au pays de la lenteur. La musique cherche son inspiration loin des esthétiques conventionnelles dont elle fait table rase. Elle flotte dans des contrées hivernales ensoleillées et froides habitées par l’eau ou les glaces, dérive plus à l’ouest, se frotte à de métalliques éclats, se développe aux heures tardives dans des atmosphères ennuagées où règne le calme.

Rendez-vous le 30 mai 2019 à 21h pour la soirée de lancement de l’album « Slow » au « Studio de l’Ermitage » à Paris. En première partie de soirée, le pianiste Jozef Dumoulin présente son solo de Fender Rhodes.

Les nuages musicaux de « Rahona »

Les nuages musicaux de « Rahona »

Le quartet Rahona résulte de la rencontre de deux guitaristes, Joël Rabesolo et Julien Marga. En quartet, les deux musiciens proposent un album dont le titre emprunte son nom au groupe. « Rahona » cultive lyrisme et poésie. Sa musique emprunte au jazz et intègre des éléments de musique africaine, de rock et de musique contemporaine. De belles sensations musicales aux couleurs pastels et aux ambiances nuageuses.

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Clin d’œil à Nils Wülker & « Go »

Clin d’œil à Nils Wülker & « Go »

Pour l’homme toujours en mouvement qu’est Nils Wülker, rien d’étonnant à ce que son dernier album sorti le 04 septembre 2020 s’intitule « Go ». Le compositeur et trompettiste hambourgeois opère une plongée réussie dans la musique électronique. Dix titres pour découvrir des atmosphères énergiques ou planantes, cinétiques ou oniriques. Un voyage serein qui conjugue joie de vivre et espoir en devenir.

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Harold López-Nussa revient avec « Te Lo Dije »

Harold López-Nussa revient avec « Te Lo Dije »

Deux ans après « Un Día Cualquiera, Harold López-Nussa revient avec « Te Lo Dije ». Sur son troisième album chez Mark Avenue Records, le pianiste cubain propose une voyage musical coloré et festif. Reggaeton, Songo et Mozambique irriguent les propos du quartet et de ses invités. Une musique énergique et très actuelle dont les accents vibrants mêlent jazz et pop cubaine.

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Clin d’œil à l’album « Orbit »

Clin d’œil à l’album « Orbit »

Oliva-Rainey-Boisseau International Trio

Annoncé pour le 26 avril 2019, l’album « Orbit » résulte de la réunion de trois artistes parmi les plus créatifs de la scène jazz actuelle. Entre France et États-Unis, le trio Oliva-Rainey-Boisseau explore l’art d’une formation emblématique du jazz, le trio piano-contrebasse-batterie. Les univers des artistes se fondent en une planète dont la mise en orbite constitue une réussite absolue.

Sur « Orbit » (Yolk Music/L’Autre Distribution) annoncé pour le 26 avril 2019, trois musiciens émérites fort rodés à l’art du trio piano-contrebasse-batterie, unissent leurs talents et leurs expériences. Le pianiste Stephan Oliva, le contrebassiste Sébastien Boisseau et le batteur Tom Rainey s’engagent avec brio dans la formule du trio piano-contrebasse-batterie tant prisé par les musiciens de jazz.

Certes le parcours de chacun des trois musiciens témoigne de précédentes expériences vécues en trio mais leur art dépasse largement les frontières musicales de ce strict cadre. Leur personnalité musicale s’est nourrie d’autres projets et de nombreuses rencontres artistiques et humaines.

Stefan Oliva

L’art créatif et subtil du pianiste Stephan Oliva a fait merveille au sein des expériences en trio pratiquées avec Claude Tchamitchian et Jean-Pierre Jullian, Bruno Chevillon et François Merville, Bruno Chevillon et Paul Motian. Esthète poétique et sensible, le pianiste associe aussi son univers à celui d’autres artistes comme il l’a fait avec Suzanne Abbuehl (chant) et Øyvind Hegg-Lunde (percussions) pour le projet « Princess ». Adepte du solo et de l’improvisation comme on a pu l’apprécier sur l’album « Cinéma Invisible », Stephan Oliva apprécie aussi le duo de piano qu’il pratique avec François Raulin.

