Coup de cœur pour Didier Ithursarry Trio & « Atea »

Coup de cœur pour Didier Ithursarry Trio & « Atea »

Une porte ouverte sur un univers vibrant

Sur « Atea » l’accordéoniste Didier Ithursarry ouvre la porte de l’univers qu’il a créé avec Pierre Durand à la guitare et Joce Mienniel aux flûtes. Loin des formats habituels, le trio invite à pénétrer dans un espace vibrant qui puise son inspiration dans le monde, ses paysages et ses traditions musicales. Inspirés, les musiciens fondent un monde imaginaire qui transporte l’oreille dans des ailleurs dépaysants, vibrants et passionnants.

Annoncé pour le 31 janvier 2020, l’album « Atea » (LagunArte Productions/L’autre distribution) fait partie des bonnes surprises de ce début d’année. Entouré du guitariste Pierre Durand et du flûtiste Joce Menniel, l’accordéoniste aux origines basques, Didier Ithursarry, chemine loin des chemins battus, aux antipodes du déjà (trop) vu, connu, entendu.

Le Cuareim Quartet rejoint le trio sur la Forró Suite arrangée par Geoffroy Tamisier. Ce quatuor à cordes né au Mexique de la rencontre de Rodrigo Bauza (violon), Federico Nathan (violon), Olivier Samouillan (alto) et Guillaume Latil (violoncelle) contribue à enrichir le propos des six mouvements de la suite.

Didier Ithursarry place sa musique sous le signe des « Illuminations » (Départ/Illuminations) d’Arthur Rimbaud….

Assez vu. La vision s’est rencontrée à tous les airs.
Assez eu. Rumeurs des villes, le soir, et au soleil, et toujours.
Assez connu. Les arrêts de la vie. – Ô Rumeurs et Visions !
Départ dans l’affection et le bruit neufs !

« Atea », la porte

Le titre de l’album résonne comme une clé. En langue basque, Atea signifie la porte, celle qu’on ouvre ou ferme, celle qui rassure, qui claque, qui invite ou intrigue. Témoin, gardienne d’histoires de vies, d’humeur et de sueur. Protectrice de secrets.

Entrer ou sortir. S’arrêter. S’abriter. Traverser. Passer d’un monde à un autre, de l’ici vers l’ailleurs, du souvenir à la destination rêvée, du réel à l’imaginaire, jusqu’à l’inconscient. Accueillir l’autre et ses traditions puis échanger.

De fait, sur « Atea », le trio de Didier Ithursarry ouvre grand sa porte à des influences venues d’ailleurs. Enrichis de ces apports, les musiciens inspirés s’aventurent sur des sentiers non balisés. Ils captent l’air, la lumière, le vent, les poussières, les effluves, les sons et de ces ailleurs musicaux dont ils s’abreuvent. Ils invitent ensuite l’oreille à franchir le seuil de leur univers musical et l’accueillent dans l’intimité de leur musique.

Via les impressions transmises par la musique, on accède à des paysages, des sensations, on franchit la porte du 221B Baker Street à Londres, on s’aventure dans une habitation du Pays Dogon au Mali, on suit le chemin laborieux des forçats de Guyane, on s’abrite sous une tente dans le désert de Gobi entre Chine et Mongolie, on passe le seuil d’une maison du quartier Lapa de Rio, on fait escale au Mexique, on pénètre dans une ferme basque… et partout, on se sent chez soi.

Au fil des douze titres… entre danse et rêverie

Avec l’accordéon, la guitare et les flûtes, on embarque dans un voyage sensible, captivant et envoûtant ponctué par des mouvements virevoltants, vigoureux, légers, poétiques, langoureux ou mélancoliques.

En parfaite symbiose les trois musiciens ouvrent une première porte sur l’univers de Forçats. A l’unisson, l’accordéon, la guitare et la flûte mêlant souffle et effets de voix entament une mélodie intrigante. Avec eux on entre dans la danse virevoltante et harassante de la marche et des travaux des forçats. La caravan’trio donne ensuite à entendre sa marche laborieuse qui parcourt tour à tour la steppe, le désert et les oasis du très expressif Gobi. Une sorte de blues où l’on ressent tour à tour le soleil ardent et le froid nocturne. Le vent piquant tourbillonne à travers les notes enivrantes de la flûte virtuose.

couverture de l'album Atea de Didier Ithursarry TrioDans un développement quasi cinématographique, le trio étoffé du « Cuareim Quartet » développe les six mouvements de la Forró Suite et emporte la musique dans le Nordeste du brésil. D’entrée, l’accordéon à la sonorité lunaire caresse une mélodie mélancolique sur un écrin de cordes. Sur le deuxième mouvement, les sept musiciens jouent ensemble jusqu’à donner le tournis. Les envolées bondissantes de la flûte, le phrasé sensuel de l’accordéon et le rythme lascif de la guitare donnent le tournis et l’envie de danser le baião avec eux. Sur le troisième mouvement, le quartet à cordes ouvre un espace musical onirique puis, accordéon et guitare dessinent des lignes musicales sensibles chargées d’un tendre spleen. La guitare insuffle ensuite un climat plus folk au quatrième mouvement où les nappes sonores des cordes et la flûte au timbre coloré content une histoire musicale mystérieuse. Les notes tendres et lyriques de l’accordéon flottent plus tard sur le tapis sonore romantique que tisse le quartet à cordes. La suite s’achève par une farandole qui reprend le thème du deuxième mouvement et incite à danser jusqu’à l’ivresse.

Avec Mali le voyage change de continent. Sur une rythmique réitérative de l’accordéon, guitare et flûte attisent le feu de la mélodie jusqu’à l’hypnose. Avec Sherlok, on franchit la porte d’un monde étrange chargé d’une langueur mélancolique où la musique éthérée flotte comme en apesanteur.

C’est ensuite un hommage tendre et sensible à l’âme basque que rend l’accordéon en solo sur Gizian Argi Hastian, une très belle mélodie que le poète musicien Etxahun Iruri, a composé en travaillant dans les champs et en soignant ses bêtes. l’album se termine par un feu d’artifice d’allégresse avec Mariachi for Aita que l’accordéoniste adresse au père, aita en basque, le sien sans doute mais pourquoi pas à tous les pères.

Pour s’immerger dans l’univers lumineux et vibrant de « Atea » et retrouver Didier Ithursarry (accordéon); Pierre Durand (guitare) et Joce Mienniel (flûtes),  RV à Paris le 18 mars 2020 lors du concert de lancement de l’album au Studio de l’Ermitage.

Clin d’œil à Isfar Sarabski & « Planet »

Clin d’œil à Isfar Sarabski & « Planet »

Le pianiste, compositeur et arrangeur, Isfar Sarabski présente son album « Planet ». A la tête d’un trio piano-basse-batterie, le musicien virtuose s’entoure aussi sur certains titres d’un orchestre à cordes. Il propose une musique qui crée des ponts entre jazz, mugham et musique classique. Quelques moments chargés d’émotion parsèment cet album détonnant d’énergie.

lire plus
« Bigre ! » & Célia Kameni… Nos Fontaines de Trevi

« Bigre ! » & Célia Kameni… Nos Fontaines de Trevi

L’aventure musicale de « Bigre ! » et Célia Kaméni se poursuit avec « Nos Fontaines de Trevi » en direction de l’Italie. Le big band et la chanteuse invitent à une escapade romaine vers le soleil. On fait le plein d’énergie et on se prépare à jeter une pièce dans la fontaine. ça fonctionne… la lumière … c’est la vie !

lire plus
Avishai Cohen dévoile « Two Roses »

Avishai Cohen dévoile « Two Roses »

Sur « Two Roses », le contrebassiste Avishai Cohen livre un nouvel album. Entouré de son trio jazz et de l’Orchestre Symphonique de Göteborg dirigé par Alexander Hanson, le musicien fusionne jazz et musique symphonique. La puissance orchestrale enrichit la palette de couleurs de ses compositions. Tel un citoyen du monde, le leader réalise avec ce disque le projet d’une vie et célèbre celle qu’il envisage comme sa véritable patrie, la Musique.

lire plus
Clin d’œil à « Prévert Parade », Minvielle & Papanosh

Clin d’œil à « Prévert Parade », Minvielle & Papanosh

Quand Liberté rime avec Poésie, Humour & Musique

Le vocalchimiste André Minvielle et le quintet normand Papanosh ont mis en musique textes et poèmes de Jacques Prévert. Sur « Prévert Parade », les six complices font swinguer la poésie de Prévert. Animées par un même esprit libertaire, poésie et musique dialoguent en fanfare. Mots et tempo battent des mains, les vers valsent et entrent en transe. Une fête enlevée où liberté rime avec Poésie, Humour et Musique.

« Prévert Parade » (La C.A.D./Label Vibrant/L’Autre Distribution) scelle sur disque la rencontre entre la poésie de Jacques Prévert et la musique du chanteur André Minvielle et de Papanosh, le quintet du collectif rouennais « Les Vibrants Défricheurs ». Le chanteur gascon s’est associé aux cinq trublions de Papanosh pour composer des musiques sur des textes de Jacques Prévert.

Une même liberté habite les vers et la musique. Présent au fil des rimes, l’humour résonne et rebondit aussi au long des portées musicales. Au final, ça valse, ça grogne, ça éructe, ça groove en fanfare. Une ode joyeuse où notes et mots dansent en chœur. Pour les oreilles curieuses en quête de surprise, « Prévert Parade » est une aubaine inouïe.

Le projet « Prévert Parade »

C’est lors d’une des fameuses Hestejadas de las arts d’Uzeste Musical qu’André Minvielle croise la route du collectif normand Papanosh. La première rencontre se poursuit par d’autres collaborations entre les allumés inspirés toujours avides d’inventer et de renouveler leur art et le vocalchimiste gascon collecteur d’accent, scatteur devant l’éternel et jongleur de syllabe.

Pour ce qui concerne Prévert, l’histoire commence lorsque Fellag confie à André Minvielle le poème « Étranges étrangers » de Prévert que le chanteur interprète à sa manière et enregistre en 2016 sur son album « 1Time ». Lors d’une soirée hommage au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris, la petite-fille de Prévert, Eugénie Bachelot-Prévert, propose au chanteur de continuer un travail de relecture des poèmes de Prévert.