Sébastien Boisseau

Cofondateur et codirecteur artistique du label Yolk Music, le contrebassiste Sébastien Boisseau a lui-aussi pratiqué l’art du trio hors des sentiers battus aux côtés de Cédric Piromalli et Nicolas Larmigna, Gabriel Zufferey et Daniel Humair,, Hans Lüdemann et Dejan Terzic. On lui connait par ailleurs la faculté à s’impliquer dans des projets aux côtés de compagnons de longue date comme Alban Darche, Matthieu Donarier. Il prête son jeu puissant et élégant à de nombreuses expériences inventives.

Tom Rainey

Batteur renommé du jazz avant-gardiste jazz de New-York où il s’est établi, Tom Rainey peut être qualifié d’artiste créatif qui refuse les formules toutes faites. S’il s’est exprimé aux côtés de Fred Hersch, Joe Lovano, Bill Frisell, John Abercrombie, Tim Berne (et bien d’autres), il mène une activité de leader mais s’investit aussi, aux USA et en Europe, au sein de nombreux projets comme ce fut récemment le cas à l’Opera Underground de Lyon lors de la superbe création « Œdipe Redux » aux côtés de Mat Meneri et Lucian Ban.

« Orbit »

De facto, Stephan Oliva et Sébastien Boisseau conçoivent un répertoire spécifique pour Tom Rainey, le batteur avec lequel ils fondent Oliva-Rainey-Boisseau International Trio. Le répertoire du projet créé en 2016 sur la scène de l’Europa Jazz Festival est ensuite enregistré et mixé en 2018 par Gérard de Haro et mastérisé par Nicolas Baillard au Studio La Buissonne de Pernes-Les-Fontaines. Intitulé « Orbit » à partir des initiales du nom du trio, l’album sort le 26 avril 2019.

Les échanges triangulaires des musiciens créent un univers où se confrontent tensions rythmiques et climats harmoniques. Lyriques ou poétiques les lignes musicales entrelacent leurs mouvements. Elles invitent le silence et fondent des climats dont la densité et les couleurs varient.

Check-list avant mise sur orbite

couverture de l'album OrbitOnze titres, sept compositions de Stephan Oliva, trois de Sébastien Boisseau, une du guitariste Marc Ducret que les trois musiciens connaissent fort bien. Quelques intitulés évoquent la dynamique, le mouvement, tels Spirales, Le Tourniquet, Cercles, Wavin, Processione mais c’est bien le trio qui génère l’énergie de la musique et propulse la musique en orbite.

Après l’exposition tonique du thème de Split Screen dont le style n’est pas sans évoquer l’empreinte de Lennie Tristano, les circonvolutions de l’improvisation du piano s’appuient sur la ligne tellurique tendue par la contrebasse et sur le riche foisonnement de la batterie. La fluidité des échanges ravit. Tel un jeu musical, Wavin sert de prétexte à une improvisation collective mouvementée et interactive.

Lumineuse et mélancolique, Gene Tierney propose un paysage musical souple et lyrique à la fois alors que le lancinant motif de contrebasse-batterie de Processione fait alterner son rythme entre mouvement dense et murmure.

Mu par l’énergie qu’impulse la batterie, Le Tourniquet entraîne dans son mouvement les notes épurées et volatiles du piano et un dense chorus de contrebasse. De cet univers mobile naissent des images quasi cinématographiques qui tournent au rythme de la musique. Impulsée par l’énergique batterie, la mélodie enivrante de Cercles virevolte jusqu’à la transe.

Le trio propose une relecture calme de la superbe composition de Marc Ducret, Inflammable, que l’on a souvent écoutée dans des versions plus embrasées. Comme en flottaison la musique collective évoque un cosmos au climat songeur.

Plage très libre, Polar Blanc se démarque par un développement très contrasté et des couleurs rythmiques d’une richesse inouïe. Fragmenté par une rythmique dont les décalages et les syncopes stimulent l’expression bluesy du piano, Around Ornette n’en finit pas de tourner autour de l’axe que dessinent les traits profonds et graves de la contrebasse

Le mouvement se poursuit avec Spirales au tempo effréné nourri par l’énergie de chaque instrument virtuose. Un exercice très libre où, sans filet, les trois planètes tracent des trajectoires qui se croisent sans se télescoper. Comme une invitation à une rêverie cosmique, Lonyay Utça referme l’album sur une orbite peuplée d’étoiles lumineuses.