Pour ce faire, André Minvielle travaille avec Papanosh composé de Raphaël Quenehen (saxophones, chant), Quentin Ghomari (trompette, trompette à coulisse), Sébastien Palis (piano, orgue, chant), Thibault Cellier (contrebasse, chant), Jérémy Piazza (batterie, percussions, chant), dans la perspective d’une création autour des poèmes de Jacques Prévert dont les contenus demeurent (tristement) d’actualité dans le monde actuel.

Le pari est de taille car il s’agit de mettre en musique les mots du poète sans omettre de conserver son esprit libertaire mais il est vrai que tant Minvielle que Papanosh émergent largement sur ce territoire. Ainsi, co-produite par l’association Les Chaudrons d’André Minvielle et La Fraternelle de Saint Claude (39), la création « Prévert Parade » voit le jour en 2018 après une résidence du 10 au 15 septembre 2018 à La frat’.

L’album « Prévert Parade »

De fait la versification poétique de Prévert possède un rythme intrinsèque et génère une tension rythmique qui fait fi des règles de la métrique musicale. Pourtant Prévert a peu écrit pour la chanson, ce sont les musiciens qui ont mis ses textes en musique, musiciens parmi lesquels on peut certes citer Kosma mais aussi Sebastian Maroto, Henri Crolla, Christiane Verger, Hanns Eisler, Louis Bessières, et plus récemment Vanina Michel.Couverture de l'album Prevert Parade de Minvielle et Papanosh

Il a fallu la liberté inventive parée d’un brin de folie des compositions d’André Minvielle, Quentin Ghomari, Thibault Cellier, Sébastien Palis et Raphaël Quenehen pour insuffler une vie musicale au douze poèmes de Jacques Prévert gravés sur l’album « Prévert Parade » (La C.A.D./Label Vibrant/L’Autre Distribution) à paraître le 31 janvier 2020. Si les poèmes choisis pour figurer sur « Prévert Parade », mettent l’humour et l’absurde au cœur de leur propos, il n’empêche que la dimension politique n’en est pas absente loin de là. L’armée n’y a pas bonne presse, pas plus que les tenants du pouvoir. 

On peut dire que les six complices ont mis Les petits plats dans les grands pour faire Cortège aux poèmes de Jacques Prévert. Si La guerre est évoquée c’est pour lui préférer la paix, Les belles familles convoquent L’Amiral auquel elles donnent Quartier libre à Alicante. Ensuite les musiciens convoquent La brouette ou les grandes inventions qu’ils poussent Un matin rue de la Colombe. C’est alors que d’Étranges étrangers chantent pour que n’advienne pas Le combat avec l’Ange. Destiné se présente avant que ne retentisse le bluesy Chant Song. Le répertoire se termine avec Séganagramme, paroles de Minvielle et musique de Raphaël Quenehen.

Loin de toutes les conventions, « Prévert Parade » propose une musique populaire imprégnée de liberté, d’humour et d’un grain de folie qui éclairent la poésie de Prévert de vibrations actuelles. Fanfare insolente, marche martiale, groove cuivré, murmures feutrés, rythmiques cubaines, java-valse, blues poignant, fulgurances free, et syncopes énergiques entrent en résonance avec les mots du poète.

Pour découvrir et vivre live « Prévert Parade », quelques RV se profilent, le 11 février 2020 au Théâtre de Gascogne à Mont-de-Marsan, le 12 février 2020 à Cenon au Rocher de Palmer, le 14 février 2020 au Théâtre d’Orléans à Orléans et le 24 mars 2020 à La Dynamo de Banlieues Bleues à Pantin dans le cadre du 37ème festival Banlieues Bleues.

Clin d’œil à Isfar Sarabski & « Planet »

Clin d’œil à Isfar Sarabski & « Planet »

Le pianiste, compositeur et arrangeur, Isfar Sarabski présente son album « Planet ». A la tête d’un trio piano-basse-batterie, le musicien virtuose s’entoure aussi sur certains titres d’un orchestre à cordes. Il propose une musique qui crée des ponts entre jazz, mugham et musique classique. Quelques moments chargés d’émotion parsèment cet album détonnant d’énergie.

lire plus
« Bigre ! » & Célia Kameni… Nos Fontaines de Trevi

« Bigre ! » & Célia Kameni… Nos Fontaines de Trevi

L’aventure musicale de « Bigre ! » et Célia Kaméni se poursuit avec « Nos Fontaines de Trevi » en direction de l’Italie. Le big band et la chanteuse invitent à une escapade romaine vers le soleil. On fait le plein d’énergie et on se prépare à jeter une pièce dans la fontaine. ça fonctionne… la lumière … c’est la vie !

lire plus
Avishai Cohen dévoile « Two Roses »

Avishai Cohen dévoile « Two Roses »

Sur « Two Roses », le contrebassiste Avishai Cohen livre un nouvel album. Entouré de son trio jazz et de l’Orchestre Symphonique de Göteborg dirigé par Alexander Hanson, le musicien fusionne jazz et musique symphonique. La puissance orchestrale enrichit la palette de couleurs de ses compositions. Tel un citoyen du monde, le leader réalise avec ce disque le projet d’une vie et célèbre celle qu’il envisage comme sa véritable patrie, la Musique.

lire plus
Macha Gharibian présente « Joy Ascension »

Macha Gharibian présente « Joy Ascension »

Musique méditative chargée d’allégresse

Sorti le 24 janvier 2020, « Joy Ascension » propose un voyage dans les paysages variés qu’explore Macha Gharibian. D’envolées lyriques en pulsations hypnotiques, le troisième album de la pianiste et chanteuse creuse son sillon entre jazz, soul-folk et blues, sans vraiment choisir son port d’attache. Un univers sonore contrasté et ouvert qui ne manque ni d’audace ni de subtilité. Une méditation intimiste chargée d’allégresse et de générosité.