« Orbit »… certes la musique d’un trio mais plus encore, celle de trois constellations dont les orbites fusionnent. En l’espace de onze titres, les univers de Stephan Oliva, Sébastien Boisseau et Tom Rainey entrent en interaction parfaite. Un album en mouvement dont l’univers singulier et contrasté se nourrit de liberté et de poésie.

Les nuages musicaux de « Rahona »

Les nuages musicaux de « Rahona »

Le quartet Rahona résulte de la rencontre de deux guitaristes, Joël Rabesolo et Julien Marga. En quartet, les deux musiciens proposent un album dont le titre emprunte son nom au groupe. « Rahona » cultive lyrisme et poésie. Sa musique emprunte au jazz et intègre des éléments de musique africaine, de rock et de musique contemporaine. De belles sensations musicales aux couleurs pastels et aux ambiances nuageuses.

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Clin d’œil à Nils Wülker & « Go »

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Pour l’homme toujours en mouvement qu’est Nils Wülker, rien d’étonnant à ce que son dernier album sorti le 04 septembre 2020 s’intitule « Go ». Le compositeur et trompettiste hambourgeois opère une plongée réussie dans la musique électronique. Dix titres pour découvrir des atmosphères énergiques ou planantes, cinétiques ou oniriques. Un voyage serein qui conjugue joie de vivre et espoir en devenir.

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Harold López-Nussa revient avec « Te Lo Dije »

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Deux ans après « Un Día Cualquiera, Harold López-Nussa revient avec « Te Lo Dije ». Sur son troisième album chez Mark Avenue Records, le pianiste cubain propose une voyage musical coloré et festif. Reggaeton, Songo et Mozambique irriguent les propos du quartet et de ses invités. Une musique énergique et très actuelle dont les accents vibrants mêlent jazz et pop cubaine.

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Coup de cœur pour… « Avec Le Temps » de Giovanni Guidi

Coup de cœur pour… « Avec Le Temps » de Giovanni Guidi

Exploration poétique et lyrisme brûlant

« Avec Le Temps »… la chanson de Léo Ferré inspire le pianiste italien Giovanni Guidi qui intitule ainsi son troisième opus en leader chez ECM. L’album ouvre d’ailleurs avec le titre dont il propose une version sensible et poétique interprétée en trio avec le contrebassiste Thomas Morgan et le batteur João Lobo. En trio ou en quintet, Giovanni Guidi captive par ses mélodies épurées, ses explorations sonores et ses propos enflammés.

Giovanni Guidi fait partie de cette nouvelle garde des pianistes-compositeurs du jazz italien et depuis 2007 où son talent a été repéré, le musicien creuse son sillon et explore un univers très personnel qui accueille tour à tour une poésie musicale épurée, un lyrisme brûlant et de superbes explorations sonores.

Après « City of Broken Dreams » (2013) et « This is the Day » (2015) parus en trio chez ECM, le 22 mars 2019, le pianiste Giovanni Guidi sort couverture de l'album Avec Le temps de Giovanni Guidi« Avec le Temps », son troisième album en leader sous le label allemand. Avec deux titres interprétés avec le contrebassiste Thomas Morgan et le batteur João Lobo, il continue à développer sa conception du trio piano-contrebasse-batterie mais élargit son expression en quintet en accueillant le saxophoniste Francesco Bearzatti et le guitariste Roberto Cecchetto.

Au fil de l’album l’approche mélodique captive tout autant que les échappées libres que proposent le pianiste et ses compagnons dans des compositions collectives aux improvisations très libres. Prétextes à des excursions d’un monde sonore très personnel, ces digressions sont autant de pirouettes exploratrices qui élaborent une trame musicale imprévisible d’une richesse et d’une force inouïes. La musique alterne entre poésie épurée et brûlot passionné.

Giovanni Guidi

Né en Italie à Foligno, près de Pérouse, en 1985, Giovanni Guidi a commencé le piano à l’âge de 12 ans et a été d’abord remarqué et encouragé dans ses orientations musicales par Enrico Rava, lors de master classes d’été organisées à Sienne. En 2007, il remporte le Prix des Critiques du magazine Musica Jazz dans la catégorie Jeune Talent.