Après son deuxième album « Trans Extended » sorti en 2016, la pianiste, chanteuse, auteure et compositrice Macha Gharibian est de retour le 24 janvier 2020 avec « Joy Ascension » (Meredith Records/Rue Bleue/Pias).

Couverture de l'album Joy Ascension de Macha GharibianPartagée entre piano et clavier, elle est soutenue par la contrebasse flexible de Chris Jennings et la batterie organique de Dré Pallemaerts avec lesquels elle propose deux titres instrumentaux. Son chant pose son empreinte singulière sur six titres où s’invitent allégresse, mystère, lumière et tendresse. Macha Gharibian s’entoure aussi de deux invités prestigieux, le trompettiste Bert Joris et le joueur de doudouk Artyom Minasyan qui rejoignent le trio sur deux plages.

Hormis une reprise de 50 Ways To Leave Your Lover de Paul Simon et Sari Siroun Yar, chant traditionnel arménien, les paroles et musiques des autres titres sont à porter au crédit de Macha Gharibian laquelle a par ailleurs co-écrit le texte de The Woman I Am Longing To Be avec Pierre de Tregomain

« Joy Ascension », un univers musical dont les audaces subtiles explorent les cultures chères à Macha Gharibian, celles de ses racines, du jazz et d’une pop teintée de folk aux accents soul. Avec sobriété et délicatesse, la pianiste utilise sa voix comme un instrument de musique qui ajoute force et sensibilité aux couleurs de ses claviers acoustique et électrique. Les vibrations rythmiques pulsatiles ou hypnotiques participent à nuancer le paysage musical qui de méditatif devient mystérieux, incantatoire, joyeux ou spirituel.

Macha Gharibian

Fille du guitariste Dan Gharibian, co-fondateur du groupe Bratsch, Macha Gharibian a débuté le piano par une formation classique puis a découvert le jazz à New-York en 2005. Éclairée par l’enseignement de Ralph Alessi, Uri Caine, Jason Moran, Ravi Coltrane à la « School for Improvisational Music », elle s’engage dans l’écriture musicale qui intègre l’ensemble des dimensions constitutives de sa vie construite entre l’Arménie de ses ancêtres, Paris et New-York. Son activité inscrite entre théâtre, cinéma et danse l’amène à collaborer avec Simon Abkarian, Brontis Jodorowsky, Nicolas Tackian.

Au fil des ans, le chant prend place dans son expression au même titre que son jeu sur les touches blanches et noires. Elle accorde aussi de plus en plus d’intérêt pour les claviers électriques et en particulier le Fender Rhodes.

Après un premier album « Mars » (2013), elle sort « Trans Extended » en 2016 qui lui vaut un accueil chaleureux de la part du public et des critiques. Le 24 janvier 2020, elle revient avec « Joy Ascension » (Meredith Records/Rue Bleue/Pias) entourée d’une paire rythmique de premier cru en les personnes de Chris Jennings (contrebasse) et Dré Pallemaerts (batterie).

« Joy Ascension »

L’album ouvre avec Joy Ascension qui donne son titre à l’album et évolue entre blues, gospel, folk et soul. Soutenue par le jeu solide de la contrebasse et le tapis déroulé par le tambourin, la voix charnelle gospellise une complainte qu’elle élève jusqu’à atteindre la félicité.

Deux titres instrumentaux permettent de prendre la mesure de la subtile alchimie qui opère entre piano/Fender, contrebasse et batterie. Sur une rythmique binaire énergique, le piano attaque Fight que batterie et contrebasse stimulent dans le combat palpitant que la musicienne mène avec détermination entre piano et Fender. Les séquences harmoniques et rythmiques martiales font palpiter la musique.

Évocatrice du Caucase la mélopée du piano de Georgian Mood est reprise au Fender sur une pulsation hypnotique. La musique élastique rebondit sur la texture sonore du morceau propulsé entre jazz et ethno-world.

La sonorité de velours de la trompette ouvre ensuite The Woman I Am Longing To Be, une ballade complainte où le jeu atmosphérique du piano et les volutes de la trompette offrent un écrin intime au chant-prière. Piano et chant dialoguent avec le doudouk sur Sari Siroun Yar, un traditionnel arménien. Une incantation mystérieuse aux accents célestes mêle la voix et le souffle du doudouk. Avec l’envoutement surgit l’émotion. Sur la reprise de la composition de Paul Simon, 50 Ways To Leave Your Lover, le chant haut perché et imprégné d’accents folk/pop cède la place à un chorus lumineux du Fender qui sculpte la matière sonore et l’irradie de lumière.

Morceau de bravoure vocal, Crying Bohemia touche au spirituel avec de vibrantes lamentations soutenues avec sobriété et gravité par les accords du piano. L’album se termine avec Freedom Nine Dance, une incantation imprégnée de folklore arménien. Intimement liée à la voix chantonnante et aux envolées du clavier, la contrebasse pleine de vitalité s’unit à la batterie vigoureuse sur les rythmiques complexes. Entre allégresse et tristesse, piano et clavier tentent de s’envoler vers la liberté.