Après avoir commencé sous l’aile du trompettiste italien Enrico Rava, Giovanni Guidi a ensuite enregistré avec lui en 2011 sur “Tribe“ (ECM) au sein du Rava Quintet et un an plus tard sur “On The dance Floor“ (ECM), en compagnie du groupe Parco della Musica Jazz Lab. Outre ces expériences enrichissantes il creuse parallèlement son propre sillon.

Ainsi, après avoir enregistré sous le label japonais Venus, il grave quatre albums sous son nom pour Cam Jazz. « Indian Summer » (2007), « The House Behind This One » (2008) et « The Unknown » Rebel Band » (2009) où le batteur João Lobo est déjà à ses côtés. Il enregistre ensuite « We Don’t Live Here Anymore » en 2011 où joue le contrebassiste Thomas Morgan.

Repéré par Manfreid Eicher, il sort en 2013 « City of Broken Dreams », un premier album en trio en tant que leader chez ECM. Il continue avec le même trio constitué de Thomas Morgan (contrebasse) et João Lobo (batterie) et en 2015 publie « This is the Day » (ECM). On l’a aussi remarqué en 2016 sur Ida Lupino aux côtés de Gianluca Petrella, Gerald Cleaver et Louis Sclavis, opus qui a été nommé album jazz de l’année dans Musica Jazz.

Sur scène il a aussi participé à la tournée 2017 du quintet d’Enrico Rava &Tomasz Stanko. Les années passent et le jeune pianiste confirme ses qualités et son talent et continue à mener sa carrière avec brio. En témoigne son troisième album, « Avec Le Temps » (ECM/Universal), enregistré aux Studios La Buissonne à Pernes-les-Fontaines en novembre 2017 et produit par Manfred Eicher.

« Avec Le Temps »

Pointilliste et mélancolique, poétique et aérienne la musique introspective de Giovanni Guidi engage à la méditation mais n’hésite pas pour autant à emprunter des détours enflammés dont les soubresauts explorent librement l’espace sonore. Ainsi l’album propose huit titres qui s’inscrivent entre méditation crépusculaire et soubresauts dynamiques.

Deux titres en trio

L’album ouvre en trio avec une version touchante de la chanson de Léo Ferré (1916-1993), qui donne son titre à l’album. L’hommage à Ferré qui a longtemps vécu en Toscane, propose une atmosphère recueillie et sensible qui suspend le temps. Les instruments chantent littéralement, la contrebasse étire les notes, le piano cisèle les notes, la batterie fait pleurer les cymbales.

L’opus se termine avec Tomasz, un hommage rendu à Tomasz Stanko (1942-2018). La mélodie nostalgique est au trompettiste récemment décédé à l’âge de 76 ans. Les notes perlées du piano, l’expression subtile de la contrebasse et le jeu feuilleté des balais sur la batterie restituent un climat d’une sensibilité rare qui n’est pas sans rappeler celle du trompettiste qu’elle honore.

Six pièces en quintet

Compositions collectives

Commencé sur un tempo rubato PostLudium And A Kiss fait naître une tension explosive insufflée par les divagations sonores du saxophone explorateur du son qui mène la transe jusqu’à un feu d’artifice final auquel les cinq instrumentistes apportent leur flamme. No Taxi évoque l’univers d’Ornette Coleman et permet d’écouter un piano libéré de toute contrainte.

Compositions de Giovanni Guidi

Le jeu symbiotique de la guitare et du saxophone contribuent à insuffler une forme de spiritualité à 15th of August qui prend la forme d’une imploration musicale bluesy. La sonorité embrumée du ténor crée un climat onirique sur Caino, ballade où le piano délivre des arpèges dont les dissonances croisent les voluptueuses lignes de la contrebasse. La trame musicale se tisse et se détend dans un bain sonore soigné. Minimaliste, Johnny The Liar génère une atmosphère lunaire où guitare et piano échangent des impressions fugitives.

Sur une rythmique très souple, guitare et piano chantent tour à tour la mélodie angélique de Ti Stimo. Dans un troisième mouvement, le ténor rejoint la guitare et tous deux croisent leurs envolées lyriques portées par la batterie au jeu très libre. La douce berceuse se termine en une déclaration admirative imprégnée d’une subtile tendresse.