Aux confluences de plusieurs univers, « Joy Ascension » embarque l’oreille dans un monde dont les climats contrastés se succèdent avec harmonie. Les mélodies joyeuses ou incantatoires sont stimulées par une pulsation dense et organique ou portées par une rythmique souple et hypnotique. L’album enchante par la cohérence qui se dégage des multiples influences musicales intimement liées dans la musique de Macha Gharibian.

Clin d’œil à Isfar Sarabski & « Planet »

Clin d’œil à Isfar Sarabski & « Planet »

Le pianiste, compositeur et arrangeur, Isfar Sarabski présente son album « Planet ». A la tête d’un trio piano-basse-batterie, le musicien virtuose s’entoure aussi sur certains titres d’un orchestre à cordes. Il propose une musique qui crée des ponts entre jazz, mugham et musique classique. Quelques moments chargés d’émotion parsèment cet album détonnant d’énergie.

lire plus
« Bigre ! » & Célia Kameni… Nos Fontaines de Trevi

« Bigre ! » & Célia Kameni… Nos Fontaines de Trevi

L’aventure musicale de « Bigre ! » et Célia Kaméni se poursuit avec « Nos Fontaines de Trevi » en direction de l’Italie. Le big band et la chanteuse invitent à une escapade romaine vers le soleil. On fait le plein d’énergie et on se prépare à jeter une pièce dans la fontaine. ça fonctionne… la lumière … c’est la vie !

lire plus
Avishai Cohen dévoile « Two Roses »

Avishai Cohen dévoile « Two Roses »

Sur « Two Roses », le contrebassiste Avishai Cohen livre un nouvel album. Entouré de son trio jazz et de l’Orchestre Symphonique de Göteborg dirigé par Alexander Hanson, le musicien fusionne jazz et musique symphonique. La puissance orchestrale enrichit la palette de couleurs de ses compositions. Tel un citoyen du monde, le leader réalise avec ce disque le projet d’une vie et célèbre celle qu’il envisage comme sa véritable patrie, la Musique.

lire plus
Clin d’œil à RP3 & « In Odd We Trust »

Clin d’œil à RP3 & « In Odd We Trust »

Étrange rêve groovy

En 2020, Rémi Panossian Trio fête ses dix années d’existence et saisit l’occasion pour sortir un cinquième opus. Le titre, « In Odd We Trust », et la pochette annoncent la couleur. Étrange, vous avez dit étrange ?… en fait, pas si étrange que cela de la part de ce trio RP3 inventif et espiègle. Cet album anniversaire aurait tout aussi bien pu s’intituler « Dream & Groove ».

Depuis 10 ans, Rémi Panossian Trio, ou plus simplement RP3, n’a eu cesse de se démarquer dans le très dense univers des trios jazz piano-(contre)basse-batterie. De « Add Fiction » (2011) à « Morning Smile » (2017), en passant par « RP3 » (2015) puis « Bbang » (2016), le pianiste Rémi Panossian, le contrebassiste Maxime Delporte et le batteur Frédéric Petitprez ont élaboré leur musique. Elle évolue dans un périmètre dont les limites semblent extensibles et dont les codes sont en prise avec le monde actuel.

RP3 a construit sa musique en référence à une recette savamment dosée dont le trio préserve le secret. En effet, dans leur shaker les trois bartenders mixent en toute liberté impros jazz et riffs pop, rythmique rock et mélodies lyriques, le tout pimenté d’un zeste de folie et d’un soupçon d’étrangeté. « In Odd We Trust » (Add Fiction/L’Autre distribution), le cinquième album du trio annoncé pour le 31 janvier 2020 ne déroge pas à sa cuisine savante et son écoute ne laisse pas indemne.

Étrange, vous avez dit étrange ?

couverture de l'album In Odd We Trust de RP3A dire vrai, la pochette de l’album affiche plus d’étrangeté que la musique. Au recto comme au verso coexistent absurde, fantaisie, imaginaire et surréalisme.

Sur le recto on trouve des rappels de titres de l’album, un clou et une panthère, des collines avec le Christ d’Ipanema et la statue de la Liberté, un auto portrait de Van Gogh qui aurait avalé une pieuvre, des animaux farceurs. Dans le ciel, des oiseaux en vol, une soucoupe volante, des dirigeables, des ballons en baudruche et un astronaute fou. Sur un banc trois vieillards grimés assis sur un banc avec à leurs pieds un téléphone rouge (!), une bouteille (vide?) après une partie de bowling et en arrière-plan, trois silhouettes dans le sable occupées à jouer ou à plonger dans une baignoire (vide sans doute)… quant au verso, on y devine des champignons (hallucinogènes), Autant dire que ça plane!

On l’aura compris, pour le trio tout est possible, rien n’est inimaginable.

« In Odd We Trust »

Sur les dix plages de l’album le trio en communion propose un jazz contemporain contrasté. La musique navigue entre énergie et poésie, légèreté et facétie, fluidité et groove. On est frappé par la mise en place rythmique, les riffs mélodiques entêtants et la liberté des improvisations.

En ouverture, la rythmique binaire rock de Seven Hills devient organique et le piano fait tourner en boucle la mélodie métronomique qui n’en finit pas de groover. Le trio continue avec Vengeance tardive, une mélodie élastique et sautillante qui se densifie sans pour autant perdre sa bonne humeur que le piano espiègle insuffle.

Plus loin, le piano déambule paisiblement sur After Van Gogh, une ballade mélancolique qui inspire à la contrebasse un solo poétique et au piano un jeu sensible. Advient ensuite Dr Vincent, une composition au climat funky que n’aurait pas renié Horace Silver. Riche en contrastes, le thème donne à entendre des ruptures fort maîtrisées dans les cadences rythmiques et les développements mélodiques. Ce morceau porte en lui l’essence même de l’art de ce trio acoustique.

Habile à distiller les contrastes, RP3 continue avec Bye Bye Tristesse qui se métamorphose en bain de jouvence après un court solo ensoleillé de contrebasse et une méditation pianistique. Après une telle plénitude, le climat de Junkie Babies assombrit le paysage musical. Les arpèges répétitifs du piano instillent d’abord une dose d’étrangeté puis la tension monte sur le clavier jusqu’à atteindre une transe radieuse.

Songe éveillé, Walking Trees évoque une randonnée musicale au-dessus de laquelle plane le fantôme d’un trio mythique, celui d’E.S.T. La promenade continue avec Wind Memories où la tristesse rêveuse du piano ruisselle tout au long du motif continu de contrebasse que soutiennent les balais mousseux de la batterie. RP3 excelle de complicité sur Think One Thing and Sing dont la ligne mélodique réitérative permet au piano virtuose de groover en totale symbiose avec la rythmique tendue.

L’album se termine avec le très singulier Le Clou et la Panthère. Après un début pseudo laborieux se développe une ligne de basse continue puis un chorus étincelant du piano, un solo ardent de la batterie et après une tension extrême, le trio facétieux fait se dégonfler la (panthère) musique.

« In Odd We Trust », un album/cocktail savamment dosé et addictif en diable. Après une première gorgée du mélange on est tenté par une deuxième puis on en redemande une troisième avant de se jeter sur la piste suivante et d’écluser les dix titres jusqu’à plus soif !

Pour retrouver RP3 et les ambiances contrastées de l’album « In Odd We Trust », plusieurs RV se profilent. Le 05 février 2020 au Metronum de Toulouse, le 21 février 2020 à La Maison du Savoir de Tarbes et le 10 mars 2020 à Paris au New Morning. ICI, pour plus de détails sur la tournée de RP3

Clin d’œil à Isfar Sarabski & « Planet »

Clin d’œil à Isfar Sarabski & « Planet »

Le pianiste, compositeur et arrangeur, Isfar Sarabski présente son album « Planet ». A la tête d’un trio piano-basse-batterie, le musicien virtuose s’entoure aussi sur certains titres d’un orchestre à cordes. Il propose une musique qui crée des ponts entre jazz, mugham et musique classique. Quelques moments chargés d’émotion parsèment cet album détonnant d’énergie.

lire plus
« Bigre ! » & Célia Kameni… Nos Fontaines de Trevi

« Bigre ! » & Célia Kameni… Nos Fontaines de Trevi

L’aventure musicale de « Bigre ! » et Célia Kaméni se poursuit avec « Nos Fontaines de Trevi » en direction de l’Italie. Le big band et la chanteuse invitent à une escapade romaine vers le soleil. On fait le plein d’énergie et on se prépare à jeter une pièce dans la fontaine. ça fonctionne… la lumière … c’est la vie !

lire plus
Avishai Cohen dévoile « Two Roses »

Avishai Cohen dévoile « Two Roses »

Sur « Two Roses », le contrebassiste Avishai Cohen livre un nouvel album. Entouré de son trio jazz et de l’Orchestre Symphonique de Göteborg dirigé par Alexander Hanson, le musicien fusionne jazz et musique symphonique. La puissance orchestrale enrichit la palette de couleurs de ses compositions. Tel un citoyen du monde, le leader réalise avec ce disque le projet d’une vie et célèbre celle qu’il envisage comme sa véritable patrie, la Musique.

lire plus
Coup de cœur pour François Ripoche & « Happy Mood! »

Coup de cœur pour François Ripoche & « Happy Mood! »

Jazz pêchu & Bonne Humeur à revendre

Il était une fois… un saxophoniste nantais, François Ripoche qui réunit autour de lui six pointures du jazz d’aujourd’hui pour célébrer l’énergie et l’improvisation collective, Steve Potts, Glenn Ferris, Louis Sclavis, Geoffroy Tamisier, Darryl Hall et Simon Goubert. La fin de l’histoire…  se nomme « Happy Mood! », un album réjouissant et généreux, joyeux et plein d’allant qui retrouve l’esprit populaire du jazz des origines. Du jazz pêchu qui met de bonne humeur !

C’est un all-stars de musiciens parmi les plus inventifs et exigeants des improvisateurs jazz d’aujourd’hui que le saxophoniste et compositeur nantais François Ripoche a convié autour de lui pour enregistrer l’album « Happy Mood! » (Black & Blue/Socadisc) à sortir le 31 janvier 2020.