« Avec Le Temps » fascine par sa variation coloriste et la densité des paysages proposés. Empreinte d’une conviction profonde, l’expression musicale fait alterner une poétique aérienne aux entrelacs d’une légèreté impalpable et des climats brûlants de liberté et de lyrisme. Un album inspiré où la mélodie prend quelquefois la tangente pour distendre les rythmes et engendrer des tensions palpables. L’univers de Giovanni Guidi n’en finit pas de surprendre et de convaincre.

Les nuages musicaux de « Rahona »

Les nuages musicaux de « Rahona »

Le quartet Rahona résulte de la rencontre de deux guitaristes, Joël Rabesolo et Julien Marga. En quartet, les deux musiciens proposent un album dont le titre emprunte son nom au groupe. « Rahona » cultive lyrisme et poésie. Sa musique emprunte au jazz et intègre des éléments de musique africaine, de rock et de musique contemporaine. De belles sensations musicales aux couleurs pastels et aux ambiances nuageuses.

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Clin d’œil à Nils Wülker & « Go »

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Harold López-Nussa revient avec « Te Lo Dije »

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Camille Bertault au Centre Culturel d’Ecully

Camille Bertault au Centre Culturel d’Ecully

La chanteuse présente « Pas de Géant » en quartet

Le vendredi 12 avril 2019 à 20h30, le Centre Culturel de la ville d’Ecully accueille la chanteuse Camille Bertault. En quartet, elle vient présenter son projet « Pas de Géant » qui a agité tout le Landerneau du jazz lors de la sortie de son album du même nom. C’est vraiment à pas de géants que cette artiste a conquis ses galons dans le monde du jazz vocal. Une soirée pétillante en perspective !

Camille Bertault au Centre Culturel d'Ecully le 12 avril 2019On se réjouit de pouvoir écouter la chanteuse Camille Bertaud sur la scène du Centre Culturel de la Ville d’Ecully où elle se produit en quartet le 12 avril 2019 à 20h30.

Après avoir fait le buzz avec une vidéo virale de son scat effréné où elle reprenait le fameux « Giants Steps » de John Coltrane, la chanteuse a autoproduit son premier CD « En Vie » sorti en 2016. Elle est alors repérée outre-Atlantique par Sonnyside qui va en assurer la distribution.

Belle aventure que celle de Camille Bertault.

L’album « Pas de Géant »

Les évènements s’enchaînent ensuite et son deuxième album« Pas de Géant » sort le 19 janvier 2018 sous le label OKeh distribué par la major Sony Music. Ainsi porté par une major, l’album reçoit un excellent accueil tant auprès du public que des médias. C’est dans cette dynamique que la carrière de la jeune chanteuse a vraiment avancé à pas de géants !

De nombreuses influences musicales

Les influences musicales de Camille Bertault sont nombreuses et si son projet « Pas de Géant » fait un clin d’œil au titre de Coltrane, « Giant Steps », d’autres univers ont par ailleurs inspiré la chanteuse.

Elle regarde en effet  du côté de la chanson française (Brassens Gainsbourg, Brigitte Fontaine) tout autant que vers la musique classique, en direction de Ravel ou de Bach. Camille Bertault, au Centre Culturel d'Ecully où elle presente le projet Pas de Géant le 12 avril 2017Elle flirte par ailleurs avec la « Nouvelle Vague » via une des musiques que Michel Legrand a écrite pour le film de Jacques Demy, « Les Demoiselles de Rochefort ».

Camille Bertault ouvre bien sûr son univers du côté du jazz. Elle explore en effet les mondes de Bill Evans, de Wayne Shorter et bien sûr celui de Coltrane comme déjà évoqué. Enfin, La vocaliste chante aussi ses propres compositions d’une facture plutôt pop.

On a aussi pu apprécier récemment la délicate version de As praias desertas qu’elle a enregistrée sur  l’album « Eu Te Amo - The Music of Tom Jobim » (Bonsaï Music/Sony Music Entertainment) que Daniele di Bonaventura (bandonéon) et Giovanni Ceccarelli (piano) ont sorti en février 2019.

Virtuose, Camille Bertault télescope les notes, jongle avec les mots, bouscule les syllabes, séduit par l’humour de ses textes et par son sourire. On apprécie enfin la facilité qu’elle à jongler avec les notes tout autant qu’avec les langues puisqu’elle interprète avec aisance des textes en Français, en Anglais et en Portugais. Beaucoup d’atouts pour garantir un concert de belle facture !