Couvertue de l'album Happy Mood! de François RipocheLe projet réunit du beau monde, Américains et Français, jeunes et moins jeunes. Tous se connaissent, certains ont joué ensemble mais jamais tous les sept n’ont été réunis, François Ripoche (saxophone ténor), Steve Potts (saxophones soprano et alto), Glenn Ferris (trombone), Louis Sclavis (clarinettes), Geoffroy Tamisier (trompette), Darryl Hall (contrebasse) et Simon Goubert (batterie). Au final une grande cohésion les réunit et l’album témoigne de l’entente hors pair de ce groupe.

Autour de ses compositions et de deux reprises, François Ripoche et six personnalités du jazz actuel célèbrent l’improvisation collective. « Happy Mood! » résonne comme un hymne joyeux évocateur des fanfares originelles. Une musique tonique et généreuse qui donne du ressort et engendre la bonne humeur !

François Ripoche

A l’initiative du projet « Happy Mood! », le Nantais François Ripoche se définit lui-même comme « Saxophoniste, bricoleur (claviers, batterie, électronique) et jazzman ». Musicien improvisateur dans l’âme, il est engagé dans de nombreuses aventures musicales et artistiques parmi lesquelles « Francis et ses Peintre »s, « Francis et ses Peintres + Katerine », « La Tête et les Jambes » avec Hélena Noguerra et des ciné-concerts.

Le saxophoniste François Ripoche, album Happy Mood!

François Ripoche©Richard Dumas

Avant de découvrir le jazz, de suivre ensuite un cursus au conservatoire de Nantes puis des stages auprès de Jo Lovano, Dave Liebman ou Lee Konitz, et de collaborer avec Steve Potts, Sarah Lazarus, John Betsch, Jean-Jacques Avenel, Georges Arvanitas, Alain Jean-Marie ou Simon Goubert, François Ripoche a débuté l’apprentissage du saxophone dans l’harmonie municipale de sa commune.

Avec en mémoire le son des fanfares déambulant dans les rues et les clubs de la Nouvelle-Orléans, il se souvient que le jazz a été une musique de fête. Sur ces bases, il conçoit sept compositions originales auquel il associe deux reprises, Auprès de mon arbre de Georges Brassens et Music Matador d’Eric Dolphy élément fondateur de son projet. Il décide ensuite de donner une grande part à l’improvisation polyphonique propre au jazz des origines, cette forme de jazz où l’ensemble du groupe improvise en même temps autour du thème exposé par un soliste. Pour ce faire, il envisage de convoquer une « fanfare » de vents avec cuivres (trompette et trombone) et bois (clarinette et saxophones) que soutient une section rythmique (contrebasse et batterie).

Il lui reste alors à inviter les musiciens profilés pour le projet, d’excellents improvisateurs rompus à l’invention collective.

Le septet Happy Mood

Pour François Ripoche l’équation est simple, s’adresser à de fins improvisateurs qui soient désireux de jouer ensemble. Il en réfère aux musiciens avec lesquels il a échangé depuis 25 ans ou à d’autres avec qui il a plus récemment partagé des moments musicaux… autour de lui il réunit donc du beau monde, un casting prestigieux qui regroupe :

  • Steve Potts (saxophones soprano et alto), compagnon de Charles Lloyd, Eric Dolphy, Roy Ayers, Richard Davis, Joe Henderson, Dexter Gordon, Johnny Griffin, Ben Webster, Hal Singer ou encore l’Art Ensemble of Chicago et surtout du batteur Chico Hamilton et de Steve Lacy pendant 26 ans.
  • Glenn Ferris (trombone), a croisé Stevie Wonder, Philly Joe Jones, Billy Cobham, Tony Scott, Michel Petrucciani, Jack Walrath, Martial Solal, Chris Mc Gregor, Archie Shepp et bien d’autres.
  • Louis Sclavis (clarinettes), figure majeure de la musique improvisée européenne dont la liste des rencontres musicales est longue de Michel Portal à Marc Ducret en passant par Henri Texier, Aldo Romano, Didier Levallet, Dominique Pifarély, François Merville sans omettre Evan Parker, Antony Braxton, Cecil Taylor et tant d’autres encore
  • Simon Goubert (batterie), premier batteur à recevoir le Prix Django Reinhardt de l’Académie du Jazz, maitre ès baguettes toujours en recherche d’expériences, de Christian Vander à Abbaye Cissoko avec des aventures partagées auprès de Dave Liebman, Bernard Lubat, Martial Solal, René Urtreger, Ricardo Del Fra, Steve Grossman, Sonny Fortune, Alain Jean-Marie, Christian Escoudé, Jacky Terrasson, Eric Watson, Lee Konitz,.
  • Darryl Hall (contrebasse), auréolé du prestigieux Prix Theloulious Monk, apprécié pour son groove et son swing par Hank Jones, Tom Harrel, Howard Johnson, Robert Glasper, Christian McBride, Geri Allen, Dianne Reeves, Stefon Harris, Benny Golson ou encore Laurent de Wilde et Christian Escoudé
  • Goeffroy Tamisier (trompette), tricoteur de sons recherché pour sa musicalité, créateur de l’ensemble OLH Acoustic, présent aux côtés du groupe indian jazz music MUKTA, membre de l’ONJ de Claude Barthélémy, auteur de compositions pour pour Kenny Weelher.

Certes « Happy Mood! » regroupe sept figures du jazz contemporain connues pour leur exigence et leur inventivité et dont la réputation d’improvisateur n’est pas usurpée mais de fait, le septet sonne vraiment comme un groupe. Entre contrebasse et batterie, la « mini fanfare » invente une musique puissante et décoiffante, explosive et généreuse.

Au fil du répertoire

A la croisée des styles et des genres, François Ripoche écrit sept compositions originales aux titres évocateurs et peu anodins.auxquels s’ajoutent deux reprises.

Brassens et Dolphy

C’est avec délicatesse que le leader a réarrangé Auprès de mon arbre écrit en 1965 par Georges Brassens. Sur un tempo de ballade, ténor, trombone, clarinette basse et trompette soufflent leurs phrases nostalgiques évocatrices du regret. L’album se termine avec Music Matador d’Eric Dolphy que le combo revitalise. Trompette et trombone se câlinent, ténor et alto se courtisent.

Compositions originales

D’emblée propulsé dans la cour de récré de la Moyenne section, on rejoint les enfants qui égrènent leurs mélodies. Air festif de l’alto qui dialogue avec la batterie puis chant plus rugueux du trombone organique. On se prend à danser avant que ne sonne la fin de la récré. Ce sont ensuite des musiciens enthousiastes qui dessinent la Funky Town de François Ripoche. Sur une ligne de basse funky, la mélodie joyeuse se déploie dans la ville. La clarinette limpide et boisée dit le plaisir de se promener les mains dans les poches alors que la batterie pirouette dans les rues.

Le décor change plus tard quand d’un magma sonore chaotique émerge une histoire mingusienne et furieuse en diable où soprano et clarinette basse n’en finissent pas de courir alors que le collectif en osmose accompagne Le mièvre et la tordue.

Engagé via le collectif Philomélos pour soutenir de jeunes migrants isolés réfugiés à Nantes, François Ripoche inclut dans le répertoire le titre Lampedusa où les souffles des instruments errent comme les âmes de naufragés échoués. Climat ellingtonnien, trombone aux inflexions bluesy, alto mélancolique. On ne ressent guère d’espoir au sein de ce cauchemar.

Stone renvoie ensuite à Milestones de Miles Davis dont on perçoit des échos. Les instruments courent sans fin et font valser leurs improvisations successives, trombone effervescent, alto fiévreux, clarinette en ébulition et trompette exaltée. On en ressort essouflé pour succomber à Ivresse Urbaine et ses arrangements cafardeux. Le collectif met en valeur le chorus enivrant de la contrebasse, le solo grisant de la trompette et ses fulgurances, les élucubrations et les grognements de la clarinette basse qui évoque la phraséologie d’Eric Dolphy. On a la tête qui tourne et le pas peu sûr.

Plus loin, les musiciens épinglent « les puissants » dont les discours politiques affichent des Convictions à géométrie variable. Le climat musical évoque celui d’une foire d’empoigne où se succèdent les envolées tourbillonnantes de l’alto, de la clarinette, du ténor et du trombone. Leurs échos volubiles rappellent l’ambiance des fêtes néo-orléanaises et même si le débat tourne à la cacophonie joyeuse. Après ce titre on demeure conforté dans l’idée qu’il vaut mieux fréquenter les salles de concert que les meetings politiques pour être sûr de demeurer de bonne humeur !

Porté par un septet prestigieux, le vitaminé « Happy Mood! » célèbre l’improvisation. Il tire son inspiration de jazz des origines dont il retrouve l’esprit et offre une musique généreuse dont les accents dynamiques insufflent la joie de vivre. De ses neuf plages coulent des flots de bonne humeur à écouter sans modération et à partager largement en attendant d’écouter le septet en concert.

Clin d’œil à Isfar Sarabski & « Planet »

Clin d’œil à Isfar Sarabski & « Planet »

Le pianiste, compositeur et arrangeur, Isfar Sarabski présente son album « Planet ». A la tête d’un trio piano-basse-batterie, le musicien virtuose s’entoure aussi sur certains titres d’un orchestre à cordes. Il propose une musique qui crée des ponts entre jazz, mugham et musique classique. Quelques moments chargés d’émotion parsèment cet album détonnant d’énergie.

lire plus
« Bigre ! » & Célia Kameni… Nos Fontaines de Trevi

« Bigre ! » & Célia Kameni… Nos Fontaines de Trevi

L’aventure musicale de « Bigre ! » et Célia Kaméni se poursuit avec « Nos Fontaines de Trevi » en direction de l’Italie. Le big band et la chanteuse invitent à une escapade romaine vers le soleil. On fait le plein d’énergie et on se prépare à jeter une pièce dans la fontaine. ça fonctionne… la lumière … c’est la vie !

lire plus
Avishai Cohen dévoile « Two Roses »

Avishai Cohen dévoile « Two Roses »

Sur « Two Roses », le contrebassiste Avishai Cohen livre un nouvel album. Entouré de son trio jazz et de l’Orchestre Symphonique de Göteborg dirigé par Alexander Hanson, le musicien fusionne jazz et musique symphonique. La puissance orchestrale enrichit la palette de couleurs de ses compositions. Tel un citoyen du monde, le leader réalise avec ce disque le projet d’une vie et célèbre celle qu’il envisage comme sa véritable patrie, la Musique.

lire plus