Entourée de Fady Farah au piano, Christophe Minck à la contrebasse et Donald Kontomanou à la batterie, Camille Bertault va propulser ses scats virtuoses sur la scène du Centre Culturel de la Ville d’Ecully le 12 avril 2019 à 20h30. Ce serait vraiment dommage de rater les voltiges vocales de cette chanteuse qui sait aussi lover sa voix dans un écrin de douceur. Ça va swinguer haut la voix !

Les nuages musicaux de « Rahona »

Les nuages musicaux de « Rahona »

Le quartet Rahona résulte de la rencontre de deux guitaristes, Joël Rabesolo et Julien Marga. En quartet, les deux musiciens proposent un album dont le titre emprunte son nom au groupe. « Rahona » cultive lyrisme et poésie. Sa musique emprunte au jazz et intègre des éléments de musique africaine, de rock et de musique contemporaine. De belles sensations musicales aux couleurs pastels et aux ambiances nuageuses.

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Clin d’œil à Nils Wülker & « Go »

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Opera Underground – Les RV d’avril 2019

Opera Underground – Les RV d’avril 2019

Ouverture & Diversité

Après les dépaysements de mars, les RV d’avril 2019 de l’Opera Underground s’ouvrent à la diversité. Le guitariste américain Peter Blegvard se fait raconteur expérimental en quintet. Place à un trio de choc pour un concert de haute volée avec Surel, Segal & Gubitsch qui collaborent avec le quatuor Wassily. Fidèles à l’esprit du musette, Les Primitifs du Futur et Sanseverino font régner pendant deux soirs une ambiance qui balance entre tradition et 21ème siècle. De belles découvertes à ne pas bouder !

les RV d'avril 2019Les RV d’avril 2019 à l’Opera Underground aiguisent les oreilles à la découverte de musiques dont la diversité n’a d’égale que la qualité. L’inénarrable Peter Blegvard, les cordes frottées et pincées du trio Surel, Segal & Gubitsch et une promenade entre tango et blues avec Les Primitifs du Futur qui accueillent Sanseverino.

Un printemps musical qui renouvelle les genres musicaux, loin des genres formatés. Pour explorer des paysages musicaux stimulants !

Peter Blegvard Quintet

Peter Blegvad est guitariste, chanteur, compositeur, illustrateur (Le Livre de Léviathan). Ce talentueux artiste possède aussi une longue liste de collaborations fructueuses. En effet, sa musique va des expérimentations cérébrales au thème rock ludique. On ne compte d’ailleurs plus les projets musicaux auxquels il a participé (John Zorn, Golden Palominos, …).

Il sera sur la scène de l’Opéra Underground de Lyon, rejoint par un casting de haut niveau qui réunit John Greaves (contrebasse), Chris Cutler (batterie, percussions), Karen Mantler (orgue, harmonica chromatique, voix) et Bob Drake (guitare, voix). Que du beau monde !

Le 05 avril 2019 à 20h à l’Amphi de l’Opera de Lyon, le guitariste et chanteur Peter Blegvard va développer ses talents de (ra)conteur avec ceux qui l’ont rejoint sur son dernier album, « Go Figure » sorti en 2018. Ce serait dommage de se priver de cette belle et rare rencontre.

Le trio Surel, Segal & Gubitsch

On ne compte plus les collaborations de Vincent Segal ! De Bumcello à Piers Faccini ou Ballake Sissoko sans oublier son passage le 17 décembre 2017 sur la scène de la Grande de l’Opéra de Lyon avec les musiciens du projet Chemirani & Rhythm Alchemy.

Entre partitions et improvisations

Celui qui va ouvrir les Salons de Musique des Nuits de Fourvière et fêter à l’occasion les 15 ans du Label No Format, confronte aussi depuis 2014 les cordes de son violoncelle avec celles de deux autres musiciens issus d’univers différents sont à ses côtés. D’une part le violoniste concertiste Sébastien Surel aussi à l’aise avec Chostakovitch que Richard Galliano et d’autre part le guitariste Tomás Gubitsch, qui a joué avec Astor Piazzola et navigue depuis des années entre le rock, le tango et la musique contemporaine.

Plus on est de cordes plus ça joue…

En effet, le trio Surel, Segal & Gubitsch collabore pour cette soirée avec le Quatuor Wassily constitué de Antoine Brun (violon), Marine Faup Pelot (violon), Dominik Baranowski (alto) et Raphaël Ginzburg (violoncelle).

Le 11 avril 2019 à 20h, l’Amphi de l’Opera de Lyon propose un concert de Haute Volée, un concert où les cordes ront reines. Rendez-vous avec l’inclassable Trio Surel, Segal & Gubitsch auquel se joint le Quatuor Wassily, dont ce n’est ni la première ni la dernière apparition de la saison à l’Opera Underground. Une soirée où la musique va se promener entre plusieurs continents musicaux !

Les Primitifs du futur avec Sanseverino

La musette, musique universelle, c’est un peu le pari des Primitifs du Futur, fondés il y a déjà trente ans, avec le guitariste Dominique Cravic et le dessinateur R. Crumb (créateur de Fritz the Cat).

« World tribal musette »

Fidèles à l’esprit du ou de la musette (c’est au choix…), Les Primitifs du Futur valorisent l’esprit du terroir et proposent un cocktail musical qui mêle accordéon avec thérémine, ukulélé, scie musicale et xylophone. Pour ce faire sont réunis autour de Dominique Cravic (voix, guitare), Fay Lovsky (voix, thérémine, ukulélé, scie musicale), Daniel Colin (accordéon), Daniel Huck (scat, saxophone), Hervé Legeay (guitare), Claire Elzière (voix), Jean-Philippe Viret (contrebasse), Jean-Michel Davis (vibraphone, batterie). Ils construisent la musique du futur à partir de celle du passé.

Pour ajouter au plaisir, la joyeuse bande de saltimbanques accueille le guitariste et chanteur Stéphane Sanseverino, déjà familier du projet. Pourtant à Lyon il s’agit d’une première, donc à ne pas rater !

Double vinyle annoncé

Amateurs, amatrices de vinyles… Les Primitifs du Futur vont sortir le 13 avril 2019 (jour du Disquaire Day) un double vinyle intitulé « Résumé des épisodes précédents » sur le label Souffle Continu Records, avec une nouvelle pochette exclusive du légendaire Robert Crumb.

Pas de doute l’ambiance sera festive les 24 et 25 avril 2019 à 20h à l’Amphi de l’Opera de Lyon avec ces deux soirées proposées par l’Opera Undergroud pour écouter le répertoire imaginaire proposé par Les Primitifs du Futur avec Sanseverino. Avec cette « World tribal musette », ce sont des promesses de fox-trot, rumba, tango, blues, java, valse et de tout un tas d’autres genres à découvrir live et à partager entre amis. Certes la musique est au rendez-vous mais on va aussi avoir des fourmis dans les jambes. Belle occasion de faire la fête et de bouger dans la bonne humeur après les libations pascales !

Les nuages musicaux de « Rahona »

Les nuages musicaux de « Rahona »

Le quartet Rahona résulte de la rencontre de deux guitaristes, Joël Rabesolo et Julien Marga. En quartet, les deux musiciens proposent un album dont le titre emprunte son nom au groupe. « Rahona » cultive lyrisme et poésie. Sa musique emprunte au jazz et intègre des éléments de musique africaine, de rock et de musique contemporaine. De belles sensations musicales aux couleurs pastels et aux ambiances nuageuses.

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Clin d’œil à Nils Wülker & « Go »

Clin d’œil à Nils Wülker & « Go »

Pour l’homme toujours en mouvement qu’est Nils Wülker, rien d’étonnant à ce que son dernier album sorti le 04 septembre 2020 s’intitule « Go ». Le compositeur et trompettiste hambourgeois opère une plongée réussie dans la musique électronique. Dix titres pour découvrir des atmosphères énergiques ou planantes, cinétiques ou oniriques. Un voyage serein qui conjugue joie de vivre et espoir en devenir.

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Harold López-Nussa revient avec « Te Lo Dije »

Harold López-Nussa revient avec « Te Lo Dije »

Deux ans après « Un Día Cualquiera, Harold López-Nussa revient avec « Te Lo Dije ». Sur son troisième album chez Mark Avenue Records, le pianiste cubain propose une voyage musical coloré et festif. Reggaeton, Songo et Mozambique irriguent les propos du quartet et de ses invités. Une musique énergique et très actuelle dont les accents vibrants mêlent jazz et pop cubaine.

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